La Banque mondiale octroie plus de 72 milliards de F pour la santé et la nutrition

Les fonds alloués par ladite institution sont destinés à financer un projet d’amélioration des services de santé de procréation, de la mère, de l’enfant et de nutrition au Cameroun

Le conseil des administrateurs de la Banque mondiale a approuvé un nouveau projet d’un montant de 127 millions de dollars (plus de 72, 838 milliards de FCFA , destiné à financer l’amélioration et la généralisation des services de santé de la procréation, de la mère, du nouveau-né, de l’enfant et de l’adolescent ainsi que les services de nutrition au Cameroun, a appris APA auprès du bureau local de l’institution.

A travers un crédit de 100 millions de dollars de l’Association internationale de développement (IDA) et un don de 27 millions de dollars du Fonds fiduciaire du mécanisme de financement mondial (GFF), il s’agit de renforcer la prestation des services de santé ainsi que les institutions. L’objectif visé est d’améliorer les résultats du système de santé dans 36 arrondissements dans la partie septentrionale du pays.

Le projet cible prioritairement les femmes, les adolescents et les enfants âgés de moins de 5 ans, mais aussi les populations déplacées et les réfugiés impactés par les exactions de la secte islamiste Boko Haram.

Axée sur une démarche objectifs-résultats, cette approche, encore appelée financement basé sur la performance (FBP), permet d’inciter les structures hospitalières et les centres de santé à améliorer l’efficacité de leurs services.

Selon la BM, ladite approche, déjà en uvre dans 26 districts de santé répartis à travers le pays grâce à un financement de 25 millions de dollars de la même institution, permet également de relever le défi sanitaire en encourageant les structures hospitalières et les centres de santé à améliorer leurs services.

Dans le nord et l’est du Cameroun, précise la même source, «les indicateurs sociaux et sanitaires sont alarmants, notamment parmi les populations de réfugiés et les peuples autochtones», près de 20 % des enfants décédant avant leur 5ème anniversaire dans les régions septentrionales.


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Les difficultés des réfugiés au Cameroun

Manque de travail, sous-nutrition, xénophobie sont quelques-uns des problèmes auxquels les réfugiés venus de la Centrafrique, du Nigéria et du Tchad doivent faire face au quotidien

La vie n’est pas facile pour plus d’une centaine des réfugiés qui vivent au Cameroun, venus des pays voisins pour fuir les situations d’insécurité. Ces réfugiés continuent à éprouver des difficultés de différents ordres pour s’intégrer même après des années de vie dans leur pays d’accueil.

Odile Kongaye est réfugiée à Douala, au Cameroun, où elle vit avec sa famille depuis plus de deux ans. Elle a fui les violences inter-communautaires dans son pays, la République Centrafricaine. 40 ans, informaticienne (programmeuse-analyste), Mme Kongaye n’a pas trouvé un travail qui convienne à sa formation en dépit du temps qu’elle a passé dans son pays de refuge.

« C’est difficile d’avoir un bon travail ici au Cameroun, en moins d’accepter de se livrer peut-être à des petits boulots », se plaint cette détentrice d’un brevet de technicien supérieur tchadien (diplôme sanctionnant deux années d’études techniques après le baccalauréat).

Comme pour beaucoup d’autres réfugiés, nourrir sa famille et gérer les besoins fondamentaux quotidiens relève d’un exploit difficile à réaliser. « Quand nous achetons 10 litres d’eau, par exemple, et nous devons les gérer pour deux jours de manière à satisfaire tous les besoins de la famille », explique Odile Kongaye

Ses enfants se contentent d’un seul repas par jour. Sans travail, Mme Kongaye affirme survivre grâce aux petites économies faites quand elle travaillait dans son pays, la République Centrafricaine.

Le nombre de réfugiés s’est accru au Cameroun entre autres à cause des atrocités que le groupe islamique Boko Haram sème dans cette région de l’Afrique de l’Ouest et du centre. Le cap de 100.000 réfugiés est dépassé, selon les chiffres du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés au Cameroun.

A Douala, les estimations sont difficiles à faire. Mais les statistiques remontant à 2010, les comptaient à 10.000 dans cette ville camerounaise. Ici, la situation est parfois intenable pour les réfugiés.

« C’est inutile de rester ici. J’attends que la paix retourne en Centrafrique. Dès qu’il y a la paix là-bas, je rentre avec mes enfants pour rejoindre son mari », jure-t-elle.

La xénophobie qu’affichent certains ressortissants de son pays d’accueil, rend davantage la vie difficile aux réfugiés. Mme Kongaye la prend, elle, avec philosophie et estime que certains réfugiés devraient aussi accepter de vivre par moment effacés.

Une famille de réfugiés vivant dans le camp de réfugiés de Minawao, au Cameroun
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