Mme Oguéré Ngaïkoumon née Souembet Marie Claire a tiré sa révérence

L’épouse de l’ambassadeur de RCA au Cameroun est décédée jeudi le 26 avril 2012 à Yaoundé des suites de maladie

L’ambassade de la République Centrafricaine au Cameroun est endeuillée. L’épouse de l’ambassadeur Louis Oguéré Ngaïkoumon est décédée le 26 avril 2012 dans un hôpital de la capitale camerounaise. Madame Oguéré Ngaïkoumon née Souembet Marie Claire a été emportée par un mal (de nerfs) apparu voici à peine quatre mois. Elle décède après un suivi médical serré, qui devait se poursuivre au Maroc dans les prochains jours. La résidence de l’ambassadeur de la RCA porte le deuil depuis l’annonce de la triste nouvelle. En ce vendredi 27 avril 2012, l’époux éprouvé est assis dans la salle de séjour. Son visage est défait. Sa voix est tremblotante. Il répond très souvent au téléphone. Des appels viennent de Bangui, Paris et partout au Cameroun. En cette fin d’après – midi par exemple, le président de la République Centrafricaine échange au téléphone avec son ambassadeur au Cameroun. Il vient aux nouvelles. François Bozizé s’assure en effet que tout va bien, malgré la douleur de cette disparition subite. Avant lui, l’ambassadeur avait reçu au téléphone le chargé d’affaires du Cameroun en RCA.

La communauté centrafricaine à Yaoundé n’est pas en reste. Elle est aux côtés de la famille Oguéré Ngaïkoumon dans ce moment difficile. Des femmes dorment sur des nattes dans la salle de séjour ; où le ballet de visiteurs se poursuit. Des femmes du Cercle des amis du Cameroun (Cerac) sont là pour présenter les condoléances et surtout s’enquérir du programme. Les jeunes étudiants centrafricains sont aussi là. Les hommes de Dieu prient. Les officiels camerounais et des amis de la RCA appellent au téléphone ou passent à la résidence. Dans la grande cour de la résidence, des chaises et des tentes sont placées. Pour accueillir le tout -venant. Les cadres de l’ambassade centrafricaine sont au four et moulin. Ils travaillent à préparer le rapatriement de la dépouille (de leur collègue) dans de bonnes conditions. Mais, tout dépend de Bangui, qui doit pourvoir les moyens nécessaires. La défunte occupait le poste d’attachée sociale à l’ambassade de la RCA. Elle avait un diplôme de sage femme et un autre de technicienne supérieure de santé, option puériculture. Elle laisse trois enfants et des petits enfants.

Mme Oguéré Ngaïkoumon née Souembet Marie Claire, épouse de l’ambassadeur de RCA au Cameroun est décédée jeudi le 26 avril
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Après sa réouverture, sécurité renforcée au consulat de la Rca à Douala

Les dirigeants ont décidé de mettre un accent sur la sécurité au lieu de changer de site

Le consulat de la République centrafricaine à Douala est en chantier depuis deux mois. Fermé pendant plus de deux mois, il a été de nouveau ouvert au début du mois de janvier 2011 pour assurer la continuité du service administratif. « Nous avons les documents administratifs à signer, et comme vous le savez, Douala c’est le poumon du Cameroun. Les activités sont très intenses ici. Nous ne pouvons pas rester avec le consulat fermé » explique le consul général de la Rca. Le bâtiment situé à la rue « King- Akwa » au quartier Akwa est en réfection. Les ouvriers ont d’abord évacué les déchets des casses survenues au mois de novembre 2010. La barrière est élevée de plusieurs mètres. Un espace est laissé pour permettre la vérification des pièces d’identité des visiteurs.

Désormais, il est impossible de voir ce qui se passe à l’intérieur. Le portail d’entrée a également été modifié. A la place du simple portillon autrefois toujours ouvert à longueur de journée, le consulat dispose maintenant d’un grand portail à la même hauteur que la muraille. Un vigile posté à l’intérieur se charge juste de l’ouvrir ou de le fermer. A l’intérieur, devant la porte d’entrée, il y a une grille en fer. Il faut l’ouvrir avant d’arriver à la porte d’entrée. Les portes des bureaux sont également remplacées. Elles sont désormais conçues en fer et peuvent résister à toutes les attaques. Les ouvriers annoncent que les réfections iront plus loin. Le parking sera aussi touché pour mieux sécuriser les véhicules. Lors de l’attaque de novembre 2010, les deux voitures du consulat garées au parking avaient été vandalisées. La troisième garée à l’extérieure avait totalement été endommagée. Au niveau des employés, des mesures ont également été prises pour leur propre sécurité. Au secrétariat, il n’est plus permis aux visiteurs d’attendre sur les bancs installés dans cette salle. Désormais, il faut attendre sur des fauteuils spécialement conçus pour les visiteurs qui sont installés à l’extérieur du bureau. Les comportements suspects doivent également être signalés. Les conditions pour rencontrer le consul ont été endurcies. Son entourage peut désormais vous faire comprendre qu’il n’est pas en mesure de vous recevoir, même en cas de rendez- vous.

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Louis Oguere: «Après les élections, l’avenir de la RCA sera radieux»

Jeux et enjeux de l’élection présidentielle centrafricaine avec l’ambassadeur de la RCA au Cameroun

Quels sont les acquis de la RCA sous le règne du président Bozizé?
La République centrafricaine (RCA ndlr) avant le président Bozizé était un pays perdu. Un pays où les centrafricains s’acceptaient sur les bases tribales. Un pays où les salaires n’étaient pas payés. Un pays où l’insécurité était totale. Et donc, ces événements ont affaibli notre pays. Ce que j’ai aimé comme acquis avec le président Bozizé, c’est le pardon. Officier qui a dirigé une rébellion, il pouvait sévir dans un esprit de vengeance. Et cela, on ne l’a pas vu. Il a été arrêté, déporté au temps du président Kolingba. Mais, aujourd’hui, le fils de Kolingba est ministre dans le gouvernement. Vous savez qu’ils collaborent très bien et le président s’est largement impliqué dans l’organisation des funérailles du président Kolingba. Les proches de Kolingba sont très liés à lui. Parce que le pardon existe. Le président Bozizé a donné un exemple de pardon. C’est aussi un point qui nous a amené à la réconciliation nationale. Ça c’est un acquis essentiel pour cohabiter, pour consolider l’unité nationale. Je vous assure que cela a entrainé un effort de sécurisation du pays. En RCA, les braqueurs étaient dans les grandes villes. Certains éléments des forces de l’ordre comptaient parmi les effectifs des braqueurs. Grâce au président Bozizé, ils ont été traqués. Ce qui permet aux citoyens des grandes villes de vivre en sécurité, de se promener et d’aller. Il suffit simplement d’avoir ses pièces d’identité. Pour nous qui avons vécu plusieurs années de mutinerie, de coups d’État et de rébellion, ces points sont fondamentaux. Du point de vue social et économique, Bozizé paie les fonctionnaires chaque mois. Et ça, pour le centrafricain, c’est un plus. Il y a immédiatement une implication socioéconomique. Il en est de même des bourses. Cette idée de rattacher la bourse au paiement des salaires se fait. L’université qui était un lieu des frondeurs est devenue un lieu de cohabitation, même les vacataires reçoivent régulièrement leurs frais de vacation. Dès qu’on a le salaire, la redistribution est faite à partir des achats, les commerçants, tout le monde a sa quote – part. Depuis l’arrivée du président Bozizé aux affaires, deux grands dialogues ont été organisés. Le premier dialogue a rassemblé des millions de personnes. Ils sont venus des quatre coins du pays, pour discuter des problèmes de la RCA. Ces problèmes avaient été recensés sous la forme de plusieurs recommandations. J’avais été le président de suivi de ce dialogue national. L’exécution des recommandations du dialogue national avait permis de mettre sur pied un programme politique qui a permis à la RCA une sortie de crise jusqu’à ce jour. Ensuite, il s’est posé un problème politique parce que les différents groupes de rébellion insatisfaits avaient voulu qu’il y ait un dialogue exclusivement politique. Et cela a été fait. Et de ce dialogue politique inclusif, il y a aujourd’hui la présence en RCA de l’ancien président Patassé que Bozizé avait renversé. Tout ça, c’est grâce au dialogue politique. Tout n’est pas réglé évidemment. Le groupe CPJP (groupe politico militaire) sévit encore. Mais nous pensons qu’un jour, l’occasion sera donnée pour régler définitivement le problème. Parce que l’essentiel est fait. Il y avait plusieurs groupes de rebelles. Ils ont aujourd’hui accepté les négociations ; certains de leurs représentants sont même candidats. Il y a par ailleurs d’autres acquis tels que le programme PPTE (pays pauvres et très endettés ndr). La RCA fait partie des rares pays pauvres d’Afrique à avoir établi ce programme très rapidement. Et c’est une opportunité pour la RCA de s’ouvrir aujourd’hui sur le monde. Les partenaires n’attendent que l’organisation des élections pour se bousculer à la porte de la RCA. Je sers d’interface aux investisseurs étrangers qui sont au Cameroun et qui régulièrement cognent à la porte de la RCA. Notre pays a eu des relations extrêmement difficiles avec les institutions internationales parce qu’il y avait une crise de confiance. Maintenant, la confiance est totale. Je suis convaincu qu’après les élections, avec tous ces acquis, l’avenir de la RCA est radieux. D’ailleurs, nous avons des richesses. Le sous-sol centrafricain a des richesses qui sont en train d’être explorées. Je vous dis: Après l’élection présidentielle, les choses vont se préciser.

Que peut-on comprendre par la réhabilitation de l’Empereur Bokassa?
Je faisais partie du dialogue national « Vérité et Réconciliation » de 2003. Et là, le débat était houleux sur le sujet « faut-il réhabiliter Bokassa, donner les biens aux enfants ou non ? » Nous avons dit qu’il fallait voir en même temps ceux qui sont morts et en même temps Bokassa. Et ça, c’est dans l’esprit de l’unité nationale. Je crois que l’action du président de la République s’inscrit dans la pacification du pays et de l’unité nationale. Et je sais aussi qu’on ne peut pas oublier tous ceux là dont les parents sont morts parce que Bokassa les a exécutés. Mais dans l’esprit de l’unité nationale et la pacification, il fallait allier tout cela. Vous verrez que le président Bozizé a fait venir auprès de lui les anciens présidents. Alors, pourquoi ne pas réhabiliter Bokassa ?

Quels sont les défis qui attendent le futur élu à la magistrature suprême de votre pays ?
Chaque fois que le président de la République parle, il se fonde sur deux choses. Il parle de la paix qui est la base du développement d’un pays. Chez nous en RCA, nous sommes un pays béni par Dieu. Mais, il s’est toujours posé à nous un problème de gestio des relations, des biens (que Dieu nous a donnés) et de la paix. Le président Bozizé a toujours parlé de la paix ; et c’est un militaire qui le dit. Parce qu’il mesure l’importance de la paix sans laquelle rien ne peut être fait. A partir de cette paix, il parle du développement. La RCA est un pays qui souffre injustement. Comment voulez vous que la RCA depuis l’indépendance n’a qu’un lycée technique ? Cela n’est pas juste. Et le président le dit. Il faut prendre le temps de développer notre pays. Et il en fait une préoccupation fondamentale. Il rêve des hôpitaux qui peuvent être construits s’il y avait la paix en RCA. Parce qu’il y a des moyens. Rien ne justifie le fait qu’il faut aller à l’étranger pour les raisons de scanner. Comment expliquer qu’il y ait qu’une seule université ? C’est parce qu’il n’y a pas la paix. C’est cela qui a retardé la République Centrafricaine qui était un pays largement en avance en Afrique centrale. Le défi économique est là. Dès que le président est arrivé au pouvoir, il a payé tous ceux qui travaillaient dans la région cotonnière. Alors qu’ils n’avaient jamais été payés. Le programme agricole est dense. Il y a un programme de l’éducation mis en place et suite aux états généraux de l’éducation, il y a un programme de l’éducation qui sera exécuté juste après l’étape des élections. Le programme politique du président Bozizé est aussi la sécurisation de la RCA. La RCA est un très grand pays, 622 000 km2, très peu d’habitants (difficilement cinq millions). Et donc le pays est presque vide. C’est pratiquement trois habitants au m2 qu’il faut protéger. Et le président suit de très près toutes les situations militaires du pays. Il réagit lui-même et rapidement sur tout ce qui fait l’objet d’attaque de la RCA. Mais les militaires vous diront que l’économie est essentielle. La RCA était un pays non visité par les compagnies aériennes. Depuis l’arrivée du président, il y a un retour de grandes compagnies aériennes sur le ciel centrafricain. Je vous assure que ce n’est pas terminé. Autre défi, c’est l’exploitation de nos ressources du sous-sol. Notre pays ne peut pas continuer à vivre des impôts des travailleurs ou des entreprises qui sont là. Le défi de la RCA est en toute sérénité avec les partenaires et les pays amis des marchés. Et, il faut réfléchir sur les possibilités d’exploitation de ses richesses. Parce que ces richesses naturelles sont mises à la disposition des centrafricains par Dieu. Il faut en profiter. Presque tous les pays de la sous-région profitent déjà de leurs richesses.

Louis Oguere, ambassadeur de la RCA au Cameroun
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Concernant les élections de ce janvier, quel est le degré de mobilisation au niveau de l’ambassade de la RCA au Cameroun ?
Je veux vous dire qu’il y a deux étapes dans l’organisation des élections au Cameroun. Avant les événements de Douala, nous avions mobilisé la communauté des étudiants. Tous les grands partis politiques centrafricains sont présents au Cameroun. Malheureusement, un groupe de ceux là qui avaient nettement l’intention de déstabiliser la RCA ont d’abord commencé à Yaoundé. Mais, puisque je fais continuellement un travail d’approche social avec les populations (les hommes religieux, les chefs de colonies, les étudiants etc.), cette intention s’est déplacée à Douala. Je me souviens que Douala avait son consulat attaqué. Tous les documents administratifs déchirés et les appareils détruits avec une mort d’homme. Le climat était exécrable à Douala. Ceux qui sont arrêtés au moment où l’événement se produisait sont actuellement en prison. Pour les raisons de sécurité, nous sommes arrivés à réfléchir sur la deuxième étape. C’est pour cela qu’il n’y a plus de place pour aller organiser les élections à Douala. Les élections seront organisées seulement à Yaoundé. Nous pensons que la communauté doit voter, c’est le droit du citoyen, c’est un devoir civique. Mais le vote ne doit pas se confondre à la violence, à la destruction des biens publics. La mobilisation est totale. Tous les partis qui soutiennent les différents candidats ici sont régulièrement sensibilisés par eux-mêmes d’ailleurs. J’ai eu des rencontres avec eux, les leaders religieux. Évidemment, les informations persistantes parlent encore de projet d’attaque. Les frères camerounais sont informés de cela à plusieurs reprises. Mais la sensibilisation est totale et c’est très sereinement que nous nous préparons pour les élections du 23 janvier.

Concrètement, comment cela va-t-il se passer?
Le scrutin se déroulera ici à la chancellerie. Où il y a un bureau de vote. La commission électorale indépendante est là. Toute l’organisation est faite à Bangui et tout le matériel est déjà arrivé. Nous attendons l’organisation effective le 23 janvier prochain.

Alors, qu’est ce que vous dites à vos compatriotes qui sont au Cameroun?
Je suis très content de cette opportunité offerte pour m’adresser à mes compatriotes. Je dis toujours que je suis né à l’étranger, je suis né au Tchad. Mais je suis fier d’être centrafricain. Quand vos amis vous invitent dans leurs pays, dites-vous toujours qu’ils ont pris le temps de bâtir leurs pays. Et ce beau pays est bâti et protégé. Mais, ils attendent que vous aussi, bâtissiez le votre pour les accueillir. Vous ne pouvez pas continuellement détruire votre pays et replier chez les autres. Parce que vous savez, les pays qu’on a respectivement, c’est par la grâce de Dieu que nous les avons. C’est un pays que Dieu a donné à nos ancêtres. Nous héritons de ces pays et nous les laisserons à nos enfants. Comme le chef de l’État nous l’a dit, j’adhère totalement à cette idée, c’est la paix qui nous a donné le développement en RCA. Nous ne pouvons pas symboliser les anarchistes en Afrique. Et j’ai confiance aux centrafricains.

Siège de l’ambassade à Yaoundé
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