Bernard Okalia Bilai a rassuré les épargnants qu’il fera tout pour que les propriétaires restituent leur argent
Un préfet très fâché.
Certains ont méconnu le préfet du Wouri ce mardi 11 février 2011. Jamais Bernard Okalia Bilaï n’a été aussi amer. Aussi dur. Dans la salle du Foyer de la jeunesse de l’Eglise évangélique du Cameroun (EEC) sis au lieu dit carrefour Arno à Douala, le préfet du Wouri est intarissable. La gestuelle qui accompagne chaque mot prouve à suffisance que le patron du département du Wouri est fâché. Pendant qu’il (l’administrateur provisoire, François Xavier Zinga, Ndlr), travaillait pour le redressement, les propriétaires de la banque n’ont fait que retirer de l’argent. Là où je compte vous aider, c’est que ces propriétaires de la banque sont ici. Ils ont des affaires que nous connaissons ; ils ont des domiciles que nous connaissons. Je voudrais vous demander une fois de plus de me permettre de les identifier comme j’ai identifié l’administrateur provisoire que voici. Lui-même m’a dit qu’il y a un procès en liquidation qui est en cours avec une audience jeudi. Je vais saisir le procureur général et le garde des sceaux va être saisi pour qu’on rende ce jugement à date. Et à partir de vendredi, la bagarre commence avec ceux-là et lundi, je pourrai déjà vous dire où est-ce qu’on en est. Parce qu’il est inadmissible que des gens organisent la frappe pour vous pousser dans la rue. Aidez-moi à retrouver les escrocs qui ont pris votre argent.. C’est en ces mots très applaudis par les manifestants que Bernard Okalia résume la démarche de l’administration. Dix minutes d’allocution. Pas plus.
Explications de l’administrateur provisoire
Mais, dix minutes ô combien importantes. Pour prouver aux épargnants courroucés que l’administration ne les bluffe pas, il leur donne rendez-vous lundi prochain à 14h pour un rendre compte de sa « bagarre » avec les propriétaires de COFINEST. Ce discours redonne l’espoir aux épargnants en furie qui, jusque-là croyaient être délaissés. Abandonnés. Ils n’hésitent pas d’interrompre l’administrateur civil principal pour lui gratifier des salves d’applaudissements ou des cris d’encouragements. Dans l’ensemble, l’intervention de Bernard Okalia Bilai calme les épargnants. Bien que certains continuent à dire qu’ils attendent d’abord voir pour croire. C’est tout calmement qu’ils prennent congés du Foyer de la jeunesse, pour regagner leurs domiciles. Une heure avant l’arrivée du préfet, François Xavier Zinga, l’administrateur provisoire de COFINEST a tenté d’expliquer aux 1000 épargnants environ l’origine de ce chaos. Je suis venu pour essayer de redresser la société, mais que le redressement s’est révélé impossible du fait des nombreux retraits effectués par les actionnaires, souligne-t-il. Exactement ce qu’a rappelé ensuite le préfet. Mais, venant de l’administrateur provisoire, cette intervention a contribué plutôt à irriter davantage ces épargnants résolument déterminés à rentrer en possession de leur épargne. Ceux-ci se sont vite mis à tempêter, à menacer et à vociférer. Ils ont passé tout leur temps à insulter François-Xavier Zinga. « Un voleur comme ça », « Tu ne bouges pas d’ici », lancent-ils. Certains l’encerclent carrément, l’empêchant même de monter à bord de son véhicule. « Tu vas rentrer à Bonanjo à pied ». C’est à peine l’homme qui transpire à grosses gouttes n’est pas lynché. Pour tout dire, c’est le préfet du Wouri qui le sort des griffes des épargnants.
Barricades dans la rue
Avant d’arriver au Foyer de la jeunesse, les épargnants étaient à la rue. En effet, ils ont bloqué la route devant le siège de la micro finance, au Boulevard Amadou Ahidjo, à Akwa. D’ailleurs tous les épargnants de la COFINEST ne se sont pas rendus à la rencontre avec l’administrateur provisoire, puis avec le préfet du Wouri. Certains sont restés postés devant la direction générale de cet Emf sise au boulevard Ahmadou Ahidjo, entre les lieux dits « Carrefour Equipement » et « Ancien Dalip ». Là, ils ont dressé des obstacles sur les deux voies séparées qui composent ce boulevard, le fermant du même coup à la circulation. Au terme de la rencontre avec l’autorité administrative, beaucoup d’autres sont venus se joindre à eux, provoquant un important attroupement où les expressions de mécontentement et les partages d’expériences se côtoyaient, sans qu’il y ait jamais le moindre débordement, ni le moindre acte de vandalisme, encore moins la moindre tentative de casses. C’est une intervention musclée d’une escouade de gendarmes armés de matraques et de boucliers qui est venue disperser ces manifestants à coups de grenades lacrymogènes. C’est dire que certains ne croient toujours pas aux engagements de Bernard Okalia Bilaï. Des sources font état de ce que les propriétaires ont retiré de l’argent, environ 3 milliards pour les loger dans d’autres comptes à l’étranger. Il se dit que l’un d’entre eux a même créé un autre établissement de microfinance.
