«La coopération avec la Chine favorise des retombées indiscutables pour le Cameroun, mais engendre des défis importants»

Interview de Olivier Mbabia, politologue camerounais installé au Canada et auteur d’un ouvrage sur les relations sino-africaines

M. Olivier Mbabia, après de nombreux articles, vous venez de publier un livre sur les relations sino-africaines. Qu’est-ce qui vous a orienté vers ce sujet à la base?
L’idée de réaliser un examen des relations Chine/Afrique est née au cours de mon cursus universitaire. En travaillant sur la privatisation des conflits, j’ai été interpellé par la quantité d’armes de fabrication chinoise dans des régions conflictuelles ou non, ainsi que par l’évolution de la coopération militaire et l’engagement chinois dans le maintien de la paix en Afrique. Par ailleurs, en 2005, j’ai remarqué, lors d’un séjour dans plusieurs grandes villes camerounaises, une présence croissante d’entrepreneurs et de petits commerçants originaires de Chine.

Comment avez-vous procédé, au niveau de la méthode, pour recueillir les données pour votre livre? Notamment en Chine et en Afrique?
Afin d’éviter de tirer des conclusions hâtives à partir de sources exclusivement secondaires, il a en effet été nécessaire de mener des enquêtes de terrain tant dans la partie subsaharienne de l’Afrique (Cameroun, Guinée, Éthiopie et Tanzanie) que du côté chinois (Beijing, Shanghai, Guangzhou et Hong Kong). Concrètement, je me suis entretenu avec diverses catégories de populations, des petits commerçants à des universitaires en passant par des officiels et des étudiants.

A quand date la première rencontre entre la Chine et l’Afrique?
Des contacts auraient eu lieu dès le IIe siècle avec l’Egypte notamment. Autour de la moitié du XIVe siècle, le grand voyageur berbère Ibn Battuta visite la Chine. Mais symboliquement, la date la plus citée est celle du XVe siècle. De fait, dans le cadre de grandes expéditions de la dynastie des Ming, l’amiral Zheng He retourne en Chine en 1415 avec entre autres une girafe après avoir séjourné sur la côte orientale de l’Afrique. C’est plus de 70 ans avant que le Portugais Bartolomeu Dias ne double le cap de Bonne Espérance.

La coopération entre la Chine et les pays africains est – elle générale ou existe-t-il des grandes disparités selon les pays, ou mieux les communautés économiques?
Il n’y a pas de coopération monolithique entre la Chine d’une part et l’Afrique de l’autre. C’est l’idée que le discours officiel chinois voudrait promouvoir au mépris des réalités de terrain. Il faut préciser que notre continent est constitué de 54 pays qui, en plus des spécificités géographiques, sont à des stades de développement très différents. Pour cette raison, la présence chinoise sera plus importante dans les mines en Zambie et au Gabon, les hydrocarbures en Angola et au Soudan (Nord et Sud), dans les infrastructures en Ethiopie ou encore dans l’industrie manufacturière au Nigéria. C’est-à-dire en fonction des besoins et de la spécialisation de chaque pays.

On parle beaucoup de l’offensive économique de la Chine en Afrique. Mais il existe aussi ce que les anglo-saxons appellent « soft power ». Comment se traduit ce dernier aspect sur le continent?
A Pékin, on est conscient que l’émergence internationale de la Chine passe inévitablement par une « manière douce » d’exercer le pouvoir. Sur le terrain, l’équipe dirigeante chinoise ambitionne d’asseoir son positionnement continental en soignant sa réputation et son image. La Chine mobilise donc ses ressources de « soft power » en promouvant sa culture par l’intermédiaire des Instituts Confucius, des échanges artistiques, en renforçant son ancrage médiatique et en accordant davantage de bourses d’études aux étudiants, professionnels et militaires africains. On peut même évoquer le renforcement de sa participation aux opérations de maintien de la paix en Afrique. Précisons tout de même que ces initiatives se rapprochent davantage de la diplomatie publique et que le soft power chinois en Afrique demeure, à ce jour à tout le moins, embryonnaire.

Olivier Mbabia: « La coopération avec la Chine favorise des retombées indiscutables pour le Cameroun… »
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Dans un pays comme le Cameroun, depuis le début de l’année 2012, de nombreux projets d’infrastructures sont lancés avec le concours de la Chine. Au regard de votre analyse globale sur les rapports chine Afrique, que doit-on espérer d’une telle coopération en terme d’opportunité, mais aussi de menace?
Du point de vue de la géopolitique, la position charnière du Cameroun entre l’Afrique de l’Ouest, centrale et sahélienne est un atout pour la Chine. Vingt ans après l’inauguration du Palais des Congrès de Yaoundé (mai 1982), première réalisation majeure chinoise au Cameroun, la multiplication des grands chantiers en cours et à venir comme le port de Kribi, les barrages hydroélectriques (Memve’ele et Lom Pangar), l’autoroute Yaoundé/Douala attestent de cet intérêt réciproque. La coopération avec la Chine favorise des retombées indiscutables pour le Cameroun, mais engendre des défis tout aussi importants. Ces menaces sont souvent liées à la nature de l’Etat et au déficit de gouvernance. C’est ainsi qu’une irruption incontrôlée de produits chinois déstructurent le secteur informel camerounais et que l’exploitation de plusieurs milliers d’hectares de terres agricoles par une entreprise chinoise dans le département de la Haute Sanaga se fait en court-circuitant la population locale. Aussi, il n’est pas exclu que la proximité entre le Parti communiste chinois (PCC) et le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) ait des répercussions négatives sur la gestion des affaires publiques. Comme ailleurs sur le continent, ces faiblesses suscitent un questionnement sur les capacités des Etats africains à réglementer la coopération chinoise et à gérer les restructurations et concurrences qu’elle génère.

L’analyse que vous faites laisse entendre que les pays africains se laissent emballer, mais qu’il s’agit d’une nouvelle forme de colonisation, est-ce qu’il existe des possibilités de négocier différemment avec les chinois?
Il n’y a guère de colonisation mais sont à l’ uvre des mécanismes d’interdépendance. Les déséquilibres engendrés par la nature de la coopération entre la Chine et les pays africains peuvent mieux être appréhendés comme une asymétrie. Si cette asymétrie est largement en faveur de la Chine, elle n’est pas absolue car les Etats africains peuvent par exemple négocier en bloc en vue d’accroître leurs marges de man uvres par rapport au géant chinois. D’ailleurs, le retour de l’Afrique dans le jeu international offre des alternatives sérieuses à la Chine. L’offensive d’autres puissances émergents très dynamiques et la persistance des partenaires dits traditionnels sont de fait des atouts à la disposition des pays africains qui voudraient circonscrire une prééminence chinoise sur le continent.

Votre avis sur le Focac, forum sur la coopération Chine-Afrique
Douze ans après son établissement, ce mécanisme de concertation présente des avantages intéressants pour les parties. Il joue un rôle de catalyseur du dialogue entre la Chine et les pays africains, facilitant ainsi le développement et la diversification des relations internationales des pays membres. On peut cependant déplorer la forte tendance au bilatéralisme au sein d’une institution qui est présentée, en l’occurrence par les dirigeants chinois, comme une instance multilatérale. Il convient aussi de déplorer la timidité voire le déficit d’initiative des Africains qui, jusqu’à présent, ne se sont pas dotés d’un comité de suivi des engagements adoptés dans le cadre du Forum. Quoi qu’il en soit, le FOCAC peut être perçu comme une instance de socialisation dans le sens de construction d’identités et d’intérêts partagés mais aussi de promotion de normes dont les fondements conceptuels divergent avec la tradition occidentale.

Avez-vous des dates de dédicaces prévues?
L’ouvrage paraît chez Ellipses en France et le fait que je me trouve actuellement outre-Atlantique rend difficile des séances de dédicace. Cependant, des rencontres autour du livre seront organisées au courant de l’automne.

Pour terminer, avez – vous déjà été sollicité par le Cameroun, à propos de votre expertise intellectuelle sur les relations sino-africaines?
Quand ce sera le cas, c’est avec intérêt et engouement que je mettrai mon expérience en tant que spécialiste des dynamiques sino-africaines au service de notre pays.

« La Chine en Afrique Histoire Géopolitque Géoéconomie », paru en Juillet 2012
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Interview de Frank Olivier Ndema, délégué du festival Yaoundé tout court

Il revient sur cet évènement majeur qui a marqué d’une pierre blanche le public de la cité capitale, Yaoundé pendant 6 jours

Dites -nous c’est quoi le festival Yaoundé tout court?
C’est des rencontres internationales du film Court du Cameroun. Nous nous sommes spécialisés dans la promotion du film court. Comme vous le constatez, au commencement le film était court. Nous nous servons de ce leitmotiv pour permettre une émergence des talents certains qui animeront notre cinéma.

Pourquoi Yaoundé tout court ? Est-ce dire que le festival ne se déroulera toujours qu’à Yaoundé?
Nous ne cessons de le marteler, ce festival est un projet itinérant. Pour le moment, la ville de Yaoundé semble mobiliser les attentions et les professionnels. On lui accorde l’honneur. Yaoundé tout court, c’est juste un titre que nous avons choisis en le dénommant Yaoundé Tout Court, nous avons été à Douala en 2005, c’est un festival itinérant, qui compte faire le tour du Cameroun, Bien évidemment, cela demande beaucoup de moyens que nous ne disposons pas encore. Nous étudions la possibilité d’être en République Centrafricaine (RCA) dès l’an prochain et ce avec le concours du gouvernement de la RCA.

Qu’est-ce qui vous a motivé à mettre sur pied ce festival ?
Nous sommes partis du constat en 2003 que le court métrage et encore plus des festivals de courts métrages n’étaient pas légion au Cameroun et même dans la sous-région, nous cherchions donc à palier à ce problème, et au fil des ans, nous avons constaté que la formation dans les métiers de cinéma et en particulier dans le court métrage laissait à désirer.

«Production et système D» pourquoi le choix de ce thème ?
Le système D est un terme que nous employons dans le métier, c’est le diminutif de débrouillardise. Les jeunes et ceci sans distinction d’âge, n’ont pas tous les moyens nécessaires pour réaliser leurs films, et ils font donc appels à ce type de système, d’où la nécessité de les encadrer à travers les ateliers que nous mettons en place durant le festival avec Gérard Désiré Nguele.

Sur quelles bases faites-vous la sélection du jury?
Les membres du jury doivent avoir déjà une expérience dans le métier, et bien sûr n’avoir aucun lien avec les films en compétition, et le public aussi fait partie de notre jury, car à travers des fiches que nous leur donnons, ils choisissent celui qui les a le plus marqué. Il faut constater que le film du public a encore fait l’unanimité cette année.

Pensez-vous que le cinéma en général et le court métrage en particulier a sa place au Cameroun?
Tous les plus grands réalisateurs passent par le court métrage. Les publicités, les spots etc. sont des courts métrages. Sa place est même devenue primordiale, car au niveau du coût et de la qualité, ce sont des films qui peuvent et doivent couvrir certaines tranches d’antenne vides dans les programmes de nos chaines de télévision.

Les films prévus vendredi dernier ont été annulés. Quelles en sont les raisons?
C’est pour des raisons indépendantes de notre volonté. Vous savez quand le chef de l’Etat est là, il y a un dispositif sécuritaire qui est mis en place. Il se trouve qu’aux alentours de la Cathédrale de Yaoundé, le Centre culturel Français, lieu de projection de ce jour se situait amplement dans ce périmètre et par conséquent, il devrait être fermé afin de s’assurer de la sécurité du chef de l’Etat. Toutes les activités prévues ce jour en ce lieu ont été purement et simplement annulées. Il s’agissait d’une raison d’état, nous avons d’ailleurs reprogrammé les dites projections le lendemain matin.

Quel bilan faites-vous de cette 7ème édition?
Bilan positif au regard du nombre de spectateurs dans les salles, mais nous n’en restons pas là.

Si cela était à refaire, que changeriez-vous ou qu’ajouteriez-vous?
J’ajouterais des lieux de diffusion car nous aimerions répondre aux sollicitations des populations environnantes.

A quand la prochaine édition?
La prochaine édition se tiendra en du 01 au 06 novembre 2012, nous essayons de voir avec le comité d’organisation la possibilité de commencer un samedi ce qui fait que cette date risque d’être modifié.

Un mot pour terminer
Je dirais qu’au sortir de cette édition, fort est de constater que le festival Yaoundé Tout Court est devenu un évènement incontournable dans le calendrier des festivals, il ne reste plus qu’à ce que les partenaires suivent car nous comptons mettre un accent sur la formation qui est un volet important du Festival Yaoundé Tout Court.

Frank Olivier Ndema, délégué du festival Yaoundé tout court
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Présidence du Gicam: Les élections annoncées pour le 21 décembre 2011

Officieusement, on parle de deux listes, l’une d’Olivier Behle, l’actuel président et l’autre d’André Fotso, le président de la commission promotion de l’entreprise

Nouvelles dispositions des textes organiques
Les élections de décembre 2011 seront les premières à bénéficier de nouvelles dispositions des textes organiques du patronat modifiés lors d’une session mixte de l’Assemblée générale de juillet 2011. Concernant les élections, l’article 6, alinéa 1er nouveau lève, par exemple, l’exigence concernant la présence de huit organisations professionnelles dans la liste des membres du Bureau. « Non seulement cette exigence n’est pas respectée dans le cadre du bureau actuel, mais elle devient nocive si le groupement ne comprend pas un nombre élevé de membres organisations professionnelles, de nature à permettre la constitution de plusieurs listes et de favoriser la compétition pour l’élection du bureau », peut-on lire dans l’exposé des motifs. En tout cas, le 21 décembre 2011, une nouvelle page va s’ouvrir au Groupement inter patronal du Cameroun, après l’épisode de toilettage des textes. Jusqu’ici, ce n’est que l’information officieuse qui gagne du terrain. En effet, apprend-on, le renouvellement du bureau a constitué le point central des travaux du comité exécutif qui s’est tenu le 4 novembre 2011. Certaines indiscrétions font état de ce qu’après plus de quatre heures de débat, les membres du conseil exécutif n’ont pas réussi à s’accorder. Ceci, face à la détermination d’Olivier Behlé de se proposer comme candidat. Une démarche fortement désapprouvée par plusieurs membres du conseil, qui ont estimé que le directeur général du cabinet Behlé et associés n’a pas évolué dans la même division que son prédécesseur André Siaka, le consul honoraire de Monaco au Cameroun.

Préférence pour André Fotso
Ceux-ci auraient préféré plutôt André Fotso, le PDG du Holding Taf Investment Group (Fme-Gaz, 3T Cameroun, Cometal) comme tête de liste. Si cela arrivait à se confirmer, le 21 décembre 2011 il y aura donc deux listes lors des élections. Celle d’Olivier Behlé, l’actuel président et l’autre d’André Fotso, actuellement président de la commission Promotion de l’entreprise au comité exécutif du GICAM. Pour l’instant, le secrétariat exécutif du Groupement inter patronal du Cameroun n’a encore divulgué aucune liste. Concernant l’AG élective du 21 décembre, le secrétariat exécutif du GICAM a jusqu’au 6 décembre 2011 pour remplir cette formalité de taille. «Je respecterai cette date-là », parie Martin Abega, qui joue la carte de la prudence, en rejetant toute demande consistant à arracher la moindre information concernant le dépôt des candidatures. «Les prétendants ont tout le mois de novembre pour se déclarer et j’ai une date pour publier les noms des candidatures enregistrées et le moment venu, je le ferai », insiste le secrétaire exécutif du GICAM, en citant quelques extraits des textes organiques du GICAM qui intéressent les prétendants. Morceaux choisis. « Seuls les membres à jour de leurs cotisations prennent part au scrutin », article 9, alinéa 1er des statuts, version 2004. «Pour conduire une liste électorale, il faut avoir été Adhérent du GICAM pendant cinq ans », article 6, alinéa 2. Le même article oblige le candidat à constituer une liste représentative des quatre secteurs d’activités énumérés dans l’article 4. Il s’agit respectivement des secteurs primaires (pêche, forêt, élevage, agriculture, entreprises agro-industrielles et assimilées), secondaire (industries extractives, industries manufacturières, bâtiments, travaux publics et industries annexes, tertiaire I (transports terrestres, aériens, maritimes et auxiliaires de transport, transitaires) et tertiaire II (Commerce, assurances, établissements de crédit, les télécommunications, la communication, les professions libérales et tout autre entreprise de services.

Dispositions des textes du Gicam
C’est Olivier Behlé, le président en exercice du GICAM qui a donné cette date du 21 décembre 2011 ce vendredi 4 novembre 2011. C’était à l’occasion de la conférence de presse organisée en marge des travaux de la réunion du conseil exécutif, la nouvelle appellation du bureau, du patronat tenue quelques heures plus tôt. Le directeur général du cabinet Behlé et associés agit ainsi en conformité avec les textes du GICAM, qui prescrivent que les élections se déroulent à la fin d’année. Le règlement intérieur du principal regroupement patronal du pays est fertile en informations utiles dans ce sens. « Quant à l’Assemblée générale du mois de décembre, elle tend essentiellement à statuer sur la marche du groupement, ainsi que sur ses comptes, à faire le point de l’actualité économique nationale et à élire, le cas échéant, le bureau (le comité exécutif : ndlr) », oriente l’article 5 de la version de 2004. L’article 8 qui renseigne sur la désignation des membres du comité exécutif est encore plus complet. «Le comité exécutif est élu par l’Assemblée générale au suffrage universel direct par scrutin majoritaire de liste. La durée du mandat du comité exécutif est de trois ans. L’élection du comité exécutif doit être annoncée aux membres, lors de la dernière Assemblée générale qui la précède. Les listes en compétition devront être déposées auprès du Comité exécutif au plus tard 45 jours avant la date du scrutin. Le comité exécutif s’assurera de la régularité de chacune des listes, notamment la représentativité au niveau des secteurs d’activité, conformément aux articles 4 et 6.2 des statuts. Les listes arrêtées définitivement par le comité exécutif seront communiquées à l’ensemble des adhérents au plus tard 15 jours avant la date de l’assemblée », peut on lire.

Olivier Behle, l’actuel président du groupement inter-patronal du Cameroun
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Olivier Bilé: Candidat à la présidentielle, il place Dieu au centre de son programme

Le président de l’Union pour la Fraternité et la Prospérité évoque sa foi comme un slogan de campagne. Et ne manque pas d’idées

La racine profonde du problème camerounais se trouve dans cette foi négative qui est un état d’esprit qui depuis très longtemps déjà, oriente nos manières de penser et d’agir, quelle que soit notre situation dans la société.
Olivier Bilé, candidat à l’élection présidentielle

Il apparaît comme le candidat le plus souriant de cette présidentielle. De ses meetings et de ses interventions télévisées, il a toujours le sourire en coin. Et cela même lorsqu’il parle avec sérieux des incidents de Douala. Olivier Anicet BILE, entend recadrer notre société avec la Foi et maintenir la haute définition de l’image du Cameroun. Le président du Bureau Exécutif de l’Union pour la Fraternité et la Prospérité, surnommé « le Coach », se fait un nom à la CRTV, où il officie comme réalisateur. Ancien Secrétaire Général du parti de l’Union des populations africaines (UPA), il fusionne avec le Rassemblement du Peuple Intègre pour le Changement (RPIC) en début 2010. En octobre de la même année, il crée l’Union pour la Fraternité et la Prospérité (UFP) qui appelle au réarmement spirituel du Cameroun.

Cet universitaire, enseignant de journalisme à l’Ecole Supérieure des Sciences et Techniques de l’Information et de la Communication (ESSTIC), a l’intention d’arriver jusqu’au bout et de vaincre les Goliath qui sont en face, dans un environnement où les Camerounais ne croient plus en rien du tout. Pour lui, la classe politique traditionnelle a profondément déçu, irrité le peuple, il faut ré-enchanter le peuple camerounais à la chose politique. Son concept : le « foyisme politique » ou la foi positive. Sa foi en Dieu, il la revendique, au point d’en faire le pilier de son programme. Avec vivacité, engagement, et fort de l’amour des siens, il est à la rencontre des camerounais depuis une semaine. Dans le cadre de sa campagne, entre deux gares routières et des campus universitaires, Olivier BILE délivre son message : J’y crois, je fais maintenant! « Le Coach », a pour objectif la mise en place d’un système de mieux-vivre permanent des populations et de notre pays. Ce qui passerait par la création d’une monnaie dénommée Camer pour sortir de la zone franc Cfa, symbole du joug colonial. Il propose également de mettre sur pied une institution appelée Chômage 0 pour parvenir à créer 500 000 emplois/an et se projette à l’horizon 2025 pour atteindre ses objectifs. Ce par le biais de mobilisations d’épargnes populaires et du lancement d’emprunts obligataires de grande envergure. Mieux, il s’agit pour lui d’établir une révolution du système de santé et du système éducatif par le développement de l’enseignement technique et professionnel.

Olivier Bilé, candidat à la présidentielle camerounaise
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Ce père de famille de 44 ans est originaire de la région de l’Est. Il fait ses études en France et obtient en 1990 une maîtrise en Sciences et techniques des métiers de l’image et du son ; ainsi qu’un DEA en Nouvelles technologies de l’information. En 2009, il obtient à l’université de Yaoundé II un Doctorat/P.h.D. ès Sciences de l’information et de la communication. Au cours de la même année, il devient enseignant permanent et coordinateur du département de la télévision de l’ESSTIC. Le monde, il connaît. En démontre ses séjours au Canada ; au Japon et dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest. Amateur de jogging et passionné d’économie, il entend s’il était élu, s’atteler à la transformation de l’esprit et du mental camerounais par la propagation des vertus de la Foi Positive.


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Financement de la Campagne: Un candidat en colère!

Dr Olivier Bile s’insurge contre le fait qu’une semaine après le début de la campagne électorale, le soutien de l’administration prévu par la loi ne soit toujours pas disponible

Olivier Bile, candidat à la présidentielle camerounaise du 09 octobre prochain a dénoncé hier jeudi 29 septembre, le fait que le soutien financier de l’administration pour la campagne électorale, ne soit pas encore disponible une semaine après son lancement. Nous sommes dans une situation où on ne comprend rien à rien, je me demande pourquoi l’administration fait toujours preuve d’autant de fébrilité, chaque fois qu’elle doit reverser aux candidats, sa contribution pour la gestion de la campagne électorale a t-il déclaré, lors d’un débat diffusé sur une chaîne de télévision locale. Selon lui cette attitude de l’administration relève de la « provocation » et est de nature à fausser l’équilibre du jeu politique. En 2004 alors que j’étais directeur de campagne d’un parti politique, c’était toujours la même chose a-t-il rappelé. Faisant preuve d’un peu plus de retenue, le Professeur Eric Mathias Owona Nguni, politologue camerounais, a fait remarquer que la non-disponibilité des fonds de la campagne a un impact négatif sur l’équilibre des forces entre les candidats. Le financement de la campagne fait parti des contraintes que les compétiteurs doivent affronter, il est essentiel que la déontologie de la concurrence soit respectées, si la loi prévoit que les partis soient financés, il faudrait s’assurer que cela est fait a-t-il soutenu dans le même ordre d’idées qu’Olivier Bile. Au total, 690 millions de FCFA devraient être répartis entre les différents candidats.

Du côté du Rassemblement démocratique du peuple camerounais, on semble moins inquiets. Selon certains médias, le parti du Président sortant Paul Biya candidat à sa propre succession, aurait mobilisé rien que dans la Région du Centre près de 25 millions de FCFA, soit presque la part prévue pour chaque parti politique. Le Professeur, Jaques Fame Ndongo, délégué à la communication du RDPC donne l’explication suivante: Pour aller à une élection présidentielle, il faut se préparer, le RDPC s’est préparé pour cette élection, et nous avons énormément travaillé. Notre partie bénéficie aujourd’hui de la contribution de ses membres qui acceptent de se sacrifier pour soutenir la campagne du candidat de leur choix. Ce sera la première fois depuis le retour du multipartisme qu’une campagne électorale présente une disparité aussi profonde entre les prétendants à la magistrature suprême. On a l’impression que les autres candidats ne sont pas effectivement préparés, parce qu’on assiste à une campagne dans laquelle on a 23 candidats inexistants et de l’autre côté, un candidat qui monopolise toute l’attention, fait remarquer le professeur Claude Abe. Avec ce problème de financement de la campagne, se pose celui plus globale du financement des partis politiques au Cameroun. Lorsqu’on voit le déploiement du RDPC, c’est presque effrayant, rien que le nombre d’affiche apposées dans toutes les grandes villes, peuvent coûter au minimum 500 millions, fait remarquer le journaliste Ananier Rabier Bindi. Le RDPC s’est toujours défendu de puiser ses ressources financières dans les caisses de l’Etat. 62 hauts cadres du parti au pouvoir, sont aujourd’hui détenus, pour des affaires de détournements des fonds publics. Certains d’entre eux auraient confié avoir utilisé l’argent pour soutenir le parti.

L’affiche de campagne d’Olivier Bile
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Performances économiques: Les critiques du patronat camerounais

Ce constat est celui du président du GICAM, lors de l’assemblée générale annuelle de cette organisation

Des prévisions économiques inquiétantes au regard des déclarations politiques
Dans son discours prononcé lors de la 110ème assemblée générale du Groupement interpatronnal du Cameroun (GICAM), Olivier Behle, a fait savoir que le bilan de l’activité économique au Cameroun, pour l’année 2010, était mauvais. Les performances économiques du Cameroun se situent en deçà de la moyenne mondiale, africaine et sous régionale. Notre pays est l’un des moins performants du monde et ses résultats sont en déphasage avec le potentiel que tout le monde lui reconnaît, a déclaré le président du groupement. Selon lui, les estimations du gouvernement et des organismes parallèles de sondage qui tablent sur une croissance de 2,6% en 2010 en raison de l’effondrement de la production pétrolière, sont le signe de la persistance des difficultés structurelles. Dans l’analyse qu’il a présentée sur les secteurs d’activités, il apparaît que la croissance est estimée à 3,8% dans le primaire, à 3,9% dans le tertiaire et à 0,5% dans le secondaire, qui subit les conséquences de la baisse soutenue de la production pétrolière, avec une chute de l’extraction d’hydrocarbures de plus de 13%. En ce qui concerne l’environnement global des affaires, le président du GICAM a fait savoir que malgré la prise des quelques mesures d’encouragement, les durées des opérations d’importation et d’exportation sont toujours très longues. De même, les procédures et délais de paiement des impôts sont eux aussi longs, les entreprises camerounaises consacrant en moyenne 27 jours par an au règlement des impôts, contre 7 jours environ en Ile Maurice. Aussi critiqué, le manque de politique agricole claire du gouvernement. Pour Olivier Behle, le Cameroun ne peut espérer dans ces conditions, être un pays émergent que s’il améliore de façon concrète, la qualité de la dépense publique et diminue sérieusement le niveau des importations des produits alimentaires agricoles, pour passer de 500 milliards FCFA aujourd’hui à 100 milliards FCFA en deux ans. Le gain réalisé par cette mesure forte, pourrait être investi dans le financement de l’agriculture, dans la multiplication des infrastructures de production et contribuer à augmenter l’accès au crédit a-t-il fait savoir.

Une politique fiscale toujours peu incitative
Le président du Gicam a aussi dénoncé l’attitude unilatérale du gouvernement, qui a élaboré et adopté sa loi de finance sans respecter le principe de consultation préalable du secteur privé. Le patronat dans sa politique de veille, avait porté à l’attention du gouvernement des observations sur des choix de politique fiscale qui pour lui seraient de nature à réduire la pression fiscale et donc relancer ou tout au moins maintenir les investissements. Entre autre mesures critiquées, la suppression de la réduction de 50% de l’impôt sur les sociétés et de l’impôt sur les revenus de capitaux mobiliers pendant la phase d’exploitation dans le cadre des régimes du Code des investissements, la suppression du taux zéro de TVA pour les entreprises situées en zones franches et points francs industriels, l’exigence de mentions obligatoires – concernant le fournisseur et le client – à faire figurer sur une facture, et l’allongement du délai de notification au contribuable du redressement ou de l’avis d’absence de redressement à compter de la fin des opérations de contrôle sur place ainsi que du délai de réponse aux observations du contribuable. Une autre conséquence sérieuse du manque de dialogue franc entre les secteurs privés et publics est selon le groupement, le fait que la loi de finances 2011 récemment votée a dépouillé l’article 262 de l’alinéa « b » et a vidé le régime des investissements de toute sa substance. De la même manière le président du Gicam fait remarquer, qu’avec la modification de l’article 614 du Code Général des Impôts, l’effet rétroactif sera désagréable pour les entreprises auxquelles des avantages fiscaux avaient été accordés par des textes spécifiques. Promettre une chose et décider du contraire deux ans plus tard n’est pas de nature à encourager ceux qui ont pris des risques pour créer de la richesse et encore moins à attirer de nouveaux investisseurs, a conclu le président du Gicam.

Olivier Behle, président du Patronat au Cameroun
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