Cameroun: « à défaut de destituer le président et son gouvernement, changeons de peuple! »

Par Vincent-Sosthène Fouda, Président du Mouvement camerounais pour la social-démocratie (M.C.P.S.D)

Les députés à l’Assemblée Nationale du Cameroun ont eu droit à un traitement de faveur de la part du prince, 600 000 millions de nos francs pour dit-on: « l’entretien de leurs véhicules » qui doivent faire beaucoup d’efforts pour les conduire vers leurs électeurs. Tous ont répondu à l’appel y compris les morts; il faut se souvenir de la veuve et de l’orphelin comme dirait Grégoire Owona.
Les députés du SDF refusent de s’exprimer la bouche pleine, celui du MRC est aux abonnés absents surtout que son parti mène en ce moment une campagne pour la non anticipation de la présidentielle.

L’UNDP et l’UDC sont dans le cercle depuis 1958, ils ne savent pas trop ce qu’il faut faire. Ils ont donc tous fait ce qu’il y avait à faire pour avoir le regard du prince, ils ont simulé un parlement mort. Nos députés comme vous le voyez, n’ont pas trop confiance au dialogue républicain, (comme les leaders de l’opposition), ils osent un bras de fer avec le palais d’Etoudi qui a cédé, finalement.

Comme vous en ce moment, beaucoup de Camerounais se demandent ce que c’est vraiment que le travail de députés dans notre pays si à l’ouverture de la session parlementaire ils doivent encore attendre deux semaines pour une session d’un mois donc, de trois semaines avant de voir un projet ficelé depuis la Présidence de la république atterrir sur leur bureau quand ils peuvent avoir un. En effet, bien malin qui pourra pointer du doigt la permanence d’un député dans sa circonscription élective et dans la capitale politique de notre pays.
Aucun texte ne contraint nos députés à avoir une permanence, à avoir un attaché parlementaire, une secrétaire, un conseiller, personne ne sait donc véritablement à quoi sert un député, sinon qu’ils sont omnipotents et omniscients à l’image de Dieu le Père.

De temps en temps, tout de même, on apprend qu’ils vivent dans les couloirs de ministères à demander des marchés, à boire du champagne avec les ministres quand ils ne partagent pas avec eux des prostituées à l’hôtel qui porte leur nom. Mais bon voyons, tous ne sont pas pourris même quand ils ont la bouche pleine mais, tous se réfèrent à ce qui se joua au Cameroun dans la nuit du 15 février 1958, quand Ahmadou Ahidjo alors vice-premier ministre de Mbida démissionna pour faire tomber le premier gouvernement camerounais. La suite nous la connaissons tous, l’histoire politique ne sera plus donc qu’une histoire de trahison, de meurtre, d’exil et d’empoisonnement. C’est peut-être ce qui fait dire à Achille Mbembe dans un entretien accordé au quotidien Mutations du mercredi 20 avril 2016 : « Dans les conditions actuelles, je suis plus utile au Cameroun et à l’Afrique dehors et vivant plutôt qu’à l’intérieur, fou, en prison, ou dans une tombe envahie par la broussaille. »

Tout le monde traque tout le monde, tout le monde trahit tout le monde et le peuple est cocufié par doses homéopathiques. Le tribalisme, le gangstérisme, la diversion, l’intimidation, tout y passe vraiment pour déconstruire la citoyenneté, la nationalité, acquises de haute lutte par Um Nyobè, Ossende Afana, Félix Roland Moumié, Ernest Ouandjè. La mémoire collective n’existe plus. Le régime tient les deux bords, celui de la légalité et celui du voyeurisme. Il nous sert donc en permanence les arguments éculés de la guerre contre la secte Boko Al Haram pour empêcher la jeunesse de prendre conscience collectivement du drame qui est le sien aujourd’hui. Aucun rassemblement n’est possible sur l’ensemble du territoire national, une loi antiterroriste a été votée et promulguée le 23 décembre 2014 par le président Paul Biya. Les journalistes sont poursuivis pour non collaboration avec les services de renseignement et risquent la peine capitale.

Certains leaders de l’opposition sont humiliés lors des manifestations et /ou des cérémonies publiques. C’est ainsi que le délégué du gouvernement près de la communauté urbaine de Yaoundé, monsieur Gilbert Tsimi Evouna, le samedi 13 février 2014, se leva pour m’arracher le micro et m’interdire de prononcer l’oraison funèbre de monsieur Pierre Abanda Kpama président du Manidem parti de l’opposition camerounaise. Monsieur Pierre Abanda Kpama a eu devant son domicile à Mvog-Atangana Mballa Yaoundé un dépotoir pendant environ 20 ans. Il lui était impossible d’entrer chez lui simplement parce que membre de l’opposition.

Le 22 avril 2016 le délégué régional du SDF, parti représenté à l’Assemblé Nationale Emmanuel Ntonga a été éconduit de la réception que donnait le préfet de la Mefou et Afamba à Mfou juste après son installation ceci sur insistance de monsieur Gilbert Tsimi Evouna. Toutes les occasions sont bonnes pour ce genre de pratiques: enterrement, baptême, mariage, marche politique.

Il s’agit pour l’Etat d’humilier le plus possible ceux et celles qui font des propositions contraires afin de les dévaloriser aux yeux de la population. Il arrive que lors d’un contrôle de police, un leader soit sorti de son véhicule devant son épouse et leurs enfants et assis à même le sol.

Dans les administrations, le traitement que reçoivent les leaders de l’opposition n’est guère mieux: faire signer une copie d’acte de naissance auprès d’un maire, faire un extrait de casier judiciaire ou tout simplement essayer de rencontrer un chef de bureau est un véritable parcours du combattant. Il n’existe malheureusement pas d’étude sur ces pratiques du pouvoir en place au Cameroun vis-à-vis des leaders de l’opposition mais les médias rendent assez régulièrement compte de ces attitudes du pouvoir.

Obtenir aujourd’hui au Cameroun l’autorisation d’organiser une manifestation publique est un véritable chemin de Damas. Toutes ces entraves à l’expression démocratique dans une société aussi disparate que le Cameroun ne vise qu’une seule chose : empêcher toute prise de conscience que le peuple est en lui-même une force. Si l’on voulait banaliser l’Etat, on ne procéderait pas autrement. Un Etat castrateur, violeur, violent, voleur, magouilleur, haineux, menteur, tous les qualificatifs y passent.

Les populations sont dans le maquis, dans la brousse. Quand elles osent sortir c’est à genoux, soumises, livrées au premier preneur comme ici le Délégué Départemental de la Communication du Diamaré à genoux devant son ministre monsieur Issa Tchiroma Bakary lors du meeting du RDPC à Maroua. Que reste-t-il donc ? Achille Mbembe avec raison pense que l’opposition n’a pas encore exploré toutes les possibilités. La jeunesse française expérimente la « Nuit debout », la jeunesse montréalaise vient de lui emboiter le bas.

A Douala et Yaoundé, timidement on parle de vendredi noir bien que le Cameroun vive déjà dans le noir permanent avec les délestages qui n’en finissent pas de causer des incendies et des morts. Ainsi, dès le jeudi tous les camerounais sont habillés de noir pour s’installer dans les morgues. Mais c’est une idée, il faut l’explorer en y association les populations et si elles n’y participent pas il faut en trouver une autre sinon il faudra alors changer de peuple./.


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Tchad: le gouvernement assure que tous les militaires disparus sont «en vie»

En début de semaine, le chef de file de l’opposition a parlé d’une soixantaine de militaires dont les corps de certains auraient été retrouvés charriés par le fleuve

L’opposition tchadienne a dénoncé la disparition de militaires n’ayant pas voté pour le président sortant Idriss Déby Itno le 9 avril dernier. En début de semaine, le chef de file de l’opposition, Saleh Kebzabo a parlé d’une soixantaine de militaires portés disparus dont les corps de certains ont été retrouvés charriés par le fleuve. Le chef de file de l’opposition appelle à une enquête indépendante sur le vote des militaires. Mardi 19 avril, les associations de défense des droits de l’homme se sont elles aussi émues de ces disparitions et demandent également une enquête.

Les Tchadiens sont allés aux urnes le 10 avril, mais pas les militaires, qui ont voté la veille, le 9 avril. Depuis, on est sans nouvelles d’une soixantaine d’entre eux, selon le chef de file de l’opposition, Saleh Kebzabo. Il affirme même que des cadavres portant des traces de torture ont été retrouvés dans le fleuve Chari.

Des chefs militaires dans les isoloirs ?
Les associations ont pour l’instant, recueilli les témoignages de 21 familles qui sont sans nouvelles de leurs proches. Pyrrhus Banadji, le président de l’Association pour la promotion des libertés fondamentales au Tchad, est le porte-parole d’un collectif de six associations de défense des droits de la personne. « Nous avons été saisis par des parents des victimes qui ont allégué que lors du vote le 9, il semblerait que des chefs militaires s’étaient installés dans les isoloirs pour observer ceux qui ne votaient pas pour le président sortant et étaient arrêtés par la suite et torturés selon les témoignages que nous avons reçus », affirme-t-il.

Pourtant le vote est censé être secret. « Il y a deux situations en fait : il y a des cas où c’est devant tout le monde et il y a des cas où il y a des ouvertures qui permettent d’observer et si vous votez pour un autre candidat, vous êtes fichés et on vous arrête à votre sortie », assure-t-il.

Le leader associatif demande une enquête. « Nous exigeons la libération sans condition de ces militaires arrêtés et détenus dans des lieux secrets. Et nous exigeons aussi l’ouverture d’une enquête indépendante pour établir les responsabilités et sanctionner les auteurs de ces actes inhumains et barbares », explique-t-il.

« Allégations fallacieuses »
Le gouvernement a dénoncé des « allégations fallacieuses ». Le ministre de la Communication, Moustapha Ali Alifeï, explique que tous les « disparus » sont « en vie » et que toute la lumière sera faite « dans quelques jours ». « Le devoir les a appelés à s’éloigner momentanément de leur famille. Les forces de défense et de sécurité qui sont la cible de ces déclarations malveillantes prennent les dispositions nécessaires pour pouvoir apporter l’éclaircissement nécessaire sur leurs éléments qui sont actuellement en mission commandée dans leur poste d’affectation », justifie-t-il.

Dans les médias, le ministre de la Sécurité publique, Ahmad Mahmat Bachir, soutient que les militaires qui partent en mission n’ont pas toujours « l’audace ou la gentillesse d’en informer » leur famille.

Soldats tchadiens devant le tribunal de Ndjamena.
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Prochaines élections au Mali: l’opposition claque la porte des négociations

Les opposants accusent le pouvoir de vouloir à nouveau tenter d’organiser des élections communales et régionales alors que la situation sur le terrain est loin d’être sous contrôle

Les rapports entre l’opposition et le pouvoir se tendent au Mali. L’opposition a annoncé mercredi 13 avril, au cours d’une conférence de presse, avoir claqué la porte du cadre de concertation avec l’Etat, concertation sur les questions électorales, et notamment l’organisation des élections communales et régionales, reportées sine die l’an passé.

Le dialogue est désormais rompu entre l’opposition et le pouvoir au Mali. Les opposants accusent le pouvoir de vouloir à nouveau tenter d’organiser des élections communales et régionales, surtout au Nord, alors que la situation là-bas sur le terrain est loin d’être sous contrôle. L’état d’urgence a d’ailleurs été prolongé jusqu’au 15 juillet. Initialement prévues au premier trimestre 2015, les élections communales, régionales et du district de Bamako, ont été repoussés à octobre 2015 puis reportées sine die, un mois avant leur tenue.

De nouvelles dates ont été proposées par les autorités, selon le quotidien progouvernemental L’Essor. « Nous avons dit qu’il fallait que certaines conditions soient réunies, notamment le retour des populations, et ce qui suppose que la paix et la sécurité soient suffisamment revenues, surtout les régions Nord du pays, explique Maître Boubacar Karamoko Coulibaly, de l’Union pour la République et la Démocratie URD, le principal parti d’opposition. Tout le monde sait que la situation s’est entre temps plutôt détériorée ».

Interrogé sur un éventuel forcing de la part du gouvernement, Maître Boubacar Karamoko Coulibaly aquiesce. « Du forcing, parce que nous avons le sentiment qu’ils ont leur agenda. ». Les opposants maliens annoncent pour le 23 avril l’organisation d’une marche à Bamako. « Le 23 avril il y aura une marche pour non seulement dénoncer tout ce qui ne va pas dans le pays, mais faire pression sur les pouvoirs publics afin qu’ils revoient quand même, qu’ils changent le fusil d’épaule » poursuit Maître Boubacar Karamoko Coulibaly, qui précise que des associations et une partie de la société civile malienne participeront à cette marche pacifique.

Une patrouille de l’armée camerounaise dans la localité de Mabass, dans l’Extrême-Nord. Photo pour illustration
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Gabon: la dissidence du PDG a son propre candidat pour la présidentielle

L’ancien ministre du pétrole, Alexandre Barro Chambrier, va représenter le PDG Heritage et Modernite aux prochaines écheances electorales

A quelques mois de la prochaine élection présidentielle, les lignes bougent au Gabon. Mercredi 9 mars, Ali Bongo Ondimba a exclu trois députés du Parti démocratique gabonais (PDG, parti au pouvoir), pour indiscipline notoire. Ceux-ci, accompagnés de nombreux sympathisants, ont tenu un meeting pour annoncer leur refus de quitter définitivement le PDG.

Ce sont les grandes vedettes du jour. Alexandre Barro Chambrier et Michel Menga ont mobilisé du beau monde. Quasiment tous les opposants ont mis leurs meilleurs costumes pour venir accueillir les nouveaux adversaires d’Ali Bongo Ondimba.

« Puisque le PDG est un patrimoine commun, nous prenons une part de notre patrimoine et nous allons créer une ère du PDG que l’on appellerait PDG Héritage et Modernité », a déclaré Michel Menga, à la tribune.

Il a poursuivi : « Puisque nous nous préparons à une élection présidentielle, le PDG aura son candidat ».

« En porte-à-faux »
Tous les militants ont compris que le candidat du PDG Héritage et Modernité sera l’ancien ministre du Pétrole et ancien haut cadre de la Banque mondiale, Alexandre Barro Chambrier.

« Ils sont en porte-à-faux avec les statuts. Cette déclaration ne nous concerne pas, ils sont exclus et ne peuvent pas parler au nom du PDG », a commenté Fidèle Angoué Mba, porte-parole du parti au pouvoir.

Au Gabon, plusieurs partis ont plusieurs tendances. Mais c’est la première fois que le PDG au pouvoir se retrouve devant cette équation, depuis sa création il y a 48 ans.

Le président gabonais Ali Bongo
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Niger: l’opposition ne participera pas au processus électoral!

La coalition de l’opposition nigérienne, copa 2016, a justifié sa décision en évoquant la non proclamation officielle des résultats du 1er tour des présidentielles tenues le 21 février 2016

La coalition de l’opposition nigérienne, la Copa 2016, soutenant l’opposant Hama Amadou qui devait affronter le président sortant Mahamadou Issoufou, a annoncé mardi 8 mars à Niamey la suspension de sa participation au processus électoral, alors que le second tour de l’élection présidentielle est prévu le 20 mars prochain.

La coalition qui soutient Hama Amadou vient d’annoncer qu’elle suspendait sa participation au processus électoral suite aux multiples manquements qu’elle a constaté depuis le premier tour du scrutin. L’opposition dénonce une volonté de passage en force du président Issoufou, a fait savoir son porte-parole Seyni Oumarou dans une déclaration.

Il a notamment justifié cette décision par l’absence de « proclamation officielle » des résultats du 1er tour du 21 février et « l’iniquité de traitement entre les deux candidats » à la présidentielle, le principal rival de Mahamadou Issouffou, Hama Amadou, étant actuellement emprisonné dans une affaire controversée de trafic d’enfants.

Mahamadou Issoufou, qui brigue un deuxième mandat, avait obtenu 48,43% des suffrages devant Hama Amadou (17,73%) lors d’un scrutin critiqué par l’opposition et jugé transparent par le pouvoir. La Copa (Coalition pour l’alternance politique au Niger) « demande » aussi à ses élus « de cesser toutes activités » au Parlement et à ses représentants « de se retirer de la Céni ».

« C’est avec surprise et indignation que les Nigériens se sont réveillés pour apprendre par les médias publics que le président candidat Issoufou Mahamadou a pris nuitamment un décret portant convocation du corps électoral pour le 20 mars et l’ouverture de la campagne du second tour de l’élection présidentielle le 8 mars 2016 », s’est indigné le porte-parole de la Copa.

Un communiqué du Conseil des ministres lu tard lundi sur la télévision d’Etat souligne que la Cour constitutionnelle a proclamé dans un « arrêt » pris le 7 mars les « résultats définitifs » du premier tour du 21 février. « Il n’y a pas eu de proclamation officielle en audience solennelle de la Cour constitutionnelle des résultats définitifs du premier tour de l’élection présidentielle », a noté Seyni Oumarou.

De plus, « la durée » de la campagne électorale du deuxième tour « a été réduite de 21 à 10 jours (…) en violation » de la Constitution, s’est-il insurgé. Et de conclure : « La Copa tient le président Issoufou et la Cour constitutionnelle pour seuls responsables de la dégradation de la situation socio-politique au Niger ».


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Présidentielle en RDC: l’opposition rencontre la Céni

Les deux parties ont échangé dimanche sur la faisabilité des élections en RDC en cette année 2016. La Céni a évoqué les difficultés auxquelles elle est confrontée et qui ne lui seraient pas imputables

La Commission électorale nationale indépendante (Céni) et la Dynamique de l’opposition ont tenu une réunion, ce dimanche 21 février, à Kinshasa. Les deux parties ont échangé sur la faisabilité des élections en RDC en cette année 2016. La Céni a évoqué les difficultés auxquelles elle est confrontée et qui ne lui seraient pas imputables. Mais pour la Dynamique de l’opposition, il faut donner la priorité à l’élection présidentielle qui est très importante et constitutionnelle.

Ils étaient tous là, les poids lourds de la Dynamique de l’opposition : L’UNC (Union pour la Nation congolaise) Vital Kamerhe, l’Ecidé (Engagement pour la citoyenneté et le développement) Martin Fayulu, le Fonus (Forces novatrices pour l’union et la solidarité) Joseph Olenghankoy et bien d’autres. En face, les membres de la Commission électorale nationale indépendante avec à leur tête, le président de la structure, Corneille Nangaa.

Près d’une heure d’échanges dans un climat plutôt convivial, photo de famille à la sortie. « C’est le peuple congolais dans son ensemble qui est l’unique et seul patron de la Céni », a martelé Joseph Olenghankoy, le modérateur de la Dynamique de l’opposition, le premier à prendre la parole. [« La Céni doit respecter notamment la date des élections présidentielles, parce que ça, ça ne demande pas beaucoup de choses, beaucoup de formules, c’est une date connue dans la Constitution »].

« La Céni a sa part, les institutions aussi, et on les attend pour leur contribution », a enchaîné le numéro un de la Céni, Corneille Nangaa, qui a aussi interpellé la classe politique dans son ensemble : « Et nous avons aussi dit qu’il y a aussi des questions qui dépendent des options politiques et que ça, ce n’est pas le travail de la Céni », a-t-il ajouté. « Nous attendons les voir prendre ces options politiques avec les autres, et ça nous permettra d’avancer ». La Céni va poursuivre les contacts avec les autres groupes intéressés aux futures élections.

Des militants de la Dynamique de l’opposition réunis en meeting, le 4 février 2016, à Kinshasa
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Niger: la Ceni adopte le vote par témoignage lors des présidentielles

L’arreté y afférent a été signé mercredi, 17 février 2016, par le président de la Commission électorale nationale indépendante du Niger, Boubé Ibrahim

En prélude aux prochaines élections au Niger, dont le premier tour de la présidentielle couplé aux législatives est prévu le 21 février prochain, le président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) du Niger, Boubé Ibrahim, a signé mercredi à Niamey un arrêté fixant le vote par témoignage.

Aux termes de cet arrêté, le vote par témoignage fait partie des moyens d’identification des électeurs pendant les scrutins.

Ce mode, qui permettra à une personne qui n’a aucun papier de voter quand deux témoins peuvent attester de son identité, n’est pas prévu par les lois électorales.

Les deux témoins doivent être « électeurs inscrits sur la même liste du bureau de vote et qui sont eux-mêmes détenteurs de l’une des pièces énumérées dans la loi électorale », précise l’arrêté.

Toutefois, poursuit l’arrêté, l’électeur n’est admis à voter par témoignage qu’au bureau de vote où il est régulièrement inscrit.

Le Conseil d’Etat, saisi par le Premier ministre nigérien, Brigi Rafini le 10 février dernier sur la question, est d’avis que « le vote par témoignage est possible sur le fondement de l’esprit des lois et des pratiques électorales au Niger ».

Nantie de cet avis, la plénière de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) a validé samedi dernier par un vote, ce mode de vote par témoignage, sans l’opposition.

Le vote par témoignage, qui concerne près de 1,5 million de Nigériens, sur un total de 6,5 millions d’inscrits, est rejeté fermement par l’opposition pour laquelle, c’est « une man uvre frauduleuse qui viole la loi ».

Dans une déclaration rendue publique mardi à Niamey, l’opposition politique nigérienne réunie au sein de la Coalition Pour l’Alternance 2016 « Copa 2016 », a [i « dénoncé fermement cette man uvre frauduleuse] d’introduction du vote par témoignage qui viole à la fois les dispositions juridiques nationales et supranationales ».

Estimant que la Ceni « n’a pas vocation à légiférer », l’opposition l’a invité « au respect strict de la loi électorale afin de conduire en toute indépendance le processus électoral à son terme ».

En outre, l’opposition rend « entièrement responsables le gouvernement et la Ceni de toutes les conséquences néfastes susceptibles d’impacter la tenue des prochaines élections et la paix sociale au Niger ».

L’opposition a appelé la Société civile nigérienne, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’Union Africaine (UA), l’Union Européenne (UE) et les Nations Unies à « peser de tout leur poids pour sauver le processus électoral gravement menacé ».

Au Niger, les candidats sont en pleine campagne électorale
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Appel à tous les citoyens du Cameroun, 2018 c’est maintenant!

Par Abdelaziz Mounde

Chers leaders de l’opposition, forces vives, talents, compétences, citoyens favorables à l’alternance, au changement et à la réforme, pour le réveil du Cameroun, face à la machine absolue, implacable du pouvoir, qui multiplie les appels pour la candidature du président Biya, une seule démarche : le rassemblement des énergies, compétences, partis et compétences.

En l’état actuel, aucun leader de l’opposition ne peut seul affronter ce système, faire bouger les lignes, redonner l’espoir, malgré le brio, l’intelligence, les compétences, les talents des uns et des autres.

Ni Fru Ndi, ni Ndam Njoya, ni Maurice Kamto, ni l’UPC, ni Jean-Jacques Ekindi, ni Christopher Fomunyoh, ou ceux qui émergent sur la scène actuelle, ni un autre homme providentiel ne peut y faire face !

CE N’EST PAS OU PLUS L’AFFAIRE D’UN SEUL PARTI, HOMME OU GROUPE !

Bannissez vos ranc urs, exorcisons la trahison, oubliez vos ambitions en solo, sortons du confort de nos certitudes, échappez-vous du culte de vos partisans, jaillissons du cocon de nos illusions !

Ni John Fru Ndi a une responsabilité décisive : continuer à jouer le premier opposant, conserver le statut officiel ou opérer un sursaut et oser s’ouvrir.

Adamou Ndam Njoya doit revoir ses ambitions et mettre sur la table son aura pour rassembler autour d’un but quel qu’en soit la figure qui le portera.

Maurice Kamto doit mettre en profit la côte de sympathie montante pour marteler le discours et engager les démarches de rassemblement
Jean-Jacques Ekindi et tous ces cerveaux brillants doivent taire leur égo et converger vers le Mont-Cameroun.

Toutes les énergies doivent désormais se coaguler, composer, imaginer des solutions. Un travail de mise en exergue d’hommes nouveaux doit s’opérer dès maintenant.

Aucune force en singleton de la société civile ne peut parvenir à un quelconque résultat. C’est IMPOSSIBLE au Cameroun à l’heure actuelle ! Le reste ne serait qu’une douce illusion.

Le rapport de force est très défavorable. Il est temps de mettre en place les ASSISES NATIONALES DE L’ALTERNANCE où seront discutées, sous le contrôle des camerounais, les conditions d’un changement profond que tout ce brave peuple attend.

Il est temps que l’égo ne gouverne plus l’opposition, que les messes de minuit pour entrer au gouvernement ou se faire soigner ou prendre en charge par le chef de l’Etat ne soit plus une réalité, que l’alternance commence au sein de l’opposition pour donner l’exemple.

Pendant que nous écrivons et réécrivons, affolons nos claviers, dénonçons de façon rageuse, analysons de façon lucide, décryptons de façon docte, savante et logique, commentons les commentaires, faisons la fête, collons frénétiquement petites et grandes, sombrons dans la diversion du toli des secrets du Palais, dissertons et nous pâmons sur le qui peut, veut ;

Pendant que la stagnation de la pauvreté est masquée par des chiffres de magicien sur l’emploi, que le taux de mortalité infantile augmente, l’accès à l’eau et à l’électricité soient une honte nationale, que les infrastructures pour la Can 2016 pourtant reportée de juin à novembre, ne sont ni prêtes ni dignes d’un pays béni des dieux du football, lequel a attendu 45 ans pour organiser une compétition africaine majeure ;

Pendant que les écoliers vont encore, dans de nombreuses localités, à l’école sous l’arbre, grotte ou de la paille défraîchie, que les comités de développement croulent sous le poids de la charge de la démission de l’Etat y compris dans le domaine de la santé ;

Pendant que le Sénat est errant, le Conseil économique et social, inactif et inutile depuis des décennies, sans fonctionnement rationnel, trouve de l’argent pour construire un éléphant blanc, l’Assemblée nationale bloque toutes les propositions de loi de l’opposition, y compris les pétitions des députés de la majorité, est dans l’incapacité de mettre en place des commissions d’enquête, d’auditionner de façon régulière les dirigeants de l’Etat et de contrôler de manière structurée l’action gouvernementale, le scandale des gaspillages, au pays devenu malheureusement une des références en matière de corruption ;

Pendant ce temps-là, comme l’orchestre du Titanic qui jouait en plein naufrage dans la salle de bal, ils signent des motions, des lettres d’amour et des appels publiés dans un quotidien gouvernemental financé par les camerounais, pour supplier un président qui est exténué, fatigué et doit se reposer comme l’honneur lui commande de s’accrocher à un pouvoir dont il ne sait plus quoi en faire.

Pendant ce temps-là, un coup d’Etat des créatures est en cours. Il consiste à illusionner les camerounais sur des réalisations remises en cause tous les matins, des projets critiqués par des hôtes étrangers et des ministres qui changent de portefeuille. Son but nous faire croire que le président, 83 ans, le 13 février prochain, doit tenir le gouvernail jusqu’en 2035, soit dans 19 ans…!

NON ! Ils le savent tous ces hauts dignitaires, qui ont entre 70 et 80 ans, sinon plus. Ahmadou Ahidjo est parti laissant des acquis remarquables, un 5e plan quinquennal incluant le port de Kribi, le 2e pont sur le Wouri, l’aéroport de Nsimalen et ceux qui seront couverts dès ce jour par l’avion fantôme chinois, projets d’immeubles ministériels et 400 autres chantiers, dont certains abandonnés, et d’autres réalisés sous Paul Biya.

En clair, ce que le président actuel projette d’autres camerounais peuvent l’accomplir !

Ce qui n’a pas été fait en 33 ans ne peut être fait totalement en 3 jours. C’est tromper un peuple que de prétendre le contraire !
Le Cameroun doit en finir avec la Présidence à vie, le culte du chef de l’Etat, la déification de la fonction présidentielle et l’irresponsabilité présidentielle !

Le Cameroun doit en finir avec la logique d’alternance bloquée, la ligue des autorités administratives, adversaires de la liberté de réunion, de manifestation et censeurs des débats et rencontres sur l’alternance !

La jeunesse camerounaise ne doit plus avoir pour perspective, diplômes en poche, le call-box, le ben-skin, la prostitution ouverte ou déguisée, la feymania encensée !

Le Cameroun doit en finir avec les fonctionnaires milliardaires, l’enrichissement sans cause, les ministres qui fêtent leurs fortunes rapides !

Le Cameroun a besoin d’un renouvellement et d’une solidarité des générations dans tous les domaines de la vie publique !

La vie politique a besoin de respiration, d’un bol d’air, de nouveaux visages et alternatives ! LES HOMMES MÊME D’EXCEPTION SONT IMPORTANTS MAIS NUL N’EST INDISPENSABLE DANS NOTRE NATION !

Pour cela, j’en appelle à toutes les forces vives, favorables à l’alternance, au changement, au renouvellement, à la réforme à engager dès aujourd’hui un processus de rassemblement citoyen pour la rénovation de ce pays aux mille atouts, béni des dieux et qui ne demande qu’à retrouver le chemin du redressement !


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Burundi: la délégation des Nations unies doit rencontrer Nkurunziza

Dans un contexte de violences régulières, le Conseil a rendez-vous ce vendredi 22 janvier avec le chef de l’Etat pour tenter de le convaincre d’ouvrir un dialogue avec l’opposition

Au Burundi, la délégation du Conseil de sécurité de l’ONU a pu constater la précarité de la situation dans la capitale. Lors de leur arrivée, jeudi, de nouvelles violences ont éclaté dans plusieurs quartiers de Bujumbura. Des violences régulières depuis l’annonce du troisième mandat du président Pierre Nkurunziza en avril dernier. Dans ce contexte, le Conseil a rendez-vous ce vendredi 22 janvier avec le chef de l’Etat pour tenter de le convaincre d’ouvrir un dialogue avec l’opposition.

La rencontre doit finalement avoir lieu à Gitega dans le centre du pays. Le président Nkurunziza est déjà sur place. Sur la route, rapporte un journaliste français, on voit à nouveau ces panneaux, imprimés, en anglais : « Le Burundi est un pays paisible », ou encore « Non à la Maprobu », la mission de l’Union africaine de prévention et de protection au Burundi.

Ce vendredi s’annonçait chargé pour les membres du Conseil de sécurité de l’ONU. Dans la matinée, la mission a rencontré le ministre des Relations extérieures, qui a assuré à l’Agence France-Presse ne pas avoir changé de position concernant l’envoi de cette force. Pour les autorités burundaises, il n’est toujours pas question d’intervention extérieure.

Les attentes de l’opposition
Les membres du Conseil ont également rencontré le premier vice-président puis certains membres de la société civile avant de s’entretenir avec des membres l’opposition – ceux encore présents au Burundi, car il faut rappeler que la majorité a fui le pays. L’Uprona et Le Frodebu étaient notamment présents. Le président du Frodebu déplore des problèmes d’organisation, mais affirme avoir pu présenter aux membres du Conseil trois revendications.

Ces trois revendications sont le déploiement le plus rapidement possible d’une force de maintien de la paix au Burundi, l’ouverture d’un dialogue entre pouvoir et l’ensemble du Cnared, la principale coalition de l’opposition, en vue d’une transition et enfin, l’ouverture d’une enquête internationale sur les violations des droits de l’homme au Burundi, notamment sur les allégations concernant l’existence de fosses communes.

Le Frodebu dit espérer que le Conseil transmettra ces doléances au président au cours de la rencontre. Après ce rendez-vous, une conférence de presse doit avoir lieu à l’aéroport.

Le président Pierre Nkurunziza lors des célébrations du 53e anniversaire de l’indépendance du Burundi, à Bujumbura le 1 juillet.
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l’Onu poursuit des tentatives pour instaurer le dialogue au Burundi

Le chef de l’Etat burundais recevra la délégation onusienne vendredi. Elle tentera de le convaincre d’accepter un dialogue avec l’opposition en exil

Une délégation de 33 personnes doit arriver ce jeudi 21 janvier à Bujumbura. Dans une résolution votée le 12 novembre dernier, le Conseil avait exigé que cessent les violences et qu’un dialogue soit mis en place entre le pouvoir burundais et l’opposition. Mais ce dialogue est resté lettre morte et les différents organes de l’Onu recensent une intensification des violences depuis les attaques des 11 et 12 novembre contre des camps militaires à Bujumbura. Dans ce contexte délicat, la mission de l’Onu semble périlleuse.

C’est la seconde fois en moins d’un an que le Conseil de sécurité des Nations unies se rend en visite à Bujumbura. Mais cette fois, le contexte a changé. D’abord, les différentes instances de l’organisation ont tour à tour tiré la sonnette d’alarme. Tous les signaux sont au rouge, a dit le Haut-Commissariat aux droits de l’homme. Si le pire venait à se produire, l’Onu n’a pas les moyens de réagir, a quant à lui averti le département des opérations de maintien de la paix.

Ensuite, l’Onu fait face à l’échec des institutions régionales. La médiation ougandaise n’a rien obtenu de Bujumbura depuis la rencontre symbolique d’Entebbe, le 28 décembre dernier. De son côté, l’Union africaine n’a pas fait entendre sa voix depuis que le président Nkurunziza a affirmé sa volonté de combattre sa mission de maintien de la paix.

Le Conseil de sécurité de l’Onu divisé
Le chef de l’Etat burundais recevra la délégation onusienne vendredi. Elle tentera de le convaincre d’accepter un dialogue avec l’opposition en exil. Car pour l’instant, Bujumbura s’y refuse, privilégiant le dialogue interne lancé mardi et non reconnu par l’opposition.

La tâche ne sera pas facile, d’autant que le Conseil de sécurité semble divisé, notamment sur le sujet de l’envoi de troupes. En l’absence de consensus sur une résolution, l’Onu pourrait choisir d’appuyer l’Union africaine dans le sens d’une intervention. Car avant de regagner New York, le Conseil fera escale samedi à Addis-Abeba, siège de l’Union africaine.


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RDC: l’opposition empêchée de commémorer la répression de janvier 2015

La police congolaise a été déployée ce mardi pour empêcher la tenue des conférences-débats organisées par l’opposition à cette occasion

En République démocratique du Congo, retour sur les manifestations qui s’étaient déroulées à Kinshasa il y a tout juste un an. Le 19 janvier 2015, des manifestations contre la révision de la loi électorale avaient été suivies de répressions. Plusieurs dizaines de personnes avaient été tuées. Pour commémorer ces évènements, l’opposition congolaise a organisé des conférences-débats, mais la police est déployée pour empêcher la tenue de ces réunions.

A la terrasse d’un bar de Kinshasa, il n’y a pas de réunion. Elle devait avoir lieu, mais le bar a été fermé et investi par des policiers. Un homme, qui est entré pour demander où était son fils, a appris qu’il avait été arrêté. Selon les organisateurs de cette conférence-débat, 25 personnes qui se trouvaient à l’intérieur auraient ainsi été arrêtées par la police.

Les forces de l’ordre, de leur côté, disent tout simplement que la loi interdit de faire cette manifestation ici, et la presse n’est pas autorisée à rentrer. Depuis, les policiers sont partis et se sont postés au bout de la rue pour suivre l’évolution de la situation.

Des scènes identiques se sont déroulées dans d’autres lieux de la capitale. Les prêtres de certaines églises ont été surpris de voir des policiers arriver et leur dire qu’il ne fallait pas qu’il y ait des messes en souvenir de ces victimes, que c’était un ordre du gouvernement en raison d’un risque de troubles. Un de ces prêtres estime que cette intervention est une atteinte à la liberté de confession.

Manifestation contre l’adoption d’une nouvelle loi électorale, à Kinshasa, RDC, le 19 janvier 2015.
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Congo: l’opposition participera à la présidentielle du 20 mars

Elle exige néanmoins une concertation devant regrouper tous les acteurs électoraux avant l’élection dont le premier tour est fixé au 20 mars

La toute première convention de l’opposition a vécu : à sa clôture ce mercredi, le Front républicain pour le respect de l’ordre constitutionnel et l’alternance démocratique (Frocad) et l’Initiative pour la démocratie au Congo (IDC) ont exclu tout boycott de la présidentielle anticipée du 20 mars. Mais ces deux plateformes, qui entendent étudier des stratégies pour leur candidature, ont brandi plusieurs conditions et exigences avant d’y aller.

Cette première convention de l’opposition, qui a pris plus de temps que prévu, a été marquée par la mise en place d’une coordination présidée par l’universitaire Charles Zacharie Bowao. Elle s’est surtout prononcée sur la présidentielle anticipée à laquelle les deux plateformes de l’opposition ne prendront part que si et seulement si elles obtiennent des conditions minimales qui se résument par la mise en place d’une commission électorale dont l’indépendance est reconnue par tous, un fichier électoral fiable expertisé par des observateurs internationaux et l’institution d’un bulletin unique.

Quant à la candidature éventuelle de l’opposition, toutes les options et stratégies restent à étudier, selon Charles Zacharie Bowao : « La stratégie de la candidature unique n’est donc pas exclue, elle est même pressante. La possibilité d’avoir quelques candidatures en fonction de la manière dont nous lirons le comportement du Code électoral nous permettra de tirer la conclusion qu’il faut et à temps. Entendu que nous entendons gagner si toutes les conditions sont réunies dès le premier tour ».

L’opposition exige enfin une concertation devant regrouper tous les acteurs électoraux avant l’élection dont le premier tour est fixé au 20 mars.

Des bulletins de vote lors du référendum sur la nouvelle Constitution du dimanche 25 octobre, au Congo-Brazzaville.
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Ouganda: les pourparlers sur le Burundi s’ouvrent à Entebbe

Ce lundi 28 décembre 2015, l’Ouganda accueille les représentants du gouvernement, de l’opposition et de la société civile burundaise

Ce lundi 28 décembre 2015, l’Ouganda accueille les représentants du gouvernement, de l’opposition et de la société civile burundaise. Les pourparlers vont démarrer si tout se passe bien à Entebbe, près de la capitale, Kampala, où se trouve le palais présidentiel et sous l’égide justement du président ougandais Museveni.

Ce lundi 28 décembre 2015 au matin, lors de l’arrivée des délégations participant à la reprise des négociations, difficile de savoir qui est présent. Les participants sont dans des véhicules aux vitres teintées. Leur entrée s’est faite lentement à cause des nombreux contrôles pour arriver jusqu’à la State House.

Très vite, après l’ouverture à 9 h, les délégations vont se retrouver à huis clos. Il y a environ 70 personnalités à participer : le gouvernement burundais, le parti au pouvoir le CNDD-FDD, l’opposition, la société civile, les femmes, les médias… Quelques-unes de ces personnalités doivent prendre la parole lors de ce huis clos. Un choix d’orateurs qui faisait encore débat, semble-t-il hier. Même si cette première journée a valeur symbolique : en effet, la rencontre devrait se terminer vers midi.

Les différentes délégations arrivées hier, dimanche soir, se voulaient optimistes et voulaient y croire. Dans cet hôtel de Munyonyo où les différentes délégations sont logées, les discussions allaient bon train. On se met d’accord, m’ont confié différents participants. L’Ivoirien Kassimi Bamba de l’Union africaine (UA) était présent et tentait de répondre et d’écouter toutes les parties demandeuses. Malgré toutes ces bonnes volontés, les discussions vont tout de même être difficiles.

De maigres chances de succès
Interrogé juste avant de prendre l’avion pour Kampala, le ministre des Relations extérieures, Alain Aimé Nyamitwe pose une série de conditions et de limites à la participation du gouvernement : « D’abord, il s’agit du dialogue, pas de négociations. Deuxièmement, pour nous, nous avons clairement indiqué au facilitateur que nous n’allons pas cautionner, ni légitimer, les putschistes, ni le mouvement putschiste ».

Le gouvernement refuse notamment de discuter avec le Conseil national pour le respect de l’accord d’Arusha et la restauration d’un Etat de droit au Burundi (Cnared) en tant qu’organisation, plateforme créée par des anciens du régime de Pierre Nkurunziza, des opposants politiques et des membres de la société civile, qui demande toujours le départ du président burundais.

Pour l’opposant Charles Nditije, l’une des très rares figures politiques d’opposition, qui a signé la déclaration de création du Cnared, à vivre encore ans le pays, la médiation ne doit pas se tromper : « Il est important et nous soulignons cela, surtout vis-à-vis de la médiation, le pouvoir de facto de Nkurunziza, il est partie prenante au conflit. Il n’a pas à imposer la méthodologie parce qu’il est le mal absolu. Toutes ces victimes, ces assassinats, ces enlèvements, c’est de la faute du troisième mandat ».

Putschistes d’un côté, mal absolu de l’autre, voilà le ton à la reprise de ce dialogue, dont personne n’est sûr qu’il se prolongera après ce lundi. C’est l’un des enjeux de cette journée de reprise.

A Nairobi, au Kenya, le 20 décembre, des manifestants marchent en faveur de la pluralité politique et la démocratie au Burundi.
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Images choquantes de Marine Lepen: du deux poids deux mesures

Par Guy Samuel Nyoumsi

Je ne comprends pas pourquoi cet acharnement sur Marine Le Pen au motif qu’elle aurait diffusé des photos choquantes d’actes barbares de Daech, pour dit-elle, attirer l’attention sur ce qu’est la cruauté de ces terroristes, mais surtout aussi des conséquences résultants des guerres provoquées par les politiques. Alors que Internet en est inondé et les images pornographiques, négrophobes et racistes qui y prolifèrent, n’émeuvent pas cette même classe politique.

Que dire alors des images des dirigeants africains traînés dans la boue massacrés livrés à la vindicte populaire et diffusées parfois même en direct sur les médias français sans pour autant que personne ne lève le petit doigt pour dire ce que cela pourrait avoir comme conséquence sur d’autres personnes dans la population. Cette forme de liberté d’expression à géométrie variable est justement l’une des raisons qui créent l’exclusion et évitent le débat de société qui empêche de construire ensemble. L’opposition à Marine Lepen doit rester sur le terrain idéologique et pragmatique.

A gauche comme droite il est grand temps de rebattre les cartes, de remettre l’homme au centre de la politique, de trouver des solutions à ses problèmes, de reconsidérer le non à l’Europe du référendum de 2005 car Marine Lepen utilise cela comme arme fatale pour engranger des voix à chaque consultation. La sortie de l’Europe que promet la famille Lepen est une plaisanterie, mais devient une approche acceptable lorsque les partis de gouvernement accusent l’Europe quand ils échouent, et ne l’évoquent pas quand grâce à elle ils réussissent.


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Rwanda: les verts devront financer leur campagne sans aide

Le Parti démocratique vert devra se débrouiller pour financer sa campagne prochaine pour son «non» à la réforme de la Constitution

Le Parti démocratique vert devra se débrouiller pour financer sa campagne pour le «non» à la réforme de la Constitution. La Commission électorale a estimé que ce n’était pas son rôle de soutenir les campagnes des partis politiques et a jugé les accusations du petit parti d’opposition non fondées. Le Parti démocratique vert avait accusé lundi les parlementaires rwandais d’avoir, sous couvert de «consultations populaires», fait campagne en faveur d’un troisième mandat pour Paul Kagame et ce, avec l’argent de l’Etat. Le Parti vert demandait donc à la Commission électorale de financer sa campagne.

Une fois un éventuel référendum annoncé, le Parti démocratique vert pourra faire campagne tout comme les autres partis politiques. C’est en substance le message du secrétaire exécutif de la Commission électorale nationale.

Toutefois, en aucun cas la Commission ne financera le petit parti d’opposition. Ce n’est pas son rôle affirme son secrétaire exécutif Charles Munyaneza, qui de surcroît estime que les accusations du Parti démocratique vert ne tiennent pas la route.

«Je ne sais pas d’où ils tirent ces informations, tout le monde sait comment le processus s’est déroulé. Tout d’abord il y a eu des pétitions envoyées spontanément par la population. Ce que les parlementaires ont fait, c’est consulter la population à partir du contenu de ces pétitions. Donc s’ils disent ça, je pense que ce n’est pas correct», rétorque Charles Munyaneza.

Le Parti démocratique vert avait également dénoncé lundi 19 octobre des pressions d’autorités locales à l’encontre de ses militants dans certains districts du pays. Frank Habineza, son président assure s’être plaint aux autorités. «Le Parti vert ne s’est jamais plaint auprès de nous», a réagi Ladislas Ngendahimana, porte-parole du ministère de l’Administration locale. «Faire de la politique, a-t-il accusé, ne revient pas à proférer des mensonges pour gagner des points de popularité»

Les Etats-Unis insistent sur le respect de la Constitution
La sous-secrétaire d’Etat américaine, Sarah Sewall, a dénoncé toute tentative de se maintenir au pouvoir et condamné les tentations de plusieurs chefs d’Etat de la région des Grands Lacs. Et pour le Rwanda, où une réforme de la Constitution est en cours pour permettre à Paul Kagamé de briguer un 3e mandat en 2017, le mot d’ordre pour les Américains reste le même: il faut respecter les Constitutions.

Parlement rwandais.
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Congo: l’opposition dénonce l’arrestation illégale de ses membres

Le Frocad, une des deux coalitions opposées au référendum constitutionnel de dimanche au Congo, a annoncé mercredi que six de ses cadres avaient été arrêtés par la police à Brazzaville

«Nous avons été victimes tout à l’heure d’une attaque de policiers qui ont arrêté certains leaders», a déclaré, à des journalistes ce mercredi 21 octobre 2015, Paul-Marie Mpouélé, coordinateur du Front républicain pour le respect constitutionnel et l’alternance démocratique (Frocad). C’est au lendemain de heurts meurtriers entre forces de l’ordre et opposants à ce référendum, qui pourrait permettre au président Denis Sassou Nguesso de se représenter en 2016.

Selon lui, les six opposants, Clément Miérassa, Guy-Germain Kinfoussia, Marion Mandzimba, Henri Boukoulou, André Ngalibaki et Emmanuel Boungouandza, ont été arrêtés au siège de l’Union panafricaine pour la démocratie sociale (UPADS), dans l’ouest de Brazzaville, alors qu’ils s’apprêtaient à donner une conférence de presse.

L’information n’a pu être confirmée immédiatement auprès de la police. L’UPADS est le premier parti d’opposition et la principale composante du Frocad. «Nous voulons que la Force publique soit républicaine, qu’elle se calme pour que la politique reprenne le dessus», a déclaré M. Mpouélé.

La force publique, a-t-il ajouté, accompagne librement les partisans du changement de la constitution et nous empêche de nous exprimer. Il appartient au président de la République d’apaiser le Congo, a encore déclaré M. Mpouélé, appelant M. Sassou à simplement retirer le projet de Constitution qui a selon lui profondément divisé les Congolais.

La question du changement de la constitution entraine des manifestations à Brazzaville au Congo.
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Guinée: l’opposition demande le report à 10 jours de la présidentielle

Les sept candidats qui se présentent face à Alpha Condé lors de l’élection présidentielle prévue le 11 octobre prochain, estiment que l’accord d’août sur le processus électoral n’est pas respecté

Les sept candidats qui se présentent face à Alpha Condé lors de l’élection présidentielle prévue le 11 octobre prochain réclament le report du scrutin. Ils estiment que l’accord d’août dernier sur le processus électoral n’est pas respecté. Le parti présidentiel dénonce des «allégations mensongères».

Les sept candidats qui se présentent à l’élection présidentielle en Guinée face à Alpha Condé, président sortant candidat à sa succession, ont fait front commun, jeudi 1er octobre, pour réclamer un report du scrutin au 18 octobre.

Ils pointent une accumulation de problèmes qui risquent d’entacher le processus électoral. Outre des retards et irrégularités dans l’émission et la distribution des cartes d’électeurs, les opposants pointent des anomalies persistantes dans le fichier électoral, qui comprendrait notamment beaucoup de doublons. Ils évoquent également des bureaux de vote trop éloignés du lieu d’habitation des électeurs. Autre sujet de préoccupation de l’opposition : le schéma de centralisation des procès-verbaux et le délai de publication des résultats provisoires.

L’opposition dénonce le «niveau d’impréparation de ce scrutin»
François Bourouno, représentant de Lansana Kouyaté, le candidat du PEDN, pointe le «niveau d’impréparation de ce scrutin». Outre un processus de distribution des cartes d’électeurs «pas satisfaisant», il dit aussi l’inquiétude de l’opposition «par rapport à certaines sociétés locales d’imprimerie, auxquelles la Céni (la Commission électorale nationale indépendante, NDLR) a confié la mission d’impression des cartes électorales».

Les sept candidats de l’opposition demandent donc un report du scrutin au 18 octobre. «Le report d’au moins une semaine serait une solution qui pourrait minimiser les dégâts. On sait qu’il est important d’aller à une élection où le processus est assez transparent pour promouvoir la quiétude et la paix sociale dans notre pays», expose François Bourono.

Une demande de report d’une semaine seulement qui s’explique par le fait que la fenêtre est réduite: légalement, l’élection présidentielle doit se tenir deux mois avant l’expiration du mandat du président sortant, soit le 21 octobre. «C’est faisable, s’il y a une volonté politique», estime François Bourono, qui souligne par ailleurs que déjà plusieurs délais légaux n’ont pas été respectés et que c’est surtout la fiabilité du scrutin qui importe.

«Des arguments qui ne tiennent pas la route», selon le parti présidentiel
Saramady Touré, secrétaire permanent du RPG-Arc en ciel, le parti d’Alpha Condé, se dit pour sa part «très surpris par ces arguments qui ne tiennent pas du tout la route». Pour le parti présidentiel, tous les problèmes soulevés lors de la signature de l’accord politique d’août dernier ont été corrigés. «L’accord fait état d’un certain nombre de problèmes qui devaient être réglés avant le scrutin. Il s’agissait de la mise en place de 128 délégations spéciales. C’est fait.

Egalement, la situation de la Céni, les deux postes vacants de la Céni, qui manquaient, ont été remplacés. On parlait d’anomalies dans le fichier électoral. Ces anomalies ont été corrigées par le comité de suivi qui a été mis en place, comprenant deux membres de l’opposition, deux représentants de la majorité présidentielle, deux représentants de la société civile, sous l’égide de la communauté internationale et du gouvernement»
, détaille Saramady Touré.

L’option du boycott «pas exclue» par les opposants
Selon lui, «le travail se fait depuis la signature de l’accord, et les travaux avancent normalement». Il accuse l’opposition d’avoir joué là un coup très politique. [i «Nous avions des informations, depuis déjà deux semaines [sur le fait] que l’opposition était en train de se préparer à, peut-être, créer des problèmes ou à inventer des artifices pour soit se retirer du scrutin, soit faire des allégations mensongères. Voilà maintenant que cela se confirme»].

Dans le contexte tendu de cette campagne électorale, si la demande des sept candidats de l’opposition devait être rejetée, l’option du boycott du scrutin «n’est pas exclue», affirme François Bourouno. «Mais les sept candidats devront bien sûr se concerter avant de prendre toute décision», précise-t-il.

De gauche à droite, les opposants Sydia Touré, Lansana Kouyaté et Cellou Dalein Diallo, candidats à la présidentielle d’octobre 2015, ici lors d’un meeting commun en 2013.
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Congo: l’opposition s’oppose au référendum constitutionnel

Les opposants congolais ont appelé dimanche les populations à manifester pour s’opposer au projet de référendum annoncé par Denis Sassou Nguesso, dont le mandat prendra fin l’année prochaine

Les opposants congolais ont appelé dimanche, au cours d’un meeting populaire, les populations à descendre dans la rue pour s’opposer au projet de référendum constitutionnel, annoncé mardi dernier par le président de la république, Denis Sassou Nguesso, dont le mandat prendra fin l’année prochaine.

Les leaders de l’opposition, opposés au changement de la Constitution du 20 janvier 2002, ont réaffirmé leur opposition à tout projet de référendum constitutionnel au cours d’un grand rassemblement qui a connu une grande mobilisation dans la capitale congolaise.

Selon eux, le changement de la Constitution en place, c’est pour permettre à M. Sassou N’Guesso de briguer un troisième mandat que les dispositions constitutionnelles ne le lui permettent plus. « S’il ne change pas d’avis et s’il ne retire pas son projet de référendum, le boulevard Alfred Raoul (lieu où s’est tenu le meeting) deviendra le haut lieu de notre résistance », a déclaré Guy Romain Kinfoussia, président de l’Union pour la démocratie et la république (UDR-Mwinda).

Prenant la parole à son tour, René Serge Blanchard Oba, ancien allié du pouvoir qui a basculé depuis peu à l’opposition, a averti qu’« à l’annonce du référendum constitutionnel, toute la population congolaise sera dans la rue ».

Pour l’ancien membre du Parti congolais du travail (PCT, au pouvoir) André Okombi Salissa, qui a basculé lui aussi à l’opposition, l’heure est venue pour les populations congolaises de barrer la voie à tout projet de changement de Constitution du Congo.

Sur un autre ton, le secrétaire général du Mouvement congolais pour le développement intégral (MCDDI), Guy Brice Parfait Kolélas, a interpellé le sens élevé de responsabilité du président Sassou Nguesso face au « blocus politique actuel », occasionné par le projet de referendum constitutionnel.

Organisé par l’Initiative pour la démocratie au Congo (IDC) et le Front pour l’alternance au pouvoir et le respect de la constitution du 20 janvier 2002 (FROCAD), deux principales plates-formes de l’opposition, le meeting est le point de départ d’une campagne de sensibilisation de l’opinion nationale sur leur opposition au changement de Constitution envisagé par la majorité au pouvoir.

Des manifestants dans la rue pour dire non au référendum constitutionnel.
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Congo: ouverture d’un « dialogue national » critiqué à un an de la présidentielle

Le « dialogue national » qui s’ouvre ce lundi porte sur l’avenir des institutions congolaises. L’opposition y voit une man uvre pour instaurer une présidence à vie au profit du chef de l’État actuel

Les autorités de Brazzaville ouvrent ce lundi, 13 juillet 2015, un « dialogue national » sur l’avenir des institutions congolaises, mais l’opposition y voit une man uvre pour instaurer une présidence à vie au profit du chef de l’État Denis Sassou Nguesso.

A un an environ de la prochaine présidentielle, à laquelle la Constitution interdit à M. Sassou (qui cumule plus de 30 ans au pouvoir) de se présenter, ce forum doit se tenir jusqu’au 17 juillet à Sibiti, à environ 250 km à l’ouest de Brazzaville.

Il devra répondre aux deux questions posées par le président: « Comment […] organiser au mieux les scrutins à venir dans notre pays » et faut-il faire « évoluer les institutions de la République? »

L’opposition regroupée au sein du Front républicain pour le respect de l’ordre constitutionnel et l’alternance démocratique (Frocad) n’a pas encore annoncé sa participation à cette rencontre, qu’elle conditionne à des préalables peu compatibles avec l’objectif affiché par le pouvoir.

Âgé de 72 ans, M. Sassou est un poids lourd politique en Afrique centrale comme en témoigne le rôle de médiateur qu’il joue actuellement pour la résolution de la crise en Centrafrique. Il a dirigé le Congo à l’époque du parti unique, de 1979 jusqu’aux élections pluralistes de 1992, qu’il a perdues.

Revenu au pouvoir en 1997 à l’issue d’une violente guerre civile, il a été élu président en 2002 et réélu en 2009.

La Constitution adoptée en 2002 limite à deux le nombre de mandats que peut exercer un président et stipule que nul ne peut être candidat à la fonction suprême s’il a plus de 70 ans.

Le « dialogue national » doit s’ouvrir dans un climat politique tendu en Afrique centrale alors que la violence fait rage au Burundi depuis que le président Pierre Nkurunziza a annoncé son intention de briguer un nouveau mandat.

Ancienne puissance coloniale du Congo, où le groupe pétrolier français Total est fortement implanté, la France, a dit mardi « son attachement à la préservation et à la consolidation des institutions » en Afrique, par la voix du président François Hollande, à l’issue d’une rencontre avec M. Sassou à l’Élysée.

Au Congo-Kinshasa voisin et au Rwanda, les présidents Joseph Kabila et Paul Kagame font face à une interdiction constitutionnelle de se représenter en 2016 et en 2017 et sont soupçonnés par leurs opposants de chercher à s’affranchir de cette règle.

« Monologue »
A Brazzaville, le Parti congolais du travail (PCT, au pouvoir) s’est prononcé en décembre 2014 en faveur d’un changement constitutionnel qui ferait passer le Congo-Brazzaville à une nouvelle république.

Certains au sein même de cette formation ne l’entendent cependant pas ainsi, tel le député et ancien ministre André Okombi Salissa, pour qui le [i « dialogue […] sera un énième monologue »]. « Tout cela ne doit tromper personne », dit-il, appelant à ne pas tomber dans le « divertissement ».

Depuis plusieurs mois M. Sassou s’efforce d’apparaître comme un observateur au-dessus du débat, mais il a déclaré fin avril qu’en cas d’absence de consensus à l’issue du « dialogue national », il faudrait « interroger le peuple » par référendum sur la question de l’opportunité d’un changement de Constitution.

Jeudi, il a exhorté « tous les acteurs politiques et sociaux » à prendre part au « dialogue national », qu’il a qualifié d’exercice de « la démocratie par excellence ».

Le président congolais Denis Sassou Nguesso à Abuja le 29 mai 2015.
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Opposition camerounaise, vous avez aussi échoué!

Par Fabien Assigana, acteur sociopolitique

Opposition camerounaise, vous avez aussi échoué. « now you must also go, and now is our turn »

Pendant longtemps, les analystes ont caressé l’opposition dans le sens du poil en reconnaissant qu’elle évolue dans un environnement extrêmement répressif où le premier sous-préfet venu peut interdire vos assemblées, de la plus grande à la plus insignifiante, où le dernier des commissaires de police ou commandant de gendarmerie peut vous embastiller sous des prétextes les uns plus grotesques que les autres.

Mais après avoir reconnu cette entrave sérieuse à son épanouissement politique, j’ai décidé de bousculer son quotidien en leur criant la vérité suivante: Chère opposition, vos actions et réactions vis-à-vis du pouvoir de monsieur Biya sont faibles, risibles, puériles, et, en définitive, n’ont aucun avenir parce que vous n’avez pas pris le temps de faire une évaluation sans complaisances de vos échecs successifs depuis l’an de grâce 1992, ce qui vous aurait permis de comprendre vos multiples erreurs et de corriger le tir. Les incantations dans les radios et télévisions privées n’apportent pas de changement

La transition au Cameroun.
Il n’y aura pas de transition au Cameroun si elle n’est pas préparée et qu’elle n’est pas précipitée au moment opportun.

-Une transition politique n’est pas le simple changement de chef au sommet de l’État;
-Une transition politique n’est pas le simple changement d’équipe de gouvernement, l’éviction d’un groupe politique X au pouvoir et son remplacement par un groupe politique Y de l’opposition;
– Le remplacement de Paul Biya par Joshua Osih, Adamou Ndam Njoya, ou Maurice Kamto ne correspondrait donc pas à une transition politique.
Pour ne pas revivre l’escroquerie de 1982 qui n’était rien d’autre que le changement d’homme dans la continuité du système postcolonial de paupérisation de nos concitoyens, pour qu’il y ait transition, pour que nous ayons l’opportunité de montrer au Camerounais ce que vous pouvez faire en tant que gouvernants pour donner au pays une chance de progrès, nous devons dès ce début de 2015 préparer la transition.

Si nous ne la préparons pas activement et méthodiquement, je vous assure que nous serons les spectateurs d’une course au pouvoir entre les membres du RDPC et il ne nous restera que vos slogans de depuis 1992 à verser dans les oreilles fatiguées des camerounais.

Qu’est ce qui cloche?
La création d’un regroupement nommé Pacte républicain, qui a fait scission avec ce que les medias ont appelé «groupe de 7» est là pour témoigner de la difficulté, pour les leaders politiques, de se mettre ensemble pour donner au pays les moyens d’une alternance crédible.

Depuis 1990, de tentatives de regroupements en alliances éphémères, assurément l’opposition s’est donné des verges pour se faire fouetter. Dans une ‘note explicative’ Maître Momo Jean De Dieu, président du Paddec, l’un des inspirateurs du Pacte républicain et ancien du G7 où il a été exclu pour non-respect de la discipline de groupe déclare: «Le Pacte républicain nait de la volonté de certains leaders de l’opposition de mutualiser leurs forces, énergies et finances en vue de la conquête du pouvoir législatif et municipal partout au Cameroun. L’idée est de se mettre tous ensemble et en raison de l’influence de chaque parti dans telle région, établir des listes pour les prochaines élections avec l’idée d’avoir un seul adversaire en face le Rdpc selon la devise tous pour un et un pour tous. Ainsi nous nous partagerions le pays selon les zones d’influence de chaque parti. Nous battrons ensemble campagne pour chaque parti membre dans sa zone d’influence et vice versa».

Depuis 1990 et l’avènement du multipartisme, alliances et regroupements ont toujours volé en éclats soit au lendemain des élections, soit avant. Le Sdf est toujours mis en cause: «il m’a semblé qu’un certain parti politique a souhaité ne pas y adhérer en estimant que les autres partis existant devaient simplement se fondre dans son parti et lui donner nos voix. Il n’a pas ouvert une autre porte alternative. Évidemment cela n’est pas acceptable», s’insurge Me Momo. «Le dialogue républicain avec le principal adversaire n’est pas condamnable mais depuis 1990 nous n’avons pas souvenance que ceux-là aient jamais manifesté de la bonne foi en une seule occasion. Il n’y a pas de raison que cela change, que des gens qui ont l’habitude de ruser pour surprendre le peuple en évoquant des problèmes de sémantiques changent subitement, surtout à la croisée des chemins où le régime peut tomber à tout moment. Il y a ceux qui ont choisi de quémander leur pain au régime pour avoir des parcelles de puissance et ceux qui veulent renverser le régime pour avoir toute la puissance de l’Etat pour l’instauration de la nouvelle République du Cameroun».

Cela rappelle 2004 et la troisième élection présidentielle depuis le retour de notre pays au multipartisme en 1990. Autant de tentatives de regroupements et alliances soldées par l’échec. L’opposition semblait avoir tiré les leçons des échecs passés comme en 1992 ou 1997, où après avoir tenté de s’unir, les leaders n’étaient pas tombés d’accord sur qui porter le choix de leur représentation. Le Sdf avait librement porté son choix sur Adamou Ndam Njoya, leader de l’Udc, afin de se donner plus de chances que jamais d’ébranler le pouvoir Rdpc.

Après la signature par ces deux partis de la «Déclaration commune de partis de l’opposition» par laquelle ces derniers s’engageaient entre autres à «présenter un candidat unique aux élections présidentielles de 2004», les contacts se poursuivaient sous la houlette de l’Union Démocratique du Cameroun pour rallier d’autres partis à cette cause commune. Mais le revirement de dernière heure de Fru Ndi a tout fait basculer.

L’opposition camerounaise doit se ressaisir, tirer les leçons des échecs antérieurs et travailler à gagner les échéances prochaines en capitalisant les points forts de la présidentielle et en travaillant à la construction d’un système électoral fiable, dont il doit participer à sa construction et à sa mise en place. L’opposition et les forces du changement ont l’obligation de créer «un cadre de concertation pouvant leur permettre de régler des questions d’intérêt commun, de concevoir et de promouvoir des projets alternatifs crédibles, des approches politiques novatrices et efficaces, bref un cadre pour une véritable synergie d’associations et d’actions en vue de l’instauration d’un nouvel ordre politique et de l’alternance politique au Cameroun[1]» Le temps et l’argent qu’ils dépensent dans le contentieux est un temps dont ils regretteront l’usage au moment des décomptes des municipales et législatives 2013, voire des régionales et de la présidentielle à venir!

L’idéologie de la surenchère et de la mauvaise foi est un des traits saillants de la mentalité de la classe politique. L’incapacité à se remettre en cause et à évaluer de manière critique ses propres erreurs a conduit l’opposition camerounaise à n’être qu’une sorte de faire-valoir démocratique et de trublion sans poids ni mesure qui a du mal à inverser le rapport de forces.

Que veut donc l’opposition camerounaise?
Tout d’abord, tout le monde se voit à la présidence à Cameroun. On a vu une inflation de prétendants au fauteuil présidentiel en 2011. «Les trois quarts de ces candidatures sont totalement farfelues. Cela fait partie de la stratégie du pouvoir pour émietter la concurrence et engager par la suite le ralliement, histoire de crédibiliser une élection dont les dés sont pipés d’avance. Quant à la prétendue liberté que prouverait le nombre de candidats, c’est de la fumisterie. Certaines personnalités semblent sérieuses mais ne disposent pas de l’appareil capable de mener campagne sur le terrain. Mais dans l’ensemble, l’opposition n’a jamais réussi à faire pression sur les points clés du scrutin comme la composition d’Elecam, ce qui laisse présager de conditions d’arbitrage non équitables.»

L’opposition est incapable de boycotter une élection dont ils savent bien que les dés sont pipés en avance, et pire, à ce jour aucun opposant camerounais n’ose dire à Paul Biya qu’il n’est plus le président légitime du Cameroun au regard de sa propre constitution qui plus est taillée sur mesure pour lui et rien que pour lui, on se rend compte que c’est une opposition non seulement alimentaire, mais également une opposition qui ne sait pas ce qu’elle veut.
Voici une liste de travaux à réaliser absolument que nous propose Lembe Tiky, Enseignant de sciences politiques, University of Connecticut, USA:

1.Nouer des relations d’amitié, sinon de familiarité, avec les forces de sécurité et de justice. Dans toute la chaine judiciaire et de l’Administration Territoriale, il faut développer des relations. Il y a une forte probabilité que les fonctionnaires de ces départements ministériels, les policiers et les gendarmes vous suivent, et ce pour trois raisons: (a) ce sont des êtres rationnels qui ont bien l’intention de survivre Paul Biya et qui par conséquent n’hésiteront pas à se mettre de votre côté le moment venu, si après calcul ils arrivent à la conclusion que c’est votre coté qui va assurer leur gari; (b) policiers et gendarmes sont des Camerounais qui ont aussi à c ur de voir le pays mieux gouverné. Leur patriotisme n’est pas à remettre en cause, c’est le système qui a atomisé l’élan patriotique de beaucoup d’entre eux. (c) Ces Camerounais en uniforme sont après tout nos frères et s urs, leur rappeler la fraternité qui nous uni et notre communauté de destin aura pour effet d’éliminer ou de réduire la brutalité dans l’application des ordres qu’ils recevront. La transition vous filera entre les doigts si vous continuez à traiter les forces de sécurité en ennemis. Faites-en des alliés! Il y en a parmi eux des gens qui n’attendent que l’occasion de se désolidariser des pratiques du régime de monsieur Biya et de le laisser tomber comme une mangue pourrie. A vous de les identifier. Sans la désolidarisation de certains membres des forces de sécurité burkinabé, la Révolution aurait échouée. Leçon de choses!

2.Formuler une communication au laser: vous devez avoir des messages ciblés qui répondent aux attentes de couchent particulières précises. Pour les besoins de la cause (transition) les couches prioritaires doivent être les «foot soldiers», ces populations qui ont un fort potentiel d’activisme le moment venu. L’objectif ici est de garder les Camerounais en état de veille, mobilises dans leur esprit. Il s’agit de préparer les esprits à l’avènement de la transition. Puisque vous avez au moins le luxe de participer aux débats radiophoniques et télévisuels, vous devez mettre à profit chacun de vos passages sur les ondes pour dire aux Camerounais ce que vous allez faire. À la télé comme à la radio, il va falloir trouver les mots justes pour parler directement aux policiers et gendarmes, des mots qui non seulement touchent leur affect, mais qui promettent aussi de meilleurs jours à leurs corporations, comme à tout le pays.

3.Transformer les modérés du RDPC en réformateurs. Tous les cadres de ce parti ne sont pas pourris; s’ils le sont tous, les degrés de putréfaction varient : certains sont moins infectés que d’autres. Trouvez-les ! Ils comprendront qu’ils ont intérêts à collaborer avec vous, le moment venu, pour assurer leur survie politique, et peut-être existentielle. La logique de cette collaboration potentielle est simple: quand le bateau commence à couler, les rats sautent. C’est une question de costs et benefits analysis, rationnelle donc. Ceux d’entre eux qui ne l’auront pas compris, ou qui sont trop mouillés dans les salissures du régime de monsieur Biya, couleront, apocalyptiquement. L’exemple burkinabé qui s’est déroulé sous nos yeux est un cas d’école en la matière: la démission en vrac des cadres du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) de Blaise Compaoré et leur alliance avec les ténors de l’opposition ont créé les conditions de l’alternance. Vous ne devez donc pas continuer à traiter tous les Rdépécistes d’agents irrécupérables du néocolonialisme; il faut plutôt penser à ouvrir les portes du futur institutionnel du Cameroun à certains d’entre eux.

4.Courtiser les chefs des missions diplomatiques et autres agents internationaux. Les agents du système international doivent être rassurés et vous voir comme une alternative crédible, des gens avec qui ils peuvent travailler. Il faut absolument baisser le niveau de leurs incertitudes à votre égard. Vous savez bien de quoi ils sont capables pour la réussite ou l’échec des mouvements politiques. Toutes vos cartes ne doivent pas être abattues publiquement, à contre temps. Learn to play the game. Au serpent qu’on veut frapper, on ne montre pas le bâton.

5.Utiliser les ressources de la diaspora. Il est certain que la plupart des Camerounais de l’extérieur, surtout ceux qui vivent dans les pays dits démocratiques, ont soif de transition politique dans leur pays. Ils ont les ressources financières et intellectuelles qu’ils ne demandent qu’à mettre a votre disposition, à condition qu’ils lisent engagement et sérieux dans vos intentions. De plus, certains d’entre eux ont leurs entrées dans les états-majors des partis au pouvoir dans leurs pays d’accueil et dans les institutions internationales; leurs carnets d’adresse peuvent servir de relai auprès d’éléments clés du système international dont vous aurez besoin.

6.Enfin, la préparation de la transition exige de vous la formation de coalitions avec des plans A et B. L’isolement est un préréquis de l’échec ! L’action isolée d’un seul parti de l’opposition ne déclenchera et ne réussira pas la transition. Et celle-ci ne doit pas être l’apanage des seuls partis politiques. Le cas d’école burkinabé est révélateur sur ce chapitre: le «Mouvement Balai citoyen» de la société civile et été au front, en coordination avec les partis politiques pour déboulonner Compaoré. Et son fer de lance était la JEUNESSE. La coordination camerounaise, des partis politiques et des associations de la société civile, pour la transition doit se faire avec les jeunes citoyens camerounais dont le futur est plus que compromis; elle doit avoir des agents identifiés et aux rôles définis qui savent quoi faire, quand, et dans quelles circonstances, en fonction des plan A et B. Au demeurant, n’attendez pas toujours que les évènements se créent, vous pouvez les créer; cela fait partie des plans évoqués ici.

Si tous ces partis ne veulent pas préparer sérieusement la transition, moi je suis en train de le faire et malheureusement en solo puisque personne ne veut se regrouper.


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Les Rdpcistes sont-ils en mesure d’accepter une défaite électorale demain?

par Enoh Meyomesse

Il aura été dit beaucoup de choses sur la défaite de Goodluck Jonathan, le président nigérian récemment battu aux élections. Cependant, de notre point de vue, nul ne s’est attardé sur le comportement exemplaire des militants de son parti politique, le Parti Démocratique Populaire. Et pourtant, ceux-ci ont joué un rôle essentiel dans cette bataille politique: ils ont accepté de bonne grâce les résultats du scrutin. Il faut chaleureusement le saluer.

Nous relevons cela parce qu’au Cameroun, nous avons plutôt été les témoins d’une conduite à l’opposé de celle-ci. Dans toutes les municipalités perdues par le Rdpc, il y a quelques années, et remportées par l’opposition, les militants de cette formation politique se sont livrés à une véritable guérilla contre les nouveaux élus, sabotant systématiquement leur travail. Au bout des cinq années de mandat, ils ont alors eu beau jeu de déclarer au public «l’incapacité» de l’opposition à gérer de simples municipalités. Traduction: que peut-il en être alors de l’Etat tout entier?

Pour notre part, nous en doutons.
Nous doutons profondément du fait que les rdépécistes soient en mesure d’admettre une défaite électorale à l’élection présidentielle au Cameroun, au vu de la grande intolérance doublée de suffisance qui les caractérise à ce jour. Ils se comportent envers nous autres de l’opposition comme si nous n’étions rien moins qu’une bande de ratés qui ne peuvent que détruire, par notre incompétence congénitale qu’ils ont naturellement, spontanément et souverainement décrétée, le pays. Eux ils sont les vrais Camerounais, les «bons», les «compétents» qui aiment le pays, et nous les vilains, les «vauriens» qui ne se spécialisent que dans le dénigrement, et rien d’autre. En son temps, le président Ahidjo nous qualifiait de «professionnels de l’intoxication».

Et pourtant.
Et pourtant, pour sa propre survie, et en même temps pour le bien du pays, il est utile que le Rdpc et les rdépécistes se retrouvent pour quelques années à l’opposition. Ils disparaitront? Alors ils auront clairement démontré que ce «parti» n’en aura pas été un, tout au long de sa très longue existence. Il a vu le jour le 1er mai 1958 à Garoua sous le nom de l’Union Camerounaise, UC, puis le 1er septembre 1966 il est devenu l’Union Nationale Camerounaise, UNC, enfin le 24 mars 1985, il est devenu le Rdpc.


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Paul Yamga Tientcheu: «Le Sdf risque de devenir un vulgaire parti d’opposition»

Extrait du livre: « Le Social Democratic Front se meurt-il ? Le mal des oppositions africaines, exemple du Cameroun »

Journalducameroun publie un extrait du livre de Paul Yamga-Tientcheu: « Le Social Democratic Front se meurt-il ? Le mal des oppositions africaines, exemple du Cameroun » publié à Paris aux Editions Biblieurope en 1999.

Libres propos
« Le Sdf aujourd’hui ne rassure plus ni les Camerounais, ni la communauté internationale, et risque si rien n’est fait de devenir un vulgaire parti d’opposition dont le rêve est de grignoter sa part du gâteau. Lors de la visite surprise du Chairman Ni John Fru Ndi en France du 22 au 26 octobre 1996, l’un des membres de sa délégation me fit une confidence : Le parti c’est comme une secte, son président le gourou, et on doit se plier à ses ordres sinon. Les excommunications des membres du parti démontrent que le Sdf s’écarte des principes qui ont présidé à sa création, à savoir rassembler. Loin d’être une structure de débats et de stratégies pour la construction nationale, le parti devient une machine à écraser tous ceux qui désormais pensent à haute voix pour toute critique interne de la stratégie de conquête du pouvoir. L’une des maladies infantiles du Sdf c’est la précoce « présidentialisation du leader ». Ce chef de parti qui pense avant toute chose à son avenir politique sans toutefois rassurer sur ses aptitudes à diriger. Les vides progressifs autour de lui illustrent parfaitement les traits de sa personnalité. Il supporte mal les critiques portées à son égard par les soi-disant « intellectuels du parti ». Persuadé qu’il est sur l’échiquier national, seul en mesure de défier le régime de Mr Biya, il est de moins en moins ouvert aux débats constructifs et considère les cadres du parti comme ses simples sujets et non comme des collaborateurs. Il est intolérant. Il est prêt-à-porter atteinte à l’intégrité physique des dissidents. A Maroua par exemple, Siga Asanga devient Sida Asanga. En novembre 1998, quand M. Mahamat propose la tenue d’un congrès avant la fin de l’année conformément aux résolutions du congrès de Buea, il demande aux militants et élus de l’en empêcher par tous les moyens. Il est lui-même présent sur les lieux. En janvier 1999, ces derniers vont être poursuivis jusqu’à leur domicile privé. Cette attitude, nous la retrouvons fréquemment au sein des partis extrêmes. Après plusieurs années à la tête du parti, il n’est même pas conseiller municipal de sa ville. Voilà un homme politique ambitieux qui ne peut être invité que comme chef de parti, alors qu’une position de maire ou de député lui ouvrirait grande d’autres portes et d’autres expériences aussi. Le cas du Sdf est tout de même unique ! La légitimité de tout homme politique doit être celle du peuple. Si le Sdf veut garder son rang de leader d’opposition, une véritable révolution d’hommes et d’idéologie doit s’opérer. Un retour aux valeurs originelles s’impose. L’une des difficultés de John Fru Ndi à diriger le Sdf vient d’un manque de préparation. Le rôle qu’il a joué dans les années 1990 pour tenter de libérer le peuple camerounais de l’oppression est historique, Mais par la suite.»

Précision : Ce livre dont un extrait a été publié ci-dessus a été rédigé avant les élections sénatoriales de 2013. Effectivement, Depuis la création du SDF en 1990, celui qu’on présente comme étant le chef de l’opposition camerounaise a toujours refusé de se présenter à une élection autre que la présidentielle. Cependant, il s’est laissé tenter par les premières sénatoriales organisées au Cameroun en 2013. Dans son fief de la région anglophone du Nord-Ouest, le SDF détenait 499 conseillers municipaux contre 500 pour le RDPC, soit un électeur de différence. C’est donc dire qu’il y croyait. Malheureusement le parti au pouvoir a fini par l’emporter avec, en chef de campagne, Paul Atanga Nji, ministre chargé de mission à la présidence et adversaire local de Fru Ndi.

John Fru Ndi, 73 ans, président du SDF depuis sa création en 1990
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Elections 2013: Kah Walla et Ndam Njoya invitent à l’union de l’opposition

Ces leaders de l’opposition au Cameroun ont plaidé pour une synergie des forces en vue de conquérir le maximum de voix

Ndam Njoya président de l’union démocratique du Cameroun (UDC) et Kah Walla récente transfuge du SDF de john fru Ndi ont invité l’opposition à unir ses forces dans le cadre d’une dynamique qui lui permettra de conquérir le maximum de sièges au parlement et d’élus dans les communes lors des prochaines élections locale au Cameroun. Une majorité gagnée d’avance n’est pas possible et ne peut se faire que s’il y a une dynamique qui croit au changement et qui y travaille, a expliqué Ndam Njoya. A côté du président de l’UDC et du Cameroon people Party (CPP) de Kah Walla, on retrouvait l’UPC et l’AFP qui à eux quatre constituent le premier noyau de cette plateforme. une plateforme qui de l’avis de ses initiateurs reste ouverte à tous ceux qui croient en cette dynamique. Leur engagement se résume à quelques considérations. Sur le plan idéologique, les signataires du projet s’engagent à défendre les intérêts et la souveraineté du Cameroun. Il s’agit, explique Adamou Ndam Njoya, de promouvoir et défendre les intérêts des classes laborieuses et marginalisées mais aussi de défendre la forme républicaine de l’Etat. Dans les faits de la stratégie, les membres de la plateforme donneront des consignes de vote. Pour les municipales, les listes du CPP dans l’arrondissement de Douala 1er, l’Udc à Douala 2e, l’Upc à Douala 3e, Douala 5e et Bafoussam premier ainsi que l’Afp dans la circonscription électorale de Douala 4e. Dans le cadre des législatives, les signataires conviennent de plébisciter l’Udc dans le Wouri Centre, l’Upc dans le Wouri sud et le Wouri Est ainsi que dans le département de la Mifi.

Il est difficile d’évaluer cette alliance de circonstance, mais dans les faits et au regard des forces en présence, le RDPC part avec une longueur d’avance. Après la publication définitive des listes de candidature, il ressort que le parti au pouvoir depuis une trentaine d’années est déjà assuré de remporter un bon nombre de sièges et d’élus locaux. Même si le CPP semble bien implanté dans l’arrondissement de Douala 1er, la bataille y sera rude avec le RDPC, et le SDF. Lors des présidentielle, Kah Wallah y avait obtenu un score jugé satisfaisant. La dynamique risque cependant de ne pas dépasser ces quatre partis. L’UNDP est la deuxième plus grosse formation politique derrière le RDPC ne semble pas vouloir jouer la carte de la mobilisation colective, et le SDF a perdu depuis peu de sa superbe.


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Centrafrique: L’opposition veut plus de postes?

Au terme d’une réunion lundi du collectif regroupant 9 partis politiques, l’opposition s’est déclarée lésée par les 8 ministères qui lui ont été attribués, qualifiés d’«insignifiants»

C’est ainsi que cette opposition centrafricaine a décidé de suspendre sa participation au nouveau gouvernement d’union nationale, dévoilé dimanche par le Premier ministre Nicolas Tiangaye. Elle réclame aussi un réaménagement du gouvernement afin de pouvoir gérer des ministères plus importants. En plus «on n’a pas du tout été consulté», s’insurge Jean Edouard Koyambounou, porte-parole du collectif de l’oppositon démocratique. «On a appris par la voix des ondes la liste du gouvernement. Ça a été un grand étonnement pour nous, surtout que le Premier ministre est issu de nos rangs», a-t-il ajouté. La nouvelle équipe formée essentiellement des membres de la rébellion de la Seleka et de la société civile, compte 34 ministres.

La Seleka s’est adjugée les postes clés
Le gouvernement comprend ainsi 9 ministres issus de la coalition rebelle Séléka, 8 issus de l’ancienne opposition et un ex-proche du président déchu François Bozizé, Claude Lenga, nommé ministre délégué à l’enseignement professionnel et fondamental. Les autres portefeuilles sont répartis entre la société civile et différentes mouvances politiques. Dans les rangs de la Séléka, les ministres du précédent GUNT ont été reconduits. C’est ainsi que Gontran Djono s’occupe du portefeuille du pétrole, Nouredine Adam, chef du mouvement rebelle de la Convention des patriotes pour la justice et la Paix CPJP, est en charge de la sécurité. Le portefeuille stratégique de la défense est détenu par le président auto proclamé, Michel Djotodia, nouvel homme fort du pays.

Rappelons que l’ancien premier ministre, Nicolas Tiangaye, nommé à la suite des accords de Libreville, a été reconduit dans ses fonctions, il garde également son poste de ministre des Finances et du Budget. Le régime de Bozizé a été renversé par un putsch conduit par la coalition rebelle de la Seleka qui lui reprochait le non-respect des termes des accords de Libreville. Le nouvel homme fort de la république centrafricaine a appelé lors de la messe de pâques, ses compatriotes à la cohésion nationale en tournant le dos aux conflits communautaires. De confession musulmane, Michel Djotodia a assisté à cette célébration pour rassurer la communauté chrétienne dont une bonne partie a dénoncé des exactions imputées à des membres de la rébellion.

Jean Edouard Koyambounou (MLPC), porte-parole du collectif de l’oppositon démocratique
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Cameroun : La face cachée de l’Opération Épervier

Une justice aux ordres. La police instrumentalisée. Des dossiers vides. Des familles brisées. Voyage dans l’absurde et l’enfer. Avec Rémy MBA MIMFE’E, «présumé coupable de détournement des fonds publi

On avait certainement calomnié Rémy MBA MIMFE’E et quelques-uns de ses collègues du Crédit Foncier du Cameroun (CFC). Un matin du mardi 21 février 2006, il est mis aux arrêts depuis son bureau de travail habituel au CFC, par une escouade de policiers armés jusqu’aux dents, sur « instruction du procureur de la République ». Émoi et questionnement de l’auteur de l’autobiographie intitulée Opération Épervier : Mémoires d’un présumé coupable. « Comment cela a pu se faire que je sois arrêté ? Comme un grand bandit ! Comme un braqueur ! Tout ce déploiement ! Qu’elle est la faute commise ? Où ? Quand ? Comment ? Qu’est-ce qu’on me reproche ? Le motif : « sur instruction du procureur », ne me satisfait pas. On me dit que les « ordres viennent d’en haut ». Les 229 pages de l’opuscule commis par Rémy MBA MIMFE’E apportent plus ou moins des éclairages à cette histoire digne du « Procès » de Kafka. Le livre de poche (préfacé de Pierre Désiré Engo et postfacé de Me François – Xavier Mbouyoum) construit sa trame autour de quatorze chapitres. Ceux-ci donnent à découvrir un autre visage de la campagne d’assainissement des m urs publiques engagées par le président de la République, sous l’appellation Opération Epervier. Un visage hideux qui prend le contre-pied de tout le discours officiel véhiculé par le gouvernement de la République.

Procès de la police .
L’ouvrage publié à compte d’auteur met en surface toute l’impréparation, doublée du peu de professionnalisme, qui encadrent la mise en uvre de l’Opération Epervier. Notamment aux niveaux de la justice et de la police camerounaise. « Le comportement des policiers trahissait la peur qui les animait dans l’exercice de leurs missions ; eux, pourtant, qui étaient habitués à arrêter les bandits ; les vrais. Tous se comportaient comme s’ils étaient surveillés ; comme si le moindre sens humain était synonyme de sanction disciplinaire à recevoir ». A cet état d’esprit, il y a l’embarras qui caractérise la police dans la conduite des opérations : « A un moment de l’interrogatoire, il s’arrêta et me posa la question : on vous a arrêté pourquoi ?… Je lui répondis : je ne sais pas.Il dit à son patron : j’ai fini de lui poser des questions sur les aspects génériques de l’enquête. Quel est le motif de son arrestation ?» Le commissaire hésita et lui répondit : « on m’a demandé d’aller l’arrêter et j’ai exécuté les ordres. C’est vous qui connaissez le motif ». L’auteur révèle aussi une police gratuitement méchante et inutilement zélée. En l’occurrence à l’occasion de la perquisition des domiciles ou de la confiscation des biens chez les prévenus. Morceau choisi du chapitre titré « Branle – bas au village » : « Nous étions déjà rendus vers 1 heure du matin, tout le monde était déjà fatigué. Une fois de nouveau en ville, nous pensions légitimement que nous allions passer la nuit à la police judiciaire, en principe, plus sécurisée. Mais le « grand commissaire » décida de nous amener dans le domicile d’un de ses parents au quartier ABANG.Evidemment, vers cette heure, personne ne nous attend. Dieu merci, il y avait un tapis qui devint mon lit douillet que je partageais avec deux gardiens de la paix, chargés de ma garde rapprochée. L’un se coucha à ma gauche et l’autre à ma droite. Le commissaire prit le canapé et l’officier la chaise ». La désillusion quant aux résultats escomptés est souvent grande. « Toute cette mobilisation, tous ces moyens, tous ces hommes : pour rien du tout ? C’était aussi ça; l’opération Epervier N°1. Rien n’avait été prévu, ni préparé. Tout était mis en uvre, sans une enquête, sans une réflexion préalable. Il fallait agir, avant de réfléchir. Et pourquoi ? » Comment rester sans mot dire sur le bradage et le pillage des biens publics et privés au Groupement spécial d’intervention (Gso) à Soa ? « Le spectacle qui vous est offert à Soa est une désolation totale. Tous les véhicules, qui ont été saisis, sont en train de pourrir sans que personne ne s’en émeuve. La majorité de ces véhicules appartient à l’Etat. Le spectacle est triste et désolant, mais il est aussi surtout inquiétant. Comment peu-on mener une opération dans le but de préserver la fortune publique, et la laisser se dégrader de cette façon ? Les responsables de la police, en charge de la garde des biens saisis, ne sont jamais là. Quand vous trouvez enfin un agent au bout de nombreux tours, vous devez vous rendre à l’évidence qu’il faut débourser de l’argent. Voilà des endroits où l’Etat prétend ou croit mettre les biens des voleurs en sécurité ; mais où tout est pillé, au vu et au su de tout le monde ; sans que cela n’émeuve personne ».

Et la justice camerounaise
Elle est tout autant épinglée que la police. Une justice loin de toute neutralité. « Pendant mon audition, le parquet appelait régulièrement pour que l’officier leur fasse le point. J’ai compris plus tard qu’ils étaient en train de préparer le mandat de dépôt à leur niveau ». Bien plus, Rémy MBA MIMFE’E dépeint une justice camerounaise à la man uvre : « Je suis convaincu que le procureur grondait et le pauvre officier lâcha. Mais je n’ai pas de motif, je ne peux pas boucler une enquête et déférer quelqu’un sans motif. J’ai alors entendu le procureur hurler : « Ecrivez ce que vous voulez » ; et il raccrocha ». Le zèle de certains magistrats en rajoute aux griefs contre cette justice aux ordres. « . Le procureur m’y ramena avec la question : « reconnaissez-vous les faits ? » Je ne répondis pas. Il reprit la question. Je répondis : non. Alors, il me demanda de lire et de signer. J’hésitai et ne lus que le titre : « Mandat de dépôt ».Le procureur me réveilla avec cette autre déclaration : « Même si vous ne signez pas, vous allez à Kondengui ». La montagne accouche d’une souris pendant le procès. Le chef d’accusation de détournement d’une somme d’argent de 58 millions de FCFA à l’agence CFC de Bafoussam vole rapidement en éclats. Le dossier est vide. Non lieu, décide toute honte bue la justice camerounaise. Pour y arriver, c’est la croix et la bannière pour le justiciable qui refuse de verser dans la fatalité. Bonne feuille : « Il était juste question de faire appel d’une décision de justice. Mais je fus surpris de constater que c’était un chemin de croix, pour mon avocat et moi. Pour obtenir toutes les pièces permettant de constituer le dossier d’appel, mieux encore, le dossier constitué, j’ai dû prendre une semaine pour que le greffe accepte de prendre les frais du dossier d’appel et pire, le dossier d’appel, régulièrement constitué n’a jamais été reçu au greffe. Personne, je dis bien personne, n’a accepté de prendre l’engagement de le recevoir ». L’administration pénitentiaire, désormais rattachée au ministère de la justice, excelle également dans le vice. « . J’ai découvert l’autre face du gardien de prison ou de la majorité des gardiens de prison. Mon statut avait changé, les agissements des gardiens aussi. Le mépris, l’impolitesse et l’injure étaient réservés aux personnalités arrêtées, sans considération d’âges. Le traitement humiliant, commencé depuis le matin, prenait d’autres allures ». Et Rémy MBA MIMFE’E d’indiquer plus loin : « Le grand débarquement du 21 février 2006 constituait ainsi une mine d’or pour le personnel de la prison et les autres prisonniers, qui voyaient en nous des hommes bourrés d’argent qu’il fallait escroquer à défaut d’agresser ».

La famille et les amis dans la psychose permanente
On a toujours oublié de porter le regard sur la souffrance de la famille et des proches de la personne arrêtée dans le cadre de l’opération Epervier. En s’attardant sur le cas Rémy MBA MIMFE’E, l’on découvre une épouse et des enfants meurtris par ces événements inattendus. Dieu merci, Rémy MBA MIMFE’E peut compter sur une poignée de (vrais) parents et amis. Bien organisés et soudés, ils apportent un précieux soutien multiforme à l’épouse et aux enfants du prévenu. En réalité, Rémy MBA MIMFE’E récolte les fruits de son bon comportement autant dans sa famille nucléaire que dans sa famille élargie. Il tire par ailleurs avantage de la qualité de l’éducation donnée à sa progéniture et de la confiance mutuelle dans le couple. Qu’à cela ne tienne, les dégâts et les ravages de son arrestation impromptue ne manquent pas. La torture morale. Le délabrement matériel et financier. L’incarcération des enfants. L’exorcisme. « Oui, l’exorcisme ! C’est le Cameroun et les Camerounais qu’il faudrait délivrer de tous ces maux : clientélisme, corruption, détournement des biens sociaux, sectarisme, inertie, etc. ». Pour l’auteur des Mémoires d’un présumé coupable, le pays tout entier paye le lourd tribut de cette campagne mains propres : « Et l’Opération Epervier ? Pour quels résultats ? Certainement beaucoup de bruits, de vengeance, d’amalgames, de mensonges, de grossières erreurs ; mais pas de changement de société ». Ce constat effroyable plonge le narrateur dans des réflexions personnelles sur l’être et le devenir de la société camerounaise. « Il peut arriver qu’on commette un crime. Est-ce pour cela que toute votre famille, tous vos amis, toutes vos relations deviennent des complices ? Le fait de désapprouver un acte, enlève -t-il les liens d’amitié et de sang qui existent entre les Camerounais et, globalement, entre les hommes ? […] Quelle est donc cette société où l’individu n’existe plus en tant qu’être humain doué du souffle de vie que Dieu lui a donné ? Pourquoi le « décret »confère-t-il tout le pouvoir ; jusqu’à enlever aux autres le droit à l’information sur les malheurs qui peuvent arriver aux leurs ? […] Quelle est donc cette société qui vous pousse, vous incite et vous excite à la corruption et aux détournements et qui, au premier faux pas, vous abandonne ? […] En si peu de temps, on me dit qu’on va me libérer. Avons – nous mesuré l’étendue du désastre et du tort causé à mes enfants ? A ma famille ? A la société et à moi – même ? [.] Et au bout de cette libération, pas même un mot de regret ou d’excuse de la part du gouvernement ! » Autant de questions et bien d’autres qui entrecoupent la narration du brillant haut cadre du CFC. L’auteur a le mot juste pour conclure : « L’objectif premier de ce qui est baptisé l’Opération Epervier » est louable ; mais les méthodes humiliantes, téléguidées, s’apparentant à des règlements des comptes, ont dévié le volet éducatif et productif de cette opération. Rien n’a changé au final ». En d’autres termes, et pour rester positif, il faut « repenser puis recommencer l’Opération Epervier ». A bon entendeur.

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Cameroun: AES Sonel, le complot et la trahison

L’opérateur se présente aujourd’hui en victime, alors que jusqu’au bout, sa logique n’est pas de servir l’intérêt du peuple, mais celui du capital

A grands coups de publi-reportages, l’opérateur en charge de la distribution de l’énergie électrique au Cameroun a réagi face à la vague des protestations intervenues contre les délestages dont souffrent les populations de Yaoundé et de Douala. La dernière action en date, largement reprise par certains médias, est la rencontre avec des associations de consommateurs. A ces organisations, l’opérateur a fait savoir que les problèmes actuels d’énergie électrique du Cameroun trouvent leur origine dans la survenance de la saison sèche. Celle-ci rendrait l’offre en énergie électrique insuffisante par rapport à la demande. « Les statistiques réalisées par AES-SONEL au 10 février 2013 font état d’une capacité disponible de 620 mégawatts pour une demande totale à la point évaluée à 722MW, soit un déficit de 152MW » a indiqué d’emblée monsieur Bile Jean David, le Directeur Général d’AES-SONEL. Au passage, il ne manque pas de revenir sur son argument majeur utilisé depuis le début de la crise, à savoir qu’un retard enregistré dans l’approvisionnement du gaz à la centrale de Kribi (216 MW attendus) et l’absence de gasoil pour le fonctionnement des quatre centrales du Programme Thermique d’Urgence (PTU) d’une puissance installée de 100MW ont affecté la gestion de l’offre disponible surtout dans la période d’étiage.

Des explications passe-partout
L’opérateur fait aussi savoir qu’il n’est pas resté les bras croisés et qu’il a demandé à certains gros clients une diminution de leur consommation de l’ordre de 20MW et a fait appel à ses centrales thermiques de Limbé et Dibamba. AES annonce avoir aussi diminué la demande du secteur public et investi près de 3 milliards de surcoût. Pourtant au final, le problème reste entier. L’opérateur indique qu’il ne peut dire avec exactitude lorsque reviendra la stabilité. Seul le lancement de la centrale de Kribi apportera cette garantie et toujours selon le top management d’AES-SONEL, on n’y sera pas avant avril. « Le temps de faire des tests au gaz et de s’assurer que tout fonctionne », indique monsieur Bile. Ces explications, si elles peuvent apaiser les consommateurs moyens qui ne comprennent pas grand-chose au management des opérations en rapport avec la distribution de l’énergie électrique, méritent d’être revisitées à la lumière de l’historique de la concession à l’opérateur, de la distribution de l’énergie électrique au Cameroun. En 2001, lorsque le gouvernement du Cameroun, dans une vague de privatisation de certains secteurs, décide de concéder pour la modique somme de 51 milliards de FCFA la gestion de son entreprise de distribution d’électricité au groupe AES, à l’époque déjà, le groupe avait déjà su manier les armes de la communication. Les promesses étaient grandes, allant de la construction et la rénovation des centrales thermiques, dont celle de Bertoua pour 300 milliards de FCFA et celle de Kousseri dans l’Extrême nord pour près de 500 milliards. Le groupe promettait aussi de remplacer quelque 2500 transformateurs, pour accroître l’offre d’électricité. AES-SONEL avait même lancé un slogan pour dire que la clientèle était la priorité numéro un. Des initiatives, qui, à leur époque, avait été appréciée même par des représentant des Bailleurs, notamment la Banque mondiale. Le résultat aujourd’hui parle de lui-même. Le nombre de personnes connectées n’a pas significativement augmenté dix ans après. AES Sonel revendique quelques 650 mille ménages, alors que normalement, on aurait déjà dû atteindre le million. De même, si l’entreprise est présente dans de nombreux médias, le moins qu’on puisse dire c’est qu’elle communique vraiment. Facilement, on se retrouve dans des termes techniques incompréhensibles de la majorité et jamais la clientèle ne s’est montrée satisfaite de l’opérateur. Aujourd’hui, le groupe accuse certainement avec raison le fournisseur de gaz. Mais bien avant Kribi, les problèmes de délestages existaient déjà au Cameroun. Une promesse qui avait été aussi faite et qui aujourd’hui est oubliée, celle de son ancien Directeur Général Mark. Miller surnommé le DARK Miller en raison du taux de délestages connus à son époque. «Nous prenons l’engagement d’améliorer les aspects de notre entreprise et de fournir une électricité propre et sûre, fiable et pas trop cher pour le Cameroun », disait-il. Un peu plus tard, AES-SONEL a dévoilé un plan ambitieux pour connecter quelque 750.000 Camerounais en énergie électrique. Il a promis, aussi, qu’un service de pôle à moins de 40.000 FCFA est disponible de sorte que de nombreux camerounais pourraient être reliés au réseau électrique à moindre coût et facilement. Pour de nombreux clients, se connecter chez l’opérateur reste un gros défi et l’énergie n’a jamais coûté aussi cher au Cameroun.

Des promesses non tenues
La solution de Kribi aujourd’hui présentée comme la pilule miracle cache de grosses inconnues. Pourquoi, aujourd’hui Kribi qui n’existait pas en 2012 est au centre de la solution stratégique des délestages. À l’analyse, la vérité est toute simple. AES et le gouvernement sont en complot contre les populations du Cameroun, qui paient cher les ambitions capitalistiques du groupe. Dès le départ, la quasi-totalité de la production de la centrale hydroélectrique d’Edéa (plus de 250 MW) est destinée à alimenter l’usine d’aluminium ALUCAM, succursale locale du groupe anglo-australien, RIO TINTO ALCAN et dont l’apport aujourd’hui sur le produit intérieur brut du pays (1,7%) n’atteint pas celui cumulé de toutes les PME camerounaises, dont le fonctionnement pourrait exiger moins d’électricité. La centrale de Song Lulu (356 MW) quant à elle ravitaille le « secteur public », c’est-à-dire tous les clients Moyenne tension (MT) et Basse tension. Or ce qu’il faut dire à propos de ce côté des choses, c’est que la quantité d’énergie qui arrive chez les consommateurs subit des pertes de l’ordre de près de 45%. Le groupe dit avoir fait des travaux d’amélioration du réseau, mais aucune étude indépendante ne valide les résultats présentés par AES. De plus, Il faut noter que la demande cumulée des ménages et des entreprises croit en moyenne de 40 MW chaque année. Quant aux nombres d’usagers connectés au réseau public d’électricité, l’opérateur AES/SONEL brandit le chiffre de 610.000 abonnés dûment répertoriés dans ses cahiers, parmi lesquels 1300 clients MT et 03 abonnés dits « Grands comptes ». Il faut dire que ces chiffres avancés par l’opérateur ne sont pas vérifiés par une source indépendante. D’un autre côté, même si ces chiffres sont vrais, l’opérateur n’aura pas tenu son engagement contractuel de brancher 50 000 ménages par an. Alors qu’on parlait de plus de 500.000 abonnés en juillet 2001, 610 000 branchements signifieraient deux choses.

A qui profite le mensonge
Soit l’opérateur n’a pas tenu sa promesse, soit il ne dit pas toute la vérité des chiffres. Or la transparence dans ce domaine est indispensable pour une étude plus objective du secteur de l’électricité, qui nécessite des investissements lourds. En tenant compte du fait que le contrat de concession lui fait obligation d’effectuer 50 à 60.000 branchements par an, on aurait dû aujourd’hui tourner autour de 1,2 millions de branchements effectués. Certains observateurs estiment que la vérité des chiffres est volontairement dissimulée pour des raisons obscures. Pour de nombreux observateurs, le groupe AES Sonel jusqu’ici, n’a toujours agi que dans le but de faire du bénéfice au mépris des exigences du développement des populations camerounaises. Certains, qui ont poussé l’analyse loin, croient savoir que les délestages ont une seule cause. Le groupe ayant signé un contrat avec ALUCAM pour l’extension de cette dernière a réduit la part d’énergie produite à Song Loulou et destinée au secteur public, pour satisfaire l’exigence contractuelle de lui fournir un supplément d’énergie dès janvier 2013. D’un autre côté, présenter la centrale de Kribi comme « La solution s’apparente à un mensonge ». Déjà, le coût de l’électricité qui en sortira est inconnu. Les experts penchent pour 60 et 80 FCFA le KW contre 12 FCFA maximum pour le thermique. Le gouvernement actionnaire à SONEL et ALUCAM semble avoir fermé les yeux sur ce complot, bien que ses responsables et son chef aient annoncé qu’on marchait vers l’émergence.

Intégration en kiosque
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Cameroun: Le journal Intégration a fêté son 100e numéro

Une conférence-débat a été organisée le 06 février sur le thème « Interaction entre intégration régionale et émergence économique nationale, quelle place pour les médias? »

Le temps d’un après-midi, un peu plus de 200 invités se sont laissés bercer par le souffle régulier de la Maison provinciale Don Bosco de Yaoundé. Deux prétextes justifient la présence en ces lieux des professionnels de médias, des syndicalistes des organisations communautaires, des opérateurs économiques, des représentations diplomatiques et autres étudiants : partager la joie de l’équipe du journal INTEGRATION pour la publication de son 100e numéro et la conférence-débat organisée à cet effet. « Interaction entre intégration régionale et émergence économique nationale, quelle place pour les médias ? », pertinente problématique à l’ordre du jour, située au diapason du grand tumulte d’un continent plein d’espoir pour l’émergence.

Un panel diversifié pour un décryptage multi perspectiviste du thème. Autour de Aimé – Robert BIHINA le journaliste modérateur de la conférence – débat, des économistes, des spécialistes des questions d’intégration en Afrique, des journalistes apportent des réponses à des questions structurantes. Sans construction forcée, ni démonstration laborieuse, Dieudonné ESSOMBA, Joseph MBITA, GOUGA III Jeannot, Mohamadou LAMINE respectivement économiste et ingénieur statisticien hors échelle, spécialiste des problématiques d’intégration régionale, conseiller économique à la CEMAC et conseiller PER à la CEMAC, s’accordent sur l’urgence d’une mouvance intégrationniste en Afrique centrale, afin de favoriser à moyen terme l’émergence de celle-ci. Sur la base d’expériences, d’idées et même d’anecdotes, GOUGA III Jeannot, venu du siège de la Cémac à Bangui pour les besoins de la cause, martèle que cette vision ne doit plus être un simple slogan scandé seulement par les hommes politiques, mais une affaire de tous les acteurs sociaux parmi lesquels la presse.

Conférence débat pour le 100e numéro d’Intégration
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Parole donnée aux hommes de médias
Leurs contributions prennent les allures d’un regard froid de la situation. Hugues François ONANA, journaliste et universitaire, dans une intervention manifestement trahie par la posture d’un chroniqueur passionné des politiques de relations internationales remarque pour le regretter que «les informations de la sous – région Afrique centrale par exemple demeurent encore obscurément ressenties dans nos médias locaux ». « La preuve, poursuit- il, au sein de plusieurs rédactions, leur traitement ne se limite qu’à des séquences épisodiques (mort de chef d’État par exemple). Et pourtant, il y a de la matière, souligne -t-il ». Le directeur de publication de l’hebdomadaire le Financier d’Afrique, Boniface TCHUENKAM, reste dans le même sillage. Pour lui, tout en reconnaissant les efforts consentis par certains organismes (la BEAC en l’occurrence), « la presse se heurte au manque de banques de données, à l’absence de représentations dans certains pays de la sous région Afrique Centrale des structures telles que la COBAC, la BDEAC. ». Un état de chose qui, selon lui, est renforcé par certaines raideurs rendant la circulation des informations moins fluide. D’où l’exigence d’un effort surhumain tant au niveau de la collecte, la production ainsi que de la diffusion des informations. Et dans un contexte où les regroupements sous-régionaux tardent à décoller véritablement, il faut «frapper pour abattre les barrières sans cesse naissantes à l’accès des journalistes aux informations», comme l’indique le Père Jean – Baptiste BERAUD, représentant de la Maison Don Bosco de Yaoundé. On s’active dans ce sens, a lancé Mohamadou LAMINE, l’autre émissaire du président de la Commission de la Cémac à la conférence – débat, « car la presse a son mot à dire dans la mouvance intégrationniste ». Thierry Ndong, Directeur de publication du journal INTEGRATION, a conclu en remerciant tous ceux qui ont contribué de près ou de loin à l’organisation de cette conférence – débat. Un hommage appuyé a été particulièrement rendu à M. Pierre Moussa, Président de la commission de la Cémac, qui a mis en mission ses deux plus proches collaborateurs en charge des questions économiques et d’intégration. Cerise sur le gâteau d’anniversaire, le journal INTEGRATION publiera toutes communications et recommandations de cette conférence – débat dans une édition spéciale en couleur au format magazine. Ce sera un hors – série à mettre sur le marché en fin du mois de mars 2013.


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Opposition camerounaise: Comment exorciser les vieux démons

Les enjeux d’une alternance politique pointant à l’horizon, le débat est passionné et passionnant, suscitant des appréciations diverses de cette initiative

La fièvre démocratique suscitée par l’avènement du multipartisme dans les années 1990 a très tôt fait de s’estomper. La conservation de l’idéologie et des mécanismes de gestion du pouvoir du parti unique ou parti – État par le régime du Renouveau, malgré l’ouverture au pluralisme politique, aura donc été un feu de paille. Puisque le multipartisme ne fut point le produit d’une aspiration profonde pour le changement, mais la résultante d’un vent extérieur encore appelé vents d’Est. Et malgré l’engouement et la sympathie qui gondolent les c?urs des Camerounais pour le devenir de leur pays, l’espoir et le rêve légitimes des retombées d’une pratique démocratique, auxquelles aspirent tous les peuples, se sont transformés en véritable cauchemar. Faute sans doute des acteurs politiques avertis et outillés pour conduire une telle destinée à sa réalisation complète. Dans ce contexte, la réussite d’une opposition face à cette malformation originelle ne nécessitait-elle pas un regroupement stratégique des opposants et des partis politiques, sur la base des approches novatrices et efficaces capables de transcender les pesanteurs existantes ? Mais que dire donc face à cet échec sanglant de l’opposition dont les méthodes et les comportements ont déçu l’espérance née par la proclamation de la démocratie ? Est-elle en droit aujourd’hui de faire elle-même sa critique après deux décennies d’absence de solutions ? Un regard critique extérieur ne s’impose-t-il pas pour conscientiser et donner une orientation nouvelle à la classe politique camerounaise ? C’est certainement dans ce sens qu’un groupe de chercheurs, d’intellectuels et de membres de la société civile se sont retrouvés les 7, 8 et 9 novembre 2012 à Yaoundé pour un colloque dont le thème était : Re-penser et re-construire l’opposition camerounaise. Les enjeux d’une alternance politique pointant à l’horizon, le débat est passionné et passionnant, suscitant des appréciations diverses de cette initiative et de son apport véritable dans les miasmes socioculturelles qui singularisent le Cameroun.

Pr Claude Abe, sociologue, enseignant d’université
Réinventer ou repositionner l’opposition politique au Cameroun
Le colloque s’est proposé de réfléchir sur la réinvention et le repositionnement de l’opposition au Cameroun. Dès lors, la première question qui peut venir à l’esprit de celui qui prend connaissance d’un tel thème, c’est qu’il s’agit d’un travail de refondation du pluralisme politique amorcée en janvier en 1991. Si l’on peut tous être d’accord que c’est le but visé, il n’est pas certain que l’on puisse s’entendre tout de suite sur le statut des acteurs d’une telle ingénierie. Pour le commun des mortels, les formations politiques de l’opposition, le parti dit proche du pouvoir depuis le 1er septembre 1970 dont le nom a changé à la faveur de son congrès de mars 1985, il va de soi que c’est un travail qui revient aux acteurs politiques qui évoluent dans les rangs de la cacophonie que l’on désigne comme étant de l’opposition. Et donc de ce point de vue là, il y aurait une disqualification des chercheurs et des universitaires à parler sous cet angle là. Une telle tâche est donc loin de présenter un intérêt pour les universitaires, encore moins les chercheurs de laboratoire. De telles assises ne devraient donc pas prendre le nom de colloque si l’on s’en tient à ce point de vue là. Mais peut être celui d’états généraux de l’opposition camerounaise. Leur tenue aurait alors un agenda que l’on peut imaginer, avec une orientation stratégico-programmatique. L’histoire politique récente du Cameroun vient d’ailleurs finir d’attester de cette lecture facile et convaincre ceux qui manifestaient encore de scepticisme. Les revendications populaires visant la démonopolitisation du champ et de l’ordre politique au Cameroun à partir de mai 1990. Un rapport se rendra compte que la dynamique de l’opposition est souvent de type opportuniste, pour faire face à un problème précis. Or actuellement, tout semble être mise en ?uvre afin que l’opposition ne soit plus plein d’efforts. Au regard de cette histoire de l’opposition et de ses leaders actuels à se faire entendre dans l’échiquier national, le choix d’un thème tel que réinventer et repositionner l’opposition ne peut être qu’une préoccupation des acteurs de la dite opposition. Il pourrait meubler les assises de collectivisation des efforts de leur formation pour la sauver de cette mort programmée ou la sortir de la panne dans laquelle elle se trouve. .L’opposition et le pouvoir en place constituent deux aspects complémentaires d’une même réalité. Ils sont les composantes d’un même système d’action. Ce qui fait que tout discours inventaire sur l’opposition l’est aussi sur le pouvoir établi qui lui donne consistance au demeurant. Le pouvoir correspond au pouvoir sur les hommes ou au pouvoir avec les hommes. L’interrogation sur la réinvention ou le repositionnement de l’opposition est celle de ses interactions au pouvoir. Autrement dit, l’opposition n’est pas opposition à soi mais par rapport au pouvoir en place.

Hon. Hermine Patricia Ndam Njoya, porte-parole du groupe parlementaire UDC à l’Assemblée nationale
Il existe une vraie opposition politique au Cameroun
Nous regrettons le fait qu’il y ait eu des idées acquises sur l’opposition à l’avance. Nous avons pourtant marqué notre bonne volonté en tant que acteurs en participant à ce dialogue. Mais, malheureusement, nous avons constaté que ce n’était pas un cadre de concertation. C’était une approche partielle. Comment parler d’opposition sans parler de ce à quoi elle s’oppose, c’est-à-dire la majorité. Avant la conscience politique dont ils parlent d’une certaine manière, il y a d’abord la conscience civique par le respect des valeurs, et celle là implique toutes les couches sociales. Nous nous inquiétons plutôt par rapport à cette démarche. D’autant plus que cela intervenait au lendemain des 30 ans de la célébration du règne du parti unique. On serait donc attendu que ce soit le bilan de ce règne qui soit mis carte sur table, mais nous, l’opposition présente à ces assises, pouvions noter l’ambiance dans laquelle on évoluait. Les panélistes mobilisaient la parole pour proclamer que l’opposition camerounaise était morte. C’était arrêté qu’il fallait à partir de ce moment réinventer tout. Et moi, je dis qu’on ne trouvera jamais un groupe de magiciens, qui avec une baguette magique, vont faire exister une opposition comme ils l’entendent. Et je l’ai dit, le travail des partis politiques se fait sur le terrain. C’est en résolvant les problèmes des populations, en étant avec les populations sur le terrain qu’on voit les difficultés. Ce n’est pas restant dans les salons feutrés ou sur les ondes des radios en parlant, en reconstruisant, en défaisant, en faisant la guerre de Waterloo que ça va pouvoir changer la situation sur le terrain. On ne peut pas dire que l’opposition n’a rien fait, qu’elle avance toujours en rangs dispersés. Vous avez suivi depuis l’avènement du multipartisme dans les années 90, qu’il y a eu des regroupements de l’opposition. De la coordination en passant par le directoire, la coalition, et de nos jours le G7 qui s’insurgeait contre le déroulement des élections présidentielles de 2011. Et maintenant, on évolue au pacte républicain. Et donc à chaque fois, il faut prendre les leçons des expériences du passé. On se rend compte qu’il y avait un problème du respect de règles et d’égo qui se posait au sein des leaders de l’opposition. Mais cela n’a pas empêché qu’il y ait des accords entre les partis d’opposition, même pour les échéances électorales. A Douala par exemple, l’UDC a soutenu la candidature de Jean jacques Ekindi. Et de plus en plus, je pense que tous ceux qui ont des velléités à se regrouper mettent d’abord sur papier des règles à respecter. Dans ces conditions, on ne peut pas dire qu’ils ont des problèmes, mais ils ont évolué. C’est plutôt une dynamique croissante. Mais, il faudrait aussi que les règles soient claires pour permettre à cette opposition de jouer pleinement sa carte au lieu d’être constamment jugée et lynchée. C’est aussi pour cela que l’opposition se bat pour une élection à deux tours. Sur un plan purement idéologique, l’UDC est parfaitement claire sur son projet social. Le président Ndam Njoya a d’ailleurs publié plusieurs ouvrages à ce sujet. L’un des derniers en date est Le nouveau contrat social. Je pense que ceux qui critiquent prennent le temps au moins de lire les autres.

Garga Haman Adji
L’opposition camerounaise a besoin d’une muse
Une palabre, c’est quelque chose de constructif. Quand on veut arranger une affaire, il faut en débattre et de la discussion jaillit la lumière. Pour le moment, ce n’est pas l’opposition qui s’est réunie, c’est la société civile, pour voir comment relancer l’opposition au Cameroun. Parce que, pas d’opposition, pas de démocratie. En fait, la société civile cherche à encourager le Cameroun à ce qu’il y ait une démocratie. On ne fait la politique que pour chercher à servir les siens et être approuvé par les siens. Il y a quelques membres de l’opposition, surtout le G7, qui est en train de réfléchir comment faire pour casser les brindilles que le gouvernement pose pour empêcher de progresser. Un parti politique, c’est une idéologie à défendre, c’est une méthode de travail. Et comme on n’a pas une même idéologie, ni la même conviction, on ne peut pas regarder dans la même direction. L’opposition ne peut pas, parce qu’elle n’a pas les moyens. Je dis souvent aux membres de mon parti, qui me demandent l’argent, combien ils ont amené depuis qu’ils sont là. J’ai évalué les dépenses pour le meeting le moins coûteux à 4000 000 FCFA. Imaginez donc combien de meetings on peut avoir, et combien de 4 millions il faut sortir. Il n’y a aucune poche qui sorte continuellement de l’argent sans se vider. L’importance de ce colloque est qu’il va permettre à l’opposition de s’en inspirer pour mieux se déployer.

La suite des réactions dans le journal Intégration en kiosque cette semain e

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Cameroun: La Grande Palabre organise une réflexion sur la transition pacifique

La conférence débat aura lieu le 29 novembre 2012 à Yaoundé

Conditions sociales et réformes institutionnelles pour une transition pacifique au Cameroun, c’est le thème de cette conférence débat que l’association la Grande Palabre et ses associés organisent le 29 novembre prochain. Il va s’agir de débattre sur un ensemble de sujets liés à l’accession à la magistrature suprême de Paul Biya ainsi que du temps qu’il a déjà passé. Ceci sans compter les six années passées à la présidence de la République comme Secrétaire général cumulativement avec ses fonctions de directeur du cabinet civil, ministre d’État Secrétaire général et sept années de séjour à la primature comme Premier ministre depuis 1975. Paul Biya occupe les hautes cimes de la souveraineté nationale depuis.45 ans.

Le débat évoquera aussi de la transition néoconservatrice qui avait débouché sur une crise aiguë entre le nouveau président et l’ancien et son point critique du 6 avril 1984 avec la tentative de coup d’État orchestrée par l’ex-garde républicaine, sournoisement souhaitée et encouragée par ceux-là mêmes qui voulaient contrôler les leviers du pouvoir politique, si l’on se réfère aux déclarations du Général Benoît Asso’o Emanè, alors colonel. Il sera question de revenir sur l’avènement du pluralisme politique au Cameroun, résultante des mobilisations multisectorielles au début des années 1990. Bref tous les problèmes et les grands évènements qui se sont déroulés dans le pays durant son règne seront passés au peigne fin.

Les panélistes essayerons donc de répondre aux questions telles que: Paul Biya, visiblement hanté par le complexe d’Ahidjo commettra-t-il la même «erreur» que son prédécesseur en cédant le pouvoir à un dauphin par le jeu des institutions? Si oui, comment cette transmission sera-t-elle accueillie par les forces sociales et politiques? Sinon, à quoi les Camerounais devraient-ils s’attendre? Quels sont les scénarii possibles? Comment faire l’économie des troubles sociaux ou d’une guerre civile à la suite des mutations sociales et politiques majeures au Cameroun?

La Grande Palabre va évoquer la transition démocratique au Cameroun