Opposition au Cameroun: Intellectuels et opposants sur le banc des accusés

Ils sont accusés d’avoir verrouillé le jeu politique pour des intérêts personnels, des accusations qui tombent dans un contexte de division et justification

A l’occasion du colloque qui s’est tenu la semaine dernière sur la réflexion d’une opposition pertinente au Cameroun, les intellectuels et les opposants ont été indexés dans le verrouillage du jeu politique dans le pays. Dans un discours qu’il a fait lire par un de ses avocats, Maurice Kamto, lui aussi intellectuel et aujourd’hui président d’un parti politique (MRC – Mouvement pour la Renaissance du Cameroun), a ouvertement critiqué ce qu’il désigne le « jeu trouble des intellectuels ». «Depuis ce qu’il est convenu d’appeler élites jusqu’à ce que l’on nomme intellectuels, ce magma en ébullition d’où s’arrachent à l’occasion quelques laves en furie, dévastatrices, dans une coulée désordonnée comme les paroles tumultueuses d’une âme en colère», a écrit l’ancien ministre. « On espérait qu’ils travailleraient à l’élaboration des normes des valeurs communes de notre sociabilité politique ; qu’ils proposeraient à la société des référents axiologiques partagés comme autant de repères d’une grille d’appréciation des personnes et de l’action politique. Au lieu de quoi ils emboîtent le pas aux discours de l’opinion au bas sens commun qui n’est pas l’expression de la raison mais l’intuition de l’appréhension spontanée des situations. Ils donnent de la voix au jour pour dénoncer tel comportement. Ils gardent un silence assourdissant devant tel acte d’injustice aujourd’hui, et le condamnent avec véhémence le lendemain », a enfoncé le président du MRC.

De son côté, l’enseignant Alawa Zelao a critiqué ce qu’il appelle la pseudo opposition. Pour l »intellectuel le fait que le pays possède 300 partis politiques n’est pas pertinent. Il y dénote une absence d’organisation et d’idéologie cohérente. Il croit aussi y voir des marionnettes créées par et à la solde du régime. « De toute évidence, de tels partis politiques qui sont de plus en plus nombreux, sont en attente des retombées immédiates dans le contexte électoral. Leur poids dans l’espace de compétition politique étant toujours minimalisé, le bloc au pouvoir se sert d’eux comme des marionnettes, des chausse-trappes, sorte de dindons de la farce du jeu politique. Leurs récompenses matérielles et financières s’arrêtent une fois passé le temps électoral » a fait savoir l’intellectuel. Durant trois jours, intellectuels et opposants ont échangé sur la meilleure façon de conduire une alternance au Cameroun. Sans surprise, plusieurs opposants se sont mis sur la défensive. Joshua Osi, vice-président du Social Democratic Front a par exemple rejeté l’idée d’une alliance avec le RDPC au pouvoir. « C’est de la politique. Certains dans le RDPC voient en cela un partenariat, le SDF y voit un début d’évolution vers un dialogue républicain franc et dans l’intérêt du pays, mais nous sommes encore très loin de cette réalité et d’autres malheureusement ne pèsent pas assez les mots avant de les utiliser. Le Sdf n’est pas en partenariat avec le RDPC comme certains le pensent. Le RDPC est aujourd’hui le problème du Cameroun et donc à ce titre est l’adversaire politique du Sdf tout comme l’administration qui est à son service. Il est évident que nous devons accepter que même si nous sommes des adversaires politiques, nous ne sommes pas des ennemis en guerre, malgré tout ce que nous avons subi ces 22 dernières années et cela, les Camerounais doivent le comprendre », a-t-il fait savoir dans une interview accordée au quotidien Le Messager. De leur côté, les membres du G7 ont fait leur bilan. Mis en place en novembre 2011 lors de la réélection de Paul Biya pour un sixième mandat, il a aujourd’hui éclaté pour devenir le Pacte Républicain.

Opposition au Cameroun: Intellectuels et opposants sur le banc des accusés
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Cameroun-Réflexions: Des intellectuels au chevet de l’opposition

Plusieurs d’entre eux ont participé au lancement du colloque visant à renforcer l’action de l’opposition camerounaise dans la conquête du pouvoir

Le colloque de réflexion en vue de construire une opposition pertinente au Cameroun, s’est ouvert mercredi 07 novembre à Yaoundé dans la capitale du pays et se poursuit ce jeudi 08 novembre 2012. L’ouverture a été marquée par les communications de nombreux noms de la classe intellectuelle camerounaise. Pour le Professeur Claude Abe, « L’opposition devra obligatoirement » composer avec la société civile. « Partout dans le monde où les grands changements se sont opérés, même si on ne voit que le politique, il y a toujours derrière une action forte de la société civile. Nous invitons donc l’opposition camerounaise à prendre appui sur cette société civile, qui peut servir soit de relais, soit de renfort, dans son action de conquête du pouvoir », a-t-il fait savoir. Intervenant pour sa part, Mathias Owona Nguini, politologue réputé, a présenté une analyse situationnelle de ce qu’est devenu l’opposition camerounaise en vue de cadrer la réflexion. «L’opposition joue un double rôle, celui de compétiteur dans le processus de conquête du pouvoir et celui de veille dans la cadre des suivis des actions du groupe politique au pouvoir. Au Cameroun malheureusement, il y a longtemps que le rôle de veille a disparu et que même le rôle de compétiteur est plombé dans une ambiance politique ou tous les appareils de la démocratie sont complètement verrouillés au profit du président Biya », a-t-il fait savoir en synthèse, pour commenter sa présentation.

Une intervention des plus appréciées, aura été celle du professeur Fabien Eboussi Boulaga. Refusant de verser dans la stigmatisation, le professeur de philosophie a choisi plutôt la méthode de la prise de conscience. « Nous ne venons pas donner des leçons, mais nous pensons qu’il y a certainement des meilleures méthodes pour organiser la conquête du pouvoir. Lorsqu’on dit opposition, s’est une nomination, mais personne ne sait ce que cela veut vraiment dire. Il faudrait peut-être que l’on se place dans une perspective nominative et comprendre que pour qu’on parle d’opposant, il faut qu’il y ait des proposants. Ainsi vu, peut-être que les opposant d’aujourd’hui, sans forcément être au pouvoir, pourront devenir une force de proposants. Bien sûr il faut arriver au pouvoir, et pour cela je dis qu’aucune situation n’est parfaite. La conquête du pouvoir doit être vue comme l’anecdote de l’araignée chassant sa proie, elle prend toujours son temps. Mais au final, elle capture sa proie sinon elle va mourir de faim », a expliqué le professeur. Un dernier commentaire aura été celui de Christopher Fomunyoh, du National Democratic Institut : « La démocratie au Cameroun est devenue une affaire de propagande. Une même personne dirige le pays depuis 30 ans et dans aucun pays démocratique au monde cela ne s’est vu. Cependant je me joins aux autres pour dire que cette opposition doit s’organiser et se munir d’éléments pertinents pour se relancer dans une nouvelle conquête du pouvoir, avec des arguments plus pertinents », a-t-il déclaré dans sa communication. Les travaux se poursuivent aujourd’hui, avec un premier thème qui porte sur le moyen de remettre à sa place centrale, les populations au centre du jeu démocratique.

Mathias Eric Owona Nguini, Christopher Fomunyoh et Pr. Fabien Eboussi Boulaga, pendant leurs interventions lors de l’ouverture du colloque sur l’opposition au Cameroun, le 07 novembre 2012 à Yaoundé
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Politique: Un colloque sur l’opposition au Cameroun

L’objectif annoncé par les organisateurs est de donner un coup de pouce intellectuel à la mise en place d’un cadre d’alternance au Cameroun

La plateforme indépendante dénommée La Grande Palabre, associée au groupe Samory, éditeur du magazine Germinal et ses partenaires l’Harmattan Cameroun, la Fondation Gabriel Péri, Dynamique Citoyenne, l’Association pour la défense des droits des étudiants du Cameroun (Addec), Human Rights Initiatives (HRI) le quotidien Le Messager et la Radio Cheikh Anta Diop annoncent l’organisation à Yaoundé, les 7, 8 et 9 novembre 2012, au Djeuga Palace hôtel d’un colloque de réflexion sur le meilleur moyen de conduire l’alternance au Cameroun. Le colloque connaîtra la participation de nombreuses personnalités connues des milieux intellectuels camerounais, mais aussi des partis politiques. La réflexion qui a conduit à l’organisation d’un tel colloque par du fait que le scrutin du 09 octobre 2011 s’est déroulé dans une ambiance devenue désormais ordinaire, avec la plainte de l’opposition et au final la consécration de Paul Biya. « Les acteurs politiques de l’opposition ont réagi comme il fallait s’y attendre! Sans avoir des instruments de mesure pour évaluer la fraude, analyser les irrégularités ; ils sont tous montés au créneau et ont versé leur plainte au contentieux électoral : pas moins de 19 recours… Ce n’est pas encore le score historique. La dispute politique que propose l’opposition indique clairement qu’elle a du mal à définir une véritable stratégie d’alternance et des alternatives, pour sortir le Cameroun de l’impasse. À chaque élection, la même antienne », indique le communiqué des organisateurs.

Le défi de l’évènement sera de réussir à faire parler le professeur Maurice Kamto, nouvellement porté à la tête du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC). Chaque fois qu’il a été emmené à prendre la parole publiquement, des forces de l’ordre sont intervenues pour perturber ou interdire son action. Pour une fois le régime au pouvoir n’est pas dans la ligne de mire directe. « La construction démocratique au Cameroun se heurte aux pesanteurs socioculturelles. Les partis politiques n’ont pas fait leur mue et ne se sont pas débarrassés de la culture d’intolérance, de l’exclusion et de la suspicion. Ils n’ont pas pris la mesure du coût de la formation civique des citoyens dans un pays pauvre très endetté. Il y a à l’évidence des questions de structure dont l’opposition n’a pas su prendre la mesure. Elle utilise tous les artifices de la démocratie formelle en refusant de diffuser ses principes et valeurs, pour que celle-ci s’enracine comme culture citoyenne au sein des masses et surtout dans leur propre rang », explique le communiqué de l’évènement. C’est la première fois qu’une telle activité de réflexion est menée sur l’action de l’opposition camerounaise.


Afrique du Sud: Nouveau ballotage pour Jacob Zuma

L’opposition a finalement obtenu des juges de pouvoir consulter son dossier au sujet des accusations de corruption, au moment où il devenait président

L’opposition sud-africaine a obtenu mardi le droit de consulter le dossier ayant conduit à abandonner les poursuites pour corruption contre Jacob Zuma, avant son élection en 2009 et de pouvoir faire rouvrir cette affaire embarassante pour le président sud-africain actuel. Dans un jugement rendu à Bloemfontein, la Cour suprême d’appel a estimé recevable la demande du principal parti d’opposition, l’Alliance démocratique (DA). Elle a considéré que le classement sans suite des poursuites contre M. Zuma décidé le 6 avril 2009 pouvait parfaitement être contesté en justice au regard de la Constitution. La Cour a ainsi demandé au Parquet général de transmettre son dossier d’ici quatorze jours. Bien que les juges n’aient donné qu’une autorisation de la livraison d’une version réduite excluant les documents frappés du sceau de la confidentialité, du dossier, cette décision a été qualifiée de victoire démocratique par l’opposition. Pour des observateurs de la scène politique de ce pays, l’action de l’opposition a plus un caractère de pression. Sur le fond, elle ne remet pas en cause la décision prise en 2009 contre Monsieur Zuma, que les partisans n’hésitent pas défendre, qualifiant de bataille mineure, les prétentions de l’opposition.

Pour le président Zuma, les enquêtes pour corruption sont devenues presqu’une routine. Lui s’est toujours déclaré être la victime d’un complot, tandis que l’opposition a toujours trouvé louche que les poursuites aient été abandonnées juste avant son élection. Il était soupçonné d’avoir sollicité, alors qu’il était vice-président du pays (1999-2005), des pots-de-vin auprès du groupe d’armement français Thales en échange d’une intervention pour éviter à l’industriel des ennuis judiciaires. Il avait été inculpé en décembre 2007 pour corruption, fraude et racket dans le cadre de l’enquête fleuve sur les multiples soupçons de corruption liés au contrat d’armement passé en 1999 par le gouvernement de l’ANC peu après la fin l’apartheid. Le Parquet général avait finalement retiré les charges contre le président Zuma trois semaines avant le scrutin présidentiel du 22 avril 2009, après avoir reçu la preuve qu’un des principaux enquêteurs avait manipulé la procédure à des fins politiques. L’Alliance démocratique avait protesté et promis d’utiliser tous les recours possibles pour éviter que le dossier ne soit complètement enterré. Elle espère aujourd’hui que la lecture du dossier permettra de savoir si son classement s’est décidé sur des bases rationnelles et légales ou sur la base des considérations politiques. Elle compte ensuite déposer un recours. Pourtant comme les actions précédentes, cet autre recours a peu de chance d’aboutir. Des experts de la politique sud-africaine affirment que le président Zuma bénéficie d’une base solide qui le met à l’abri de désagréments de cette sorte.

Pour le président Zuma, les enquêtes pour corruption sont devenues presqu’une routine
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Des partis de l’opposition camerounaise, organisés autour d’une coalition annoncent une marche de protestation

Ils contestent la parution prochaine de ce qu’ils pensent être une élection illégale en raison de graves manquements dans l’organisation

Des partis de l’opposition camerounaise organisés autour d’une coalition, ont annoncé ce lundi 17 octobre 2011, leur intention de marcher pour protester contre la publication des résultats de l’élection présidentielle du 09 octobre dernier. Nous appelons par la présente le peuple à venir massivement manifester en faveur de leur droit de participer à des élections libres et transparentes, peut on lire dans une déclaration commune signée par Kah Walla du CPP, Albert Dzongang de la Dynamique, John Fru Ndi du SDF, Adamou Ndam Njoya de l’UDC, Bernard Muna de l’AFP, Bernard Momo du PADDEC et Paul Ayah Abine du PAP. La coalition justifie sa position par de nombreux manquements de l’organe en charge d’organiser ces élections : Nous déclarons qu’Elections Cameroon (ELECAM) a failli complètement à sa mission d’organiser une élection libre, juste et transparente et par conséquent, rejetons tout résultat que pourra déclarer le Conseil Constitutionnel car nous sommes intimement convaincus qu’il n’ ya pas eu élection présidentielle au Cameroun le 09 octobre 2011, peut on lire dans leur déclaration commune. Leur principale exigence est l’annulation par le Conseil Constitutionnel de cette élection, conformément aux différentes requêtes qu’ils ont formulées devant la justice et aussi une révision de la loi électorale. Afin de prévenir une crise sociale grave, nous demandons la révision de la loi électorale et la mise sur pied dans un délai de six mois d’un nouveau système électoral qui sera véritablement indépendant et accepté par tous et qui devra conduire la nouvelle élection présidentielle, affirme la coalition.

Les dates et formes de la manifestation n’ont pas été rendues publiques, mais visiblement la manifestation devrait avoir lieu avant la fin de la semaine en cours. La marche vise à protester contre la parution des résultats, donc cela donne une indication claire du moment au cours duquel cette manifestation va se tenir, mais pour la forme, nous nous gardons de le dire parce que le pouvoir en place pourrait essayer de nous empêcher d’aller jusqu’au bout de notre initiative, ont fait savoir Kah Walla et Bernard Muna pour répondre à cette question. La coalition a aussi tenu à assurer le peuple qu’il ne sera pas seul dans les manifestations. Nous assurons le peuple camerounais que nous serons à ses côtés pendant les manifestations jusqu’à l’établissement d’une véritable commission électorale indépendante au Cameroun, annonce le communiqué. Cette déclaration intervient alors que la commission de recensement des votes travaille à la production des résultats qui devrait intervenir le 21 octobre. La déclaration intervient aussi alors que la Cour Suprême statuant comme Conseil constitutionnel est en train d’examiner les requêtes à elle adressées.

23 candidats sont en course pour l’élection présidentielle, dont Paul Biya. Après avoir hésité sur la question de présenter une candidature commune, elle dénonce fortement des man uvres du régime en place pour justifier leur échec. Sur les 22 candidats opposés à Paul Biya, on notera que seulement sept forment la coalition. Ils pourraient cependant être le nouveau maillon fort de l’opposition camerounaise.

Réunion de la coalition ce lundi 17 octobre au siège de l’UDC à Yaoundé
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Mise au point du Manidem (Mouvement Africain pour la Nouvelle Indépendance et la Démocratie)

« Non aux convulsions et aux élucubrations d’un régime en perte de vitesse »

L’hebdomadaire « La Nouvelle » dans son N° 126 du 11 juillet 2011 a publié à la grande une de son journal : Accusations contre le Mindef ; Ekane Anicet voulait-il manipuler certains barons du régime ? De hautes personnalités de la République ciblées ». Le traitement de cette information à la page 3 du journal fait état de multiples rencontres du camarade Ekane Anicet, candidat du Manidem à la présidentielle de 2011 avec certains hauts responsables des services spéciaux de la République à qui il aurait raconté « qu’il a été approché par le ministre délégué à la présidence chargé de la Défense, Edgar Alain Mebe Ngo’o, pour déstabiliser le régime Biya en organisant les casses et le désordre dans certaines villes du Cameroun ». Le journal La Nouvelle dans son argumentaire présente ce qu’il considère comme le stratagème qui devait aboutir à « un coup d’Etat militaire qui amènerait le Mindef et certains hauts gradés des forces de défense à prendre le pouvoir et organiser par la suite la transition grâce aux réseaux français qui ont commencé à lui faire confiance depuis l’affaire des otages français du groupe Bourbon ».

Sur les rencontres et les déclarations du camarade Ekane Anicet
Les responsables du Manidem rencontrent souvent des autorités dans le cadre normal des échanges républicains. Cela est d’ailleurs de notoriété publique et le Manidem ne rate pas l’occasion d’en faire état chaque fois. S’agissant précisément du Mindef Edgar Alain Mebe Ngo’o, sa dernière rencontre avec le camarade Ekane Anicet date de plus de deux ans à Douala à l’époque où il était encore DGSN. Le camarade assistait avec d’autres personnalités aux obsèques de sa s ur au quartier Bonadibong où il est né et a grandi.

Le Manidem et son candidat ne sauraient être les arbitres des guerres de succession que se livrent depuis quelques temps les clans au sein du régime. Nous ne saurons par ailleurs servir de fusil d’épaule à des journaux à sensation qui sont régulièrement sollicités par les thuriféraires du RDPC pour se régler des comptes.

Le Manidem compte sur l’intelligence des Kamerunais qui reconnaissent ceux qui aiment véritablement ce pays, les patriotes. Notre parti compte sur la mobilisation des Kamerunais autour de ces patriotes pour changer le rapport de force dans notre pays. Les voies qui seront choisies pour assurer le changement dans ce pays dépendront totalement de l’implication de tous les fils du Kamerun. De nombreux patriotes existent bel et bien dans le camp du pouvoir, le camp de l’oppression. Pour différentes raisons plus moins compréhensibles, comme c’est le cas pour certains fonctionnaires et éléments des forces de l’ordre, ils hésitent à s’engager résolument dans la lutte pour le changement. Le patriotisme ne s’accommode jamais avec un quelconque parrainage fût-il de le France ou des Etats-Unis.

Nous allons gagner les prochaines élections, justement parce que l’heure des patriotes a sonné. Le temps des ruptures avec l’ordre ancien, le système néocolonial, pour un Kamerun nouveau pointe à l’horizon. Nous ne nous laisserons pas distraire ni par les convulsions, ni par les élucubrations d’un régime en perte de vitesse, en fin de parcours. Les kamerunais savent qu’ils peuvent compter sur le Manidem. Tout dépend des Kamerunais.

Le Manidem dit ce qu’il fait et fait ce qu’il dit.

Manifestations du 23 février : les erreurs de l’opposition camerounaise

Par romuald Camliso

Les manifestations du 23 février dernier lancées par quelques leaders de l’opposition camerounaise n’ont pas répondu aux attentes dont elles étaient porteuses. Intimidations policières, violences et brutalités, « black out » sur les médias locaux, les forces de l’ordre du « pouvoir RDPC » ont tué dans l’ uf avec une efficacité impressionnante plusieurs semaines d’efforts. Pire, Mboua Massock, Jean Michel Nitcheu, Kah Walla et les quelques autres leaders à l’origine de ces protestations n’ont visiblement pas reçu l’onction du peuple. Pourquoi donc les Camerounais n’ont pas suivi ces leaders qui appelaient pourtant le peuple à porter avec eux des revendications qui nous concernent tous ?

La première erreur de l’opposition a certainement été le flou et le timing des manifestations. Souhaitant visiblement profiter des troubles qui règnent dans le monde arabe actuellement, l’opposition s’est engouffrée en ordre dispersé dans une brèche (créée par Mboua Massock et appuyée par le CODE) qui a finalement dilué les raisons et le bien fondé de ces protestations. Était-ce un mouvement à la limite de l’insurrection et appelant au départ de Paul Biya (la position de Mboua Massock)? Était-ce une commémoration des martyrs de 2008 (la première position officielle du SDF) ? Était ce une requête pour la transparence électorale et l’amélioration des conditions de vie des Camerounais (la position de Kah Walla) ? Cet imbroglio de revendications dont quelques unes étaient pourtant légitimes et l’impression qu’ont eue les populations qu’on voulait les pousser dans la rue par opportunisme politique en profitant des événements égyptiens et tunisiens ont visiblement joué un rôle majeur dans l’échec du 23 février. L’idée par ailleurs entretenue par le pouvoir à Yaoundé et quelques prestidigitateurs de la communication qui veut que ce 23 février était un simple appel à l’insurrection lancé depuis la diaspora et par la diaspora – dont les Camerounais locaux commencent visiblement à se méfier – n’a pu que conforter le petit peuple de Douala, Yaoundé, Kumba, Ebolowa et de toutes les autres villes du Cameroun dans leur idée de vaquer tranquillement à leurs occupations. L’opposition a donc pêché en premier lieu par une désunion stratégique en matière de communication sur ces événements, que ce soit en termes de diffusion de l’information et de pédagogie sur les appels à protestation.

La deuxième erreur (on devrait dire « problème ») de l’opposition est qu’au delà des mots d’ordre de manifestations qu’ils ont lancés, ils ne semblent plus représenter, aux yeux d’une bonne partie de la population, une alternative crédible au pouvoir en place pour des raisons diverses (avérées ou pas) qui vont du manque de vision politique et de programme à l’accusation d’opportunisme électoral à l’approche des présidentielles. En ce qui concerne l’absence de vision ou de programme politique, si on ne la conteste pas, il reste quand même important de la nuancer en notant que contrairement à une idée bien répandue dans l’opinion, la faillite de l’opposition comme alternative est plus la conséquence d’une main mise du pouvoir sur l’appareil d’État que celle d’une dérive qui lui serait inhérente. En effet, le système RDPC, malgré la multiplication des partis politiques et les diverses lois pour promouvoir le multipartisme dans les années 90, a été fabriqué et conçu de telle sorte qu’une réelle opposition composée de technocrates, financièrement autonome, force de propositions et qui puisse diriger le pays en cas de départ de Paul Biya ne puisse émerger. L’ère du parti unique n’est en réalité pas totalement révolue. Les contre pouvoirs ne sont pas garantis, la presse publique est inféodée au pouvoir en place, la justice n’est pas indépendante et les élites intellectuelles, économiques, entrepreneuriales sont contraintes d’être toutes RDPCisées du fait des impératifs de survie sociale, pour eux mêmes et leurs familles. La plupart des personnalités que compte le Cameroun sont donc souvent contraintes de faire un choix cornélien : « soit tu t’engages au RDPC, soit tu meurs de faim et avec tes idées. »

Maintenant, malgré cet handicap majeur, il va de soi qu’il existe malgré tout une marge de man uvre que l’opposition aurait pu saisir, avec le SDF notamment. Ce parti, hors RDPC, est en effet le seul qui bénéficie d’une vraie assise nationale, d’un leader qui fait encore recette dans les villages, qui a toujours disposé du plus grand nombre de députés à l’assemblée nationale (43 députés en 1997, 22 en 2002 et 16 en 2007) et de conseillers municipaux sur toute l’étendue du territoire national (61 circonscriptions gagnées aux municipales de 1996, 36 en 2002 et 19 en 2007). C’est donc la formation politique qui a, depuis les années 90, le plus été associée aux affaires du pays, aux plans local et national. Par ailleurs, compte tenu de ces résultats aux élections municipales et législatives de 2007, le SDF a pu bénéficier de financements publics conséquents (244 millions de francs CFA en Mars 2010) qui auraient pu (ou pourraient) lui permettre d’être une force mobilisatrice à travers une campagne active dans les quatre coins du triangle national et, avec un peu de travail, de faire valoir une alternative concrète programmatique, en association avec les autres formations politiques, qui ferait front au Document de stratégie pour la croissance et l’emploi du gouvernement.

Concocter autour du SDF (ou au pire d’une autre formation historique) un programme politique concret, expliqué, détaillé, bien vendu aux médias et qui parle à tous les Camerounais, du bendskinneur à l’étudiant en passant par l’entrepreneur, est un impératif pour l’opposition camerounaise si elle veut éviter de se faire battre sur le terrain de l’opinion avec des petites phrases comme « Paul Biya doit partir n’est pas un programme politique ». Populistes et démagogiques, ces phrases s’inscrivent malgré tout dans l’imaginaire collectif comme l’incarnation d’une opposition qui paresse, ne veut pas réfléchir et proposer des solutions concrètes aux Camerounais en lieu et place des slogans galvaudés d’il y a 20 ans. L’opposition unifiée a donc intérêt, pour regagner ses lettres de noblesse, à proposer rapidement un projet économique et social qu’elle présenterait comme sa feuille de route de l’après Paul Biya. Que ce départ advienne en Octobre par les urnes ou bien plus tard pendant le mandat du chef de l’Etat au hasard d’un accident de la vie.

En ce qui concerne les accusations d’opportunisme, l’union autour d’une formation d’envergure et d’un seul leader permettrait de modérer les soupçons de vagabondage électoral dont la multiplication des candidatures, parfois des plus farfelues, semble être l’expression. Si on tient compte du fait que la loi sur le financement des campagnes électorales (datant de 2002) est entrée en vigueur lors de la dernière élection présidentielle à hauteur de 15 millions de francs CFA pour chaque candidat (le nombre de candidats passant de 9 en 1997 à 16 en 2004) et que les défections de quelques opposants historiques des années 90 comme Augustin Kodock, feu Antar Gassagay, Bello Bouba Maïgari, Dakole Daïssala et Issa Tchiroma aient laissé un goût amer aux populations, il est logique aujourd’hui que les Camerounais ne voient en ces politiciens que des bonimenteurs du dimanche matin à la poursuite de quelques prébendes et de postes ministériels.

L’échec du 23 février doit donc permettre à l’opposition de se refonder, de se remettre en question, de travailler sur les problèmes concrets de l’heure à l’approche de la présidentielle (inscriptions sur les listes électorales, sensibilisations au vote, Elecam, formation d’une coalition, présentation du projet politique détaillé, communication et pédagogie autour de ses actions et de ses propositions) dans une double optique : celle de présenter un candidat sérieux et crédible à la prochaine présidentielle d’Octobre et celle de faire renouer les Camerounais avec la politique. Mieux encore, pour reprendre les termes d’Achille Mbembe, dans l’optique de « réveiller notre potentiel insurrectionnel » qui, au regard des mouvements du 23 février dernier, semble avoir totalement disparu.

Des manifestants brutalisés par les forces de l’ordre à Douala ce mercredi

L’accalmie est revenue de manière générale dans la cité économique, malgré les tensions

Tout a commencé très tôt ce mercredi, 23 février 2011. Dès l’aube, les jeunes camerounais appartenant à l’association « Cameroon ô Bosso » que préside Edith Kah Wallah, étaient regroupés au carrefour Eto’o fils au quartier Nkomondo à Douala, pour manifester suivant les appels lancés par les leaders des partis d’opposition. Ces jeunes abhorraient notamment des t-shirts rouges, une couleur qui n’a pas été retenue au hasard, car il s’agit du « sang des martyrs de février 2008 » disent-ils. Sur les t-shirts, l’on pouvait également lire «Biya dégage », ou encore « ça suffit ! ».

Mais au moment où ils s’apprêtaient à descendre dans les rues, ils se sont heurtés au fort déploiement des forces de l’ordre qui ont d’ailleurs procédé à l’interpellation de plusieurs personnes. Mais il en faut plus pour décourager les jeunes de cette association, qui se sont déportés du côté du rond point salle des fêtes d’Akwa, où était prévu le grand « meeting de solidarité avec nos martyrs », comme le stipulait le programme de la semaine des martyrs ce mercredi. Ces jeunes ont formé une barrière pour « exiger l’organisation d’élections libres et transparentes, l’amélioration des conditions de vie des populations, la fin de l’intimidation des populations par les forces de l’ordre, . », selon Kah Walla.

Déploiement des forces de l’ordre ce matin à Douala
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Egalement présents sur le site, les leaders des partis politiques d’opposition dont le Sdf, le Manidem, etc. Très vite, la situation dégénère. Les forces de l’ordre vont disperser à coup de force les manifestants, n’hésitant pas à utiliser leurs matraques pour frapper les manifestants, ou encore à arroser la foule, puisque la brigade anti émeute était présente. Edith Kah Walla a été brutalisé par les forces de l’ordre, ainsi que les autres opposants. De nombreuses personnes ont bien sûr été interpellées, et déversées loin du centre ville, notamment au niveau de PK 12 dans la zone Bassa à Douala.

S’en est suivi des courses poursuites…
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Le calme dans plusieurs quartiers
Cependant, ces tensions ne se sont pas propagées dans toute la ville. Au niveau du quartier Bonabéri, considéré comme l’un des foyers de rébellion, c’est le calme plat depuis ce matin. De même qu’au niveau du carrefour Ange Raphaël où est située l’université de Douala, les étudiants ont normalement suivi les cours. Au carrefour Ndokoti également où plusieurs personnes avaient perdu la vie en février 2008, c’est également le calme. Les populations vaquent normalement à leurs occupations. De même, les marchés, boulangeries, bref les entreprises du secteur formel et informel, ont poursuivi leurs activités comme à l’accoutumée.

… Et des arrestations
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Cameroun: Peur sur Douala

L’opposition a appelé les populations à descendre dans la rue en souvenir de février 2008. Les autorités redoutent des débordements

Ce qui avait démarré timidement, a pris de l’ampleur au fil des jours, de sorte que les autorités camerounaises, en occurrence celles de la ville de Douala, ont perdu le sommeil et redoutent de plus en plus le pire ce mercredi, 23 février 2011. D’autant plus qu’à l’appel de l’opposition s’est ajoutée de nombreux appels sur facebook ces derniers jours. Une date qui n’est pas anodine, puisque c’est le 23 février 2008, qu’avait démarré un mouvement d’humeur, qui débouchera sur ce qu’on qualifiera plus tard d’émeutes de la faim. La grève avait gagné plusieurs villes du pays, entraînant la mort de nombreux camerounais dont le nombre exact divise encore le gouvernement et les organisations de défense des droits de l’homme. C’est pour commémorer ces morts que plusieurs leaders politiques d’opposition réunis autour du Sdf, organisent depuis ce lundi, 21 février, la semaine des martyrs. Une semaine qui doit être considérée comme « un devoir de mémoire », selon l’honorable Jean Michel Nintcheu, président régional du Social Democratic Front pour le littoral et président du comité d’organisation de cet évènement. Après la descente effectuée lundi au sein de quelques familles de victimes à Douala, le programme des activités prévoit « un grand meeting de solidarité avec nos martyrs » ce mercredi, 23 février au rond point de la Salle des fêtes d’Akwa dès 11h.

Crainte des débordements ce mercredi
Meeting que redoutent les autorités de la ville, au vu par exemple des démarches entreprises pour appeler les jeunes à ne pas respecter le mot d’ordre lancé par les opposants. Elles mettent en avant, les promesses faites récemment par le chef de l’Etat, Paul Biya, d’offrir des meilleures conditions de vie aux populations, à l’instar du recrutement de 25 000 jeunes dans la fonction publique cette année. C’est d’ailleurs ce qu’à rappelé le maire de Douala 5ème, Françoise Foning lundi, lors de la grande réunion qui a regroupé tous les maires d’arrondissement dans la locaux de la préfecture du département du Wouri à Bonanjo, et qui était présidée par le préfet en personne. Une réunion qui a justement permis à Bernard Okalia Bilaï, d’appeler une fois de plus les populations à ne pas suivre l’appel à manifestation de ce mercredi. Dans une interview accordée ce mardi au poste national, le gouverneur de la région du littoral, Faï Yengo Francis, a réitéré ce message à l’endroit des habitants de sa circonscription. Les populations doivent vaquer normalement à leurs occupations habituelles, recommande le gouverneur. A Yaoundé également, les ministres de l’enseignement supérieur, Jacques Fame Ndongo et son homologue de la communication, Issa Tchiroma Bakary, ont lancé un appel à l’apaisement du climat social dans la ville de Douala. Outre les autorités administratives, les autorités traditionnelles en occurrence les chefs Sawa, sont montées au créneau pour demander également aux populations, de ne pas descendre dans les rues ce 23 février, comme indiqué sur les tracts qui circulent actuellement.

Appel à manifester au Cameroun par le Code (une des affiches)
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L’exemple arabe?
Quoi qu’il en soit, les leaders d’opposition indiquent qu’il est temps pour les camerounais de prendre leur destin en main. « Chacun prendra ses responsabilités », précise Anicet Ekane, co-organisateur de la semaine des martyrs, dans sa déclaration dont une copie est parvenue à notre rédaction. On se souvient aussi que lors de la conférence de presse annonçant la semaine des martyrs le jeudi, 17 février dernier au siège du Manidem à Douala, Jean Michel Nintcheu avait rappelé que cette année, « cette semaine se déroule dans un conteste particulier », faisant allusion aux pressions populaires observées en Tunisie et en Egypte. Pressions qui ont entraîné la chute des régimes de Ben Ali et de Hosni Moubarak.

L’opposition a appelé les populations à descendre dans la rue en souvenirs aux martyrs de février 2008 au Cameroun
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Social Democratic Front: 20 ans déjà et toujours le combat

Créé le 26 mai 1990, ce parti célèbre ses vingt ans d’existence cette semaine

Deux grands meetings pour une célébration
Le 26 mai 1990, alors que le multipartisme est à nouveau autorisé au Cameroun, un parti surpasse tous les autres. Dans un meeting qui avait réuni une grande foule enthousiaste à Bamenda, le Social Democratic Fund (Sdf) sortait des fonds baptismaux. Son leader John Fru Ndi séduit une population camerounaise qui commence à ressentir la crise et a perdu confiance en ses dirigeants. Ses slogans sont: «Suffer don’t finish», pour annoncer la fin des souffrances au sein de la population camerounaise; «Power to the People», le pouvoir au peuple. La force du Sdf et le charisme de son leader sont tels qu’ils domineront très vite des partis historiques comme l’Union des Populations du Cameroun (UPC). Ce mercredi 26 mai deux grands meetings ont marqué la célébration de ce 20ème anniversaire. Le Chairman (John Fru Ndi) a débuté par une rencontre avec les militants de Bafoussam, la principale ville de la région de l’ouest. De nombreux militants ont annoncé leurs défections. Ensuite a eu lieu la grande rencontre de Bamenda. Une source journalistique à Bamenda affirme que malgré la pluie, les populations sont venues nombreuses pour suivre le discours de leur leader.

Le SDF prône le retour au fédéralisme
Une occasion pour John Fru Ndi de présenter le bilan de ces vingt dernières années. C’est l’anniversaire de la maturité. Un anniversaire qui nous fait regarder le passé avec satisfaction, et le futur avec espoir et détermination a-t-il déclaré au tout début de sa prise de parole. Dans son bilan le président du Sdf a soulevé les difficultés posées par le pouvoir en place conduit par le RDPC majoritaire et ses partis alliés. Nos vingt ans de combat se déclinent autour des points suivants: ELECAM, une commission électorale qui dès sa conception porte les germes de l’échec; le recensement démographique de 2005 dont les résultats ont été minutieusement trafiqués pour servir des desseins occultes; une décentralisation dictée par la mauvaise foi, qui doit être remplacée par un système fédéral de dévolution de pouvoirs et une Constitution, véritable simulacre de la volonté du peuple camerounais, dont la volonté profonde n’a jamais été de l’appliquer dans sa totalité a déclaré le chairman. Il a proposé des solutions pour sortir le Cameroun de ses difficultés. La mise sur pied d’un gouvernement transitoire de trois ans pour reformer les institutions, le retour au fédéralisme, une nouvelle constitution, les vrais résultats du dernier recensement général, la mise sur pied d’un cadre électoral transparent et objectif.

Un Congrès annoncé pour le choix du candidat de la future élection présidentielle
S’il arrivait que le Sdf se présente à la présidentielle de 2011, les préoccupations su-évoquées constitueraient l’épine dorsale de son programme et de son message au peuple a prévenu le Chairman. Au passage, le président du Sdf a apporté des précisions sur les crises que traversent sont parti ces dernières années. Le choix du candidat (de la candidate) du Sdf sera forcément conditionné par l’engagement et les aptitudes du postulant à mettre en uvre ledit programme. Ce choix décisif verra le jour lors du prochain Congrès du Sdf, qui exhorte tous les autres partis politiques, les organisations de la société civile et tous les autres Camerounais à adopter ce programme de gouvernement de transition de trois ans et de l’accompagner dans sa lutte constante pour le changement qu’il mène depuis 20 ans a déclaré John Fru Ndi. Lui-même tient les cordes de son parti depuis sa création. Une situation qui a favorisé l’émergence de nombreuses dissidences au sein du parti, principalement dans la région de l’ouest. Je suis entré au Sdf par conviction. Je croyais à l’idéal de démocratie traduit par le slogan «pouvoir au peuple». Les promesses qu’on nous a fait par rapport à gestion de la société n’ont pas été respectées. Nous avons pris des risques pour rien. Plusieurs membres de l’ex bureau régional du Sdf à l’Ouest se trouvent dans cette dynamique, affirmait un professeur membre du groupe dissident et cité par le journal Le Messager.

Malgré tout plusieurs personnes y croient encore
Certains observateurs ont récemment déclaré que le Sdf ne contenait plus de membre. Une affirmation rejetée par le chairman dans une interview accordée au quotidien Mutations. Cette déclaration est fausse, elle ne peut venir que de ceux-là qui ne veulent pas du bien du Sdf. Pour ceux qui pensent que le Sdf n’est que l’ombre de son passé, tout ce que nous réclamons c’est une Commission électorale indépendante, qui va donner les mêmes chances aux acteurs du jeu politique, à travers l’organisation des élections libres, justes et transparentes. A partir de-là, vous pouvez jauger objectivement la force de frappe du Sdf, a affirmé John Fru Ndi. Alors qu’il participait à sa première élection présidentielle en 1992, il avait réussi à inquiéter le RDPC au pouvoir. Plusieurs enquêtes établies sur le sujet affirment que les élections avaient été fraudées avec la complicité de la communauté internationale. Le pays et ses partenaires n’étaient pas encore prêts à voir un «Anglophone, radical» de surcroît diriger le Cameroun. Mais depuis le Sdf a connu une chute progressive. Aujourd’hui, il reste le plus grand parti d’opposition, mais ne possède plus que 43 sièges au parlement. Plusieurs fois trahi par d’autres partis d’opposition (d’abord par l’UPC de Kodock, puis l’UNDP de Bello Bouba Maïgari), le Sdf n’a jamais vraiment réussi à contrôler pleinement le parlement. 20 ans après, ils sont pourtant encore nombreux à y croire.

John fru Ndi
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L’Éthiopie et ses quatrièmes élections nationales transparentes

65 partis politiques ont convoqué plus de 30 millions d’Ethiopiens pour voter ce 23 mai 2010

Plus de 6.000 candidats se sont inscrits pour disputer les 546 sièges du Parlement éthiopien, lors de ces élections générales qui se tiennent partout dans le pays ce 23 mai. Depuis la chute du régime socialiste dans les années 90, il s’agit des quatrièmes du genre. Les dernières ayant eu lieu en 2005. On se rappelle qu’elles avaient été marquées la victoire du Front populaire démocratique révolutionnaire éthiopien (EPRDF). L’opposition qui avait enregistré l’un de ses meilleurs scores avait signalé des irrégularités et les violences postélectorales avaient fait près de 200 morts: 193 opposants ainsi que sept policiers, selon un rapport parlementaire. Le pays plongea alors dans une grave crise avec arrestation de certains dirigeants de l’opposition. En 2007, une partie de ceux-ci arrêtés avaient été jugés avant d’être graciés sauf la jeune opposante Birtukan Mideksa. Elle a été remise en prison fin 2008 pour avoir renié son pardon, selon le gouvernement.

La particularité des élections nationales éthiopiennes résident dans le fait que le scrutin se déroule sous «très haute surveillance». En effet depuis un mois, la société civile s’est mobilisée pour déployer sur le terrain près de 40000 observateurs nationaux. On n’oublie pas la présence des observateurs internationaux venant de l’Union africaine, européenne et des autres organisations internationales. Certains sont présents à court terme et d’autres à long terme. Toutes choses qui attesteraient de la transparence des résultats attendus dans les jours qui suivent. Les autorités ont imposé un code de conduite à tous les observateurs scrutin.

Constitutionnellement, l’Ethiopie est une démocratie parlementaire, qui est gouvernée par la coalition gouvernementale de l’EPRDF depuis la chute du régime socialiste de Mengistu Hailemariam en 1991. Ce parti, sous le sigle de l’abeille revendique 5 millions de membres actifs face à une opposition en déshérence. Dans ce grand pays de 80 millions d’habitants aux multiples ethnies, la majorité des votants sont des ruraux. De l’avis des analystes, la démocratie reste un horizon à atteindre. La presse rapporte que la campagne a fait presque une dizaine de morts, car les enjeux sont immenses entre les deux camps. Les opposants dénoncent un système biaisé et une campagne d’intimidation. Cela aurait commencé depuis le processus d’enregistrement des candidats et des votants jusqu’au bureau national électoral, acquis selon eux au pouvoir. C’est sans grande surprise, que l’on suppose déjà que le parti du le Premier ministre, Meles Zenawi remportera une fois de plus ces élections générales.

Un opposant s’adresse à ses partisans à Ambo, en Ethiopie
afp)/n

Togo: Répression d’une coalition de l’opposition à Lomé

Les forces de l’ordre ont dispersé une manifestation interdite de l’opposition togolaise qui conteste la réélection du président Faure Gnassingbé

L’Union des forces du changement (UFC) de M. Fabre et trois petits partis de l’opposition avaient appelé la population à protester contre les résultats «frauduleux» de l’élection du 4 mars, par une marche à travers les rues de Lomé, la capitale togolaise. A peine une centaine de personnes s’était mobilisée que, la manifestation interdite par le gouvernement a été dispersée par les forces de l’ordre mobilisées à cet effet. Une nouvelle marche a été programmée pour le samedi 13 qui est un jour non ouvré. Elle sera suivie d’un meeting à la place de l’indépendance. L’opposition entend ainsi maintenir la pression populaire, contre la réélection de Faure Gnassingbé crédité à 60,92% des voix contre 33,94% pour le principal opposant Jean-Pierre Fabre.

Dans la même journée du mardi 9 mars, une dizaine de membre de l’opposition a été interpellée au motif qu’elle serait de la «branche armée des contestataires» Dans un communiqué rendu publique, la coalition de l’opposition togolaise annonce qu’elle va bientôt nommer son Premier ministre et former son gouvernement en signe de protestation contre les résultats de la présidentielle du 4 mars. Pour certains militants, la lutte pour la prise de pouvoir sera quotidienne. C’est ainsi que les affrontements avec les soldats de la Force Spéciale Election Présidentielle 2010 se multiplient dans les quartiers populaires de la capitale Lomé.

Les réactions de l’extérieur
De part le monde, ce sont des appels au calme qui sont lancés par la communauté internationale. L’Union africaine confirme la réélection du président sortant et appelle au calme au sein des partis de l’opposition et de la population. Le Secrétaire général des Nations unies quand à lui a pris note des résultants de la CENI. Un peu plus de 120 observateurs internationaux avaient été déployés sur place pour examiner le déroulement du scrutin. Ils ont bien constaté que l’élection a été libre et transparente, malgré «les plaintes concernant l’authentification des bulletins de vote et la centralisation des résultats». En effet, la principale accusation de l’opposition réside dans le fait que la Commission électorale nationale indépendante aurait agit sans «respecter la procédure de vérification et de validation des résultats qu’elle s’est elle-même donnée.» Elle aurait ainsi ouvert la porte à de nombreuses fraudes, qui créditent et confortent la victoire du candidat du Rassemblement du Peuple Togolais (RPT), Faure Essozimna Gnassingbé.

Face à face populations – forces de l’ordre
afrik.com)/n

Gabon: Prestation de serment ce vendredi pour Ali Bongo

L’opposition regroupée autour d’un front de refus crie au scandale et dénonce une dérive autoritaire

Le Cameroun représenté
L’investiture à la présidence de la République gabonaise d’Ali Bongo Ondimba, aura lieu ce vendredi. L’annonce officielle en avait été faite mardi dernier, au lendemain du verdict final de la cours constitutionnelle. Les cérémonies prévoient la passation de pouvoirs entre la présidente intérimaire, Rose Francine Rogombé, et Ali Bongo. Elles se dérouleront au palais présidentiel du bord de mer. Un défilé militaire est également prévu de même qu’un feu d’artifice en soirée. Selon les derniers chiffres revus et publiés par Marie Madeleine Mborantsuo, la présidente de la cour constitutionnelle, Ali Bongo a été élu avec 41,78% des voix avec un taux de participation de 44%. Pierre Mamboundou de l’Union du peuple gabonais (UPG-opposition) obtient 25,64% des suffrages. Il devient le principal leader de l’opposition gabonaise devant André Mba Obame (25,33%). Le Cameroun sera représenté par Cavaye Yeguie Djibril, le président de l’assemblée nationale, a-t-on appris hier de source officielle.

Ramener le calme et la sérénité
Au lendemain de son investiture, le tout premier défi du nouveau président sera de ramener la sérénité à l’intérieur du pays. Le Front Uni de l’opposition promet de ne rien laisser passer. Si le verdict de la Cour Constitutionnelle a mis un terme au processus électoral, il ne semble pas pour autant avoir résolu les divergences entre le parti au pouvoir et le front de l’opposition, au sein duquel d’anciens puissants du régime et opposants historiques dénoncent un coup d’Etat électoral et une dérive totalitaire et dictatoriale des nouvelles autorités. Les décisions de la Cour sont irrévocables mais la loi ne doit pas être au service d’un pouvoir (…) Si la loi est au service du pouvoir, le peuple reprendra un jour son pouvoir, estime Yvette Ngwevilo Rekangalt, une des huit candidats qui avaient saisi la Cour pour l’annulation de l’élection.

Avertissement pour des cas de désordre
Coté parti au pouvoir (PDG) on promet déjà d’être sans complaisance pour les troubles. S’ils veulent retomber dans le comportement de hors-la-loi, comme ils ont tenté de le faire lors de la proclamation des résultats des élections, comme ils ont manipulé les gens au niveau de Port-Gentil, et bien force restera à la loi. Je compte sur les autorités compétentes pour mettre fin à ce genre de comportements, a prévenu le secrétaire général du PDG, Faustin Boukoubi. Une position que devrait suivre Ali Bongo. Au lendemain du décès de son père et ancien président Omar Bongo Ondimba, il avait fait fermer les frontières. Sur un autre registre, il a dans un premier temps réprimé les manifestations qui exigeaient sa démission lors de la campagne présidentielle, mais s’est finalement résolu à le faire, sur les conseils de son équipe de campagne.

Ali Bongo, président du Gabon (pendant la campagne)
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Un président assez contesté
Lorsqu’il prêtera serment ce vendredi, Ali Ben Bongo Ondimba deviendra le troisième président de l’histoire du Gabon. Il sera aussi le premier dont l’investiture sera contestée par une majorité de gabonais. « Personne n’est prêt à négocier avec lui », affirme un responsable de l’Union du peuple Gabonais (UPG), le parti de M. Mamboundou. Ali Bongo, qui appartient à une petite ethnie, « aura contre lui les Fangs (ethnie de M. Mba Obame, relativement majoritaire dans le pays – entre 30 et 40% -), les Punus (ethnie de M. Mamboundou) et les Nzébis (ethnie de Zacharie Myboto, un autre candidat battu). Le pays va être ingouvernable », a-t-il estimé. D’un autre coté, la population gabonaise en âge de voter est estimée à près d’un million cinq cent mille personnes. Au-delà des chiffres de la cour constitutionnelle, on retiendra qu’un peu moins de 350 000 gabonais seulement ont porté leur choix sur le nouveau président, le reste ayant certes en rang dispersé, voté contre lui. Les prochaines législatives promettent d’être houleuses. L’Union Européenne, la France en tète, s’est dite satisfaite par la transition démocratique. Chacun appréciera.

Ali Bongo
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Gabon: Ali Ben Bongo est-il indésirable?

La majeure partie de l’opposition Gabonaise exige son départ du gouvernement

L’élection présidentielle du 30 aout 2009 au Gabon restera sans doute l’un des moments phares de l’histoire du Gabon, petite nation de plus d’un million et demi d’habitants. Depuis la mort du président Omar Bongo Ondimba le 08 juin 2009 à Madrid en Espagne, le Gabon cherche toujours le successeur du « père de la nation ». La mort d’Omar Bongo Ondimba a permis à certains Gabonais, surtout les membres du Parti Démocratique Gabonais(PDG) au pouvoir, de mettre au goût du jour leurs ambitions politiques. Aujourd’hui 23 candidats sont en lice pour la course au fauteuil présidentiel. Ali Ben Bongo, fils du défunt président fait partie des candidats au poste de président de la république.

Mais la pomme de discorde est d’abord née au sein même du parti au pouvoir, qui avait lors de son dernier congrès extraordinaire, choisi le fils du président pour représenter le parti à l’élection présidentielle du 30 août prochain. La désignation d’Ali Ben Bongo a créé une vive tension au sein de sa formation politique contraignant certains autres pontes du régime à claquer la porte. Le cas le plus éloquent est sans conteste la démission du premier ministre Jean EYEGHE NDONG, outre du PDG, mais aussi de ses fonctions à la primature. Après son départ, il va déclarer sa candidature à la présidence du 30 août 2009. D’autres personnalités vont suivre la même trajectoire. C’est le cas de Casimir Oye Mba, ministre d’Etat en charge des mines du pétrole et des hydrocarbures, qui finira lui aussi par claquer la porte pour se porter candidat à cette élection présidentielle historique. Casimir Oye Mba dira même à la presse que son action entre en droite ligne de la politique mise sur pied par feu Omar Bongo et que sa candidature est une réponse aux multiples sollicitations du peuple Gabonais. Voilà des faits qui montrent que le Candidat Ali Ben Bongo est déjà combattu par ses propres camarades d’hier.

Ali Ben Bongo
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Mais les critiques portées sur le candidat du PDG, ont pris de l’ampleur avec la sortie médiatique des leaders de l’opposition qui se sont unis pour exiger la démission du gouvernement d’Ali Ben Bongo qui, selon ces opposants, pourrait utiliser l’armée si le résultat ne lui est pas favorable au soir du 30 août. Tous ces leaders de l’opposition Gabonaise réclament le départ d’Ali Ben Bongo, pour des besoins de neutralité et de transparence disent-ils. Mais le gouvernement gabonais estime qu’aucune disposition de la constitution n’interdit à un ministre en fonction de participer à une élection présidentielle. Ali Ben Bongo est donc de plus en plus « seul » face à une opposition déjà présente sur le terrain. Même si la campagne électorale débutera officiellement le 15 août 2009, certains leaders des partis politiques sillonnent déjà les principales métropoles du pays. Le Gabon vit donc actuellement les moments forts de son histoire. Le ministère de la communication a néanmoins rassuré les candidats et l’opinion publique d’une couverture efficace efficiente et transparente de la campagne électorale et du scrutin par l’ensemble des médias Gabonais et étrangers.

Electeurs gabonais