Cameroun : déjà 5,3 milliards de F dépensés par le PAM pour des personnes vulnérables

Pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure, le Cameroun, malgré certains progrès sur le plan économique, a toujours besoin d’aide.

La gravité des besoins humanitaires s’accentue dans le pays tandis que les chocs climatiques et les facteurs de perturbation (inondations et sécheresse), la régionalisation de conflits prolongés, l’insécurité et les déplacements de population qui en découlent ainsi que les répercussions sanitaires et socio-économiques de la pandémie à coronavirus 2019 sapent encore la résilience – déjà amoindrie – des ménages, et des zones jusque-là épargnées se retrouvent désormais en proie à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle1

Dans son dernier rapport d’activités sur l’année 2022, le bureau Cameroun du Programme alimentaire mondial (Pam) affirme avoir dépensé, au cours de la période de mars à décembre, 5,4 milliards de FCFA (9,7 millions de dollar) en transferts d’argent à plus 750 000 personnes vulnérables. Il s’agit des réfugiés centrafricains accueillis dans la région de l’Est, des réfugiés nigérians localisés dans la région de l’Extrême-Nord et des déplacés internes de la crise sécuritaire dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

Dans le détail, ce sont 3,1 milliards de FCFA qui ont été distribués en cash et 2,4 milliards FCFA accordés en kits alimentaires. Le Pam reconnaît cependant qu’à l’origine, c’est 12 milliards de FCFA qui devaient être distribués. La faute à l’insécurité, mais aussi à la fatigue des donateurs qui se tournent vers d’autres priorités.

A en croire Stopblablacam, sur le plan alimentaire, la Pam a distribué plus de 24 000 tonnes de nourriture, sur les 61 000 prévus. « Le Pam n’a atteint que 71% des bénéficiaires prévus en raison de déficits de financement, en particulier dans les domaines de la nutrition et de l’éducation », peut-on lire dans le rapport. Le document indique par ailleurs que « 25% des bénéficiaires ont reçu une aide en espèces, ce qui leur donne une plus grande flexibilité dans leur choix de nourriture ».

Le Pam note cependant une diminution à 9 500 de l’afflux de réfugiés centrafricains depuis la crise de 2014. Idem pour la région de l’Extrême-Nord où seuls 4 000 nouveaux réfugiés ont été enregistrés l’année dernière. « Néanmoins, les inondations survenues dans cette région entre août et octobre ont détruit les moyens de subsistance, les animaux et les biens, affectant environ 250 000 personnes. Enfin, la volatilité de la situation humanitaire dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest a persisté, les civils souffrant de la perte de leurs moyens de subsistance, les activités économiques et sociales réduites, des déplacements forcés, des agressions, des blessés et des morts à la suite d’attaques directes contre eux et leurs biens et les affrontements entre l’armée et les groupes armés », fait savoir le Pam

Cameroun : le PAM va réduire l’aide aux réfugiés faute de financement

De graves contraintes de financement en Afrique de l’Ouest, où la faim a atteint un niveau record en une décennie, ont contraint le PAM à réduire considérablement les rations destinées aux réfugiés vivant au Burkina Faso, au Cameroun, au Mali, en Mauritanie, au Niger et au Tchad.

Le PAM a dû réduire jusqu’à 50% des rations des trois quarts des réfugiés soutenus par l’agence onusienne en Afrique de l’Est. Les plus touchés par cette baisse drastique des aides sont situés en Éthiopie, au Kenya, au Soudan du Sud et en Ouganda.

En Afrique de l’Ouest, la perturbation des aides est imminente, a expliqué le PAM. De graves contraintes de financement en Afrique de l’Ouest, où la faim a atteint un niveau record en une décennie, ont contraint le PAM à réduire considérablement les rations destinées aux réfugiés vivant au Burkina Faso, au Cameroun, au Mali, en Mauritanie, au Niger et au Tchad.

Dans tout le continent, le PAM est contraint d’établir des priorités dans son aide pour s’assurer que les denrées alimentaires vitales parviennent d’abord aux familles les plus vulnérables. Ces décisions « douloureuses » laissent très souvent les réfugiés sans soutien à un moment où l’aide alimentaire fait la différence entre la vie et la mort.

Selon les derniers chiffres publiés par l’Agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR) 67% des réfugiés et des demandeurs d’asile étaient originaires de pays connaissant une crise alimentaire en 2021.  Cette situation, associée à des conflits dévastateurs et à des phénomènes climatiques extrêmes, frappe les réfugiés de plein fouet.

Pour David Beasley, ces décisions sont déchirantes : « Les réfugiés dépendent de nous pour leur survie. Mais sans de nouveaux fonds urgents pour soutenir les réfugiés, de nombreuses personnes confrontées à la famine seront obligées de payer de leur vie », a insisté le chef du PAM.

En effet, la guerre en Ukraine a aggravé la crise mondiale en créant 6 millions de réfugiés supplémentaires, mais aussi en faisant grimper les prix des produits de base, en particulier les céréales.

Pour soutenir les opérations de réfugiés en Afrique subsaharienne au cours des six prochains mois, le Programme alimentaire mondial a besoin de 600 millions de dollars. Il s’agit de 411 millions de pour l’Afrique de l’Est, 113 millions pour l’Afrique australe et plus de 76 millions de dollars pour les réfugiés en Afrique de l’Ouest.

 

 

 

Cameroun : plus de 12 000 réfugiés centrafricains menacés par la famine

Le PAM et le HCR tirent la sonnette d’alarme et demandent des financements qui ont tarit depuis quelques mois.

Le Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et le Programme alimentaire mondial (PAM) ont appelé les donateurs internationaux à mettre immédiatement à disposition des financements pour venir en aide à des milliers de Centrafricains réfugiés dans la région de l’Est du Cameroun.

En raison du manque de financement depuis les mois de mai et juin 2020, le Programme alimentaire mondial a été contraint de réduire de 50% son aide alimentaire.

« Compte tenu du niveau réel de financement, cet organe des Nations Unies devrait cesser  complètement son assistance au cours de ce mois d’août 2020 », a déclaré il y a quelques jours un responsable du PAM.

Ces difficultés, selon ce responsable, ont contraint les réfugiés à ajuster leurs habitudes alimentaires, telles que « sauter des repas ou réduire les quantités. Dans certains cas, d’autres réfugiés ont été contraints de mendier, de se prostituer ou de contracter des mariages précoces forcés pour subvenir à leurs besoins alimentaires ».

Cette situation particulièrement préoccupante a conduit le HCR le PAM à appeler les donateurs de la communauté internationale à dégager des fonds supplémentaires pour éviter que les réfugiés ne meurent de faim dans les prochains mois.

Selon un communiqué signé par des responsables des deux agences des Nations Unies, les activités du HCR et du PAM nécessitent 1,2 milliard de dollars pour subvenir aux besoins alimentaires des réfugiés jusqu’à la fin de l’année 2020.

Sur ce montant, 694 millions de dollars seraient nécessaires pour les opérations en Afrique uniquement.

Selon lesdits responsables, la réponse humanitaire mondiale face au COVID-19 exigerait que le Haut Commissaire pour les réfugiés dépense 754 millions de dollars pour ses activités mondiales, dont 227 dollars pour ses opérations en Afrique.

Les deux organisme appellent le gouvernement camerounais à veiller à ce que ces réfugiés centrafricains soient pris en charge dans la lutte du pays contre le COVID-19 conformément aux engagements pris dans le cadre du pacte mondial sur les réfugiés afin qu’ils puissent avoir accès à aide alimentaire et financière d’urgence.

Humanitaire : la France au chevet des réfugiés nigérians et centrafricains au Cameroun

L’ambassadeur de ce pays a remis un don de 300 millions de francs CFA  à la représentation camerounaise du Programme alimentaire mondial (PAM), ce jour.

La crise humanitaire que le Cameroun connaît à ses frontières Est et Nord-Ouest se poursuit, et les ressources pour la contenir se font rares. En 2018, le Programme alimentaire mondial (PAM) a réduit de 75% les rations alimentaires de base (par rapport à la moyenne recommandée) des populations situées à la frontière centrafricaine, renseigne un rapport de ladite agence.

C’est dans ce contexte que le comité interministériel d’Aide alimentaire français a décidé d’affecter la somme de 500.000 euros, soit 300 millions de francs CFA aux projets d’assistance alimentaire du PAM au Cameroun. Cette dotation devrait soutenir les réfugiés centrafricains à la frontière Est du Cameroun, ainsi que les personnes déplacées vulnérables dans l’Extrême-Nord.

« Plusieurs fois depuis mon arrivée en septembre 2016, je me suis déplacé dans la région de l’Est pour visiter les camps de Gado, Lolo et Mbile, ainsi que les populations hors camp. J’ai mesuré la qualité du travail effectué par les équipes du PAM malgré ces tensions budgétaires« , a affirmé Gilles Thibaut, ambassadeur de France au Cameroun. A sa suite, le représentant du PAM au Cameroun, Abdoulaye Balde a salué et remercié la France pour cette assistance. « Ce geste va sauver les vies des plus vulnérables », a indiqué le fonctionnaire onusien.

L’ambassadeur Gilles Thibaut a profité de l’occasion pour annoncer solennellement que les 300 millions reçus par le PAM constituent en effet la première tranche d’aide, car une deuxième, d’un montant de 2 millions d’euros cette fois, a été validée par le comité interministériel d’Aide alimentaire français pour cette année 2018.

 

 

 

La sécurité alimentaire passée en revue au Cameroun

La revue, dont les résultats ont été présentés lundi, a permis d’identifier les contraintes qui font obstacle à l’atteinte de l’objectif «faim Zéro» à l’horizon 2030

La présentation des résultats de la revue stratégique de la sécurité alimentaire et de la nutrition au Cameroun a été faite, le 26 septembre au Yaoundé. Il en ressort que les régions de l’Extrême-nord, du Nord et de l’Adamaoua sont affectées par l’insécurité alimentaire. Le gouvernement camerounais, le Programme alimentaire mondial (PAM) de concert avec les autres partenaires du système des Nations unies sont engagés à contribuer à l’élimination de la faim, à l’amélioration de la nutrition et à la promotion d’une agriculture durable.

La revue a permis de recueillir des informations auprès des acteurs sur les questions de sécurité alimentaire et de nutrition, et a identifié les contraintes qui font obstacle à l’atteinte de l’objectif «faim Zéro» à l’horizon 2030. La stratégie de la sécurité alimentaire dont la mise en place est ardemment recherchée, permettra d’asseoir le développement d’une agriculture moderne et plus productive et d’assurer une cohérence au niveau des programmes existants. La stratégie en matière de nutrition quant à elle, permettra de dynamiser la plateforme multisectorielle pour éradiquer la malnutrition dans le pays tout en renforçant les mécanismes existants de coordination.


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Boko Haram: plus de 5,6 millions de personnes touchées par la faim

A cause des actions du groupe terroriste, plus de 5,6 millions de personnes ne disposent pas de ressources alimentaires dans des localités du Nigéria, du Cameroun, du Tchad et du Niger

Les actions de Boko Haram dans certaines zones du Nigéria, du Cameroun, du Tchad et du Niger ont exposé à la faim plus de 5,6 millions de personnes, d’après une situation présentée lundi par un porte-parole de l’Organisation des Nations Unies (ONU).

Lors de la conférence de presse quotidienne, le porte-parole adjoint de l’ONU, Farhan Haq, a indiqué que le Programme alimentaire mondial (PAM) veut accroitre son aide : de 600 000 personnes l’année dernière ; à 750 000, incluant les réfugiés, les personnes déplacées, les rapatriés et les communautés d’accueil. L’action devrait permettre à ces populations de faire face à l’insécurité alimentaire croissante, la malnutrition et les déplacements continus dans le lac Tchad. Le PAM a indiqué qu’il a besoin d’une aide urgente pour réaliser cette intervention.

A la mi-février, le PAM et ses partenaires ont atteint des milliers de personnes récemment déplacées par les violences de Boko Haram au Tchad et au Cameroun leur apportant du soutien nutritionnel. Au Tchad, plus de 5000 déplacés internes ont reçu de la nourriture et du soutien nutritionnel lorsqu’elles ont été coupées de tout approvisionnement à cause de l’insécurité et des difficultés de circuler.

Plus de 1.000 personnes ont déjà été tuées par la secte islamiste nigériane Boko Haram. Le ministre de la Communication du Cameroun, Issa Tchiroma Bakary, a déclaré le 15 janvier, dans un communiqué, que le groupe terroriste a lancé 315 attaques, 32 attentats-suicides et 12 mines depuis 2013 dans la région de l’Extrême-Nord du pays.

Plus de 100 000 personnes sont déracinées au Tchad en raison de la violence exercée par Boko Haram dans la région du lac Tchad, a ajouté le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA).

Une offensive régionale menée par le Nigeria, le Niger, le Tchad et le Cameroun l’année dernière a chassé Boko Haram d’une grande partie du territoire qu’il détenait dans le nord du Nigeria, sapant sa campagne de six ans pour se tailler un califat islamiste.


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Le PAM lance un appel de fonds pour soutenir les réfugiés nigérians au Cameroun

les besoins du PAM pour 2015 pour l’Opération d’urgence au Cameroun sont estimés à 23 millions de dollars,

Le Programme alimentaire mondial (PAM) a lancé un appel à plus de fonds pour venir en aide aux Nigérians récemment réfugiés au Cameroun mais le risque de se faire attaquer des deux côtés de la frontière a rendu de plus en plus difficile l’action des organisations humanitaires sur place.

Dans un communiqué publié samedi à New York, le PAM a déclaré que la situation sécuritaire en Afrique Centrale s’est dégradée de façon significative le mois dernier.

L’organisation rappelle que Boko Haram a attaqué plusieurs villages dans le Nord du Cameroun et suite à cette série de violences, le Tchad a annoncé qu’il envoyait des soldats au Cameroun pour l’estomper.

Selon Mme Elisabeth Byrs, porte-parole du PAM, en dépit de l’insécurité croissante, l’agence prévoit d’aider 96 068 personnes au Cameroun, dont les réfugiés nigérians, des personnes déplacées internes (IDP) et des populations locales vulnérables.

« De nouveaux mouvements de populations vers le Cameroun en provenance du Nigeria ont été rapportés ces dernières semaines, en plus du déplacement croissant de la population locale des zones frontalières où tous les villages ont été détruits et les services fermés ».

Selon Mme Byrs, « la circulation des personnes a été ralentie, ce qui a eu un impact direct sur l’accès à la terre, mais aussi sur les activités économiques et sur les marchés qui dépendent des mouvements entre les villes, de part et d’autre de la frontière. La saison des semis a été également interrompue. Les communautés locales sont affectées et l’insécurité alimentaire est en hausse ».

Selon elle, 29 000 réfugiés nigérians sont actuellement hébergés sur un site à Minawao, dans la région de l’extrême Nord du Cameroun.

Le PAM fournit des denrées alimentaires à ceux qui arrivent dans les camps. Beaucoup de femmes et d’enfants arrivent dans un état de malnutrition.

Le programme soutient des centres de santé dans les zones affectées pour traiter les enfants malnutris âgés de six mois à cinq ans, ainsi que les femmes enceintes et les femmes allaitantes; 365 enfants réfugiés et 100 femmes enceintes et femmes allaitantes ont reçu un apport nutritionnel jusqu’ici.

Le PAM a également initié la première distribution d’aides à 20 000 IDP dans les trois départements les plus affectés de l’extrême nord. A cause des pénuries dans l’approvisionnement en denrées, une seconde phase de distribution n’a pas été réalisée.

Au Cameroun, selon elle, 20 000 à 30 000 personnes ont été déplacées en interne par les attaques contre trois divisions de la région de l’extrême Nord. Il y a 36.400 réfugiés nigérians dans cette région du Cameroun.

Concernant le financement, Mme Byrs a dit que les besoins du PAM pour 2015 pour l’Opération d’urgence au Cameroun sont estimés à 23 millions de dollars, mais l’initiative souffre d’un déficit de 15 millions de dollars, soit 65% des besoins.

29.000 réfugiés nigérians sont actuellement hébergés au camp de Minawao, à 130 Km de la frontière
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Nord: L’insécurité compromet l’aide humanitaire

La détérioration de la situation sécuritaire du fait de l’incursion des groupes armés aggrave l’épidémie de choléra et limite le travail des ONG envers les réfugiés et les populations locales

Selon les travailleurs humanitaires, la recrudescence des attaques menées par Boko Haram, la milice islamiste radicale nigériane, limite les opérations d’aide humanitaire dans la région camerounaise de l’Extrême-Nord, où des milliers de Nigérians sont venus trouver refuge.

Les autorités locales de la région camerounaise de l’Extrême-Nord estiment que quelque 25 000 Nigérians se sont réfugiés dans la région. Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a dit qu’il avait enregistré environ 11 000 réfugiés. Récemment, quelque 2 800 réfugiés ont été transférés au camp de Minawao, à 130 kilomètres de la frontière, portant la population totale du camp à environ 6 000.

De nombreux réfugiés ont choisi de rester dans les villages frontaliers des départements de Mayo-Tsanaga et du Logone-et-Chari, espérant retourner rapidement chez eux lorsque les violences s’apaiseront.

Les incursions de Boko Haram dans le nord du Cameroun sont récemment devenues plus fréquentes. En avril, des membres présumés du groupe ont enlevé puis relâché une s ur canadienne et deux prêtres italiens. En mai, 10 travailleurs de la construction chinois ont été enlevés par des hommes armés soupçonnés d’appartenir à Boko Haram. Les Chinois sont toujours en captivité.

À la fin juillet, des militants présumés de Boko Haram ont attaqué la ville de Kolofata et kidnappé l’épouse du premier ministre adjoint du Cameroun et deux autres personnes. Les résidents vivent maintenant dans la peur et leurs déplacements sont également limités par des mesures de sécurité plus strictes.

Les agences des Nations Unies au Cameroun se contentent, depuis, de poursuivre les activités prioritaires comme l’aide aux réfugiés et à certaines communautés hôtes, a dit Jacques Roy, représentant du Programme alimentaire mondial (PAM) au Cameroun.

[i «Cela devient de plus en plus difficile. Nous ne voulons pas mettre en danger nos travailleurs […] Les déplacements sont plus dangereux qu’avant. Ce qui nous inquiète, c’est que nous savons que la sécurité alimentaire de la population locale va se détériorer parce que le commerce transfrontalier a été perturbé et que les prix des denrées importées ont augmenté. L’agriculture pourrait être affectée et il est fort possible qu’il y ait un nouvel afflux de réfugiés, ce qui accentuera la pression exercée sur la population locale»], a dit M. Roy à IRIN.

Il a expliqué que le PAM travaillait maintenant en collaboration avec des organisations humanitaires locales pour le transport et la distribution des vivres prépositionnés dans le camp de Minawao et dans des villages et des centres de santé de la région.

Les réserves de vivres stockées à Minawao permettront d’assurer les distributions pour les deux prochains mois. «D’ici novembre, nous nous attendons à ce qu’il y ait des interruptions dans l’approvisionnement alimentaire, à moins que nous réussissions à obtenir très rapidement des garanties de financement additionnel», a indiqué le PAM dans une réponse adressée par courriel à IRIN.

«Pour ce qui est du volet nutrition de notre intervention, on s’attend à ce que des interruptions d’approvisionnement surviennent plus tôt. Des centres de santé commencent déjà à manquer de certains produits nutritifs spécialisés. Il se peut donc que nous devions réduire temporairement le soutien nutritionnel spécialisé que nous offrons aux populations vulnérables de certaines régions.»

L’Extrême-Nord et le Nord sont les régions qui affichent les taux d’insécurité alimentaire les plus élevés du pays: 54 pour cent des ménages sont confrontés à des pénuries. Le PAM craint qu’ils ne soient encore plus nombreux à manquer de nourriture pendant la saison de soudure actuelle et jusqu’au début des récoltes, prévues en octobre-novembre.

Une évaluation nutritionnelle réalisée par le PAM et le HCR en juin a révélé des taux élevés de malnutrition chez les enfants réfugiés. Le taux de malnutrition aiguë global enregistré dans un des villages où se sont installés des réfugiés était de 25 pour cent, soit beaucoup plus élevé que le seuil d’urgence, qui est de 15 pour cent.

Contrer l’insécurité ambiante
Les autorités de la région de l’Extrême-Nord ont imposé un couvre-feu nocturne et interdit les déplacements en véhicule et en moto pendant la nuit pour tenter de contrer les attaques menées par les insurgés islamistes en dépit de l’accroissement de la présence militaire dans cette région isolée.

La détérioration de la situation sécuritaire a également aggravé l’épidémie de choléra qui sévit dans le nord du Cameroun. Plus de 1 400 personnes ont été infectées et plusieurs douzaines d’autres sont décédées. Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a récemment exprimé ses préoccupations quant à l’impact de l’insécurité sur les efforts pour enrayer la propagation de la maladie dans le nord du Cameroun. Dans une interview récente, la représentante de l’UNICEF au Cameroun a dit à IRIN qu’elle craignait que l’insécurité n’empêche les travailleurs de la santé communautaires de venir en aide aux populations affectées.

«Les attaques de Boko Haram n’ont pas épargné l’Extrême-Nord camerounais et il est devenu difficile pour les organisations humanitaires de développer leurs activités», a dit Léonard Bello, le préfet du département du Mayo-Tsanaga, dans la région de l’Extrême-Nord.

Les réfugiés installés dans les villages frontaliers bénéficient d’une aide humanitaire limitée en raison de l’insécurité croissante. M. Roy, du PAM, a dit que l’organisation était incapable de venir en aide à ces réfugiés depuis l’attaque survenue à la fin juillet.

Les autorités de la région de l’Extrême-Nord ont, par le passé, exprimé leurs préoccupations au sujet des réfugiés qui choisissent de rester avec des parents camerounais plutôt que de s’installer dans le camp de Minawao. Elles craignent en effet que des éléments de Boko Haram ne s’infiltrent dans les villages sans être détectés, même si certaines des dernières attaques ont été plus hardies que furtives et qu’elles sont allées jusqu’à cibler des postes de gendarmerie.

L’Extrême-Nord camerounais et le nord-est du Nigeria abritent des groupes ethniques qui ont de la famille de part et d’autre de la frontière, parlent la même langue et partagent la même culture. Certains ne considèrent pas qu’ils vont chercher refuge dans un autre pays lorsqu’ils traversent la frontière pour s’installer avec des parents quand les temps sont durs. Les autorités s’inquiètent que de telles situations rendent plus faciles les déplacements transfrontaliers non détectables.

Les organisations humanitaires qui uvrent au Cameroun estiment que quelque 50 000 Nigérians auront traversé la frontière d’ici la fin de l’année. Selon le HCR, quelque 650 000 habitants d’Adamawa, de Yobe et de Borno – des États du nord-est du Nigeria qui ont été ravagés par les attaques de Boko Haram – ont été déplacés, selon le HCR.

Les villages de l’est du Cameroun accueillent actuellement 107 000 réfugiés de la République centrafricaine (RCA). Nombre d’entre eux sont arrivés cette année à la suite de l’aggravation des hostilités en RCA. On s’attend par ailleurs à ce que leur nombre atteigne 180 000 d’ici la fin 2014.

Des réfugiés nigérians ayant fui les combats entre l’armée nigériane et les combattants de Boko Haram, au nord du Cameroun, en mars 2014.
AFP)/n

7500 réfugiés nigérians à secourir au Cameroun

Le PAM s’inquiéte de la situation des réfugiés, notamment le taux élevé de malnutrition chez les enfants de six mois à cinq ans

Près de 7500 réfugiés en provenance du Nigeria seraient arrivés dans le nord du Cameroun depuis le mois de mai, d’après le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés. La plupart ont fui les États nigérians d’Adamawa, de Yobé et de Borno, où les attaques de groupes armés persistent. Le directeur régional adjoint du Programme alimentaire mondial (PAM) au Cameroun, qui leur distribue de l’aide, estime que la situation est urgente.

Il aura fallu une étude du PAM à la fin du mois de juin pour mesurer l’urgence de la situation de ces réfugiés nigérians. L’étude révèle des taux alarmants de malnutrition, particulièrement chez les enfants de six mois à cinq ans. Un quart de ces enfants sont touchés. On est bien au-delà des 15 %, le seuil critique qui nécessite une assistance d’urgence.

Zones à risques
«Nous assistons quelque 7 500 réfugiés, avec une ration qui couvre leurs besoins énergétiques et nutritionnels, détaille le directeur régional adjoint du PAM au Cameroun, Patrick Teixeira. Les besoins sont énormes. C’est pour cela que nous sommes en train de travailler afin d’apporter l’assistance complémentaire nécessaire dans les autres secteurs vitaux de la santé, de l’hygiène, l’assainissement, et l’éducation ».

Une assistance qui demande une plus grande mobilisation et un réseau logistique plus développé, afin de faciliter l’accès à des zones à risques : «Nous avons monté cette opération avec toutes les conditions de sécurité requises : nous avons travaillé en étroite collaboration avec les autorités camerounaises et avec d’autres partenaires humanitaires pour faciliter l’accès aux localités qui hébergent ces réfugiés».

C’est la première fois que le PAM intervient si près de la frontière nigériane. Cette zone reste marquée par une situation sécuritaire instable due aux attaques à répétition de Boko Haram.

Un bataillon de soldats tchadiens pour combattre Boko Haram
La présence des combattants de Boko Haram est également une source de préoccupation pour les autorités tchadiennes. Selon le quotidien gouvernemental Le Progrès, l’armée aurait déployé un bataillon supplémentaire de 800 hommes dans la région du lac Tchad afin de renforcer la sécurité à la frontière, dans la région la plus exposée à la menace de ce groupe armé.

Aucun des membres du gouvernement tchadien contactés par RFI n’était en mesure de confirmer ou de commenter cette information. Mais du côté de la présidence, on rappelle que le président Idriss Deby avait lui-même annoncé cette mesure lors de sa dernière visite dans la région du lac Tchad.

Des réfugiés nigérians sur le site de Minawaou dans l’arrondissement de Mokolo, région de l’Extrême-Nord du Cameroun
leseptentrion.net)/n

L’ONU interpelle les bailleurs de fonds sur la situation des réfugiés centrafricains au Cameroun

Selon un communiqué de l’ONU publié hier, ces dizaines de milliers de réfugiés souffrent pour la plupart de malnutrition aiguë

JOurnaLa Directrice exécutive du Programme alimentaire mondial (PAM), Ertharin Cousin, et le Haut-commissaire des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR), Antonio Guterres, ont appelé mercredi, lors d’une conférence de presse à Rome, les bailleurs de fonds à apporter rapidement un soutien face à la situation désastreuse des Centrafricains ayant trouvé refuge au Cameroun et qui souffrent souvent de malnutrition aiguë et de maladies. Selon le communiqué de l’ONU, près de 90.000 personnes ont franchi la frontière entre la Centrafrique et le Cameroun depuis décembre 2013. Jusqu’à 2.000 personnes par semaine, la plupart des femmes et des enfants, sont arrivées aux Cameroun en passant par l’un des 30 points d’entrée le long des 700 km de frontière. Les taux de malnutrition aiguë chez les réfugiés atteignent entre 20 et 30% selon les dépistages du PAM et du HCR, bien au-dessus du seuil d’urgence de 15%.

« Les femmes et les enfants arrivent au Cameroun dans un état choquant. Ils ont dû voyager pendant des semaines, parfois des mois, tout en cherchant de quoi manger », a déclaré Mme Cousin, cité par le communiqué. « Après avoir enfin échappé au danger auquel ils faisaient face en République centrafricaine, les enfants et les femmes qui ont fui ne doivent pas mourir de malnutrition ». « Les besoins des réfugiés qui arrivent au Cameroun sont urgents et il est vital d’agir vite », a déclaré M. Guterres.

Actuellement, les opérations du PAM pour nourrir des centaines de milliers des personnes qui ont fui la République centrafricaine vers les quatre pays voisins ont un déficit moyen de 70% ou plus, toujours selon l’ONU.

Selon le communiqué de l’ONU, près de 90.000 personnes ont franchi la frontière entre la Centrafrique et le Cameroun depuis décembre 2013
embamex.sre.gob.mx)/n

10 millions de dollars pour supporter les réfugiés centrafricains au Cameroun

Le représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies en Afrique centrale l’a relevé au cours d’une visite effectuée au Cameroun

Après une première assistance de 10 millions de dollars américains, soit environ 5 milliards de francs CFA, de fonds d’urgence débloqués depuis décembre 2013, les Nations Unies ont fait état à Yaoundé des besoins de même montant pour une nouvelle aide humanitaire pressante en faveur des réfugiés centrafricains au Cameroun. Ces besoins ont été communiqués à la presse au terme d’une visite effectuée du 11 au 14 mars 2014 dans la région de l’Est du Cameroun qui accueille des dizaines de milliers de Centrafricains. Le représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies en Afrique centrale, Abou Moussa, par ailleurs chef du Bureau régional de l’ONU pour cette région a relevé: «Dans une semaine, il faudra encore au moins 10 millions de dollars au Programme alimentaire mondial (PAM), au Haut- Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), au Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), à l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et à l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) pour remplir efficacement leurs obligations en faveur des réfugiés», a déclaré M. Moussa.

La même somme avait déjà débloquée «pour faire face à plusieurs autres situations d’urgence dans les camps des réfugiés et aux frontières», a précisé le responsable onusien. Selon Abou Moussa, «la descente sur le terrain que nous venons d’ effectuer à l’Est-Cameroun permet de noter que les défis restent énormes, malgré les efforts consentis depuis le début de la crise, y compris sur le plan humanitaire. Cette région accueille en effet le plus grand nombre de personnes ayant fui la RCA, au-delà de 78.000 réfugiés sur les plus de 140.000 recensés par le Haut- Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés à ce jour».

Parmi cette population en détresse arrivée sur le sol camerounais, plus de 42.000 réfugiés ont été enregistrés entre le 1er janvier et le 13 mars 2014, dont plus de 26.000 à l’Est, révèle l’organisation mondiale. elle ajoute par ailleurs que 4.000 à 5.000 nouveaux arrivants sont recensés chaque semaine ces derniers temps. Dans son constat, Abou Moussa souligne que «ce que nous avons vu dans les sites abritant les réfugiés à l’Est est affolant et alarmant. Il y a un important travail de fond à mener pour que les victimes retrouvent une vie normale, en particulier les femmes qui subissent les viols sur le chemin de l’exil ainsi que les enfants traumatisés par la guerre et les abus subis par leurs parents».

Le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’organisation mondiale (OCHA) a évalué à 551 millions de dollars les besoins liés à la mise en uvre d’un plan d’intervention stratégique et l’assistance humanitaire pour l’année 2014. A ce jour, seuls 16% de ces fonds ont été débloqués, déplorent les Nations Unies.

Pour Abou Moussa, les actions en cours à l’Est du Cameroun nécessitent aujourd’hui non seulement de «muscler l’assistance aux centres de santé confrontés aux cas de malnutrition aiguë et de maladies chroniques», mais aussi à construire des points d’eau et des latrines pour permettre aux réfugiés de sortir d’ «une précarité qui a atteint le seuil de l’inacceptable».

Les pouvoirs publics camerounais ont dû renforcer le dispositif sécuritaire en vue de sécuriser une frontière vaste avec la République centrafricaine (RCA), matérialisée par 12 points d’entrée officiels et pour laquelle le représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies pour l’Afrique centrale a recommandé de « maintenir une très grande vigilance ». «Il faut renforcer la surveillance, a-t-il dit, dans les différents points d’entrée et dans les endroits non identifiés comme tel pour préserver la paix sociale, garantir l’intégrité physique des citoyens et éviter le piège de la circulation incontrôlée des armes».

Cette recommandation est déjà justifiée par les incursions meurtrières de groupes armés centrafricains subis à plusieurs reprises dans cette région par les forces de défense et de sécurité camerounaises depuis le déclenchement de la crise centrafricaine fin 2012. A la même frontière, il fait état d’attaques armées essuyées côté centrafricain par des camions transportant des réfugiés en route vers le Cameroun. C’est dire l’insécurité qui persiste sur l’axe reliant les deux pays, lequel sert pour l’essentiel à des échanges commerciaux de la RCA avec l’extérieur, le port de Douala représentant son accès au marché international.

Plus de 42.000 réfugiés centrafricains ont été enregistrés entre le 1er janvier et le 13 mars 2014
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