Cameroun : le cas Michel Thierry Atangana inspire une loi contre les détentions arbitraires en France

Selon Jeune Afrique, inspirée par le cas de Michel Thierry Atangana, détenu au Cameroun durant dix-sept ans, une proposition de loi visant à améliorer l’accompagnement et l’indemnisation des victimes de détention arbitraire devrait être votée par les députés français début 2021.

Le projet de loi comprend deux articles, dont le premier viendrait compléter l’article 706-3 du code de procédure pénale française portant sur l’indemnisation des victimes de dommages résultant d’une infraction.

Ce projet de loi est introduit eu égard à l’affaire Michel Thierry Atangana interpellé le12 mai 1997, accusé de soutenir un Titus Edzoa, l’ancien secrétaire général à la présidence de la République qui a manifesté une envie d’être chef d’Etat au Cameroun. Les deux vont passer une dizaine d’années en prison.  Pendant 5 ans, Michel Thierry Atangana  est placé à l’isolement total et  indique dans des entretiens ultérieurs que la France a longtemps nié sa nationalité française, et qu’il lui a fallu attendre 15 ans avant qu’un responsable français ne lui rende visite, grâce à l’aide de l’ancien ambassadeur français au Cameroun Bruno Gain. La France a par la suite tout mis en œuvre afin que l’ingénieur financier soit relaxé.

Fort de toutes les péripéties autour du cas Michel Thierry Atangana,  un projet de loi devrait, selon le confrère Jeune Afrique,  être voté début 2021 à Paris par l’Assemblée nationale.

Cameroun : des députés français demandent à l’Elysée d’anticiper la succession de Paul Biya

Pour les parlementaires Rodrigue Kokouendo et Didier Quentin, si rien n’est fait, l’actuel président de la République du Cameroun est bien parti pour quitter le pouvoir en 2032.

Le rapport de la mission conduite au Cameroun du 14 au 17 janvier 2020 par des députés français fait de la conjecture. Rodrigue Kokouendo et Didier Quentin scrutent l’avenir politique du pays et pensent que la succession du  président de la République Paul Biya « interviendra au plus tard à l’issue du prochain mandat », c’est-à-dire en 2032.

Ces derniers redoutent cette longévité à un moment où le Cameroun connait non seulement des tensions sécuritaires à l’Extrême Nord et dans les deux régions anglophones, mais aussi au moment où, selon eux, les Etats-Unis gagnent en influence sur le territoire.

L’objectif selon eux serait « que ce pays qui est, on peut le dire, pivot en Afrique centrale, puisse jouer son rôle, si je puis employer cette expression, de facteur et même d’exportateur de stabilité, dans une région qui est soumise à des tensions très fortes, et puis aussi d’espoirs pour la jeunesse. »

Les leaders politiques locaux que ces parlementaires ont interrogé durant leur visite au Cameroun en début d’année, leur auraient dit qu’ils ont besoin « d’accompagnement, mais pas qu’on nous dise ce que l’on doit faire. ». Et ces Français de conclure qu’il s’agirait d’un accompagnement sur le plan financier, technique et opérationnel.

Pour eux, la succession de l’actuel président de la République- qui compte 38 ans au pouvoir- risque d’être chaotique. Un scénario « à l’ivoirienne » est même envisagé. «  (…) Avec plusieurs dauphins de force égale, [il] n’est pas à exclure et il semble que ce soit ce qui s’est passé ces derniers mois, depuis notre mission. Au moment de la succession, toute fragilité, que ce soit dans l’Ouest anglophone ou au Nord avec Boko Haram, peut être exploité par une partie interne ou par un État étranger et conduire à des troubles graves », prédisent les délégués de la Commission des affaires étrangères de l’Assemble nationale française au Cameroun.