Pour le député indépendant de Haute-Garonne, Sébastien Nadot, la France doit davantage agir pour que les massacres cessent dans la zone anglophone du Cameroun. De l’autre côté, le député allemand, Christoph Hoffmann, (FDP) observe un certain attentisme de son pays, ancienne tutelle du Cameroun, non sans peindre en noir le président Biya.
La média allemand « Deutsche welle » rapporte des propos de parlementaires européens qui s’inquiètent de la situation politique et sécuritaire dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun. A l’Assemblée nationale française le 2 mars 2021, le député indépendant de Haute-Garonne, Sébastien Nadot, s’est vertement adressé au ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, à propos du rôle de la France qu’il accuse de soutenir le pouvoir de Yaoundé.
« Au Cameroun, il y a une dictature, il y a des massacres, c’est factuel. Alors me répondre que mes propos sont contre la France quand je demande d’agir pour que ces massacres cessent, c’est du niveau de Staline avec ses opposants politiques » , martèle le député tout en poursuivant « le déni postcolonial français est très inquiétant et ces vieilles méthodes de la Françafrique nous mènent dans le mur vis à vis de l’Afrique et l’Europe avec, c’est très grave. Puisque pour des raisons historiques et géographiques, depuis le Brexit, la France est la première porte d’entrée de l’Union européenne sur le continent africain. Se soucier de ce comportement français en Afrique, c’est une question éminemment européenne aujourd’hui », estime Sébastien Nadot.
En Allemagne, le député Christoph Hoffmann, (FDP) a lui aussi récemment interrogé Heiko Maas, le ministre allemand des Affaires étrangères sur la situation tendue qui prévaut dans le pays de Paul Biya, avec des déclarations graves contre ce dernier. « Prenons le Cameroun : le président a manipulé les élections, incendié 300 villages, laissant brûler des enfants de quatre ans, des centaines de milliers de personnes ont dû prendre la fuite. A 88 ans, le président Biya est au pouvoir depuis 38 ans. Qu’en est-il dans ce cas précis du travail sur le passé colonial de l’Allemagne, monsieur Maas ? Ni pour la chancelière ni pour vous, cela ne semble être un sujet important. Est-ce ainsi que nous comptons gagner les cœurs des jeunes en Afrique ? « , interroge Mr Hoffmann.
Ces interrogations arrivent entre autre après celles des parlementaires américains. C’est que, la crise anglophone qui connait sa phase violente depuis 2016, avec plus de 3000 morts enregistrés, préoccupe. A l’intérieur du pays comme en dehors, des indignations et accusations fondées ou non, jaillissent de partout. Sur le terrain les tensions et affrontements se poursuivent entre groupes armés séparatistes et Forces de défense et de sécurité.