Patrice Talon réalise en huit mois ce que les chefs d’Etats de la Cemac ne font pas en 136 ans

Par J. Remy Ngono

Pendant que le gang des chefs d’États de l’Afrique centrale joue les chants des fantômes qui accompagnent l’enterrement dans le cimetière du FMI, Patrice Talon, lui, fait le bilan de ses huit mois devant le Parlement béninois.

À peine arrivé au pouvoir le 6 avril 2016, Talon a créé le Conseil national de l’éducation. Le programme scolaire a été revu pour s’adapter au développement. La pré-rentrée scolaire a été subventionnée à plus de deux milliards de francs CFA. L’université a été restructurée. Les concours frauduleux ont été annulés et réorganisés. La lutte contre les faux diplômes a permis de se débarrasser des fonctionnaires faussaires.

Pendant ce temps, l’année scolaire n’a toujours pas démarré au Tchad depuis trois mois, privant trois millions d’enfants d’école. La rentrée académique 2016-2017 ne peut pas démarrer, puisque celle de 2015- 2016 n’est pas achevée.

En huit mois, Talon a assaini les finances publiques. Il a annulé 20 décrets signés par son prédécesseur qui accordait les primes aux directeurs des cabinets et secrétaires généraux. Il a réduit les cortèges présidentiels et roule à bord de ses deux véhicules personnels.
Pendant ce temps, les séjours privés de Paul Biya avec tout son cabinet à l’hôtel Intercontinental en Suisse, durant quatre mois par an, sont payés par le contribuable camerounais, à hauteur de 60 millions de francs CFA par jour.

En huit mois, Talon a réformé l’agriculture et a désigné des chefs-lieux de départements, pendant que Paul Biya, incapable de réaliser la décentralisation depuis 20 ans, est actuellement embourbé dans les revendications de fédéralisme et d’indépendance dans les régions anglophones.

En huit mois, Talon a fait des investissements dans l’énergie et a lancé son plan d’action 2016- 2021 articulé sur 77 réformes, 300 projets estimés à 9000 milliards de francs CFA. Des autoroutes à quatre voies, un nouvel aéroport, quatre stations balnéaires. L’objectif est de faire du Bénin un pays touristique comme le Rwanda dont le tourisme est la première source du PIB.

Pendant ce temps, les vieux tourne- disques de la Cemac ne misent que sur les cours de pétrole qu’ils n’ont jamais utilisé comme levier de développement, deÌ vastent les forêts, liquident toutes les matières premières. Comme le disait Montesquieu : «quand les sauvages veulent avoir du fruit, ils coupent l’arbre au pied et cueillent le fruit. Voilà les gouvernements despotiques».

Ils ont les lesses attachées au cou, tandis que Talon se balade en liberté.

Patrice Talon, photo d’illustration
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Rwanda: la coopération sud-sud au menu de la visite du président béninois

Cette première visite de Patrice Talon, entamée lundi 29 août 2016, a pour objectif de renforcer les relations d’amitié et de coopération entre les deux pays

Le président béninois Patrice Talon a entamé ce lundi 29 août une visite officielle de trois jours au Rwanda. Cette première visite du président béninois au Rwanda a pour objectif affiché de « renforcer les relations d’amitié et de coopération » entre les deux pays. L’économie, placée parmi les priorités du mandat du nouveau président béninois élu en mars dernier, sera au c ur de cette visite dans un pays régulièrement salué pour ses progrès en la matière depuis la fin du génocide en 1994.

A son arrivée à Kigali, Patrice Talon a été accueilli sur le tarmac de l’aéroport par son homologue rwandais Paul Kagame. Il s’est ensuite rendu au mémorial du génocide à Kigali. Selon le ministère béninois des Affaires étrangères, cette visite « s’inscrit dans le cadre de la promotion d’un partenariat sud-sud dynamique et productif ». Des accords bilatéraux devraient d’ailleurs être signés.

Déjà, en mars dernier, Kigali et Cotonou avaient conclu un accord ouvrant la voie à l’inauguration prévue vendredi prochain par la compagnie aérienne Rwandair d’une ligne reliant les deux capitales.

Cette visite est aussi envisagée par le président béninois fraichement élu comme « une source d’inspiration », selon Aurélien Agbenonci le ministre béninois des Affaires étrangères et de la Coopération. « Le Rwanda est reconnu pour la rigueur de sa gestion et sa performance économique », a-t-il justifié.

Plus tard dans la soirée, selon le compte twitter de la présidence rwandaise, lors d’un dîner en présence notamment de Paul Kagame, Patrice Talon a salué le « leadership » rwandais.

Kigali a accueilli le nouveau président du Bénin, Patrice Talon, qui effectue sa première visite officielle au Rwanda (photo prétexte).
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Bénin-Nigeria: Patrice Talon chez Muhammadu Buhari

Cette visite du président béninois, première au Nigeria depuis son élection en mars dernier, rentre dans le cadre d’une coopération économique entre les deux pays

Patrice Talon, le président béninois, a rencontré son homologue Muhammadu Buhari mardi 2 août à Abuja. C’était la première visite officielle de Patrice Talon au Nigeria depuis son élection en mars dernier. Une visite très attendue sur le plan symbolique, mais surtout sur le plan économique. Après avoir abordé la lutte contre le terrorisme, les deux chefs d’Etat ont discuté coopération commerciale et énergétique, et tenté de trouver des solutions pour atténuer les effets de la baisse des cours du pétrole sur les économies des deux pays.

La Bénin et le Nigeria « deux frères siamois », a déclaré Patrice Talon, avant d’annoncer un renforcement de la coopération énergétique entre les deux pays.

Une nouvelle unité de transformation du gaz devrait être bientôt finalisée au Bénin, permettant d’augmenter les importations depuis le Nigeria, et d’alimenter les centrales béninoises. Muhammadu Buhari a, quant à lui, insisté sur la coopération économique et annoncé des mesures pour lutter contre le trafic de marchandises venant du Bénin. Mesures qui devraient permettre, selon lui, de favoriser l’émergence d’une industrie locale.

Autant de projets qui visent à atténuer les effets de la crise économique frappant de plein fouet les deux voisins. Le Nigeria souffre directement de la chute du prix du baril, qui a entraîné une inflation record. Elle dépassait les 16 % en juin. Avec des conséquences directes pour le Bénin, par où transitent la plupart des biens de consommations courants vendus au Nigeria.

La rencontre entre les deux chefs d’Etat était donc très attendue par les commerçants béninois qui craignent que leur sucre, leur riz ou leur huile ne se vendent plus. Mais sur cette question, le ministre des Affaires étrangères béninois a assuré que les deux gouvernements étaient en coopération constante.


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Bénin: Patrice Talon annule plusieurs décisions de Boni Yayi

Le nouveau président béninois a annulé jeudi plusieurs décisions à polémique prises au dernier moment par le gouvernement de son prédécesseur

Le nouveau président béninois, Patrice Talon, a annulé plusieurs décisions à polémique prises au dernier moment par le gouvernement de son prédécesseur, Boni Yayi, annonce un communiqué publié jeudi à l’issue du premier conseil des ministres.

Le communiqué invoque des « irrégularités et des abus » qu’auraient engendrés certains décrets et décisions administratives pris par Yayi Boni pour expliquer leur annulation.

Il s’agit, notamment d’un décret pris en février dernier et concédant des indemnités aux directeurs de cabinet des ministres, aux Secrétaires généraux des ministères et à leurs adjoints et de 18 décrets d’application de la loi de juin 2015 portant statut spécial des personnels des forces de sécurité publique et assimilés.

Les ministres ont aussi abrogé des décrets portant nomination des membres du cabinet de l’ancien président de la République, notamment le directeur de cabinet, le directeur-adjoint de cabinet, des conseillers spéciaux, des conseillers techniques et le chef de cabinet.

Par ailleurs, concernant la filière des véhicules d’occasion, le conseil des ministres a décidé de la suspension de l’arrêté portant augmentation et fixation du mode de répartition du produit du fonds « escorte douanière » des véhicules en transit au Bénin et promis de mettre sur pied un audit des redevances payées sur ladite filière.

Les annulations touchent également la passation de certains marchés de travaux d’infrastructures, les ordres de paiement et la réforme en cours de véhicules administratifs dans le but de clarifier les différentes situations.

Le nouveau gouvernement a en outre décidé de suspendre la procédure d’engagement dans la Fonction publique des agents recrutés à l’occasion des concours organisés depuis le 1er janvier 2015 dans tous les corps de l’Etat, notamment : la douane, les impôts, le trésor, la justice, l’enseignement, la jeunesse et sports et de geler tous les recrutements dont le processus est en cours.

Les nominations et affectations intervenues dans les postes diplomatiques depuis le 31 mars 2016 aussi bien en ce qui concerne le personnel civil que militaire sont également suspendues, alors la nomination intervenue le 26 mars dernier de magistrats à la Cour de Justice de l’UEMOA a été annulée.

Ces différentes décisions saluées par la presse et la société civile font déjà grogner les bénéficiaires.

Ainsi les personnes concernées par les concours au ministère des Finances ont organisé une protestation devant la présidence de la République et d’autres catégories professionnelles projettent de leur emboîter le pas dans les prochains jours.

Patrice Talon à Cotonou, en janvier 2015
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Présidentielle au Bénin: le candidat du parti au pouvoir battu au second tour

Le Premier ministre, Lionel Zinsou, a reconnu dans la nuit de dimanche à lundi sa défaite face à l’homme d’affaires Patrice Talon

Le Premier ministre sortant du Bénin, Lionel Zinsou, a reconnu dans la nuit de dimanche à lundi sa défaite à l’élection présidentielle face à l’homme d’affaires et « roi du coton » Patrice Talon.

Les résultats officiels n’ont pas encore été annoncés, mais « les résultats provisoires font apparaître une victoire très nette de Patrice Talon », a déclaré M. Zinsou par téléphone à l’AFP. « L’écart est significatif, la victoire électorale (de M. Talon) est certaine. »

Le Premier ministre n’a pas souhaité communiquer de chiffres concernant le scrutin, mais la Commission électorale (Céna) pourrait annoncer des résultats provisoires [i « probablement dans la journée de lundi », a-t-il précisé.

Dans la nuit, le quotidien béninois La Nouvelle Tribune a publié sur son site des estimations de l’Institut béninois des sondages, donnant 64,8% des voix à M. Talon, contre 35,2% à M. Zinsou. Ce sondage a été réalisé dans 394 bureaux de vote représentatifs, mais ne porte néanmoins que sur 3% des suffrages exprimés.

Concernant le scrutin lui-même, « tout s’est bien passé, rien de grave à signaler » à part quelques « tentatives de bourrages d’urnes » en cours de vérification, a déclaré à l’AFP le général Mathieu Boni, un des responsables d’une plateforme de la société civile qui avait déployé quelques milliers d’observateurs.

« Conversation cordiale »
« J’ai appelé Patrice Talon ce soir pour le féliciter de sa victoire, lui souhaiter bonne chance et me mettre à sa disposition pour la préparation des dossiers de transition. J’ai eu une conversation cordiale avec lui« , a ajouté le Premier ministre, qui a publié un message similaire sur son profil Facebook.

Patrice Talon, « self-made man » de 57 ans qui s’était rendu aux urnes lors du premier tour le 6 mars au volant de son coupé Porsche, tient à son image d’homme d’affaires prospère et dit incarner « la rupture ».

Il était venu voter dimanche peu avant midi dans le quartier populaire de Zongo, à Cotonou, affichant un style décontracté, chemise blanche et lunettes de soleil. Il était accompagné de Sébastien Ajavon, l’autre homme d’affaires candidat, troisième homme du premier tour où il a recueilli 22% des voix.

Outre M. Ajavon, M. Talon bénéficiait du précieux soutien de 23 autres candidats du premier tour.

Entrepreneur incontournable au Bénin, contrôlant le secteur-clé du coton et la gestion du port de Cotonou, il a financé les deux campagnes du président sortant Thomas Boni Yayi avant de devenir son principal adversaire politique.

Quelque 4,7 millions d’électeurs étaient appelés aux urnes dimanche pour élire le successeur de M. Boni Yayi. Celui-ci, au pouvoir depuis 2006, s’est retiré au terme de deux mandats, conformément à la Constitution.

Campagne « sereine et calme »
Le Premier ministre a salué « une campagne exceptionnellement sereine et calme, sans trouble ni tension » dans ce petit pays ouest-africain, premier Etat d’Afrique francophone à avoir entamé une transition démocratique au début des années 1990.

Cet ex-banquier d’affaires franco-béninois de 61 ans était arrivé en tête lors du premier tour du 6 mars d’à peine 100.000 voix, suivi de près par Patrice Talon (27,11% contre 23,52%).

Ancienne plume du Premier ministre socialiste français Laurent Fabius dans les années 1980, M. Zinsou avait quitté son poste à la tête de PAI Partners, un des plus gros fonds d’investissement européens, pour devenir Premier ministre en juin 2015. Ses détracteurs, qui le traitent de « yovo » (« Blanc »), lui reprochent d’être « parachuté » par la France, l’ancienne puissance coloniale, pour raviver les réseaux de la « Françafrique ».

Outre le chômage, notamment celui des jeunes, la corruption, la santé et l’éducation sont les principaux défis que devra relever le successeur du président Boni Yayi.

Peu diversifiée, l’économie de ce pays de 10,6 millions d’habitants s’appuie essentiellement sur l’agriculture et le commerce de transit et de réexportation vers son grand voisin et principal partenaire, le Nigeria.

Le Premier ministre sortant du Bénin, Lionel Zinsou
Ange Gnacadja)/n