Libération de Maurice Kamto : Emmanuel Macron révèle avoir fait « pression » sur Paul Biya

Répondant à un activiste de la Brigade anti-sardinards (Bas), le président français a par ailleurs déploré que la situation se dégrade à nouveau dans la zone anglophone du Cameroun.

« Je vais appeler la semaine prochaine le président Biya et on mettra un maximum de pression pour que cette situation cesse ». Ceci est une assurance du président Français Emmanuel Marcon, ce samedi 22 février à Paris au salon de l’Agriculture.

Interpellé par un activiste de la Brigade anti-sardinards – groupe d’activistes de la diaspora farouchement opposés au régime de Yaoundé – sur la tuerie de Ngarbuh dans le Nord-ouest qui a fait 22 morts le 14 février selon l’Onu, le président Emmanuel Macron a dit être « totalement au courant et totalement impliqué sur les violences qui se passent au Cameroun et qui sont intolérables ».

L’intégralité de la vidéo ici

Il a indiqué faire « le maximum » pour que cela cesse.

« Vous savez mon engagement sur ce sujet », a rappelé le président français en révélant avoir mis « la pression sur Paul Biya pour qu’il traite le sujet de la zone anglophone et ses opposants ».

 « Je ne veux pas qu’on se voit à Lyon tant que j’ai un Kamto pas libéré », a-t-il révelé sur la libération du principal opposant à Paul Biya libéré en octobre 2019 après 10 mois de prison.

Maurice Kamto, leader du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) avait été arrêté en janvier 2019, en marge de manifestations de revendications de sa victoire à l’élection d’octobre 2018.

 

Intox : des arnaqueurs choisissent des ministres pour Paul Biya

Dans un communiqué signé du 14 février, la présidence de la République  du Cameroun  dément être à l’origine des correspondances adressées à certaines personnalités.

Profitant certainement du contexte de lendemain du double scrutin législatif et municipal, des individus initieraient des lettres à personnalités pour leur faire miroiter un strapontin dans le prochain gouvernement. Le rituel voulant qu’après ces élections le chef de l’Etat procède à une redistribution des cartes, notamment au sein de l’appareil étatique.

Dans un communiqué signé du 14 février, le directeur du Cabinet civil informe l’opinion que : « des fausses correspondances portant le cachet, les références et la signature inexacte, adressée à des personnalités ou à des institutions sont en circulation ».

Samuel Mvondo Ayolo à tous les destinataires de ces faux courriers  d’être vigilants et de procéder à tous les vérifications requises.

Il laisse par ailleurs entendre que : « les auteurs de ces faux documents sont activement recherchés et seront interpelles pour répondre de leurs actes délictueux devant les juridictions compétentes ».

Cameroun : Paul Biya fête ses 87 ans, voici son parcours

Paul BIYA est né le 13 février 1933 à Mvoméka’a dans l’Arrondissement de Meyomessala, Département du Dja-et-Lobo, Région du Sud. Fils de Etienne MVONDO ASSAM et de Anastasie EYENGA ELLE.

Études

Primaires et Secondaires :

C.E.P.E : Juin 1948 (Ecole Catholique de Nden).

Pré-séminaire Saint-Tharcissius à Edéa(1948-1950).

Petit Séminaire d’Akono (1950-1954).

B.E.P.C : juin 1953.

Lycée Général Leclerc (1954-1956).

Baccalauréat 1ère Partie : juin 1955.

Baccalauréat 2ème Partie (Série philosophie) : juin 1956.

 

Supérieures :

Au Lycée Louis Le Grand de Paris ;

A L’Université de Paris Sorbonne (Faculté de Droit) ;

A L’Institut d’Études Politiques de Paris ;

A L’Institut des Hautes Études d’Outre Mer.

 

Diplômes

A l’issue de ses études, il a obtenu les diplômes suivants :

1960 : Licence en Droit Public ;

1961 : Diplôme de l’Institut d’Études Politiques de Paris ;

1962 : Diplôme de l’Institut des Hautes Études d’Outre Mer (IHEOM) ;

1963 : Diplôme d’Études Supérieures en Droit Public.

Décorations

Grand Maître des Ordres Nationaux ;

Commandeur de l’Ordre National, de classe exceptionnelle (République Fédérale d’Allemagne);

Commandeur de l’Ordre National (Tunisie) ;

Grand Croix de l’Ordre National du Mérite Sénégalais ;

Grand Officier de la Légion d’Honneur (France);

Great Commander of the Medal of St-George (Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord);

Grand Collier de l’Ordre du Ouissam Mohammadi (Royaume du Maroc);

Great Commander of the Order of Nigeria (République Fédérale du Nigeria);

Docteur Honoris Causa de l’Université du Maryland (USA);

Professeur Honoraire de l’Université de Beijing (République Populaire de Chine);

Titulaire de plusieurs décorations de divers autres pays.

 

Carrière

Octobre 1962

Paul BIYA est nommé Chargé de mission à la Présidence de la République dès son retour de Paris.

Janvier 1964

Directeur de Cabinet du Ministre de l’Éducation Nationale, de la jeunesse et de la Culture.

Juillet 1965

Secrétaire Général du Ministère de l’Éducation Nationale, de la Jeunesse et de la Culture.

Décembre 1967

Directeur du Cabinet Civil du Président de la République.

Janvier 1968

Tout en gardant le poste de Directeur du Cabinet Civil, Paul BIYA se voit hissé aux fonctions de Secrétaire Général de la Présidence de la République.

Août 1968

Ministre, Secrétaire Général de la Présidence de la République.

Juin 1970

Ministre d’État, Secrétaire Général de la Présidence de la République.

Juin 1975

Premier Ministre de la République Unie du Cameroun.

Juin 1979

La loi n°79/02 du 29 juin 1979 fait du Premier Ministre le successeur constitutionnel du Président de la République du Cameroun.

06 novembre 1982

Suite à la démission du Président Ahmadou AHIDJO, le 4 novembre 1982, Paul BIYA devient le deuxième Président de l’histoire de la République Unie du Cameroun. Il prête serment au cours d’une cérémonie solennelle au Palais de l’Assemblée Nationale, devant les élus du peuple.

Au moment de son accession à la magistrature suprême, M. Paul BIYA est le 1er Vice-président du Comité Central de l’Union Nationale Camerounaise (UNC) et Membre du Bureau Politique de ce Parti.

14 septembre 1983

Elu Président de l’Union National du Camerounaise (UNC).

Elu Président du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais après la transformation de l’UNC en RDPC, le 24 mars 1985 à Bamenda.

Elu Président de la République le 14 Janvier 1984, réélu le 24 avril 1988, le 11 octobre 1992 (Première élection présidentielle au suffrage universel direct avec multiplicité de candidatures au Cameroun), le 11 octobre 1997, le 10 octobre 2004, le 9 octobre 2011 et le 7 octobre 2018.

En promulguant, le 19 décembre 1990, la loi sur les associations et les partis politiques. M. Paul BIYA a restauré le multipartisme au Cameroun (depuis le 1er septembre 1966, ce pays vivait à l’ère du monopartisme de fait).

Quatre partis sont représentés dans le gouvernement : le RDPC, l’UNDP, l’ANDP et le FNSC. 7 partis sont représentés à l’assemblée Nationale : le RDPC, le SDF, l’UNDP, l’UDC, l’UPC, le MDR et  le MRC. 7 partis sont représentés au Sénat: le RDPC, le SDF, l’UNDP, l’UDC, le MDR, le FSNC et l’ANDP.

 

Publications

Monsieur Paul BIYA est l’auteur d’un essai politique, Pour le Libéralisme Communautaire, Éditions Marcel Fabre, Lausanne 1987. Cet ouvrage a été traduit en anglais, en allemand et en hébreu.

Insertion des jeunes : Paul Biya en phase avec Youth connekt

Le chef de l’Etat engage les jeunes à s’intéresser à ce programme en vue de leur insertion socio-professionnelle.

Dans son discours à la jeunesse le 10 février dernier, le président de la République a souligné l’importance de ce dispositif lancé au Cameroun en décembre dernier. Paul Biya a indiqué que : «  le Ministère de la Jeunesse et de l’Education Civique poursuivra ses activités au bénéfice des jeunes dans les domaines de l’éducation civique et de l’intégration nationale, de leur insertion économique et de l’application du Plan Triennal Spécial Jeunes. C’est le cas avec l’initiative Youth Connekt Cameroon, récemment lancée à Yaoundé. Ces différents programmes concernent plusieurs centaines de milliers de jeunes. »

La version camerounaise du « Youth Connekt » vise en effet à faciliter le partage  d’informations entre jeunes en quête d’opportunités d’emploi et développement des affaires. Selon Mounouna Foutsou,   ministre de la Jeunesse et de l’éducation physique, il s’agit d’un outil de lutte contre le chômage et de d’inclusion des jeunes dans les processus socio-économique et politique.

L’initiative présente plusieurs déclinaisons. Notamment  Youth Connekt Hangout,  une plateforme virtuelle interactive où les jeunes sont mis en réseau entre avec les partenaires au développement, les experts à travers les TIC. Youth Connekt Convention, est un forum physique de concertation pour les jeunes entrepreneurs, les décideurs, les bailleurs de fonds, les partenaires au développement. Youth Connekt Bootcamp, un camp de renforcement des capacités où les jeunes sont formés à l’entrepreneuriat, au management, au marketing, à la communication et à la recherche des financements.

Discours à la jeunesse-Paul Biya : « 500.000 emplois ont été créés en 2019 »

En plus de la question des emplois, le président de la République parle entre autres dans son discours de ce 10 février à la jeunesse, des opportunités qu’offre le nouveau code général des collectivités, du système éducatif camerounais, de la performance des sportifs dans les compétitions internationales, et le récent scandale de l’assassinat d’un professeur de mathématique par son élève.

Ci-dessous le discours complet de Paul Biya.

Mes chers jeunes compatriotes,

Il n’y a pas si longtemps, m’adressant à la Nation, je vous disais que le septennat en cours devait être décisif. Je pensais bien entendu à notre accès à l’émergence à l’horizon 2035 qui validerait nos avancées dans le domaine de la démocratie et du progrès économique et social. Eh bien, je crois que les faits sont en train de me donner raison. Il fallait en priorité régler  le problème, depuis longtemps pendant, de la mise en œuvre de la décentralisation. Le Grand Dialogue National a ouvert la voie à l’adoption, par le Parlement, du Code Général des Collectivités Territoriales Décentralisées et d’une loi qui assure l’égalité de l’usage du français et de l’anglais. Ces textes ont été promulgués par mes soins dans les meilleurs délais. Rien ne s’oppose donc plus à leur application. Il s’agit en réalité d’une véritable révolution pacifique qui répond aux aspirations de nos concitoyens à une meilleure participation à la gestion des affaires locales. A quoi s’ajoutent les dispositions d’un statut spécial pour les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, qui tient compte de leurs particularités sociales et culturelles. Mais, me direz-vous, pourquoi nous parler d’un problème qui ne nous concerne pas spécifiquement ? Il y a, à cela, deux raisons : – D’une part, vous serez la première jeune génération à bénéficier des opportunités qui vont se présenter à ceux qui voudront s’investir dans la gouvernance locale. Et je vous engage vivement à le faire. – D’autre part, le nouveau processus de décentralisation a valeur d’exemple. Il apporte la preuve que les problèmes liés à l’évolution de notre société peuvent se régler par la concertation sans recourir à la violence. ·      

   Mes chers jeunes compatriotes,

Je voudrais insister sur ce point, car il n’y a que trop d’endroits dans le monde – et notamment en Afrique – où la violence fait le malheur des peuples. Nous ne voulons pas de cela au Cameroun. Notre objectif demeure l’établissement d’une société pacifique, démocratique, juste et prospère. C’est pourquoi nous poursuivrons nos efforts pour avancer dans cette voie, en mettant l’accent sur le développement de notre système éducatif.  Déjà parvenu à un niveau de qualité reconnu, il continuera de faire l’objet d’une attention particulière du Gouvernement. A titre d’exemple, tous types d’enseignement confondus, ses dotations budgétaires représentent, en 2020, environ le septième  des dépenses de l’Etat. Des jeunes ayant reçu une bonne éducation et une bonne formation auront naturellement les meilleures chances de se comporter en citoyens responsables et d’accéder à l’emploi. Ce dernier problème reste préoccupant, surtout s’agissant des jeunes. Il n’y a pas en effet, pour le moment, adéquation entre la demande et l’offre d’emplois. L’Etat et le Ministère de l’Emploi et de la Formation Professionnelle font tout ce qu’ils peuvent pour apporter des réponses. Le premier par ses recrutements dans la fonction publique et l’armée. Le second par la mise en œuvre de différents programmes d’aide à l’emploi. Mais, il faut bien reconnaître  que ces efforts, même s’ils sont appréciables, ne sont pas de nature à régler un problème qui tient au fait que notre économie ne crée pas suffisamment d’emplois. Malgré ce handicap, on peut toutefois se réjouir de ce que, selon les statistiques, un peu plus de 500.000 emplois ont été créés l’an dernier dans le secteur moderne de notre économie. La situation actuelle de celle-ci est la résultante des différentes crises qui se sont produites au cours des vingt dernières années. J’ai évoqué récemment cette question dans mon message de fin d’année à la Nation. J’ai dit en substance que notre économie évoluait de façon plutôt satisfaisante et que notre croissance était repartie à la hausse. Mais je précisais aussi que le contexte international demeurait incertain et que nous devions faire des efforts supplémentaires pour rester sur la trajectoire de l’émergence. Antérieurement, j’avais eu l’occasion de déplorer notre dépendance excessive   vis-à-vis de l’extérieur et de suggérer de l’alléger. C’est tout le sens de notre politique de développement qui vise à moderniser notre agriculture, à stimuler notre industrialisation, notamment en transformant nos matières premières agricoles et minérales, et à développer le numérique. Nous pourrons ainsi faire baisser nos importations, augmenter nos exportations et créer de nouveaux bassins d’emplois. C’est à vous, mes chers jeunes compatriotes, que reviendra cette tâche exaltante au cours des prochaines décennies. Par ailleurs, le Ministère de la Jeunesse et de l’Education Civique poursuivra ses activités au bénéfice des jeunes dans les domaines de l’éducation civique et de l’intégration nationale, de leur insertion économique et de l’application du Plan Triennal Spécial Jeunes. C’est le cas avec l’initiative Youth Connekt Cameroon, récemment lancée à Yaoundé. Ces différents programmes concernent plusieurs centaines de milliers de jeunes. Au registre des satisfactions que nous pouvons légitimement éprouver, je mentionnerai les succès remportés par nos jeunes sportifs sur la scène internationale. Qu’il s’agisse : – du 2ème titre de champion d’Afrique des Nations de notre équipe de football messieurs des moins de 17 ans en avril 2019, – du 2ème titre de championne d’Afrique de notre équipe nationale de volley-ball dames en juillet 2019 et – de la consécration, en janvier 2020, de notre équipe nationale féminine de football comme meilleure équipe du continent, Je crois que nous pouvons être fiers de notre jeunesse sportive qui fait flotter très haut les couleurs du Cameroun. ·   

      Mes chers jeunes compatriotes,

Il n’y a pas si longtemps, lors d’un Conseil Ministériel, j’avais demandé au Gouvernement d’envisager la mise en place d’un plan national de lutte contre la consommation des drogues et de l’alcool. Celle-ci avait alors atteint la côte d’alerte au sein de la jeunesse camerounaise. J’invite encore aujourd’hui le Gouvernement à se mobiliser davantage pour lutter contre ce fléau. Je saisis également l’occasion de cette Fête de la Jeunesse pour, une fois de plus, lancer un appel à nos jeunes compatriotes du Nord-Ouest et du          Sud-Ouest. Ceux qui se sont laissé enrôler dans des bandes armées et qui continuent d’entretenir un climat d’insécurité dans ces deux régions doivent déposer les armes, à l’exemple de ceux, nombreux, qui l’ont déjà fait et qui vivent tranquillement au sein de nos communautés. Je continue de les exhorter à sortir de la brousse et à retrouver leurs autres jeunes concitoyens qui mènent une vie normale au sein de la société.

·         Mes chers jeunes compatriotes,

Je ne peux pas ne pas évoquer, avant de conclure, un événement récent qui bouleverse nos consciences : le meurtre, à Yaoundé, d’un jeune professeur de mathématiques par un de ses élèves. Cet acte, à peine croyable, en dit long sur les dérives de nos sociétés modernes. J’en appelle aux parents, aux hommes de religion et aux enseignants pour que, grâce à l’éducation qu’ils dispensent, de tels faits ne puissent se reproduire. Je vous demande également de réfléchir à ce qui s’est passé, d’en mesurer la gravité et de prendre l’engagement de ne jamais commettre de tels actes. Je saisis cette occasion pour exprimer de nouveau aux malheureux parents concernés mes très sincères condoléances. ·         Mes chers jeunes compatriotes, Il y a soixante ans – j’avais alors votre âge, le Cameroun accédait à l’indépendance. Les jeunes de l’époque en avaient rêvé et elle est devenue réalité. La tâche était immense. Nous en étions conscients. Il aura fallu beaucoup d’efforts, mais aussi de sang et de larmes, pour arriver où nous en sommes. Ce sont des générations de jeunes comme vous qui y ont consacré leur vie. Nous n’avons pas à avoir honte de ce qu’ils ont fait. Aujourd’hui, les Camerounaises et les Camerounais, dans leur grande majorité, peuvent manger à leur faim, se faire soigner, aller à l’école, au collège, au lycée, à l’université, ont le droit de s’exprimer et de voter librement. Bien sûr, il reste encore beaucoup à faire. Nous le ferons ensemble. Nous bâtirons ensemble la société juste et prospère que nous appelons de nos vœux. ·        

Mes chers jeunes compatriotes,

Pour le bien de notre pays, j’ai besoin de vous. Bonne Fête de la Jeunesse ! Vive la jeunesse camerounaise ! Et vive le Cameroun !

Meurtre de Njoni Tchakounté: Paul Biya interpelle parents, enseignants et hommes de Dieu

Le président de la République demande à ces garants de la morale publique de tirer les leçons de l’assassinat de l’enseignant du lycée classique de Nkolbisson afin que pareil drame ne se produise.

L’assassinat du professeur de mathématique du lycée de Nkolbisson continue d’alimenter la chronique. Dans son discours à la jeunesse le 10 février, le président de la République en est revenu vers la fin de don adresse. « Je ne peux pas ne pas évoquer, avant de conclure, un événement récent qui bouleverse nos consciences : le meurtre, à Yaoundé, d’un jeune professeur de mathématiques par un de ses élèves. Cet acte, à peine croyable, en dit long sur les dérives de nos sociétés modernes », a-t-il déclaré.

Il a  de suite interpelé quelques garants de l’éducation à faire la lumière sur ce drame. « J’en appelle aux parents, aux hommes de religion et aux enseignants pour que, grâce à l’éducation qu’ils dispensent, de tels faits ne puissent se reproduire. Je vous demande également de réfléchir à ce qui s’est passé, d’en mesurer la gravité et de prendre l’engagement de ne jamais commettre de tels actes ».

Par ailleurs, le président de la République a évoqué la problématique de la prolifération des stupéfiants qui touche une bonne partie de jeunesse. «  J’avais demandé au Gouvernement d’envisager la mise en place d’un plan national de lutte contre la consommation des drogues et de l’alcool. Celle-ci avait alors atteint la côte d’alerte au sein de la jeunesse camerounaise. J’invite encore aujourd’hui le Gouvernement à se mobiliser davantage pour lutter contre ce fléau », a-t-il instruit.

Fête de la Jeunesse : Paul Biya félicite les sportifs, évite le sujet du CHAN

Dans son traditionnel discours à la jeunesse le 10 février, le Président de la République  salue les performances des sélections nationales de foot et de volleyball, et ne juge pas nécessaire d’évoquer  le Championnat d’Afrique des nations que le pays accueille  en avril prochain.

Cela faisait bien longtemps que le chef de l’Etat n’avait plus cité en exemple les performances des sportifs camerounais. Les récentes prouesses de nos sélections nationales durant l’année 2019 lui ont encore données l’occasion.   « Je crois que nous pouvons être fiers de notre jeunesse sportive qui fait flotter très haut les couleurs du Cameroun », a-t-il salué.

Le Président de la République les a énumérés.  «  Je mentionnerai les succès remportés par nos jeunes sportifs sur la scène internationale. Qu’il s’agisse du  2ème titre de champion d’Afrique des Nations de notre équipe de football messieurs des moins de 17 ans en avril 2019, du 2ème titre de championne d’Afrique de notre équipe nationale de volley-ball dames en juillet 2019 et de la consécration, en janvier 2020, de notre équipe nationale féminine de football comme meilleure équipe du continent ».

Alors que le Cameroun, notamment sa jeunesse, a rendez-vous avec l’Afrique en avril prochain en marge du sixième Championnat d’Afrique des nations, Paul Biya n’en a pas fait cas. Ce fût également les cas le  31 décembre dernier lorsqu’il s’adressait à la Nation. Or il y a quelques  années, alors que ces compétitions étaient encore lointaines (le CHAN 2020 et la CAN 2021), il ne manquait de rappeler à la jeunesse qu’elle a bientôt rendez-vous avec le continent.

Un acte de prudence  qui pourrait laisser penser que le glissement de date de la CAN 2019 à 2021,  a quelque peu douché son enthousiasme.

Législatives et municipales: La gaffe tribaliste du sénateur Grégoire Mba Mba

Le 25 janvier lors du meeting de lancement de la campagne électorale, le discours haineux de l’homme politique a suscité le courroux des militants du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC).

S’adressant au candidat tête de liste RDPC à la commune de Kribi 1er, Jean Pierre Salla, le sénateur déclare : « Ce petit frère est responsable de ses engagements. Le RDPC ne l’a pas adulé. Il est Mabi et il ne sera jamais maire à Kribi 1er (…) C’est la mairie des Batanga, donc il y aura un maire Batanga ». C’était le 25 janvier à Kribi dans le Sud, lors du lancement de la campagne du RDPC,

Le quotidien Mutations rapporte que malgré la présence du président de la commission départementale de campagne, le ministre Jules Doret Ndongo, le sénateur  a continué dans la même diatribe. Parlant cette fois de Lucien Piado, conseiller municipal dans la commune de Kribi II, présenté comme le favori à l’élection à la tête de l’exécutif municipal prochain.  « Lucien Piado est un enfant. Il a ses ambitions, qu’il s’en serve comme il veut. Mais qu’il sache que c’est moi qui décide à Kribi II. Lui, sa place n’est pas à l’exécutif communal ; il est Batanga et Kribi II c’est pour les Mabi », a pestiféré le sénateur.

Les journaux qui traitent de cette actualité indiquent le discours de Grégoire Mba Mba – faut-il le souligner- président de la commission communale de campagne dans l’arrondissement de Kribi II, a suscité la colère des militants. Hué et qualifié de « tribaliste et dictateur » pendant son allocution.

Irrité, il interrompt son discours, invite ses vis-à-vis à l’extérieur de la salle pour un affront physique. Mutations fait savoir qu’il a fallu l’intervention du ministre Jules Doret Ndongo pour calmer les ardeurs et ramener tout le monde à de meilleurs sentiments. « Je voudrais vous demander de battre campagne dans un esprit d’équipe. Il prescrira aux siens de travailler en rangs serrés, la main dans la main. Avec des attitudes et des comportements débarrassés de toute haine, de rancune, de tribalisme et de repli identitaire. Évitez toutes formes d’exclusions et de paroles blessantes», a prescrit Jules Doret Ndongo.

Avant de conclure : « Ne nous trompons pas d’adversaire, ne nous trompons pas de combat. La victoire doit être celle du parti. C’est ce qui compte ».

 

Mort de l’enseignant Njomi Tchakounte : Paul Biya adresse des condoléances

La lettre de condoléances est datée du 27 janvier, soit près de deux semaines après la mort brutale de Boris Kevin Njomi Tchakounté.

Le président de la République Paul Biya, et son épouse, dit avoir appris « avec une vive émotion », le décès de cet enseignant du Lycée de Nkolbisson, agressé mortellement le 14 janvier par une de ces élèves.

Paul Biya parle d’un « jeune enseignant consciencieux et plein d’enthousiasme ». Paul et Chantal Biya adressent de ce faut leurs « sincères condoléances ».

La lettre du chef de l’Etat est rendue publique au lendemain de la répression brutale de la procession funèbre des enseignants venus rendre hommages à leur confrère.

Coronavirus : Des camerounais en chine implorent le secours de Paul Biya

Dans la ville chinoise de Wuhan, épicentre de l’épidémie du Coronavirus, 300 étudiants camerounais appellent le président de la République au secours.

Plus de 500 morts dans le monde depuis la forte propagation du Coronavirus. Les camerounais en Chine craignent d’être également contaminés.  Dans une correspondance adressée le 29 janvier 2020 au Président Paul BiYA, ils sollicitent de l’assistance de toute urgence. Leur cri de détresse n’aurait pas été suffisamment puissant pour toucher la sensibilité de l’ambassadeur, son représentant légal dans l’empire du milieu.

 «Nous vous écrivons directement, car la situation nous oblige à le faire en dehors du protocole établi… Avec les centres commerciaux, les marchés et les transports à l’arrêt, nous sommes donc très soucieux de l’avenir des événements. Wuhan est en quarantaine depuis le 23 janvier 2020, Monsieur le Président. Malgré nos nombreuses démarches (appels téléphoniques et correspondances) à l’ambassade du Cameroun à Pékin, nous restons sans nouvelles ni réponses officielles pour nous rassurer ou donner des instructions humanitaires», écrivent-t-ils.

Au moment où d’autres pays évacuent leurs ressortissants, les camerounais de la Chine ont tendance à sentir oubliés par le leur.  «Notre frustration est encore plus grande lorsque nos collègues des pays voisins reçoivent un soutien moral et physique de leur hiérarchie. Nous refusons de croire que nous avons été abandonnés, c’est pourquoi nous voulons saisir cette occasion pour crier à l’aide de votre part».

Dans l’urgence ils attendent du premier des Camerounais, Paul Biya, qu’ils prennent certaines mesures. «Nous souhaitons qu’un numéro d’urgence soit mis en service pour tous les Camerounais vivant en Chine via l’ambassade. Par-dessus tout, Votre Excellence, nous prions pour que soient fournis les besoins les plus urgents en cette période de crise: masques, désinfectants et nourriture. La plupart des magasins ont été vidés et beaucoup d’entre nous ont déjà épuisé nos réserves et sont complètement bloqués», précisent ces étudiants.

Le Coronavirus encore appelé  2019-nCoV a déjà atteint plus de 1200 personnes en Chine et provoqué la mort de 41 individus. À ce jour, il  est présent en Chine, à Singapour, au Japon, aux États-Unis, en Corée du Sud, en Arabie Saoudite, au Vietnam, en France et en Australie. À l’heure actuelle, sept coronavirus peuvent atteindre l’Homme : parmi eux le SRAS-CoV (responsable d’une épidémie mondiale de Syndrome respiratoire aigu sévère. Ou encore de MERS-CoV, qui a atteint 2300 personnes dans le monde en 2019 avec un taux de décès de 35%.

CI-DESSOUS LA LETTRE DE DÉTRESSE DES CAMEROUNAIS VIVANTS EN CHINE :

 

29, January 2020

To His Excellency Mr. Paul BIYA,

President of the Republic of Cameroon

Your Excellency,

We your compatriots schooling and working in Wuhan~ Hubei Province in China, bring our warm wishes for the year 2020. We pray for good health,  happiness and peace in our fatherland.

Your excellency,

We are writing to you directly, because the situation forces us to do so outside the established protocol.

Indeed we are Cameroonian nationals residing in the People’s Republic of China where for the most part we are students and workers.

We are here to steal the flame of knowledge in order to come and help our country overcome the challenges of development.

Your Excellency, we are about three hundred (300) Cameroonian residents in Hubei Province which happens to be the epicenter of the Coronavirus 2019-nCov epidemic that is currently affecting our host country and others.

With shopping centers, markets, and transportation at a standstill, we are therefore very anxious about the future of events. Wuhan has been in quarantine since 23 January 2020 Mr President. Despite our many approaches (phone calls and correspondences) to the Cameroonian Embassy in Beijing, we remain without news or official answers to reassure us or give humanitarian instructions.

Your Excellency,

The Chinese government is working to contain this virus but however, it continues to gain ground and psychosis too.

Our frustration is even greater when our colleagues from neighbouring countries receive both moral and physical support from their hierarchy. We refuse to believe that we have been abandoned, which is why we want to seize this opportunity to cry out for help from you.

We wish to suggest that we be provided with a Hotline or Emergency number for all Cameroonians in China via the Embassy.

Above all, Your Excellency, we pray to be provided with the most urgent necessities at this time of crisis: masks, disinfectants and food. Most shops have been emptied and many of us have already exhausted our reserves and are completely stranded.

We know as our father, you cannot see your children being confronted with such an unfortunate  situation without being moved. Help us, Your Excellency, we pray you.

We would have loved to be evacuated from here, but understand that circumstances may not permit, and so kindly pray to be assisted with the basic necessities that can sustain us here till things get back to normal.

We are confident, Mr. President, that this message will reach you in good faith.

May God continue to bless, protect and guide you.

Signed:

Members of the Executive Bureau,

Cameroonian Community in Hubei, China-

  1. Pisso Nseke
  2. Jum Francis
  3. Christian Manga

Alternance : Mbombo Njoya demande aux jeunes d’attendre leur tour

Le Sultan roi des Bamouns s’offusque contre le conflit de générations au  Cameroun. A l’occasion d’une séance de travail tenue le 23 janvier 2020 à Bafoussam, entre les forces vives du RDPC dans la perspective des élections législatives et municipales du 9 février prochain, le président de la commission régionale de l’ouest a demandé aux jeunes de laisser que les « vieux » construisent leur avenir. Ci-dessous un extrait de son discours.

« … Avant de clore mon propos, permettez-moi de relever ici que, je suis attentivement des commentaires à travers certaines  presses et des propos parfois désobligeants sur la situation que traverse aujourd’hui notre pays le Cameroun. Cela me fait parfois sourire parce que beaucoup me semblent toujours détecter le mal réel dont souffre notre pays. Oui, nous pouvons affirmer sans risque de nous tromper qu’au-delà des maux que j’ai déjà eu à évoquer en son temps, Il existe ce que j’appelle le passage de témoin intergénérationnel que subissent toutes les nations à un certain moment donné.

Cette transition peut se faire comme un accouchement sans douleur dans certains pays et dramatique dans d’autres. C’est pour cela que j’appelle de tous mes vœux la jeunesse de prendre son mal en patience et laisser à la génération sortante que nous sommes le soin de leur préparer un avenir serein qui n’est pas loin, et éviter les malentendus qui pourraient détruire tout ce que nous avons construit jusqu’ici dans les conditions que vous connaissez bien. 

C’est à dessein que tous les pays du monde passent toujours par ce phénomène de conflit de générations. C’est comme la puberté chez tous les enfants après leur naissance,  quand ils atteignent un certain âge. C’est pour cela que l’occasion nous est donnée le 09 février 2020 pour préparer ce passage de témoin dans la paix, la sérénité et la concorde… »

 

Préfectorale : Paul Biya ignore le scandale du sous-préfet d’Ayos

Le 27 janvier, le chef de l’Etat a nommé des sous-préfets dans les régions du Littoral, du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Le président de la République a ignoré l’autorité de l’arrondissement d’Ayos, au cœur d’un scandale dans le lycée de la ville.

Le sous-préfet d’Ayos, dans le département du Nyong et Mfoumou,  vivra à son poste,  la grève annoncée demain 29 janvier par le Collectif des Enseignants Indignés du Cameroun. Une association qui milite pour le respect des droits des enseignants.

Sandrine Mbey n’est pas concernée par le léger redéploiement  des Sous-préfets que le Président de la République a opéré le 27 janvier dernier. Paul Biya a choisi de la laisser en poste malgré le scandale qu’elle a occasionné au lycée d’Ayos. Les nominations du président laissent penser que l’acte de l’autorité ne mérite pas une sanction, ou que sa responsabilité n’est pas (encore) établie dans cette affaire.

L’histoire remonte au 22 janvier, lorsque le sous-préfet de l’arrondissement  d’Ayos  débarque au sein du lycée pour une opération inopinée de «conscientisation» des élèves. Le proviseur affirme n’avoir pas été  informé de la descente ou de la présence   de l’autorité administrative dans son établissement. Sandrine Mbey entreprend une tournée dans les salles de classe en compagnie des forces de l’ordre. Certains élèves jugés délinquants ont ainsi vu leurs pantalons déchirés.

Mais les choses vont mal tourner en classe de Terminale A4, où les élèves étaient en pleine évaluation de philosophie.  L’enseignant de philosophie, Stève Ondoua Samba, demande à au sous-préfet de patienter que les élèves finissent l’évaluation. Ce  qu’elle n’aurait pas accepté. Les témoignages font état de ce qu’elle a  cravaté et administré une gifle à l’enseignant qui lui, l’a violemment repoussé. Ce qui a conduit à son arrestation.

Mbey Sandrine reste donc en poste à Ayos à la suite du décret du chef de l’Etat. Paul Biya mute cependant certains sous-préfets parmi lesquels ceux qui n’avaient pas pris fonction après le vaste redéploiement de 2019.

Tambe Thomas Tabot, précédemment sous-préfet de l’arrondissement de Muyuka et le remplace par Bissima Ele Itone, en provenance de la sous-préfecture de Douala VI.

Dans le département du Bui, Saidou Moussa précédemment chef de la Division des affaires économiques, sociales et culturelles dans les services du gouvernement de la région du Nord-ouest,  occupe désormais le poste de Chofor Che Christian Aimé, appelé à d’autres fonctions

Au Littoral dans le département du Wouri,  Anang Ndong Wallang Walter autrefois premier adjoint préfectoral à Edéa prend  la place de Besinga Ely Itone, muté.

 

Cameroun : le taux de corruption se stabilise

Depuis 2017 le Cameroun est le 28e pays le plus corrompu au monde d’après l’ONG Transparency international qui vient de livrer son rapport sur l’année 2019.

Le 23 janvier 2020, Transparency International a rendu public son rapport annuel sur la lutte contre la corruption dans le monde. Logé au 152e rang sur 180 pays évalués, le Cameroun reste dans les tréfonds du classement. Le pays fait du surplace en comptabilisant 25 points sur 100 en 2019; soit autant qu’en 2017 et 2018.

Les efforts du Cameroun sont jugés peu suffisants pour éradiquer ce cancer social. « Après sa dégringolade à la 145ème place en 2016 (26/100), ce classement suggère une fois encore l’insuffisance des réformes entreprises en dépit des mécanismes d’intégrité mis en place par son gouvernement », lit-on dans la déclaration signée Me Henri Njoh Manga Bell, président de Transparency Cameroun.

Pour l’ONG, le pays de Paul Biya doit trouver plus d’outils, en dehors du nouveau code pénal voté en juillet 2016, qui comporte certaines dispositions de la convention des Nations unies contre la corruption.

« Il est regrettable que de nombreux instruments manquent au dispositif de lutte contre la corruption tels que la loi anti-anticorruption, la non-ratification de la Convention de l’Union africaine contre la corruption, la non-application de l’article 66 de la Constitution sur la déclaration des biens et avoirs, l’absence d’incrimination contre l’enrichissement illicite et la protection juridique des lanceurs d’alerte, de militants anticorruption, des enquêtes et de journalistes rapportant des cas de corruption. Au-delà, la notation du Cameroun reflète une variété d’observations portant sur une manière dont le climat social, politique et économique affecte la compétitivité », explique Me Henri Njoh Manga Bell.

En rappel, l’IPC 2019 classe 180 pays selon leur niveau de perception de la corruption du secteur public d’après les experts et les hommes d’affaires sur une échelle allant de 0 (perçu comme très corrompu) à 100 (perçu comme très peu corrompu). Avec la note de 25 sur 100. et son rang de 28ème pays le plus corrompu au monde, le Cameroun est à égalité avec la Centrafrique et les Comores.

Endettement du Cameroun : le FMI sonne de nouveau l’alarme rouge

Dans un communiqué publié cette semaine, l’institution de Bretton woods s’inquiète du rythme d’endettement du pays de Paul Biya et fait des recommandations.  

Un communiqué de son conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) publié cette semaine, invite à nouveau les autorités camerounaises à limiter les emprunts non concessionnels aux projets macrocritiques, pour lesquels aucun financement concessionnel n’est disponible. Pour le l’institution financière, le pays «court un risque élevé de surendettement».

Le Fonds monétaire international (FMI) recommande à l’État camerounais de préserver la viabilité de la dette en respectant strictement le plan de décaissement pour les prêts contractés, mais non décaissés.

«L’amélioration du climat des affaires et de la gouvernance est essentielle pour promouvoir une croissance inclusive et dirigée par le secteur privé, estime le FMI, appelant notamment à des mesures audacieuses visant le renforcement de l’application des contrats, l’amélioration de la conformité avec les recommandations de l’Initiative pour la transparence des industries extractives (ITIE), la réduction des prêts non performants et la résoudre de l’équation des banques en difficulté.

Le FMI juge essentiel l’implémentation de nouvelles mesures visant à diversifier la base d’exportation et à améliorer l’efficacité des investissements.  Pour libérer le potentiel de croissance du Cameroun. Le Fonds invite en outre à maintenir le cap sur l’assainissement budgétaire pour constituer des tampons fiscaux et externes, à élargir l’assiette des recettes non pétrolières, à réduire les exonérations fiscales discrétionnaires, à lutter contre la fraude et l’évasion fiscales et à améliorer l’administration fiscale et douanière.

Autres recommandations à l’endroit des autorités camerounaises, s’attaquer de toute urgence, aux risques financiers et fiscaux associés à la Société nationale de raffinage (Sonara), victime en fin mai 2019 d’un grave incendie ayant décimé l’essentiel de son plateau de production. Sa restructuration devant reposer sur une analyse coûts-avantages approfondie de toutes les options disponibles.

S’agissant de l’accord au titre pour la facilité élargie de crédit (FEC) approuvé le 26 juin 2017 pour un montant total d’environ 666,1 millions de dollars, le FMI a annoncé un nouveau décaissement de quelque 76,1 millions de dollars, portant ainsi le total à ce jour à environ 590 millions de dollars. Dans le même ordre d’idées, le FMI a accepté la demande de dérogation des autorités pour non-respect des critères de réalisation continus, s’agissant de la non-accumulation de nouveaux arriérés de paiements extérieurs, sur la base des mesures correctives prises.

Toujours est-il que, pour le Fonds, les performances du Cameroun, dans le cadre du programme triennal soutenu par la FEC, «ont été mitigées» : si tous les critères de performance à fin juin 2019 ont été respectés, 4 des 5 objectifs indicatifs pour la même période «n’ont pas été atteints», les réformes structurelles avançant «mais avec des retards».

Le Cameroun ne prend généralement pas très au sérieux les alertes du FMI. Beaucoup de ses cadres en charge des questions économiques estiment que le pays reste dans la marge d’endettement admise en zone Cemac.

Corine Nkouande Tata : « Général Kodji reste mon idole »

La fille du regretté général de division Jacob Kodji, capitaine d’armée,  chargée d’étude assistant à l’Ecole Militaire Interarmées (Emia), était présente ce 24 janvier dans la cours d’honneur de l’EMIA. Elle a exprimé au micro de la CRTV, les souvenirs qu’elle garde de son feu « papa-général ».

« Mon papa était mon siamois, si je peux m’exprimer ainsi. Je l’admirais parce qu’il était dévoué à son travail. Depuis toute petite je sentais que je voulais être comme lui, parce que c’était mon miroir. Il était mon pilier, c’est mon idole jusqu’aujourd’hui.  A chaque fois que le voyais je sentais que je voulais lui ressembler. Il m’a toujours encouragé dans ce sens, il m’a poussé à aller de l’avant, de devenir militaire et combattre pour la nation comme lui. »

Cameroun : le général Jacob Kodji toujours vivant

Décédé en 2017 dans un accident d’hélicoptère dans le cadre de la guerre contre Boko Haram, l’officier supérieur est le model dont doit s’inspirer la 37e promotion de l’Ecole militaire interarmées.

La 37e promotion de l’Ecole des Elèves-Officiers d’Active de l’Ecole Militaire Interarmées, a été baptisée ‘’Général de Division Kodji Jacob’’. Du nom de ce valeureux Officier Général décédé des suites d’un accident d’hélicoptère, le 22 janvier 2017 à Bogo, alors qu’il était en mission de reconnaissance sur le secteur.

Le Général de Division Kodji Jacob dont la 37e promotion d’EOA de l’EMIA porte le nom, aura sa carrière durant, été un modèle d’obéissance à la hiérarchie, d’engagement et de détermination dans l’exécution de sa mission, d’abnégation et de consécration à la Patrie.

Natif de Mogodé, dans le département du Mayo Tsanaga, région de l’Extrême-Nord, le 27 janvier 1960. En septembre 1983, il est engagé spécial à l’EMIA au titre de la promotion «Rigueur et Moralisation» qui triomphe le 23 mai 1985. Le jeune officier fera de ce nom de baptême,  un mode de vie. Nommé aux commandes de la Quatrième Région militaire interarmées en 2015, le Colonel Kodji Jacob va s’appliquer avec méthode et minutie, à endiguer, puis réduire les capacités de nuisance de la secte terroriste Boko Haram.

Une attitude qui s’avèrera salutaire, notamment lorsqu’il faudra appliquer les feux  de l’artillerie, son arme d’origine, contre les positions de l’ennemi. Les batailles de Bargaram et Assigashia restent parmi les plus épiques de ses faits d’armes. Promu au grade de Général de Brigade en 2015, l’officier va se montrer d’une grande adaptabilité, en réorientant son dispositif et ses modes opératoires vers la lutte contre-insurrectionnelle dans laquelle avait basculé Boko Haram.

Par sa présence permanente sur le terrain, cet officier savait gagner l’estime et l’adhésion de ses hommes dont il partageait le quotidien, et auxquels il communiquait son idéal pour la patrie. Démontrant par ailleurs son côté profondément humain en dépit des rudesses du métier, la sympathie des populations de sa zone de responsabilité lui était acquise, grâce aux diverses actions caritatives qu’il avait initiées à leur bénéfice. L’une des retombées majeures de cette proximité sera la collaboration desdites populations avec les Forces de Défense et de Sécurité, facteur déterminant dans le refoulement et la destruction des cellules de la secte terroriste Boko Haram.

C’est donc toutes ces valeurs que doivent incarner les éléments de la 37e promotion sorties ce 24 janvier.

Forces de défense : sortie ce jour de la 37e promotion de l’EMIA

Sortie d’école et remise des épaulettes aux élèves-Officiers d’Active de l’Ecole Militaire Interarmées, 37e promotion, en présence du Chef de l’Etat, chef suprême des forces armées.

Le président de la République. Chef suprême des armées préside ce 24 janvier 2020 la cérémonie de sortie officielle de la 37eme promotion des  élèves-Officiers d’Active de l’Ecole Militaire Interarmées (EOA).

Promotion qui porte  le nom Général de division Kodji Jacob dont la 37e décédée le 22 janvier 2017 à Bogo, des suites d’un accident d’hélicoptère, alors qu’il était en mission de reconnaissance sur le secteur. La 37e promotion des EOA de l’Emia est invitée à prendre pour référence ce modèle d’obéissance à la hiérarchie, d’engagement et de détermination dans l’exécution de sa mission, d’abnégation et de consécration à la Patrie.

La promotion baptisée ‘’Général de Division Kodji Jacob’’, survient dans un contexte sociopolitique marqué par  le terrorisme à l’Extrême-Nord, du fait de la secte  obscurantiste Boko Haram, et à un moment où les régions  du Nord-Ouest et du Sud-Ouest connaissent les actes barbares de groupuscules séparatistes.

CAN Cameroun 2021 : un enjeu de survie pour Ahmad Ahmad

La compétition va se disputer deux mois avant l’élection du prochain président de la CAF. En ouvrant les négociations pour le glissement du tournoi de juin à janvier, le patron sortant du foot africain s’est offert un excellent  moyen de battre campagne en vue de sa réélection.  

 De grands enjeux politiques derrière la Coupe d’Afrique du Cameroun. Le discours officiel ne peut évidemment en faire cas, mais ils existent. Le Cameroun s’est laissé  dire qu’il  a sollicité la modification du calendrier de la compétition pour des raisons climatiques. Sans peut-être  se rendre compte qu’il sauve l’actuel exécutif de la CAF d’un naufrage.

Le président Ahmad Ahmad tient à participer à la CAN au Cameroun. Comme il le dit,  c’est parti pour être l’une des plus belles fêtes du football africain. Il aurait certainement  été exclu d’y prendre part à sa même fonction  si elle se jouait en juin tel qu’initialement programmé. Car avant juin, il doit remettre son mandat en jeu en faveur des prochaines élections.

Au vu de ses trois premières années de mandat, le malgache n’est pas assez bien coté.  Beaucoup n’hésitent pas à dire que le football africain, aujourd’hui sous normalisation de la FIFA, a reculé de plusieurs années. Dans le listing des errements il y a entre autres, les scandales d’arbitrage lors des finales de Ligue des champions et de la Coupe des confédérations, qui ont affiché les balbutiements des responsables de la CAF.

En début d’année 2019, plusieurs journaux ont mis en cause, documents à l’appui, la gestion financière de la confédération. Plusieurs femmes employées de l’instance faitière continentale ont accusé le successeur d’Issa Hayatou  de harcèlement sexuel. L’ancien secrétaire général licencié  a alimenté la curiosité des journalistes par un certain nombre de révélations timidement démenties. La CAN 2019 décalée de janvier-février à juin-juillet a  connu une faible audience, un gâchis au plan marketing et financier, le bilan détaillé reste attendu.

Le retour de la compétition en janvier-février  sonnait comme un impératif. La programmation de la Coupe du monde des clubs de la FIFA au mois de juin est venu également soutenir cette cause.

Au Cameroun, la CAF vient pour redorer le blason de la Coupe d’Afrique des nations, sa compétition phare. Son président qui aura la chance d’avoir ou d’inviter toutes les forces vives du football africain, voire mondial, aura l’occasion de « négocier » des voix pour sa réélection en mars, deux mois plus tard.

A défaut, Ahmad devrait parrainer la candidature d’un de ses protégés. Question d’éviter les éventuelles  représailles d’après mandat. C’est donc  tous ces faits qui font de la CAN camerounaise un important tremplin pour les hommes en costards de la CAF.

CAN 2021 : Le Cameroun à l’origine du glissement de juin à janvier ?

En conférence de presse après la concertation entre les responsables de la CAF et les autorités camerounaises, Ahmad Ahmad le patron du football africain n’a pas nié  que la FIFA a fait peser une menace sur la CAN du Cameroun. Précisément en positionnant pendant la même période de juin –juillet, la Coupe du monde des clubs. Mais le communiqué qui sanctionne  la réunion du 15 janvier à Yaoundé  indique que seul le Cameroun a  souhaité le passage de la date du tournoi de Juin-juillet à janvier-février.  Pour une seule raison : le climat.  Juin et juillet étant pluvieux au pays des Lions indomptables.  Ci-dessous la synthèse des travaux de Yaoundé.

Communiqué de la Commission d’organisation de  la Coupe d’Afrique des Nations Total, Cameroun 2021

 

La Commission d’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations Total Cameroun 2021 s’est réunie ce jour, mercredi 15 janvier 2020, à l’Hôtel Hilton de Yaoundé.

A l’ordre du jour de cette rencontre : l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations Total, Cameroun 2021. Cette réunion a été élargie aux représentants des parties prenantes et aux autorités camerounaises.

Ouvrant la séance, le Président de la CAF M. Ahmad Ahmad a remercié le Président du Cameroun, son Excellence Monsieur Paul Biya pour l’intérêt qu’il porte à la CAF et les efforts qu’il ne cesse de déployer pour assurer le succès de cette grande compétition dans ce pays passionné de football.

Il a félicité Samuel Eto’o Fils, son Conseiller, pour son engagement aux côtés de la CAF afin de garantir l’organisation de cette compétition au Cameroun.

Le Président de la CAF a également remercié le Comité d’organisation et a loué la bonne coopération entre la CAF et le COCAN.

A son tour le Ministre des sports et de l’éducation physique du Cameroun, M. Narcisse Mouelle Kombi, au nom des plus hautes autorités de l’Etat a remercié vivement le Président de la CAF et la délégation qui l’accompagne et rappelé que le Cameroun est mobilisé de façon historique et exceptionnelle pour réunir les conditions optimales d’organisation de cet important événement.

Le principal point à l’ordre du jour, était le réexamen de la période de la compétition à la demande de la partie Camerounaise.

En effet, face aux conditions climatiques défavorables pendant la période initialement fixée, le Cocan en a souhaité le réexamen.

Après avoir entendu les différents arguments exprimés, notamment ceux des responsables de la météorologie du Cameroun, et des représentants d’entraineurs et joueurs, la Commission d’organisation de la CAN qui a reçu mandat du Comité exécutif de la CAF pour décider, a accédé favorablement à cette demande.

Un rapport circonstancié sera présenté aux membres du Comité Exécutif à la prochaine séance prévue le 6 Février 2020.

En conséquence, pour l’édition 2021 la Coupe d’Afrique des Nations Total se déroulera au Cameroun, du 9 janvier au 6 Février 2021.

En étroite collaboration avec le Cocan, la CAF mettra en place un Comité de suivi afin de mener à bien les préparatifs de cette importante compétition.

Fait à Yaoundé le 15 Janvier 2021

 

Cameroun : la Can se jouera du 9 janvier au 6 février 2021 (officiel)

La décision  été prise ce 15 janvier  à Yaoundé,  à l’issue d’une  concertation entre les autorités camerounaises et celles de la Confédération africaine de football.

Décision prise à Yaoundé durant la concertation entre le président de la CAF arrivé au Cameroun le 13 janvier dernier, et des responsables de la présidence de la République, du Premier ministère, de la Fédération camerounaise de football et du Comité local d’organisation du CHAN et de la CAN.

A l’ouverture de la réunion le président de la CAF a dit son assurance que la fête du football sera une réussite au pays des Lions indomptables.  « Je suis aujourd’hui convaincu que le peuple camerounais vivra cette Coupe d’Afrique des Nations dans une ferveur populaire exceptionnelle parce que la passion du football qui existe ici dans ce pays est unique, incomparable et inimitable. La CAF a mesuré cette dimension dans le travail de préparation, évaluer, à leur juste valeur, les avancements significatifs sur les divers chantiers de la CAN 2021. Je peux vous dire que la tendance est à l’optimisme»

Le président de la CAF  a ajouté que  : « Je me réjouis aussi à la fois de l’annoncer mais aussi de la confirmer. L’attachement de la population camerounaise au football africain lors de la plus grande compétition sportive du continent sera, j’en suis convaincu, la démonstration de force que la CAF mais pas seulement la CAF que toute l’Afrique souhaite partager avec vous ».

Prévue se disputer dans un premier temps en juin – juillet 2021, la nécessité de revoir le calendrier de la prochaine CAN  s’est posée lorsque la FIFA a positionné la Coupe du monde des clubs à cette même période. Ce qui de l’avis de plusieurs analystes du football africain, pouvaient faire ombrage à la visibilité de la CAN,  non sans empêcher certains joueurs africains d’y prendre part. Du fait notamment du refus de certains clubs de les libérer.

Les raisons climatiques avaient également été évoquées. Etant entendu que juin et juillet sont des périodes à forte pluviométrie au Cameroun.

CAN Cameroun 2021 : La date du tournoi sera connue ce jour

Le calendrier de la compétition attendue ce 15 janvier à 14 heures. A l’issue d’une réunion entre la CAF, la Fécafoot  et les autorités camerounaises.

Ce 15 janvier à 10 heures à Yaoundé, les responsables de la Confédération africaine de football se retrouvent  autour d’une même table avec les autorités camerounaises. Venues notamment de la présidence de la République, du Premier ministère, de la Fédération camerounaise de football et les membres de Comité local d’organisation du CHAN et de la CAN.

Le but de la réunion est d’arrêter la date définitive de la prochaine Coupe d’Afrique des nations. Date qui sera officialisée à 14 heures dans un communiqué de la CAF.

Une heure plus tard Narcisse Mouelle Kombi le ministre des Sports et de l’éducation physique, président du Cocan, sera face aux hommes de médias. Suivi à 16 heures  par Ahmad qui répondra aux questions de quelques médias nationaux et internationaux.

La visite du président de la CAF et  sa suite s’achève ce soir par une soirée de gala dans un cabaret huppée de la ville de Yaoundé.

Discours à la nation : Paul Biya sur la défensive

Le chef de l’Etat fustige ceux qui contestent sa légitimité et les séparatistes qui s’obstinent à poursuivre la lutte armée.

Du dépit qui transparait tout au long du discours du président Paul Biya, lors de son traditionnel laïus du 31 décembre à la nation.

Alors que des contestations – toujours durement réprimées – de son pouvoir se maintiennent quand l’occasion se présente, Paul Biya met à l’index cette « minorité [qui] paraît avoir oublié les règles qui gouvernent la vie démocratique ».

« Est-il nécessaire de rappeler qu’une démocratie a pour seul arbitre le peuple souverain ? Lorsque celui-ci s’est prononcé à travers des élections libres et transparentes, et que les résultats sont proclamés après l’examen d’éventuels recours, ces résultats doivent être respectés et acceptés par tous », rappelle Paul Biya.

Depuis sa réélection, en octobre 2018, pour un énième mandat consécutif depuis 37 ans, le chef de l’Etat a dû faire face aux « marches blanches» organisées par le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) de Maurice Kamto, son principal opposant.

A l’étranger, il est en permanence traqué par une diaspora hostile à son pouvoir. Celle-ci a remporté une victoire en juillet 2019, lorsqu’après des manifestions en Suisse, les autorités helvétiques ont prié Paul Biya et son épouse d’écourter leur « court séjour privé ».

A ceux-là, Paul Biya dit : « s’agissant du comportement excessif de certains de nos compatriotes de la diaspora – qu’ils soient ou qu’ils ne soient plus Camerounais – je pense qu’ils devraient, par patriotisme, s’abstenir de propos négatifs à l’égard de leur pays d’origine. On doit toujours respecter sa patrie, ses institutions et ceux qui les incarnent ».

Et Paul Biya de pointer « les réseaux sociaux » et « tel ou tel organe de presse »  qui ne peuvent  « changer les résultats d’une élection, encore moins les manifestations illégales, les violences et les attaques personnelles ou haineuses ».

Un autre motif de dépit pour le président de la République, la poursuite de la crise sociopolitique dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest. Paul Biya constate avec regret que « l’activité criminelle des groupes armés continue de perturber la vie publique, économique et sociale dans ces régions ».

« Pourtant, poursuit-il, ces derniers mois, diverses mesures ont été prises pour ramener à la raison ces jeunes qui, pour la plupart, se sont laissé endoctriner. Des appels à déposer les armes leur ont notamment été lancés et des perspectives de réinsertion sociale ouvertes ».

Le chef de l’Etat évoque ainsi le plan « DDRR » et le « succès » du « Grand dialogue national » organisé pour justement mettre un terme au conflit.

Et comme il l’avait déjà fait il y a un an sans succès, Paul Biya menace de nouveau : « Pour ceux qui s’obstinent à demeurer dans la mauvaise voie et qui continuent à avoir recours à la violence, nous n’aurons pas d’autre choix que de les combattre pour protéger tous nos concitoyens. Nos forces de défense et de sécurité feront une fois de plus leur devoir avec mesure, mais sans faiblesse ».

Tout comme son gouvernement tout au long de l’année 2019, donc l’action était davantage à la justification des actions de répression, Paul Biya est sur la défensive. Sa légitimité faisant de plus en plus l’objet de contestations.

Discours à la nation : Maurice Kamto cinq fois plus suivi que Paul Biya

Une comparaison de leurs audiences respectives en temps réel -lors de cette adresse à la nation du 31 décembre 2019- donne Maurice Kamto cinq fois plus populaire que Paul Biya, si l’on se fie au réseau social Facebook.

Cette comparaison est faite au regard des audiences moyennes cumulées en temps réel par les deux hommes sur le réseau social Facebook.

A ce jour, le réseau social américain  apparaît comme le support numérique le plus utilisé au Cameroun et donc un  territoire d’étude excellent pour les travaux  d’audimétrie.

La conclusion de cette comparaison peut être critiquée quand on sait que le taux de pénétration d’internet au Cameroun quoi qu’en constante croissance reste faible et qu’une bonne bonne franche des Camerounais reste accrochée aux médias « classiques » que sont la télévision et la radio.

En effet le taux de pénétration d’internet en 2018 avait été estimé à 35% par l’Agence Nationale des Technologies de l’Information et de la Communication (ANTIC) pour une population estimée à 26 millions d’habitants selon le site www.countrymeters.info .

Si l’on se fie aux données de l’outil de gestion des réseaux sociaux Hootsuite, le pays compte plus de 6 millions d’internautes. 3,6 millions d’entre eux utilisent  en permanence les réseaux sociaux . La grande majorité soit 3,5 millions est inscrite sur le réseau social Facebook.

Discours en direct de Maurice Kamto sur Facebook

 

Discours en direct de Paul Biya sur Facebook

 

Discours de Paul Biya à la nation (texte intégral)

Ce 31 décembre 2019, comme à l’accoutumée, le Chef de l’Etat s’est adressé à la nation. Retrouvez l’intégralité de son discours .

Camerounaises, Camerounais,
Mes chers compatriotes,

L’an dernier, dans les mêmes circonstances, j’ai fait le point, devant vous, de
la situation dans trois secteurs fondamentaux de la vie de notre pays.
Nous avons constaté, ensemble, que la situation sécuritaire dans nos
régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest demeurait préoccupante, malgré les
appels à déposer les armes adressés aux insurgés. Il convenait donc d’accorder la
priorité à la recherche d’une solution.
Nous avons pu également observer que notre croissance économique était
en progrès mais qu’il convenait de la conforter pour rester sur la trajectoire de
l’émergence.
Enfin, des preuves ont été apportées pour montrer que le progrès social au
Cameroun n’est pas un vain mot. Ce complément essentiel de notre système
démocratique est en marche dans ses différentes composantes : éducation, santé,
emploi, etc., même si, bien entendu, des avancées sont encore possibles.
Où en sommes-nous un an plus tard ?

1. S’agissant du PROGRES SOCIAL, notre objectif reste d’améliorer les
conditions de vie de nos concitoyens et, à terme, d’éradiquer la
pauvreté.
C’est une tâche considérable qui nécessite de gros moyens financiers. Les
allocations budgétaires qui lui sont consacrées sont importantes et, évidemment,
fonction du niveau des recettes de l’Etat. Celles-ci à leur tour dépendent de la
bonne santé de notre économie dont je vais vous parler dans un instant.
Sachez en tout cas que les efforts qui ont été faits au cours des dernières
années, dans ce domaine, seront poursuivis et, si possible, amplifiés.

2. En ce qui concerne la CROISSANCE DE NOTRE ECONOMIE, je
crois pouvoir dire qu’elle évolue de façon plutôt satisfaisante, même si
elle reste contrariée par, entre autres, un contexte international
incertain.
Dans la période récente, un travail considérable a été accompli pour
redresser la situation dans le cadre du programme économique et financier conclu
avec le FMI. Notre croissance a repris, l’inflation est maîtrisée, les déficits
budgétaires et extérieurs sont contenus, notre dette publique reste soutenable.
Le programme économique, financier, social et culturel du Gouvernement
pour 2020, présenté récemment devant l’Assemblée Nationale, se situe dans cette
continuité. Il repose sur une hypothèse de croissance de 4 %, ce qui devrait nous
permettre de rester sur la trajectoire de l’accès à l’émergence en 2035. Cet objectif
est d’ailleurs repris par notre projet de Stratégie Nationale de Développement pour
la période 2020-2030.
C’est l’occasion pour moi de remercier nos partenaires extérieurs, le FMI
déjà cité, mais aussi la Banque Mondiale, la Banque Africaine de Développement
et l’Agence Française de Développement, pour leurs appuis budgétaires et leur
soutien à nos réformes structurelles.
Est-ce à dire que nous pouvons nous reposer sur nos lauriers ?
Certainement pas. Notre objectif demeure d’accéder à l’émergence à l’horizon
2035. Mais compte tenu de l’instabilité du contexte international et des tensions
commerciales qui hypothèquent les échanges, il nous faudra probablement faire
des efforts supplémentaires pour rester sur la trajectoire du redressement
économique durable de notre pays. Je crois que nous en sommes capables.

Ce redressement doit être pour nous une ardente obligation qui mobilisera
toutes nos énergies. Il nécessite non seulement l’amélioration des conditions de
vie des Camerounais, mais aussi l’exercice serein des droits démocratiques par
voie de conséquence.

3. Reste la SITUATION SECURITAIRE DANS NOS REGIONS DU
NORD-OUEST ET DU SUD-OUEST.
C’est sans aucun doute, pour le moment, l’un des problèmes les plus
urgents. L’activité criminelle des groupes armés continue de perturber la vie
publique, économique et sociale dans ces régions. Pourtant, ces derniers mois,
diverses mesures ont été prises pour ramener à la raison ces jeunes qui, pour la
plupart, se sont laissé endoctriner. Des appels à déposer les armes leur ont
notamment été lancés et des perspectives de réinsertion sociale ouvertes.
Pour ceux qui s’obstinent à demeurer dans la mauvaise voie et qui
continuent à avoir recours à la violence, nous n’aurons pas d’autre choix que de
les combattre pour protéger tous nos concitoyens. Nos forces de défense et de
sécurité feront une fois de plus leur devoir avec mesure, mais sans faiblesse. Je
veux ici les assurer de mon total soutien et de ma haute considération.
Auparavant, des décisions avaient été prises pour convaincre nos
compatriotes des deux régions concernées de la volonté du Gouvernement
d’accorder aux collectivités territoriales les compétences qui leur permettraient
d’avoir une plus large part dans la gestion des affaires locales. Il avait été
également confirmé que des dispositions étaient prévues pour accélérer la
promotion du bilinguisme et du multiculturalisme.
On doit également souligner qu’en manifestant de diverses façons sa
solidarité avec les populations victimes des exactions et atrocités des bandes
armées, la Nation, dans son ensemble, a montré qu’elle soutenait la politique du
Gouvernement.
Cependant, conscient de la longueur des délais pour mettre en œuvre les
réformes envisagées et soucieux d’abréger les désagréments et les souffrances
de nos compatriotes du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, j’ai décidé d’ouvrir, dès la fin
septembre – on m’excusera de me citer – « un Grand Dialogue National qui
devrait permettre, dans le cadre de notre Constitution, d’examiner les voies et
moyens de répondre aux aspirations profondes des populations du Nord-Ouest et
du Sud-Ouest, mais aussi de toutes les autres composantes de notre Nation ».
Je m’en suis longuement expliqué le 10 septembre dernier, dans un
message à tous nos compatriotes. J’ai eu le sentiment que cette initiative avait été
largement approuvée par notre opinion publique ainsi que par diverses
organisations internationales dont l’ONU et plusieurs pays amis.
Précédé, comme je l’ai rappelé, par diverses offres de paix adressées aux
insurgés et accompagné par la libération de plusieurs centaines de détenus, ce
« Grand Dialogue National » s’est effectivement tenu du 30 septembre au 04
octobre 2019. Il a réuni un large éventail de représentants de la société
camerounaise.
Je voudrais aujourd’hui remercier tous ceux qui ont bien voulu y participer et
féliciter ceux qui l’ont organisé, au premier rang desquels le Premier Ministre, Chef
du Gouvernement.
Il m’a semblé que les participants ont vécu un grand moment de communion
qui leur a permis d’exprimer leur attachement à la paix et à l’unité nationale.
J’ai pu apprécier le fait que les Camerounais, dans leur ensemble, ont salué
un bon nombre de propositions issues du Grand Dialogue National.
Ainsi, dès le 10 décembre 2019, un projet de loi concernant la promotion du
bilinguisme et du multiculturalisme a été adopté par l’Assemblée Nationale et le
Sénat. Il prévoit que l’usage de l’anglais et du français doit s’appliquer de façon
égale à l’ensemble de nos institutions publiques. Le respect de cette loi, j’en suis
sûr, renforcera le caractère bilingue de notre pays.
Par ailleurs, le 15 décembre 2019, dans le cadre d’une session
extraordinaire de l’Assemblée Nationale et du Sénat, un projet de loi portant code
général des collectivités territoriales décentralisées a été soumis à l’examen de
nos deux chambres parlementaires. Nos députés et nos sénateurs ont ainsi
adopté une loi qui comporte des avancées décisives pour notre processus de
décentralisation, notamment en ce qui concerne le statut des élus locaux, le
fonctionnement des assemblées locales et l’attribution de ressources financières
nouvelles et substantielles aux régions.
S’agissant particulièrement du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, le statut spécial
dont ces régions bénéficient prend en compte les spécificités du sous-système
éducatif anglophone, de la Common Law et de la chefferie traditionnelle.
Mes chers compatriotes,
Comme vous pouvez le constater, c’est un Cameroun nouveau qui prend
ainsi forme. Un Cameroun adapté au temps présent. Un Cameroun qui regarde
vers l’avenir.
Pour en arriver là, nous avons connu bien des épreuves. Comme par le
passé, ensemble, nous les avons toutes surmontées.
En ce septennat des Grandes Opportunités pour le Cameroun, le Grand
Dialogue National nous a ouvert la voie pour avancer résolument sur le chemin de
la paix, de l’unité nationale et du progrès : valeurs qui ont toujours fait la grandeur
de notre pays.
Camerounaises, Camerounais,
Mes chers compatriotes,
Avant de conclure, je voudrais vous dire quelques mots au sujet de notre
système démocratique.
Lorsque les conditions ont été réunies et que nous avons, ensemble, jeté les
bases de la démocratie dans notre pays, je n’ignorais pas que le chemin serait
semé d’obstacles. Ce fut effectivement le cas, mais nous avons réalisé des
progrès remarquables.
Malheureusement, une minorité, au Cameroun comme dans la diaspora,
paraît avoir oublié les règles qui gouvernent la vie démocratique. Est-il nécessaire
de rappeler qu’une démocratie a pour seul arbitre le peuple souverain ? Lorsque
celui-ci s’est prononcé à travers des élections libres et transparentes, et que les
résultats sont proclamés après l’examen d’éventuels recours, ces résultats doivent
être respectés et acceptés par tous.
Ce ne sont ni les réseaux sociaux, ni tel ou tel organe de presse qui peuvent
changer les résultats d’une élection, encore moins les manifestations illégales, les
violences et les attaques personnelles ou haineuses. Qu’on se rappelle que j’avais
dit en son temps : « Débattons, ne nous battons pas. » Ainsi se comportent les
citoyens d’un pays démocratique.
Si l’on veut participer à la vie démocratique de son pays, il faut en respecter
les règles et militer dans les partis politiques dont l’activité s’exerce dans le cadre
du respect de la loi. Il sera loisible de le vérifier lors des prochaines élections
municipales et législatives du 09 février 2020.
Des dispositions sécuritaires ont été prises pour que, sur toute l’étendue du
territoire, tous nos concitoyens puissent exercer leur droit de vote. Si cela s’avère
nécessaire, elles seront davantage renforcées. J’exhorte donc tous les
Camerounais inscrits sur les listes électorales à aller voter, en ayant conscience
qu’ils éliront des femmes et des hommes qui traduiront dans les faits les réformes
voulues par le peuple camerounais, notamment l’accélération de la mise en œuvre
de la décentralisation.
S’agissant du comportement excessif de certains de nos compatriotes de la
diaspora – qu’ils soient ou qu’ils ne soient plus Camerounais – je pense qu’ils
devraient, par patriotisme, s’abstenir de propos négatifs à l’égard de leur pays
d’origine. On doit toujours respecter sa patrie, ses institutions et ceux qui les
incarnent.

Mes chers compatriotes,
Faisons ensemble du Cameroun une terre de grandes opportunités de
développement économique et social, dans la paix et l’unité.
Bonne et heureuse Année 2020 à toutes et à tous.
Vive la République !
Vive le Cameroun !

Vœux de nouvel an : pourquoi il ne faut rien attendre du discours du chef de l’Etat

Le président Paul Biya va prononcer son traditionnel discours à la nation ce soir. Une ritournelle qui dure depuis 36 ans et dont le schéma est déjà connu.

Les prises de parole du président Paul Biya sont particulièrement rares. S’il a brisé la routine le 10 septembre 2019 en annonçant « Grand dialogue nationale » dans une communication hors cadre, le chef de l’Etat s’adresse à la nation ce mardi.

Pas grand-chose à attendre, s’accordent certains analystes. Et pour le dire, l’on passe sur la vacuité propre à ses discours dont on sait à qui attribuer la paternité. C’est que l’agenda politique, particulièrement chargé cette année 2019, s’inscrit dans la continuité des chantiers en cours.

Pas de grandes annonces donc, ce d’autant plus qu’en 36 ans de règne, Paul Biya, les annonces chocs se comptent au bout des doigts. Le discours de fin d’année apparait davantage comme l’occasion de faire un bilan et de tenter une prospective.

Dans cette perspective, difficile de ne pas citer : « le succès du grand dialogue national » ou du Sommet de la Cemac où en tant que président en exercice, Paul Biya a pris ses responsabilités en faveur d’un relèvement économique de la sous-région.

Il sera également question pour le chef de l’Etat de saluer « la bravoure et le professionnalisme des forces de défense » engagées dans la lutte contre le terrorisme dans le Nord-Ouest, le Sud-Ouest et l’Extrême-Nord du Cameroun. La liste n’est pas exhaustive. Entre le statut spécial des régions anglophones, la décentralisation en marche… Il y a tant de choses pour lesquelles le président va se féliciter.

Il faut le dire, le chef de l’Etat peut s’offrir ce luxe d’en rajouter tant, est courte la distance entre deux étages du Palais de l’Unité. L’occasion idoine pour saluer la promptitude du gouvernement et son engouement à désarmer les combattants et à apporter une réponse adéquate aux besoins humanitaires des populations dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest.

En termes de perspectives, l’on pourra sans aucun doute se montrer optimiste sur le processus électoral du 9 février 2020 qui aboutira sur la composition d’une nouvelle Assemblée nationale et de nouveaux exécutifs communaux.

Le président Paul Biya ne perd pas une occasion de parler de football. Cette discipline lui inspire des phrases chocs très appréciées des Camerounais « on les a mis dans la sauce », « la Can aura lieu le jour-dit ». Cette dernière phrase avait réveillé bien des espoirs jusqu’à ce que l’on aboutisse à un glissement de date et aux révélations fracassantes qui en découlent sur le cout des matériaux de construction des infrastructures. La Coupe d’Afrique des nations aura lieu au Cameroun en 2021 et elle sera précédée du Championnat d’Afrique des nations (Chan 2020).

Cameroun : Biya-Kamto, pourquoi ils sont les hommes politiques de l’année

Le président de la République du Cameroun et le président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun ont cristallisé l’actualité tout au long de l’année 2019. Revue.

Jamais, de mémoire d’analyste politique au Cameroun, l’on avait vu une élection présidentielle se poursuivre autant après la proclamation des résultats.

L’année 2019 a connu une prolongation de la rivalité née des résultats de l’élection présidentielle du 9 octobre 2018. Election qui a reconduit Paul Biya à la tête du pays pour un septième mandat consécutif avec plus de 71% des voix, tandis que pour sa première participation à la mère des élections, Maurice Kamto s’adjugeait la seconde place avec un peu plus de 14%.

Position que ce dernier va s’empresser de contester, entrainant de fait le pays dans une crise post-électorale feutrée mais clivante.  Ainsi, les « sardinards », partisans plus ou moins assumés du président Paul Biya vont chaque fois donner la réplique aux « tontinards » qui défendent Maurice Kamto.

L’année 2019 a commencé sur des chapeaux de roues, avec un Paul Biya qui donne le ton dès le 5 janvier en rendant public un gouvernement. Un « réaménagement gouvernemental » d’après élection dont journalistes, analystes politiques et autres exégètes de la geste présidentielle vont se faire l’écho des semaines durant.

Paul Biya va ensuite rythmer l’ambiance politique camerounaise par différents actes, dont l’annonce de l’organisation des élections législatives et municipales ; et surtout la mise en place des régions à travers la tenue d’un scrutin régional.

Même si, bousculé dans l’intervalle, notamment par la crise anglophone qui persiste dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest et les pressions internes et externes, le président de la République va finalement faire l’impasse sur la mise en place des régions. Seules les élections législatives et municipales seront convoquées pour le 9 février 2020.

A côté de fait peu glorieux comme d’avoir été littéralement chassé, en juillet, de son « court séjour privé » en Suisse par des enragés de la « Brigades anti-sardinards », Paul Biya s’est distingué en 2019 pour s’être finalement décidé à l’ouverture sur la crise anglophone.

Car c’est indubitablement dans la gestion de la crise anglophone que Paul Biya aura marqué son plus grand coup en 2019.

Après avoir de nouveau menacé que la paix reviendra par la force, le chef de l’Etat a dû mettre de l’eau dans son vin. Contre toute attente, l’homme au propos rare s’adresse à la nation le 10 septembre pour annoncer la tenue d’un « Grand dialogue national » en vue de mettre fin au conflit sociopolitique devenu affrontement armé dans les régions anglophones.

Jaloux d’un pouvoir qu’il a toujours construit hyper centralisé autour de lui, Paul Biya se décide à lâcher un peu de lest et d’accorder un « statut spécial » à ces régions. Dans la foulée, il ordonne la libération de prisonniers, dont l’un des plus illustres d’entre eux : Maurice Kamto son principal challenger arrêté fin janvier.

L’arrestation de Maurice Kamto, le 28 janvier, a fait l’effet d’un séisme dont les répliques ont été ressenties tout au cours de l’année.

Interpellé avec son état-major et ses principaux soutiens à la présidentielle et inculpé notamment pour « hostilité à la patrie », pour avoir organisé des manifestations de revendication de sa victoire à la présidentielle, Maurice Kamto va cristalliser l’attention autour de lui et son parti.

Et même lorsque Paul Atanga Nji, le fantasque ministre de l’Administration territoriale et artisan de cette arrestation, estime que « s‘il fallait régler le problème de Maurice Kamto, c’est le sous-préfet de son arrondissement qui va d’abord gérer sa situation » ; les 10 mois de détention de Maurice Kamto et de ses partisans mettent le régime sous pression.

Les partenaires du Cameroun font la grimace, tant ils ont du mal à soutenir une telle politique. La France, principal soutien du régime de Yaoundé, ne cache pas son malaise dans les nombreuses communications qu’elle fait sur le Cameroun. « Nous continuons à faire pression sur le président Biya pour que Maurice Kamto, cette figure importante de la scène politique camerounaise soit libérée », déclare alors en mai, Jean Yves LeDrian, ministre français des Affaires étrangères.

Le pouvoir de Yaoundé n’a pas fait non plus l’économie des seconds couteaux pour, soit se justifier soit pour répondre à Maurice Kamto à chacune de ses sorties.

« Il (Maurice Kamto) s’est plus illustré dans le combat politique que Biya qui est resté dans ses activités routinières de chef d’État sans grande incidence sur l’agenda politique politicien », estime Aristide Mono, analyste politique.

Pour cet enseignant chercheur en sciences politiques, « de janvier jusqu’en décembre, Kamto est resté constant dans l’espace politique. Paul Biya n’a pas été au-devant de la scène en dehors du discours annonçant le grand dialogue. Kamto a su s’attirer l’attention de la communauté nationale et internationale de façon constante ». Il analyse par ailleurs que « c’est Kamto qui, à un certain moment, faisait exister Biya. Sur le plan médiatique c’est pratiquement la même réalité, il a fait la météo ».

Un point de vue partagé par Aurelien Njiki Fandono, journaliste et analyste politique. Selon lui, il y au moins deux raison qui font de Maurice Kamto l’homme politique de 2019 au Cameroun.  « La première raison est qu’il aura imposé le rythme de la météo politique à travers sa détermination à revendiquer sa « victoire » de 2018 et son imprevisibilité. Choses qui ont valu au Président national du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), ses alliés et quelques cadres de son parti, neuf mois de prison, période pendant laquelle sa côte de popularité et de sympathie à décuplé de manière vertigineuse au plan national et international ».

La deuxième raison est que « Maurice Kamto a redéfini, voire inversé le rapport de force entre son parti et le régime de son principal adversaire, à travers les pressions nationales et internationales acquises à sa cause, de son incarcération à sa libération, diluant ainsi le degré de suffisance longtemps affirmé du régime de Paul Biya ».

 Il conclut,  « et au moment où 2019 s’achève, le même Maurice Kamto à la surprise générale, déclare que son parti ne prendra pas part au double scrutin des législatives et municipales du 9 février 2020, créant encore l’effet d’une bombe politique au Cameroun ».

En tout état de cause, l’année 2019 aura été l’une des plus mouvementée au Cameroun, sur plans de la politique et de la société.

En 2020, le pays devra connaitre trois élections : législatives, municipales et régionales et la mise en place du statut des régions du Nord-ouest et du Sud-ouest. Des avis de tempêtes sont à prévoir.

Le piètre spectacle de l’opposition politique au Cameroun

Le journaliste Michel Lobé Etamé pense que l’opposition a manqué l’opportunité de présenter un projet commun de gouvernance.

Alors que le dialogue national imposé à Paul Biya par la communauté internationale a laissé tout le monde à sa faim, l’opposition politique au Cameroun n’a pas su saisir cette opportunité pour réfléchir et proposer un scénario commun de gouvernance.

L’opposition, ou ce qu’il en reste, est entrée dans une lutte fratricide où elle s’entre-déchire. La principale victime de cette cabale effrontée est Maurice Kamto. Le lot d’insultes que ce dernier reçoit amène en première analyse à retenir une hypothèse : le régime, comme à l’accoutumée, a déclenché une communication erratique qui crée un climat anxiogène.

Du point de vue moral, cette diatribe savamment orchestrée est à contre-courant du rôle d’une opposition qui se veut sereine, aguerrie et combative. Les querelles de clochers des opposants au régime confortent ainsi l’exécutif à agir en dehors des institutions.

Quelle crédibilité accorder à tous ces détracteurs qui vont des plateaux de télévision aux réseaux sociaux cracher leur venin sur un homme dont le silence est l’ultime réponse ? Ressaisissons-nous. Pour la stabilité de notre pays, nous devons nous soumettre aux épreuves de la vie et réfléchir aux réponses à apporter à nos maux communs : la paresse, la corruption, le tribalisme, la jalousie gratuite, l’insécurité, la pauvreté, la corruption, etc.

Ces maux ont connu un développement spectaculaire depuis l’avènement de Paul Biya aux affaires. N’est-il donc pas temps de faire un diagnostic approfondi de toutes nos errances ? Nous ne pouvons douter un seul instant de la responsabilité de chacun. Mais nos femmes et nos hommes au pouvoir n’ont pas pu changer de trajectoire et répondre aux défis technologiques et économiques de la globalisation. Nous portons tous la responsabilité des échecs successifs qui piétinent nos espoirs, nos ambitions et nos rêves.

Ces opposants auto-proclamés qui crachent sur un des leurs se trompent de combat et d’adversaire. Jeter l’opprobre sur un homme qui a choisi de combattre la chienlit qui appauvrit l’esprit de liberté et de créativité du Cameroun est une lourde faute et une hérésie qu’il faudrait dénoncer.

Les réseaux sociaux, supports indéniables de Paul Biya, s’activent à briser toutes les contestations pour un climat politique uniforme. Des mariages contre nature se font au grand jour à l’approche d’un double scrutin électoral. L’honneur, la fierté et la hauteur d’esprit s’effacent au profit des alliances morbides qui sentent la puanteur. Le comportement haineux des prétendus opposants envers Maurice Kamto frise une mise en abîme stérile.

Pour un front uni

Quelle crédibilité accorder à une opposition qui se déchire au lieu de combattre un adversaire commun ? Cette opposition est-elle constituée d’opportunistes, d’affamés, de mendiants et de bénis oui-oui ? Si c’est le cas, Paul Biya est amené à poursuivre son long et ténébreux règne dans un pays en décomposition avancée.

Un autre point devait aussi retenir notre attention : la cacophonie ambiante des opposants est une bouffée d’oxygène pour le pouvoir en place qui charge les affamés des premières heures à briser toutes les ambitions et les velléités de changement. Et c’est ici que s’applique le mieux le vieil adage « Diviser pour mieux régner ».

La campagne de calomnie, l’incurie administrative, la dérobade de quelques-uns et les alliances en cours ne pourront présager d’un avenir meilleur dans un pays en décomposition avancée.

L’opposition camerounaise serait-elle à la recherche d’un mouton à cinq pattes ? Soyons sérieux ! Ne nous trompons pas d’adversaire. Seul un front uni de l’opposition garantirait sa survie et sa crédibilité.

Session extraordinaire du Parlement: ce qui pourrait être inscrit au menu

Le président de la République Paul Biya a convoqué une session extraordinaire du Parlement demain. Le suspense demeure quant au sujet qui sera abordé.

Le report des élections législatives et municipales prévues pour le 09 février prochain ainsi que la réforme du code électoral sont des sujets qui reviennent dans les conversations. Depuis la convocation de la session extraordinaire du Parlement par le Président Paul Biya.

Une décision qui pourrait arriver alors même que les listes des candidats aux élections a d’ores et déjà été rendues publiques par Elections Cameroon (Elecam).

Le report des élections a été demandé par plusieurs formations politiques de l’opposition et également souhaité par des organismes internationaux qui posent comme préalable un retour à la paix dans les régions anglophones.

La question des recommandations du grand dialogue national tenu du 30 septembre au 04 octobre reviennent également en permanence. Notamment le statut spécial à accorder aux régions anglophones. Une des résolutions du dialogue national qui tire sa légitimité des dispositions de l’article 62 (2) de la Constitution du Cameroun selon lesquelles « la loi peut tenir compte des spécificités de certaines régions dans leur organisation et leur fonctionnement».

Cameroun : à Mvomeka’a, un projet de culture du cannabis part en fumée

A près de 10 km des plantations du président Paul Biya, des hectares de terre devaient servir à la culture du chanvre par une entreprise Hongkongaise. Le maire de Meyomessala accusé d’avoir reçu des centaines de millions Fcfa de dessous de table.

C’est une enquête conjointe de la South China Morning Post, de la NBC News et de la Organized Crime and Corruption Reporting Project qui révèle comment la Meyo AgriPark, un projet de culture de cannabis à Meyomessala, est parti en fumée.

Après des centaines de millions de bakchich dépensés pour faire avancer ce projet de culture de cannabis à Meyomessala (région du Sud), à 10 km de la résidence de campagne du président Paul Biya, celui-ci est désormais au point mort.

Le projet, porté par la Trade Park Corporation– une holding de Hong-Kong à travers sa filiale camerounaise Meyo AgriPark – visait la culture du cannabis sur des hectares de terre dans l’arrondissement de Meyomessala.

Les chiffres du projet étaient assez évocateurs : plus de 170 milliards Fcfa d’investissement, près de 15 000 emplois à créer en trois ans pour ce qui serait une « zone d’exportation de classe mondiale » de cannabis qui fournirait « l’environnement optimal » aux investisseurs étrangers désireux de capitaliser sur l’industrie « agro-pharmaceutique ».

La holding vantait ainsi avoir pu obtenir du gouvernement camerounais une autorisation spéciale grâce à une « licence exclusive et perpétuelle » pour cultiver du cannabis, du reste illégal au Cameroun.

Pour faire aboutir le projet, la Trade Park va mouiller nombre de barbes, dont celle de Christian Mebiame Mfou’ou, le maire de Meyomessala. Aux journalistes de l’enquête conjointe citée supra, le maire va affirmer que « malheureusement » sa ville n’avait reçu « rien » du projet. Chiche.

Ce que dément un investisseur venu de Guinée équatoriale. Ce dernier déclare avoir transféré 200 millions Fcfa sur le compte bancaire personnel du maire de Meyomessala, Mebiame Mfou’ou, pour acheter le terrain pour la Meyo AgriPark. L’enveloppe était destinée à arroser le conseil municipal de Meyomessala. Il affirme cependant n’avoir jamais reçu les titres de propriété.

Christian Mebiame Mfou’ou, le maire de Meyomessala.

Des documents révèlent, selon les journalistes qui ont mené l’enquête, que pour lever plus de 30 milliards Fcfa dont elle avait besoin, Charlotte Pawar (Pdg de Trade Park) a courtisé les investisseurs étrangers.

Dans un courriel aux associés en décembre 2016, elle a affirmé que le cabinet d’expertise comptable mondiale PriceWaterCorp avait « officieusement accepté » d’investir, sous réserve de ce que Park Trade Corporation pouvait lever plus de 16 milliards Fcfa tandis que la banque française Société Générale et  Ecobank avaient offert ensemble de « prolonger une ligne de crédit » de plus de 10 milliards Fcfa.

Un courriel de 2017 indique que Kaiafas a payé environ 40 millions Fcfa comme investissement initial dans le projet.

Parallèlement, les relevés bancaires de HSBC montrent qu’entre décembre 2015 et mars 2016, Trade Park a transféré un total près de 35 millions Fcfa en deux paiements distincts, à une société exploitée par Jacques Roger Dougueli, directeur général de Trade Park Cameroun.

Un mois après avoir reçu le deuxième paiement, Dougueli a expliqué dans un courriel à la dirigeante de Trade Park qu’il devait payer plus de 5 millions Fcfa à une entreprise privée pour obtenir une licence d’exploitation pour Meyo AgriPark.

Plus tard en 2016, le partenaire commercial de Charlotte Pawar, Frédéric Bard, lui a dit qu’il devait envoyer le maire et l’entreprise « 100k » pour les garder patients, ajoutant: « J’ai besoin de nourrir la bête … »

En septembre 2016, le maire de Meyomessala, Mebiame Mfou’ou, qui, selon les documents, représentait 10% des droits de licence du parc, a contacté Dougueli pour évaluer la gestion du projet par Trade Park Corporation.

« Je suis frustré de votre incapacité à honorer vos engagements », a-t-il écrit, se plaignant d’avoir dépensé du capital politique et faisant pression sur le « chef de l’État, la première dame, d’autres hauts fonctionnaires » et des membres de la communauté locale. « Je suis inquiet pour ma carrière politique et ma liberté », s’est-il plaint.

Il n’a pas répondu à la questionde savoir si lui ou le gouvernement local avait reçu de l’argent du projet. Pour autant, Adolphe Nkoumou, responsable des projets agricoles locaux, a déclaré aux journalistes qu’à sa connaissance, personne au conseil municipal n’avait rien reçu.

Et l’enquête de conclure qu’aujourd’hui, « Meyo AgriPark existe uniquement en tant que proposition farfelue dans de vieilles brochures et plans d’affaires ».

Cameroun-entreprises publiques: après la Ceneema, le chant du cygne pour les autres Dgs

Le président de la République a nommé Andrée Caroline Mebande Bate, en remplacement de M. Ela qui trône à la tête du Centre national d’études et d’expérimentation du machinisme agricole (Ceneema) depuis 45 ans.

Le décret a été rendu public le 06 décembre dernier. Ernest Ela Evina n’est plus directeur général du Centre national d’études et d’expérimentation du machinisme agricole (Ceneema). L’homme détenait le record de longévité à la tête d’une entreprise publique du Cameroun.

Dg de la structure depuis 45 ans, M. Ela était régulièrement cité dans la liste des Dg et président de conseil d’administration intouchables. Il a cédé son siège à Mebande Bate, née Ekotto Minkouna Andrée Caroline Mélanie, précédemment en service au ministère de l’Agriculture et du Développement rural (Minader). Abdou Namba est également nommé par décret présidentiel, comme président du Conseil d’administration du Ceneema.

Ernest Ela Evina était considéré par plus d’un comme un inamovible avec ses 45 ans passés à la tête du Ceneema, alors que la loi indique que le mandat des dirigeants d’établissements publics ne doit pas excéder neuf ans. La sortie de ce baron annonce-t-elle d’autres départs des caciques d’entreprises publiques au Cameroun? Départs qui se murmurent dans le sérail et en dehors depuis quelques temps surtout après les réformes législatives opérées au cours de cette année 2019. Notamment, les trois décrets du 19 juin 2019 précisant les modalités d’application des lois de 2017 sur le fonctionnement des entités publiques. Réformes réglementaires qui indiquent entre autres, de manière précise les rémunérations des dirigeants et des mandataires sociaux et le strict respect des mandatures.

Plusieurs autres structures ont les mêmes dirigeants depuis une vingtaine d’années. Entre autres, Adolphe Moudiki, Dg de la Société nationale des hydrocarbures (Snh) depuis 26 ans, Camille Mouthe à Bidias, Dg du Fonds national de l’emploi (Fne) depuis 28 ans, ou encore Yao Aissatou, Dg de la Société nationale d’investissement (Sni) depuis 16 ans.