Laurent Esso : « il y a un manque crucial de personnel pénitentiaire au Cameroun »

Selon le ministre de la Justice, garde des sceaux, l’administration pénitentiaire accuse un déficit de 2700 personnels. 

La question de la surpopulation carcérale était de nouveau au centre des débats à l’Assemblée nationale vendredi dernier. Face au manque criard des administrateurs des prisons, il est difficile, selon le ministre d’Etat, ministre de la Justice, garde des sceaux, Laurent Esso, d’encadrer des personnes qui pourraient être condamnées à une peine alternative.

Le Minjustice tire la sonnette d’alarme depuis concernant le manque de personnel pénitentiaire, alors que les agressions à leur encontre se multiplient dans les prisons Le constat a été dressé sur l’étendue du territoire ces dernières années. Mais, les lignes n’ont véritablement pas bougées dans le sens de désengorger ces maisons d’arrêt. L’honorable Saya Kaigama, après avoir fait le tour des prisons centrales,  relevait pour le regretter, que la grande majorité de la population carcérale est constituée des prévenus.

Selon Ecomatin, ce constat qui ne fait l’ombre d’aucun doute car il n’a rien de nouveau. Pour les désengorger, l’application de la peine alternative est soulignée à grand trait comme l’une des solutions. Conformément à l’article 26 du Code pénal, seules les infractions passibles d’une peine inférieure à deux ans, ou d’une peine d’amende peuvent faire l’objet d’une peine alternative.

En réalité, les peines alternatives ne concernent pas les sanctions prononcées par les juges pour les délits qui en raison des excuses atténuantes, ou des circonstances atténuantes ont donné lieu à une peine d’emprisonnement inférieure à deux ans.

« Il conviendrait de vérifier si les cas évoqués par l’honorable Kaigama concernent effectivement les délits éligibles aux peines alternatives, qui en réalité, ne concernent que 78 dans un Code pénal qui contient près de 260 infractions ». Et d’ajouter : « Les travaux relatifs à l’élaboration du texte particulier portant modalités d’application des peines alternatives sont en cours de finalisation ».

 

Cameroun: Un journaliste décède en prison

Il était détenu depuis le 10 mars dernier à la prison centrale de Kondengui à Yaoundé pour faux et usage de faux

Mort en détention provisoire
Le journaliste Germain S. Ngota Ngota plus connu sous le nom de Bibi Ngota est décédé à la prison centrale de Kondengui. Il y était en détention préventive, suite à une inculpation pour faux et usage de faux. Bibi Ngota est décédé ce matin (hier jeudi) à la prison de Kondengui (Yaoundé). Nous avons récupéré son corps et l’avons placé à la morgue, a déclaré Bruno Ntede, le frère cadet du défunt. Sa mort selon Hilaire Medjo de la Nouvelle Vision et François Fogno Fotso de Génération Libre est le fait de l’absence de soins durant son séjour carcéral. Avant d’être incarcéré, il souffrait d’hypertension artérielle et (de problèmes) d’hernie, confirme son père, Ngota Essian. Les autorités camerounaises ont logiquement fait part du décès à la famille, mais se sont refusées à tout commentaire. Bibi Ngota avait été enfermé en mars avec deux autres journalistes, Serge Sabouang (La Nation) et Robert Mintsa (Le Devoir), pour « faux et usage de faux ». Les autorités leur reprochant d’avoir imité la signature du secrétaire général de la présidence de la République sur des documents dont ils se servaient pour (le) faire chanter, selon des sources judiciaires.

La maltraitance mise en cause
Selon certains commentaires, le journaliste et ses coaccusés était enfermés dans la section de la prison appelée Kosovo, en raison des conditions difficiles qui la caractérise. Les nombreux journalistes et autres confrères dans la profession qui lui ont rendu visite déclarent qu’il se plaignait des malaises. Nous avions déjà fait part de notre inquiétude aux autorités camerounaises concernant l’état de santé de M. Ngota et de ses deux confrères. Nous leur demandons aujourd’hui de faire toute la lumière sur les circonstances de ce décès et de faire en sorte que les collègues du défunt, extrêmement fragiles physiquement et psychologiquement ne soient pas victimes à leur tour des mauvaises conditions de détention, a déclaré le responsable de l’antenne locale de Reporters Sans Frontières. Tom Rhodes du Comité pour la protection des journalistes (CPJ) tient les autorités camerounaises comme directement responsable du décès de M. Ngota à qui on a refusé un traitement médical approprié pendant sa détention. Le CPJ réclame une «enquête immédiate» et des soins médicaux pour les deux journalistes restés en prison.

La réaction des autorités attendue
Il est à ce jour difficile de déterminer si le séjour en prison de Bibi Ngota était justifié, mais de manière constante, on relève que fin 2009 et début 2010 ont été marqués par un nombre record de traduction de journalistes devant le juge pénal. Bibi Ngota, 38 ans, était le Directeur de publication du journal Cameroun Express. Nestor Ngah Etoga qui connaissait le disparu le décrit comme quelqu’un de très professionnel et connu pour ses nombreuses enquêtes sur la corruption dans le cadre de la gestion du pétrole au Cameroun. Il était selon d’autres témoignages un des vétérans du journalisme d’investigation au Cameroun, avec ses 15 années d’ancienneté. Il laisse une femme, Ngo’o Georgette et deux enfants. Il est le premier journaliste camerounais à mourir en raison de son travail d’investigation. La nouvelle va certainement jeter un froid dans les relations déjà tendues entre la presse et les autorités. La réaction du ministre Issa Tchiroma de la communication est attendue.

Sa mort crée un soulèvement de réaction dans la presse
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Cameroun: L’administration pénitentiaire recrute

Un concours a été ouvert pour le recrutement de 500 cadres de l’administration pénitentiaire

500 postes à pourvoir
Dans un arrêt signé vendredi dernier, le vice premier ministre en charge de la justice et garde des sceaux, Ahmadou Ali a lancé un appel à candidature pour le recrutement de 500 cadres en vue de renforcer les effectifs de l’administration pénitentiaire. Sont à pourvoir, 10 places d’administrateurs pénitentiaires, 30 places des régisseurs de prison, 50 places de chefs de gardiens de prison et 410 places de gardiens de prisons. Selon Metuge Akame, le sous-directeur de l’administration pénitentiaire en charge des ressources humaines, ce recrutement est la dernière vague d’une vaste opération qui a débuté en 2009 sur instructions du chef de l’Etat. L’objectif initial était de recruter jusqu’à 1500 travailleurs dans l’administration pénitentiaire. Un premier groupe de recrues est déjà opérationnel et un autre se trouve actuellement en centre de formation. Ce recrutement devrait permettre de résorber partiellement le manque de personnel dans l’administration pénitentiaire, a annoncé Metuge Akame qui rajoute qu’avec la vague de mise en retraite qui devrait intervenir entre 2010-2015, de nouveaux recrutements sont à envisager.

Conditions de participation
Selon l’article 2 de l’arrêté du vice premier ministre, le concours est ouvert à tous les jeunes camerounais de bonne moralité qui rempliront certaines conditions. Pour les administrateurs de prison, Etre âgé entre 18 ans au moins et 32 ans au plus au 1er janvier 2010. Etre titulaire d’une licence, ou tout autre diplôme équivalent, avoir au moins 1,65m pour les hommes et 1,55m pour les femmes. La même exigence de taille et requis pour tous les autres niveaux du concours.

Pour ceux qui veulent postuler aux postes de régisseurs de prisons, il faudrait être titulaire d’un Baccalauréat ou d’un GCE Advanced level, en plus des conditions de taille et d’âge. Pour les postes de gardien de prison en chef et de gardien de prison, l’âge maximal est fixé entre 18 et 28 ans au 1er janvier 2010. Il faudrait en plus être titulaire d’un BEPC ou d’un GCE ordinary Level, ou tout autre diplôme équivalent, pour les chefs officiers gardiens de prison et d’un CEPE ou tout autre diplôme équivalent, pour les gardiens de prison. Les dates d’examens sont fixées les 12, 13, 14, 15, 16, 21 et 22 juillet 2010 prochain, dans les différents centres régionaux d’examen. Pour les administrateurs pénitentiaires, le centre unique d’examen est basé à Yaoundé.

Après un gel de plusieurs années, sur injonction des bailleurs de fonds, la fonction publique camerounaise a repris le recrutement de jeunes depuis l’exercice budgétaire 2008. Ce chiffre ne comprend pas des recrutements qui seront effectués dans l’armée, la police et l’administration pénitentiaire. Avec la multiplication des évasions ou tentatives d’évasion, les observateurs avaient déjà indexé le manque de personnel. Dans l’administration pénitentiaire on manque de personnel, au point de désigner des détenus qui surveillent d’autres détenus. Dotés de pouvoirs réels, certains détiendraient des armes et les dérapages du début d’année à la prison de New Bell à Douala y trouveraient un début d’explication a déclaré un d’eux sous anonymat.

Prison centrale de Kondengui à Yaoundé
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