Chantier naval et industriel du Cameroun: le personnel en grève

Les manifestants qui exigent l’amélioration des conditions de travail et le paiement des arriérés de salaires n’entendent pas commencer la nouvelle année avec «des tonnes de promesses»

La grève des personnels qui paralyse le fonctionnement des activités du Chantier naval et industriel du Cameroun (CNIC) depuis deux jours a pris des proportions inquiétantes jeudi, avec la décision des employés de barricader les bureaux et ateliers.

Les manifestants qui exigent l’amélioration des conditions de travail et le paiement des arriérés de salaires « n’entendent pas commencer la nouvelle année avec des tonnes de promesses ».

Pour cela, ils « exigent que la direction générale puisse procéder à l’apurement de nos arriérés et règle définitivement le problème de l’accès à la sécurité sociale de tous les employés ».

Malgré l’arrivée des autorités pour un dialogue tripartite entre la direction, le personnel et les pouvoirs publics, la situation n’avait toujours pas évolué ce jeudi matin, la tension étant d’ailleurs plus perceptible puisque les grévistes « n’ont rien pour manger pendant que les autres vont fêter le nouvel an dans la bombance ».

« Nous ne partirons pas d’ici tant que la direction n’apportera pas des réponses idoines à nos préoccupations. Trop c’est trop, pendant que nous accumulons des arriérés, les dirigeants mènent un train de vie princier », ont clamé des manifestants.

Fleuron du tissu industriel du Cameroun au début des années 2000, le CNIC dont le chiffre annuel avoisinait 50 milliards de francs CFA connaît une profonde crise depuis ces six dernières années, le chiffre d’affaires ayant chuté pour se trouver autour de 12 milliards de francs CFA.

Conséquence, les entreprises pétrolières de l’Angola, du Congo, du Gabon, de la Guinée équatoriale et du Nigeria qui faisaient quasi exclusivement faire réparer leurs plates-formes au Cameroun, sans compter la réparation des navires pour la plupart des pays du Golfe de Guinée ont pour la plupart opté pour d’autres prestataires, enfonçant le CNIC dans une profonde crise.

Chantier naval et industriel du Cameroun.
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Hôpitaux publics: des personnels médico-sanitaires en grève

Ils réclament, depuis lundi, l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail

Mouvement d’humeur dans les hôpitaux de la capitale. Depuis lundi 01 juin 2015, c’est le service minimum dans les établissements sanitaires. Certains personnels médico-sanitaires et des entreprises du secteur de la santé sont en grève.

A l’entrée principale de l’Hôpital central de Yaoundé, une vingtaine de personnes en blouse blanche, sont postées avec des pancartes posées à même le sol. Les nombreux messages indiquent aux usagers que les manifestants réclament l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail. «Nous voulons le reversement de tous les contractuels à la Fonction publique», «Exploitation abusive du personnel de la santé» ou encore «Primes à tout le personnel soignant», etc.

Il s’agit au total de 16 revendications relatives notamment à «la distribution discriminatoire des primes et autres quotes-parts. Nous exigeons que les primes et autres avantages liés au travail soient distribués à tous ceux qui travaillent dans les hôpitaux publics. De même, nous réclamons la prise en charge des personnels et de leur famille nucléaire», soutient Sylvain Nga Onana, président du Syndicat national des personnels des établissements/Entreprises du secteur de la santé du Cameroun (Cap/Santé).

Il est aussi question que «nos salaires soient reversés à la Fonction publique afin d’avoir un salaire décent qui puisse nous permettre de nourrir nos familles. Nous réclamons un reclassement des personnels médico-sanitaires qui travaillent depuis 18 à 20 ans avec un salaire de 30 000 et 40 000 F. Nous ne voulons pas être exploités dans notre pays», avance Prospère Ekassi, infirmier contractuel et membre du Syndicat national des personnels médico-sanitaires du Cameroun (Synpems).

Au demeurant, le Pr. Pierre Joseph Fouda, directeur de l’Hôpital central de Yaoundé, a déclaré qu’ «un certain nombre de points ont été relevés et sont sur la table des négociations au ministère de la Santé publique. L’Hôpital central fait partie des institutions conviées à cette négociation. La tutelle est consciente et a toujours pris à bras le corps le problème». Il a également indiqué qu’une réunion y relative a lieu ce mardi avec les syndicats et les responsables du ministère de la Santé publique ainsi que d’autres ministères qui sont impliqués dans la gestion des différents points.


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