Le président et le vice-président du Conseil national de la communication ont été installés jeudi, 10 décembre 2015, par le Premier ministre camerounais, Philemon Yang
Jeudi, 10 décembre 2015, après la 13e session du Conseil national du Tourisme consacrée à la politique gouvernementale en matière de formation professionnelle dans les métiers du tourisme, de l’hôtellerie et des loisirs, le chef du Gouvernement a enchainé avec la cérémonie d’installation des nouveaux responsables du Conseil national de la communication (CNC) nommés par décret du chef de l’Etat le 27 novembre 2015.
Peter Essoka et Janvier René Mvoto Obounou ont ainsi été installés aux fonctions respectives de président et de vice-président du CNC, organe de régulation et de consultation créé par la loi 90/052 du 19 décembre 1990 relative à la liberté de communication sociale au Cameroun, et réorganisé en janvier 2012.
Après avoir rendu un hommage appuyé au défunt président de l’organe, Monseigneur Befe Ateba en mémoire duquel une minute de silence a été observée, le chef du Gouvernement a salué l’ uvre du nouveau président qui a assumé « avec efficacité, l’intérim » de la présidence du Conseil depuis la disparition du prélat le 4 juin 2014.
Il a ensuite rappelé brièvement les missions et le rôle du Conseil avant d’assurer le nouvel exécutif du soutien des pouvoirs publics « qui suivent avec intérêt les efforts déployés par l’institution pour faire respecter la déontologie de la communication sociale au Cameroun », un secteur consacré par la liberté de la presse que le chef du Gouvernement ne souhaite pas voir transformer en licence.
Installation de Peter Essoka et Janvier René Mvoto Obounou par le PM, jeudi 10 décembre 2015. Droits réservés)/n
L’ancien journaliste de la Cameroon radio television a été nommé à la tête du Conseil national de la communication par décret présidentiel vendredi, 27 novembre 2015
Vendredi, 27 novembre 2015, le président de la République du Cameroun, Paul Biya, a signé deux décrets nommant de nouveaux responsables à la tête du Conseil National de la Communication (CNC). Dans le premier, Peter Essoka hérite du poste de président et dans le second, Joseph René Mvoto Obounou est nommé vice-président.
Depuis environ 17 mois, le vétéran du journalisme au Cameroun, ancien de la CRTV, assurait l’intérim après le décès de Monseigneur Befe Ateba qui a présidé aux destinées de cette institution pendant trois ans avant d’être emporté par la maladie.
Peter Essoka, celui qu’une bonne frange de la population camerounaise, appelle « le président des anglophones » pour ses reprises – en fond sonore sur les ondes de la Crtv en langue de Shakespeare- des discours du chef de l’Etat, Paul Biya, a également commis, entre autres, trois ouvrages : « Journey to my Emmaus », « Lamentation for a beloved country » et « Stand up ! Be Strong ! Don’t quit ! »
Ces trois livres, accompagnés chacun d’un CD, sont une compilation des sujets de réflexions distillés sur la Crtv, à l’émission Morning Safari diffusée de lundi à vendredi à 6h20mn. C’est véritablement en 1994 que Peter Essoka, se jette dans la constitution chaque matin de ces sujets de réflexion sur les tares de notre société.
Pour succéder à Peter Essoka au poste de vice-président, Joseph René Mvoto Obounou, journaliste principal hors échelle. Ce dernier, retraité depuis environ six ans, a longtemps servi au ministère de la Communication.
La suspension de diffusion de la chaine à capitaux privés, héraut du «panafricanisme», a conduit les responsables du régulateur des médias et le porte-parole du gouvernement à se justifier
Les bureaux de Justin Blaise Tagouh, le promoteur d’Afrique Media, situés au quartier Akwa, à Douala, ont finalement été scellés hier, mercredi 12 août, par le Préfet du département du Wouri, Naséri Paul Bea, et les forces de l’ordre. Ces bureaux, ainsi que les locaux de la chaine sis au quartier Ndogbong, toujours dans la capitale économique, ont finalement cédé à la force publique, après la résistance opposée par certains téléspectateurs de la chaine lundi.
Afrique Media est sous le coup d’une suspension de diffusion d’un mois, décidée par le régulateur des médias camerounais le 04 juin 2015. Le Conseil national de la Communication (CNC) motivait sa sanction par des faits d’«accusations non justifiées, de nature à porter atteinte à l’image et à l’honneur de personnalités, d’institutions et de pays étrangers». Dans le même sillage, deux présentateurs de la chaine écopaient d’une suspension de six mois de l’exercice de la profession de journaliste. Ces mesures avaient été accueillis comme un «non-événement» par la direction de la chaine de télévision privée, décidant de passer-outre les décisions du régulateur des médias camerounais. Afrique Media accusait des forces « exogènes » au Cameroun de faire pression pour « faire taire » la chaîne de télévision, citant notamment le nom de la France.
Pour rappel, Canal+, l’opérateur français spécialisé dans la distribution de la télévision payante par satellite, a supprimé la chaine sur ses bouquets depuis juillet 2014. Les responsables d’Afrique Media avaient dénoncé l’acte à cette époque, estimant qu’il avait été pris sous prétexte qu’elle «menaçait les intérêts de la France».
La chaine de télévision a régulièrement prétendu ces derniers mois que Paris et les Etats-Unis fournissaient de l’armement et des renseignements au groupe terroriste Boko Haram.
Interrogé hier sur la radio publique nationale, le vice-président du CNC, Peter Essoka, a estimé que Afrique Media avait voulu défier le gouvernement et les institutions de la République du Cameroun en refusant d’appliquer les décisions du régulateur des médias. Peter Essoka a par ailleurs expliqué que Afrique Media doit pouvoir «convaincre» pour susciter l’adhésion à son «panafricanisme» sans avoir à insulter autrui. Tout en indiquant que sa vie était «menacée» à cause des informations le concernant diffusées sur les antennes de cette chaine de télévision – informations sur ses lieux de séjour à Douala – le vice-président du CNC a affirmé qu’il continuera à faire son travail.
Immixtion dans la gestion des affaires étrangères
Dans une déclaration publiée le 12 août 2015 à Douala, le Syndicat national des journalistes du Cameroun (SNJC), par la voix de son président par intérim, Denis Nkwebo, a qualifié la décision du CNC concernant Afrique Media de «dérive autoritaire et dictatoriale». Le SNJC pense que le CNC avance «masqué, au service et aux ordres de groupes inconnus, mais incrustés dans un système de règlement de comptes».
«J’interpelle le directeur de publication d’Afrique Media pour lui demander de se plier aux exigences des lois et règlements en vigueur (.) Se mettre en travers des lois, des règlements en vigueur dans notre nation ne peut que le desservir», a pour sa part suggéré le ministre camerounais de la Communication, Issa Tchiroma Bakary, sur la CRTV-Poste National le 12 août.
«Afrique Media, par ses émissions, a tendance à se substituer aux institutions telles que les tribunaux, ou la justice. Non, ce n’est pas la vocation d’une télévision, ce n’est pas la vocation d’une radio. Le respect scrupuleux des nations étrangères, la non-immixtion dans la gestion des affaires étrangères: cette règle doit rester imperturbable. Le gouvernement ne peut pas accepter que Afrique media soit cette télévision à partir de laquelle on peut invectiver, interpeller, insulter les dirigeants d’une autre nation. C’est inacceptable et il faut que ça cesse!», a averti celui qui assume par ailleurs le statut de porte-parole du gouvernement.
Les avocats constitués par Afrique Media ont indiqué à nos confrères du quotidien privé Le Jour qu’ils vont, dans l’urgence, saisir le juge de référé pour contester l’acte du CNC et tenter d’obtenir une levée des scellés apposés sur les locaux de la chaine à Douala et à Yaoundé.
Par Denis Nkwebo, Président par intérim du Syndicat national des journalistes du Cameroun (SNJC)
Déclaration du SNJC dans le cadre d’une conférence de presse tenue à Douala, le 11 juin 2015.
Le 03 mai 2015, dans une déclaration publique à l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, le Syndicat national des journalistes du Cameroun (Snjc), avait officiellement récusé le Conseil national de la Communication (Cnc). Le Snjc avait par ailleurs demandé au président de la République, Paul Biya, de révoquer l’ensemble des membres du Cnc. La principale motivation de notre demande alors était que le Cnc est devenu un instrument de règlement de comptes.
Le 4 juin 2015, le Cnc a annoncé des sanctions contre certains médias, et contre des journalistes. Les mesures en question portent: suspension temporaire du Directeur de Publication de Climat Social et de son organe de presse; suspension temporaire de la chaîne de télévision Afrique Média et des nommés Magne Tadda Julianna et Mohamed Bachir Ladan; suspension temporaire de l`organe de presse écrite dénommé Le renard et de son Directeur de publication; suspension temporaire du programme de télévision «Town Cryer»; suspension temporaire du journal «Vanguard»; suspension temporaire du journal «Cameroon Herald». Les membres du Cnc ne se sont pas entendus sur les sanctions à infliger aux quotidiens Le Messager, Mutations et Emergence. Nous dirions que les membres du Cnc avancent masqués.
Le 18 mai 2015, le ministre camerounais de la communication Issa Tchiroma Bakary a rendu publique, et unilatéralement, la liste des membres de la commission nationale de délivrance de la carte de presse. Monsieur Tchiroma a par ailleurs proposé le nom du directeur de publication d’un quotidien privé, au poste de président de la Commission de la carte de presse.
Les décisions du Cnc, ainsi que la décision du Mincom montrent à suffisance, une volonté de provoquer notre mouvement syndical, et de nous pousser à la radicalisation inévitable.
Sur les sanctions du CNC
Le décret présidentiel n° 2012/038 du 23 janvier 2012 portant réorganisation du Conseil national de la communication, stipule en son article 15, alinéa 3 que lorsque l’empêchement du président du Cnc excède un délai de six mois, le président de la République procède au remplacement du président du Conseil, à la diligence du premier ministre. Or, le président du Cnc, Mgr Befe Ateba est décédé le 4 juin 2014. Donc, depuis le 4 décembre 2014, l’intérim assuré par M. Essoka Peter est forclos. Par conséquent, toutes les décisions pris depuis cette date, sous la présidence de M. Essoka sont nulles et de nul effet.
Sur la commission de la carte de presse
Le ministre de la Communication, agissant de façon unilatérale, a nommé ses amis et un mort, en attendant la cooptation d’un autre ami à la présidence de cette instance. Le Snjc ne reconnaîtra aucune autorité et aucune compétence à une commission inféodée à un seul individu. Notre syndicat ne reconnaître telle autorité qu’à une commission paritaire, composée des représentants désignés par les travailleurs de la presse, ceux des éditeurs, sous la supervision de l’Etat.
Aujourd’hui, 11 juin 2015, face aux sanctions du Cnc, et vue la démarche unilatérale du Ministre de la Communication:
Le Snjc récuse le Conseil national de la Communication, dont le fonctionnement est rendu impossible et illégale ; la vacance de la présidence ayant dépassé le délai de six mois.
Le Snjc déclare nulles et de nul effet toutes les décisions prises par le Cnc à compter du 4 décembre 2014, date de la forclusion de l’intérim assuré par M. Essoka Peter.
Le Snjc conseille vivement à M. Essoka Peter, de ne plus usurper le titre de président du Cnc, sous peine de poursuite judiciaire pour usurpation de titre.
Le Snjc engage la responsabilité des membres du Cnc, pris individuellement, pour prise d’intérêt, complicité de musellement de la presse et incitation à la révolte.
Le Snjc demande à la Fédération des éditeurs de la presse, de condamner ouvertement, puis de récuser le Cnc actuel dont le mandat du président par intérim est forclos.
Le Snjc demande à tous ses membres de récuser la commission de la carte de presse, jusqu’à ce que la parité de sa composition soit acceptée par le gouvernement.
Le Snjc demande à tous ses membres d’observer avec la plus stricte rigueur, les règles éthiques et déontologiques du journalisme.
Le Snjc invite tous les journalistes et tous les travailleurs de la presse, à se tenir prêts, pour les mots d’ordre qui vont suivre, dès le 03 juillet 2015.
Unis, nous vaincrons.
Douala, le 11 juin 2015
Le président par intérim du SNJC, Denis Nkwebo (en chemise blanche sur la photo), a organisé une conférence de presse jeudi, 11 juin 2015, à DoualaEdouard Atangana)/n
Par Peter Essoka, Vice-président du Conseil national de la communication du Cameroun
Le Vice-président du Conseil National de la Communication porte à la connaissance de l’opinion publique et des professionnels des médias, que la situation de crise sécuritaire que connaît actuellement notre pays du fait des attaques asymétriques de groupes étrangers par les Régions de l’Extrême-Nord et de l’Est nécessite que les médias, dans leur triple fonction d’information, de formation et de reliance sociale, se fédèrent autour des valeurs républicaines incontestables que sont notamment l’unité, la solidarité nationales et la protection de l’intégrité territoriale.
Il s’agit, sans préjudice du sacro-saint principe de la liberté de presse, d’un devoir patriotique au même titre que celui qui justifie le sacrifice de la vie de certains de nos compatriotes au nom de la patrie.
En considération de ce qui précède, le Vice-président du CNC attire l’attention des professionnels des médias sur la récurrence de certains titres de journaux qui, en s’appuyant sur des allégations issues de certains médias étrangers ou en accusant des citoyens au sujet de faits graves, publient, le plus souvent sans vérification, des informations manifestement douteuses, calomnieuses, offensantes ou insinuantes, qui sont de nature à porter atteinte au bon fonctionnement des institutions républicaines.
Il est embarrassant de constater que certains de nos organes de presse nationaux n’ont pas encore trouvé leurs repères et semblent ainsi dépendre des sources d’informations illusoires, ce qui démontre leur manque de professionnalisme. Le Vice-président du Conseil National de la Communication conseille et alerte ainsi les professionnels des médias sur le rôle qu’ils ont à jouer sur la stabilité de notre pays.
En rappelant les dispositions pertinentes du décret du 24 septembre 1992 rendant exécutoire le Code de déontologie du journaliste qui précisent notamment qu’«il est interdit au journaliste de diffuser toute information de source étrangère qui porte atteinte à l’intérêt national», le Vice-président du CNC appelle l’ensemble des promoteurs et des professionnels des médias publics et privés à faire preuve de responsabilité dans la collecte et le traitement de l’information, particulièrement par ces temps de crise sécuritaire où les médias, dans une approche professionnelle combinant la liberté au devoir patriotique, doivent veiller à la protection des valeurs républicaines qui s’imposent en définitive à l’ensemble des citoyens camerounais.
Le Conseil national de la communication (CNC) du Cameroun, à travers son vice-président, est attrait en justice par le groupe l’Anecdote
Le Conseil national de la communication (CNC) du Cameroun, à travers son vice-président Peter Essoka, vient d’être cité à comparaître le 18 décembre prochain devant le tribunal de première instance de Yaoundé, par le groupe de presse à capitaux privés l’Anecdote qui l’accuse d’« atteinte aux droits privés », de « violation de la réglementation en vigueur », d' »abus de fonctions par excès de zèle et ignorance du droit ».
Dans sa requête, le président de cette structure qui compte un tri-hebdomadaire (l’Anecdote), une radio (Satellite FM) et une chaîne de télévision (Vision 4), Jean Pierre Amougou Belinga, accuse Essoka d’avoir « outrepassé ses pouvoirs » en suspendant, récemment, quatre de ses journalistes respectivement à 6, 3 et 1 mois d’exercice de la profession.
Le CNC est ainsi accusé de « diffamation », d' »extravagance », de « ferme intention de nuire » et de n’avoir pas respecté « le principe de gradation des sanctions qui commencent par l’avertissement ».
« J’entends aller jusqu’au bout de cette affaire, afin que plus jamais le CNC ne se comporte pas comme une structure liberticide, un objet aux mains de personnes souhaitant régler des comptes à d’autres », a expliqué à APA Jean Pierre Amougou Belinga, qui ajoute qu’il exigera « le maximum en terme de réparation du préjudice ainsi subi ».
En écho, la Fédération des éditeurs de presse (Fedipresse) du pays, à l’issue d’une réunion d’urgence tenue jeudi, s’est « indigné du caractère grossier et aveugle des peines infligées aux journalistes, qui portent une atteinte grave à la liberté de presse et à la survie des entreprises de presse », tout en partageant l’exigence d’une régulation intelligente des médias.
En suspendant quatre journalistes de la chaîne de télévision Vision 4, estime cette association, le CNC ne vise pas moins que la fermeture de ce média faute de journalistes pour animer son antenne.
« Par leur gravité, les sanctions du CNC ignorent toute démarche pédagogique et consacrent le rôle répressif de cet organe: pour des fautes ne présentant pas une intention évidente de nuire, le CNC a frappé à la limite de la peine maximale, l’exclusion définitive. »
La Fedipresse déplore en outre le flou persistant qui continue à entourer les procédures d’audition et de prise de sanction de l’organe de régulation et d’autorégulation, d’essence gouvernementale, dont les sanctions marquent un autre recul de la liberté de presse au Cameroun et constituent une atteinte à l’image d’Etat de droit que le pays veut promouvoir dans le monde.
Il est enfin apparu, à ses yeux, que « le CNC viole allègrement le cadre de concertation conjointement instauré avec les éditeurs de presse pour connaître de toutes les questions relatives à la presse écrite ».
Contacté au téléphone par APA, le chargé de la communication de l’accusé, Alain Denis Mbezele, a dit l’assurance et la sérénité qui règnent au sein d’un organe qui, « pendant que certains l’inondent de critiques, reçoit les félicitations et encouragements d’une bonne frange des professionnels des médias ».
Le Vice-président du CNC, Peter Essokaicameroon.com)/n
Le régulateur des médias a sanctionné deux présentateurs pour des opinions tenues par des invités dans des émissions de débat
Ce sont des sanctions qui suscitent déjà la polémique. Le Conseil national de la Communication (CNC) a rendu public, vendredi dernier, six décisions datées du 27 novembre, qui portent sur un avertissement et cinq suspensions. Lesdites sanctions ont été prises au cours de la huitième session ordinaire du CNC, tenue le 18 novembre dernier à Yaoundé. La chaine de télévision privée Vision 4 à elle seule voit quatre de ses journalistes suspendus pour des durées d’un mois à six mois de l’exercice de la profession de journaliste.
Dans le détail, Parfait Ayissi Etoa, présentateur de l’émission «Arrêt majeur» sur la chaine Vision 4 a écopé d’une suspension de trois mois pour avoir reçu un invité le 17 septembre 2014 en la personne de Sébastien Ebala, lequel invité a affirmé au cours d’un propos: «le Directeur du Cabinet Civil (Martin Belinga Eboutou, ndlr) est un mafiosi». Convoqué au CNC le journaliste a attribué l’exclusivité des propos à l’invité, ce que le régulateur des médias n’a pas compris de cette oreille. Le CNC a soulevé la question de la «responsabilité» du journaliste et souligné le fait que l’émission diffusée en direct et interactive était caractérisée par «un défaut de recadrage professionnel, qui permet que la liberté des opinions se confonde avec des atteintes de tous genres à la dignité des personnes et au mépris des institutions publiques».
Sanction similaire, celle infligée à Ernest Obama, journaliste dans la même chaine et présentateur de l’émission «décryptages». Il est reproché à ce journaliste d’avoir reçu, le 05 septembre 2014, le nommé Hadja Haoua, qui a déclaré entre autres: «je n’ai pas peur de dire que nos frères du Grand Nord ne veulent plus du président Paul Biya>>; [i «Monsieur Jean Kuete est venu mettre le commerce au Comité Central [du RDPC]. Il l’a transformé en marchés publics»] ; «Yao Aïssatou est l’actrice des attaques de Boko Haram». Le CNC a jugé les propos de «déclarations non fondées», invoqué la «responsabilité» du journaliste et sanctionné le présentateur par une suspension de six mois de l’activité de journaliste.
Deux autres journalistes de la chaïne Vision 4 ont écopé d’une suspension d’un mois de l’exercice de la profession pour avoir montré des images qui «portent atteinte à la dignité des personnes, à la décence et aux bonnes m urs». Roméo Mbida, présentateur de l’émission «90 minutes avec vous», a été sanctionné pour avoir montré, le 17 août 2014, des images d’un «homme mort, victime d’un accident de la circulation, recouvert de sang, présentant des membres cassés et de la chair visible à certaines parties de son corps» et également «l’image du corps d’un présumé voleur brulé, les membres repliés». Sa cons ur, Inès Belinga, présentatrice du journal de 12 h, a été suspendue pour des images diffusées le 20 août 2014 par Vision 4 et représentant les «restes éparpillés d’une femme victime d’un accident mortel de la circulation». Les décisions concernant les quatre journalistes ont toutes été formulées avec le même grief : «fautes constitutives d’atteinte à l’éthique et à la déontologie professionnelles en matière de communication sociale».
Ethique et déontologie à tout vent
Le CNC a sanctionné au même degré que les journalistes de Vision 4 qui ont écopé d’une suspension de six mois, le directeur de la publication «La Nouvelle», Jacques Blaise Mvié pour «fautes constitutives d’atteinte à l’éthique et à la déontologie professionnelles en matière de communication sociale». A la différence des deux présentateurs de Vision 4, le DP de la nouvelle a été sanctionné pour des articles rédigés par son journal. A la Une du numéro 286 du 25 août 2014, la Nouvelle affiche: «Gestion de la CNPS. Le cas Hortense Assim Abisone, La très très proche collaboratrice du Directeur général de la CNPS est le désormais Directeur des Finances et du Patrimoine grâce à une longue histoire jonchée d’histoires de dessous de jupes». Les propos ont été qualifiés par les membres du CNC d’ «informations diffamatoires, calomnieuses, injurieuses, offensantes ou insinuantes».
Celle qui s’en est sortie sans suspension dans ces décisions du 27 novembre, c’est la chaine de télévision Equinoxe TV. Le régulateur des médias a servi un avertissement à la chaine pour «diffusion d’images choquantes constitutives d’atteintes à l’éthique et à la déontologie professionnelles en matière de communication sociale». Il est reproché à Eric Kouamo, présentateur de l’émission «Regard Social», d’avoir diffusé, le 28 août 2014, «des images d’un morceau d’intestin pendouillant du ventre d’un garçon atteint d’une malformation congénitale». Force est de reconnaitre que cette émission, comme une autre dans le même genre, «Urgences», diffusée sur la chaine de télévision privée Canal 2 international, a pour objectif de frapper les téléspectateurs par l’image afin de susciter leur compassion et leur éventuelle assistance. C’est d’ailleurs l’explication qu’a apportée le directeur général d’Equinoxe TV, Séverin Tchounkeu, qui a expliqué au CNC que la malformation congénitale du jeune homme a été soignée «suite à un mouvement de solidarité suscité après la diffusion des images en cause». Le régulateur des médias a campé sa position sur le souci du «respect de la protection de la dignité des personnes, notamment de l’enfance et de la jeunesse dans les médias».
Dans une conférence de presse tenue vendredi dernier, le président-directeur général du groupe l’Anecdote, auquel appartient Vision 4, Amougou Belinga, a indiqué qu’il porterait plainte dès ce lundi, 1er décembre, contre le CNC auprès du juge administratif. Amougou Belinga a qualifié de «scandaleuses» les décisions du CNC contre les journalistes de son groupe tout en s’étonnant des différentes sanctions et des faits reprochés à ses journalistes. Il a par ailleurs mentionné qu’il compte porter plainte contre le vice-président du CNC (actuel président par Intérim, ndlr) Peter Essoka, pour «abus de fonction et diffamation», précision apportée par le quotidien privé Le Jour ce lundi.