Approvisionnement en eau: l’UE finance la construction de 50 forages au Cameroun

Le Programme intercommunal pour la gestion durable de l’eau et de l’assainissement, à implémenter à Dschang, Fongo-Tongo, Nkong-Zem, Kye-Ossi et Douala 5ème, a été officiellement lancé le 23 février 2017 à Dschang.

Sous l’impulsion d’un financement octroyé par l’Union européenne, les communes de Dschang, Nkong-Zem, Fongo-Tongo, Douala 5ème et Kye-Ossi ont trois années pour améliorer l’accès à  l’eau potable sur leurs territoires respectifs. Le coût global du projet est de 310 millions Francs CFA. L’UE met à disposition 80 % de cette enveloppe. Les municipalités se chargeront d’apporter le reste. Les réalisations concrètes vont se faire  dans le cadre du Programme Intercommunal pour la Gestion durable de l’Eau et de l’Assainissement (Pigeda). Il a été lancé le 23 février 2017 à l’occasion d’une cérémonie présidée à l’esplanade du Musée des civilisations de Dschang par le représentant du ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Simon Emile Mooh.

Ce projet intercommunal vise 06 résultats principaux : la construction de 50 points d’eau et 30 latrines écologiques répartis de façon équitable entre les communes concernées ; la sensibilisation de 100 écoles aux règles d’hygiène et d’assainissement ; la conception d’un document actualisé de stratrégie de l’eau et de l’assainissement dans chacune de ces municipalités ; la formation des acteurs desdites structures en matière de gestion intégrée des ressources en eau. L’objectif global est de contribuer à l’accès durable à l’eau et à l’assainissement dans toutes les 05 communes. Au total, ce sont 961 608 personnes, dont 834 689 en zone rurale et 245 000 élèves qui vont bénéficier des bienfaits de ce programme.

Le Pigeda  a été obtenu grâce aux cautions institutionnelles des municipalités italienne de Vasanelo et française de Nantes Métropole, deux partenaires traditionnels de la commune de Dschang en matière de gestion d’eau et d’assainissement. La collectivité décentralisée de Dschang, principal demandeur des financements auprès de l’Union européenne, s’est entourée de deux co-demandeurs : l’Alliance pour la Maîtrise des Eaux (AME) et le Projet intégré pour la promotion de l’auto-développement (Pipad), une organisation non gouvernementale camerounaise dirigée par le Dr Martin Sobze Sanu. Prenant la parole au cours de la cérémonie, ce dernier a indiqué qu’il s’agit d’un «partenariat gagnant-gagnant nord-sud et sud-sud».

Partenaires techniques

Le Pigeda  va s’exécuter avec l’appui technique du Groupe européen de Biotechnique du Park scientifique de l’Université de Rome Tor Vergata (Eurobiopark). Le Dr Marco Simoni a pris la parole au nom de cette structure. Il a indiqué que «l’Union européenne demande de la transparence dans la gestion des fonds. Par exemple, il faut un compte-rendu de chaque étape. Il y a, en outre, l’impératif du respect des délais. C’est cela qui peut ouvrir la porte à d’autres projets», a-t-il souligné. Quant au représentant du ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Simon Emile Mooh, a remercié, au nom du gouvernement camerounais, tous les partenaires qui ont contribué à l’avènement de ce projet salutaire pour les populations. Il a surtout indiqué que « les fonds mis à la disposition  de ce projet sont des fonds publics. Il faut donc les gérer selon les règles de l’art ».

En matière de gouvernance de l’eau, la commune de Dschang a une avance sur les autres municipalités enrôlées dans ce programme. Située dans un espace habité par 220 000 habitants et en proie à une incapacité de Camwater d’assurer l’approvisionnement en eau potable, elle a créé en son sein l’Agence municipale de l’Eau et de l’Energie (Amee). La mise en place de cette structure a été financée par des fonds alloués par des bailleurs de fonds, dans le cadre des projets intercommunaux impliquant les municipalités d’autres pays. Cette structure opérationnelle a déjà construit une dizaine de réseaux d’approvisionnement en eau potable et une mini-centrale hydro-électrique. Elle a en projet de réaliser deux autres mini-centrales de ce type grâce à des financements octroyés par l’Agence française de Développement (AFD), à travers son partenaire qu’est Nantes Métropole.  L’Amee est donc à structure à dupliquer dans les autres communes. Dschang jouera donc un rôle de coach dans ce programme.