Portrait: Daniel MBaka, le roi du «Pinguiss»

«Le Pinguiss est le mouvement de l’heure adopté par tout le monde. Ou on est avec, ou on ne vit pas»

Difficile à l’heure actuelle de mettre la main sur le désormais célèbre jeune artiste. Très convoité par ses fans, il est aussi très sollicité par les médias. De son vrai nom Daniel Anatole Mbaka Wassi, «Pinguiss» comme l’appellent ses fans est né le 7 juillet 1985 dans le département du Nkam, région du Littoral. Je suis 100% yabassien de père et de mère vous dira-t-il fièrement. Originaire du canton Badjob-Ndog Penda-Nkokom dans l’arrondissement de Yabassi, il est d’abord peintre décorateur de formation avant de se retrouver dans la musique. Il passe son enfance entre Yabassi, Douala, Dibombari, Loum et Sangmélima. Parlant de ses premiers pas dans la musique, il vous dira: De façon professionnelle, je débute en 2003 mais avant cela, pendant mon cursus scolaire, le germe musical vivait en moi.

J’ai commencé par des interprétations et des concerts scolaires alors que j’étais encore élève en classe de 3e. Dans tous les lycées où je suis passé, je prenais le micro pour entrer dans la peau des artistes comme Samy Diko, Kotto Bass, Eboa Lotin et Don Williams. En 2005, je sors la première maquette de Pinguiss. En 2007 et 2008, je la travaille à nouveau, parce que non satisfait du produit. En novembre 2009, je sors le single et en décembre 2010, c’est tout l’album qui est sur le marché après un an passé à Douala aux Masters class d’Alhadji Touré. Le moins que l’on puisse dire c’est qu’il a fait parler son génie artistique pour faire exister un rythme et une danse particulièrement spectaculaire qui n’arrête pas de séduire et d’émerveiller. A la question de savoir s’il s’attendait à un tel succès, il déclare, je m’attendais au succès mais c’est la vitesse avec laquelle la mayonnaise est montée qui m’a surpris. Et je tiens particulièrement à remercier le Dieu Tout Puissant car, sans lui, je n’y serais jamais arrivé.

Véritable phénomène musicale
En réalité, tous ou presque sont tombés sous le charme du phénomène « Pinguiss », titre phare de l’album éponyme de l’artiste Daniel Baka’a. La chanson tourne en boucle dans les lieux d’ambiance. En un mot comme en mille, le rythme fait fureur au grand bonheur «des clubbers» et autres noceurs des métropoles d’Afrique et d’ailleurs. Les jeunes s’en donnent à c ur joie, même dans la rue. On le danse comme du Ndombolo, du Bikutsi, du Makossa, comme du, mais ce n’est pas du Coupé-décalé, comme le dit l’artiste dans la chanson. C’est peut-être cette liberté qui fait son succès. Ici, pas de code, seul le rythme compte. «Chacun danse comme il peut, Pinguiss comme il veut». Seule consigne, une bonne santé physique. Vous qui dansez le Pinguiss, attention à vos hanches, avertit l’artiste qui s’était cassé le pied à cause de cette danse. Le Pinguiss (Pi comme Pied ; N comme «nguina ou nguigna» qui signifie la force ; Guiss comme swinguer, bref l’esthétique que chacun peut ajouter à son pas de danse. Et le tout donne Pinguiss) est un mouvement, une façon de penser, un mode de vie, voire une philosophie qui se décline en quatre points: Les vêtements, le comportement, le rythme et la danse. Le «Pinguiss vestimentaire» renvoie à l’habillement tout en blanc avec quelques designs noirs. Vous devez avoir remarqué que sur la scène, ce sont les seules couleurs que j’arbore. Le «Pinguiss comportement» appelle les jeunes au respect des aînés, des traditions africaines, à l’humilité, à l’amour de son prochain. Le «Pinguiss rythme» est un métissage de plusieurs rythmes des dix régions du Cameroun. Chacun peut danser à son rythme, sans avoir l’impression de mal s’y prendre. Et enfin le «Pinguiss danse» symbolise la danse du pied, la force et la manière de swinguer. Vous voyez que le Pinguiss ne se limite pas qu’à la danse. D’ailleurs tout est entrain d’être peaufiné avec mon manager pour développer le mouvement dans son ensemble, déclare-t-il.

Un Album riche très rythmé
En dehors du titre phare «Pinguiss», l’album éponyme compte six autres titres traitant de la prostitution, de la délinquance juvénile, du non respect des traditions, etc. mais sont peu connus. «Djam», qui est un mélange de plusieurs rythmes est celui qui se rapproche le plus de Pinguiss. On y retrouve un mélange de rythmes, comme du Bolobo, du Makossa, du Bikutsi, du Bendskin, du Makouné, du Sèkèle, du Nkamba, du Mbèlè, du Nzangalong, du Mangambeu, etc. C’est le titre que les gens de chez moi adorent. Dans les milieux Nkamois c’est la chanson la plus prisée parce qu’elle met en relief plusieurs des problèmes qui minent le développement de ce département qui pourtant jouit d’un riche potentiel tant humain que naturel, déclare Daniel Baka’a. «Mama Ami» et «Landa» des titres de Makossa pur et très endiablé, où l’artiste rend hommage aux mamans et parle des turpitudes de l’amour. Au milieu de ces chansons rythmées, «Hommage à Noé» et «Echec en amour», sont des îlots de douceur et de tranquillité.

A ses heures perdues, l’artiste Daniel Baka’a aime regarder la Télévision et peindre. Je fais de la peinture décorative de bâtiment. C’est ma deuxième profession, actuellement en stand-by. J’ai sollicité une bourse pour aller poursuivre des études dans ce domaine en Belgique, mais je n’arrêterais pas pour autant la musique. J’envisage le jumelage de mes deux passions et métiers. Récemment en tournée dans le septentrion avec Roméo Dika, il lui a été posé la question de savoir pourquoi Pinguiss n’arrivait pas à faire du live ? A cette question, il répondra: [i Ce n’est pas Pinguiss qui ne peut pas faire le live, mais plutôt, ce sont les musiciens qui n’arrivent pas à jouer pinguiss. Je suis très sollicité et les musiciens ne trouvent pas toujours du temps pour bien apprendre à jouer pinguiss». Pinguiss ambitionne d’ailleurs effectuer une tournée nationale avant la rentrée scolaire prochaine en vue de communier avec tous ses fans. Je les invite par ailleurs à participer massivement au Pinguiss Moov’ qui sera bientôt lancé au Cameroun. Côté sentimental, Pinguiss vit en couple, mais n’est pas encore marié. Le message qu’il a pour tous ses fans, c’est de croire en ce qu’ils font. Car dit-il, la vie n’est rien sans le rêve.

Daniel MBaka, le roi du «Pinguiss»
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Cameroun: Roméo Dika choisit Ngaoundéré pour la fête de l’unité

Arrivés à Ngaoundéré ce jeudi 19 mai, Roméo Dika et six autres artistes donnent une série de spectacles les 20 et 21 mai 2011.

Pourquoi avoir choisi Ngaoundéré pour la suite de la célébration de vos 25 ans de carrière?
Je pense que nous sommes dans une nouvelle optique et nous ne voulons pas que Douala et Yaoundé soient simplement des centres de promotion de la culture camerounaise. On avait donc fait le choix du Nord et pour entrer au Nord on ne pouvait passer que par Ngaoundéré. C’est la raison pour laquelle nous sommes venus faire de la prospection ici. Nous avons été enthousiasmés par la qualité de l’accueil qui nous a été réservée, c’est la raison pour laquelle nous avons voulu que Ngaoundéré soit la 2e étape.

Sous quel signe placez-vous cette série de concerts que vous allez offrir dans le septentrion?
C’est d’abord sous le signe de l’unité parce que nous allons célébrer le 20 mai qui est la fête de l’unité du Cameroun. C’est la raison pour laquelle je n’ai pas voulu me retrouver tout seul sur le plateau. J’ai voulu que ce soit assez varié. Il y a des artistes qui sont originaires du Nord et des autres parties du Cameroun. Nous sommes là pour ça, l’objectif majeur de cette tournée c’est de faire en sorte que le grand-Nord ne se sente pas orphelin de ce qui se passe dans le reste du Cameroun. Nous pensons qu’il ya un vivier important dans cette zone. En même temps que nous venons faire des spectacles, le producteur de musique que je suis profitera pour faire de la prospection pour pouvoir ouvrir de nouveaux horizons et découvrir de nouveaux artistes.

Est-ce qu’on peut avoir le bilan de vos 25 ans de carrière?
Si je remets la question dans un autre contexte, dans le contexte de la gestion, le bilan se fait à la fin. Manu Dibango étant encore en vie, Anne-Marie Ndzié et tous les autres, je ne peux pas avoir la prétention de faire un bilan. Je suis au début de ma carrière, je pense que j’ai pu quand même franchir un certain nombre d’étapes parce que, pour pouvoir aussi exister pendant 25 ans, ça veut dire qu’on aime son travail, on a tout fait pour respecter le public, c’est ça le grand bilan que je peux vous présenter pour le moment.

Roméo Dika a choisi Ngaoundéré pour la suite de la célébration de ses 25 ans de carrière
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Vous avez aussi un concert pour les étudiants le 21 mai 2011, est-ce que vous avez un message particulier pour cette tranche d’âge?
Le message particulier que nous avons c’est que nous savons qu’ils sont l’avenir de la nation. Vous savez, la culture est le fondement de tout processus de développement communautaire. C’est pour cette raison que nous avons pensé aller vers des étudiants, communier avec eux parce que nous sommes des anciens «cop’s». Donc, on se retrouve dans un contexte dans lequel on a été il y a quelques années. Ça réveille en nous des souvenirs et en même temps nous pouvons à l’occasion, leur démontrer comment nous avons fait pour pouvoir rester 25 ans durant.

Qu’est-ce que vous allez présenter au public. Est-ce qu’il y a une surprise?
C’est un peu comme nous l’avons fait à Yaoundé, il y a toujours beaucoup de surprises. Vous savez que quand on en parle avant, ce n’est plus une surprise. Il faut que tout le monde soit là dans la salle et tout le monde vivra ce qui va se passer. Si je voulais faire de l’à peu près, je ne serais pas arrivé à Ngaoundéré avec 30 personnes. J’arrive avec tout un orchestre, avec des ingénieurs de son qui sont avec moi depuis toujours. Donc, cela veut dire qu’on va revisiter les 25 ans.

Roméo Dika accompagné de plusieurs artistes à l’occasion de ses prochain concerts
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