Crise anglophone : plus de 22 milliards F pour la reconstruction du NOSO

Joseph Dion Ngute, premier ministre a présidé le 31 juillet 2023, la signature de deux Memorandum of Understanding (MoU) à cet effet.

Deux nouvelles enveloppes en faveur Plan présidentiel pour la Reconstruction et le Développement (Pprd). « Soit 250 millions de Fcfa pour Apeccam (l’Association professionnelle des établissements de crédit du Cameroun) et 22 milliards de Fcfa pour la BID (Banque islamique de développement) », a souligné le premier ministre.

Selon Gwendoline Abunaw, présidente de l’Apeccam, « cette contribution une réponse à l’appel lancé au secteur privé par le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, le 18 mai 2021 ». L’enveloppe de l’Appecam va servir apprend-on à la reconstruction et à l’équipement de l’école publique de Ngarbuh et de l’hôpital de la Cameroon Development Corporation (CDC).

« Depuis le lancement de ce projet de reconstruction des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest initié par le Chef de l’Etat, nous nous sentons concernés. Nous avons en mémoire l’appel fait par le Premier ministre quand il était de passage à Douala le 18 mai 2021. Il avait alors demandé au secteur privé de participer à cette démarche de reconstruction. Aujourd’hui, l’Appecam a décidé de répondre favorablement à cet appel. On est donc venu soutenir les efforts de l’Etat pour reconstruire ces deux régions, en donnant notre contribution » explique Gwendoline Abunaw dans Cameroon Tribune.

Le montant total de ces deux MoU est donc à 22,250 milliards de Fcfa. Ce qui porte à 76 milliards de Fcfa (hormis les 29,1 milliards du Compte d’affectation spéciale) le montant que le gouvernement camerounais aura déjà mobilisé jusque-là pour la reconstruction de ces deux régions en crise depuis 2016. Ainsi, sur un besoin de 154 milliards de Fcfa, il y a encore un gap d’environ 78 milliards à combler.

Crise anglophone : le Cameroun obtient un prêt de 21 milliards de FCFA pour la reconstruction du NOSO

Le président de la BID Muhmmad Al Jasser a signé le 10 mai 2023, un accord de prêt d’un montant de 21,155 milliards de FCFA avec le ministre camerounais de l’Économie de la planification et de l’aménagement du territoire (Minepat) Alamine Ousmane Mey.

Le 10 mai 2023, à l’occasion de la 48e réunion annuelle du conseil des gouverneurs de la Banque islamique de développement (BID), le président de la BID Muhmmad Al Jasser a signé avec le ministre camerounais de l’Économie de la planification et de l’aménagement du territoire (Minepat) Alamine Ousmane Mey un accord de prêt d’un montant de 21,155 milliards de FCFA.

« Ce financement vise à appuyer les efforts du gouvernement du Cameroun dans la reconstruction et la réhabilitation des infrastructures essentielles, le renforcement de la cohésion sociale et la revitalisation de l’économie locale dans les Régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest » a déclaré Alamine Ousmane Mey.

Sur une enveloppe globale de 154 milliards de FCFA, seulement 11,5 milliards avaient été mobilisés en 2022. Soit un taux de mobilisation de 7,4%, selon le coordonnateur du PPRD.

Selon Paul Tasong, l’État a mobilisé 75% des 11,5 milliards de FCFA. Le secteur privé a apporté 1,2 milliard de FCFA ; le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) 400 millions de FCFA ; et le Japon 1,5 milliard de FCFA. En mars dernier, l’empire nippon a injecté 1,3 milliard de FCFA supplémentaires dans la cagnotte portant sa contribution à 2,8 milliards de FCFA.

Pour rappel, au Cameroun, les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest vivent depuis six ans au rythme d’une crise sociale, politique, mais aussi sécuritaire. Entre les villes mortes et les affrontements entre les forces gouvernementales et les groupes armés séparatistes, les populations de cette partie du Cameroun subissent les conséquences d’un cycle intermittent de violences.

Depuis le déclenchement de la crise, de nombreuses exactions commises par les séparatistes et les forces de sécurité camerounaises ont été enregistrées. La situation humanitaire s’est dégradée, tout comme le contexte économique.

 

Cameroun : premiers résultats du plan de reconstruction du Nord-Ouest et du Sud-Ouest

18 mois après le lancement du plan présidentiel pour la reconstruction des régions anglophones en crise, le gouvernement annonce plusieurs réalisations.

De sources officielles, après un an et six mois de réalisation du Plan présidentiel de reconstruction et de développement des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest (Pprd-no/so), voici les premiers résultats.

Plus de 800 documents officiels perdus ont été reconstitués ; environ 20 centres et 30 écoles réhabilitées accueillent plus de 7 000 élèves ; plus de 2 400 agriculteurs et pêcheurs ont reçu du matériel de travail ; au  moins 19 systèmes d’adduction d’eau construits pour  alimenter plus de 170 000 personnes ; 120 start-ups ont obtenus des financements et 47 coopératives bénéficient de l’accompagnement.

Ces réalisations sont connues ce 08 juillet 2022 à l’occasion de la tenue de la 4è session du comité de pilotage du Plan présidentiel sous la conduite du ministre directeur  du Cabinet du Premier ministre Balungeli Confiance Ebune.  Ces réalisations s’inscrivent dans le cadre des stratégies visant à relancer  le développement socio-économique dans les régions du Nord-ouest et du Sud-Ouest.

En effet, la radicalisation de la crise sociopolitique qui a éclaté fin d’année 2016 dans ces deux régions a entraîné d’énormes conséquences. Du fait de la fureur de plusieurs extrémistes, des personnes, structures sociales publiques et privées ont péri dans des attaques. Entre autres infrastructures détruites, des établissements scolaires, des infrastructures de communication, les hôpitaux, etc.

Nécessité d’une stratégie de reconstruction

Premier bilan Plan présidentiel de reconstruction
4è session du comité de pilotage du Plan de reconstruction

 Face à l’ampleur de la situation, le président de la République a initié la mise en place de ce plan. Cette initiative a été entérinée lors du Grand dialogue national tenu du 30 septembre au 04 octobre 2019. Le Plan présidentiel de reconstruction et de développement des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest (Pprd-no/so) est placé sous la supervision du Premier ministre, chef du gouvernement et coordonné par le ministre délégué auprès du ministère en charge de l’Economie, Paul Tasong.

Ce Plan vise à exécuter dans ces deux régions, des projets en vue de : la réhabilitation et l’aménagement des infrastructures de base; la revitalisation économique; la promotion de la cohésion sociale. Le 23 novembre 2021, le coordonnateur du plan était  face aux députés de la nation pour présenter cette initiative estimée à 1810 milliards de FCFA.

Paul Tasong a à cette occasion déclaré que le Plan se structure en trois composantes : la reconstruction avec une enveloppe de 136 milliards de FCFA, le développement des infrastructures évalué à 1587 milliards de FCFA, l’appui aux activités socio-économiques et l’adaptation au changement climatique évalué à 87 milliards de FCFA.

Besoins initiaux répertoriés

 Ainsi, plus concrètement, plusieurs besoins ont été identifiés au terme d’un séjour de huit jours effectué par Paul Tasong dans les régions anglophones en 2020. Le 03 juillet de la même année à Buea, le coordonnateur de plan a révélé ses premières articulations.

Il s’agit de la construction de 12 000 maisons entre 2020 et 2022, la réinstallation de 116 000 personnes affectées, la reconstruction de 99 villages dans la région du Sud-Ouest, la prise en charge de 170 000 personnes ayant perdu les pièces personnelles dans ces deux régions ; la construction de 44 des 301 structures sanitaires détruites dans le Nord-Ouest et 39 des 271 formations sanitaires détruites dans le Sud-Ouest.

A cela s’ajoutent  le réaménagement de 315 km de route et 26 ponts dans le Sud-Ouest, la réhabilitation de 1000 hectares de ferme et 11 marchés dans le Nord-ouest, le réaménagement d’une centaine de points d’eau dans la même région et de 225 dans le Sud-Ouest ; sans oublier la réhabilitation de 14 ponts et 258 km de route en terre dans le Nord-Ouest.

Ainsi, si des réalisations sont faites, beaucoup reste à faire. Surtout que la mise en œuvre du Plan se déroule alors  que la crise persiste. Les exactions des extrémistes continuent de détruire les infrastructures et freiner la relance économique.