Les gouverneurs des régions du Cameroun entrent en conclave

Les assises qui comptent pour leur conférence semestrielle sont placées sous le thème «Autorités administratives, mise en uvre du plan d’urgence triennal, gouvernance locale et Etat de droit

Les travaux de la première semestrielle des gouverneurs de régions s’ouvrent ce mardi 19 juillet au titre de l’année 2016 à l’hôtel de ville de Yaoundé, capitale du Cameroun. Ils sont placée sous le thème [i«Autorités administratives, mise en uvre du plan d’urgence triennal, gouvernance locale et Etat de droit»].

Les assises qui se tiendront jusqu’au 21 juillet permettront également de mener des réflexions sur le renforcement des capacités des responsables des programmes de départements ministériels sur le pilotage par la performance.

Au menu des échanges qui vont durer trois jours, le plan d’urgence triennal, gouvernance locale et Etat de droit en plus des problèmes sécuritaires.

L’objectif de ces assises est d’assurer une élaboration et une exécution efficiente des politiques publiques inscrites dans la loi des finances pour une meilleure satisfaction des besoins de la collectivité.

Le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, René Emmanuel Sadi, préside les travaux de cette première conférence semestrielle des gouverneurs qui vont s’achever jeudi 21 juillet 2016.


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Le Cameroun prépare son budget 2017

Un séminaire y relatif s’est ouvert jeudi à Yaoundé. Il marque le début du processus de débats entre les principaux acteurs des finances publiques

Le budget du Cameroun pour l’exercice 2017 est désormais en cours de préparation. Hier, jeudi 02 juin 2016, Un séminaire y afférent s’est ouvert à Yaoundé sous la présidence du ministre délégué auprès du ministre des Finances, Elung Paul Chu. Selon lui, il est question d’outiller les responsables des administrations pour la préparation de leurs budgets.

Elung Paul Chu, plusieurs facteurs doivent être pris en compte lors de l’élaboration des enveloppes budgétaires. Ce sont, la lutte contre la secte islamiste Boko Haram, la prise en compte des options d’investissement de l’Etat, la chute des cours des matières premières, notamment du pétrole, la réalisation des projets de développement en cours au Cameroun, la préparation de la coupe d’Afrique des nations (CAN) 2019, l’accélération de la mise en uvre du plan d’urgence triennal et du plan spécial jeune.

Prévu pour durer deux jours, ce séminaire est l’occasion pour les ministères des Finances (Minfi) et du ministère de l’Economie de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat) de fournir des indications sur les grosses tendances de la politique budgétaire de l’Etat pour l’exercice 2017, ainsi que les outils méthodologiques liés à la démarche de la préparation du budget de l’Etat 2017 et aux innovations par rapport à l’organisation qui est actuellement en place.


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Plan d’urgence triennal: les chantiers sont lancés à Douala

Le lancement technique des travaux de la première phase a eu lieu jeudi dans la capitale économique camerounaise

Qualité, rapidité, respect des normes. C’est à ce triptyque que devront s’astreindre les entreprises retenues pour exécuter les travaux de la première phase du Plan d’urgence triennal, pour ce qui concerne la ville de Douala. Ce rappel leur a été fait le jeudi 22 octobre, lors d’une réunion présidée dans les locaux de la délégation régionale du ministère de l’Habitat et du Développement urbain (Minhdu) par le conseiller technique n°2 de cette administration, Fairouz Chendjouo. Selon des informations communiquées à l’occasion de cette rencontre, les travaux porteront notamment sur l’éclairage et les voiries secondaires.

La réunion, avec les diverses administrations concernées et les entreprises, était le lieu de définir les règles de conduite à appliquer avec les différentes sociétés devant exécuter les travaux, à qui l’impératif du respect des normes a donc été réitéré. Entre autres choses, ces entreprises devront procéder à des aménagements et des réhabilitations de voies dans divers arrondissements de Douala.

Le Plan d’urgence vise à «accélérer la croissance économique» du Cameroun., a rappelé le CT n°2 du Minhdu,

Concrètement, pour Douala, ville de grande circulation automobile, il a été identifié un certain nombre de tronçons à réhabiliter. Tronçons répartis en deux groupes: le groupe I pour ceux nécessitant une réhabilitation légère, et le groupe II, pour des voies requérant une réhabilitation plus lourde. «Aujourd’hui, on commence avec le groupe I», a précisé Fairouz Chendjouo avant d’engager la descente sur le terrain.

En plus des travaux d’aménagement de la voirie, la capitale économique devrait également voir réhabiliter le plateau technique de l’hôpital général de Douala, de même que la construction de postes de gendarmerie et de police. La région du Littoral, comme les autres, va bénéficier de la construction de deux axes routiers majeurs de désenclavement des bassins de production dans le cadre du Plan d’urgence triennal décidé par le chef de l’Etat à l’issue du Conseil des ministres du 9 décembre 2014.

Un chantier à Douala au Cameroun.
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Cameroun: vendredi 16 octobre 2015, déclarée journée de deuil national

C’est en hommage aux pèlerins camerounais morts à la Mecque, que le chef de l’Etat, Paul Biya, a signé le décret y relatif publié au sortir du Conseil ministériel qu’il a présidé jeudi à Yaoundé

Le président de la République, Paul Biya, a présidé, jeudi 15 octobre 2015, un Conseil ministériel. Celui-ci intervient après le réaménagement du Gouvernement du 02 octobre dernier. Trois points étaient au menu de la concertation.

1.Le 16 octobre 2015, journée de deuil national à la suite des tristes événements de la Mecque
Dans son propos liminaire, le chef de l’Etat est revenu sur le drame survenu le 24 septembre dernier à la Mecque, au cours duquel plusieurs compatriotes musulmans en pèlerinage aux lieux saints ont trouvé la mort. «Les informations en notre possession à ce jour font état de ce que 76 de nos compatriotes y ont laissé la vie. Une trentaine d’entre eux sont encore portés disparus au moment où je vous parle. Nos missions diplomatiques sur place poursuivent les recherches en liaison avec les autorités saoudiennes.»

Le président de la République a réitéré aux familles éprouvées ses sincères condoléances, ainsi que celles de la Nation toute entière. Il a ensuite annoncé qu’il avait instruit le déblocage d’une aide spéciale en faveur des blessés et des familles des victimes.

«J’ai également décidé, à cet égard, de décréter que la journée du 16 octobre 2015 serait une journée de deuil national.», a encore annoncé le chef de l’Etat. Une minute de silence a été observée en mémoire de ceux qui ont perdu la vie à la suite de ces événements.


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2.Instructions fermes au Gouvernement
Poursuivant les travaux, le Président de la République a donné tour à tour la parole au Premier ministre, chef du Gouvernement, Philemon Yang, et au ministre des Sports et de l’Education Physique, Pierre Ismaël Bidoung Mkpatt. L’exposé du Premier ministre a porté sur l’évaluation du plan d’urgence triennal en vue de l’accélération de la croissance et l’amélioration du cadre et des conditions de vie des populations, décidé par le chef de l’Etat lors du Conseil ministériel du 9 décembre 2013. L’exposé du ministre des Sports a porté sur les préparatifs des Coupes d’Afrique des Nations féminine de 2016 et masculine de 2019.

Après ces deux interventions, le Chef de l’Etat a repris la parole pour sa communication spéciale. Le Président Paul Biya a donné des instructions fermes au Gouvernement en vue de la réussite des deux importants chantiers sus-mentionnés. «Le plan d’urgence et l’organisation des CAN sont pour le gouvernement de grands défis. Le gouvernement doit les relever.», a martelé le chef de l’Etat.


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Le président de la République a, par la suite, insisté sur la qualité de membre du gouvernement, appelant au sens des responsabilités des uns et des autres. «Servir son pays en qualité de membre du gouvernement est un honneur. Mais c’est aussi et surtout une responsabilité. Une lourde responsabilité. Je vous invite donc à l’assumer pleinement et à donner à l’action gouvernementale davantage de force et d’efficacité. Je l’ai dit et le répète aujourd’hui, nous avons une vision à long terme qui doit nous conduire à l’émergence à l’horizon 2035.»


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Plan d’urgence 2015-2017: les entreprises locales réaliseront 75% des marchés

Le ministre des marchés publics, Abba Sadou, a rendu public un avis général d’appel à manifestation d’intérêt d’un montant de 925 milliards de F

Le ministre camerounais en charge des marchés publics, Abba Sadou, a rendu public un avis général d’appel à manifestation d’intérêt en vue de la réalisation du plan d’urgence 2015-2017, d’un montant de 925 milliards FCFA et dont 75% des marchés seront réalisés par des entreprises locales, apprend-t-on.

En effet, sur 497 projets programmés, les sociétés camerounaises se retrouvent attributaires de 393 chantiers dans des domaines aussi divers que l’agriculture, l’élevage, le développement urbain, l’habitat ou encore l’eau et l’énergie.

Les entreprises nationales, qui en général, ne représentent que 30% des parts dans l’exécution des marchés publics, sont majoritaires dans la catégorie « C » qui concerne les marchés de moins de 5 milliards FCFA, les grands ouvrages (catégories « A » et « B ») ayant été confiés à des entreprises étrangères.

Cette inégalité, expliquent des sources introduites, se justifie par le fait que les opérateurs locaux ne disposent pas d’un plateau technique satisfaisant à même de faire face à des défis technologiques majeurs.

Lancé par le président Biya, le programme d’urgence triennal a été validé le 9 décembre 2014 et sera financé en majorité par la Banque Atlantique (190 milliards FCFA), BGFI Bank (100 milliards FCFA), Ecobank (35 milliards FCFA), Deutsche Bank (8,5 milliards FCFA) et la Standard Chartered Bank, qui devra mobiliser 300 milliards FCFA.


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La honte du CES de Datcheka sera-t- elle lavée?

Par le Mouvement politique

Le gouvernement camerounais, sur instruction du Chef de l’Etat, vient de décider d’un PROJET D’URGENCE de cinq milliards 335 millions 32 milles francs CFA pour la construction des salles de classes, de latrines, de forages, de dortoirs. dans l’Extrême-Nord. D’après un communiqué du ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (MINEPAT) y afférent, ce projet d’urgence vise à renforcer les capacités d’accueil des écoles en charge des élèves déplacés, suite à la fermeture d’établissements scolaires du fait des attaques répétées de la secte Boko Haram dans cette partie du pays. Il n’est pas à confondre ni avec le programme d’aménagement du territoire pour la région de l’Adamaoua, de l’extrême nord et du nord, ni avec le programme d’urgence triennal pour l’accélération de la croissance. (Cf. Cameroon Tribune N° 10793/6992 du jeudi 05 mars 2015).

D’après le Gouverneur de la région de l’Extrême-Nord, Midjiyawa Bakari, c’est au total 106 localités choisies dans toute la région qui bénéficiera dudit projet. «Nous avons déjà fait appel aux opérateurs économiques basés à Maroua. Il est question pour eux de boucler les travaux dans un délai de 40 jours» précise-t-il dans une interview accordée au quotidien gouvernemental cité plus haut.

«Le CRAC se chargera du control et du suivi de ce projet d’urgence.» a assuré Bernard Njonga, Président du Mouvement politique Croire au Cameroun, à l’annonce de cette nouvelle.


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La honte du CES de Datceka sera-t- elle lavée?
Pour la petite histoire, ce collège d’enseignement secondaire (Voir photos ci-dessous) filmé par l’équipe du CRAC lors de sa tournée à l’Extrême-Nord du 14 au 20 janvier 2015, a été crée par arrêté ministériel N°305/11/MINESEC/4 du 23 août 2011, et ouvert le 25 août suivant, soit deux jours après, avec zéro salle de classe et zéro banc. En 2013, soit deux ans plus tard, il bénéficie d’une dotation de 60 tables bancs pour plus de 200 élèves inscrits, et zéro bâtiment. C’est en cette année 2015 qu’il bénéficiera de deux salles de classes toujours pas construites alors que nous sommes déjà au deuxième trimestre d’une année scolaire qui en compte trois.

A ce jour, le CES de Datceka compte 379 élèves avec 70 candidats au BEPC. Ils sont repartis entre deux classes de sixième, deux de cinquième, deux de quatrième et deux de troisième.

La honte du CES de Datceka sera-t- elle lavée ? De même que celle de l’école maternelle de Douaya à Doukoula créée en 2011, où une trentaine d’enfants de moins de 5 ans sont encadrés en plein air sous soleil, vent et froid ?


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Qui aurait cru? L’autorité locale payerait tout au monde pour empêcher que cet état d’éducation de la jeunesse camerounaise soit connu. La vidéo de l’interview de la directrice de cette école accordée à l’équipe de communication du CRAC la matinée du 15 janvier2015 aété supprimée par le Sous-Préfet de Doukoula. Informé par un « souffleur » que l’école avait été filmée par des journalistes, ce dernier a vite fait de localiser ces journalistes. Accompagné des forces de l’ordre il a surgit à leur lieu d’hébergement, instruit, sous menace, la destruction des images et interview prises à ladite maternelle.


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Le Cameroun s’apprête à s’endetter pour près de 900 milliards de F CFA

Les fonds serviront au refinancement de la Société nationale de raffinage (Sonara), au financement partiel du plan d’urgence triennal et d’autres projets

L’Etat camerounais va souscrire à de nouvelles dettes, de l’ordre de 893,5 milliards de F CFA, auprès des banques pour le refinancement de la Société nationale de raffinage (Sonara), le financement partiel du plan d’urgence triennal et «certains projets de développement». C’est la quintessence de deux décrets publiés le 06 février dernier par le chef de l’Etat camerounais, Paul Biya.

Dans le premier de ces décrets, le ministre des Finances est habilité à signer avec la Standard Chartered Bank Cameroon et la Société générale Paris une lettre de mandat pour lever un financement de près de 750 milliards de F CFA (1,5 million de dollars US). Ces ressources sont destinées : «au refinancement de la Sonara, au financement des projets de construction de deux axes routiers de désenclavement dans chaque région, de créations d’agropoles et de 120.000 hectares de périmètre hydroagricole, de construction de grands marchés de ravitaillement en denrées, de construction et d’aménagement des ouvrages de retenue d’eau dans les régions de l’Adamaoua, du Nord et de l’Extrême-Nord, ainsi qu’à l’appui aux agro-industriels et à la mise en uvre de certains projets de développement».

Ce décret abroge un précédent, signé le 10 décembre 2014, et qui autorisait la Standard Chartered Bank Cameroon à lever 300 milliards de F CFA pour le financement partiel du plan d’urgence pour l’accélération de la croissance du Cameroun.

Le second décret publié le 06 février habilite le ministre des Finances à signer avec une syndication de banques avec pour arrangeurs BGFI Bank Cameroun, Société Générale Cameroun et Afriland First Bank Cameroun, une «convention de crédit relais» d’un montant de 143,5 milliards de F CFA pour le «refinancement de la Société nationale de raffinage (Sonara)».

Ces fonds, une fois levés, devraient apporter une énorme bouffée d’air à la Sonara, qui se trouve dans une situation «préoccupante» depuis quelques années, comme eut à le relever le porte-parole du gouvernement camerounais au lendemain de l’augmentation des prix à la pompe, le 1er juillet 2014.

La société mène actuellement un projet d’extension et de modernisation de ses installations, dont le coût de la seconde phase des travaux est évalué à 350 milliards de F CFA. En 2014, la Sonara devait à ses partenaires et autres fournisseurs des crédits de l’ordre de 550 milliards de F CFA tandis que l’Etat avait du mal à lui rembourser des créances de l’ordre de 300 milliards de F CFA.

Cette situation, avait amené l’entreprise à réduire sa production occasionnant du coup un recours plus important à l’importation des produits pétroliers finis. Avec un nouveau matériel technologique, la Sonara, qui ne raffine pour l’instant que les bruts légers, pourrait traiter les bruts lourds qui caractérisent la majorité de la production pétrolière camerounaise.


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Plan d’urgence: Deux banques espagnoles disposées à apporter 8,5 milliards

La Deutsche Bank S.A.E. et Caixabank S.A. vont accorder un prêt de 8,52 milliards de F CFA au Cameroun pour la construction d’abattoirs et d’entrepôts frigorifiques

Le ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat), vient d’être autorisé, par un décret présidentiel signé jeudi, à signer deux accords de prêt d’environ 8,52 milliards de F CFA pour le «financement partiel du plan d’urgence triennal».

Les prêts en question seront accordés par la Deutsche Bank S.A.E. et la Caixabank S.A., pour le financement du «projet de construction des abattoirs et entrepôts frigorifiques».

Le Plan d’urgence pour l’accélération de la croissance économique du Cameroun doit être mis en uvre sur trois ans dans des secteurs prioritaires définis par le gouvernement. Il a été prescrit par le président de la République en fin d’année 2013.

Il a eu une certaine lisibilité le 11 décembre 2014 avec la publication d’une série de décrets présidentiels habilitant le Minepat à ratifier des prêts avec cinq banques, pour un montant cumulé de 633,5 milliards de F CFA sur les 925 milliards de F CFA que représentent le coût global de mise en uvre de ce Plan d’urgence.


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Paul Biya: « Nous avons besoin d’une politique industrielle »

L’intégralité du message du chef de l’Etat adressé à la Nation à l’occasion de la fin d’année 2014 et du Nouvel An 2015

Camerounaises, Camerounais,
Mes chers compatriotes,
Après une période d’intense activité politique, nous pouvions espérer que l’année 2014, sans échéances électorales, nous laisserait le champ libre pour nous consacrer en priorité à la relance de notre croissance économique. Celle-ci, comme vous le savez, est un préalable à l’amélioration des conditions de vie de nos populations.

Il n’en a pas été exactement ainsi. Et cela en raison de l’intensification des attaques de la secte Boko Haram contre notre territoire national. A celles-ci se sont ajoutées des actions criminelles des bandes armées à notre frontière avec la RCA.

S’agissant de Boko Haram, cette organisation terroriste s’était auparavant livrée à des coups de main pour enlever des otages isolés ou pour piller des biens publics ou privés.

Encouragés par leur emprise sur le nord-est du Nigeria, ces soi-disant « djihadistes » ont lancé contre la région de l’Extrême-Nord de notre pays des opérations de plus grande envergure. On se souvient de l’attaque du camp d’une entreprise chinoise à Waza et du raid contre Kolofata. L’une et l’autre se soldèrent par plusieurs morts et l’enlèvement de nombreux otages.

Cela ne pouvait pas être toléré. Nous avons donc mis en place un dispositif de riposte et de prévention qui a rapidement fait ses preuves. A chacune de ses tentatives, Boko Haram essuie désormais de lourdes pertes en vies humaines et en matériels. On peut espérer qu’ils en tireront des leçons.

Je voudrais à ce point rendre un vibrant hommage à nos forces armées dont la vaillance s’est illustrée lors des récents combats.

J’ai eu l’occasion de dire que la Nation, dans son ensemble, devait se mobiliser derrière son armée.

Les nombreux témoignages qui me parviennent de toutes nos régions me laissent penser qu’il en est bien ainsi. J’ai apprécié tout particulièrement les prises de position de nos compatriotes musulmans. Ils ont bien compris, comme tous les autres Camerounais, qu’il ne s’agissait pas du tout d’une guerre dont la religion était l’enjeu. Ils ont bien compris qu’il s’agissait d’une réponse à une agression extérieure de la part d’une organisation terroriste qui n’adhère pas aux valeurs d’une société fraternelle.

Mes chers compatriotes,
La montée des périls à nos frontières nous a amenés à prévoir des dispositions concernant les effets que cette menace pourrait représenter pour notre sécurité intérieure. Tel est l’objet de la loi sur la répression du terrorisme que le Parlement vient d’adopter à une large majorité. Il ne s’agit aucunement, comme l’ont prétendu certains esprits mal intentionnés, d’en prendre prétexte pour restreindre les libertés publiques. D’ailleurs, le texte est parfaitement clair à cet égard.

J’ajoute que, devant la multiplication des actes terroristes, la plupart des grands pays démocratiques ont dû, au cours des dernières années, compléter leur législation dans le sens de la prévention du terrorisme. Ce faisant, ils se conformaient aux recommandations des organisations internationales, notamment les Nations Unies et l’Union Africaine. C’est ce que nous-mêmes avons jugé bon de faire. Nous entendons ainsi nous garantir, autant que possible, contre d’éventuels risques de nature terroriste. C’est non seulement le droit, mais aussi le devoir de tout Etat de protéger ses ressortissants. Je suis certain que l’immense majorité de nos compatriotes l’a compris.

Je voudrais également rappeler ici que nous ne sommes pas seuls confrontés à cette menace qui transgresse les frontières des Etats. Certains de nos voisins, le Nigeria, le Tchad, le Niger, le Bénin, coopèrent avec nous pour opposer un front commun à Boko Haram.

L’Organisation des Nations Unies et plusieurs grandes puissances, notamment les Etats-Unis, l’Allemagne, la France, la Russie et la Chine, nous soutiennent aussi. J’aurai l’occasion très prochainement d’y revenir.

Il va de soi que la mobilisation des moyens nécessaires pour assurer notre défense nous impose des charges supplémentaires. Comme vous le savez, la situation en RCA nous commande aussi de rester vigilants sur notre frontière orientale. Elle nous impose d’accueillir des dizaines de milliers de réfugiés en provenance de ce pays frère. C’est le lieu pour moi de saluer l’aide appréciable que nous apportent les organisations humanitaires. Il est évident que ce devoir de solidarité, auquel nous ne pouvons déroger, a des conséquences sur le plan budgétaire. Mais nous devons également savoir que la sécurité a un prix.

Mes chers compatriotes,
Comme je l’ai dit au début de mon propos, nous avons été amenés à accorder la priorité à la défense du territoire national. Car il n’y a pas de paix sans sécurité, pas de développement sans paix. Nous n’avons pas pour autant relâché nos efforts pour relancer la croissance. Maintenant que nos institutions démocratiques ont trouvé leur rythme de croisière, celle-ci se situe au c ur de notre politique. Je l’ai dit tantôt, la croissance conditionne la montée en puissance de notre économie et, par voie de conséquence, notre capacité à faire reculer la pauvreté et à progresser vers l’émergence.

Une rapide évaluation de notre programme économique montre que nos grands projets de première génération sont, soit achevés ou sur le point de l’être, soit en bonne voie. C’est notamment le cas de la centrale à gaz et du port de Kribi, des barrages et des centrales hydro-électriques, ainsi que de certains chantiers routiers et d’infrastructures diverses.

Ces projets ont entraîné un regain d’activité dans différents secteurs de notre économie. Des retombées pour l’emploi et la promesse d’une amélioration des conditions de vie sont, elles aussi, perceptibles. L’année 2015 devrait donc voir le lancement des projets de seconde génération dans les secteurs de l’énergie, de l’eau, des routes et autoroutes ainsi que des transports.

Mes chers compatriotes,
Les annonces fortes de mon message du 31 décembre 2013, ont été, pour l’essentiel, concrétisées.

1. Nous avons célébré, en février dernier à Buea, le CINQUANTIEME ANNIVERSAIRE DE LA REUNIFICATION DU CAMEROUN. Nous l’avons fait avec tout le faste et la solennité nécessaires. La ville de Buea, enrichie d’infrastructures diverses, en est sortie totalement transformée. Les effets de cette célébration se sont également fait sentir dans les villes environnantes. Ce grand moment d’unité nationale fera date dans nos annales.

2. Je vous avais également annoncé des avancées significatives dans le domaine de la santé. Ce sont maintenant des réalités. Le traitement du paludisme pour les enfants de moins de cinq ans est aujourd’hui effectivement gratuit. Notre carte sanitaire comporte désormais trois nouveaux hôpitaux de référence : le centre national des urgences de Yaoundé, l’hôpital gynéco-obstétrique et pédiatrique de Douala et l’hôpital de référence de Sangmélima.

3. Les retombées favorables pour l’emploi de notre politique de croissance, auxquelles je faisais allusion il y a un instant, se sont confirmées. 283 443 emplois nouveaux ont été créés en 2014. Nos prévisions, vous vous en souvenez, étaient de 250 000.

4. Vous vous souvenez également que j’avais insisté sur la nécessité pour le Cameroun d’avoir, pour les prochaines années, un véritable plan d’urgence. Cette annonce a, elle aussi, été suivie d’effet. Ce plan a été adopté et lancé lors du Conseil ministériel du 09 décembre dernier. J’y reviendrai un peu plus tard.

Mes chers compatriotes,
Devons-nous nous satisfaire de ces résultats que l’on peut qualifier objectivement de positifs ? Des progrès appréciables ont été obtenus. Le récent rapport d’évaluation triennal de la mise en uvre du DSCE le confirme. Ceci étant, je dirai simplement que nous pouvons et devons faire encore mieux. Je reste convaincu, comme je l’indiquais l’an dernier dans les mêmes circonstances, que nous devons à tout prix accélérer le rythme de notre croissance. Sommes-nous sûrs d’avoir actionné tous les leviers qui sont à notre portée ?

Prenons l’exemple de l’investissement. Il a été jusqu’à présent majoritairement laissé à l’initiative de l’Etat et surtout réservé aux projets structurants et sociaux. Au cours de ces dernières années, les crédits affectés au Budget d’Investissement Public se sont considérablement accrus. En 2014, leur montant a représenté à peu près un tiers de l’enveloppe budgétaire globale, soit environ mille milliards de francs CFA. Il conviendrait de s’en féliciter. Mais, au niveau de l’exécution, les blocages apparaissent et les projets tardent parfois à se concrétiser. Je me suis élevé contre cette sous-consommation des crédits. Les besoins, vous le savez, sont criants et urgents. Je constate, pour m’en féliciter, que, cette année, les taux d’exécution des marchés sont en net progrès. Ceux-ci devront de plus en plus correspondre aux taux d’engagement.

Bien que les pouvoirs publics aient adopté, en 2013, par voie législative, des mesures incitatives fortes pour l’investissement privé, celui-ci ne paraît pas encore être en mesure de prendre le relais de l’Etat.

Néanmoins, un mouvement semble se manifester chez les entrepreneurs nationaux ou étrangers. Les campagnes de sensibilisation des organismes de promotion des investissements y sont pour beaucoup. J’en veux pour preuve la signature récente de 13 conventions au Ministère de l’Industrie, représentant un montant de 180 milliards de francs CFA.

Je veux espérer que ceci n’est qu’un début. Nous avons besoin en effet d’une politique industrielle ambitieuse. Il n’y a pas de grand pays sans industrie. Même notre agriculture, dont j’aime à dire qu’elle est notre principale richesse, a vocation, elle aussi, à devenir « industrielle ».

L’on peut comprendre qu’en raison de leur complexité, nos grands projets miniers concernant le fer et la bauxite, dont la finalité est également l’industrialisation, prennent du temps à se concrétiser. En revanche, il n’y a pas de raison valable à notre lenteur à développer des industries de transformation de nos matières premières d’origine agricole.

Outre l’avantage que nous pourrions en tirer en termes de valeur ajoutée et d’emploi, la transformation sur place contribuerait au rééquilibrage de notre commerce extérieur structurellement déficitaire.

Notre balance commerciale se caractérise en effet par un excédent important des importations par rapport aux exportations. Celles-ci reposent essentiellement sur la vente de 3 ou 4 produits bruts, dont les cours sont variables. Nos importations, quant à elles, concernent surtout des produits manufacturés, notamment des biens d’équipement pour nos grands projets. Il nous est évidemment difficile de restreindre nos achats de biens d’équipement. Cela, nous le comprenons. Nous devons pouvoir par contre freiner l’importation de denrées que nous sommes en mesure de produire.

Ces observations que je suis amené à faire, une nouvelle fois, traduisent la difficulté que nous éprouvons à passer d’une économie où le rôle de l’Etat reste prédominant, à un système plus libéral qui est désormais la règle. A tel point que nous cumulons parfois les inconvénients des deux systèmes. Ainsi s’explique, me semble-t-il, la résistance aux réformes structurelles qui entrave nos efforts pour relancer la croissance.

Certaines de ces réformes concernent notre gouvernance et en particulier nos finances publiques. Dans ce domaine, des progrès notables ont été accomplis. Il conviendra de les consolider en veillant à la soutenabilité budgétaire, en diminuant autant que possible les subventions et en révisant l’assiette fiscale. D’une façon générale, notre administration gagnerait aussi à simplifier, à alléger ses procédures et, comme je l’ai dit récemment et comme je l’ai prescrit, à réduire son train de vie.

Mes chers compatriotes,
Pour donner un coup d’accélérateur à notre croissance, j’ai instruit le Gouvernement de mettre en uvre un « plan d’urgence ». L’objectif est de réaliser, en trois ans, des progrès visibles et des améliorations mesurables dans des domaines vitaux. Citons dans ce sens la modernisation urbaine, la santé, l’agriculture, les routes, l’énergie, l’eau, l’habitat social et la sécurité. J’attends de ce plan qu’il apporte à nos populations, sur l’ensemble du territoire national, la satisfaction de leurs besoins les plus urgents.

Cette initiative est distincte de notre stratégie pour la croissance et l’emploi qui continuera d’être appliquée par le Gouvernement. L’enveloppe financière qui lui sera consacrée sera de l’ordre de mille milliards de francs CFA. La mise en uvre de ce plan montrera si nous sommes capables de relever un défi dont nous avons nous-mêmes défini les contours et les délais.

Il sera, bien entendu, du plus haut intérêt pour notre pays de gagner ce pari. Nous en avons les moyens.

Mes chers compatriotes,
Vous allez, dans quelques heures, célébrer, dans la joie, le passage à la Nouvelle Année.

Mais, avant cela, ayons une pensée émue pour nos soldats qui sont tombés pour la défense de notre patrie. Ayons une pensée solidaire pour ceux qui veillent à notre sécurité le long de nos frontières, pour leurs familles qui sont dans la peine ou l’inquiétude, pour nos compatriotes enfin qui souffrent dans leur chair et dans leur âme.

Il est temps pour moi maintenant de vous présenter, à toutes et à tous, mes v ux les plus sincères de santé et de bonheur pour la Nouvelle Année.

Bonne et heureuse année 2015 !

Paul Biya, Président de la République du Cameroun
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Alami Azrak: « Le programme sera livré d’ici 3 ans »

Le PDG du groupe marocain Alliances, qui a obtenu un important contrat de 190 milliards de F CFA pour la construction d’infrastructures au Cameroun, parle du déploiement de son équipe

Quelle est la portée pour Alliances de la convention signée avec le gouvernement camerounais?
Tout d’abord, je tiens à préciser qu’il s’agit d’Alliances Construction Cameroun, filiale d’EMT (ndlr: société du groupe spécialisée dans le BTP). Cette convention s’inscrit dans la stratégie d’internationalisation et de déploiement du groupe en Afrique subsaharienne sur des projets à forte valeur ajoutée. Relais de croissance pour le groupe, l’Afrique est également une formidable opportunité de valoriser notre expertise et notre savoir-faire. Pour rappel, le montant global de ce projet s’élève à 3,2 milliards de DH entièrement financés par le groupe Banque Atlantique Cameroun pour le compte de l’Etat Camerounais. Le groupe Alliances accompagne le gouvernement camerounais dans la mise en uvre de son plan d’urgence en apportant l’expertise reconnue d’Alliances Construction dans la réalisation et la construction de grands projets structurants. Alliances Construction est un élément déterminant pour notre stratégie de développement international.

Quel est l’agenda d’exécution de ce programme?
Le programme sera livré d’ici 3 ans. Début janvier, nous allons entamer les études. En mars, nous lancerons les travaux. Les premières livraisons interviendront 18 mois après.

Comment ces travaux seront réglés au groupe?
Le financement (3,2 milliards de DH) sera entièrement assuré par la Banque Atlantique Cameroun pour le compte de l’Etat Camerounais. Le groupe Alliances agira en tant qu’entrepreneur qui facture ses travaux au fur et à mesure de leur avancement. Nous serons réglés directement par la banque. Il n’y a donc aucun risque. Le Cameroun est un pays qui offre de bonnes perspectives économiques. Avec un faible taux d’endettement, c’est un pays solvable qui a toujours respecté ses engagements.

Ce programme est-il un prélude à d’autres projets d’envergure au Cameroun et en Afrique?
L’immensité des besoins en matière de logements sociaux et d’infrastructures fait de l’Afrique un relais de croissance majeur pour le groupe. Alliances est sollicité par de nombreux pays, mais nous poursuivons une stratégie basée sur la prudence. Nous prenons le moins de risques possibles. Notre approche est très sélective et surtout inscrite dans une logique d’implantation à long terme et pérenne.
Notre stratégie est basée sur deux axes. Le premier concerne le logement accessible pour lequel les besoins sont énormes et le second concerne la construction. Là encore les besoins en infrastructures sont conséquents comme le sont les besoins en opérateurs solides capables de les réaliser.

Vous portez à quatre pays votre présence en Afrique. Qu’est-ce qui devrait suivre?
En matière de promotion immobilière, nous avons un projet en cours de réalisation en Côte d’Ivoire (Abidjan) ainsi qu’un projet en cours de lancement au Sénégal (Dakar). Par ailleurs, Alliances Construction va se développer au Cameroun, au Congo Brazzaville et potentiellement en Côte d’Ivoire. L’Afrique est un relais de croissance stratégique pour ce pôle en particulier et pour le groupe en général. Pour accompagner ce développement, nous avons créé une filiale certifiée Casablanca Finance City qui bénéficie du statut de siège régional. De même, une nouvelle organisation d’Alliances Construction va être mise en place. L’Afrique ouvre ainsi des perspectives très intéressantes au pôle Construction qui, à l’instar d’autres opérateurs, a souffert d’une concurrence rude au Maroc mais qui dorénavant sécurise son développement et sa pérennité.

Mohamed Alami Lazrak, PDG du groupe Alliances
Droits réservés)/n

Plan d’urgence Agricole: Echec programmé

Par Bernard Njonga, Président du CRAC

Le Chef de l’Etat camerounais annonce un plan d’urgence de 75 milliards pour distribuer semences, engrais et autres machines agricoles aux producteurs. Echec programmé pour 15 raisons.

On nous apprend que le plan d’urgence a été travaillé dans le plus grand secret pour X et Y raisons.

Nous ne pouvons le lire qu’à la lumière de l’information que ses initiateurs ont bien voulu donner au grand public.

Quelque soit l’angle sous lequel on aborde ce plan, il crève l’ il que c’est encore un effet d’annonce comme on est depuis longtemps habitué. Ce plan sera nul et de nul effet et pour plusieurs raisons. Tenez !

1. On nous parle de plan d’urgence, alors qu’il n’y a aucune situation d’urgence pour le justifier. En 2008, il y avait effectivement urgence due à ces émeutes – nous avait-on dit de la faim. Il y avait eu un plan d’urgence qui avait abouti à ce qu’on connait, c’est-à-dire à rien. Si le plan d’urgence dont on parle aujourd’hui avait pour vocation de promouvoir le développement du secteur agro-sylvo-pastorale, je regrette, on ne parle pas d’urgence pour le développement. On parle de processus dont les dispositions sont de toute autre nature. Entendu aussi qu’en agriculture, on ne produit pas en urgence. Toute culture se soumet au calendrier agricole, c’est-à-dire au rythme naturel des saisons. A moins qu’on ne soit en campagne électorale.

2. Concédons le terme plan d’urgence. Mais alors pour quels objectifs précisément ? Pour résorber le chômage des jeunes ? Pour contrer et inverser la cherté du coût de la vie ? Pour exporter et accélérer la croissance ? A chacun de ces objectifs correspond une démarche spécifique, avec des priorités en termes de choix des cultures et de choix des mesures d’accompagnement.

3. On nous apprend qu’on distribuera des semences, des engrais et autres machines agricoles. Tout ceci est trop généraliste pour être efficace. Chaque culture a ses particularités qu’il faut prendre en compte. Le Cacao est différent de la tomate et de l’hévéa. Vous voyez bien que l’agriculture ne concerne pas uniquement les aliments. On ne mange pas l’hévéa. L’agriculteur qui produit les poteaux en eucalyptus pour l’électricité fait aussi l’agriculture. Pour dire combien la précision est importante quand on parle de distribution d’engrais, de semences et autres machines agricoles.

4. Distribuer les semences et engrais aux producteurs c’est une bonne chose qu’on ne peut condamner. Mais alors les semences et engrais ne sont pas les seuls facteurs qui influencent la production. Qu’en est-il de l’accompagnement technique pour le bon usage de ces semences et engrais ? Qu’en est-il des équipements de production puisque le tracteur n’est approprié qu’à 2% des producteurs ? Qu’en est-il de la conservation, de la transformation et de la commercialisation ? Pour dire que de bonnes semences utilisées avec de bons engrais à contre temps et à mauvaise dose ne sauraient donner de bons résultats.

5. On parle de distribution. Mais alors comment se fera-t-elle ? Dans le contexte où il n’existe pas d’organisation voire structuration de monde rural ? Dans ce contexte où plus de 97% de producteurs sont des petits producteurs (exploitations familiales) isolés et dispersés sur le territoire national ? Ne parlez pas de GIC. 95% des 130 000 recensés sont non fonctionnels. Ne parlez pas de coopératives. On en compte très peu, une dizaine au plus qui fonctionnent au Cameroun, malgré les injonctions de la loi OHADA.

6. Semences et engrais, oui. Mais de quelles semences parle-t-on ? Et d’où proviendront ces semences ? Si on peut imaginer trouver des semences de maïs sur le marché international, qu’en sera-t-il des semences de macabo, de taro, d’igname, de patate, d’arachide, de mil, de sorgho, de riz.qui entrent dans l’alimentation traditionnelle des Camerounais. Précisons que pour faire 1 hectare de riz, il faut sensiblement 40 kg de semence, soit 40 tonnes pour 1000 hectares, pour récolter 5000 tonnes de riz alors que nous en importons annuellement 550 000 tonnes. Pour ces cultures, où trouvera-t-on les engrais spécifiques ? Et que dire des équipements agricoles adaptés à ces cultures qui n’existent sur aucun marché?

7. Que faire du système de corruption généralisé qui a gangréné tout le système d’encadrement agricole au Cameroun ? Une graine aura beau être belle, elle ne poussera pas sur un sol inculte au sens propre et figuré. Pour dire que ce plan d’urgence aura beau être beau, il sera rejeté par le système de gouvernance actuel dans les ministères. On peut bien imaginer certains agents des ministères concernés en train de se frotter les mains pour cette manne qui va bientôt tomber dans leurs escarcelles. Un système de gouvernance qui broie les idées, qui broie les projets aussi bons qu’ils soient et qui broie les meilleurs hommes.

8. Semences et engrais, oui. Mais alors quelle quantité ? Il n’existe pas au Cameroun des données statistiques fiables. D’une année à l’autre, les agents font des estimations sur la base d’estimations. Je défis qui donnerait avec exactitude la superficie des terres emblavées et la production annuelle des arachides au Cameroun, pour ne citer que cet exemple. Il n’existe aucune base fiable sur laquelle les 75 milliards allouées au secteur agricole ont été déterminés.

9. On a promis la construction des grands marchés de ravitaillement, et voilà les nouveaux éléphants blancs qu’on veut ériger cette fois, dit-on dans chaque région, puisqu’il se dégage qu’en termes de production, ce plan d’urgence est un leurre. D’où viendront ces produits qu’on attend alimenter ces marchés ? Quand on créait la MIRAP (Mission de régulation des approvisionnements des produits de grande consommation) en 2011 avec un budget avoisinant les 3 milliards l’an, on nous a dit que c’était pour résoudre les problèmes de ravitaillement dans les centres urbains. Qu’est devenue la MIRAP pour qu’on ressorte cet objectif ? Quel bilan des Quatre années de la MIRAP ? N’est-ce pas un constat d’échec de cette initiative.que nous avions prédit à l’époque pour ne pas être écoutés ?

10. Distribuer les semences et engrais, oui. Mais pour produire où ? Pour faire allusion aux problèmes fonciers. Au sortir du comice agropastoral d’Ebolowa en 2011, le Chef de l’Etat avait annoncé des mesures d’urgences pour révolutionner la production agricole au Cameroun dont la révision de la loi foncière. Où en est-on aujourd’hui? Aucune avancée réelle.

11. L’accompagnement des producteurs n’est pas que question de moyens. Il faut du métier, de la conviction, et un certain amour de la chose de la part des accompagnateurs. Malheureusement, cette race d’encadreurs agricoles est une espèce en voie de disparition au Cameroun. Les qui porteront donc ce plan d’urgence ?

12. Pour booster la production agricole, on parle de semences et d’engrais. On ne parle jamais de l’eau, et Dieu seul sait que l’agriculture en a besoin. je veux dire du système d’irrigation qui engagerait le ministère de l’eau et de l’énergie, et imposerait une certaine synergie. On irait plus loin pour toucher la restructuration du Minader qui impose une organisation opérationnelle qui n’a rien à voir avec l’organisation administrative. Un peu comme l’armée qui est organisée en fonction des opérations.

13. Distribuer les semences et les engrais, oui. Mais à qui ? Tant qu’on n’aborde pas le développement rural dans sa globalité en plaçant le producteur au c ur des préoccupations, il n’y a pas de production qui vaille. Distribuer les engrais et des semences sans se soucier des services sociaux de base en milieu rural n’est que peine perdu. Pour plus d’une fois nous avons dit et expliqué que pour obtenir une production abondante, il faut s’occuper des problèmes des producteurs (école, santé des enfants.)

14. Comment voulez-vous que les jeunes courent en milieu rural aujourd’hui où il n’y a pas de sources d’énergie pouvant leur permettre de faire fonctionner une télévision pour regarder un match de football, ou de faire fonctionner un frigo pour boire une bouteille d’eau ou une bière fraiches ? Ce sont des besoins qu’on imaginerait légitimes après une dure journée de labeur.

Comme pour dire que ce plan d’urgence n’est rien d’autre que de la poudre aux yeux.

Bernard Njonga, Président du CRAC
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Banque atlantique présente son partenaire pour l’exécution du Plan d’urgence

Le groupe marocain Alliances et Banque Atlantique Cameroun ont formé un consortium. 190 milliards de F CFA à rentabiliser

Banque Atlantique Cameroun et le groupe marocain « Alliances », réunis dans un consortium, ont signé un protocole d’accord avec l’Etat du Cameroun pour la réalisation partielle d’infrastructures prévues dans le Plan d’urgence pour l’accélération de la croissance économique du Cameroun.

Le protocole d’accord, d’un montant de 3,2 milliards de dirhams (190 milliards de F CFA), financé par la Banque Atlantique, porte des chantiers bien précis:
La réhabilitation et l’équipement des plateaux techniques des hôpitaux généraux de Yaoundé, Douala ainsi que le Centre hospitalier et universitaire de Yaoundé.
La conception, la construction et l’équipement de huit Centres hospitaliers universitaires régionaux;
La conception et la construction de 800 logements sociaux (à raison de 100 logements par chef-lieu de région) ainsi que de plusieurs équipements socioculturels: écoles, supermarchés, bureaux, commerces, entre autres.

Mohamed Alami Lazrak, PDG du groupe Alliances, assisté de Léon Koffi Konan, PDG du Groupe Banque Atlantique au Cameroun, partenaire du Groupe Alliances, et de l’Ambassadeur du Maroc au Cameroun, Lahcen Saile, ont étés reçus vendredi dernier au Palais de l’Unité pour exposer leur programme au chef de l’Etat.

Le Groupe Alliances, partenaire de Banque Atlantique Cameroun, est expert en approche études et réalisations, en construction de logements sociaux et haut standing et des infrastructures routières. Il a à son actif 12 000 logements sociaux au Maroc, 7800 en Côte d’Ivoire et 1600 Km d’autoroute au Maroc.

Le Groupe Banque Atlantique est implanté dans sept pays africains et en France. Son actionnaire de référence est la Banque centrale populaire.

Mohamed Alami Lazrak, PDG du groupe Alliances
MAP)/n

Plan d’urgence: Les sources de financement trouvées par le Cameroun

Le président de la République a signé une série de décrets mercredi, habilitant le ministre de l’Economie à ratifier des prêts avec certains établissements bancaires

Le chef de l’Etat camerounais a signé une série de décrets mercredi, 10 décembre, habilitant le ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire à signer des conventions avec des établissements bancaires pour le financement du Plan d’urgence pour l’accélération de la croissance économique du Cameroun. Plan dont la mise en uvre est évaluée à 925 milliards de F CFA. Les textes signés par Paul Biya mercredi portent sur un montant de 633,5 milliards de F CFA.

Dans le détail, la Deutsche Bank S.A.E va accorder au Cameroun un prêt de 13 millions d’Euros (environ 8,5 milliards de F CFA). Cette somme, consacrée au financement partiel de certains projets du plan d’urgence triennal, va être destiné spécifiquement au «projet de construction des abattoirs et des entrepôts frigorifiques dans certaines régions du Cameroun.»

La BGFI Bank Cameroun va accompagner l’Etat dans le cadre de ce plan avec le déblocage de 100 milliards de F CFA. Le montant est destiné au financement du «projet de réhabilitation des routes secondaires et de l’éclairage public dans les villes de Yaoundé et Douala.»

Ecobank Cameroun est disposée pour sa part à apporter 35 milliards de F CFA pour le Plan d’urgence. Ce financement est destiné au «projet de construction des adductions d’eau dans 30 villes secondaires et/ou de forage de 100 puits par région ; du projet de réalisation de 3000 forages dans les régions de l’Adamaoua et du Nord ; du projet de construction des postes de gendarmerie et de police à Yaoundé et Douala ; et du projet de construction des postes de sécurité aux frontières.»

Banque Atlantique Cameroun, avec qui le Minepat va signer une convention de financement, est disposée à apporter 190 milliards de F CFA. Cet argent est destiné au «financement du projet de construction de 100 logements sociaux dans chaque chef-lieu de huit régions ; du projet de construction et d’équipement des hôpitaux de référence dans les chefs-lieux de région non encore pourvus d’hôpitaux généraux ; du projet de réhabilitation et remise à niveau des plateaux techniques des hôpitaux généraux de Yaoundé et de Douala, ainsi que du CHU de Yaoundé.»

Standard Chartered Bank Cameroun doit quant à elle lever 600 millions de dollars USD (environ 300 milliards de F CFA) pour le plan d’urgence. Ces fonds seront orientés par le Cameroun vers le «financement du projet de construction de deux axes routiers de désenclavement dans chaque région, ainsi que du projet de création d’agropoles et de 12.000 hectares de périmètre hydro-agricole ; du projet de construction des grands marchés de ravitaillement en denrées, à l’appui aux agro-industriels ; du projet de construction et d’aménagement des ouvrages de retenue d’eau dans les régions de l’Adamaoua, de l’Extrême-Nord et du Nord.

Lors d’un Conseil de ministres tenu mardi, Paul Biya, tout en saluant la disponibilité du secteur bancaire pour le financement du Plan d’urgence, a indiqué que les prêts ont été obtenus aux «meilleures conditions possibles». A ses ministres, il a recommandé: «Vous devrez garder à l’esprit que les crédits qui nous ont été consentis devront être remboursés et que la rentabilité des projets dont vous aurez la charge en représente la contrepartie.»

Le Plan d’urgence pour l’accélération de la croissance économique du Cameroun doit être mis en uvre sur trois ans dans des secteurs prioritaires définis par le gouvernement.


7sur7.be)/n

Paul Biya: « Je demande au gouvernement de réduire son train de vie »

Le chef de l’Etat a fait une « communication spéciale » lors du Conseil de ministres du 09 décembre. L’intégralité de son propos

Monsieur le Premier Ministre,
Mesdames, Messieurs les Ministres,
Le plan d’urgence qui vient d’être présenté, tient compte des recommandations que j’ai formulées, à savoir accélérer le rythme de notre croissance économique et améliorer les conditions de vie de notre population.

On pourra certes, regretter, qu’il se soit fait attendre. Je peux cependant comprendre qu’il ait fallu prendre le temps de négocier, de choisir les meilleures options afin de pouvoir avancer sur des bases solides.

Cela étant, un certain nombre de points méritent d’être précisés.
Le plan d’urgence est un programme spécial de mesures et de projets visant les besoins immédiats des populations. Etalé sur une durée de trois ans, il touche l’ensemble du territoire national.

Je crois qu’il est important de relever que ce plan est distinct de notre stratégie pour la croissance et l’emploi qui demeure notre « charte » de développement.

Il n’interfère pas non plus avec les feuilles de route des départements ministériels qui doivent continuer d’être appliquées avec toute la diligence et la rigueur nécessaires.

Je me félicite de la disponibilité du secteur bancaire qui s’est déclaré disposé, prêt à financer le plan d’urgence. Je salue aussi le sérieux avec lequel le gouvernement a conduit les négociations qui ont permis d’arriver à des accords définitifs et les efforts qu’il a déployés pour obtenir les meilleures conditions possibles.

J’attends que le même sérieux prévale lors de l’attribution des contrats aux entreprises. Il sera indispensable de s’assurer que celles qui seront retenues aient les capacités techniques et financières de tenir leurs engagements. J’en appelle sur ce point à la vigilance de tous et particulièrement du Ministère chargé des Marchés Publics et aux organismes de contrôle compétents.

D’une façon générale, les dépenses engagées pour la réalisation du plan d’urgence devront respecter le montant des enveloppes financières agréées pour chaque opération. La charge financière du plan doit en effet rester compatible avec l’équilibre des finances publiques et la gestion de la dette.

À ce propos, je tiens à attirer une nouvelle fois votre attention sur la nécessité de rationaliser les dépenses et d’améliorer leur qualité dans un contexte international marqué par la rareté des ressources financières.

En effet, il m’a été malheureusement donné de constater que la qualité de la dépense publique n’a cessé de se détériorer, avec notamment une accumulation de dépenses dont la nécessité n’est pas évidente. J’en citerai quelques exemples:
L’augmentation effrénée des dépenses en biens et en services,
L’accroissement excessif des missions notamment à l’étranger
La multiplication des comités et des projets inappropriés
L’accroissement abusif des subventions.
Cette situation appelle des efforts de modération et de rationalisation.

Je demande au gouvernement de réduire son train de vie en bloquant les dépenses des biens et services, et en réduisant drastiquement les frais de missions, les achats de véhicules et de carburant.

La directive que je viens de donner permettra de dégager des ressources qui trouveront un meilleur emploi dans nos grands projets et dans l’amélioration des conditions de vie de nos populations.

Elle s’inscrira dans la continuité des actions déjà engagées, telle que la réforme de la subvention des prix du carburant qui a permis comme tout le monde le sait, de faire des économies substantielles.

Je constate avec plaisir que les conclusions du récent rapport d’évaluation triennal du Document de Stratégie pour la Croissance et l’Emploi (DSCE) vont dans le même sens.

«L’esprit de réforme» doit devenir une constante du comportement des Membres du Gouvernement et de l’Administration.

Pour revenir au plan d’urgence proprement dit, je voudrais attirer votre attention sur le caractère particulier du défi qui nous est lancé.

C’est d’abord un test d’efficacité pour vous-mêmes et pour vos services. Dans une période de temps limitée – trois ans – les moyens financiers étant mis à votre disposition, il vous est demandé d’atteindre des objectifs précis. Votre responsabilité, au sens propre du terme, sera également mise à l’épreuve dans la mesure où, du succès de votre action dépendront les progrès de l’économie de notre pays et le bien-être de nos concitoyens. Vous aurez aussi à faire preuve de célérité afin de respecter rigoureusement les échéances prescrites et garder au Plan d’urgence toute sa signification.

Enfin, j’attire votre attention sur l’importance des enveloppes financières qui seront mises à votre disposition. Elles devront être gérées avec la plus grande rigueur et leur affectation scrupuleusement respectée. Le Comité chargé du suivi et de la supervision devra y veiller.

Vous devrez garder à l’esprit que les crédits qui nous ont été consentis devront être remboursés et que la rentabilité des projets dont vous aurez la charge en représente la contrepartie.

Le succès du plan d’urgence se mesurera à l’impact qu’il aura sur l’amélioration de notre croissance économique et celle des conditions de vie des Camerounais. Je ne doute pas que vous mettrez toute la détermination dont vous êtes capables à relever ce défi. La satisfaction des aspirations profondes de notre peuple est à ce prix.-

Je vous remercie de votre attention.

Paul Biya a présidé un Conseil de ministres le 09 décembre 2014 au Palais de l’Unité
PRC)/n

Troisième Conseil de ministres, avec le gouvernement de 2011

Le chef de l’Etat a présidé mardi au Palais de l’Unité un conseil de ministres, le troisième de son septennat, consacré au plan d’urgence pour l’accélération de la croissance du Cameroun

Le président de la République du Cameroun, Paul Biya, s’est retrouvé avec l’ensemble des ministres du gouvernement mardi, 09 décembre 2014, en fin de matinée au Palais de l’Unité, pour la tenue d’un conseil de ministres, le troisième depuis le début du septennat entamé en 2011. Ce troisième conseil survient après ceux tenus le 15 décembre 2011 et le 27 novembre 2012.

D’après le communiqué officiel ayant sanctionné les travaux, ont pris part à ce Conseil, outre «les proches collaborateurs du chef de l’Etat»: le Premier ministre, chef du gouvernement ; le vice-premier ministre, les ministres d’Etat, les ministres délégués et les secrétaires d’Etat. Le conseil de ministres s’est ouvert à 12h00 et achevé à 12h30, après un exposé du Premier ministre, Philémon Yang, sur le plan d’urgence pour l’accélération de la croissance économique du Cameroun ; et une «communication spéciale du président de la République».

Philémon Yang a rappelé la structuration de ce Plan, qui consiste en un programme triennal d’investissements d’un coût global de 925 milliards de F CFA. Il sera consacré à l’investissement dans les secteurs de l’aménagement urbain, la santé, l’agriculture, l’élevage, les infrastructures routières, la sécurité, l’eau et l’énergie.

Dans sa communication, relative à l’appréciation de ce plan d’urgence, Paul Biya a prescrit de faire preuve de célérité dans l’utilisation des ressources qui y seront affectées, ainsi qu’une utilisation rigoureuse des fonds dans le respect des échéanciers, afin d’assurer la rentabilité des projets, et le maximum de retombées positives pour l’économie nationale. Il a recommandé sur ce point aux ministères et organismes compétents dans le contrôle de la bonne exécution des marchés publics de faire preuve de vigilance.

Au gouvernement, de manière générale, il a été prescrit de prendre des «mesures urgentes pour la réduction du train de vie de l’Etat» par la limitation drastique des dépenses non essentielles ; l’affectation des économies réalisées au financement des grands projets d’intérêt général, pour une meilleure utilisation de la dépense publique.

Le plan d’urgence pour l’accélération de la croissance a été lancé en début d’année 2014 par le gouvernement, après avoir constaté l’insuffisance pour l’économie nationale de produire un taux de croissance continue annuel de 7%, tel qu’envisagé dans le Document de stratégie pour la croissance et l’emploi (DSCE), qui court sur la période 2010-2020. Le Plan d’urgence envisage de favoriser une croissance soutenue d’au moins 6% à partir de 2014.

Une mission du Fonds monétaire international, conduite par son chef de département Afrique, Mario De Zamaroczy, a indiqué au Premier ministre, en début novembre, que le taux de croissance national en 2014 pourrait se situer autour de 5,3%.

Après la récente validation du budget de l’Etat pour l’exercice à venir, budget chiffré à 3746,6 milliards de F CFA, le gouvernement projette un taux de croissance de 6,3% en 2015.

Paul Biya a présidé un Conseil de ministres le 09 décembre 2014 au Palais de l’unité
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Le chef de l’Etat camerounais est de retour

Paul Biya a regagné le Palais de l’Unité ce 29 avril 2014 au terme d’un séjour de près d’un mois qui l’aura mené officiellement en Belgique et en Italie

Le président de la République du Cameroun a regagné la capitale politique ce 29 avril 2014 en compagnie de son épouse. Paul et Chantal Biya ont décollé plus tôt, à 12h25min ce lundi de l’aéroport Léonard de Vinci de Rome, aéroport « Fiumicino ». L’aéronef présidentiel a atterrit à l’aéroport international de Yaoundé Nsimalen en fin de soirée. Paul Biya rentre ainsi d’un séjour de près d’un mois qui l’aura officiellement mené en Belgique et en Italie.

On se souvient que c’est le 1er avril 2014, jour de la levée du mandat de dépôt provisoire pesant sur le ministre des Enseignements secondaires (il avait été incarcéré un jour plus tôt), que le chef de l’Etat camerounais avait quitté le pays pour prendre part à la quatrième édition du Sommet Union Européenne-Afrique, tenu du 02 au 03 avril 2014 à Bruxelles. S’en est suivie une longue trêve, sans annonce officielle, qui a prêté le flanc à de nombreux critiques sur la « disparition » du président camerounais pendant une période de 21 jours. C’est le 25 avril dernier que le cabinet civil a tenu une communication officielle indiquant que le chef de l’Etat camerounais se rendait le même jour à Rome pour participer à la messe de canonisation des papes Jean XXIII et Jean-Paul II. Canonisation qui a eu lieu le dimanche 27 avril 2014.

De nombreux dossiers attendent le chef de l’Etat camerounais. Des questions sécuritaires tout d’abord. L’enlèvement de trois religieux, dans la nuit du 04 au 05 avril 2014, dans la région de l’Extrême-Nord, n’a pas encore connu d’issue. L’armée camerounaise doit faire face à de nombreuses incursions de la secte islamiste Boko Haram aux frontières avec le Nigéria voisin.

A titre d’illustration, Radio France Internationale a indiqué, le 28 avril 2014, qu’un groupe des 187 lycéennes enlevées au Nigéria aurait été acheminé au Cameroun dans l’une des bases arrière de Boko Haram. La crise en Centrafrique n’épargne pas non plus le Cameroun. Outre les nombreux réfugiés qui affluent, la force africaine de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (Misca) a annoncé la mort d’un soldat du contingent camerounais de cette force le 27 avril dernier au nord-est de Bangui.

Paul Biya retrouvera également sur sa table, pour validation, le projet de plan d’urgence pour l’amélioration de la croissance économique du Cameroun. Projet déjà validé par le gouvernement lors du Conseil de cabinet du 21 avril 2014. Ce projet de plan d’urgence, selon le ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat) qui en est le concepteur, devrait permettre au Cameroun de réaliser un taux de croissance de 6% cette année 2014. Paul Biya regagne le Cameroun à un peu plus de trois semaines avant la célébration de la fête nationale du Cameroun, fête des armées qui a lieu chaque 20 mai.


PRC)/n

Accélération de la croissance: Ce que coûtera à l’Etat le plan d’urgence en 2014

Plus de 343 milliards de FCFA à mobiliser dans la perspective d’atteindre les 6% de taux de croissance escomptés

Le projet de «plan d’urgence pour l’accélération de la croissance économique du Cameroun» , qui a pour ambition de permettre au pays d’atteindre un taux de croissance de 6% à la fin de l’exercice 2014, va coûter 343, 23 milliards de FCFA. En dehors de certaines ressources déjà mobilisées dans le budget de cette année, les différentes administrations devront fournir 259, 970 milliards pour son financement. C’est là la part de l’Etat qui engage par ailleurs les différents ministères à travailler efficacement pour porter le taux de consommation du Budget d’investissement public (BIP) à plus de 90%.

Adossé sur le Document de stratégie pour la croissance et l’emploi (DSCE), ce document, qui a été examiné au cours du conseil de cabinet du 21 février 2014, comporte un volet d’actions prioritaires. Elles sont évaluées quant à elles à 26 milliards de F CFA, par le ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat).

Le siège des services du Premier ministre à Yaoundé
spm.gov.cm )/n

Un plan d’urgence pour atteindre un taux de croissance de 6% en 2014

Il a été examiné par le gouvernement au cours dun Conseil de cabinet présidé hier par le Premier ministre

Le Premier ministre, Philémon Yang, a présidé hier à Yaoundé, un conseil de cabinet consacré à l’examen du projet de « plan d’urgence pour l’accélération de la croissance économique du Cameroun ». Estimé en 2013 à 4,8 %, le gouvernement envisage de le porter à 6% au courant de cette année. Dans le Document de stratégie pour la croissance et l’emploi (DSCE), vision macroéconomique conçue pour la décennie 2010-2020 et devant permettre au Cameroun d’être une économie émergente à l’horizon 2035, les politiques tablaient sur un taux de croissance de 5,5%. Le projet, avant sa mise en uvre devra d’abord être validé par le président de la République pour bénéficier ensuite d’un « traitement prioritaire » dans les administrations. Il s’appuiera sur les ressources du budget de l’Etat camerounais pour l’exercice 2014 (arrêté à 3312 milliards de F CFA), et comportera une liste d’ « investissements prioritaires ».

Le nouveau projet devant permettre l’amélioration de la croissance économique du Cameroun apparaît ainsi comme la remise en question du Dsce. Le ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat), Emmanuel Nganou Ndjoumessi, a, au cours de ce conseil de cabinet, indiqué qu’il « s’adosse » plutôt sur le Dsce. Pour parvenir aux résultats escomptés, le gouvernement dit compter sur une plus grande implication du secteur privé, la mise en place d’un meilleur climat des affaires, une plus grande disponibilité des financements. Dans le secteur public, le projet prescrit d’augmenter le taux d’exécution du budget d’investissement public (BIP) pour le porter à 90% au courant de cette année, de faire une utilisation judicieuse des ressources issues de la coopération bilatérale et multilatérale, entre autres. Toutes choses qui pourraient permettre d’augmenter la taille du Produit intérieur brut (PIB), avec « un effet bénéfique sur la notoriété du Cameroun et par ricochet sur les investissements directs étrangers et nationaux ainsi que sur les recettes budgétaires. ».

Un projet de plus ?
La décision du gouvernement de réviser le DSCE qui devait amener le Cameroun à « l’émergence » et dont les indicateurs sont plutôt au rouge, peut être saluée. Mais, le contexte dans lequel il intervient, amène plutôt à quelques constats interrogatioons. Ce projet semble s’inscrire, non pas comme un travail élaboré avec patience, mais comme une réponse à chaud face aux inquiétudes du chef de l’Etat camerounais, exprimées le 31 décembre 2013 dans son traditionnel « discours à la Nation ». Paul Biya avait alors eu à tancer le gouvernement dans un discours d’une rare lucidité. « Il semble en effet que nos efforts, aussi louables soient-ils, ne suffiront pas, à leur rythme actuel, pour que le Cameroun devienne un pays émergent en 2035 », avait affirmé le président camerounais.

Il avait décrit quelques carences : « Notre croissance est actuellement soutenue par la bonne tenue des recettes pétrolières et les crédits publics. L’investissement privé demeure quant à lui insuffisant. Nous devons encore améliorer le climat des affaires [.] Comment expliquer qu’aucune région de notre territoire ne puisse afficher un taux d’exécution du budget d’investissement public supérieur à 50 % ? [.] Ce dont nous avons besoin pour les prochaines années, c’est d’un véritable plan d’urgence. Avec le DSCE, nous avons le tableau de bord. Il nous faut maintenant agir», avait suggéré Paul Biya. En souhaitant cette fois que l’action aille au bon rythme, dans la bonne direction, et avec une administration tournée vers « l’intérêt de la communauté nationale », comme l’avait recommandé le président de la République.