Crépin Bwemba : l’art pour repeindre la société camerounaise

A travers ses œuvres, le jeune artiste plasticien qui milite contre l’émigration clandestine veut redonner des couleurs plus gaies à la vie.

Une pirogue en bois pleine à craquer défie les vagues d’une mer agitée. Assis dans la barque, ces hommes et femmes naviguent à vue vers de nouveaux horizons. L’image représentée sur ce tableau du plasticien Crépin Bwemba illustre bien le périple de ces jeunes camerounais et africains prêts à braver mer et désert pour rejoindre l’Eldorado.

Les couleurs bleu, jaune et vert qui apparaissent sur la toile laissent transparaitre une illusion d’espoir. Un espoir souvent vite noyé dans la mer qui emporte avec elle des centaines de migrants chaque année à travers le monde. «J’estime qu’il y a beaucoup à faire. Plusieurs de nos compatriotes prennent les bateaux et meurent en mer. Moi ça me choque ! », se désole l’auteur de la toile baptisée «Au-delà des frontières».

A travers ce tableau et une quarantaine d’autres toiles de sa collection baptisée « La couleur de la société », Crépin Bwemba reste dans la logique qui a toujours sous-tendu son travail, à savoir celle de repeindre la société pour lui donner fière allure. «La société dans laquelle nous vivons prend la forme et les couleurs que nous lui donnons. Elle prend la beauté, la joie qu’on veut lui donner. Même ici en Afrique, on peut trouver du bonheur », soutient le jeune plasticien camerounais.

Comme technique artistique associée à l’acrylique sur toile, Crépin Bwemba se sert du symbolisme. Lui, qui est fortement influencé par les travaux des physiciens comme Einstein, manie abondamment les formes et les couleurs. Pour lui, la couleur est bien plus qu’un simple ton, c’est davantage un code vibratoire qui transmet une information intelligible aux hommes.

La couleur de la société

Pour faire passer l’information aux hommes à travers sa collection « La couleur de la société », Crépin Bwemba a mis en avant des couleurs chaudes et gaies. Cela signifie –t-il que la vie est toute rose et sans désespoir au Cameroun? Non, rétorque l’artiste. Il veut tout simplement redonner à la vie en société, de couleurs plus vives, plus gaies, justifie-t-il.

Chacune des œuvres interroge sur un domaine précis de la société. La religion est remise en question sur le tableau baptisé « Le vice de la religion » et dans « l’évangile des couleurs ». L’économie est mise en valeur dans « Notre économie », « Le restau du coin ». « La couleur de la société » est également repeinte dans les domaines de la vie en société, la beauté, l’amour.

Crépin Bwemba vit et travaille à Douala. Après des études supérieures en Gestion logistique, le jeune homme aujourd’hui âgé de 32 ans a suivi une formation en peinture. Le public de Douala a pu découvrir le langage des couleurs dans ses œuvres à l’occasion d’une de ses expositions à la salle des fêtes d’Akwa du 04 au 06 juillet 2018.

Pascale Marthine Tayou se dévoile à la Maison Revue Noire à Paris.

L’artiste plasticien camerounais va exposer ses nouvelles uvres du 21 avril au 12 juillet 2011

Pascale Marthine Tayou va exposer ses nouvelles uvres, du 21 avril au 12 juillet 2011, à la Maison Revue Noire, dans le quatorzième arrondissement de Paris. Pour cette exposition la septième du genre, qui lui est consacrée depuis le début de l’année, Pascale Marthine Tayou proposera une installation faite de piles de livres et magazines montés sur dix axes d’acier. Après s’être fait connaitre en 1994, par une première série d’ uvres consacrées au Sida, l’artiste, a depuis, fait le tour des thèmes tels que la ruralité, la mondialisation ou encore l’immigration.

Agé de 44 ans, Pascale Marthine Tayou qui vit à Paris. Il est connu pour sa sculpture voiture, « Garage Modern », composée d’un agencement de pièces de véhicules usagers et montés, par des garagistes camerounais, avec une projection de vidéos qui dévoile au public, le processus d’assemblage. Cette uvre qu’il a présentée lors de la Skulptur Biennale Münsterland en Allemagne, porte en elle-même les réflexions de Pascale Marthine Tayou, sur des sujets tels que l’immigration, l’intégration et le commerce mondial. L’art plastique de Pascale Marthine Tayou, est déjà exposé dans les villes françaises de Lille et Lyon, de Gand en Belgique, de Venise en Italie, de Shanghai en chine, ainsi qu’à Douala au Cameroun.

La définition du talent de Marthine Tayou comprend dessins, images, installations, vidéos… Fondamentalement, son uvre a quelque chose d’un journal intime ; Il y laisse transparaître des aspects de sa vie nomade, de sa famille et de sa vie au Cameroun. Son uvre pose aussi des questions acerbes sur l’identité culturelle et nationale, en plus de susciter des réflexions plus existentielles, par exemple au sujet du sida ou de la cacophonie qui règne dans les villes. Dans ces uvres profondes qui révèlent la perméabilité des frontières, il nous entraîne même vers des réflexions relatives à l’économie et à la migration, comme elles sont définies par l’historique personnel (et les rencontres avec d’autres).

Pascale Marthine Tayou, artiste plasticien camerounais
Journalducameroun.com)/n

Exposition: Alioum Moussa au Ccf de Douala du 2 au 26 février 2011

«Fashions victims» est issue de la résidence du plasticien, Unidee 2010, qui l’a conduit à New-York, Paris, Milan et Bâle

De fil en aiguille, Alioum Moussa explore le vêtement et ses possibilités. Il en fait un instrument de communication privilégié, l’expression du lien se cousant entre lui et son environnement. Lors de sa résidence Unidee 2010, le vêtement se fait sujet central de son travail, objet de toutes les expérimentations et investigations. Au final il crée une branche de design vestimentaire qui utilise exclusivement des vêtements de seconde main ou des habits ayant été jetés ou abandonnés. A travers la broderie à la main et une touche de graphisme, ces vêtements jetés ou abandonnés deviennent au final des pièces uniques d’art portées par des mannequins d’un jour. La direction de cette exposition est portée sur la mise en place d’une boutique fictive, un concept qui se veut évolutif et interactif entre les visiteurs de l’exposition et les pièces exposées. La salle d’actualité du CCF est transformée en un magasin fictif où le visiteur découvre des pièces originales conçues à partir des vêtements récupérés.

Artiste peintre mais également sculpteur et graphiste
Alioum Moussa est né en 1977 à Maroua, au Cameroun. Plasticien, il s’avère être également un excellent graphiste. En 1993, il remporte le prix du meilleur artisan camerounais au concours organisé par le ministère du commerce, ce qui le propulse vers le monde la création. Il s’installe à Yaoundé en 1994, puis à Douala en 1999. Il anime la scène artistique avec des projets variés tels que Lecture-café pour l’atelier Vicking, où il permet l’échange et le partage entre les participants, autour de lectures artistiques et magazines. Il intervient également dans les écoles pour initier les élèves à la peinture et au dessin, par des jeux ludiques et créatifs. En 2005, il participe à l’exposition collective Elle est pas belle la vie?, à l’espace doual’art. Il est ensuite sélectionné pour une résidence IAAB à Bâle en Suisse en 2006. Cette même année, il participe à deux expositions collectives: Dongamen à Douala, au Cameroun, et Ladjé au centre Soleil d’Afrique, à Bamako, au Mali. Il fait partie du groupe qui effectue le [exitour] en Afrique de l’Ouest. Il a été lauréat de visa pour la création 2007 de Afaa/cultures France. En 2008, il présente 100 visages, un accrochage personnel, à l’espace des créateurs, à Douala. En 2009, il a exposé avec d’autres artistes à l’Ajara art Museum, à Batumi, en Georgie. Il a également mis en espace l’exposition Tam Tam et Tambours du Cameroun, à New York, USA.

Sans tapage et sans bruit, Alioum Moussa a fait son entrée comme une évidence dans le top 20 des artistes plasticiens de premier plan au Cameroun. Originaire de l’Extrême-Nord du Cameroun et très attaché à sa foi musulmane, Alioum Moussa se singularisait déjà sur la scène artistique avant que sa marque artistique n’en fasse aujourd’hui un cas particulier et ne focalise les regards vers lui. Il a construit au fil du temps un langage artistique des plus subtils qui suscite l’adhésion grâce à une apparente simplicité des formes et à la chaleur des couleurs. Mais au fur et à mesure que le regard s’approche, on découvre la complexité et la profondeur de l’ uvre. Son medium est principalement la peinture, même s’il expérimente la photographie et la performance.

« Fashion victims » jusqu’au 26 février au ccf de Douala
Ccf de Douala)/n