Cameroun : plus de 2 milliards Fcfa pour relancer la filière tomate

C’est ce que demande le ministère de l’Agriculture pour sauver un secteur frappé de plein fouet par la crise sanitaire liée au coronavirus.

Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural a déroulé le plan de sauvetage de la filière tomate. C’était le 16 juillet à Yaoundé au cours de la réunion hebdomadaire qui fait le point sur la riposte contre de coronavirus au Cameroun. Réunion présidée par le Premier ministre.

Le ministre Gabriel Mbairobe a présenté un plan de sauvetage qui comporte l’achat des 500 motos-pompes pour les agriculteurs d’une valeur de 300 millions Fcfa, 1000 pulvérisateurs Classe A à 75 millions Fcfa, des produits phytosanitaires pour 1000 ha de culture à 425 millions Fcfa ; et des semences hybrides pour 1000 ha à plus d’un milliard Fcfa.

La facture de ce plan de sauvetage s’élève ainsi à plus de 2 milliards Fcfa.

Ce plan, explique le ministre, implique également « la réhabilitation de la Société des Conserveries Agricoles du Noun (SCAN) qui a fermé pour insuffisance de matière première, ou la création d’autres structures de moindre importance dans les bassins de production ou les centres de consommation ».

Mais aussi, « la mise en place des mini-unités de transformation dans les coopératives et l’augmentation de la production nationale de tomates dans le cadre du projet de développement des cultures maraichères, pour alimenter les agro-industries (Elena Tomato et tomate Neima) ».

Avant cela, le ministre de l’Agriculture a présenté une filière en partie détruite par les mesures du gouvernement pour endiguer la propagation du coronavirus. « Depuis l’avènement de la COVID-19 et la restriction de la mobilité urbaine, on a assisté à la baisse drastique du prix de vente du cageot de tomates qui est passé de 3 000 francs CFA bord champ à 500 francs le cageot. Cette situation met en difficulté les producteurs car le seuil de rentabilité est de 1 500 FCFA bord champ. La baisse de prix est en grande partie imputée à la fermeture des frontières et la disparition des gros acheteurs venant des pays voisins (Nigéria, Gabon et Guinée Equatoriale), a-t-il expliqué.

Avant d’avertir : « face à cette situation, si rien n’est fait, la filière tomate qui est la première culture maraîchère et qui contribue fortement à la santé nutritionnelle des populations risque de sombrer »

Bien produite de façon artisanale, la tomate emploie plus de 600 000 personnes par an et la production moyenne est de 700 000 tonnes chaque année.

Crise anglophone : le Canada débloque 2 milliards FCFA

L’enveloppe est destinée à soutenir les efforts humanitaires dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest du Cameroun.

Leslie Norton, la sous-ministre adjointe pour l’Afrique subsaharienne des Affaires mondiales du Canada, était en visite du 9 au 12 avril au Cameroun.

Durant cette visite, le haut diplomate canadien a échangé avec les autorités camerounaises, notamment le Premier ministre Joseph Dion Ngute, à qui elle a fait part de « les préoccupations du Canada quant à la violence qui perdure dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest et son impact sur les populations ».

Le Canada a ainsi décidé de débloquer, un  » engagement du Canada totalisant 6,65 millions de dollars canadiens (plus de 2 milliards FCFA) en aide humanitaire au Cameroun pour l’année 2019 », a fait savoir le Haut-commissariat du Canada au Cameroun.

Cette représentation diplomatique précise « qu’en plus que d’une assistance aux personnes les plus vulnérables, notamment dans les régions de l’Extrême-Nord et de l’Est, ce financement contribuera à répondre aux besoins urgents des populations touchées par le conflit dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, incluant les besoins spécifiques des femmes et des filles ».

Par ailleurs, la sous-secrétaire Leslie Norton a exprimé ses préoccupations « sur la situation actuelle des droits civils et politiques au Cameroun. Ces préoccupations étaient accompagnées du souhait du Canada d’être un ami et un partenaire du peuple camerounais sur le chemin du dialogue, de la paix durable et du développement économique et social pour tous ».