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En marge du forum Pmexchange qui se tient à Douala, le ministre des PME, de l’Economie sociale et de l’Artisanat, Laurent Serge Etoudi Ngoa, a réitéré cet engagement du gouvernement

La Banque des Petites et moyennes entreprises (PME) débutera ses activités en 2014, avant la fin de mois de janvier. Le ministre des PME, de l’Economie sociale et de l’Artisanat, Laurent Serge Etoudi Ngoa, a réitéré cet engagement du gouvernement précisant que « ce n’est qu’une question de semaines ». Il participe à la deuxième édition du forum des entreprises dénommé PMExchange qui se tient jusqu’à vendredi prochain à Douala, à l’initiative du groupe patronal Entreprises Cameroun (ECAM). « Le gouvernement sera toujours aux côtés des PME pour que les difficultés auxquelles elles font face puissent se transformer en opportunités. Dans cette perspective, la Banque des PME sera opérationnelle dès le début de l’année », a -t-il déclaré. Ce dernier a d’ailleurs précisé que la Commission bancaire de l’Afrique centrale (COBAC) a déjà « octroyé l’agrément », alors que le premier conseil d’administration s’est déjà tenu et a fait des propositions pour la nomination des dirigeants.

Des indications qui laissent croire que le Cameroun a rempli l’un des conditions principales, la mobilisation d’une somme de 10 milliards de francs CFA comme capitaux de base exigés par la COBAC avant toute création d’une banque en Afrique centrale. Même si cette banque ne pourra pas résoudre de nombreux problèmes de financements dont font face les entreprises de petite taille, cela constitue une avancée, d’autant que depuis la liquidation du Fonds de garantie pour les petites entreprises (FOGAPE) il y a une vingtaine d’années, aucun autre établissement financier public n’existe pour appuyer les activités des PME. Celles-ci qui représentent plus de 90 pour cent du tissu économique du pays, contribuent à près de 72 pour cent du PIB et pourvoyeuses de 54 pour cent d’emplois.

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Le 1er forum international de la Petite et moyenne entreprise, qui s’est ouvert à Douala, ne met véritablement pas les très petites, petites et moyennes entreprises au premier rang

Tout visiteur qui se pointe à la Maison du parti, à Bonanjo, est frappé par une constance. L’omniprésence des grandes entreprises. Rien qui indique véritablement qu’on pénètre dans un espace dédié aux Très petites entreprises (Tpe), Petites entreprises (Pe) et Moyennes entreprises (Me). Dès le portail central de la permanence du Rdcp, Orange Cameroun annonce déjà les couleurs à travers un branding exceptionnel. A l’intérieur, la filiale camerounaise du géant des télécoms France Telecom se taille la part du lion, avec trois chapiteaux qui occupent une position de choix. C’est également la position occupée par le stand de Tradex situé au nez de la salle principale de la Maison du parti. Les différents stands tarabiscotés le long de la piste qui longe vers cette salle portent les noms des mastodontes du microcosme économique connus du grand public. Canal+, Sabc (Tangui), Ecobank, Colina, Biopharma, La Pasta, Scb Cameroun, Sgbc. Le stand de la filiale camerounaise du groupe français Société générale est d’ailleurs le premier à s’offrir au visiteur. Dans une foire dédiée aux « très petites, petites et moyennes entreprises ». «L’allée principale est occupée par les banques et les assurances et toutes les grandes entreprises ont une meilleure visibilité que les Pme », fait observer un exposant. « On ne dirait pas que c’est un événement qui concerne les Pme ! », fulmine -t-il, en regrettant amèrement ses 300.000 Fcfa qu’il a déboursé pour la location du stand. Certains exposants se plaignent d’avoir déboursé plus d’un million Fcfa pour la durée de la foire. Dans l’ensemble, les Pme et assimilées sont reléguées au second rang, dans un événement qui est censé être le leur. «Je me disais que les prix des stands allaient être abordables, mais ce n’est pas le cas. A mon avis, il ne s’agit véritablement pas d’un événement dédié aux Pme », souligne un artisan, courroucé. Ce dernier va jusqu’à qualifier Pmexchange de « Promote Douala », en faisant allusion spécifiquement à l’omniprésence de la Fondation Inter Progess, organisatrice de Promote. En effet, c’est le matériel de cette fondation qui a été utilisé pour le forum [de la Pme ?] d’Ecam. Et même la disposition des stands obéit à l’esprit de Promote. Pierre Zumbach, le délégué général de Promote est à Bonanjo depuis le démarrage de cette foire.

Mais, les organisateurs relativisent cette constatation. Ici, on parle de sponsors, là-bas, on se défend en arguant la thèse d’une synergie. Un membre du comité d’organisation interrogé dans ce sens nous renvoie aux objectifs de Pmexchange. « Le forum vise quatre objectifs majeurs. Offrir aux Pme et aux Tpe un véritable outil d’expression, d’exposition et de récréation, valoriser et professionnaliser les Tpe en vue de développer l’économie de la ville et du pays, développer entre les acteurs (Pme et grandes entreprises) une véritable synergie et présenter à la communauté économique mondiale le potentiel économique du Cameroun, de l’Afrique centrale afin d’attirer de nouveaux investisseurs », résume-t-il. Cette précision est malheureusement loin de convaincre les jeunes entrepreneurs noyautés par les gros calibres. Malgré cette invasion des grandes entreprises, plusieurs Pme participent cahin-caha à cet événement. Plus de 500, d’après les organisateurs. Certaines, avec leurs modestes moyens font feu de tout bois pour avoir aussi une visibilité. C’est le cas de Fléa, distributeur exclusif des filtres de marque espagnole, Filtros Cartès, le numéro mondial des filtres industriels, hydrauliques et automobiles. Le stand de cette Pme géré par Prosper Tankem et Franciane Ze passe inaperçu. Plusieurs autres Pme sont dans le même élan. Express Union, Buetec, Aladji, etc. D’après le dernier recensement de l’Institut national de la statistique (Ins), les Pme sont beaucoup plus nombreuses que les grandes entreprises au Cameroun. L’Ins parle en effet d’un peu plus de 92.000 Pme au Cameroun, sur les 93.969 entreprises recensées. Le ministre des Pme, de l’économie sociale et de l’artisanat (Minpmeesa), qui a participé à l’inauguration de Pmexchange 2012 a d’ailleurs confirmé ces chiffres. Comme pour relever l’importance de ce secteur qui, pourtant souffre de soutien et de visibilité. En septembre 2011, le Minpmeesa a organisé les premières journées des Pme à Douala, journées qui, finalement, se sont transformées en journées des grandes entreprises. Plusieurs observateurs avertis pensaient que le patronat Ecam allait rectifier le tir, en redonnant aux Pme leur place. Malheureusement, il a plutôt enfoncé le clou. En proposant un événement qui ne met véritablement pas en valeur les petites et moyennes entreprises.

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