Port de Kribi: une offre de service pour simplifier le traitement des marchandises

Elle a été présentée au chef de l’Etat camerounais Paul Biya, par le responsable de Webb Fontaine reçu le 04 novembre 2016 au Palais de l’Unité à Yaoundé

Vendredi 04 novembre 2016, le chef de l’Etat camerounais, Paul Biya, a accordé une audience au président fondateur de Webb Fontaine, Jean Gurunlian reçu au Palais de l’Unité à Yaoundé, la capitale du pays. Au menu des échanges, la présentation au chef de l’Etat d’une offre de service relative à la simplification du traitement des marchandises au port en eau profonde de Kribi.

Pendant près d’une heure, le Président Paul Biya et son hôte ont échangé sur la faisabilité de cette nouvelle approche dans le contexte camerounais. Selon Jean Gurunlian, le nouvel outil, de par sa performance, permet de détecter la moindre fraude dans l’activité portuaire.

Le président fondateur de Webb Fontaine par ailleurs reconnu comme fondateur du système Sydonia utilisé par la douane camerounaise, entend ainsi assurer le transfert de compétence en la matière.

La société Webb Fontaine, dont le siège est à Dubaï et en Suisse est leader mondial dans les domaines de la facilitation du commerce. Ses activités s’étalent en Europe, en Asie, au Moyen-Orient et en Afrique, notamment en Côte d’Ivoire.

Webb Fontaine assure également la mise en place de la solution e-government pour la modernisation des administrations.

Jean Gurunlian reçu par le président Paul Biya vendredi, 04 novembre 2016, au Palais de l’Unité à Yaoundé.
Droits réservés)/n

Pipeline Cameroun-Tchad: 21 millions de barils de pétrole transportés

Ces chiffres enregistrés au premier semestre 2016 sont en baisse par rapport aux 24 millions de barils transportés à la même période l’année dernière

Un peu moins de 21 millions de tonnes de barils ont été transportés à partir du pipeline Tchad-Cameroun au cours des six premiers mois de l’année d’après de statistiques publiées mercredi, 24 août 2016, par le Comité de pilotage de la gestion de cet oléoduc.

Des chiffres en baisse par rapport à la même période en 2015, où plus de 24 millions de tonnes de barils de pétrole avaient été transportés dans ce pipeline.

Selon des sources proches du dossier, cette situation ne serait pas liée à la dépréciation des cours du pétrole brut sur le marché mondial avec le baril en deçà de 30 dollar, mais la conséquence des incohérences dans l’exploitation de cette infrastructure.

En attendant l’aboutissement de l’enquête, il a été décidé de la fermeture du bureau tchadien chargé de la gestion de ce dossier, toutes choses qui laissent croire à des malversations.

Douze ans après la mise en place du pipeline Tchad-Cameroun long de 1500 km qui part du centre de production de Doba dans le Sud du Tchad au port de Kribi dans le Sud du Cameroun, c’est la première fois qu’on enregistre une telle situation.

Entre le 1er janvier et le 30 avril 2016, les droits de transit du pipeline Tchad Cameroun ont connu une baisse de 1,2 milliards FCFA par rapport à la même période en 2015.

Il s’établit à 10,88 milliards FCFA cette année, contre 12,07 milliards FCFA l’année dernière comité de pilotage et de suivi des pipelines (CPSP).


Droits réservés)/n

Près de 30 milliards de F pour approvisionner le port de Kribi en eau

Selon la convention de financement signée entre le Cameroun et la banque Belfius A., il est question de doter la structure d’une station de traitement, d’un forage et d’une base de stockage d’eau

Le ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (MINEPAT) Louis Paul Motaze, au nom de l’Etat du Cameroun et Danny Feremans pour la banque belge BELFIUS A., ont procédé le 10 juin à Kribi, à la signature de la convention de financement de la première phase du projet d’approvisionnement en eau potable du Complexe industrialo-portuaire de Kribi (CIPK).

Cette convention d’un montant de 30 milliards de F est un prêt garanti par l’Etat belge. Il a été consenti à un taux concessionnel et sera remboursé sur une période de 12 ans.

La banque Befius A. va ainsi financer à 100% le projet d’approvisionnement en eau potable du complexe portuaire et de la nouvelle ville de Kribi. D’après les termes du contrat, ce projet se fera en modèle clé en main. Sa durée de réalisation est estimée à trois ans. Aussi, le port en eau profonde de Kribi disposera bientôt d’une autonomie d’approvisionnement en eau potable assurée par le biais d’une station de traitement, d’un forage et d’une base de stockage d’une capacité de 200 mètres cubes par jour. Le projet permettra de couvrir les besoins du port en phase I.


Droits réservés )/n

Le Port de Kribi aura des taux de manutention de 10% en deçà des tarifs de Douala

Le Groupe Bolloré, attributaire du port, a profité de la tenue de la conférence internationale « Investir au Cameroun » pour présenter ses perspectives dans les domaines portuaire et ferroviaire

Les importateurs et les exportateurs qui solliciteront le port en eau profonde de Kribi se verront appliqués des taux de manutention de 10% en deça des tarifs du Port de Douala. La mesure a été présentée par le Groupe Bolloré lors de la récente conférence internationale « Investir au Cameroun », organisée les 17 et 18 mai 2016 au Palais des congrès de Yaoundé.

La multinationale que dirige Vincent Bolloré a remporté, en août 2015, le contrat de concession du terminal à containers de ce port situé dans le Sud du Cameroun, aux côtés de CMA-CGM et CHEC.

Au Palais des congrès de Yaoundé, où une centaine de responsables du Groupe se sont rendus mardi et mercredi lors des travaux présidés par le chef d’Etat camerounais, Paul Biya, l’on a été édifié sur les conditions qui auraient fait basculer la balance au profit de Bolloré lors de l’attribution du Port en eau profonde de Kribi, lequel a suscité quelques vagues. « Le Groupement BCC a fait une offre supérieure de plus 55% à celle du 2ème candidat. Cette offre financière couvre les droits d’entrée, de redevance fixe et redevance variable de concession », indiquent les responsables de la communication du Groupe Bolloré au Cameroun.

L’ambition est de « faire de Kribi un hub régional de transbordement pour toute la façade atlantique de l’Afrique, du Sénégal au Gabon, relié par des navires de grande capacité aux marchés européens et asiatiques. Il permettra aussi l’approvisionnement des pays dépourvus d’accès maritimes comme le Tchad ou la République Centrafricaine », se projette-t-on déjà du côté du Groupe.

La multinationale est présente au Cameroun depuis 1947, dans les domaines ferroviaire, portuaire et logistique. Elle revendique 7000 employés.

Perspectives
Dans le domaine ferroviaire, le Groupe Bolloré opère sur le réseau du chemin de fer, dont il est le concessionnaire depuis 1999, à travers sa filiale Camrail. En termes de projets, la société compte mobiliser, avec l’Etat, la somme de 224 milliards de F CFA, à investir sur la période 2016-2020 pour le renouvellement de 500 km de voie, le lancement de nouveaux services voyageurs sur les lignes Douala-Yaoundé et Douala-Kumba. Camrail souhaite aussi « promouvoir l’extension du réseau jusqu’au Tchad à partir de Ngaoundéré, dans le cadre de l’interconnexion des économies régionales de la Cemac; et d’Edéa vers Kribi. »

Depuis 2005, le Groupe Bolloré développe le terminal à conteneurs du port de Douala dans le cadre d’une concession accordée à sa filiale Douala International Terminal (DIT), dont il partage le capital avec le groupe AP Moller/Maersk à hauteur de 40 % chacun. DIT projette de mettre en service, « au premier trimestre de l’année 2017 », un troisième portique de quai au terminal à conteneurs du port de Douala. La commande a été effectuée en Chine auprès de ZPM, leader mondial dans la construction d’outils portuaires.

« L’ensemble des activités du groupe au Cameroun produisent un chiffre d’affaires annuel supérieur à 220 milliards FCFA », indiquent des sources officielles.

Le Groupe est aussi actif dans le domaine des énergies renouvelables. Depuis mai 2014, une expérience est menée à l’université de Yaoundé I avec la mise en service de trois bus d’une capacité d’environ 20 places chacun, pour le « transport gratuit » des étudiants et des enseignants sur un trajet de 5 Km au sein du campus. Particularité des « Blue Bus »: ils fonctionnent grâce à l’énergie solaire captée par des panneaux solaires et stockée dans des batteries LMP d’un site Blue Solutions, installé au sein de l’université. Coût de l’investissement: 1,4 milliard de francs CFA, « entièrement financé par le groupe Bolloré ».

Les activités du Groupe Bolloré au Cameroun sont gérées à travers Bolloré Africa Logistics Cameroun.

Voir la présentation des activités et des projets du Groupe Bolloré au Cameroun.

Un terminal au port en eau profonde de Kribi (Photo pour illustration)
Droits réservés)/n

Cameroun: Comment Bolloré est entré au port de Kribi

D’après la télévision publique française, la proposition du patron du groupe Bolloré n’avait pas été retenue lors de l’étude des offres; avant l’intervention de François Hollande

Le consortium franco-chinois Bolloré/CMA-CGM/CHEC (BCC), attributaire en août 2015 du contrat de concession du terminal à containers du Port de Kribi, n’aurait pas été retenu initialement lors de l’étude des offres, selon une investigation menée au Cameroun par les journalistes de France 2. Le public a pris connaissance de cette nouvelle hier, jeudi 07 avril 2016, lors de la diffusion d’une édition de Complément d’enquête, intitulée: «Bolloré, un ami qui vous veut du bien?»

L’émission, diffusée à 21h40 sur la télévision publique française, était consacrée au portrait de l’industriel français et sur des domaines dont l’homme d’affaires parle très peu: ses investissements en Afrique. Le continent absorbe 25% du chiffre d’affaires du groupe Bolloré et génère 80% de ses bénéfices.

Lobbying au niveau des chefs d’Etat
Dans le document publié hier, les journalistes de France 2 font parler à visage caché un responsable administratif camerounais qui assure avoir été à l’étude des dossiers d’appels d’offres des sociétés intéressées par la gestion du terminal à containers du nouveau port de Kribi, dans le sud du Cameroun.

«Il n’était même pas classé (.) son offre était devenue économiquement peu viable», déclare la source de Complément d’enquête. En avril 2015 en effet, quelques médias camerounais et des agences de presse avaient relayé les résultats, non officiels, de la commission gouvernementale chargée de recommander un gestionnaire du terminal à containeurs au port de Kribi. Le choix avait été porté ici sur le philippin ICTSI, et son associé Amp terminals, une structure de l’armateur danois A.P. Moller-Maersk. On apprenait alors que des «réserves» avaient été émises sur l’offre du consortium Bolloré-Cma-Cgm-Chec (BCC).

Seulement, le 03 juillet 2015, le président français, François Hollande, se rendra au Cameroun en visite d’Etat. Parmi les sujets évoqués, il ne sera nullement fait état, officiellement, du projet du port en eau profonde de Kribi. Et pourtant, tout se serait joué au cours de cette visite, d’après l’enquête de France 2 dont les auteurs indiquent qu’elle a été menée sur six mois.

Moins de deux mois après la visite de François Hollande, le consortium BCC porté par Bolloré se verra finalement attribuée le contrat de concession du terminal à containers de Kribi. «Il y a des intérêts qu’on ne maîtrise pas», déplore la source contactée par les journalistes de la télévision publique française.

Vincent Bolloré
gala.fr)/n

Au Cameroun, comme dans d’autres pays africains
La méthode aurait été la même en Guinée, autre pays choisi par les journalistes de la télévision publique française. Là aussi, dans des conditions peu transparentes, l’enquête montre comment la convention de concession du port de Conakry qui liait le pays au groupe français Getma/Necotrans fut résiliée au profit du groupe Bolloré. Groupe dont le PDG, Vincent Bolloré, est volontiers présenté par le président Alpha Condé comme «un ami».

Dans son lobbying, l’industriel français – parti comme il se présente dans l’émission d’une «entreprise familiale de 2 francs» à «un groupe de 15 milliards (d’euros)», peut compter sur des hommes politiques français de gauche ou de droite; et sur de nombreux chefs d’Etat africains. L’enquête met au gout du jour des stratégies de séduction envers les présidents africains, à travers des médias dont l’homme d’affaires est le propriétaire (la télé Direct 8, les gratuits Direct Matin et Direct Soir, et peut être bientôt Canal+; ou à travers le groupe Havas Media (spécialisé dans le conseil et l’achat d’espaces médias), dont il est le propriétaire.

Le groupe Bolloré est présent dans 55 pays dont 45 en Afrique.

«Défendre Bolloré en Afrique, c’est défendre les intérêts français», juge la journaliste et essayiste Sophie Coignard, co-auteur avec Alexandre Wickam du livre «la Nomenklatura française, pouvoirs et privilèges des élites» (P. Belfond, 1986). Elle était invitée à l’émission Complément d’enquête jeudi, 07 avril 2016.

«C’est l’un des 10 hommes les plus puissants de France», estime Sophie Coignard.

Vincent Bolloré et le chef d’Etat camerounais Paul Biya se sont rencontrés mercredi, 06 avril 2016, à Yaoundé. Au sortir de l’entretien entre les deux personnalités, les médias n’ont été édifiés que sur.ce que Vincent Bolloré a bien voulu dire.

Dans Complément d’enquête diffusée jeudi, le milliardaire breton annonce qu’il va prendre sa retraite le 17 février 2022, lorsque son groupe familial Bolloré aura atteint son 200ème anniversaire. La relève à la tête du Groupe devrait être alors être confiée à l’un de ses quatre enfants.

Outre les ports (Douala et Kribi) et les chemins de fer (Camrail), le Groupe Bolloré est aussi présent au Cameroun dans l’exploitation des palmiers à huile
Droits réservés)/n

Tête-à-tête entre Paul Biya et Vincent Bolloré à Yaoundé

L’homme d’affaires français a été reçu mercredi au Palais de l’Unité. Au menu de l’entretien avec le chef de l’Etat: la gestion du port de Kribi, les chemins de fer, l’énergie solaire et le cinéma

Le Président-directeur général du groupe Bolloré a été reçu en audience mercredi, 06 avril 2016, au Palais de l’unité par le chef de l’Etat camerounais. Vincent Bolloré et Paul Biya ont discuté de l’actualité des activités du Groupe au Cameroun, dans les domaines portuaire, ferroviaire, logistique, énergétique et culturel, a-t-on appris au sortir de cette audience dans la déclaration de l’homme d’affaires français.

S’agissant notamment du port en eau profonde de Kribi, Vincent Bolloré a annoncé la signature sous quinzaine du contrat de concession avec le Gouvernement camerounais en vue de la gestion du terminal à conteneurs. Pour rappel, la gestion du terminal à conteneurs du port en eau profonde de Kribi a été remportée en août 2015 par le consortium franco-chinois Bolloré/CMA-CGM/CHEC(BCC). Le groupe Bolloré sera donc présent dans ce second port qui vise à décongestionner le port principal de Douala, dont le terminal à containers est toujours sous la responsabilité du Groupe. A Kribi, Vincent Bolloré a indiqué que le Groupe est en train de mener ses recrutements, portant sur 400 à 500 postes.

Parlant de la société « Cameroon Railways »(CAMRAIL) – chargée de l’exploitation des chemins de fer du Cameroun – dont son groupe est aussi le concessionnaire, l’investisseur français a mis l’accent sur la durée du transport des voyageurs par train. Selon lui, l’objectif de son groupe est de ramener la durée du voyage entre les deux capitales, Yaoundé et Douala, en dessous de trois heures contre quatre heures actuellement.

En ce qui concerne le stockage de l’énergie, le groupe Bolloré, a laissé entendre son Président Directeur Général, compte étendre le système de panneaux solaires expérimenté avec succès à l’Université de Yaoundé I – à travers les Blue Bus – dans certaines localités de l’arrière-pays en utilisant des conteneurs pour capter cette énergie produite grâce au soleil. Le raccordement des zones rurales et éloignées au réseau électrique public étant plus coûteux selon lui, que d’installer des panneaux solaires dont son groupe maitrise déjà la technologie.

Enfin, M. Bolloré a évoqué les activités du groupe Vivendi-Canal+ dans le domaine de la culture avec l’ouverture des salles modernes de cinéma et de spectacle au Cameroun. Vincent Bolloré a présenté ce point aux journalistes comme ayant été « le plus important » au menu de sa rencontre avec Paul Biya.

L’ouverture de la première salle de cinéma est projetée pour la mi-juin 2016 à Yaoundé. Le Cameroun ne compte plus de salles de cinéma depuis 2009, date de la fermeture du cinéma Abbia, à Yaoundé, et le Wouri, à Douala; deux salles appartenant à cette époque à l’homme d’affaires Victor Fotso.

Vincent Bolloré et Paul Biya se sont entretenus mercredi, 06 avril 2016, au Palais de l’unité
Droits réservés)/n

Port de Kribi: Bolloré-CMA CGM-CHEC pour la gestion du terminal à conteneurs

Selon un communiqué du Premier ministre signé mercredi, le consortium franco-chinois a été officiellement choisi par le gouvernement camerounais pour le projet du port en eau profonde de Kribi

Le consortium constitué de Bolloré Africa Logistics (France)-China Harbour Engineering Corporation (CHEC, Chine) et CMA CGM (France), encore appelé «BCC», a été choisi par le gouvernement camerounais pour la gestion du terminal à conteneurs du nouveau port en eau profonde de Kribi (Sud), selon un communiqué du Premier ministre datant du mercredi, 26 août 2015, et publié ce vendredi dans le quotidien national.

L’heureux élu aura en charge l’exploitation et le développement de cette place portuaire, avec notamment l’extension du terminal dont CHEC avait déjà réalisé la première phase de la construction.

Le groupement NECOTRANS/Kribi Multi Port Operators (KPMO) a quant-à-lui été sélectionné pour l’exploitation et la maintenance du Terminal polyvalent du port de Kribi.

Ce regroupement coiffe ainsi au poteau le hollandais APM Terminals et le philippin International Container Terminal Services (ICTSI), également pré qualifiés parmi les 10 candidats en lice au départ, au terme d’une rude bataille dont les répercussions avaient ébranlé la cohésion gouvernementale sous des soupçons de corruption.

Fin avril dernier en effet, la commission ad hoc d’analyse des offres, mise en place par le Premier ministre, avait publié un rapport qui, selon les offres financières finales par critères clés, plaçait en tête le consortium «BCC» (623.469.685 euros) suivi de ICTSI (467.387.399 euros) et de APMT (403.626.290 euros).

Et, alors que le processus de concession semblait sur les rails, plusieurs médias locaux se faisaient l’écho de «fortes pressions» sur des membres de ladite commission, qui avaient pourtant tous émargé au bas du rapport, en vue de les amener à reconsidérer leur jugement.

En rappel, c’est en juin 2008 qu’un appel à manifestation d’intérêt a été lancé par le gouvernement pour la gestion du terminal à conteneurs de Kribi, finalement déclaré «infructueux» le 15 janvier 2014 par le Premier ministre Philemon Yang et alors que le groupe Bolloré avait déposé une offre définitive.

Un nouvel avis public à manifestation d’intérêt fut relancé le 3 février 2014, qui a abouti à la pré-qualification des trois candidats alignés pour la finale qui vient de connaître son épilogue.


Droits réservés)/n

Le port en eau profonde de Kribi attend toujours le gestionnaire de son terminal

A ce jour, trois dossiers de candidature sont à l’étude pour cette activité depuis octobre 2014 après une sélection ayant attiré un total de dix offres

Un an après la fin des travaux de construction du terminal polyvalent et de la première phase du terminal à conteneurs lors de la première moitié de 2014, le port en eau profonde de Kribi, situé dans le sud du Cameroun, continue d’attendre pour sa mise en service, la désignation par les autorités du pays d’un concessionnaire n’ayant toujours pas été effectuée.

D’un coût de 240 milliards de francs CFA (480 millions de dollars)dont 207,7 milliards (415,4 millions de dollars) financés par Exim-Bank de Chine, ce projet réalisé en moins de trois ans par l’entreprise chinoise China Harbour Engineering Company (CHEC) est doté d’un port général et d’un appontement fer, respectivement à Mboro et Lolabè, à plus de 30 km au Sud de la ville balnéaire de Kribi.

L’infrastructure couvre une superficie globale de 26.000 hectares réservée en outre à des installations industrielles, urbaines et autres. En plus des deux terminaux, le port général, à caractère industriel et commercial, comporte une digue de protection de 1,2 km,un chenal d’accès des navires et un quai à conteneurs de 350 mètres.

C’est « l’investissement portuaire le plus important d’Afrique centrale et de l’Ouest », destiné à accueillir de gros navires de 40.000 tonnes de moins de 16 mètres de tirant d’eau pour le terminal polyvalent et de 50.000 tonnes de moins de 16 mètres de tirant d’eau également pour le terminal à conteneurs, avait souligné dans un entretien récent à Xinhua, Xu Huajiang, directeur général de CHEC-Cameroun.

Depuis la fin des travaux de construction en avril 2014, l’inauguration et la mise en service du port n’ont toujours pas eu lieu, à cause d’un interminable processus de désignation d’un concessionnaire pour l’exploitation du terminal à conteneurs depuis 2008.

A ce jour, trois dossiers de candidature sont à l’étude pour cette activité depuis octobre 2014 après une sélection ayant attiré un total de dix offres. Premier sur la liste par ordre de mérite, le consortium formé du groupe Bolloré Africa Logistics, du 3e armateur mondial CMA-CGM et de CHEC se distingue par une offre intéressante de plus de 633 millions d’euros, soit plus de 411,450 milliards de francs CFA.

C’est une offre réévaluée après une première proposition de 473 millions d’euros (plus de 307,450 milliards de francs CFA).
A la deuxième place, le groupe ICTSI (International Container Terminal Services), initialement 3e, déclasse pour son offre passée de 284 à plus de 467 millions d’euros (184,6 à plus de 303, 750 milliards de francs CFA) son concurrent APM Terminals, porteur d’une offre réévaluée de 332,7 à plus de 403 millions d’euros (216, 255 à plus de 261,950 milliards de francs CFA).

Ce classement est le résultat des travaux menés par une commission ad hoc de sélection des candidats mise en place par le Premier ministre Philemon Yang, laquelle a estimé que l’offre du consortium Bolloré Africa Logistics-CMA/CGM-CHEC est la mieux- disante pour faire du terminal à conteneurs du port en eau profonde de Kribi une « accélération de croissance au Cameroun ».

Avec la notoriété du groupe Bolloré Africa Logistics, présent dans 45 pays d’Afrique et depuis 1947 au Cameroun où il exploite déjà le port de Douala, la métropole économique, et de l’armateur CMA-CGM, doté pour sa part d’une flotte de 445 navires desservant 450 ports de commerce sur 521 dans le monde, ce regroupement a la particularité de compter la société CHEC comme constructeur du port.

En sa qualité de partenaire technique, CHEC a aussi contribué à l’organisation par le gouvernement camerounais du financement, chiffré à 750 millions de dollars (375 milliards de francs CFA) d’ aide chinoise, pour la deuxième phase du terminal à conteneurs consistant à la construction d’un deuxième quai de 700 mètres, auquel s’étend la mise en concession disputée.

Selon des sources proches du dossier, le choix d’un adjudicataire pour l’exploitation de cette infrastructure relève désormais d’une décision du président Paul Biya. C’est un moment très attendu, car, selon la Banque mondiale, avec la mise en service du nouveau port le Cameroun s’offre un outil important pour l’accélération de sa croissance économique qui peine à atteindre les niveaux escomptés.

En attendant, c’est le port de Douala qui continue d’assurer environ 95% des exportations et des importations de ce pays d’ Afrique centrale. Or, en exploitation largement au-dessus de ses 10 millions de tonnes de capacité réelle, celui-ci souffre d’une incapacité à rendre moins les longs délais de passage de marchandises.

« Le délai de passage au port de Douala est 5 fois plus élevé que celui de Durban; 2 fois plus que celui du port de Mombasa, 1,5 fois plus que celui de Dar es Salam, et dépasse de 22% celui de Lomé », a déploré une étude publiée en février par la Banque mondiale.


Droits réservés)/n

Bolloré écarté de la gestion du terminal à conteneurs du port de Kribi

Le consortium dirigé par le groupe français a été exclu de la liste définitive des entreprises en lice pour gérer le terminal à containers du port en eau profonde de Kribi au Sud du Cameroun

Le consortium Bolloré-Cma-Cgm-Chec (BCC) a été écarté par le gouvernement camerounais de la liste des entreprises en lice pour la gestion du terminal à containers du port en eau profonde de Kribi, selon un rapport de la Commission compétente, consulté par Reuters lundi.

La commission gouvernementale chargée de recommander un gestionnaire de terminal à containeurs a porté son choix sur le philippin ICTSI, et son associé Amp terminals, une structure de l’armateur danois A.P. Moller-Maersk.

La Commission a émis des réserves dans son rapport quant à la viabilité de la proposition du consortium de Bolloré et a trouvé les offres de ICTSI et APMT, les plus avantageuses.

« La Commission a trouvé l’offre de ICTSI et APMT comme étant la plus avantageuse pour le Cameroun et l’Afrique centrale sous-région, » indique-t-elle.

Le gouvernement du Cameroun est susceptible de fonder sa décision finale sur la recommandation de la commission, mais on ne sait pas quand la décision sera prise.

Le consortium dirigé par Bolloré inclut également le français CMA CGM – troisième armateur mondial de transport maritime en conteneurs – et l’entreprise chinois CHEC, qui a construit le port en eau profonde de Kribi.

Bolloré, à travers sa filiale logistique Bolloré Africa Logistics, gère le principal terminal à conteneurs du Cameroun à Douala. Le port de Douala est la principale porte d’entrée pour le commerce avec l’Afrique centrale.


Droits réservés)/n

Ces manoeuvres autour de la gestion des terminaux à conteneurs du Port en eau profonde de Kribi

Par Shanda Tonme, Commission indépendante contre la corruption et la discrimination

Déclaration relative à l’attribution des contrats d’exploitation et de développement des terminaux à conteneurs et polyvalents au Port en eau profonde de Kribi

La Commission indépendante contre la corruption et la discrimination constate, qu’en dépit d’une conjoncture extrêmement difficile ainsi que la survenance de nombreux problèmes imprévus, l’un des projets les plus ambitieux et les plus marquants de la politique des grandes réalisations, en l’occurrence le complexe industrialo-portuaire de Kribi, est aujourd’hui une réalité concrète.

La Commission se félicite de cette impressionnante réalisation, félicite le Chef de l’Etat et son Gouvernement, et félicite tout particulièrement le Président du Comité de pilotage du projet.

La Commission constate avec douleur, colère et amertume, que des groupes organisés en réseaux divers, dont la plupart agissent dans l’ombre en usant des méthodes dignes des pires mafias et des pires entreprises de corruption, ont engagé depuis quelques temps, une véritable bataille médiatique destinée à obtenir, par tous les moyens, l’attribution de la gestion des terminaux. Cette bataille est faite de pressions, d’insinuations, de menaces voire de diffamations et de vexations en tout genre.

La Commission proteste ardemment contre ces méthodes, et dénonce les auteurs avec vigueur et détermination.

La Commission rappelle, s’agissant des accès portuaires du pays, que le port de Douala subit déjà aujourd’hui, les conséquences de choix passés teintés de légèreté, de corruption et de favoritisme. Toute l’économie du pays en souffre d’une façon cruelle et indescriptible.
La Commission exhorte les décideurs, à ne pas répéter les erreurs commises au port de Douala, et à privilégier absolument la transparence, la compétence, et l’expertise. Seule la voix des intérêts nationaux réels et effectifs du pays devrait être prépondérante.

La Commission rappelle sans détour, que le meilleur choix, selon tous les indicateurs des experts, demeure le premier choix, c’est-à-dire le choix effectué lors du premier dépouillement qui avait consacré le triomphe l’opérateur suédois APM TERMINAL.

Le dossier présenté par cet opérateur est, de tous les points de vue, le plus solide, le plus attrayant et le mieux élaboré aussi bien financièrement, techniquement, qu’humainement.

La Commission ne souscrit ni à un choix qui confierait au Groupe Bolloré un monopole mortel sur l’ensemble des opérations portuaires du pays, et le mettrait ainsi en position de dominer entièrement l’économie du pays en contrôlant des pans stratégiques absolus, ni à un choix de xénophobie et de nationalisme aveugle et malicieux, qui permettrait à quelques apprentis sorciers, de s’infiltrer dans le secteur. Il faut éviter un opérateur ou un groupement ponctuel d’opérateurs, qui se révélera incompétent, brouillon et chancelant. Nous disons non au schéma de simulacres de nationaux qui finissent par sous-traiter à des comparses étrangers inconnus, inexpérimentés, et mafieux. Les expériences dans le domaine des constructions des routes, pour ne citer que cet exemple, montrent que les nationaux ne sont pas encore prêts.

La Commission milite objectivement pour des solutions nouvelles avec des partenaires nouveaux, des partenaires non traditionnels avec lesquels ou par lesquels, le Cameroun pourrait avantageusement et opportunément se développer plus vite, mieux, et solidement avec une forte incidence en matière de transfert de technologie, de formation des nationaux, de partage des retombées effectifs, et de recadrage des termes de référence de ses intérêts nationaux.

La Commission exhorte le Chef de l’Etat à rester ferme, et à maintenir solidement le cap des intérêts nationaux face à toutes les pressions, menaces et chantages. Pour cela, le soutien des acteurs sociaux, politiques, économiques et confessionnels majeurs ne devrait pas lui faire défaut.

La Commission met solennellement en garde, les leaders d’opinion, responsables politiques, promoteurs des médias, journalistes et autres, qui se laisseraient embarquer dans des réseaux friands de contrôle et de destruction de nos intérêts nationaux, à travers l’accaparement illégitime de la gestion des terminaux du Port de Kribi. Ceux qui se laissent corrompre de façon active ou passive, rendront inévitablement compte à l’inéluctable tribunal de l’histoire./.

Fait à Yaoundé, le 16 Avril 2015.


Droits réservés)/n

200.000 m3 de bois à dégager au port de Douala

Les autorités de cette infrastructure portuaire engorgée comptent sur un embarquement plus rapide et l’aide du port de Kribi

Le port de Douala est actuellement saturé, en témoigne la situation actuelle du terminal à bois dont les responsables cherchent des voies et moyens pour le décongestionner. Il y aurait en tout en ce lieu, selon les données fournies par le directeur général du Port autonome de Douala, Emmanuel Etoundi Oyono, 200.000m3 de bois entreposés et en souffrance.

«Les solutions consistent en un embarquement journalier de bois à 300m3. Ce qui fait à peu près un temps de sept jours par navire pour embarquer 21.000m3. Et si tout le bois qui est au parc reçoit à peu près une dizaine de navires, nous aurons embarqué les 200.000m3 de bois qui sont entreposés au niveau du parc», propose Emmanuel Etoundi Oyono, dont les propos ont été rapportés dans le quotidien gouvernemental lundi.

L’autre piste proposée par la direction générale du Port autonome de Douala consiste à transporter le bois au port de Kribi, dès que celui-ci sera opérationnel. Ce qui n’est pas encore le cas et qui freine donc les perspectives de décongestion du port.

Le parc à bois n’est pas le seul dans cette situation, le terminal à containers est également saturé à cause de nombreux opérateurs qui rechignent à venir récupérer leurs marchandises en attendant une éventuelle exonération de droits au cours des ventes aux enchères. A la bouée également, le Dg du PAD souhaite que les navires ne passent pas plus d’une semaine pour permettre aux autres d’accoster. Ça c’est ce qu’il faut faire. En attendant ce qui sera concrètement fait.

Les autorités du PAD comptent sur la mise en service du port de Kribi pour décongestionner le terminal à bois du port de Douala
cliophoto.clionautes.org)/n

La venue d’un premier navire commercial au port de Kribi en juin était une intox

Selon le Coordonnateur de l’Unité opérationnelle du Complexe industrialo-portuaire, «personne ne peut dire quand le premier navire va arriver»

La venue du premier navire commercial au port en eau profonde de Kribi à Mboro dans le Sud n’est pas encore d’actualité, contrairement à certaines informations véhiculées sur l’éventualité d’un pareil événement au mois de juin ou juillet 2014. «Je dois dire que cette histoire de navire commercial était une mauvaise communication, parce que personne a priori ne peut dire quand le premier navire commercial va arriver », a confié Patrice Melom, le coordonnateur de l’Unité opérationnelle du Complexe industrialo-portuaire de Kribi, dans la presse publique ce 16 juillet.

Les deux premiers navires qui ont déjà accosté à Kribi étaient tout sauf des navires commerciaux parce que le port n’est pas encore en service. Le premier, arrivé le 13 février 2014 transportait des grues, quais et portiques à destination du port de Kribi. Le second, qui a accosté le 8 juillet 2014, transportait deux remorqueurs qui devraient servir une fois le port en fonction. Pour être plus concret, Patrice Melom a procédé par une analogie : «Quand vous construisez un hôtel, vous l’équipez, comme nous au stade actuel. Après, il y a encore des choses à faire comme penser la gestion, recruter du personnel, faire une campagne promotionnelle, un lancement. Les clients potentiels, informés de l’existence de l’hôtel viendront voir pour s’assurer que leurs conditions de séjour sont réunies et c’est eux qui prendront la décision de venir séjourner dans votre hôtel. C’est le même processus qui devrait prévaloir pour le port en eau profonde de Kribi. Ce sont les armateurs qui vont décider de quand ils viendront chez nous. Donc, bien malin qui pourrait dire à quelle date le premier navire commercial accostera ici».

Toutefois, quelques points positifs sont déjà à noter sur cette plateforme portuaire en eau profonde qui devrait jouer à terme le rôle d’un port de transbordement pour les grands bateaux au Cameroun. Le terminal polyvalent et le terminal à conteneurs sont déjà achevés à plus de 96%. Il reste néanmoins, au chapitre des priorités, la voie d’accès au port qui n’a pas encore été achevée ni l’autoroute Kribi-Lolabé qui est dans le package. Cette dernière est encore au stade du projet.

Les travaux se poursuivent au Port en eau profonde de Kribi
sparkcameroun.com)/n

La gestion du port de Kribi fait toujours des vagues

Le collectif qui souhaite que la gestion du complexe industrialo-portuaire soit confiée à un Camerounais a rencontré des responsables des services du Premier ministre

Un dialogue de sourds. Ainsi pourrait-on caractériser la rencontre qui a eu lieu le 6 juin dernier entre l’Unité opérationnelle du Comité de pilotage et de suivi de la réalisation du complexe industrialo-portuaire de Kribi que préside Louis-Paul Motaze, secrétaire général des services du Premier ministre, et le Collectif du «Plaidoyer pour la camerounisation de la gestion du complexe industrialo-portuaire de Kribi».

Alors que le Collectif souhaite que la concession du terminal polyvalent soit confiée à une ou plusieurs entreprises à capital majoritairement camerounais, l’Unité opérationnelle a indiqué que les entreprises camerounaises ne sont pas suffisamment compétentes pour exploiter cette infrastructure. Ce qui reviendrait à dire que plaider pour une «camerounisation du port» revient à enfoncer une porte déjà ouverte. « Le projet a échoué parce que les chefs d’entreprises chargés de conduire le processus ont privilégié les considérations d’ordre extra-professionnelles indiquant de ce fait dans la liste à remettre au gouvernement, des noms et des entreprises qui n’avaient aucun rapport avec le domaine portuaire» a relevé un représentant de l’Unité opérationnelle du projet.

De plus, ont indiqué les représentants du Secrétaire général des services du Premier ministre à cette rencontre avec le Collectif, il manque une dynamique entre les autorités administratives (ministères de l’Enseignement supérieur, des Enseignements secondaires ; de l’Emploi et de la Formation professionnelle) qui n’ont pas encore réformé les programmes scolaires afin de former une main d’ uvre locale qui pourra uvrer sur ce port de troisième génération.

Les associations Adisi Cameroun et Cameroon ô Bosso qui font parti de ce collectif relèvent que cette attitude laisse perplexe et qu’elles ne vont pas par conséquent s’arrêter là. «Des rencontres avec des hautes autorités de la République sont au menu ainsi que le volet pédagogique de notre plaidoyer afin que ce domaine très fermé aux Camerounais lui soit acquis au regard des grands enjeux que charrie ce secteur », peut-on lire dans la note communiquée aux médias par le Collectif après la rencontre du 6 juin.

Le Collectif souhaite, entre autres, que la concession du terminal soit attribuée exclusivement à des entreprises à capital majoritairement camerounais vu que l’expérience de DIT (structure appartenant à Bolloré Africa Logistics) ne rend pas des résultats exceptionnels au Port de Douala. Le Collectif indique par exemple que ce port présente pour le moment le temps de transit le plus élevé de la Côte Ouest Africaine : 12 jours de l’Europe de l’Ouest pour Abidjan tandis qu’il faut 35 à 40 jours en moyenne de l’Europe de l’Ouest pour Douala. Ou encore qu’il faut 31 à 35 jours pour partir de l’Extrême Orient à Luanda, Pointe Noire ou Abidjan tandis qu’il en faut 60 à 70 jours de l’Extrême-Orient pour Douala. D’où, selon le Collectif, la nécessité de faire montre de patriotisme économique et de transparence tout au long du processus, pour que le Port de Kribi ne soit pas exploité avec les mêmes faiblesses que celui de Douala.

Lire le Communiqué de presse après la rencontre du Collectif avec les représentants du Comité de pilotage
Lire le plaidoyer du Collectif en version succincte

Le Collectif souhaite que la concession du terminal soit attribuée à des entreprises camerounaises
africapresse.com)/n

Le port en eau profonde de Kribi déjà doté de deux remorqueurs

Ils ont été réceptionnés le 27 avril dernier au Chantier naval de Shantou, en Chine

Deux remorqueurs, de 40 mètres chacun, destinés au port en eau profonde de Kribi, ont été réceptionnés le 27 avril dernier au Chantier naval de Shantou, préfecture de la province du Canton au Sud de la Chine, par des officiels camerounais.

Louis Paul Motaze, secrétaire général des services du Premier ministre, et par ailleurs président du Comité de pilotage et de suivi de la réalisation du complexe industrialo-portuaire de Kribi (CIPK), a effectué le déplacement pour la circonstance. Il était accompagné du directeur général de l’Autorité portuaire nationale, Josué Youmba ; du coordonnateur du CIPK, Barthélémy Melom ; de l’ambassadeur du Cameroun en Chine, Martin Mpana ; et des dirigeants de la China Harbour Engineering Company (CHEC), entreprise qui a exécuté le marché de la construction de ces deux remorqueurs.

Selon les détails fournis par le correspondant de Cameroon Tribune en Chine, Messi Bala, qui a assisté à cet événement, les deux engins peuvent pousser des barques de plus de 4000 tonnes. Ils ont été baptisés « roi Madola » et « Roi Mayesse », du nom de deux personnalités du département de l’Océan, dans le Sud du Cameroun. Le port en eau profonde de Kribi s’équipe ainsi progressivement pour recevoir le premier navire commercial, attendu officiellement en juin 2014.

L’un des remorqueurs réceptionné le 27 avril 2014 en Chine, le « Roi Madola »
Ahmed Messi Bala)/n

Plaidoyer pour que la gestion du terminal polyvalent du port de Kribi soit confiée a un Camerounais

Par Paul Joël Kamtchang, secrétaire exécutif de l’Adisi-Cameroun

Le poids du maritime dans l’économie mondiale est si primordial que tous les pays qui se respectent ont élaboré de véritables stratégies de leur action publique en mer. Les justifications de cette politique maritime globale se basent sur une série d’enjeux qui tiennent à la dépendance économique, souvent très forte quand par exemple un pays comme le Cameroun dépend à 95% du transport maritime pour ses échanges extérieurs et à l’impact économique lié à l’emploi et la création de la valeur ajoutée. Dans un contexte de mutation des trafics, l’économie portuaire est placée sous une double contrainte: s’adapter au rythme rapide d’évolution de l’industrie maritime pour suivre les changements technologiques, d’organisation et de vie des entreprises et prendre en compte le tissu industriel et commercial en relation avec le port qui évolue au rythme de l’économie générale dans un cycle alterné de croissance et de crise.

Il est temps que les Camerounais intègrent que la mer occupe les 2/3 de la surface du globe. Ce qui fait d’elle un élément incontournable. D’ailleurs, l’on juge de l’importance d’une nation par sa présence sur la mer. Il faudrait donc que les Camerounais sachent que la mer n’est pas seulement le pétrole off-shore, la pêche ou la réparation navale! Il ya d’autres enjeux, dont le transport maritime.

C’est fort curieux de voir avec quelle aisance les Sénégalais, les Ivoiriens, les Ghanéens, les Togolais, les Béninois, les Nigérians, les Congolais et les Angolais parlent du transport maritime dont ils maitrisent les principaux enjeux, surtout celui du domaine portuaire ! La Côte d’Ivoire a organisé ses Etats généraux de la mer en septembre 2011 pour mettre en perspective les grandes lignes de son renouveau qui tient en trois options: faire d’Abidjan, le principal port du pays, le Rotterdam d’Afrique, adopter un nouveau Code de la marine marchande et investir une somme d’investissements comprise entre 2 000 à 3 000 milliards FCFA d’ici l’horizon 2040 pour atteindre un niveau optimal de développement. L’absence d’une telle boussole n’explique-t-elle pas pourquoi les Camerounais sont si hermétiques au métier maritime et portuaire ? Cette situation relèverait des vestiges de type colonial où les nationaux sont détournés des choses importantes pour se distraire de futilités !

Or, la manutention portuaire, qui nous préoccupe tant, tient la seconde place dans le maritime après le fret. Le port de Douala traite aujourd’hui 95% du commerce extérieur du Cameroun et au moins 75% de celui de la RCA et du Tchad. A lui tout seul, Douala International Terminal (DIT), le Terminal à Conteneurs de Douala contrôle 50% du marché. Il s’est arrogé la crème du trafic, cette partie qui est en constante augmentation. Ce qui représente un chiffre d’affaires d’environ 50 milliards de FCFA et une marge bénéficiaire nette avoisinant 20%. Qui plus est, les multinationales qui n’ont pris aucun risque financier en détiennent 97% du capital social. Pour le reste du marché de la manutention portuaire qui se localise principalement au port conventionnel de Douala, les mêmes multinationales contrôlent ici aussi 90% de l’activité. Pourtant, des compétences nationales établies sont là, au bout de quarante ans de formation. Mais elles sont bloquées entre autres par des situations de monopole comme celle du GPAC (Groupement Professionnel des Acconiers du Cameroun).

Pour ce qui est du Port de Kribi, il vous souvient qu’il y a 6 ans, lors des recherches de financement pour la construction de la phase actuelle, les mêmes multinationales nous avaient tourné le dos pendant qu’elles étaient en train d’investir dans les ports concurrents de la Côte-Ouest Africaine. Et ce faisant, le Cameroun grâce à un prêt chinois aura porté le risque financier tout seul !

S’agissant des concessions dans ce nouveau port, il faut relever que le Terminal à Conteneurs représente un enjeu dix fois supérieur à celui du Terminal Polyvalent. Son avenir est radieux. Mais il faut avouer que seules certaines multinationales disposent à date de l’expertise nécessaire pour gérer un tel Terminal à Conteneurs ! Mais il faut éviter de retomber dans les erreurs du passé en octroyant comme à DIT un chèque en blanc à ce nouveau concessionnaire étranger. Il faudra qu’il soit bien bordé. Par contre, il n’y a aujourd’hui aucune raison valable pour que le Terminal Polyvalent soit confié à des étrangers puisque les compétences nationales établies existent et demandent que le Gouvernement leur fasse confiance. Faute de le faire, cela reviendrait à continuer à abandonner 97 % d’un secteur hautement stratégique aux étrangers qui pour certains sont des adversaires (pour ne pas dire plus !)

Le Gouvernement dispose là d’une occasion en or pour réaliser un doublé :
– Assurer le transfert d’une partie importante du marché très fermé de la manutention portuaire à des nationaux ;
– Et intéresser enfin les Camerounais à la mer et au transport maritime.

Enfin, que l’on nous comprenne bien. Même en confiant le Terminal Polyvalent à un Camerounais, les intérêts étrangers resteront prépondérants dans la mesure où les deux Terminaux à Conteneurs de Douala et Kribi (50% du marché) restant entre leurs mains, il convient d’y ajouter les 90% du marché du Port Conventionnel de Douala qu’ils contrôlent. Donc au total, les intérêts étrangers ne régresseront que peu pour se situer à 75% du marché global de la manutention portuaire !

Paul Joël Kamtchang, secrétaire exécutif de l’Adisi
Paul Joël Kamtchang)/n

Complexe industrialo-portuaire de Kribi: Cinq entreprises dans la short-list

Elles doivent rédiger leurs dossiers de candidature et leurs offres. Trois d’entre elles seulement participeront à la phase de préqualification

Les résultats ont été publiés, le 20 mars dernier, dans un communiqué du président du Comité de pilotage du projet, Louis Paul Motaze, par ailleurs Secrétaire général des services du Premier ministre. Les cinq entreprises retenues à ce niveau sont: APM Terminal BV, International Container Terminal Services Inc, Groupement Necotrans/KPMO, Société d’exploitation des Ports-Marsa Maroc et Groupement Sea Invest/CLGG. Elles font partie de la short-list devant participer à l’appel d’offres restreint.

Pour cette seconde étape, les candidats sont invités à remettre leurs dossiers de candidature et leurs offres. Celles-ci seront dépouillées et analysées par la Commission chargée de rédiger le rapport de présélection. Ladite commission devra proposer au plus trois candidats pour participer au dialogue de pré-qualification (concertation permettant de définir avec chaque candidat présélectionné, les moyens techniques et le montage juridique et financier appropriés pour la réalisation du projet).

A l’issue de ce dialogue, les candidats remettront leurs offres à la Commission pour analyse et établissement du classement final. Un adjudicataire provisoire sera désigné et invité à négocier les termes du contrat sur la base du rapport de pré-qualification. La dernière étape consistera en la négociation et l’établissement d’un projet de contrat de partenariat à signer par le partenaire privé. Celui-ci, qu’il soit Camerounais ou étranger, personne physique ou personne morale, devra d’abord créer une société de droit camerounais pour la gestion du terminal polyvalent, avant de conclure le contrat de partenariat.

Kribi devrait se doter bientôt d’un port moderne aux normes internationales
spm.gov.cm)/n