RDC: les attentes du sommet de Luanda

Le sommet international sur la République démocratique du Congo qui s’ouvre mercredi en Angola entend prévenir le basculement vers un chaos interne ou régional dans le pays

Après la clôture du dialogue politique entre pouvoir et une frange de l’opposition, le sommet se dirigerait vers l’entérinement de cet accord pour « sauvegarder le plus grand dénominateur commun de l’équation politique congolaise ».

Le sommet international sur la République démocratique du Congo (RDC) qui s’ouvre mercredi en Angola ne remettra pas en cause, vraisemblablement, la prolongation du mandat du président Joseph Kabila récemment consacrée par un accord politique dans ce pays, estiment des observateurs.

Ce sommet organisé conjointement par la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL), les Nations unies (ONU), la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) et l’Union africaine (UA) est néanmoins « salutaire pour prévenir le basculement dans un chaos interne ou régional », affirme l’universitaire congolais Médard Tchibangu.

Grande comme l’Europe de l’Ouest, « la RDC est le poumon de l’économie de l’Afrique centrale, australe et des Grands lacs. La plus grande tâche de ce sommet sera donc de résoudre la crise dans un dernier round inclusif. C’est là d’ailleurs, sa principale vocation, dans la logique des accords d’Addis Abeba de 2013 », estime cet ancien professeur de sciences politiques à l’université libre de Bruxelles (ULB).

Prévu depuis plusieurs mois, le sommet de Luanda s’inscrit en effet dans le mécanisme de suivi régional et international institutionnalisé par l’accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la République démocratique du Congo et la région, signé le 24 février 2013 à Addis Abeba.

Cet accord-cadre avait alors mis en place un mécanisme 11+4 réunissant onze pays de la région (Afrique du Sud, Angola, Burundi, Centrafrique, Congo, Ouganda, RDC, Rwanda, Soudan du Sud, Tanzanie, Zambie), « jouissant des bons offices du Secrétaire général des Nations Unies, de la Présidente de la Commission de l’Union africaine, du Président de la CIRGL, et du président de la SADC.

Répondant, dès lors, à l’impérieuse nécessité de prévenir le basculement irrémédiable de la région dans l’instabilité, le sommet de Luanda « entérinera les résolutions issues du dialogue politique clôturé mardi dernier en RDC. Il ne peut aboutir à une résolution contraignant Kabila à quitter le pouvoir », d’après Tchibangu, aujourd’hui consultant auprès d’organisations internationales.

Lancé début septembre dernier, le dialogue politique qui a réuni le pouvoir et une partie de l’opposition et de la société civile a abouti à un accord prévoyant le report des élections à avril 2018. Durant cette période transitoire, le président Kabila restera en poste et un Premier ministre issu de l’opposition sera nommé.

« Pour des raisons de paix régionale, qui transcendent toute autre considération, le sommet s’attachera à sauvegarder ce plus grand dénominateur commun de l’équation politique congolaise », a confié un proche de la facilitation de l’UA conduite par le Togolais Edem Kodjo.

[i « La conclusion de cet accord entre le régime et l’opposition de M. Vital Kamerhe [chef de file de la frange de l’opposition ayant pris part au dialogue] est une prouesse qu’il faut sauvegarder. Il ne peut pas y avoir pour l’heure, malheureusement, d’accord encore plus inclusif »], explique ce diplomate.

Réunie au sein du Rassemblement des forces acquises au changement, l’opposition dite radicale avait choisi, quant à elle, de boycotter le dialogue et d’exiger de Joseph Kabila qu’il quitte le pouvoir à la fin de son mandat, soit en décembre prochain.

Le Rassemblement n’espère pas moins de ce sommet qu’il réussisse là où avaient échoué les exhortations internationales et pressions internes. « Ce sommet reste la dernière voix internationale qui peut ramener Kabila à la raison et lui faire comprendre qu’il doit démissionner de ses fonctions en décembre pour que se mette en place un régime de transition qui organisera rapidement des élections en 2017 », estime dans une déclaration Jean-Marc Kabund-a-Kabund, secrétaire général de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS-opposition).

Les « voix internationales » exhortant Kabila à quitter le pouvoir au terme de son dernier mandat constitutionnel s’étaient, en effet, multipliées ces derniers temps. Mercredi dernier, les Etats unis avaient appelé, à travers leur ambassade, à la tenue d’élections dans le courant de l’année 2017.

« Nous exhortons le président Kabila à réduire les tensions et à promouvoir des élections libres et équitables en indiquant clairement qu’il ne briguera pas un troisième mandat », rapporte le communiqué de l’ambassade, en insistant qu’il « est à la fois techniquement possible et important pour la RDC d’organiser des élections présidentielles crédibles en 2017 ».

Sur le plan interne, une opération ville morte organisée par le Rassemblement avait été largement suivie à Kinshasa, mercredi dernier. Deux jours plus tard, ce sont 173 organisations de la société civile congolaise qui ont appelé le président de la République à quitter le pouvoir en décembre prochain.

Les troubles liés aux intentions prêtées à Joseph Kabila de rester au pouvoir remontent à janvier 2015. Un projet de loi conditionnant l’organisation de la présidentielle à un recensement préalable de la population (pouvant prendre jusqu’à trois ans) avait provoqué des émeutes meurtrières.

Un dialogue politique convoqué par le pouvoir dès le mois de novembre suivant avait rencontré la résistance de l’opposition. Celle-ci accusait le pouvoir de vouloir opérer, à travers ce dialogue parrainé par l’Union africaine, un « glissement électoral » pour maintenir Kabila au pouvoir au-delà de son dernier mandat constitutionnel.

De son côté, Kinshasa déclarait organiser ces assises dans le seul objectif de résoudre les problèmes techniques et financiers liés au processus électoral de 2016.


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La RCA s’imprègne du processus électoral au Cameroun

Une mission de l’Autorité centrafricaine des élections est arrivée à Yaoundé mardi pour s’imprégner de l’expérience en matière d’organisation des élections auprès d’Elections Cameroon

Une mission de l’Autorité nationale des élections (ANE) de la République centrafricaine (RCA) séjourne au Cameroun depuis mardi, 19 juillet 2016, pour s’imprégner de l’expérience en matière d’organisation des élections auprès d’Elections Cameroon (ELECAM).

Les émissaires centrafricains se sont imprégnés des évolutions intervenues dans la structure de gestion des élections au Cameroun dont l’informatisation du processus n’est pas la moindre. La biométrie a été introduite lors des élections de 2012.

Une visite qui intervient après les élections générales en Centrafrique il y a quelques mois, notamment l’organisation en février dernier d’un scrutin qui a porté au pouvoir l’actuel président de la République centrafricaine, Faustin Archange Touadéra, mettant fin à une transition de trois ans.

Des élections émaillées de difficultés pour la Centrafrique qui a retrouvé l’ordre institutionnel après trois années de guerre fratricide, et dont les responsables de ce pays voudraient améliorer l’organisation des élections.

«Les prochaines élections arrivent. Elles concernent les municipales en vue de la mise en place du Sénat. Comme les élections sont un long processus, nous voulons nous y prendre tôt, tant dans les préparatifs que l’organisation», a confié Julius Rufin Ngouade-Baba, porte-parole et rapporteur général de l’Autorité nationale des élections de la RCA.

En d’autres termes, «la présente visite de travail s’inscrit dans le cadre des échanges de bonnes pratiques et de renforcement des capacités des membres de l’ANE», a-t-il indiqué.

Le président du conseil électoral d’ELECAM, [Samuel Fonka Azu’u], a fait part à la délégation centrafricaines, des dispositions techniques d’ELECAM et du contexte politique de l’organisation des élections au Cameroun, juste avant d’échanger avec Abdoulaye Babalé, le directeur général des élections.

Photo d’illustration
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RDC: l’ONU confirme son soutien au facilitateur de l’Union africaine

Le représentant spécial du secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies au Congo-Kinshasa, Maman Sidikou, l’a déclaré ce weekend lors d’un entretien avec la presse

Les Nations unies apportent leur soutien à la mission du facilitateur de l’Union africaine en République démocratique du Congo (RDC). Le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU au Congo-Kinshasa, Maman Sidikou, l’a déclaré ce samedi 16 avril au cours d’un entretien avec la presse. A cette occasion, il a appelé les acteurs politiques à dialoguer pour un processus électoral apaisé.

La résolution 2277 du Conseil de sécurité des Nations unies appuie le dialogue tel qu’initié par l’Union africaine, selon Maman Sidikou qui a dit apporter tout son soutien au facilitateur Edem Kodjo. « Les Nations unies apportent leur soutien, leur plein appui à cette initiative pilotée par l’Union africaine, assure-t-il. Et, à cet égard, moi, personnellement, je ne ménagerai aucun effort pour accompagner les efforts de Monsieur Kodjo, dans le cadre de mes bons offices, et ce en étroite collaboration avec d’autres partenaires et les acteurs de la région aussi, conformément aux dispositions de la résolution 2277. »

Pour le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies, tous les acteurs politiques devraient se mettre ensemble pour des élections apaisées. « Je ne voudrais pas prêcher parce que c’est le rôle des gens de l’Eglise, mais je rappelle seulement que la résolution 2277 dont nous parlons tous autant, invite tous les acteurs au dialogue », poursuit Maman Sidikou.

Que pensent les Nations unies des allégations en rapport avec les abus sexuels mis à charge des casques bleus ? « Elles sont vraiment choquantes ces allégations et elles sont vraiment une honte pour les Nations unies. Et il est important que rapidement les sanctions soient prises, après enquête bien entendu. »

Lors de son entretien avec la presse, Maman Sidikou a fait également état de la reprise de la coopération militaire entre la Monusco avec les Forces armées de RDC.

Le Nigérien Maman Sidikou, ici comme représentant spécial de l’Union africaine pour la Somalie en février 2015, représente depuis début 2016 l’ONU en RDC.
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Diplomatie: Ban Ki-moon recommande le dialogue politique en RDC

Le secrétaire général de l’Onu a convié, mercredi, les acteurs politiques du pays à travailler ensemble pour un processus électoral inclusif et crédible dans le respect de la constitution

En visite à Kinshasa mercredi, 24 février 2016, Ban Ki-moon a rencontré les acteurs de la vie politique congolaise. Il les a appelés à s’engager dans un dialogue inclusif dans le respect de la Constitution et à adopter un calendrier consensuel pour les élections.

« J’ai eu la chance de rencontrer le président Kabila, les responsables du Parlement, des représentants de l’opposition et de la société civile. Je les appelle à s’engager de manière constructive dans un dialogue politique, je leur ai rappelé qu’il fallait mettre les intérêts de la population au centre des discussions, a expliqué le secrétaire général de L’Onu. Je les ai exhortés à travailler à un processus électoral inclusif et crédible dans le respect de la Constitution ».

Restriction de l’espace démocratique
Il a également exprimé sa préoccupation quant au processus électoral. « Les retards dans le processus électoral m’inquiètent et cela augmente les tensions politiques relatives à une possibilité d’un troisième mandat du président Kabila. J’ai continué d’encourager les acteurs politiques à se mettre d’accord sur un calendrier électoral consensuel », a indiqué le secrétaire général des Nations unies.

Ban Ki-moon a par ailleurs fait part de sa préoccupation quant à la restriction de l’espace démocratique et a appelé au respect des libertés publiques dans le pays. « Je suis également inquiet de la restriction croissante de l’espace démocratique et en particulier le fait que les membres de l’opposition, des médias et de la société civile sont ciblés. Les libertés d’expression, d’association et de réunion pacifique sont essentielles à une vie politique dynamique et à un processus démocratique », a-t-il déclaré.

« S’il vous plaît, ne vous accrochez pas au pouvoir »
Lors de la conférence de presse, il a également été interrogé sur les enjeux auxquels le continent africain fait face. « L’an dernier, lors du sommet des chefs d’Etat de l’Union africaine, j’ai soulevé ce problème. J’ai dit : s’il vous plaît, ne vous accrochez pas au pouvoir. Et écoutez ce que vous dit votre population. Ecoutez attentivement quelles sont leurs difficultés, leurs aspirations. Mais quand la fin de votre mandat constitutionnel arrive, s’il vous plaît, ne vous accrochez pas au pouvoir, a-t-il rappelé. Il faut une bonne gouvernance. Pas de corruption, pas d’impunité. Il faut l’Etat de droit, rendre des comptes et être transparent».

Et d’ajouter : « L’Afrique regorge de richesses en ressources naturelles, en ressources humaines. Mais comment sont utilisées ces ressources, cela dépend de la classe dirigeante. Les dirigeants doivent montrer l’exemple, avoir une conduite exemplaire, s’assurer que cela permet d’accélérer le développement économique et social. C’est l’un des messages que j’ai répété à de multiples reprises en tant que secrétaire général. C’est ce que j’ai dit l’an dernier et répété cette année. Et il y a eu des applaudissements nourris de la part des délégations ».

Le secrétaire général des Nations unies sera ce jeudi à Juba, où il rencontrera le président sud-soudanais, Salva Kiir, et visitera un camp de déplacés de l’Onu.

Ban Ki-moon et le président congolais Joseph Kabila, le 24 février 2016, à Kinshasa.
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RCA: une vingtaine de candidats veulent stopper le processus électoral

Parmi leurs motifs cités, défaillances logistiques, problèmes de fraudes et irrégularités susceptibles de nuire à la représentativité du scrutin

En République centrafricaine (RCA), un nouveau rebond dans le processus électoral qui a débuté le 15 décembre avec le référendum, puis le 30 décembre avec le premier tour des élections présidentielle et législatives. Le processus a mis effectivement du temps à démarrer, étant maintes fois repoussé à cause de problèmes logistiques ou encore sécuritaires. Cette fois-ci, ce sont les candidats qui veulent le mettre en cause.

Une vingtaine de candidats se sont associés pour dénoncer ce premier tour du scrutin présidentiel et législatif qu’ils ne jugent pas crédible. Ils réclament l’arrêt du processus électoral et une large concertation. Parmi les motifs de contestations, disent-ils, « des défaillances logistiques, des problèmes de fraudes et d’irrégularités » qui sont susceptibles de nuire à la représentativité du scrutin.

« Par rapport à ces élections, il y a eu tel problème, on a trouvé des gens avec 200 cartes d’électeurs, avec des urnes bourrées ou on a acheté la conscience des gens en donnant 5 000 francs aux électeurs pour voter pour tel ou tel candidat, etc. Cela, justement, peut jeter du discrédit sur ces élections », estime Theodore Kapou, un des candidats.

La majorité des signataires sont des candidats qui, selon les premiers résultats partiels et provisoires de l’Autorité nationale des élections (ANE) n’ont eu que peu d’écho auprès des Centrafricains lors de ce premier tour. Néanmoins, il y a aussi des candidats de poids, notamment Désiré Kolingba ou bien Karim Meckassoua.

Parmi les signatures manquantes, celles de ceux qui sont, pour l’instant, en tête de l’élection, notamment Anicet Dologuélé, Archange Touadéra ou Martin Ziguélé. Ce dernier, contacté par téléphone a précisé qu’il partageait les idées relatifs aux fraudes, mais qu’il n’avait pas voulu signer ce document qui, pour lui, allait à l’encontre du code de bonne conduite, signé par tous les candidats pour garantir des élections apaisées.

Contacté par RFI, le président de l’ANE, Julius Ngouade Baba, se dit surpris par la démarche. « Nous avons associé tous les partis politiques au processus. Ils ont même signé un code de bonne conduite. Il faut que les recours passent par les voies légales », a-t-il dit.

Les candidats contestataires affirment qu’ils saisiront la Cour constitutionnelle. De son côté, l’ANE réfute l’idée même de stopper le processus électoral.

Préparation du matériel électoral à Bangui, le 29 décembre 2015.
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L’ONU s’inquiète d’un «rétrécissement de l’espace démocratique» en RDC

En République démocratique du Congo, la multiplication des violations des droits de l’homme à caractère politique risque de peser sur la crédibilité du processus électoral à venir

En République démocratique du Congo, la multiplication des violations des droits de l’homme à caractère politique risque de peser sur la crédibilité du processus électoral à venir. C’est ce qu’estime le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme. Dans un rapport publié ce mardi matin, il dit avoir recensé entre le 1er janvier et le 30 septembre pas moins de 143 violations qui concernent des centaines de personnes, opposants pour l’essentiel, mais aussi des membres de la société civile et des journalistes. Pour l’ONU, l’espace démocratique est bel et bien en train de se réduire en RDC.

Depuis le début de l’année, l’ONU s’inquiète d’une « répression inquiétante » en RDC où elle a documenté « 143 violations des droits de l’homme en lien avec le processus électoral », au cours des trois premiers trimestres de 2015, période pendant laquelle « au moins 649 personnes ont été arrêtées et détenues arbitrairement ». Et la tendance se confirmerait depuis avec en octobre et novembre pas moins de 71 violations à caractère politique.

L’année a mal commencé en janvier, avec des manifestations, dont certaines violentes, contre l’une des dispositions de la loi électorale qui laissait craindre un glissement du calendrier. Des manifestations violemment réprimées, selon l’ONU, avec au moins 20 exécutions sommaires, 70 blessés, des arrestations et détentions arbitraires et si les manifestants ont été jugés, les policiers et militaires impliqués dans ces violations n’ont fait l’objet d’aucune poursuite. Ce qui, selon le bureau conjoint, pose de questions sur l’indépendance de la justice.

Premières victimes : l’opposition, la société civile et les journalistes
Depuis, l’usage excessif de la force serait devenu, toujours selon les Nations unies, le modus operandi pour disperser les manifestations critiques envers le gouvernement. Les principales victimes de ces violations sont avant tout les membres de l’opposition, suivis par ceux de la société civile et même des journalistes.

Pour ce qui est de leur répartition géographique, elles interviennent dans les provinces où « les partis d’opposition et la société civile sont les plus actifs, ou dans les provinces convoitées tant par la majorité que par l’opposition ». En tête, Kinshasa et les Kivus. Le rapport parle sans détour de restriction de l’espace démocratique et recommande aux autorités congolaises de l’ouvrir pour garantir la crédibilité du processus électoral.

Des policiers procèdent à des arrestations lors d’une manifestation le 19 janvier 2015 à Kinshasa.
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Guinée: l’opposition demande le report à 10 jours de la présidentielle

Les sept candidats qui se présentent face à Alpha Condé lors de l’élection présidentielle prévue le 11 octobre prochain, estiment que l’accord d’août sur le processus électoral n’est pas respecté

Les sept candidats qui se présentent face à Alpha Condé lors de l’élection présidentielle prévue le 11 octobre prochain réclament le report du scrutin. Ils estiment que l’accord d’août dernier sur le processus électoral n’est pas respecté. Le parti présidentiel dénonce des «allégations mensongères».

Les sept candidats qui se présentent à l’élection présidentielle en Guinée face à Alpha Condé, président sortant candidat à sa succession, ont fait front commun, jeudi 1er octobre, pour réclamer un report du scrutin au 18 octobre.

Ils pointent une accumulation de problèmes qui risquent d’entacher le processus électoral. Outre des retards et irrégularités dans l’émission et la distribution des cartes d’électeurs, les opposants pointent des anomalies persistantes dans le fichier électoral, qui comprendrait notamment beaucoup de doublons. Ils évoquent également des bureaux de vote trop éloignés du lieu d’habitation des électeurs. Autre sujet de préoccupation de l’opposition : le schéma de centralisation des procès-verbaux et le délai de publication des résultats provisoires.

L’opposition dénonce le «niveau d’impréparation de ce scrutin»
François Bourouno, représentant de Lansana Kouyaté, le candidat du PEDN, pointe le «niveau d’impréparation de ce scrutin». Outre un processus de distribution des cartes d’électeurs «pas satisfaisant», il dit aussi l’inquiétude de l’opposition «par rapport à certaines sociétés locales d’imprimerie, auxquelles la Céni (la Commission électorale nationale indépendante, NDLR) a confié la mission d’impression des cartes électorales».

Les sept candidats de l’opposition demandent donc un report du scrutin au 18 octobre. «Le report d’au moins une semaine serait une solution qui pourrait minimiser les dégâts. On sait qu’il est important d’aller à une élection où le processus est assez transparent pour promouvoir la quiétude et la paix sociale dans notre pays», expose François Bourono.

Une demande de report d’une semaine seulement qui s’explique par le fait que la fenêtre est réduite: légalement, l’élection présidentielle doit se tenir deux mois avant l’expiration du mandat du président sortant, soit le 21 octobre. «C’est faisable, s’il y a une volonté politique», estime François Bourono, qui souligne par ailleurs que déjà plusieurs délais légaux n’ont pas été respectés et que c’est surtout la fiabilité du scrutin qui importe.

«Des arguments qui ne tiennent pas la route», selon le parti présidentiel
Saramady Touré, secrétaire permanent du RPG-Arc en ciel, le parti d’Alpha Condé, se dit pour sa part «très surpris par ces arguments qui ne tiennent pas du tout la route». Pour le parti présidentiel, tous les problèmes soulevés lors de la signature de l’accord politique d’août dernier ont été corrigés. «L’accord fait état d’un certain nombre de problèmes qui devaient être réglés avant le scrutin. Il s’agissait de la mise en place de 128 délégations spéciales. C’est fait.

Egalement, la situation de la Céni, les deux postes vacants de la Céni, qui manquaient, ont été remplacés. On parlait d’anomalies dans le fichier électoral. Ces anomalies ont été corrigées par le comité de suivi qui a été mis en place, comprenant deux membres de l’opposition, deux représentants de la majorité présidentielle, deux représentants de la société civile, sous l’égide de la communauté internationale et du gouvernement»
, détaille Saramady Touré.

L’option du boycott «pas exclue» par les opposants
Selon lui, «le travail se fait depuis la signature de l’accord, et les travaux avancent normalement». Il accuse l’opposition d’avoir joué là un coup très politique. [i «Nous avions des informations, depuis déjà deux semaines [sur le fait] que l’opposition était en train de se préparer à, peut-être, créer des problèmes ou à inventer des artifices pour soit se retirer du scrutin, soit faire des allégations mensongères. Voilà maintenant que cela se confirme»].

Dans le contexte tendu de cette campagne électorale, si la demande des sept candidats de l’opposition devait être rejetée, l’option du boycott du scrutin «n’est pas exclue», affirme François Bourouno. «Mais les sept candidats devront bien sûr se concerter avant de prendre toute décision», précise-t-il.

De gauche à droite, les opposants Sydia Touré, Lansana Kouyaté et Cellou Dalein Diallo, candidats à la présidentielle d’octobre 2015, ici lors d’un meeting commun en 2013.
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Paul Mebizo’o, nouveau secrétariat général de la Fécafoot

Il remplace à ce poste Tombi A Roko mis en congé administratif, et assurera l’intérim jusqu’à la fin du processus électoral prévu le 28 septembre prochain

Paul Mebizo’o est le nouveau secrétaire général de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot). Il a été nommé par Joseph Owona, le président du comité de normalisation en remplacement de Tombi A Roko «mis en congé administratif».

«Monsieur Mebizo’o Paul, directeur des compétions à la Fédération camerounaise de football est à compter de la date de signature de la présente décision, nommé secrétaire général par Intérim de la Fécafoot jusqu’à la fin du processus électoral en cours», précise la note signée par Joseph Owona qui indique que: «dans le cadre de son intérim, Monsieur Mebizo’o Paul exercera toutes les missions dévolues au secrétaire général de la Fécafoot par les statuts et règlements de la Fécafoot en vigueur. Notamment, celles prévues à l’article 87 alinéa 2 des statuts de la Fécafoot relatives au retrait des fonds ou titres déposés en banque. Monsieur Mebizo’o Paul discriminera lui-même les affaires qu’il jugera opportun de soumettre à la signature du Président du Comité de normalisation de la Fécafoot».

Intérimaire jusqu’au 28 septembre
En remplaçant Tombi A Roko, candidat à l’élection du président de la Fédération, Paul Mebizo s’engage dans de nouvelles responsabilités. Ce dernier devra entre autre coordonner le processus électoral dont la fin est prévue au 28 septembre prochain avec l’élection du président de la Fécafoot. Bien avant l’élection du président, on aura le dépôt et examen des candidatures, publication des listes officielles et convocation des assemblées électives départementales du 20 au 24 août. L’élection au niveau des Ligues départementales est prévue le 14 septembre. Une fois les représentants régionaux connus, le Comité de normalisation publiera le 20 septembre la liste officielle des candidats au poste de président de la Fécafoot. Et pour l’instant, seul Joseph Antoine Bell a déclaré officiellement sa candidature. Mais on devrait aussi retrouver Tombi à Roko Sidiki, Robert Atah et Jules Nyonga sur la ligne de départ.

Tombi président, Abdouraman secrétaire général!
Après l’officialisation des candidatures, l’Assemblée générale élective sera convoquée le 28 septembre. Et selon certains informations, les deux fractions engagées dans la crise de la Fécafoot, à savoir: le clan Tombi à Roko et le clan Abdouraman Hamadou, ancien chef de cabinet d’Iya Mohammed, l’ex président de la Fécafoot, sont à la primature ce vendredi 14 août 2015 pour parapher les accords du consensus proposé à l’issue de l’Assemblée générale du mercredi 05 août à l’hôtel Mont Fébé de Yaoundé.

Un consensus qui prévoirait que Tombi à Roko proposera 11 membres du Comité exécutif. Il serait alors élu président de la Fédération avec Alioum Aladji comme 1er Vice-président. Dans le clan opposé, on devrait avoir sept membres dont David Mayebi, John Ndeh, Joseph Antoine Bell, Francis Mveng, Alioum Aladji, Essomba Eyenga, Jules Nyongha. Hamadou Babba Abdouraman devrait alors occupé le poste de secrétaire général et son adjoint viendra du clan Tombi.

Du coup on peut penser que l’élection du 28 septembre ne devrait être qu’une formalité. Une élection qui débouchera le 29 septembre sur la passation de pourvoir entre le Comité de normalisation et ce nouveau bureau Exécutif de la Fécafoot.


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Processus électoral à la Fécafoot: le Minsep se prononce

Par Adoum Garoua

Ayant pris acte des résolutions adoptées lors de l’assemblée générale extraordinaire de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) reprogrammée le 05 août 2015 à Yaoundé, le ministre des Sports et de l’Education physique invite tous les acteurs du mouvement sportif national intervenant dans le processus de normalisation en cours dans cette fédération, à tout mettre en uvre pour l’implémentation des mesures pertinentes préconisées lors des travaux de ladite assemblée générale.

A cet effet, ils devront notamment uvrer à l’application des textes organiques adoptés et au respect du chronogramme publié par le Comité de normalisation jusqu’au terme du processus.

Par ailleurs, pour la continuité du service, chacune des parties prenantes à la normalisation est conviée à une application scrupuleuse des statuts de la fédération en matière d’organisation des compétitions nationales.

Enfin, le ministre des Sports et de l’Education physique exhorte tous les intervenants à la tenue, dans un esprit d’apaisement, des assemblées générales d’adoption des textes et d’élections dans les régions et les départements.


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Fecafoot: Le ministre des Sports rappelle à l’ordre le Comité de normalisation

Adoum Garoua a invité les parties impliquées dans le processus électoral de la Fecafoot « à un respect strict des lois et règlements de la République » du Cameroun

Le ministre camerounais des Sports et de l’Education physique, Adoum Garoua, a invité les parties impliquées dans le processus électoral de la Fédération nationale de football (FECAFOOT) «à un respect strict des lois et règlements de la République ainsi qu’à l’application scrupuleuse des récentes décisions des formations juridictionnelles compétentes».

Dans un communiqué lu lundi sur les ondes de la radio nationale, et à quelques heures d’une assemblée générale d’adoption des statuts et du code électoral fédéraux, il appelle «au sens du respect de l’intérêt général et de la responsabilité de tous».

Cette interpellation pointe particulièrement les sentences arbitrales du Tribunal arbitral du sport (TAS) du 19 février 2015, de la Chambre de conciliation et d’arbitrage (CCA) du Comité national et sportif du Cameroun (CNOSC) du 15 mai 2013 ainsi que les prescriptions de la chambre arbitrale d’appel du TAS, toutes défavorables au Comité de normalisation de la FECAFOOT.

Elle intervient au lendemain d’une sortie tonitruante du président dudit Comité, Joseph Owona, avait affirmé qu’il n’avait pas été notifié de la sentence annulant ses décisions du l7 avril dernier nommant de nouveaux membres dans les exécutifs régionaux.

«La FECAFOOT, écrivait-il dans un communiqué publié le 21 mai dernier, se réserve le droit de s’opposer par toutes les voies de droit à cette sentence, une fois qu’elle lui sera notifiée et de poursuivre tout fauteur de trouble non muni d’une décision exécutoire devenue définitive.»

En attendant, M. Owona invitait les comités de normalisation régionaux mis en place par lui à continuer à exercer leurs activités, conformément aux décisions portant leur nomination.

Pour la CCA en effet, seuls les exécutifs des ligues régionales et départementales de la FECAFOOT, élus dans le cadre du processus électoral de 2009, et non en 2014, sont légitimes et restent en fonction jusqu’à la finalisation du processus électoral fédéral.

En rappel, les élections aux postes de président et de membres du comité exécutif de la FECAFOOT sont prévues le 25 septembre prochain, mettant ainsi un terme à une période transitoire mise sur pied le 23 juillet 2013 et qui a connu plusieurs soubresauts et prorogations.

Le ministre camerounais des Sports, Adoum Garoua
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Les résolutions de la Fecafoot pour la poursuite du processus électoral

Le Comité de normalisation a adopté cinq résolutions le 21 mars, après la décision de la FIFA prorogeant son mandat en vue de l’organisation des élections

Le président du Comité de normalisation de la Fédération Camerounaise de Football (Fecafoot), Pr. Joseph Owona, a présidé le samedi 21 mars 2015 à 15h dans la salle de conférence de l’immeuble siège de la FECAFOOT, une réunion extraordinaire du Comité de Normalisation sur une communication spéciale. Le Comité de Normalisation a adopté à l’unanimité des huit (08) membres présents, les résolutions suivantes:

1ère résolution: Le Comité de Normalisation prend acte avec satisfaction de la décision du Comité Exécutif de la FIFA de proroger son mandat jusqu’à l’achèvement du processus électoral de la FECAFOOT au 30 septembre 2015.

2ème résolution:Conformément à cette décision, le Comité de Normalisation arrêtera un calendrier dans un futur proche relatif d’une part à l’adoption des Statuts de la FECAFOOT et du code Electoral de la FECAFOOT et, d’autre part au processus électoral. Ce calendrier sera transmis à la FIFA pour validation.

3ème résolution: Le Comité de Normalisation prend acte, avec satisfaction de la position de la FIFA d’autoriser les modifications des articles 19, 23 et 35 des Statuts de la FECAFOOT d’Août 2014 et 5 et 8 du Code Electoral de la FECAFOOT.

4ème résolution: Le Comité de Normalisation se félicite de l’appréciation réitérée de la FIFA à son endroit pour le travail accompli dans le cadre du mandat qu’elle lui a confié.

5ème résolution: Le Comité de Normalisation réaffirme qu’il reste disposé à travailler avec le Gouvernement et avec les acteurs du football camerounais pour le déroulement et l’achèvement dans la sérénité du processus électoral à la FECAFOOT et dans ses ligues.


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