L’époque où le Tchad devait importer du carburant est définitivement révolue
Depuis le 29 juin dernier, le pays dispose enfin de sa propre raffinerie. Elle traitera et transformera le brut produit sur son propre sol en carburant de toutes sortes: essence, kérosène, gasoil, mazout et G.P.L. Voilà les cris de joie entendus lors de l’inauguration la semaine dernière de la première raffinerie du pays. Cette inauguration intervient deux ans et huit mois après la pose de la première pierre et quatre mois après la réception mécanique des ouvrages des installations de surface, du pipeline et d’ouverture de la vanne du pétrole des champs de Rônier et Mimosa. L’inauguration de cette raffinerie, matérialise le rêve de plusieurs générations; de plusieurs décennies d’attente.
Pour le ministre du Pétrole, Tabe Eugène N’gaoulam, la date du 29 juin restera gravée à jamais dans les mémoires. Selon le ministre, la mise en service de la raffinerie assurera son indépendance énergétique ; le pétrole brut des champs pétroliers et de Mimosa alimentera la raffinerie de Djarmaya d’une part et servira aussi en partie à l’exportation sur le marché international d’autre part. C’est dans cette perspective que le consortium constitué de CNPCI et de la SHT a déjà pris contact avec le consortium dont Esso Exploration and Production Chad Inc est opérateur en vue du raccordement au pipeline d’exportation existant à partir de Komé. Il en est de même pour des contacts avec TOTCO afin de matérialise les différents accords quant aux conditions d’exportations de ce pétrole brut», affirme le ministre Tabe Eugène N’gaoulam.
Des installations de la raffinerie de Djarmaya près de Ndjamenajournaldutchad.com)/n
Les transporteurs exigent la baisse des prix du pétrole pendant que le ministre de l’eau et de l’énergie élude la question.
Les fluctuations des prix des produits pétroliers sont l’objet d’un intérêt particulier de la part des transporteurs camerounais.
Surtout en ce moment où le prix du baril de pétrole est considérablement en baisse. En effet, le cours du baril se rapproche des 50 dollars, loin des 140 dollars que l’on enregistrait en Août dernier. Face à cette baisse importante, les transporteurs émettent de plus en plus le v u de voir le prix de l’essence baisser à la pompe. Ce 25 Novembre 2008, les membres des syndicats des travailleurs du secteur des transports terrestre du Cameroun entendaient organiser une conférence de presse sur le thème : » le coût actuel du carburant et l’état des lieux des résolutions prises par le gouvernement camerounais et les syndicats pour la levée du mot d’ordre de grève du 25 février 2008 « . Nul doute que cette conférence aurait débouché sur une demande au gouvernement de baisser les prix du pétrole à la pompe. Mais la conférence de presse n’a pas pu se tenir. Raison invoquée par le sous-préfet de l’arrondissement de Yaoundé II, Aboubakar Iyawa pour suspendre la manifestation: les organisateurs n’ont pas obtenu d’autorisation préalable de la part de l’autorité administrative. Pour les uns, les syndicats ne sont pas astreints à cette obligation contrairement aux associations. Pour les autres, ces autorités refusent de les recevoir lorsqu’ils vont dans leurs bureaux. Toujours est-il que toute sortie des transporteurs suffit à réveiller le spectre des revendications sociales et politiques de Février 2008. En effet, un appel à la grave des syndicats des transporteurs, qui protestaient contre la hausse du prix du carburant, avait dégénérer en émeutes occasionnant des dizaines de morts.
La suspension de la manifestation n’a pourtant rien fait d’autre qu’exciter davantage les manifestants qui annoncent le report du point de presse à jeudi prochain « quoi qu’il arrive » avec peut-être « un nouveau mot d’ordre de grève ».
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le marché est caractérisé par une conjoncture internationale extrêmement haussière. Entre Septembre 2007 et Août 2008, le prix du baril est passé de 80 à 140 dollars. Ce qui a amené les instances compétentes à mobiliser 150 milliards de Francs Cfa pour stabiliser les prix
Jean Bernard Sindeu, ministre de l’eau et de l’énergie
Le point de presse donné ce jour par le ministre de l’eau et de l’énergie, jean Bernard Sindeu n’a pourtant débouché sur aucune annonce qui aurait pu calmer les tensions latentes. Jean Bernard Sindeu a plutôt présenté le marché comme étant « caractérisé par une conjoncture internationale extrêmement haussière ». « Entre Septembre 2007 et Août 2008, le prix du baril est passé de 80 à 140 dollars. Ce qui a amené les instances compétentes à mobiliser 150 milliards de Francs Cfa pour stabiliser les prix » a déclaré le ministre. Il a fallu l’interpellation des journalistes quand à la tendance actuelle de baisse du prix du baril de pétrole pour que le ministre daigne souligner « qu’il y a un comité de conjoncture qui suit l’évolution des prix[.]et trouvera certainement une solution pour stabiliser les prix ». Une indication pour le moins évasif qui démontre que la baisse des prix du carburant à la pompe n’est pas à l’ordre du jour sinon ne saurait intervenir dans les prochains jours.
Le Minee a aussi été interpellé sur les prix pratiqués dans les stations services. « Nous payons 600 Francs au lieu de 594 Francs » a fait remarquer un confrère au ministre qui s’est amusé de la remarque du confrère en ces termes : « Il s’agit d’un problème commercial. Et en plus, peut-être que le pompiste n’a pas les 6 Francs qu’il faut pour vous rembourser ». Une cons ur s’est quand à elle demandé ce qui est fait au niveau du ministère pour contrer les traditionnels problèmes de pénurie de gaz en fin d’année, au moment où justement les préparatifs des festivités nécessitent la disponibilité du gaz domestique. Le Minee a simplement indiqué qu’ « au niveau des marketeurs de gaz et des instances qui suivent la conjoncture, les mesures ont été prises pour éviter une situation de rupture en cette période de fin d’année ».
L’horizon reste donc flou quand à la baisse ou non des prix des produits pétroliers, quand à l’attitude des syndicats des transporteurs du secteur terrestre et quand à l’appel ou non à une nouvelle grève des transporteurs.