«Textes et Documents du Cameroun (1815-2012)» disponibles aux Editions Le Kilimandjaro

Cet ouvrage de 250 tomes a été produit par le Professeur Magloire Ondoa et son équipe

160.000 Pages, 67 volumes et 250 tomes sont les résultats des dix dernières années de travail acharné du professeur Magloire Ondoa pour produire « Textes et Documents du Cameroun (1815-2012) » paru aux éditions Le Kilimandjaro à Yaoundé. Comme l’a souligné Paul-Gérard Pougoue, professeur à l’Université de Yaoundé II Soa et préfacier de l’ouvrage, c’est un pari insensé qui a été tenu. Présenté à la presse le mercredi 29 mai dernier, « Textes et Documents du Cameroun (1815-2012) » du Professeur Magloire Ondoa, nait de l’expérience malheureuse et de la personnalité scientifique et humaine de l’étudiant Ondoa. Devenu mature, le besoin de consolider la théorie de l’autonomie des droits africains, son cheval de bataille scientifique, ainsi que celui de rendre hommage à la mémoire de Ferdinand Léopold Oyono, son père spirituel, lui ont permis de maintenir cette flamme allumée et d’y trouver la force de mener à son terme, l’ambitieux projet d’offrir au public les « Textes et Documents du Cameroun (1815-2012) ».

Pour rassembler tous ces textes et documents du Cameroun de 1815 à 2012, selon le Professeur Ondoa, des émissaires ont été envoyés à Buéa, Douala, l’Assemblée nationale, au ministère de l’Administration Territorial et de la Décentralisation, à la Direction du Journal Officiel, sans oublier des voyages en Europe et dans d’autres pays du continent africain. Pour les textes communautaires par exemple, il a fallu se rendre en République Centrafricaine. A travers « Textes et Documents du Cameroun (1818-2012) », le Professeur Ondoa conforte sa théorie de l’autonomie du droit camerounais, popularise le droit et participe à la conservation du patrimoine juridique du Cameroun. Sur le plan théorique, cet ouvrage répond au besoin d’illustrer la thèse de l’autonomie des droits africains en général et camerounais en particulier, que l’auteur défend depuis une quinzaine d’années. Au plan pratique, cet ouvrage se propose de combler le déficit d’information juridique qui rallonge les délais des recherches en droit, complique la décision administrative ou politique et rend aléatoire la justice ou le destin judiciaire des citoyens.

L’auteur de cet immense travail, le Professeur Magloire Ondoa, est agrégé de Droit public et science politique. Il a été successivement Vice Doyen à la faculté des Sciences juridiques et politiques de l’Université de Dschang, puis à la faculté des Sciences juridiques et politiques de l’université de Douala. A l’université de Yaoundé II Soa, il a été Vice recteur chargé du contrôle interne et de l’évaluation, Titulaire de la chaire CEMAC « Gouvernance », Chef de département Droit public interne et responsable du DEA, devenu Master II recherche de Droit public interne. Ce professeur qu’on ne présente plus a pratiquement enseigné toutes les disciplines du droit public. Il est également le Président Directeur Général des éditions Le Kilimandjaro dont le siège se trouve à Yaoundé.

Les professeurs Ondoa et Owona lors de la dédicace à Yaoundé
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Dr. NKUITCHE Victorine :

Le chef du département de droit privé à l’Université de Ngaoundéré pose un regard sur la situation de l’homosexualité au Cameroun

Qu’est-ce qui justifie la rampe de l’homosexualité dans le monde au point de devenir un phénomène politique ?
A mon avis, les causes de la surenchère de la question homosexuelle sont multiples, complexes, et différentes selon les cas. Elles s’articulent pour l’essentiel autour du dysfonctionnement de la cellule familiale qui, précisément, ne joue plus un rôle essentiel dans l’orientation affective et sexuelle des jeunes adolescents. Elles tiennent aussi, à l’évolution des m urs, tant il est vrai que nous vivons dans un monde globalisé, où les uns revendiquent de plus en plus un droit à la différence, facilité en cela par une plus grande ouverture sur les techniques d’information et de la communication.

S’agit-il d’une évolution dégradationnelle de la société ou plutôt l’expression des Droits de l’Homme et des libertés ?
Loin de soutenir la thèse d’une évolution dégrationnelle de la société comme le ferait les historiens, je pense pour ma part que la surenchère contemporaine de la question homosexuelle est surtout due à « l’idéologie droit de l’hommiste » qui a le vent en poupe en ce début de XXIème siècle. En effet, cette évolution a été facilitée par le principe d’égalité qui, selon toute vraisemblance est la poutre maîtresse de l’Etat de droit. Au fil du temps, les applications de ce principe ont été multipliées, sa signification et sa portée se sont complexifiées, mais c’est essentiellement depuis la fin des années 80 que l’efficacité du principe d’égalité a acquis une nouvelle dimension au travers de l’avènement du principe de non discrimination, en raison de la race, de la religion et surtout de l’orientation sexuelle.

A-t-on le droit de revendiquer au Cameroun un statut légal d’homosexuel ?
Le mariage est traditionnellement perçu comme l’union d’un homme et d’une femme. Le Cameroun, dans toute son histoire, n’a connu et autorisé l’union matrimoniale que sous sa forme hétérosexuelle : les homosexuels en sont donc exclus. Il suffit, pour s’en convaincre de parcourir les dispositions de l’ordonnance n° 81-02 du 29 juin 1981 portant organisation de l’état civil et diverses dispositions relatives à l’état des personnes physiques, récemment modifiée et complétée par la loi N° 2011/011 du 06 mai 2011, dont l’article 52 alinéa 3 dispose expressément qu’aucun mariage ne peut être célébré « si les futurs époux sont de même sexe ». De même, le code civil ne réserve les effets du mariage qu’aux personnes de sexes différents. Plus radicalement, les dispositions de l’article 347bis du code pénal prévoient qu’ « Est puni d’un emprisonnement de six mois à cinq ans et d’une amende de 20.000 à 200.000 francs toute personne qui a des rapports sexuels avec une personne de son sexe ». Il va donc sans dire que du point de vue du droit interne, l’on n’a pas le droit de revendiquer au Cameroun, un statut libre et légal d’homme homosexuel. Considérant que l’article 45 de la Constitution dispose que « Les traités ou accords internationaux régulièrement approuvés ou ratifiés ont, dès leur publication, une autorité supérieure à celle des lois, sous réserve pour chaque accord ou traité, de son application par l’autre partie », l’on peut, dans une certaine mesure revendiquer un statut libre et légal d’homme homosexuel au Cameroun. Le débat est donc ouvert.

Que prévoit la législation camerounaise sur l’homosexualité ?
Contrairement à d’autres pays qui, à l’exemple du Burundi, brille par le silence de la loi sur la question homosexuelle, le législateur camerounais punit d’un emprisonnement de six mois à cinq ans et d’une amende de 20.000 à 200. 000 Frs (Art. 347 bis du code pénal).

Selon vous, le Cameroun est-il en passe de devenir d’ici 2035 un Etat où l’homosexualité serait légale comme la France aujourd’hui ?
A mon humble avis, il est très peu probable que le Cameroun soit, à l’horizon 2035, un Etat où la question de l’homosexualité soit légale comme un peu partout en France, en Espagne, en Angleterre, et plus proche de nous en Afrique du Sud. Cela tient en ceci, qu’en dépit de très légères évolutions législatives qu’on peut prévoir d’ici à là, il faut dire que le contexte politique et socio-culturel ne saurait augurer des lendemains meilleurs pour les homosexuels. De même, il faut préciser que la société camerounaise, très conservatrice dans l’ensemble, est encore très influencée par la religion. En effet, le poids de cette dernière et des conservatismes représente un principal obstacle à l’évolution des mentalités dans le sens d’une plus grande tolérance à l’endroit des minorités sexuelles. Les autorités religieuses, toutes obédiences confondues (Christianisme, Islam, Animisme) sont en effet très influentes dans le pays. Le conservatisme et le conformisme sont donc la conséquence des modèles sociaux, des traditions, des valeurs ou des modèles familiaux qui pour la plupart sont réfractaires à toute autre orientation sexuelle que le modèle traditionnel.


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Ode au Professeur Pascal Modo Asse: Il a été et il demeure.

Par Jean-François Ebodé Tabi, journaliste diplômé de la 34ème Promotion de l’ESSTIC, Chef de la Cellule de Communication du Ministère de la Promotion de la Femme et de la Famille

Ces deux dernières décennies, l’Ecole Supérieure des Sciences et Techniques de l’Information et de la Communication (ESSTIC), a bien vécu. Elle a connu, non seulement des mutations, des soubresauts, mais aussi des avancées remarquables. Ces empreintes, ces mouvements et ces grands sauts vers l’inconnu existentiel ont été l’ uvre de grandes femmes et de grands hommes. Par leur sagesse, leur intelligence, leur dynamisme, leur sens élevé de responsabilité, ces enseignants tous grades confondus, ces personnels d’appui et ces agents, ont bon an mal an, ravivé l’âme, insufflé un souffle vivifiant, tracé une trajectoire méritoire à notre grande et prestigieuse Ecole. Le Professeur Pascal MODO ASSE était de ceux-là.

Pour nous qui, poussés par l’enthousiasme, et brûlés par la boulimie de réaliser nos rêves incandescents, débarquons à l’ESSTIC, dans les années 2000, il a été impossible, de se passer de lui, de le fuir ou de contourner cette armure intelligente. Nous nous réjouissons d’avoir bien connu cet enseignant rigoureux, cet esprit libre, cet homme modeste, ce chrétien engagé .

Par son rigorisme, et à l’écume de nos années de formation, l’enseignant nous a assénés des coups violents mais bienfaisants. Ces heures d’enseignement du Secrétariat de Rédaction (SR), en salles de cours ou en salle informatique étaient torrides. Il exigeait de ses apprenants : application, assiduité et abnégation. Au sommet de son art, il alternait, sans encombre ses postures de classique et de moderne. Il était de la classe d’enseignants qui excellait avec égal entregent en cours théoriques et pratiques. C’est bien lui qui nous a infligés la punition d’acquérir, aux prix parfois onéreux, certaines antiquités tel le typomètre. Il fallait s’y familiariser avant de se pâmer devant un écran d’ordinateur.Ses meilleurs disciples en la matière irradient nombre de rédactions au Cameroun, en Afrique et dans le monde.Des amphis célestes, où il professe désormais allègrement, aux côtés de ses devanciers, les Docteurs Jean Nunga, Sother Edia . le Professeur peut se glorifier d’avoir su inculquer, autant de savoirs de la vie et de la profession à des générations de journalistes. Par ce devoir de pérennité, et contredisant la signification en langue Beti de son patronyme (Mod Asse= il n’y a personne), Il a le a été, et il demeure.

Par sa liberté d’esprit, il a plus détonné par ses opinions, qu’étonné par sa franchise. Il était un « Eton » pure souche, et n’en prenait guère ombrage. Ce caractère d’homme vif, il le traînait depuis ses jeunes ans. Comme nous l’a confié un de ses camarades du Séminaire, Pascal avait du caractère. Il était un garçon rude. Car, il avait ce génie d’être barbare par le mot, lorsqu’il voulait disqualifier les méchants, châtier les fainéants, confondre les prétentieux. Originaire du département de la Lekié, Il ne fallait pas trop compter sur lui pour biaiser ou manier du vif argent.

Par sa modestie, l’homme MODO ASSE nous aura beaucoup marqués. Au cours de sa brillante carrière professionnelle, il avait pourtant culminé jusqu’au rang de « Directeur de l’Administration Centrale ». Mais quand il parlait de lui, de son épouse Professeur de Lycée, de sa progéniture, de ses relations au sommet de l’Etat, c’était sans tambours, ni trompettes, ni paillettes. Il avait pourtant de quoi séduire : son beau physique d’ancien footballeur. Il avait pourtant du nécessaire pour s’offrir de rutilantes carrosses ou de rouler les mécaniques. Mais durant toute sa vie, il a refusé de jouer les « en-fu-meurs ».Qui se rappelle pas sa voiture à laquelle il tenait comme à sa première épouse !

L’ancien séminariste que nous avons côtoyé, a su privilégier et entretenir sa relation avec le Dieu d’Abraham et de Jacob. Au lendemain de la collation de son grade de « Maître de Conférences », il a mobilisé des prêtres, ses camarades de séminaire, pour une messe d’action de grâce, dans sa coquette résidence qu’il venait de bâtir au quartier Oyom-Abang à Yaoundé. Des grands moments qu’il a bien voulu partager avec ses connaissances, ses collègues, avec ses voisins, avec nous.Car, l’homme savait aussi donner sans compter.

De la paisible terre de ses aïeuls où il va reposer, si proche et si loin là-bas dans la Lekié, le Professeur Pascal MODO ASSE sait une chose : il a été, et il demeure.

Professeur Pascal Modo Asse
Omer Otabela Mbadi)/n

Nécrologie: Avis partagés sur l’héritage scientifique de Victor Anomah Ngu

De nombreux commentaires sur internet rendent hommage au professeur récemment décédé au Cameroun mais, il risque d’y avoir peu de regret

Sauveur ou usurpateur?
C’est désormais officiel, le Pr. Victor Anomah Ngu est décédé mardi 15 juin dans la soirée dans un centre hospitalier de Yaoundé à l’âge de 85 ans. Les circonstances de sa mort restent inconnues du grand public. Selon des sources proches de la famille et de sa clinique privé, «l’état de santé du professeur s’était dégradé rapidement ces derniers moments». De nombreux commentaires sur sa mort ressortent des avis très divergents. Certains disent aujourd’hui que ce professeur avait trompé de nombreuses personnes avec son vaccin miracle contre le sida. «Pouvez nous fournir des références de publication de l’escroc Anomah Ngu sur le SIDA, pouvez-vous nous donner des références sur ses travaux sur sa phase d’expérimentation clinique?» s’est interrogé un commentateur sur l’internet. D’autres commentaires se font plus respectueux de l’ uvre de l’homme. «Le Pr. Anomah Ngu a effectivement mis au point un vaccin valable et effectif à un certain degré contre certains types du virus VIH. Il est vrai ce vaccin n’était pas efficace contre tous les spécimens du virus mais, il était une contribution scientifique crédible et éprouvée dans le traitement du VIH» fait savoir un autre en réponse à la critique. Les défenseurs du professeur semblent être les plus nombreux. Pour eux les critiques qui fusent contre les travaux du professeur ne sont qu’une question de dénigrement et de mauvaise gestion des talents nationaux par le gouvernement camerounais. Ceux-ci attestent aussi que le professeur Anomah Ngu tout comme le Dr. Ekotto Mengatta le pharmacien ont effectivement mis au point des traitements efficaces contre le Sida et l’hépatite virale. «Malheureusement, avec le blocus/monopole des multinationales pharmaceutiques, il est très difficile pour des inventeurs et chercheurs scientifiques indépendants et autonomes de diffuser et de faire valoir leurs produits et découvertes» poursuivent-ils.

Il laisse un riche héritage scientifique à explorer
Le professeur Anomah Ngu est né le 1er février 1926 à Buea au Cameroun. C’était un chercheur de très longue date. De nombreux écrits affirment qu’il aurait été formé par l’inventeur de la Pénicilline, Alexander Flemming lui-même, et auprès duquel il a fait ses classes avant de prendre son envol pour une carrière d’universitaire, de chercheur et de praticien de la médecine, de la chirurgie. On lui reconnait d’avoir contribué de façon notable aux recherches contre le cancer. Sa vie durant, il aura aussi des hautes fonctions dans le gouvernement. Il aura été ministre de la santé publique au Cameroun de 1984 à 1991, il sera un éminent cadre des universités africaines, consultant pour des institutions prestigieuses comme l’Unicef ou l’OMS. Il a aussi obtenu de nombreuses distinctions pour son engagement dans la recherche scientifique et dans l’amélioration des conditions de vie des hommes. On relève dans ce cadre le Max Born Price en pathologie et le Albert Lasker Medical Research Award, obtenus respectivement à Londres (Grande Bretagne) et en 1972 aux Etats-Unis. Sa dernière distinction, le Léon Sullivan Achievement Award’ lui a été remise en octobre 2003 à Washington DC, devant des membres du Congrès américain et autres figures du monde scientifique. Selon certaines sources, Un gouvernement camerounais se préparerait à capitaliser au maximum ces découvertes. Depuis plus de 10 ans, Victor Anomah Ngu, a mis sur pied un produit désigné comme étant un vaccin thérapeutique éprouvé contre le VIH/SIDA, produit qu’il a baptisé VANHIVAX. De nombreuses personnes lui attribuent dans le cadre des prises en charge effectuées en sa Clinique de l’Espoir à Yaoundé, une réduction presque complète de la charge virale des malades atteints du SIDA. Pourtant le travail d’Anomah Ngu est resté dans l’anonymat. Difficile de savoir qui avait intérêt à ce que ses travaux ne soient pas mis sur la place publique, difficile aussi de savoir si ses recherches se poursuivront au-delà de lui.

Le scientifique s’en est allé