Vers la pénalisation des discours tribalistes au Cameroun

Le Cameroun prend des mesures répressives contre la propagation des discours haineux à caractère tribal. Une proposition de loi y relative est soumise à l’examen des députés.

La proposition de loi relative à la pénalisation des discours tribalistes emporte une modification de l’article 241 du Code pénal camerounais. Elle qualifie nommément cette infraction et en fixe des peines  allant de un à deux ans de prison et de amendes de  300 milles à trois millions de Francs CFA.

Le texte de loi soumit le 14 novembre par le gouvernement double la peine lorsque l’auteur de l’infraction est un leader d’opinion. Le cas échéant, le mis en cause ne serait bénéficier de circonstances atténuantes lui permettant d’éviter la prison.

Le Code pénal n’avait jusqu’ici réprimé que des outrages – diffamation, injure ou menace faites soit par des gestes, paroles ou cris proférés dans des lieux ouverts au public, soit par des procédés destinés à atteindre le public – aux races et aux religions.

Cette initiative du gouvernement apparaît comme une réaction aux tensions sociales exacerbées depuis 2017 par l’élection présidentielle. Celle-ci a ouvert la porte à des joutes oratoires plus ou moins violentes sur les réseaux sociaux.