Cameroun: Fin de ramadan difficile pour de nombreuses familles

Intervenu en même temps que la rentrée scolaire, le ramadan a laissé de nombreuses familles sur le rouge

De nombreuses familles sur la paille
La fin du mois de jeûne de ramadan s’est terminée dimanche dernier. Un mois durant lequel de nombreux musulmans du Cameroun rejoignent ceux du monde, pour louer Dieu. Bien que consistant en la privation, principalement de boisson et de nourriture en journée, le ramadan qui se termine a laissé de nombreuses familles dans des difficultés financières. Si les musulmans ne mangent pas pendant la journée, ils compensent la nuit et en quantité avec des produits de qualité. Lorsqu’on fait le bilan du mois de jeune auprès de nombreuses familles le constat majoritaire est que le porte monnaie est vide, et parfois redevable. On dépense tellement pendant le jeûne que maintenant c’est très difficile affirme Nina Zénabou qui habite la Briqueterie, un des quartiers en majorité musulman de Yaoundé. Sur les raisons de ces dépenses, la recommandation de ne pas manger en journée, amène les familles à consommer du lait, de la bouillie enrichie, des fruits et autre confie Abdou Sidiki.

Contraintes du marché
Avec le maigre revenu de nombre de ces familles, plusieurs d’entre elles s’apprêtent à passer des mois trop difficiles. Pour les experts, la situation est un vrai paradoxe. Normalement avec l’obligation d’abstinence, la consommation devrait baisser dans ces familles. Mais on a remarqué que durant cette période, les familles s’approvisionnent plus. Avec la maitrise des coûts au Cameroun la difficulté n’est pas le fait de l’inflation. Seulement les ménages se retrouvent à consommer des produits qui en eux même coutent assez cher, des commerçants qui trouvent en cette circonstance un moyen de réaliser plus de profit et qui n’hésitent pas à augmenter les prix. Le même constat est fait lors des achats effectués en vue de la fête. Les viandes blanches et le poisson ont connu des hausses importantes, le moindre petit poulet coûtait trois mille francs à la veille des festivités, explique une ménagère qui s’approvisionnait pour les festivités.

Le piège de l’endettement
Pour faire face à ces dépenses qui ont été gonflées cette année en raison de la coïncidence avec la rentrée scolaire au Cameroun, de nombreuses familles ont eu recours à des crédits. Au Cameroun les institutions financières n’offrent que très limitativement les crédits à la consommation. Les familles sont parfois contraintes de se tourner vers des tontines ou chez des usuriers. Pour de nombreuses personnes, peu importe le taux d’intérêt ou la durée de remboursement car le plus important pour elles, c’est de trouver de l’argent nécessaire pour faire face aux dépenses. Dans les familles où les deux parents travaillent, on se partage les endettements. Moi je prends des petites sommes d’argent pour pouvoir les rembourser rapidement. Cette année, je me suis occupée des frais scolaires des enfants et mon mari s’est occupé du reste, affirme Oumoul, agent du trésor.
En attendant, il y a ceux qui ont opté de jeûner et de fêter sans grand chose.


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Cameroun: Ramadan 2009, ouf! Quel bon débarras!

Billet d’humeur sur les mauvaises habitudes à la fin du jeûne.

La piété, la pénitence, la prière et les bonnes pratiques du ramadan s’achèvent-elles avec la fin du jeûne? En tout cas, c’est le moins que l’on puisse dire au regard des scènes d’hystérie et de débordement de tout genre que l’on a pu observer ça et là à la fin de ce long mois de carême que les Mahométans viennent d’observer. Et ce ne sera pas faute d’avoir reçu le bon enseignement ou de ne s’être pas abreuvé à la source de la bonne parole pourtant prêchée à longueur de journées par les imams dans les mosquées et même dans des tranches religieuses spécialement aménagées dans les médias audiovisuels . Pureté, crainte d’Allah avant et après le Ramadan, voilà pourtant la quintessence du message de la quasi-totalité des imams.

Mais que n’a-t-on pas vu le jour de la fête ? La majorité de ceux qui écumaient les mosquées hier (lendemain de ramadan) pour prier et se purifier ont laissé leurs mauvaises habitudes reprendre droit de cité avec au premier rang, la jeunesse qui s’est livrée à des ripailles, des orgies et des beuveries de toutes sortes le jour de la fête. Quelques adultes se sont aussi livrés à des excès indescriptibles. Au point où l’on en est à se demander si les imams se sont donnés tant de peine pendant tout un mois pour rien ? Oui, diront peut-être les extrémistes de tous bords. Mais que non ! Tous les musulmans ne se salissent pas les mains après la rupture du jeûne. Et le moment venu, Allah reconnaîtra les siens et c’est justement cette catégorie là qui pourra servir demain de guide à tous ceux qui pensent que une fois la fête passée, à Dieu le Saint. Mais à quoi servirait-il à un homme de gagner le monde s’il venait à perdre son âme ? S’interrogent les Saintes écritures.


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