Centrafrique: les miliciens anti-balaka ne s’entendent plus

Des militaires centrafricains appartenant à la milice d’autodéfense ont annoncé dimanche une scission au sein du mouvement, lequel est accusé d’exactions et de pillages à Bangui et en province

Les auteurs de la déclaration qui relèvent des militaires devenus miliciens se sont dits prêts à coopérer pour le rétablissement de la sécurité. Les «anti-balaka» étaient une seule entité mais des problèmes sont apparus et il y a aujourd’hui une scission, a déclaré le capitaine Joachim Kokaté, à l’issue d’une rencontre, dans un hôtel de Bangui, entre le Premier ministre de transition André Nzapayéké et dix représentants anti-balaka, tous membres des Forces armées centrafricaines (FACA). Ancien ministre des Petites et Moyennes Entreprises (PME), Joachim Kokaté était jusqu’ici le porte-parole d’un collectif des officiers libres, apparu à l’été 2013 et qui affirmait lutter pour le retour de l’ancien président François Bozizé, renversé en mars par la rébellion à dominante musulmane Séléka. Nous avons voulu parler avec le Premier ministre du problème sécuritaire, a déclaré le capitaine Kokaté. Notre objectif était de faire partir Michel Djotodia, chef de la rébellion Séléka porté au pouvoir en mars et contraint à démissionner le 10 janvier après avoir été incapable de mettre un terme aux violences et aux tueries intercommunautaires dans le pays. A partir du moment où il est parti, les armes doivent se taire et il ne doit plus y avoir d’exactions, a-t-il ajouté. Les «anti-balaka» que nous représentons sont prêts à coopérer pour le retour de la paix, a encore dit le capitaine Kokaté, tout en se disant incapable d’estimer leur nombre. Nous voulons amener les autres groupes à coopérer avec la communauté internationale, a-t-il affirmé.

Cette annonce d’une scission au sein des anti-balaka survient au lendemain d’une démonstration de force dans leur fief de Bangui par les forces internationales qui ont durci le ton envers ces miliciens, issues des régions rurales, qui sèment la terreur dans Bangui et en province s’en prenant systématiquement aux civils musulmans. Samedi matin, les soldats de la force africaine Misca, appuyés par des éléments de l’opération française Sangaris, ont ratissé pendant quatre heures le quartier de Boy Rabe, où ils ont saisi des armes et munitions mais surtout interpellé plusieurs cadres de la milice. L’opération a en revanche manqué son objectif principal, à savoir l’interpellation du coordonnateur politique des anti-balaka Patrice-Edouard Ngaissona, ancien ministre et président de la Fédération centrafricaine de football, aujourd’hui en fuite. Interrogé sur le sort de M. Ngaissona, le capitaine Kokaté a affirmé l’ignorer, tout en soulignant qu’il s’en désolidarisait. Il prenait des décisions sans concerter les autres, a-t-il affirmé. Patrice Edouard Ngaissona a envoyé des listes de noms à la chef de l’Etat de transition (Catherine Samba Panza) et au Premier ministre (avant la constitution du gouvernement NDLR) mais il a agi sans aucune concertation. Il n’a envoyé que des noms de gens de sa famille, a-t-il accusé.

Aujourd’hui, il existe plusieurs factions au sein des «anti-balaka», a poursuivi le capitaine Kokaté, qui s’est défendu d’agir pour le compte de l’ancien président Bozizé, que beaucoup accusent en Centrafrique d’être derrière la milice des anti-balaka. Je ne suis pas pour Bozizé, je suis nationaliste, a-t-il assuré. Aujourd’hui, il faut désarmer les hommes mais aussi désarmer les comportements, a-t-il estimé, avant de prôner l’organisation d’un carnaval de réconciliation entre les chrétiens et les musulmans. En fin d’après-midi, hier dimanche 16 février, le Premier ministre André Nzapayéké était réuni avec les représentants de la communauté internationale en Centrafrique, ainsi que les chefs de la Force française Sangaris et de la Force africaine Misca. Aucune information n’a filtré sur la teneur de leurs entretiens.

Le Capitaine Joachim Kokate
cap)/n

Déjà près de 431 Camerounais rapatriés de RCA

Pour la seconde phase du pont aérien avec Bangui, 215 Camerounais ont pu être rapatriés le week-end, auxquels s’ajoutent les 216 du 13 février dernier.

Entre le 13 et le 16 février 2014, c’est près de 431 Camerounais qui ont pu quitter la République Centrafricaine (RCA) grâce au rétablissement du pont aérien avec Bangui, voulu par le chef de l’Etat camerounais, Paul Biya. Le MA 60 de l’armée camerounaise a pu effectuer de nombreux vols le week-end pour ramener 215 Camerounais en sus des autres qui avaient pu regagner le Cameroun le 13 février avec la compagnie aérienne Camair-Co. Les chiffres pourraient être revus à la hausse ou minorés en fonction des statistiques officielles qui seront présentés à la fin de cette seconde mise en oeuvre du pont aérien Douala-Bangui. Lors des premières rotations effectuées le 13 février dernier, c’est le chiffre de 290 Camerounais qui avait d’abord été annoncé par le quotidien gouvernemental Cameroon Tribune. Chiffre qui a été revu ce 17 février dans les colonnes du même journal à 216, « chiffre définitif ».

Selon cet organe de presse, les Camerounais qui reviennent de la RCA en crise, « sont identifiés, soignés ou évacués par l’équipe médicale, pour quelques rares cas de maladie. Des cars sont ensuite réquisitionnés pour ramener chacun dans la ville souhaitée, avec à la clé, un petit pécule pour la route. » Une cellule de crise coordonne toutes ces opérations, présidée par le gouverneur de la région du Littoral, Joseph Beti Assomo.

Article lié : 216 Camerounais de nouveau rapatriés de RCA


Droits réservés)/n

216 Camerounais de nouveau rapatriés de RCA

Pour la journée du 13 février 2014, c’est 216 Camerounais fuyant la Centrafrique qui ont pu bénéficier du rétablissement du pont aérien avec Bangui.

L’aéroport international de Douala a accueilli un Boeing 737-700 de la compagnie aérienne Camair-Co et un aéronef militaire hier en provenance de la capitale de la République Centrafricaine, Bangui. Ces deux avions ont pu ramener à leur bord 216 Camerounais fuyant la crise civile en Centrafrique.

Cette action s’inscrit dans la continuité des opérations du Pont aérien instruit par le chef de l’Etat camerounais, Paul Biya, à la mi-décembre 2013. Au 6 janvier 2014, ils étaient déjà au nombre de 3790 qui avaient pu être rapatriés sans contrepartie de la RCA. Une cellule de crise, pour coordonner toutes ces opérations, est logée dans les services du gouverneur de la région du Littoral. Selon les témoignages recueillis par les journalistes auprès des 216 nouveaux rapatriés auxquels vont certainement s’ajouter d’autres, la gratitude va à l’endroit de Paul Biya pour cette action humanitaire.


Droits réservés)/n

Tradex reprend ses activités en RCA

Seulement 80% du réseau de distribution de Tradex Centrafrique est actuellement opérationnel

M. Emmanuel Tamnga, le directeur commercial de la société de Trading et d’exportation de pétrole brut et de produits pétroliers (Tradex), a déclaré dans Le Quotidien de l’Economie, que les acticités de son entreprise en République centrafricaine ont repris depuis le mois d’août 2013. Selon ce responsable de cette société pétrolière camerounaise, qui dispose de 20 stations-services en République centrafricaine, seulement 80% du réseau de distribution de Tradex Centrafrique est actuellement opérationnel. «La remise aux normes des stations vandalisées [après le départ de Bozizé du pouvoir] est en cours», confie M. Tamnga.

Ce dernier annonce également un projet de construction de nouvelles stations-services dans ce pays désormais contrôlé par la rébellion de la Séléka. Entreprise publique camerounaise, filiale de la Société nationale des hydrocarbures (SNH), Tradex, après ses activités dans le trading des produits pétroliers et le soutrage maritime, est devenue le porte étendard des nationaux dès son arrivée sur le marché de la distribution des produits pétroliers. Cette année, Tradex s’est lancé dans la distribution du gaz domestique, en mettant sur le marché 30 000 bouteilles neuves de 12 Kg, équipées d’un compteur de contrôle de la consommation.

Chiffre d’affaires de Tradex
Selon un communiqué publié en janvier 2013 par le président du Conseil d’administration de Tradex, Adolphe Moudiki, le chiffre d’affaires de cette entreprise publique camerounaise spécialisée dans le soutrage maritime, le négoce et la distribution des produits pétroliers a progressé de 23% en 2012; tandis que le résultat net consolidé, lui, a progressé de 6% l’année dernière. Selon le rapport d’activités présenté par le directeur général, Perrial Jean Nyodog, la société a réalisé une part de marché consommateurs et industriels de 16,5% l’année dernière, soit une progression de 43,6%. Le budget de l’entreprise pour l’exercice 2013 a été arrêté à 25 milliards de F.CFA, soit 16,5 milliards de F.CFA pour l’investissement et 8,7 milliards de F.CFA pour le fonctionnement.

Tradex reprend ses activités en RCA
cameroon-info.net)/n

Tensions: Le Cameroun ferme sa frontière avec la RCA

Le gouverneur de la région de l’Est dont plusieurs localités s’achèvent à cette frontière a pris cette décision après qu’un affrontement armé ait entrainé la mort d’un officier de police

Le gouverneur de la région de l’Est, Samuel Dieudonné Ivaha Diboua a annoncé la fermeture provisoire le 21 aout 2013 des frontières camerounaise avec la centrafricaine. La décision est intervenue après qu’un officier de police camerounais ait trouvé la mort non encore officiellement élucidé, mais que de nombreux média qui ont traité le dossier ont qualifié d’assassinat et parfois de meurtre perpétré par un certain lieutenant Hassan, qui est identifié comme un membre de la Seleka, le mouvement d’insurrection qui a pris le pouvoir à Bangui le 23 mars 2013. Toutefois, monsieur Divaha Diboua a semblé vouloir minimiser l’affaire sans doute pour ne pas susciter une aversion contre les nombreux centrafricains qui vivent dans la région soit sous le statut de réfugié soit sous un autre statut. «Il n’y a pas de guerre entre le Cameroun et la Centrafrique, Il s’agit d’un cas isolé de comportement irresponsable de la part de soldats Seleka rebelles qui ont trahi leur vocation et leur rang», a tenu à préciser le gouverneur Samuel Dieudonné Ivaha Diboua. L’autorité administrative a aussi invité les commerçants à ouvrir leur commerce tout en restant vigilants.

Une mesure qui si elle tend à rassurer les populations peu encline a contester l’autorité publique interroge sur la réponse que le gouvernement de Yaoundé entend apporter à ce problème de frontière centrafricain. Selon des témoignages rapportés par de nombreux média, l’officier de police Ngando qui n’est qu’une autre victime de ces « cas isolés de comportement irresponsable » des personnes identifié comme appartenant au Seleka aurait essuyé le tir nourri de plusieurs personnes. Il est aussi rapporté que les ressortissant camerounais ont investi une gendarmerie et récupéré un des leurs qui y était détenu pour défaut de papier d’identification. Bien qu’à Yaoundé on joue la carte de la discrétion, c’est une exaction meurtrière de plus finalement perpétré par la Seleka.il y a quelque temps, un jeune camerounais a été abattu par des membres du même groupe, suscitant la protestation de l’ambassade du Cameroun en RCA. La dernière attaque du même genre remonte à septembre 2012. Un jeune homme et un agent des impôts camerounais et un rebelle centrafricain, tué par ses propres camarades avaient trouvé la mort suite à l’attaque du poste de péage frontalier de la localité de Garoua Boulaï. Depuis l’arrivée de la Seleka au pouvoir c’est la deuxième grosse attaque sur une localité frontalière du Cameroun, si on prend en compte l’attaque non meurtrière des rebelles dans la localité de Kentzou le 24 mars 2013 dernier. Une attaque qui selon des sources ayant commenté l’incident en ce moment-là s’était accompagné de vol d’arme et d’argent. Une mission du ministère camerounais de la défense était descendu sur le terrain et le ministre délégué Edgar Alain Mebego’o s’était montré ferme sur les mesure à prendre. Visiblement il y a eu un relâchement. Même s’il a voulu être rassurant, personne ne sait combien de temps durera la fermeture de la frontière.

Photo d’illustration
algeriepatriotique.com)/n

Fécafoot: Le match RCA – Afrique du Sud se jouera à Yaoundé

La fédération camerounaise de football a confirmé la délocalisation de ce match comptant pour la 4e journée des éliminatoires de la Coupe du monde de football, en raison des troubles à Bangui

La rencontre entre la RCA et l’Afrique du Sud qui était prévue à Bangui a été déportée dans un pays neutre suite à la demande de la Fédération sud-africaine de football à la Fifa/Caf, en raison de l’insécurité qui prévaut dans la capitale centrafricaine, depuis le coup d’état du 24 mars dernier. Les responsables centrafricains ont choisi Yaoundé en raison de la proximité et surtout des conditions climatiques similaires. La Fédération camerounaise de football a marqué son accord pour accueillir les deux sélections.

Au match aller joué le 23 mars, l’équipe nationale d’Afrique du Sud (Bafana Bafana) avait battu son adversaire centrafricaine ( Les Fauves de Bas-Oubangui) par 2 buts à 0. Les Centrafricains espèrent néanmoins prendre leur revanche pour garder un mince espoir de qualification pour le dernier tour des éliminatoires. En attendant, les positions sont clairement indiquées dans ce groupe A. Ainsi, la deuxième rencontre prévue à Gaborone va opposer le Botswana, dernier avec 1 point, à l’Ethiopie, qui occupe la première place avec 7 points. L’Afrique du Sud totalise quant à elle 5 points, contre 3 pour la République centrafricaine. Lors du troisième tour, les premiers des dix poules s’affronteront sous la forme de matches aller et retour entre octobre et novembre. Les cinq vainqueurs de ces confrontations seront qualifiés pour la Coupe du monde de la FIFA, Brésil 2014.

Les fauves ne joueront pas à domicile, mais au Cameroun

Cemac: Le sommet des chefs d’Etat se confirme

Il se tiendra le 14 juin avec comme menu principal des discussions, la situation du siège de la Commission et la libre circulation au sein de la sous région

Le Sommet des chefs d’Etats de la Communauté Economique et Monétaire d’Afrique Centrale se tiendra le 14 juin prochain a-t-on appris d’un communiqué officiel de la Commission de la CEMAC. « Sur convocation du Président en exercice, un sommet extraordinaire des Chefs d’Etat de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC) s’ouvrira le 14 juin 2013 à Libreville au Gabon », peut-on lire dans le document. L’information confirme des sources non officielles qui parlaient d’une rencontre imminente des chefs d’Etats de la CEMAC pour décider de la situation de la Commission du fait de l’instabilité permanente qui subsiste à son siège de Bangui en République Centrafricaine. La question sera d’ailleurs à l’ordre du jour lors de la rencontre du 14 juin. « Les travaux de cette session seront essentiellement consacrés aux conséquences de la crise en République Centrafricaine sur le fonctionnement de la Commission et à la libre circulation des personnes en zone CEMAC » précise le communiqué officiel qui ajoute que « le Conseil des Ministres de l’Union Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale avait retenu en avril dernier le principe de la délocalisation provisoire du siège de la Commission suite aux troubles en République Centrafricaine ayant des effets néfastes sur le fonctionnement de ladite Commission ».

Cette question du lieu d’affectation provisoire de la Commission fait l’objet de nombreuses spéculations au regard des conditions fixées par le conseil des ministres. Plusieurs membres du personnel de la CEMAC donnant leur avis sur le sujet ont souvent préféré Douala en raison de son ouverture internationale et sa proximité avec tous les autres pays de la sous-région. Mais il y a aussi Libreville (Gabon) et Malabo (Guinée Equatoriale) qui seraient ravis d’accueillir la Commission. Le Cameroun qui habituellement se refuse à poser des blocages sur la marche de l’institution risque de ne pas trop défendre sa chapelle tant que cela permet à la CEMAC de tenir. Un autre sujet à l’ordre du jour de la rencontre des chefs d’Etats de la CEMAC sera celui de la libre circulation des personnes dans la sous-région. « Sur la base de nombreux textes pris en vue d’instaurer la libre circulation des citoyens de la Communauté sur l’ensemble de l’espace CEMAC, les Chefs d’Etat devraient, à l’issu de ce sommet, consacrer la suppression des visas en zone CEMAC pour tout citoyen de la Communauté d’ici la fin de l’année », fait savoir le communiqué de la CEMAC. La question reste épineuse notamment pour la Guinée Equatoriale et le Gabon qui restent très prudents sur l’hypothèse de voir affluer de nombreuses personnes sur leurs territoires respectifs. Quatre pays (Cameroun, Tchad, RCA et République du Congo) ont déjà surmonté ce problème.

Siège de la Cemac à Bangui
journaldebangui.com)/n

François Bozize a quitté le Cameroun pour l’Afrique du Sud

Parti de Yaoundé à bord d’un vol régulier de la Kenya Airways, le président déchu de la RCA aurait trouvé refuge en Afrique du Sud, pays dont les éléments avaient combattu à ses côtés face à la rébell

Les informations d’agences de presse ont fait état de son départ, dimanche 02 juin 2013, de Yaoundé à bord d’un vol commercial. Les précisions sur la destinations sont données par l’agence de presse chinoise Xinhua : L’ex-président centrafricain François Bozizé, accueilli à Yaoundé par les autorités camerounaises après sa chute et la prise du pouvoir par la coalition rebelle Séléka conduite par Michel Djotodia le 24 mars à Bangui, a embarqué dimanche à bord d’un vol régulier de la compagnie kényane Kenya Airways à destination d’Afrique du Sud, a appris lundi Xinhua de source de l’aéroport. Selon ces mêmes sources, c’était le service protocolaire et de protection au minimum le jour du départ de l’ex homme fort de Bangui : Au moment où il quittait sa résidence, il nous a demandé de ne pas l’escorter jusqu’à l’aéroport et est parti seulement avec son garde du corps a rapporté à Xinhua un membre de la garde présidentielle, unité spéciale de l’armée camerounaise chargée de la sécurité du président camerounais, qui a assuré la protection de François Bozizé avant de lever le camp aussitôt après son départ du Cameroun. Des sources humanitaires confient à Xinhua qu’il s’agit d’un départ définitif de l’ex-chef d’Etat centrafricain du Cameroun. En effet, dans un communiqué signé le 25 mars par Ferdinand Ngoh Ngoh, le secrétaire général de la présidence de la République, le gouvernement annonçait alors que le président François Bozizé a cherché refuge au Cameroun, dans l’attente de son départ vers un autre pays d’accueil

Lors d’une tournée régionale mi-mai, Michel Djotodia, le nouvel homme fort de Bangui, reçu tour à tour Libreville au Gabon, Malabo en Guinée équatoriale et à N’Djamena au Tchad n’a pu se rendre au Cameroun pour rencontrer le président Paul Biya. D’après des sources diplomatiques, ce rendez-vous manqué a été assimilé un refus du président camerounais de céder aux pressions pour qu’il lâche son hôte et est apparu aux yeux des observateurs comme un soutien à Bozizé que le nouveau pouvoir a inculpé pour crimes contre l’humanité. Il part d’ailleurs du Cameroun alors qu’il fait l’objet d’un mandat d’arrêt international.

François Bozizé, lui-même tombeur d’Ange-Félix Patassé le 15 mars 2003, avait débarqué au Cameroun par Bertoua, ville de l’Est proche de la frontière avec la République centrafricaine (RCA), après avoir quitté dans la précipitation le palais présidentiel Bangui afin d’échapper aux rebelles de la coalition Séléka qui venaient de faire leur entrée dans la capitale après une offensive rapide contre l’armée régulière. L’Afrique du Sud, qui a d’abord envoyé un contingent de son armée en Centrafrique pour essayer de sauver le pouvoir de François Bozizé, a par la suite d’après des sources diplomatiques, émis le voeu, au même titre que le Bénin, de l’accueillir après sa chute. Sa famille, encore au Cameroun, le rejoindra dans son nouveau pays d’exil.

François Bozize a quitté le Cameroun pour l’Afrique du Sud
africapresse.com)/n

François Bozizé hors du Cameroun

Le président déchu de la RCA a quitté le Cameroun dimanche 02 juin à bord d’un vol régulier de la compagnie Kenya Airways. La destination finale n’a pas été communiquée

Installé à Yaoundé depuis sa chute le 24 mars dernier, François Bozizé s’est envolé le 02 juin 2013 pour son premier voyage depuis son exil. Ce voyage intervient alors que les nouvelles autorités de Bangui viennent d’émettre un mandat d’arrêt international à son encontre. Ce après l’avoir inculpé de crimes contre l’humanité. Arrivé à l’aéroport international de Yaoundé-Nsimalem sans avoir été annoncé par les officiels camerounais, François Bozizé, accompagné d’un garde du corps, a été traité comme un passager ordinaire, sans un aménagement protocolaire spécial, a confié un responsable proche des Aéroports du Cameroun (ADC), entreprise publique chargée de la gestion des aéroports commerciaux du Cameroun.

François Bozizé, lui-même tombeur d’Ange-Félix Patassé le 15 mars 2003, avait débarqué au Cameroun par Bertoua, ville de l’Est proche de la frontière avec la République centrafricaine (RCA), après avoir quitté dans la précipitation le palais présidentiel Bangui afin d’échapper aux rebelles Séléka qui venaient de faire leur entrée dans la capitale après une offensive rapide contre l’armée régulière. Rejoint à Yaoundé par sa famille envoyée dans un premier temps dans d’autres pays étrangers comme la République démocratique du Congo (RDC), il s’est installé dans une résidence privée non loin du palais présidentiel camerounais après un mois passé à l’hôtel Hilton de Yaoundé.

Des sources bien introduites informent que l’ex président centrafricain, après son passage au Cameroun, va s’installer au Bénin où il possède une villa dans la ville de Cotonou. La Lettre du Continent nous apprend d’ailleurs qu’une maison a été emménagée pour lui et sa famille à Tchakou, non loin de Porto Novo. Ce départ du Cameroun fait suite à des pressions des pays comme le Tchad qui estiment que la présence de l’ex chef d’état dans un pays limitrophe de la RCA n’est pas un gage de stabilité.

â€

François Bozizé hors du Cameroun
afriqinter.com)/n

Tchad: Michel Djotodia en visite au Tchad

Cette visite s’inscrit dans le cadre d’une tournée régionale et a permis de faire le point sur la situation en Centrafrique

Le président centrafricain de la transition Michel Djotodia a effectué le 14 mai une visite de travail au Tchad. Au cours de sa séance de travail avec le président tchadien Idriss Déby, il a été question de faire le point sur la situation en République Centrafricaine. Michel Djotodia a profité de sa visite pour remercier le président tchadien et son peule: il faut reconnaître que le Tchad et la RCA sont étroitement liés par l’histoire et par nos coutumes. Donc, il n’y a pas de raison que je ne vienne vers quelqu’un qui est pleine d’expérience et de sagesse pour nous guider. Je viens également remercier le Chef de l’Etat Idriss Deby Itno et le peuple tchadien dans son ensemble pour leur assistance quand nous étions en difficulté. Il n’y a pas de raison qu’il y ait la paix aujourd’hui et que je ne vienne pas de vive voix dire au peuple tchadien et son président merci.

Idriss Deby Itno a affirmé être heureux des progrès enregistrés par les autorités de transition centrafricaines dans l’application de la feuille de route tracée par le Sommet de N’Djaména. Il a également félicité l’initiative d’élargissement du Conseil National de Transition qui est actuellement en session extraordinaire en vue de rédiger et adopter la Charte de la transition ainsi que le texte consensuel portant mise en place de l’Agence Nationale des Elections. Le président tchadien a pris acte des larges concertations en cours en vue de remanier le Gouvernement conformément à la Déclaration de N’Djamena.

En ce qui concerne la sécurité, depuis le début de la semaine, le cantonnement des éléments de la Séléka a commencé dans le pays ainsi que le déploiement de certains d’entre eux en province. Le Tchad appelle à plus d’efforts pour assurer la sécurité des biens et des personnes et à asseoir l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire. Le pays d’Idriss Deby réaffirme son soutien dans processus de transition amorcé en République Centrafricaine. Le président de transition de la Centrafrique continuera sa tournée au Gabon puis au Cameroun.

Michel Djotodia en visite au Tchad

Coup d’état en RCA: François Bozize dénonce le putsch et exige un retour à l’ordre constitutionnel

Dans une déclaration diffusée depuis la capitale camerounaise, Le président déchu se revendique toujours

D’après la déclaration remise aux médias, François Bozizé, qui se revendique toujours « président démocratiquement élu de la République centrafricaine » prend à témoin la communauté internationale installé en RCA du « pillage systématique des biens des Centrafricains et étrangers résidant dans notre pays jusqu’à ce jour ». « Sous le regard des forces de la MICOPAX (Mission de consolidation de la paix en République centrafricaine) qui n’ont pu jouer leur rôle, la coalition Séléka a franchi la ligne rouge de Damara, attaquant ainsi Bangui pour renverser les institutions de la République, le chef de l’Etat fut alors obligé de se retirer évitant ainsi un bain de sang », selon la déclaration. Tout en précisant que la communauté internationale n’a pas été épargnée par ces pillages, la déclaration regrette « l’acheminement systématique et barbare des biens volés vers certains pays voisins « . François Bozizé invite la classe politique et les représentants des forces vives du pays à participer au prochain sommet extraordinaire de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEMAC) qui se tient ce mercredi à Ndjamena, la capitale tchadienne.

Le Président Fondateur de notre grand parti, le parti KWA NA KWA, Président démocratiquement élu de la République Centrafricaine et le Bureau Politique : 1- Dénoncent le renversement des Institutions de la République; la suspension de la Constitution; la dissolution de l’Assemblée Nationale; le pillage systématique des biens des centrafricains et étrangers résidant dans notre pays jusqu’à ce jour; 2-Prennent à témoin la Communauté Internationale installée en RCA et ayant elle-même été victime de pillages; 3- Exigent le rétablissement de l’ordre constitutionnel; La participation de la classe politique et Les représentants des forces vives de la Nation au prochain sommet extraordinaire de Ndjamena à l’exemple de celui de Libreville; 4- Regrettent l’acheminement systématique et barbare des biens volés vers certains pays voisins; 5-Rejettent toute participation au nom de notre grand parti KNK, à l’actuel gouvernement d’union nationale de Maitre Nicolas TIANGAYE. 6-Expriment sa reconnaissance aux peuples des pays amis pour leur soutien; 7- Sollicitent davantage l’implication effective de l’Union Africaine, des Nations Unies et de la CEEAC pour une évaluation progressive et objective des accords de Libreville afin de garantir une paix durable en Centrafrique; 8-Présentent ses sincères condoléances au peuple frère d’Afrique du Sud pour ses vaillants soldats tombés sur le champ d’honneur pour la défense de la liberté, la paix et la démocratie en RCA.
déclaration du Général d’armée François Bozize, Président démocratiquement élu de la RCA, Président fondateur du parti KNK

La déclaration, qui exige un retour l’ordre constitutionnel, sollicite « davantage l’implication effective de l’Union africaine, des Nations unies et de la CEEAC pour une évaluation progressive et objective des accords de Libreville afin de garantir une paix durable en Centrafrique » et exclut « toute participation du KNK à l’actuel gouvernement d’union nationale de maître Nicolas TIANGAYE « . Après la prise de Bangui le 25 mars par la coalition rebelle de la Séléka, François Bozizé a cherché refuge au Cameroun, et séjourne à Yaoundé en attendant son départ pour un pays d’accueil.

Télécharger le communiqué en Pdf

François Bozizé se revendique toujours « président démocratiquement élu de la République centrafricaine »
amb-rcaparis.org)/n

Ban Ki-moon contre le coup d’Etat militaire en République centrafricaine

Le SG de l’ONU Ban Ki-moon a fustigé le coup d’Etat des rebelles en RCA et appelé «à la restauration rapide de l’ordre constitutionnel»

«Le secrétaire général condamne le coup d’Etat anticonstitutionnel perpétré en République centrafricaine (RCA) le 24 mars 2013 et appelle à la restauration rapide de l’ordre constitutionnel», indique un communiqué officiel en anglais publié dimanche. Les rebelles se sont emparés de la capitale de la RCA, Bangui, après la fuite du président François Bozize du palais présidentiel, d’après des informations publiées dimanche.

La prise de Bangui constitue l’étape la plus importante à ce jour dans la guerrila des rebelles qui se font appeler «Seleka», un terme de la langue sango qui signifie «alliance». Le secrétaire général «réitère que les Accords de Libreville, négociés par les chefs d’Etat et de gouvernements de la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (CEEAC), demeure le cadre le plus fiable pour garantir une paix et une stabilité durables dans le pays», indique le communiqué.

Le SG des Nations unies, Ban Ki-moon

Centrafrique: Fin de partie pour François Bozizé

Après 10 années de règne, le Chef de l’Etat Centrafricain a été chassé du pouvoir ce dimanche par la rebellion Seleka

Les rebelles centrafricains du Séléka ont pris dimanche le contrôle de Bangui et promis dans la foulée l’organisation « d’élections démocratiques » après la fuite du président François Bozizé vers la République démocratique du Congo. L’organisation, qui fédère plusieurs mouvements d’insurgés, s’est immédiatement attachée à rassurer la population après ce coup de force, affirmant que « la page Bozizé » était tournée et appelant à une « gestion consensuelle de la transition ». La chute de la capitale centrafricaine, où la France a dépêché un bataillon supplémentaire de 150 hommes afin de sécuriser l’aéroport, s’est accomplie avec une étonnante rapidité. Les rebelles ont relancé les hostilités vendredi avant d’atteindre les faubourgs nord de la ville dans la soirée de samedi et de prendre position dans le quartier abritant la résidence privée de Bozizé, se heurtant à une résistance de l’armée régulière. Les combats interrompus à la faveur de la nuit ont repris dimanche matin vers 08h00 (07h00 GMT) et Bangui est tombée en quelques heures, les assaillants s’emparant de tous les bâtiments stratégiques. « Les rebelles contrôlent la ville. J’espère qu’il n’y aura pas de représailles », a déclaré Gaston Mackouzangba, porte-parole de la présidence.

Une incertitude demeurait toutefois dimanche sur le sort du président centrafricain
Le ministre congolais de l’Information Lambert Mendé a indiqué à Reuters que ce dernier ne se trouvait pas avec les membres de sa famille accueillis dans la ville frontalière de Zongo et que les autorités congolaises n’avaient pas été prévenues de son arrivée. Le gouvernement de Kinshasa aurait reçu une demande du Haut Commissariat de l’Onu pour les Réfugiés afin d’apporter assistance aux 25 membres de la famille du chef de l’Etat, a indiqué un représentant des Nations unies en RDC. La France a confirmé la fuite de Bozizé et a pris note des « derniers développements » intervenus en Centrafrique, appelant « tous les partis à faire preuve de la plus grande retenue ». « Nous renouvelons nos consignes de prudence à l’ensemble de nos compatriotes et nous leur demandons de restreindre leurs déplacements au strict minimum », a déclaré un porte-parole du ministère des Affaires étrangères.

Dans la confusion qui régnait dimanche à Bangui, la principale interrogation portait sur la succession de Bozizé et sur le maintien en place du gouvernement d’union nationale du Premier ministre Nicolas Tiangaye, issu de l’opposition. L’opposition et les rebelles du Séléka avaient obtenu des postes-clés dans ce cabinet, dont les ministères des Finances et des Mines. Le chef du Séléka, Michel Am Non Droko Djotodia, avait été désigné premier vice-Premier ministre en charge de la Défense nationale.

Arrivé au pouvoir à la faveur d’un coup d’Etat en 2003, Bozizé faisait face depuis plusieurs semaines à la révolte du Séléka qui lui reprochait le non-respect d’un accord de paix conclu le 11 janvier prévoyant l’intégration des combattants dans les rangs de l’armée régulière. Pour le Séléka, « la page Bozizé est tournée. Une nouvelle page s’ouvre pour la paix et la démocratie en RCA », indique un communiqué diffusé dimanche. L’organisation appelle les Centrafricains à « se retrouver autour de la table » pour préparer l’avenir « qui passera obligatoirement par une gestion consensuelle de la transition qui, à terme, débouchera sur l’organisation d’élections démocratiques ». Le Séléka met en garde contre les vengeances, les pillages et les règlements de compte et exprime « ses regrets les plus sincères pour toutes les victimes collatérales ».

François Bozizé a été chassé du pouvoir par un coup d’état de la rébellion Séléka
amb-rcaparis.org)/n

Tranches de vie: Garoua-Boulaï à l’heure de la crise en RCA

La ville camerounaise, qui a la plus importante frontière avec la Rca, est en alerte. Sa proximité avec la localité de Beloko, où le porte- parole de la Séléka a ses racines, exacerbe les tensions

Poste de contrôle à l’entrée de Garoua-Boulaï, ce lundi 07 janvier 2013. Il est environ 20 h et 45 minutes. La cité frontalière présente le visage d’une ville en état de siège. A cet endroit – objet d’une attaque des rebelles centrafricains en septembre 2012 -, le dispositif sécuritaire est renforcé. En plus des éléments de la police et de la gendarmerie nationale, il y a la présence dissuasive du Bataillon d’intervention rapide (Bir). Avant d’atteindre le c?ur de la ville, il faut se soumettre à un contrôle strict au niveau des différents postes de contrôle mixte. Il en est de même sur l’axe routier conduisant vers le nord du Cameroun, souffle un passager. Il affirme avoir vécu « ce calvaire » voici trois jours. Il partait de Ngaoundéré pour Bertoua, le chef-lieu de la région de l’Est. Tout le monde doit montrer patte blanche. Ici, apprend-on de quelques personnes interrogées, « nous sommes presque en état d’urgence ». En effet, comme si le mot s’était passé entre les tenanciers de buvettes, restaurants et autres lieux de rencontre, tout est fermé à partir de 22 heures. Difficile donc de se restaurer à cette heure tardive de la nuit. Le mardi 08 janvier à 10 heures, un tour de ville confirme l’impression de la veille. Il y a une forte présence militaire à Garoua-Boulaï. Une source sécuritaire sur place affirme qu’« il y a un nombre impressionnant des éléments du Bir dans les camps, prêts à parer à quelque attaque ». A la frontière entre le Cameroun et la République Centrafricaine (Rca), une vingtaine de camions est stationnée. Ces véhicules en partance pour Bangui, signalés la veille par notre source, transportent des marchandises et des vivres frais en provenance de Douala, Yaoundé et Bafoussam. La psychose ne quitte pas les transporteurs et les habitants de Garoua-Boulaï. Tous ignorent de quoi demain sera fait. Surtout que Beloko est à 7 km de Garoua-Boulaï. C’est le village natal de Charles Masssi, le beau-père d’Eric Massi, le porte-parole des rebelles de la Séléka. « L’armée a quadrillé le secteur et tout le monde a peur de traverser en Rca », indique Arouna Arabo, l’un des chauffeurs rencontrés à la frontière.

Comprendre la psychose de Garoua – Boulaï
Les explications à la psychose ambiante à la frontière principale du Cameroun avec la Rca ne manquent pas. Pour certains, « c’est parce que notre ville est située seulement à environ 60 km du département de Baboua, une forêt où est installée l’une des bases de la rébellion ». Pour d’autres, « la nature hétéroclite de la rébellion fait en sorte que même les négociations de Libreville au Gabon ne garantissent pas un retour à la paix ». Conséquence, on retombe dans les scénarii de 2003, où, au plus fort de la conquête du pouvoir d’Ange Félix Patassé par l’actuel président centrafricain, les populations désertaient la plupart des localités occupées par les rebelles. Ces populations en fuite étaient victimes du pillage et du viol exercés au quotidien par les rebelles. S’en était suivi un afflux massif de réfugiés centrafricains dans la région de l’Est, notamment dans les départements du Lom et Djerem et de la Kadey. La région de l’Adamaoua avait également accueilli un nombre impressionnant de centrafricains en quête d’une terre de paix. Et selon les chiffres du Haut commissariat pour les réfugiés (Hcr) publiés en 2010, le Cameroun abritait environ 46.000 réfugiés centrafricains.

Aujourd’hui encore, affirme une source sécuritaire, « des victimes de la crise centrafricaine commencent à se rabattre au Cameroun, afin de sauver leur vie, puisque le Tchad et le Soudan, d’autres voisins de la Rca, ne présentent pas des garanties de sécurité ». D’après ces sources, « plusieurs français en provenance de Bangui ont profité de la période des fêtes de fin d’année pour rallier Yaoundé en transitant par Garoua – Boulaï ». La raison : « ils ne pouvaient pas prendre le vol en Rca, parce que l’aéroport de Bangui était fermé. Et lorsque ces Français ont été aperçus à Garoua – Boulaï, nous avons informé notre hiérarchie qui nous a demandé de les laisser passer pour Bertoua, ville à partir de laquelle leur situation de transit serait régularisée ». Il n’y a pas seulement à Garoua-Boulaï que l’on prévient les mouvements de personnes aux frontières entre les deux pays. Le Cameroun et la Rca partagent une très longue frontière qui touche les localités de Gari-Gombo, Mboy II, Salapoumbé, Mobilong et Gribi dans la Boumba-et-Ngoko, Kentzou, Gbiti et Toktoyo dans la Kadey. Autant de possibilités pour les populations pourchassées ou fuyant les représailles en Rca de se réfugier au Cameroun. Et le plus souvent, on note parmi ces fuyards des personnalités très importantes de la société. A Toktoyo, selon nos sources, la police a sauvé un procureur de la République centrafricaine de la ville de Carnot, pris en chasse par les éléments de la gendarmerie nationale centrafricaine. La raison de cet acharnement ? «Le procureur, originaire de Baboa, est le neveu du porte – parole des rebelles et proche de Charles Massi, assassiné dans son pays en 2010, dans des conditions qui restent encore à élucider. » Selon nos sources, ce réfugié a d’abord été convoyé à Bertoua, avant d’être mis en route pour Yaoundé.

Garoua-Boulaï à l’heure de la crise en RCA

Crise en RCA: Les personnalités à la table des négociations à Libreville au Gabon

Pouvoir, rebelles et opposition se retrouvent à Libreville pour des négociations de paix sur la crise centrafricaine. Quelques acteurs

Rebelles
Michel Djotodia (chef de délégation). Agé d’une soixantaine d’années, le président du Séléka a une longue expérience de la rébellion. D’abord fondateur d’un groupuscule, il a été à l’origine de la création de l’UFDR (l’Union des forces démocratiques pour le rassemblement), fusion de plusieurs petits groupes en 2005 et qui a donné naissance à une des rebellions les plus actives du pays. L’UFDR semble être aujourd’hui la composante principale de la coalition du Séléka. M. Djotodia avait perdu les rênes de l’UFDR lors de son arrestation et exil au Bénin en 2007 au profit de Damane Zakaria mais semble s’en être rallié les éléments en 2012.Avant son passé de rebelle, il a été fonctionnaire du ministère du Plan, puis des Affaires étrangères. Il avait été nommé consul de la Centrafrique à Nyala au Soudan par François Bozizé peu après son accession au pouvoir en 2003.

Eric Neris Massi: Porte-parole et coordonnateur du Séléka, il est le beau-fils de Charles Massi, ancien ministre devenu rebelle, fondateur de la Convention des patriotes pour la justice et la paix (CPJP). Celui-ci avait refusé d’intégrer le processus de paix de 2008 et est donné pour mort par sa famille qui accuse le régime du président Bozizé de l’avoir tué en 2010. Fin communicateur vivant en France, Eric Massi se présente comme l’héritier de son beau-père. Le régime le qualifie d' »usurpateur » n’ayant pas la nationalité centrafricaine.

Florian Ndjadder, importante figure du Séléka. Fils d’un général mort en 2001 lors du coup d’Etat manqué contre le régime d’Ange-Félix Patassé, il a été sous-officier des forces armées centrafricaines. Emprisonné pour un braquage mais libéré par M. Bozizé, il a pris le maquis et a fondé la rébellion de l’Union des forces républicaines (UFR), dans les régions de l’Ouham Péndé et de l’Ouham (nord-ouest). Son mouvement a signé les accords de paix mais a intégré le Séléka.

Djouma Narkoyo. Ce « colonel » était inconnu jusqu’aux attaques du Séléka. Toutefois, il est très présent sur le terrain et est incontestablement un des chefs militaires du mouvement. De l’avis de certains observateurs, il ne s’agit pas de son vrai nom.

Michel Djotodia, chef de guerre
afp)/n

Pouvoir
Jean Willybiro Sako (chef de délégation): Si son portefeuille ne semble pas de premier plan (Enseignement supérieur), il est un des trois ministres d’Etat et est un des poids-lourds du régime alors qu’il ne fait pas parti du parti Knk du président Bozizé. Réputé rigoureux, compétent et intègre, criminologue de formation, il a été ministre des présidents André Kolingba, d’Ange-Félix Patassé et de François Bozizé. Il était jusqu’en en avril 2011 ambassadeur en France.

Cyriaque Gonda: Ancien ministre, ancien fonctionnaire des Nations unies, membre de la majorité présidentielle, c’était un proche du chef de l’Etat mais il est tombé en disgrâce à la suite d’une accusation de détournements de fonds publics destinés au programme Désarmement, Démobilisation, Réinsertion (DDR) des rebelles. Il revient sur la scène sans doute parce qu’il a été le principal artisan du Dialogue politique inclusif de 2008, qui avait réuni toutes les parties et s’était soldé par un succès.

Josué Binoua. Ministre de l’Administration du territoire (Intérieur), il n’a fait son entrée au gouvernement qu’au mois d’avril mais il en est devenu une des voix les plus écoutées et un des seuls autorisé à parler depuis le début de la crise. Pasteur, issu de la société civile, ayant fait ses études en France (dont il a la nationalité), il a été candidat à la présidentielle de 2005 contre M. Bozizé.

Jean Willybiro Sako
afp)/n

Opposition
Me Nicolas Tiangaye (chef de délégation). Ce célèbre avocat qui a défendu l’ex-Empereur Bokassa en 1986-1987 est aussi connu pour avoir été président de la ligue centrafricaine des droits de l’homme. En 2003, lors de la prise de pouvoir de François Bozizé, il a présidé le parlement de transition. Il est porte-parole du Front pour l’annulation et la reprise des élections (de 2011), le FARE-2011.

Martin Ziguélé. Le principal opposant. Ancien Premier ministre d’Ange-Félix Patassé, il était en fonction lorsque M. Bozizé a pris le pouvoir. Président du Mouvement de libération du peuple centrafricain (MLPC) qui fait partie de l’internationale socialiste, il a été deux fois candidat à la présidentielle. En 2005, il a été battu au 2e tour par M. Bozizé et en 2011 il s’est classé 3e derrière MM. Bozizé et Patassé.

Me Henri Pouzère: Avocat candidat aux présidentielles de 1999 et 2005. Très critique à l’égard des régimes Patassé et Bozizé, il dirige l’association politique Löndö (debout). Il est respecté parce qu’il n’a jamais été aux affaires.

Martin Ziguélé (à gauche) et Nicolas Tiangaye (à droite)
afp)/n

République Centrafricaine: Le soutien des voisins, dont le Cameroun

Une force militaire dont des soldats camerounais a été envoyée, pour s’interposer aux rebelles qui marchent vers la capitale du pays

Un contingent de 120 soldats camerounais sont retournés en République Centrafricaine selon des sources militaires sous régionales, dans le cadre de la Force Multinationale d’Afrique Centrale (Fomac) pour s’interposer aux côtés des soldats d’autres pays membres de la sous-région, aux rebelles qui marchent vers la capitale de ce pays. Des hommes déjà présents ont été rejoints par d’autres soldats notamment du Gabon, du Congo et du Tchad pour prendre position à Damara, à 75 kilomètres de Bangui, le siège des institutions centrafricaines, mais aussi le siège de la Commission de la Cemac. L’objectif de cette intervention est clair, arrêter la progression de la rébellion qui menace le pays « Si la rébellion venait à s’approcher de Damara, elle sait qu’elle va rencontrer une force qui va réagir. Je peux vous assurer que Damara est tenue et que Bangui est bien sécurisée », a indiqué le général Jean-Félix Akaga, le chef de la Fomac. Cette force multinationale, mise en place en 2008, avait pour mission d’aider à consolider la paix dans le pays miné par des années de guerres civiles et de nombreuses rébellions. Elle a compté jusqu’à 500 soldats et avait commencé à se retirer progressivement de la Centrafrique, qu’elle était censée quitter définitivement avant le 31 décembre 2013. On ignore si le gouvernement camerounais va envoyer plus d’hommes en cas d’aggravation de la crise. Mais l’hypothèse ne semble pas exclue en raison notamment d’une forte présence de la communauté camerounaise dans ce pays.

Sur place à Bangui, la situation politique a évolué entre temps. Mercredi 02 janvier 2013, le chef de l’Etat François Bozizé a annoncé avoir limogé le ministre de la Défense, qui n’est autre que son fils, ainsi que le chef d’Etat-major de l’armée. Dans son discours de voeux du Nouvel An, il avait déjà « regretté » le manque de discipline et l’échec des Forces armées centrafricaines devant la progression éclair de la rébellion. De nombreux pays ont évacué leurs ressortissants et les partenaires techniques et financiers ont évacué leurs personnels, notamment au Cameroun. En acceptant d’envoyer des hommes en République centrafricaine, les chefs d’Etat de la région ont offert un délai au président Bozizé. La présence de cette force multinationale des pays d’Afrique centrale permet aussi aux réfugiés de revenir à Bangui. Ils avaient fui la capitale ces derniers jours, craignant une attaque des rebelles. La rébellion du Séléka (« Alliance », en sango, la langue nationale) a pris les armes le 10 décembre et a conquis d’importantes villes du nord et du centre de la Centrafrique. Après plusieurs jours de combat au bilan incertain, le principe des négociations la semaine prochaine à Libreville au Gabon a été admis. « Nous allons envoyer une délégation au Gabon en vue de participer aux pourparlers de paix », a fait savoir le porte-parole de la coalition du Séléka, Eric Massi. Mais un accord risque d’être difficile, tant les intérêts sont opposés. Le porte-parole du Séléka a rappelé que les rebelles exigeaient le départ du pouvoir de François Bozizé qui dirige le pays depuis 2003. « Le départ du président Bozizé reste toujours pour nous une exigence parce que nous mettons en doute sa sincérité », a-t-il déclaré. François Bozizé lui s’est dit prêt à un dialogue sans condition en vue de la formation d’un gouvernement d’union nationale.

Une force militaire dont des soldats camerounais a été envoyée à Bangui, en RCA
JJ. Ewong/Journalducameroun.com)/n

RCA: «Les jeunes patriotes centrafricains» attaquent l’ambassade de France à Bangui

Ils accusent Paris d’être en train de lâcher Bangui face à l’avancée des rebelles qui se sont déjà emparés d’un grand nombre de villes du pays

Plusieurs centaines de manifestants proches du pouvoir ont lancé mercredi des projectiles sur l’ambassade de France à Bangui, après avoir observé un sit-in devant l’ambassade des États-Unis, pour dénoncer la passivité de l’ancienne puissance coloniale devant l’avancée d’une coalition rebelle qui s’est emparée d’une partie du pays. Nous sommes ici à l’ambassade de France, parce que c’est la France qui nous a colonisés. Mais la France a tendance à nous lâcher. On n’a plus besoin de la France, la France n’a qu’à prendre son ambassade et partir, a affirmé une manifestante. La France n’a pas respecté la convention de défense entre elle et la République Centrafricaine. Nous dénonçons cette attitude, a pour sa part déclaré un étudiant cité par Rfi. Durant la manifestation, plusieurs jeunes ont jeté des projectiles sur les locaux de l’ambassade dont certains ont cassé des vitres, ainsi que sur la représentation d’Air France.

Les manifestants, membres d’associations proches du Kwa Na Kwa (le parti du président François Bozizé), ont observé un sit-in devant l’ambassade des États-Unis. Munis de sifflets et de branches de palmiers, ils ont scandé en sango, la langue nationale: i yé gui siriri (nous voulons la paix, non à la guerre). L’ambassadeur de France a protesté contre la manifestation qu’il a qualifiée de particulièrement violente.

Mercredi matin, une manifestation violente s’est déroulée devant l’ambassade des États-Unis d’Amérique, et s’est prolongée par une manifestation particulièrement violente devant la chancellerie de France, avec des jets de projectiles, avec des bris de vitres. Le drapeau français a été descendu de son mât et emporté par des manifestants, a déclaré l’ambassadeur Serge Mucetti. Cette situation est totalement inadmissible. Je demande au gouvernement de la République Centrafricaine de faire respecter les accords internationaux en cette matière. Ceux qui ont agi de la sorte sont des ennemis de la République Centrafricaine, a-t-il ajouté.

«Les jeunes patriotes centrafricains» attaquent l’ambassade de France à Bangui
cap )/n

RCA: Les rebelles continuent d’avancer

Une avancée qui se fait malgré le renfort des troupes venues du Tchad voisin

Les rebelles de la coalition Seleka poursuivent leur progression après avoir pris plusieurs localités comme Ndélé, Bria et la localité de Kabo, située à 350 km au nord de Bangui mercredi 19 décembre 2012. Cependant, le président François Bozizé a été renforcé par l’arrivée, mardi, de troupes tchadiennes. Ces éléments de l’armée tchadienne sont entrés par le nord et se dirigent vers le nord-est du pays, la zone des hostilités pour aider l’armée centrafricaine à repousser les rebelles de la coalition Séléka qui progressent depuis plus d’une semaine vers le centre du pays. Toute fois il convient de préciser que l’intervention militaire et diplomatique du Tchad est en train de changer la donne et devrait empêcher les rebelles de s’approcher de la capitale centrafricaine. Une colonne de soldats tchadiens campe dans la ville de Sibut -à 100 km au nord de Bangui- et sécurise l’accès à la capitale.

Entretemps, le gouvernement tchadien se prépare à accueillir, dans les prochains jours, autour d’une table de négociations, les belligérants et le gouvernement centrafricain, à Ndjamena. Le Tchad assure que ses forces armées, en RCA, ne visent pas à protéger un camp plutôt qu’un autre. Ils sont là pour s’interposer et non pas pour s’opposer aux forces rebelles. C’est une mission de sécurisation de la population ; une mission d’interposition pour que les hostilités sur le terrain s’arrêtent et que le langage de la paix, du dialogue prenne le dessus sur le langage des armes, affirme Hassan Sylla, porte-parole du gouvernement tchadien, joint par RFI. Et il ajoute que les rebelles et le gouvernement se préparent à aller à Ndjamena pour négocier.


cameroun-online.com)/n

Garoua Boulaï: Les otages camerounais libérés

Ils étaient détenus par des personnes identifiées comme des rebelles centrafricains à la suite d’une attaque à la frontière camerounaise

Quatre personnes portées disparues à la suite d’une attaque au poste frontière de Garoua Boulaï à la limite avec la république centrafricaine, ont été relâchées le weekend dernier, selon une information rapportée par le quotidien Le Messager. La nouvelle de cet enlèvement avait été tenue secrète, selon des sources sécuritaires citées par le journal, pour limiter les risques qui pesaient sur la vie de ces otages. « Les négociations pour leur libération ont commencé depuis quelques jours entre les autorités camerounaises constituées d’une forte équipe sécuritaire et celles de la République centrafricaine. Lesquelles ont abouti à la libération de deux otages d’abord samedi et deux autres ce dimanche 4 novembre 2012 » rapporte une source citée par le journal. Les circonstances de cette libération demeurent cependant floues. On se souvient que les présumés rebelles centrafricains, exigeaient lors des attaques, la libération de certains des leurs détenus dans des prisons camerounaises. Annonçant l’arrestation des camerounais, le journal Le Jour était revenu sur les circonstances de leur enlèvement. « Cinq Camerounais revenaient de leurs plantations situées à la frontière entre le Cameroun et la République centrafricaine, du côté de Yoko Siré. Ils ont été interpellés par des rebelles centrafricains. Ceux-ci ont remis la somme de 80.000 FCFA à l’un des otages. Ils l’ont chargé d’aller acheter des provisions, en retenant les quatre autres. Mais l’envoyé n’est pas revenu. Courroucés, les rebelles ont sommé le chef du village Yoko Siré de retrouver leur émissaire et les vivres », avait indiqué le journal.

Selon de récentes informations, les quatre otages seraient arrivés à Yaoundé dans la capitale, pour un débriefing avec les forces de sécurité. Même si cela se passe loin des médias, le Cameroun fait face à un défi sécuritaire, à sa frontière avec la Centrafrique entre autres. Ce pays doit aujourd’hui encore faire face à des groupes rebelles opposés au président Bozizé et qui veulent voir ce dernier partir du pouvoir. Le gouvernement centrafricain a signé des accords de paix avec beaucoup d’entre eux, mais certains sont encore hors de contrôle et continuent de mener des activités dangereuses. Selon des témoignages de personnes vivant de part et d’autre de la frontière entre les deux pays, Les rebelles ont repoussé l’armée régulière et ont pris possession de la localité centrafricaine frontalière avec Garoua-Boulaï. Et comme de temps à autres ils entrent de force au Cameroun, le Bataillon d’intervention rapide s’est déployé dans toute la ville pour sécuriser les populations.

Les otages camerounais libérés près de Garoua Boulaï

Cameroun/Garoua Boulaï: Le poste frontière frappé par des rebelles

Ils ont dit vouloir obtenir la libération de certains des leurs détenus par les éléments d’une unité d’élite de l’armée camerounaise

Selon la radio nationale camerounaise, trois personnes sont été tuées à Garoua Boulaï (700 kilomètre à l’est de la capitale Yaoundé), à la frontière avec la république centrafricaine, dans la nuit de dimanche à lundi 24 septembre 2012, à la suite d’une attaque orchestrée par des rebelles. Ces derniers, que des observateurs pensent être de nationalité centrafricaine, auraient indiqué selon des informations concordantes, vouloir récupérer certains des leurs, détenus par le Bataillon d’Intervention Rapide (BIR), une unité d’élite de l’armée camerounaise. Le reportage fait savoir que les rebelles ont ouvert le feu lorsque le policier posté à la frontière leur a demandé ce qu’ils cherchaient et un jeune garçon qui travaille pour le péage a aussi été mortellement atteint. Dans un pays qui évite les affrontements sanglants dans lesquels ses voisins sont englués, c’est la première fois qu’une incursion de rebelles fait des morts parmi les personnes civiles en territoire camerounais. Aussitôt informés, des éléments du BIR se seraient lancés à la poursuite des assaillants, tuant l’un d’entre eux et arrêtant deux autres. Selon des sources concordantes, les rebelles auraient promis de revenir s’ils n’obtenaient pas la libération de leurs compagnons. Le gouverneur de la région de l’Est, Samuel Dieudonné Ivaha Diboua et le préfet du Lom et Djerem, Peter Mbu, sont précipitamment descendus sur les lieux de l’incident. Mais les responsables côté camerounais, se refusent à confirmer la nationalité centrafricaine des assaillants.

L’ambiance est désormais électrique dans cette localité frontalière sensible et critique entre le Cameroun et la République Centrafricaine (RCA). Le BIR indique veiller sur les différents axes que pourraient emprunter les assaillants, mais les populations se disent terrifiées à l’idée de vivre des exactions. « C’est depuis près de 14 jours que la situation est confuse. Les rebelles ont repoussé l’armée régulière et ont pris possession de la ville centrafricaine frontalière avec Garoua-Boulaï. Et comme de temps à autres ils entrent de force au Cameroun, le Bir s’est déployé dans toute la ville pour sécuriser les populations. Y étant, il a interpellé et transféré à Bertoua deux rebelles qui tentaient d’opérer au Cameroun. Voilà pourquoi ces rebelles s’infiltrent à tout moment, pour tenter de libérer leurs frères », a indiqué une source, selon des informations rapportées par le quotidien Le Messager. C’est la deuxième fois en un an que la localité est le théâtre de tensions avec des « centrafricains ». Le 24 novembre 2011, un conflit avait failli opposer à ce même endroit, l’armée camerounaise et les forces centrafricaines. Suite à un malentendu, les forces centrafricaines avaient mené une attaque armée au cours de laquelle le drapeau tricolore camerounais installé à la frontière avait été détaché et brûlé. Yaoundé et Bangui avaient géré le dossier de manière consensuelle. En l’occurrence, la Centrafrique doit aujourd’hui encore faire face à des groupes rebelles opposés au président Bozizé et qui veulent voir ce dernier partir du pouvoir. Le gouvernement centrafricain a signé des accords de paix avec beaucoup d’entre eux, mais certains sont encore hors de contrôle et continuent de mener des activités dangereuses.

Le poste frontière de Garoua Boulaï a été frappé par des rebelles

Corridor transnational Tchad – Cameroun – Rca: Le développement, un don de la route

22 villages installés le long du tronçon Garoua-Boulaï-Nandéké au c ur d’une stratégie d’accompagnement de l’Union européenne

Quand la route passe, le développement suit». Cette réalité, les populations situées le long de l’axe en cours bitumage vont bientôt la vivre. Le chantier de RN1, branche du corridor transnational reliant le Tchad-RCA-Cameroun, avance comme sur du velours. Encore quelques kilomètres de bitume à poser, une douzaine de mois à patienter et ce sera la ligne droite pour partir de Douala à Bangui ou Ndjamena sans stress. La construction de cette route, dont l’importance pour l’économie de la sous-région est à souligner, aura nécessité l’apport de trois bailleurs de fonds: la Banque mondiale, l’Ue et la Bad. Couvrant les régions de l’Adamaoua et de l’Est-Cameroun, le tronçon de l’Union européenne s’étale sur 107 km et couvre 13 localités comprises sur l’itinéraire proposé, allant de Garoua-Boulaï dans l’Est à Nandéké dans l’Adamaoua. Ce sont au total 22 bourgades situées sur cet axe, pour près de 65000 âmes, qui tireront profit des mesures d’accompagnement prévues pour encourager l’appropriation des bienfaits du passage d’une route de cet acabit. Nduimo jean, chef de village de Nandéké, s’en réjouit: «Barka-barka, littéralement merci beaucoup et bénédiction à vous en fulfulde». Son village recevra une aire de jeu pour les jeunes, un magasin pour stocker les produits vivriers, une charrette pour améliorer l’agriculture et un porte tout (pousse-pousse) pour sortir les cultures des champs. Des centaines d’actions constitueront le gros de ces mesures d’accompagnement salvatrices, qui vont changer le quotidien de ces populations.

Mesures d’accompagnement
La réunion de lancement des mesures d’accompagnement présidée le 07 juin 2012 par Joël NEUBERT, chef de mission GB-N de l’Ue, tenue dans la salle de réunions de la Base DTP terrassement Razel de Meïganga, a permis de faire le point de l’opération. Sur la table des échanges, autour de l’action d’accompagnement des communautés riveraines RN1: les évaluateurs de l’ouvrage, les responsable de sa construction, les cadres de l’Union européenne, les représentants du ministère camerounais des travaux publics et les membres de la société civile impliqués. Les mesures retenues embrassent l’éducation, la santé, l’économie, l’agriculture et l’élevage. Des domaines dans lesquels les populations verront leurs capacités et infrastructures renforcées. Vingt – quatre mois suffiront à impacter cette volonté de l’Ue, bailleur de fonds, auprès des bénéficiaires. Pour y parvenir, trois Organisations de la société civile (Osc) sont retenues sur la base d’un appel à proposition. La pertinence de leurs programmes aura fait la différence sur la vingtaine de postulants. Pour Xavier Zingui Messomo, responsable de l’ONG ASSEGA-Yaoundé, «la mise au point voire la mise en commun est fin prête, place au déploiement» ; pour Claude olivier Bagnéken, responsable l’association EMIDA-Yaoundé, «il est important d’harmoniser les idées pour uvrer au développement des villages de la zone, tout à été clarifié, maintenant à chacun de jouer son rôle» ; pour Symphorien Kevin Momendeng, Administrateur général de l’organisation SYDEV-Ngaoundéré, «la préoccupation actuelle est celle d’agir au côté de ces couches défavorisées dont les localités sont enclavées, ce qui témoigne des difficultés à venir». Tels sont les partenaires retenus pour mener à bien cette mission d’accompagnement, mais surtout de développement au c ur des villages ciblés. A l’issue de l’opération, les villages seront dotés des salles de classes, des forages, des hangars, des aires de séchage, des aires de jeux, des charrettes, des moulins, des matériels de santé, d’équipements agricoles entre autres. Objectif: améliorer le bien – être des populations bénéficiaires. Pour que les résultats soient pérennes, la contribution participative des groupes et leur regroupement en organisations d’homme femme enfant seront de mise. La dynamisation se fera dans la pratique à travers les plantations écoles, les fermes pilotes et diverses activités communautaires, questions de faire assimiler les multiples connaissances reçues.

Le chantier de RN1, branche du corridor transnational reliant le Tchad-RCA-Cameroun, avance comme sur du velours

Mme Oguéré Ngaïkoumon née Souembet Marie Claire a tiré sa révérence

L’épouse de l’ambassadeur de RCA au Cameroun est décédée jeudi le 26 avril 2012 à Yaoundé des suites de maladie

L’ambassade de la République Centrafricaine au Cameroun est endeuillée. L’épouse de l’ambassadeur Louis Oguéré Ngaïkoumon est décédée le 26 avril 2012 dans un hôpital de la capitale camerounaise. Madame Oguéré Ngaïkoumon née Souembet Marie Claire a été emportée par un mal (de nerfs) apparu voici à peine quatre mois. Elle décède après un suivi médical serré, qui devait se poursuivre au Maroc dans les prochains jours. La résidence de l’ambassadeur de la RCA porte le deuil depuis l’annonce de la triste nouvelle. En ce vendredi 27 avril 2012, l’époux éprouvé est assis dans la salle de séjour. Son visage est défait. Sa voix est tremblotante. Il répond très souvent au téléphone. Des appels viennent de Bangui, Paris et partout au Cameroun. En cette fin d’après – midi par exemple, le président de la République Centrafricaine échange au téléphone avec son ambassadeur au Cameroun. Il vient aux nouvelles. François Bozizé s’assure en effet que tout va bien, malgré la douleur de cette disparition subite. Avant lui, l’ambassadeur avait reçu au téléphone le chargé d’affaires du Cameroun en RCA.

La communauté centrafricaine à Yaoundé n’est pas en reste. Elle est aux côtés de la famille Oguéré Ngaïkoumon dans ce moment difficile. Des femmes dorment sur des nattes dans la salle de séjour ; où le ballet de visiteurs se poursuit. Des femmes du Cercle des amis du Cameroun (Cerac) sont là pour présenter les condoléances et surtout s’enquérir du programme. Les jeunes étudiants centrafricains sont aussi là. Les hommes de Dieu prient. Les officiels camerounais et des amis de la RCA appellent au téléphone ou passent à la résidence. Dans la grande cour de la résidence, des chaises et des tentes sont placées. Pour accueillir le tout -venant. Les cadres de l’ambassade centrafricaine sont au four et moulin. Ils travaillent à préparer le rapatriement de la dépouille (de leur collègue) dans de bonnes conditions. Mais, tout dépend de Bangui, qui doit pourvoir les moyens nécessaires. La défunte occupait le poste d’attachée sociale à l’ambassade de la RCA. Elle avait un diplôme de sage femme et un autre de technicienne supérieure de santé, option puériculture. Elle laisse trois enfants et des petits enfants.

Mme Oguéré Ngaïkoumon née Souembet Marie Claire, épouse de l’ambassadeur de RCA au Cameroun est décédée jeudi le 26 avril
Integration)/n

Industries Extractives: Le Cameroun discute de transparence en RCA

Selon son chef de délégation à Bangui, la rencontre sera l’occasion d’échanger pour mieux préparer les échéances de 2013

Des représentants des pays d’Afrique centrale en plus du Congo démocratique échangent depuis le lundi 12 mars 2012 à Bangui en République centrafricaine, pour parvenir à mettre en place un cadre dont le but est de renforcer la stratégie sous régionale du processus visant à rendre transparentes les activités des industries extractives. Nous espérons avec cette rencontre pouvoir parvenir à un renforcment des capacités des différents participants. Ce sera aussi je l’espère, une occasion d’échanges fructuex d’expériences et aussi de discuter des défis afin que l’ensemble des pays de la sous-région parviennent à la validation du processes de l’Initiative pour la transparence dans les Industries Extractives(ITIE), a fait savoir Faustin Archange Touadéra, le Premier ministre centrafricain, qui représentait le président Bozizé. Pendant trois jours, les participants devraient échanger sur les nouvelles règles, l’élaboration des rapports et la mise en place des chaines d’impacts dans le cadre de l’initiative. Pour la première journée, les participants ont pris connaissance de la structure régionale, le projet REMAP/CEMAC, dont l’ambition est de fédérer et renforcer les actions des différents Etats membres, dans leurs processus respectifs en vue de parvenir à la validation du Processus ITIE. De nombreux participants ont aussi présenté les difficultés de leurs pays. Une situation que reconnait Tim Bittiger, le responsables ITIE pour l’Afrique francophone. C’est pour cela que nous avons ce type de rencontres, cela nous permettra de discuter ensemble des zones d’ombres et faciliter l’élaboration des prochains rapports, a-t-il déclaré en réponse à plusieurs préoccupations

Pour les représentants camerounais de nombreux défis subsistent encore. Nous rencontrons principalement trois types de difficultés. La première est celle des délais. pour le nombre de données que nous avons à compiler, nous pensons que le temps est insuffisant. En 2011 par exemple la période qui nous a été impartie pour péparer notre rapport intégrait aussi celle de l’élection présidentielle, période durant laquelle il est difficile de faire quoi que ce soit, et pourtant nous n’avons reçu aucune dérogation, a fait savoir Agnès Solange Ondigui Owona, la coordinatrice nationale pour l’ITIE au Cameroun. Autres défis présentés par le Cameroun, celui des financements. L’élaboration du rapport s’évère aussi coûteux qu’il est long et les financements ne sont pas toujours disponibles. Il y a aussi celui des capacités. La délégation camerounaise a reconnu qu’au contraire de la RCA, les membres du comité camerounais de l’ITIE ne sont pas des permanents. Les rencontres se font à l’occasion de réunions spécifiques.Une situation qui ne facilite pas toujours une compréhension claire des porcédés et de la terminologie ITIE. Nous avons décidé de reprendre à zero notre stratégie, et nous pensons que la rencontre de Bangui, nous permettra d’avoir de nouvelles connaissances et l’expérience des autres, afin de mieux réaliser nos prochains rapports a expliqué la coordinatrice camerounaise. Pour la troisème fois en février 2012, la demande d’admission du Cameroun à la validation de l’ITIE a été rejettée. le Cameroun a adhéré au processus depuis 2005 et est déclaré pays conforme depuis 2007. Le prochain rapport du Cameroun est attendu en 2013.

La représentante ITIE Cameroun explique ses contraintes au responsable Afrique francophone ITIE
Journalducameroun.com)/n

Mme Zengue Julienne: «Il existe une bonne collaboration entre Centrafricaines et Camerounaises»

Epouse du consul de la République centrafricaine à Garoua, elle est la tête des femmes centrafricaines qui prennent part à la semaine de la femme dans la région du Nord

Qu’est ce qui a motivé les femmes centrafricaines à se déployer aux côtés de vos s urs camerounaises?
Le carnaval étant une innovation, on voulait profiter pour présenter la culture du peuple centrafricain à travers nos tenues. D’autre part, cette fête nous interpelle également car nous sommes aussi des femmes rurales au même titre que les femmes camerounaises. Nous avons pensé qu’on devait se joindre à elles pour rehausser l’éclat de cette fête.

Comment les femmes centrafricaines sont elles organisés ici à Garoua?
Vous devez savoir que nous avons une colonie très nombreuse et nous sommes regroupées au sein d’une association de femmes. D’autre part, nous avons un consulat installé ici à Garoua et c’est d’ailleurs la raison pour laquelle vous nous voyez avec le drapeau de notre pays la RCA.

Quel est la suite de votre programme à l’occasion de cette semaine de la femme?
Nous allons continuer selon le programme des manifestations. Nous serons aux côtés de nos s urs camerounaises pour toutes les activités, nous prendrons part aux tables rondes, aux causeries éducatives, aux formations et pour finir le 08 mars quand nous défilerons comme toutes les autres femmes.

Mme Zengue, épouse du consul de la République centrafricaine à Garoua-Cameroun
Journalducameroun.com)/n

Comment appréciez-vous la collaboration avec les autres associations de femmes camerounaises?
Très bonne collaboration avec les femmes camerounaises et nous leur disons d’ailleurs merci pour cet accueil si chaleureux. Enfin, j’invite toutes les femmes des autres pays étrangers résidentes au Cameroun à se joindre aux femmes camerounaises pour que le 08 mars soit la fête de toutes les femmes sans distinction de nationalité aucune.

Les femmes centrafricaines à la JIF à Garoua
Journalducameroun.com)/n

Le Festival Woïla hip hop consacre la culture urbaine à Garoua

La troisième édition des rencontres internationales des cultures urbaines au Sahel était une grande fête populaire

Le rideau est tombé sur la troisième édition du festival Woïla Hip Hop qui s’est tenu du 30 décembre 2011 au 1er janvier 2012 à Garoua. Organisé par l’association 2H Kulture, cet évènement est devenu au fil des ans une plateforme d’expression pour les acteurs des différentes disciplines qui constituent les cultures dites urbaines. Pour ce troisième anniversaire, trois pays de la sous région Cemac étaient représentés à Garoua dans la Région Nord du Cameroun, devenu capitale sous régional des cultures urbaines le temps d’un week-end. Le Tchad était représenté par le slameur Croquemort et le rappeur 2D Kost, la République centrafricaine était représentée par l’artiste AS Kotanbanga, tandis que le Cameroun pays hôte était représenté par Habib du Bled, Princesse Kadidja, Xylem, Serum, 5-Tez et US Underground. Initialement annoncé, les artistes dj Bilik, Sumanja, 1.9.8.5 et Marsi n’ont pas pu faire le déplacement pour la cité nordique.

La première journée du festival le 30 décembre fut consacrée pour l’essentiel à l’accueil et à l’installation des artistes invités puis une rencontre entre ces derniers et les rappeurs locaux à eu lieu en présence des organisateurs. Le samedi 31 décembre, le lieu de convergence était cette fois-ci l’esplanade de l’Hôtel des postes où était prévu un concert géant. Programmé à 18h, c’est finalement à 20 heures que débutera le show. En première partie, ce sont les artistes locaux qui donneront le ton de la soirée. Très engagé, US Underground ouvre le bal avec son rap harcord, suivi de Sacrifice, de 5-Tez venu de Maroua. Le groupe Serum viendra clore ce plateau dont les rappeurs lors de leur passage sur scène ont enflammés chacun à leur tour le public. Pour marquer la pause, quelques dj ont pris d’assaut les platines et ont fait danser le public sur quelques gros tubes de l’heure.

Princesse Kadidja sur scène
Journalducameroun.com)/n

Après cet intermède, la deuxième partie interviendra avec un plateau composé d’artistes confirmés donc chacune des prestations fut un pur régal pour le public venu en masse soutenir l’émergence d’une scène urbaine sous régional dynamique. Le slameur tchadien Croquemort ouvrira ce plateau en régalant le public avec les rimes de son slam qui transpire de talent et d’originalité. Princesse kadidja prendra ensuite le relais. La jeune rappeuse originaire du Nord Cameroun a secouée par la force de son flow l’esplanade de l’Hôtel des postes pour ensuite céder la scène à l’artiste As Kotangbanga venu de Bangui en Centrafrique. La prestation époustouflante du rappeur centrafricain aux textes engagés lui a valut les ovations du public. Ovationné également, le rappeur tchadien 2D Kost présentera son album solo baptisé «offishal». Très attendu par les jeunes du Nord, Habib du Bled le «micro-professeur» montera sur scène à 23h50 et fera son show jusqu’en 2012 devant un public visiblement heureux d’avoir vécu un spectacle de haute facture. Heureux, les organisateurs l’étaient également. Ceux-ci se félicitent surtout d’avoir tenu pari d’une troisième édition avec une belle programmation internationale.

L’artiste As Kotangbanga de la RCA
Journalducameroun.com)/n

Le festival a par la suite joué les prolongations le 1er Janvier 2012 en se déportant au Club Cicam pour un «after show» à l’occasion de la «Nuit du Boucan» qu’organisait la Jet Set et 2H Kulture. Plus de 1500 jeunes ont pris d’assaut le club pour célébrer la nouvelle année et témoigner leur attachement à la culture hip hop. Rappelons que le festival Woila Hip Hop est une initiative de l’association 2H Kulture, une association basée dans la ville de Garoua et qui a pour la promotion et la vulgarisation des cultures urbaines.

La fête s’est poursuivie dans les rues de Garoua
Journalducameroun.com)/n

Obsèques de Patassé: Union de la communauté centrafricaine au Cameroun

Les hommages au Cameroun ont débuté ce 18 mai et se poursuivront en RCA jusqu’au 21 mai 2011. Le point sur la réunion de préparation

La dernière réunion du comité d’organisation des obsèques de l’ancien président centrafricain décédé s’est tenue à Douala sous la présidence de son excellence monsieur l’ambassadeur de la RCA au Cameroun. Elle rassemble en ce 14 mai des hommes politiques centrafricains, des chefs de colonies et des religieux. Les travaux débutent à 15h45mn. Ils traitent prioritairement du programme définitif des obsèques. A en croire l’ambassadeur, la dépouille de l’ancien président regagne Bangui le 19 mai 2011. Au Cameroun comme en RCA, les obsèques de Ange Félix Patassé sont placées sous le signe de l’unité nationale et de la réconciliation du peuple centrafricain.

Le tour de table permet de faire le point des préparatifs. Le chef de colonie de la zone 3 à Bonaberi, par exemple, se veut rassurant: « dans ma zone à Bonaberi, il n’y a pas de problème, tous les centrafricains seront à la veillée. Les groupes de chorales de nos églises seront là pour chanter». La réunion se déroule en langue Sango. Les visiteurs camerounais ont du mal à suivre. Quelques fuites d’informations donnent à constater que la situation est sous contrôle. « La violence, le mépris ou la haine ne seront pas au rendez-vous », ressort-il en substance des interventions des uns et des autres. Les chefs de colonies, avec l’aide de l’ambassadeur, ont ramené leurs compatriotes belliqueux à de meilleurs sentiments. « Il faut encore leur parler, pour qu’ils soient responsables et conscients, car nous sommes tous centrafricains et la RCA est pour nous tous », rappelle un centrafricain aux chefs de colonie.

Le deuil d’un chef
Au siège du consulat à la rue King Akwa, les pagnes des offices seront en vente. Pour embellir le deuil, les différents chefs de colonie ont ouvert des petites caisses de contribution financière, où chacun peut venir verser ce qu’il dispose comme argent. A la fin, cet argent permettra à chacune des colonies d’acheter une gerbe de fleur pour la déposer sur le cercueil. Les religieux devront cependant s’arranger pour que la demi-veillée du 18 mai prochain dans la ville de Douala se déroule dans la paix en présence du seigneur. « Notre président est un bon croyant, c’est la raison pour laquelle tous les centrafricains l’aiment tant », ajoute l’ambassadeur.

Avant la dernière réunion préparatoire de Douala, l’ambassadeur de la RCA au Cameroun avait déjà tenu des réunions similaires à Yaoundé. Y prenaient part : les représentants des partis politiques centrafricains représentés au Cameroun, les milieux religieux, les chefs de colonies, l’administration, etc. Les travaux étaient toujours placés sous le signe de la paix, la réconciliation et l’unité nationale. A en juger par l’ambiance bonne enfant qui prévaut autour des derniers réglages, le message est manifestement passé au Cameroun. En RCA, il devrait en de même. Deux jours d’hommage y sont programmés, sous le regard bienveillant du président François Bozizé. La mise en bière à l’hôpital général de Douala est programmée le 19 mai 2011. Elle sera précédée d’une veillée mortuaire sans corps le 18 mai 2011 à Douala. Ange Félix Patassé sera inhumé le 21mai de 2011 dans ses terres à Bangui, au PK26.


www.integrationafrica.org)/n

Ange Félix Patassé est décédé au Cameroun

L’ancien président centrafricain est mort cette nuit dans un hôpital de douala, la capitale économique

Il souffrait d’un Diabète selon ses proches
L’ancien chef d’Etat de la République centrafricaine, Ange-Félix Patassé est décédé hier mardi, 5 avril à l’hôpital Général de Douala. L’information annoncée par la radio officielle camerounaise a aussi été confirmée par son porte parole. « Je confirme le décès de l’ancien président Ange Félix Patassé. Il est décédé à Douala ce jour. J’étais en communication avec lui aux environs de 16H et à 18H, son médecin personnel m’a appelé pour m’annoncer son décès. Il devait se rendre à Malabo mais a été admis en urgence à l’Hôpital de Douala » a déclaré Guy Simplice Kodégué, sur les ondes de Radio Ndeke Luka. Ange Félix Patassé avait effectivement quitté Bangui le 2 avril dernier pour se rendre à Malabo en Guinée Equatoriale. A deux reprises, il avait été empêché de quitter le pays pour recevoir des soins à l’étranger. Une première fois, l’avion spécial que devait envoyer le président équato-guinéen pour son transfert n’a pas obtenu l’autorisation de survol du territoire centrafricain et d’atterrissage à Bangui. Une situation qui avait fait une polémique en Centrafrique. « Le président Patassé était à l’aéroport international Bangui M’poko, mais le commissaire de l’aéroport nous a fait savoir qu’il n’a reçu aucune autorisation pour que le président Patassé puisse s’envoler pour ce contrôle sanitaire », avait expliqué le porte-parole. Du côté du gouvernement on a semblé relativiser les choses. « Nous avons été informés que l’ex-président Patassé a entamé une démarche auprès du ministre de la Santé publique pour un déplacement en vue d’un contrôle sanitaire. Cette démarche est en cours et nous sommes surpris d’entendre çà et là que le pouvoir a interdit de sortie l’ancien président » a déclaré le porte parole du gouvernement centrafricain.

Il laisse une expérience politique longue de 45 ans
Après la présidentielle de janvier remportée avec 64,37% des voix au premier tour par M. Bozizé, M. Patassé (21,41%) avait créé avec deux autres opposants malheureux le Front pour l’annulation et la reprise des élections (Fare-2011). Cette plate-forme de l’opposition avait appelé au boycott du deuxième tour des élections législatives du 27 mars et refusé de reconnaître les résultats des élections groupées, accusant le pouvoir de fraudes. Diplômé de l’Académie supérieure de l’agriculture tropicale de Nogent-sur-Marne (France), il est nommé en 1965 au cabinet du ministre de l’Agriculture et du développement. Sous la présidence de Jean-Bédel Bokassa, il est plusieurs fois au gouvernement : ministre du développement entre janvier 1966 et avril 1968, ministre du Développement rural entre mai 1972 et avril 1973, ministre du Tourisme, de l’eau, des bois, de la chasse et de la pêche entre juin 1974 et octobre 1975. Il devient Premier ministre le 8 décembre 1976 jusqu’en juillet 1978. Devenu président de la République le 22 octobre 1993, réélu en 1999, on lui a souvent imputé les mutineries qui ont causé la mort de plusieurs personnalités de la RCA. Aucune preuve n’a jamais été apportée cependant de son implication. Il est renversé par un coup d’État de François Bozizé le 15 mars 2003. Revenu de son exil togolais, il avait accepté de participer aux dernières élections présidentielles.

Ange Félix Patassé est décédé au Cameroun le 5 avril 2011
http://blogcritics.org)/n

Après sa réouverture, sécurité renforcée au consulat de la Rca à Douala

Les dirigeants ont décidé de mettre un accent sur la sécurité au lieu de changer de site

Le consulat de la République centrafricaine à Douala est en chantier depuis deux mois. Fermé pendant plus de deux mois, il a été de nouveau ouvert au début du mois de janvier 2011 pour assurer la continuité du service administratif. « Nous avons les documents administratifs à signer, et comme vous le savez, Douala c’est le poumon du Cameroun. Les activités sont très intenses ici. Nous ne pouvons pas rester avec le consulat fermé » explique le consul général de la Rca. Le bâtiment situé à la rue « King- Akwa » au quartier Akwa est en réfection. Les ouvriers ont d’abord évacué les déchets des casses survenues au mois de novembre 2010. La barrière est élevée de plusieurs mètres. Un espace est laissé pour permettre la vérification des pièces d’identité des visiteurs.

Désormais, il est impossible de voir ce qui se passe à l’intérieur. Le portail d’entrée a également été modifié. A la place du simple portillon autrefois toujours ouvert à longueur de journée, le consulat dispose maintenant d’un grand portail à la même hauteur que la muraille. Un vigile posté à l’intérieur se charge juste de l’ouvrir ou de le fermer. A l’intérieur, devant la porte d’entrée, il y a une grille en fer. Il faut l’ouvrir avant d’arriver à la porte d’entrée. Les portes des bureaux sont également remplacées. Elles sont désormais conçues en fer et peuvent résister à toutes les attaques. Les ouvriers annoncent que les réfections iront plus loin. Le parking sera aussi touché pour mieux sécuriser les véhicules. Lors de l’attaque de novembre 2010, les deux voitures du consulat garées au parking avaient été vandalisées. La troisième garée à l’extérieure avait totalement été endommagée. Au niveau des employés, des mesures ont également été prises pour leur propre sécurité. Au secrétariat, il n’est plus permis aux visiteurs d’attendre sur les bancs installés dans cette salle. Désormais, il faut attendre sur des fauteuils spécialement conçus pour les visiteurs qui sont installés à l’extérieur du bureau. Les comportements suspects doivent également être signalés. Les conditions pour rencontrer le consul ont été endurcies. Son entourage peut désormais vous faire comprendre qu’il n’est pas en mesure de vous recevoir, même en cas de rendez- vous.

Intégration en kiosque cette semaine
Intégration)/n

Election présidentielle: François Bozize gagne au Cameroun

Le Président sortant, candidat à sa succession, a récolté environ 60% de voix sur 868 suffrages exprimés à Yaoundé

«Mesdames et Messieurs, ce que Nous vous annonçons ici sera transmis à Bangui au niveau national pour confirmation. Les résultats des opérations électorales d’ici sont les suivants: Bozizé a eu 519 voix. Il est le premier de cette partie. Patassé a eu 220 voix. Il est le deuxième de notre jeu. Ziguélé a 74 voix. C’est donc le troisième. Vous avez Nakombo qui a 35 voix, il est quatrième. Enfin nous avons le candidat Démafouth qui a 6 voix. Il est cinquième sur la liste de cinq. Nous avons enregistré 14 bulletins nuls. Voilà les données en ce qui concerne la commission de la CEI de l’Ambassade à Yaoundé.» La déclaration est de Sele Bangue, président de la commission électorale indépendante centrafricaine, antenne de l’Ambassade de la RCA à Yaoundé. Il est 20h40mn ce 23 janvier 2011 à la chancellerie de la RCA sise à Bastos célèbre quartier résidentiel de la capitale politique camerounaise. Les résultats sont délivrés en présence des représentants des candidats à la présidentielle centrafricaine, des observateurs, des membres de la CEI, des éléments des forces de la sécurité et des hommes de médias.

Aucune réserve n’est enregistrée à la suite des résultats. Mais seulement, l’on note l’effet d’une douche froide chez les perdants. Un silence de mort. Les uns assis à même le sol, visiblement fatigués et dépassés par les circonstances, se sont mis debout. Hélas! Pas de chance! Bozizé gagne à Yaoundé. D’autres revoient leurs notes, sans trouver matière à contestation. Du coup, un cri de joie jaillit de la dizaine des représentants de Bozizé. «Confirmation! Confirmation. Le travail paie. Salues-moi. Ce sera comme ça partout» lance un jeune homme dans la petite foule. Il tend la main à ses camarades du parti Kwa na Kwa, avant d’être interrompu par les superviseurs. «Non! Non! C’est qui ça? Taisez-vous là-bas. Les représentants n’ont pas encore signé. Laissez nous travailler», réplique le deuxième vice – président de la CEI, sous un ton gendarme. Débordant d’émotion, un autre partisan du Kwa na Kwa répond au téléphone «Allô! Allô! Ah! Oui. C’est clair. Les autres n’ont rien vu. Nous avons gagné avec plus de 60%.» Il est à son tour rappelé à l’ordre. Pas besoin de festoyer. Car malgré le calme relatif, une atmosphère de suspicion règne. Il y a une forte présence policière. Ce n’est pas tout le monde qui parle. Tous les gestes sont surveillés. Seules les autorités et forces de l’ordre sont au téléphone. 2 092 électeurs étaient inscrits sur les listes électorales. 868 personnes ont voté. Petite curiosité sur la plupart des 14 bulletins nuls. Certains étaient soit déchirés au niveau de la photo des candidats sur le bulletin, soit cachetés dans tous les carreaux, alors que le choix consistait à mettre du cachet dans un carré réservé à côté de la photo du candidat choisi. En effet, le bulletin de vote est un document sur lequel les photos de tous les candidats sont alignées. Chaque photo est suivie d’un espace réservé au cachet.

Election sous haute surveillance policière
Il faut avoir un statut particulier pour accéder à l’ambassade de la République centrafricaine, ce dimanche de vote. Depuis le début des opérations électorales, la circulation dans la rue conduisant au lieu de vote est conjointement régulée par les éléments de la compagnie de sécurisation des diplomates, la police et une équipe de sécurité mise en place par les organisateurs de l’élection. Deux véhicules respectivement immatriculés SN 4012 et SN 4049 sont garés pour la circonstance. Les électeurs ayant accompli leur devoir sont dirigés à l’extérieur, puis un peu plus loin de la chancellerie. Ils sont contrains de quitter les lieux, «pour revenir après le dépouillement». On assiste au spectacle d’échanges de mots entre policiers et centrafricains: «C’est notre élection. On vous appelle pour assurer notre sécurité Et non pour nous chasser. Vous voulez qu’on s’asseye où?» Lance un jeune homme aux forces de l’ordre. Et le Sango, l’une des langues parlées en RCA se fait entendre. Des gestes violents conduisent parfois à des altercations entre frères Centrafricains. Mais il n’y a pas d’affrontement physique. À 17h 40, alors que les bureaux de vote sont fermés et le dépouillement est attendu, un autre véhicule de la police immatriculé SN 3964arrive. Le renfort est assuré. Et les policiers expliquent leur action: «On ne vous chasse pas. Nous avons eu des ordres de la plus haute hiérarchie de la police camerounaise. Aidez-nous à assurer votre sécurité.si vous n’écoutez pas, on va passer à l’étape supérieure.» Jusque là, de nombreux centrafricains n’ont pas abandonné les lieux. Ils rodent dans le secteur. Certains tuent le temps en faisant des cent pas jusqu’au lieu-dit Vallée Nlongkak. D’autres attendent en fumant des cigarettes.

Résultats de l’élection présidentielle centrafricaine au Cameroun
Integration)/n

RCA: Déjà des plaintes au lendemain des élections

La prolongation des élections par l’organisation fait dire à de nombreux partis d’opposition qu’il y a eu des irrégularités

Des irrégularités justifiées par la commission électorale
Les Centrafricains se sont rendus aux urnes, dimanche 23 janvier 2011 dernier, pour des élections présidentielles et législatives. Les opérations de vote se sont déroulées sans incident majeur déclaré, mais ont débuté avec un retard. L’opposition reproche plusieurs choses à ces élections: Bureaux de votes déplacés, supprimés ou fictifs; électeurs non existants, procès verbaux manquants et quelques uns on évoqué des tentatives de détournement des urnes par la garde présidentielle. Certains dysfonctionnements ont pu être confirmés par des observateurs indépendants, notamment, les écarts de liste. En revanche, aucun média n’a pu confirmer toutes les irrégularités relevées par les adversaires du président sortant François Bozizé. La Commission électorale elle, ne récuse pas les imperfections qu’on reproche à l’organisation des élections. «II y a eu des faiblesses criardes qui méritent quand même qu’on les corrige si on veut avoir des élections propres à l’avenir… Je tire mon chapeau au peuple centrafricain qui s’est montré mature, mais je déplore la désorganisation qui a caractérisé ces élections », a confirmé sur les ondes de la radio française RFI, Fulgence Zeneth, coordonateur de l’observatoire national des élections centrafricaines. Plus de 1,8 million d’électeurs sur les 4,5 millions de Centrafricains étaient convoqués aux urnes pour choisir leur président parmi cinq candidats et aussi leurs députés. La commission électorale s’est dit victime de son succès. De longues files ont envahi les bureaux de vote. Dans certains quartiers de Bangui la capitale du pays, on a voté jusqu’à très tard, et parfois avec des bougies, en raison des délestages permanents. Les organisateurs ne peuvent pas dire aujourd’hui qu’ils ne savaient pas que ce risque existait, scande l’opposition.

Pari gagné pour l’organisation, mais les risques de crises post électorales persistent
Des experts faisaient savoir que pour que la paix qui règne aujourd’hui en Centrafrique perdure, il faudrait qu’il y ait un minimum de contestation lors des élections. Or aujourd’hui, tous les candidats de l’opposition se montrent très critiques sur l’organisation de ces élections. Ils dénoncent l’absence d’indépendance du président de la Commission électorale, les violations de la loi électorale et surtout l’absence d’un fichier électoral crédible. Pourtant, le président Bozizé, rejette en bloc toutes les plaintes des opposants: « Se plaindre c’est leur spécialité. L’objectif de mes adversaires est de bloquer la démocratie» a-t-il déclaré face aux médias. Certains observateurs eux, affirment que le véritable pari aura été d’organiser les élections. Le faire dans ce pays divisé et grand comme la France et la Belgique réunies, était déjà un défi en soi. Sur les 16 préfectures que compte la Centrafrique, 8 vivent sous l’occupation de différents groupes de rebelles et d’ex-rebelles. En 2008, un dialogue politique avait donné naissance à un accord global de paix entre le gouvernement et certains groupes armés. «Mais le programme de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) établi à cet effet n’a pas connu l’aboutissement souhaité pour des raisons financières, La Centrafrique connaît aujourd’hui un environnement sécuritaire des plus précaires et des plus préoccupants», faisait savoir dans un rapport publié fin décembre, une ONG sud-africaine d’assistance électorale. Trois des cinq candidats à l’élection présidentielle se connaissent depuis longtemps. Ange-Félix Patassé, ancien président (1993 à 2003), retrouve Martin Ziguélé, qui a été son premier ministre, et surtout François Bozizé, qui lui a pris le pouvoir lors d’un coup d’Etat avant de se faire élire en 2005. Le quinquennat de François Bozizé, chef du parti KNK pour Kwa na kwa en langue populaire locale, le Sango, et qui signifie « le travail, rien que le travail », s’est achevé en avril 2010 dernier. Les premières tendances provisoires ont commencé à être enregistrées à Bangui, la capitale du pays, immédiatement après la fermeture des bureaux de vote. Mais la commission électorale a huit jours, pour rendre l’ensemble des résultats provisoires.


7.idata.over-blog.com)/n