Cameroun : qui est Tiriane Noah, la nouvelle dirigeante du Mrc ?

En l’absence du président national Maurice Kamto et du 1er vice-président Mohamadou Mota, tous deux incarcérés, c’est cette originaire du département de la Mefou-et-Akono (région du Centre) qui préside aux destinées du parti.

Tiriane Noah, jusque-là inconnue du grand public, vient d’être propulsée au-devant de la scène à la faveur de la « Marche blanche » organisée ce 1er juin par le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (Mrc).

Au cours de cette manifestation organisée dans certaines villes du Cameroun, Mohamadou Mota le 1er vice-président de ce parti d’opposition a été arrêté à Yaoundé. Il est détenu, selon des militants du Mrc, dans une cellule du Secrétariat d’Etat à la Défense, chargé de la gendarmerie (Sed) avec plusieurs autres militants. Ce qui met de fait le destin du parti entre les mains de Tiriane Noah, la 2e vice-présidente, « tant que Kamto et Mota sont en prison », confirme un militant du Mrc.

Cette quarantenaire est diplômée en sciences politiques, ancienne étudiante de l’Université de Yaoundé II-Soa. Assistante commerciale dans une entreprise de Btp basée à Yaoundé, Tiriane Noah rejoint le Mrc en début 2018. Lors de la convention du parti qui s’est tenue en avril 2018, la militante est élue 2e vice-présidente du Mrc.

Mère d’enfant, Tiriane Noah est originaire du village Tsinga, dans l’arrondissement d’Akono, département de la Mefou-et-Akono dans la région du Centre Cameroun.  Dans ce bastion du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), le parti au pouvoir du président Paul Biya, Tiriane Noah ne se serait pas fait que des amis. « Elle a reçu beaucoup de menaces », commente un militant du Mrc.

Les responsables du Rdpc de la Mefou-et-Akono mèneraient ainsi la vie dure à la 2e vice-présidente. Ce qui a poussé cette dernière à ester devant les tribunaux contre Gaston Eloundou Essomba, l’un des principaux cadors du Rdpc dans la Mefou-et-Akono ; et non moins ministre de l’Eau et de l’Energie. Tiriane Noah l’accuse de menaces sur sa personne.

Avec le président national et le 1er vice-président derrière les barreaux, Tiriane Noah a la lourde charge de garder la mobilisation dans les rangs du parti. Le Mrc est en effet engagé depuis janvier 2019 dans une épreuve de bras de fer avec le pouvoir de Yaoundé. Arrivé deuxième à l’élection présidentielle d’octobre 2018, le Mrc revendique la victoire de son candidat, Maurice Kamto.

Législatives et municipales: Elimbi Lobe veut fédérer l’opposition

L’homme politique lance la «plateforme Kawtal» pour affronter le parti au pouvoir aux prochaines échéances électorales.

Elimbi Lobe ne cache pas son amertume envers «ces candidats de pacotille qui viennent de nous faire échouer pour la 16ème fois les élections». «Avec de tels partis politiques, aucun d’entre eux n’évincera le Rdpc à ces élections législatives et municipales qui sont déjà là», excipe l’homme politique dans une communication le 21 avril 2019.

«Rejoindre la stratégie d’union, c’est la seule démarche responsable pour ceux qui veulent vraiment l’éviction du régime du président Biya», explique Elimbe Lobe pour qui avec la «plateforme Kawtal», «il ne s’agit pas de rejoindre Elimbi Lobe, il ne s’agit d’appartenir au parti politique de Elimbi Lobe».

Pour l’ancien cadre du Social Democratic Front (SDF), «il s’agit de se donner les moyens de réussir un combat vieux de 26 ans et que nous perdons sans répit».

Il explique: «la plateforme Kawtal est cette stratégie d’union pensée pour éviter l’éparpillement des voix du peuple du changement. Elle est pensée pour faire en sorte qu’en ce moment où la priorité est à l’éviction du régime Biya, que nous ayons devant chaque liste du RDPC, une seule liste de l’opposition qui donne la chance au SDF, au MRC, à l’UMS, à L’UPC (etc), de voir ses militants parvenir à se faire élire dans chaque circonscription électorale».

Pour Elimbe Lobe, Kawtal devrait permettre d’aller «aux élections pour saisir ce qui nous reste comme possibilité d’évincer le régime du président Biya que les mauvais opposants viennent de faire réélire».

Cameroun-Crise anglophone : la nouvelle colère du doyen des sénateurs

Chief Nfon Mukete s’en est une fois de plus pris au président Paul Biya pour la gestion de la situation dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun.

« Je m’en fous. Allez le dire à n’importe qui. Allez dire à Paul [Biya]. Citez-moi n’importe où ». Ce coup de sang est de Victor Nfon Mukete, sénateur du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) pour le Sud-ouest, et doyen des élus de la Chambre haute du Parlement.

Le 5 avril au Sénat, Victor Nfon a laissé exploser sa colère au cours d’une plénière d’adoption du projet de loi fixant le nombre de conseillers régionaux par région au Cameroun. « Qu’est-ce que toutes ces absurdités ? Mon peuple meurt, il souffre et nous nous livrons à des jeux ici à Yaoundé. On devrait être prudent », a tonné le sénateur Mukete au cours des débats.

Dans un exposé qui a laissé l’audience interdite d’après plusieurs témoins, le chef supérieur des Bafaws (Sud-Ouest) a fustigé la gestion actuelle de la crise anglophone au Cameroun.

« Le système a échoué, la fédération est l’unique solution. Dix états fédérés pour que chaque région puisse gérer ses affaires. Pourquoi les gens ont peur de la fédération ? Je ne parle pas comme cela parce que le pays devrait être divisé. Non ! Je me suis battu ardemment pour la réunification de l’ex Southern Cameroon et l’ex République du Cameroun. Et je ne pourrais jamais détruire cet acquis », a-t-il déclaré.

C’est la seconde fois, en un peu plus d’un an, que le doyen des sénateurs du Cameroun se prononce publiquement contre la politique du gouvernement en ce qui concerne la crise anglophone.

En février 2018 en effet, dans les colonnes de Jeune Afrique, celui qui a fêté son 100e anniversaire fin 2018, jetait déjà une pierre dans le jardin. Pour lui, la solution à la crise actuelle c’est le fédéralisme. « Il ne peut y avoir aucune ambiguïté : l’extrême centralisation actuelle est une erreur », avait alors estimé Chief Mukete.

« Si l’on s’était abstenu d’emprisonner des leaders modérés qui n’avaient en définitive que des revendications sociales. Si l’on s’était abstenu aussi de brider la parole des protagonistes des deux camps, celui des modérés comme celui des sécessionnistes », avait regretté le sénateur.

Quelques jours après cette sortie, sa famille, notamment son fils Ekale Mukete, avait déclaré que la pensée du sénateur n’avait pas été bien comprise, et que ce dernier n’est pas pour un retour au fédéralisme. Celui-ci avait rappelé que son père reste un fidèle de Paul Biya.  Ekale Mukete, ancien maire Rdpc de Kumba (région du Sud-Ouest) accusait alors Jeune Afrique de publier des propos qui avaient été tenus des mois à l’avance, donc hors contexte.

Michel Lobé Etamé: « Le débat sans fin de la démocratie camerounaise »  

Michel Lobé Etamé, journaliste 

Et si la démocratie n’était que le simple respect des institutions d’un pays ? Dans cette hypothèse, le Cameroun aurait connu de nombreux présidents que le vent de la liberté aurait balayé. Mais nous sommes très loin de cette fiction car un seul homme, depuis plus de trente-six ans, reste aux commandes d’un pays exsangue.

Le concept de la démocratie au Cameroun conduit le pouvoir en place à subvertir la démocratie représentative à une simple adjonction de quelques tours de passe-passe au vieil art de gouverner.

Dans un environnement où la tyrannie du pouvoir décide de tout, tous les pouvoirs sont focalisés autour d’un seul homme et par rapport à lui. Tout le monde n’en appelle qu’à lui, pas au gouvernement ni au parlementaire, ni au monde syndical et économique.

La centralité du pouvoir sur un seul homme, Paul Biya, appauvrit la vie politique. Elle conduit au népotisme qui réduit à néant le rôle des forces vives. Elle est aussi le fruit de l’instauration d’un pouvoir et de la concomitance des élections présidentielles et législatives dans un écosystème dominé par le parti RDPC qui tue l’intermédiation de la société civile et qui fragilise les partis politiques d’opposition, les syndicats et les médias.

Paul Biya, hyper président, ne joue aucun rôle dans l’animation de la vie politique. Son Premier ministre n’est jamais à la manœuvre. A-t-on vu Paul Biya mener campagne au cours des élections présidentielles ? Il laisse cette tâche ingrate à ses thuriféraires.
L’homme des grandes réalisations laisse chaque nominé jouer sa propre partition. Il jubile en regardant ses lieutenants prévaricateurs lui déclarer leur flamme. Dans ce jeu macabre, il fait semblant de prendre de la hauteur. Il n’en est rien. Tous les soirs, au palais, ses sbires lui rendent des comptes en le caressant dans le sens du poil.

Le constat est alarmant. Le pays s’appauvrit. Les faiblesses structurelles de l’économie camerounaise se traduisent par les faillites des entreprises d’état, le taux très élevé du chômage des jeunes diplômés, la collecte de l’impôt qui enrichit le fonctionnaire, la faiblesse des productions agricoles, mais surtout, la corruption endémique de son équipe.

Le président des grandes ambitions se conduit comme un chef de parti. Son socle idéologique ne tolère aucune voix discordante. La faiblesse structurelle et idéologique du RDPC y est pour beaucoup. Il est incapable de se remettre en cause de l’intérieur. Le pays est paralysé.

L’hyper centralisation de la vie politique concentre sur Paul Biya tous les pouvoirs. Dès lors, il crée toutes les conditions d’un régime hyper présidentialisé. On découvre ainsi ses faiblesses car il ne peut tout faire.

C’est l’une des conséquences majeures de la piraterie organisée par ses collaborateurs qui pillent sans vergogne les deniers de l’État.
La centralisation de tous les pouvoirs par Paul Biya est aussi la conséquence de la crise institutionnelle que traverse le Cameroun. Le climat politique qui prévaut ne tolère aucune opposition.

Le pouvoir de Yaoundé et ses soutiens sont entrés dans une ère du vide politique. La confusion règne. L’absence de dynamique, de cohérence, l’inanité d’un projet autoproclamé progressiste frappent au point d’inquiéter tous les observateurs nationaux et étrangers.

Dans un climat morose pour le développement, une guerre clanique de succession s’est ouverte. Elle s’ajoute aux maux qui paralysent depuis des décennies l’équilibre précaire d’un pays qui navigue à vue.

En réponse aux échecs et à la paralysie de la vie politique, le pouvoir n’a plus qu’une solution : jeter en prison toutes les voix discordantes d’une opposition qui commence à se réveiller.

Le débat sans fin de la démocratie camerounaise se poursuivra jusqu’à la fin de règne de Paul Biya qui, au mépris des institutions, concentre sur lui tous les pouvoirs. L’homme, déifié par ses griots, reste convaincu que seule la mort aura raison de lui. Bouteflika aussi le pensait en Algérie. La rue lui a donné tort. Ce débat suscite également des commentaires sarcastiques. Mais, c’est aussi le signe de la vitalité des opinions du citoyen camerounais qui sort d’un long sommeil.

Cameroun: les mairies de Douala I et de Bangangté en deuil

Le magistrat municipal, Adolphe Lotin de la commune de Douala I et le conseiller municipal Anatole Tchamba de Bangangté sont tous deux décédés ce jeudi matin. Le premier cité est mort des suites d’une courte maladie et le second dans un accident de circulation.

L’adjoint au maire de la commune de Douala I n’est plus. Adolphe Lotin Sama a été emporté par la maladie ce 28 mars. Le magistrat municipal du Social Democratic Front (SDF) était par ailleurs un amoureux des sports.

Il occupait par ailleurs les fonctions de président du mythique club de football, Caïman club de Douala. Une activité qu’il alternait avec sa passion pour la lutte sportive. Notamment en tant que membre de l’Association des lutteurs du Cameroun (Asl).

La mairie de Bangangté, à l’Ouest est également en deuil. Le conseiller municipal Rdpc (Rassemblement démocratique du peuple camerounais) de cette commune, Anatole Tchamba est mort ce matin dans un accident de la circulation à Nkometou. Il était également adjoint au chef du village Bangoulap.

Olivier ATINBOP : «Le RDPC maintient les populations dans la précarité»

*Olivier ATINBOP

De l’influence financière et matérielle aux intimidations des élites et élus locaux pendant les périodes électorales; comment comprendre ces phénomènes, les méthodes et modes d’emplois et surtout comment y remédier? Parlons-en!

La manière avec laquelle les campagnes électorales se déroulent au Cameroun est assez particulière, voire symptomatique. Pour avoir personnellement vécu cette situation comme témoin oculaire durant la dernière campagne électorale, dans la Caravane du candidat Cabral LIBII et donc comme membre de l’équipe restreinte de campagne, j’ai la prétention, grâce à ce vécu et à la cinquantaine de villes et villages parcourus à cette occasion, d’avoir un prisme d’observation pouvant me permettre d’en parler avec autorité. Comme petite mise en bouche, je peux d’emblée vous dire que durant notre périple, j’ai, de manière abasourdi, vu passer d’énormes camions et gros porteurs à l’effigie du RDPC, remplis de nourriture en direction des zones de campagne, l’indispensable instrument de stratégie pour ces politiciens, que dis-je, ces politicards, pour nourrir ce qu’ils considèrent comme leur bétail électoral. Passons!

Comment cela est-il possible? Comment cela se passe-t-il? Voyage au cœur des dédales de manœuvres utilisées par d’illustres impopulaires en quête de suffrages.

Pour bien comprendre la formule employée, il faut savoir que les responsables du parti politique au pouvoir sont pour la plupart vomis par les leurs. Car une fois aux affaires, bon nombre d’entre eux ont une seule obsession, se constituer une colossale richesse pour mieux asservir les autres et asseoir leur hégémonie. Du coup, très vite se crée la distance avec les populations qu’ils considèrent alors comme de minables indigènes. Et quand arrivent les périodes électorales, ils se trouvent alors obligés de recourir à ces malheureux pour avoir leurs votes et brandir à la hiérarchie qu’ils ont les faveurs des leurs. Mais comme les liens sont désormais coupés il faut alors procéder par monnayage.

Pas d’autre choix alors que d’offrir des dons en nature aux populations pour les attirer à venir assister aux meetings politiques. Et ces cadeaux sont offerts dans le but immédiat de convaincre cet électorat potentiel à voter en faveur du RDPC. Pour ce faire, le discours aussi se doit de s’accommoder. Vous les entendrez alors vilipender de manière outrancière leurs adversaires de l’opposition les traitants au passage de pauvres affamés à la quête de « leur part ». La dernière trouvaille pour ces loosers était l’opération de fund-raising du candidat Cabral LIBII qu’ils ont critiqué sans vergogne prétextant qu’il a floué le peuple pour s’en mettre plein les poches, pourtant au sein du parti dont l’effigie est la flamme, les contributions des hauts cadres d’administration et des hommes d’affaires est une obligation officieuse.

Mais alors signalons que cette pratique du « don électoral » ne date pas d’aujourd’hui. Déjà dans les années 80, les politologues avaient identifiés ce phénomène sous l’appellation de la « politique du ventre ».

En fait de quoi s’agit-il ? Il s’agit ici simplement d’un rapport entre d’une part les marchands politiques et d’autres parts une clientèle électorale, voire ethnique.

Cette clientèle électorale subit donc des pressions alimentaires voire des pressions de type ethnique.

Les « pressions ethniques » consistent à demander aux électeurs de voter pour leur « frère » ou pour celui qui les parraine.

Et Les « pressions alimentaires » se résument soit à offrir à manger et à boire à son électorat, soit à promettre la nomination d’un fils de la localité à un poste important dans les hautes sphères de l’État, ou encore à entrevoir la réalisation d’une infrastructure de développement, comme des routes, l’électricité etc. afin d’obtenir ses suffrages.

La « pression ethnique » utilise la stratégie de la corruption morale et la « pression alimentaire » déploie l’arme de la corruption matérielle et financière.

C’est comme cela que nous avons assisté durant la dernière élection présidentielle à la naissance du néologisme Sardinard, qui résume cette pratique popularisée par le RDPC pour corrompre matériellement et financièrement l’électoral à la veille des élections.

En analysant ce phénomène plus en profondeur, on peut se poser la question de savoir qui devrait-on blâmer ? L’électeur qui accepte de se faire corrompre avec du pain et de la sardine ou du savon, de l’huile, des pagnes ou autres produits de grande consommation ? Ou alors le politicien qui corrompt avec ces dons en nature?

La vérité c’est que cette pratique de don électoral participe à une stratégie savamment orchestrée par le parti au pouvoir qui s’arrange à maintenir et entretenir les populations dans des conditions de survie précaire afin de les transformer en bétail électoral la veille des élections.

Après avoir organisé comme ils savent très bien le faire, l’asservissement volontaire de toutes les couches sociales à travers les mécanismes de la clochardisation et de l’inanition (action de gouverner par la faim), le RDPC donne, à chacun, l’équivalent de ce qu’il mérite : après acceptation de certaines pratiques et initiation dans certaines structures du pouvoir, les cadres vont recevoir des postes de gestion budgétaire. Le bas peuple reçoit, dans toutes les manifestations où il est convié par le RDPC, un morceau de pain et une boîte de sardine à huile. Et dans ces foires d’empoigne, on voit le peuple se déchirer pour obtenir sa pitance septennale.

D’ailleurs, il faut noter que nous avons également observé ce phénomène dans les meetings des autres partis de l’opposition notamment le MRC.

Pourquoi cela se passe ainsi ? J’ai fait ma propre analyse. En fait c’est très simple. La politique c’est une histoire d’offre et de demande entre le politicien et un électeur. Quand un politicien n’a rien à offrir en termes d’idées, il se retrouve obligé de monnayer son électorat dans l’espoir de l’attirer à venir écouter son mensonge.

Mais à contrario quand un politicien a des idées, qui contribuent réellement à l’amélioration des conditions de vie des populations, ce sont ces derniers qui vont même vouloir contribuer financièrement pour écouter le politicien et le soutenir dans ses actions.

J’ai pris le temps d’observer ce phénomène lors de la derrière campagne électorale. Des milliers de citoyens qui ont décidé de contribuer financièrement à la campagne de Cabral LIBII, souvenez-vous du meeting de la cité Cicam et d’autres meeting de OMC au Cameroun, des citoyens, par milliers, qui contribuaient en cash durant les meetings, parce qu’ils étaient satisfaits de l’offre politique qui leur avait été proposé par Cabral LIBII. Nous avons ainsi fait toute la campagne sans distribuer le moindre don, même pas les t-shirts, même pas de gadgets. Rien de tout cela, pourtant très nombreux étaient les populations qui se rendaient à nos meetings.

Vous avez pu suivre les slogans qui ont été lancés bénévolement par le peuple durant les campagnes à Kribi, à Douala, à Bertoua etc.

– Cabral On ne veut pas le choko, on veut le changement,

– Leur argent, on s’en fout, leur pain/sardine on s’en fout…

– On ne veut pas les t-shirts, on veut voir Cabral !

Oui c’est ça, quand tu es satisfait d’un produit, ici en l’occurrence de l’offre politique, tu es prêt à payer pour l’avoir, tu es prêt à payer pour écouter le politicien qui fait cette offre. Mais quand un produit est de mauvaise qualité, le vendeur sera prêt à te corrompre pour que tu l’achètes. C’est là que nous devons désormais devenir très vigilent.

Alors quelles solutions pour sortir de ce désastre?

1- Les politiciens doivent améliorer leur offre politique.

Une offre politique riche et dense qui contribue réellement à l’amélioration des conditions des vies des populations sera de facto plébiscitée et il ne sera plus nécessaire de corrompre qui que ce soit avec de la sardine.

2- La politique de proximité et la formation à la citoyenneté

C’est aussi le rôle des partis politiques de descendre sur le terrain, d’aller à la rencontre des citoyens, notamment dans l’arrière-pays pour expliquer les bien-fondés du changement. C’est un travail difficile, qui prend du temps, mais qui porte ses fruits. Il faudra aussi améliorer l’accès à l’information et assurer le maillage territorial pour chaque parti politique.

3- Adopter l’approche progressive par l’offrande et la réalisation des projets d’utilité publiques en lieu et place de l’offrande des produits de grande consommation

Si un candidat, politicien souhaite offrir un présent aux populations, il est souhaitable que ce présent soit une œuvre d’utilité publique ou un produit d’investissement (forage, électricité, anglais, semence etc…). Nous devons bannir l’offrande des produits de grande consommation (pains/sardine, huile, savon, pagne etc.). Cela contribue à l’infantilisation de nos populations.

4- Lutte contre la corruption

D’où provient l’argent utilisé pour acheter la sardine ?

Tous les Etats qui luttent contre le phénomène de corruption s’accordent sur la nécessité de conduire une action préventive et d’y associer la société civile. Chaque organisation, y compris les partis politiques, peut en effet agir, à son niveau, afin de prévenir et détecter les manquements à la probité. Toute entreprise, toute administration ou toute association désireuse de prévenir efficacement la corruption, doit concevoir un dispositif anticorruption interne pouvant faire l’objet d’un audit par les représentants du peuple. Il faudra mettre en œuvre un dispositif d’alerte interne et protéger les lanceurs d’alerte, former les personnels et les responsables dans tous les partis politiques. Aussi, il devient nécessaire de revoir l’article 276 du 19 avril 2012 portant sur le financement des partis politiques.

5- Le changement de mentalité des Camerounais

Pour à nouveau donner confiance aux Camerounais et les inciter à participer à la vie politique de leur pays, des actions doivent être menées aussi bien en dehors du processus électoral que pendant les élections et autant auprès des citoyens qu’au sein des institutions : améliorer l’éducation et la sensibilisation à la démocratie, par l’intermédiaire des médias et de l’école, assurer l’autonomie des institutions responsables des élections, limiter les pouvoirs du chef d’État, renforcer les conditions d’éligibilité aux élections, simplifier et fiabiliser la procédure d’inscription des électeurs et confier le suivi des élections à des structures crédibles.

Que vaut une boîte de sardine par rapport à la souffrance d’une vie ?

Olivier ATINBOP

*Candidat aux prochaines élections législatives dans le Bamboutos

*La titraille est de la rédaction

Cameroun : Mebe Ngo’o lâché par ses frères du Sud

Dans une motion de « soutien au chef de l’Etat », les « forces vives de la région du Sud » apportent leur soutien à l’actuelle campagne de lutte contre la corruption au Cameroun.

Son nom ne figure désormais plus dans les décriées motions de « soutien au chef de l’Etat ». Pris en grippe par la justice du Cameroun qui le soupçonne de détournement de la fortune publique, Edgard Alain Mebe Ngo’o est de toute évidence lâché par ses frères du Sud.

Ceux-ci viennent de réaffirmer leur soutien à la lutte menée par le chef de l’Etat contre les prévaricateurs de la fortune publique. Lutte qui vient de faire une victime, en la personne de Mebe Ngo’o, ancien ministre.

C’est du moins ce que révèle la « motion de soutien » au président Paul Biya datée du 10 mars à Ebolowa, la capitale régionale du Sud, fief du clan Bulu dont est issu le président Paul Biya.

Dans les colonnes du quotidien gouvernemental Cameroon Tribune de ce 13 mars, un millier de noms des « forces vives de la région de Sud » noircissent les pages 8 et 9.

Dans le   traditionnel dithyrambe d’allégeance, les « créatures » affirment soutenir « énergiquement la lutte menée par les pouvoirs publics contre la corruption [et] la délinquance économique ».

Sous la conduite de Jacques Fame Ndongo, ministre d’Etat, ministre de l’Enseignement supérieur, membre influent du bureau politique (le saint des saints) du RDPC au pouvoir ; l’élite de la région du Sud rappelle que le président Paul Biya n’est pour rien dans l’actuelle campagne contre les détournements de deniers publics.

« Rappelons, à ceux qui feignent de l’ignorer, que Son excellence Monsieur Paul Biya est le garant constitutionnel de l’indépendance de la justice. Celle-ci a toujours dit le droit au nom du peuple camerounais, et dans le sacro-saint principe de la séparation des pouvoirs », font savoir les signataires du document.

En clair le président Paul Biya n’est en rien impliqué dans la procédure judiciaire en cours en ce moment contre son « fils », l’ancien ministre Edgard Alain Mebe Ngo’o.

Ce dernier est en détention provisoire au pénitencier de Kondengui depuis le 8 mars. La justice le soupçonne de surfacturations dans l’achat de matériel militaire du temps où il était ministre de la Défense, entre 2009 et 2015.

Cameroun: ces femmes au commandement

Elles sont une soixantaine aujourd’hui dans le domaine de la préfectorale. Un nombre qui est encore loin des 30% de représentativité souhaité.

Elles sont soixante-neuf au total à se démarquer dans la préfectorale. Le Cameroun compte de nos jours trois préfets (sur 58), quinze sous-préfets (sur 360), quatorze adjoints préfectoraux, vingt-sept adjoints aux sous-préfets, un chef de cabinet de gouverneur, cinq chefs de division et quatre inspecteurs de services régionaux, toutes des dames.

Dans la région de l’Ouest, Antoinette Zongo Nyambone est préfet du Koung-Khi. Elle est la première femme à être nommée préfet au Cameroun. Au Sud, dans le département de la Mvila, Rachelle Ngah Zang tient les rênes.

Le chemin fut long

C’est en 1982, avec l’avènement de Paul Biya au pouvoir, que la femme est peu à peu intégrée dans la sphère de management participatif. La création du ministère de la Condition féminine vient donner le la à la nouvelle dynamique que l’on veut impulser dans le domaine du commandement. Plus tard, ce département ministériel devient le ministère en charge de la Promotion de la Femme et de la Famille.

Le 24 octobre 1990, un décret présidentiel marque une avancée considérable des femmes dans la sphère de prise de décision. Le gouvernement supprime « l’autorisation maritale de sortie», document tout à fait officiel exigé à l’époque aux femmes mariées avant toute sortie du territoire national, et qui faisait d’elles, de facto, des mineures sociales.

Puis, le deuxième congrès ordinaire du Rdpc des 17, 18 et 19 décembre 1996 permet aux organisations de femmes de passer du statut d’«organismes annexes» à «organismes spécialisés». Le même congrès fixe le quota des femmes dans les différentes institutions de l’Etat à 30%. Entre 1999 et 2000, les premières femmes accèdent à la filière Administration générale de l’Ecole nationale d’administration et de magistrature. Une voie, qui mène à la nomination aux postes de responsabilité territoriale.

A ce jour, les chefs de terre dames ne sont qu’à la tête de départements et arrondissements. Avec l’arrimage à la nouvelle impulsion pour faire écho au thème de de la 34ème édition de la journée internationale de la femme à savoir «Croisade contre les inégalités de genre: s’arrimer à la nouvelle impulsion», peut-être, aurons-nous un jour, une femme gouverneur!

 

Cameroun : l’ancien ministre Hamadjodja Adjoudji est décédé

L’ancien ministre de l’Elevage, des Pêches et des Industries animales a rendu l’âme ce 7 novembre à Paris, des suites de maladie.

Le Docteur Hamadjoda Adjoudji, secrétaire général adjoint du comité central du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc ) s’est éteint ce mardi 6 novembre à l’hôpital de Neuilly à Paris. Selon les sources dignes de foi, celui qui occupait plusieurs charges politique et administrative se serait écroulé dans son village natal, à Banyo, dans la région de l’Adamaoua. Malaise qui l’avait conduit à une évacuation sanitaire pour la France. Il avait 81 ans.

Outre le ministère de l’Elevage, des Pêches et des Industries animales qu’il a occupé pendant 20 ans, Hamadjoda Adjoudji a aussi été président de conseils d’administration de deux entreprises d’Etat que sont l’Agence de régulation des marchés publics (Armp) et le Laboratoire vétérinaire national(Lanavet). En 1992, il avait assuré l’intérim de Garga Haman Adji, comme ministre de la Fonction publique et du Contrôle supérieur de l’Etat.

 

Présidentielle 2018 : Le secrétaire général du parti au pouvoir répond à la « victoire imaginaire » de Maurice Kamto

Sa sortie, ce lundi 8 octobre, fait suite à la conférence de presse donnée par Maurice Kamto, candidat de l’opposition à la présidentielle au Cameroun, qui a revendiqué sa victoire, deux semaines avant la proclamation officielle des résultats.

Jean Nkuete, le secrétaire général du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), le parti au pouvoir au Cameroun, est monté au créneau ce lundi 8 octobre 2018. Il a convoqué la presse pour réagir à la sortie, quelques heures plus tôt, de Maurice Kamto. Le candidat du Mouvement de la renaissance du Cameroun (MRC) à la présidentielle 2018 a, en effet, revendiqué, ce lundi, la victoire à l’issue du scrutin du 7 octobre 2018.

Le secrétaire général du RDPC, par ailleurs, président de la commission nationale de supervision de la campagne du président-candidat Paul Biya, a invité les populations à ne pas céder à toute forme de provocation. Pour lui, l’attitude de Maurice Kamto est une entorse aux règles de la démocratie qu’il veut défendre en accédant à la magistrature suprême. Jean Nkuete estime que Maurice Kamto veut créer une atmosphère d’insécurité et de violence dans le pays, alors qu’il sait que seul le Conseil constitutionnel est habileté à proclamer les résultats du scrutin. Aussi, voit-il dans les propos du président du MRC, une « victoire imaginaire ».

Présidentielle 2018 : une marche sportive se transforme en manifestation de soutien à Paul Biya

Des sportifs réunis à l’occasion de la célébration du trentenaire du Parcours Vita se sont retrouvés, malgré eux, au cœur d’une manifestation de soutien à la candidature de Paul Biya.

Le Parcours Vita de Yaoundé célèbre son trentenaire cette année. A cette occasion, l’association des sportifs abonnés à cette infrastructure a organisé, la semaine dernière, une série d’activités dont une marche sportive qui s’est déroulée le samedi 29 septembre.

Deux jours après la tenue de ce rassemblement, les langues des sportifs se délient, pour dénoncer le « guet-apens » qui leur a été tendu par des cadres du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), l’un des partis ayant présenté un candidat à la prochaine élection présidentielle camerounaise.

Plusieurs participants à la marche du trentenaire du Parcours Vita ont, en effet, approché Journalducameroun.com pour dénoncer « le piège » qui leur a été tendu ce jour-là. Ginette N. a pris part à ladite marche. Elle raconte : « Nous nous sommes retrouvés au Parcours Vita, il était 7h. Avant la marche, ils [les organisateurs, Ndlr] ont pris la parole pour une série de discours. Après la présidente de l’association, le ministre du Travail s’est placé devant nous, et a commencé à tenir un discours politique. Il a dit que le président aime les camerounais et que c’était une coïncidence heureuse que le Parcours Vita célèbre son anniversaire le jour même où le président Biya ouvre sa campagne à Maroua. Il a parlé ainsi pendant une dizaine de minutes, puis nous sommes partis, avec devant nous, des personnes tenant des banderoles», explique-t-elle.

La marche aurait continué jusqu’au boulevard du 20 mai, où les sportifs ont été disposés tout au long de la route. « C’est à ce moment que j’ai découvert ce qui était écrit sur ces fameuses banderoles. L’une d’elles avait comme message : « La jeunesse du Cameroun rend hommage au président Paul Biya ». Je me suis également rendu compte que nous nous sommes arrêtés à cet endroit car le président de la République devait emprunter ce chemin pour se rendre à Maroua. Les agents de sécurité semblaient d’ailleurs nous attendre», ajoute Ginette.

Sur son compte Twitter, le ministre du Travail et de la Prévoyance sociale, Grégoire Owona a partagé les images de ladite marche sans jamais mentionner qu’il était lié d’une quelconque manière à l’anniversaire du Parcours Vita.

Les participants, eux, se sentent abusés, et dénoncent la supercherie. « Je ne prendrai plus part à une manifestation publique de ce genre jusqu’à la fin de la campagne », conclue Ginette F.

 

 

Présidentielle 2018 : Jean Nkuete attendu à Bamenda

Le secrétaire général du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) a également demandé à ses camarades militants de densifier les opérations de propagande sur le terrain.

Le président Paul Biya, candidat à sa propre succession, n’a effectué aucune apparition publique depuis le début de la campagne électorale en vue de la présidentielle du 7 octobre prochain. Ce n’est pas le cas pour les cadres de son parti, qui organisent des rassemblements depuis le samedi 22 septembre dernier. L’équipe de campagne du RDPC entend d’ailleurs monter en puissance dès la semaine prochaine, avec une série de grands meetings dans différentes villes du pays.

Dans une note rendue publique ce jour, le président national de la commission nationale de supervision de la campagne du RDPC, Jean Nkuete a, en effet, dévoilé un programme de descente sur le terrain, destiné aux ténors du parti des flammes. Il s’agirait de tenir des meetings de grande envergure dans différentes villes du Cameroun, afin de marquer davantage la présence du RDPC sur le terrain.

Selon des sources médiatiques, cette exhortation à plus de vigueur résulte d’une orientation de Paul Biya, qui aurait prescrit le retour des grands meetings. Une mesure contraire à celles qu’il avait précédemment communiquées, dans la circulaire organisant le déroulement de la campagne. Dans cette note, il demandait à ses militants d’observer une campagne de proximité caractérisée par des opérations de porte à porte.

L’agenda de Paul Biya n’a toujours pas été dévoilé à ce jour. Les rumeurs évoquent des meetings en sa présence dans les villes de Kribi et de Maroua. Mais cela n’a nullement été confirmé par les instances dirigeantes du RPDC.

Le programme de descente des cadres du RDPC

 

Présidentielle 2018 : questions autour du don d’Issa Tchiroma à Garoua

Les 1000 tables bancs offerts par le président du Fsnc à Garoua font planer le spectre d’un achat des consciences des électeurs durant la présidentielle. Une pratique bien connue dans le milieu politique camerounais.

Le ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary, a tenu un meeting «de remerciement et de soutien à la candidature du président Paul Biya» samedi dernier à Garoua. Devant une foule que les organisateurs évaluent à environ 10.000 personnes, le président national du Front pour le salut national du Cameroun (Fsnc) a réitéré son «soutien total au candidat du Rdpc», promettant que «pas une voix ne lui échappera dans la région du Nord». Le meeting de Garoua a été marqué par la présence de Joseph Le et Gregoire Owona, deux ministres et hauts cadres du Rdpc. Mais le public présent a surtout retenu l’impressionnant don qui a été fait par le président national du parti hôte, le Fsnc.

A la fin d’un discours prononcé pendant près d’une heure de temps, en effet, Issa Tchiroma a solennellement annoncé qu’un millier de tables bancs seront mis à la disposition des écoles de deux départements. «Nous donnons 500 tables bancs au département de la Benoue et 500 autres à celui du Mayo Louti. Et ce n’est qu’une mise en bouche, car nous allons revenir les jours prochains pour apporter encore plus pour notre campagne porte à porte», a affirmé Issa Tchiroma. Une action qui semble tirer  sa raison d’être de la nature même de cette élection, qu’il qualifie de «difficile». « C’est la campagne la plus difficile de la carrière de Paul Biya (…), les ministres sont venus ici parce qu’il y a péril en la demeure», a-t-il ajouté.

Pour certains acteurs de la vie politique, les déclarations d’Issa Tchiroma augurent un achat de conscience des électeurs. Une pratique connue dans le milieu politique camerounais, et très souvent décriée. « C’est une mauvaise pratique qui est entrée dans nos habitudes en raison de la précarité dans laquelle vivent certains électeurs », explique Ginette N., une électrice. « Le vote est une décision importante qui a des répercussions sur la vie de toute une nation, il est donc dangereux de le faire, sous l’influence d’un kilogramme de maquereau ou de riz », ajoute-t-elle.

Selon l’article 289 du code électoral, des peines sont prévues par l’article 123-1 du Code Pénal contre celui qui « par dons, libéralités, faveurs, promesses d’octroi d’emplois publics ou privés ou d’autres avantages particuliers faits en vue d’influencer le vote d’un ou de plusieurs électeurs, obtient leur suffrage soit directement, soit par l’entremise
d’un tiers ». Il en est de même pour tous ceux qui « acceptent ou sollicitent des candidats des dons, libéralités, faveurs ou avantages», dans l’optique de leur accorder un vote favorable.

Il est difficile de savoir si cette disposition fera disparaître définitivement les fameuses distributions de «maquereaux» et de «riz». L’on sait néanmoins que la loi est intransigeante, et que des dénonciations ne sont pas à exclure.

 

Cameroun : Paul Biya constitue son équipe de campagne

Les hommes qui mobiliseront les électeurs pendant la campagne de Paul Biya ont été nommés hier par le secrétaire général du RDPC.

C’est dans une note signée par Jean Nkuété, le secrétaire général du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), que les différents hommes qui feront la campagne de Paul Biya ont été portés à leurs fonctions. Conformément à la circulaire du président national dudit parti, Jean Nkuete a, en effet, procédé ce jeudi 30 août à la nomination des différents présidents et vice-présidents des commissions régionales de coordination de la campagne du parti des flammes.

Peu de changements ont été observés dans ces nominations, qui consacrent les leaders du parti au pouvoir dans leurs régions respectives. Des fonctions stratégiques, pour lesquelles le candidat Paul Biya a assigné des missions précises. Il attend notamment de ces responsables qu’ils s’assurent de l’implémentation de la stratégie de déploiement du RDPC, avec un accent mis sur la stratégie du porte à porte. Il leur demande également de veiller à la cohésion entre le RDPC et ses alliés, ainsi que des relations avec les autorités administratives.

Financement de la campagne : Le RDPC intensifie les collectes de fonds

Les cadres du parti au pouvoir mobilisent activement la base militante depuis quelques jours, afin de réunir les fonds qui serviront à financer la campagne du candidat Paul Biya.

50 millions de francs CFA. Telle est la somme qui a été collectée le dimanche 19 août dernier, au cours d’une séance de travail des membres du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) présidée par Grégoire Owona à Mbalmayo. Réunis à la maison du parti de ladite ville, les militants ressortissants du département du Nyong et So’o contribuaient ainsi à leur tour, à l’effort de campagne du candidat Paul Biya.

Depuis quelques semaines, en effet, les collectes de fonds se sont intensifiées au sein du RDPC. Le samedi 28 juillet par exemple, 55 millions de francs CFA avaient déjà été mobilisés à Bertoua, au cours d’un meeting présidé par M. Joseph Le.  Le même week-end, la somme de 40 millions a été collectée à Ngoumou dans la Mefou et Akono. Le 24 juillet, ce sont 125,7 millions de francs CFA qui ont été remis à Laurent Esso, chef de la délégation permanente du RDPC dans le Littoral. Une somme légèrement inférieure aux 154 millions de francs CFA rassemblés le 11 août dans le Nord-Ouest, sous la supervision du premier ministre Philemon Yang. La cagnotte du parti enregistre également 25 millions de francs CFA des militants d’Akonolinga et 34 millions de francs CFA rassemblés en février dans la Lékié.

Ainsi, plusieurs centaines de millions de francs CFA ont déjà été réunis pour financer la campagne du candidat Paul Biya. La motivation des Rdpcistes se fait remarquer, et leurs adversaires n’hésitent pas à souligner que les militants du parti au pouvoir sont plus charitables en ces temps de campagne, que lorsqu’il fallait financer le plan d’assistance humanitaire initié par le président de la République, au profit des populations du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Ils indiquent, à titre d’exemple, que les sommes en espèces données par les élites des régions anglophones pour ce plan avaient été évaluées à 118 millions de francs CFA. Une somme bien inférieure aux 154 millions collectés, seulement à Bamenda, la semaine dernière

Selon les responsables du RDPC, l’argent collecté servira non seulement pendant les deux semaines de campagnes, mais aussi le jour du scrutin. Il est notamment question que les scrutateurs et autres mandataires du RDPC soient à même de bien défendre les intérêts du candidat Paul Biya, ce qui passe par une formation appropriée. L’on annonce également une campagne de proximité avec de nombreux rassemblements, en lieu et place des quelques grands meetings observés par le passé.

L’objectif du RDPC est claire, « permettre à Paul Biya d’atteindre un score exceptionnel jamais atteint par le passé », a déclaré Grégoire Owona, le secrétaire général adjoint de ce parti politique. 

Présidentielle 2018 : « Nous allons accélérer la préparation de la campagne » (Grégoire Owona)

Le secrétaire général adjoint du RDPC s’est exprimé en marge de l’audience du conseil constitutionnel relative à l’examen des recours pré-électoraux.

Sans tambours ni trompette, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) a poussé un ouf de soulagement après le rejet des recours le concernant, et examinés par le conseil constitutionnel le 17 aout dernier. Par la voix de son secrétaire général adjoint Grégoire Owona, le parti des flammes a exprimé sa satisfaction après le verdict des membres du conseil constitutionnel, un signe que les choses sont désormais définitive selon celui-ci.

« Au Rdpc, les requêtes qui étaient contre nous ont été toutes rejetées. Je crois que le droit a été dit et nous allons maintenant préparer la campagne dans la sérénité, en sachant que les choses sont devenues définitives« , a affirmé Grégoire Owona. Le ministre du Travail et de la prévoyance sociale a également révélé l’état de préparation de son parti, annonçant une accélération des préparatifs de la campagne. « Il y a des tas de choses à faire, je ne vais pas le dévoiler, mais vous voyez bien comment le débat est en train de s’accélérer« , a-t-il ajouté.

Pour le confirmer, le secrétaire général du Rdpc Jean Nkuété a rencontré le bureau national de la branche des jeunes du parti Ojrdpc ce lundi 20 août 2018. C’était à l’occasion d’une réunion de concertation à laquelle a notamment pris part le ministre de la Jeunesse Mounouna Foutsou, et celui des Sports Pierre Ismael Bidoung Mkpatt.

Alors que le candidat du parti des flammes, le président sortant Paul Biya poursuit son séjour privé en Europe, la machine politique du Rdpc, elle, s’active sur le terrain. Objectif affiché, une sixième victoire pour Paul Biya au soir du 7 octobre prochain.

 

Présidentielle 2018: des militants du RDPC visés par une plainte

Le MRC accuse certaines personnalités, à l’instar de Cavaye Yeguie, d’avoir orchestré la destruction des affiches du Mrc à l’Extrême-Nord.

Le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) n’entend pas laisser impunies les personnes impliquées dans la destruction de ses gadgets de propagande dans la région de l’Extrême-Nord. La formation politique, par le biais de son militant Emmanuel Simh, a déposé jeudi une plainte y relative devant le Tribunal militaire de Yaoundé.

Ladite plainte vise Cavaye Yeguie Mounouna Foutsou (Rdpc) ainsi que Yaouba Abdoulaye Taiga and Adoum Gargoum (Cpdm) pour « destruction », « actes de terrorisme », « apologie du terrorisme », entre autres.

Le Rassemblement démocratique du peuple camerounais avait organisé un meeting à l’Extrême-Nord du Cameroun, avec pour objectif d’accueillir les membres démissionnaires du Mrc et de certains autres partis politiques de l’opposition. C’est ainsi qu’au cours de ce rassemblement que présidait Cavaye Yeguie, les anciens membres du MRC ont été invités à bruler des gadgets de leur ancien parti, notamment des t-shirts, casquettes et pancartes.

Lire aussi : Présidentielle 2018 : guerre ouverte entre le Rdpc et le Mrc dans l’Extrême-nord

Toute chose qui a immédiatement suscité l’indignation au sein du parti du Pr Maurice Kamto. On y crie à la « préméditation » et à la « conspiration ». « Au cours de plusieurs reunions, ce projet avait été arrêté avec pour but d’intimider la population, de provoquer une situation de terreur et de contraindre le Mrc, en tant qu’organisation, à s’abstenir de de tenir des meetings dans la région de l’Extrême-Nord », explique Mte Emmanuel dans le document adressé au commissaire du gouvernement près le Tribunal militaire de Yaoundé.

Le Mrc entend par ailleurs se constituer en partie civile si la plainte venait à être reçue.

Autre article : Présidentielle 2018: Paul Biya confirme sa candidature à l’élection présidentielle 2018

 

 

 

 

Présidentielle 2018 : l’UNDP non partant

Comme en 2011, ce parti politique a choisi de se rallier à Paul Biya, le candidat présenté par le RDPC.

L’Union nationale pour la démocratie et le progrès (Undp) ne présentera pas de candidat à l’élection présidentielle du 7 octobre prochain. Cette annonce est la substance d’un communiqué signé du président de ladite formation politique ce jour, à la suite de la tenue d’une réunion de son comité central.

Selon Bello Bouba Maigari, l’Undp a décidé de demander à tous ses militants de soutenir « la candidature de monsieur Paul Biya, garant de l’unité et la stabilité du Cameroun ». Une décision qu’il justifie à plusieurs niveaux. Il s’agit notamment « des efforts de redressement économique en cours, du défi de la réussite de la CAN 2019 et de l’ensemble des défis sécuritaires et humanitaires » auxquels sont confrontés le Cameroun.

L’Undp lance « un vibrant appel au président de la République, afin qu’il prenne des initiatives nouvelles en vue de résoudre définitivement la crise anglophone ». Au sein de ce parti, on estime que seul un dialogue sincère, peut permettre d’y parvenir. Une position qui s’inscrit dans la logique de l’Undp, que son président décrit comme l’un des premiers partis à penser qu’on pouvait donner une chance au dialogue ».

A lire aussi : Présidentielle 2018, le Manidem ne présentera pas de candidat

Bello Bouba Maigari rejoint ainsi la longue liste des absents de cette élection, déjà composée de quador tels que Kah Wallah du CPP, Anicet Ekane du Manidem, Albert Dzongang du Crac, Hilaire Kamga, ou encore de Marcel Yondo Black.

Présidentielle 2018 : guerre ouverte entre le Rdpc et le Mrc dans l’Extrême-nord

La cellule de communication du MRC a manifesté son indignation ce lundi, après que des gadgets de leur parti aient été incendiés au cours d’un meeting du RDPC.

A deux mois de l’ouverture officielle de la campagne en vue de l’élection présidentielle du 7 octobre prochain, le Rdpc et le Mrc se sont engagés dans une guerre ouverte dont le théâtre des opérations est la région de l’Extrême-Nord du Cameroun. Ce samedi 14 juillet, en effet, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), a organisé un meeting d’envergure au cours duquel, des gadgets appartenant au Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) ont été brulés, suscitant une réaction immédiate de ce parti.

Le meeting du Rdpc qui était présidé par Cavaye Yeguié Djibril, le chef de la délégation permanente régionale du comité central pour l’Extrême-Nord, avait pour but d’accueillir des militants démissionnaires des partis d’opposition, majoritairement issus du MRC. C’est ainsi qu’au cours de ce rassemblement, ces anciens membres du MRC ont été invités à bruler des gadgets de leur ancien parti, notamment des t-shirts, casquettes et pancartes.

Un geste qui n’a pas manqué de susciter l’indignation du Mrc, qui a immédiatement rendu public un communiqué pour condamner ces agissements, les qualifiants de « prémédités et minutieusement préparés publiquement », et dont la signification politique serait « très grave ». « M. Biya et ses partisans qui ne parviennent plus à dissimuler leur panique devant la percée fulgurante du MRC (…), viennent par cet acte grave de démonter qu’ils mettront le pays à feu et à sang en cas de victoire de Maurice Kamto dans les urnes », peut-on lire dans ledit communiqué.

Les deux partis dont les candidats à l’élection présidentielle ont d’ores et déjà déposés leurs dossiers de candidature lancent ainsi les hostilités d’une bataille électorale qui s’annonce très âpre dans cette région. Selon les estimations d’Elecam, en effet, la région de l’Extrême Nord est celle qui compte le plus grand nombre d’Electeurs, avec plus d’un millions de personnes inscrites sur les listes électorales. Dans le camp du parti au pouvoir, on estime qu’avec cette migration de militants, « le navire RDPC est désormais solide, sûr et plus stable ».

 

 

Présidentielle 2018 : les signes qui rendaient une candidature de Paul Biya prévisible

Le président Paul Biya a annoncé ce vendredi son intention de briguer un autre mandat à la tête de l’Etat camerounais. Il dit répondre aux  appels pressants du peuple, lesquels sont venus des élites de toutes les régions du pays.

Le chef de l’Etat camerounais, Paul Biya, en fonction depuis 36 ans, est candidat à sa propre succession à l’élection du 7 octobre prochain. En déclarant sa candidature vendredi, il a mis un terme à un silence entretenu sur sa position à ce nouveau scrutin. Cela rentre dans les habitudes de Paul Biya d’entretenir le suspense sur sa participation au scrutin, jusqu’aux dernières heures.

L’annonce de sa candidature pour un septième mandat était pourtant prévisible, tant les militants et sympathisants du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) ont multiplié des activités pour lui préparer le terrain. Ceux-ci ont, plusieurs fois au courant de l’année 2016, appelé à la tenue d’élections anticipées au Cameroun. Ce qui n’a pas été au goût des partis politiques de l’opposition qui ont crié au non-respect de la Constitution.

Il n’était pas question au départ de parler d’élections anticipées. Les appels portaient initialement sur la candidature de Paul Biya à la présidentielle 2018. Toutes les élites du pays ont donné de leurs voix pour cette cause : ministres, chefs traditionnels… Peu à peu, tous les corps sociaux ont été entendus en faveur d’une candidature de Paul Biya, portés qu’ils sont par des militants du parti au pouvoir.

Des collectes de fonds ont lieu depuis le début de l’année 2018 pour soutenir la campagne de Paul Biya. Les sommes versées par les militants du Rdpc se chiffrent aujourd’hui à plus de 61 millions de Francs Cfa.

Du côté des médias aussi, la préparation d’une candidature de Paul Biya était en marche. C’est l’ancien président du Conseil d’administration de la Société de presse et d’édition du Cameroun (Sopecam) – qui édite le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune – Joseph Le, qui annonçait que ledit journal avait déjà un plan de couverture des élections. Il faisait notamment référence aux espaces à accordés aux différentes communications des parties politiques qui seraient relayés dans Cameroon-Tribune. Un plan, laissait-il entendre, était déjà envisagé en 2017.

Cameroun : le RDPC mobilise ses militants à travers le pays

C’était au cours de plusieurs meetings qui se sont tenus dans différentes villes du Cameroun. A chaque fois, un appel à la candidature de Paul Biya a été lancé.

Les militants du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) ont, une nouvelle fois, appelé Paul Biya, le président de leur parti, à se présenter à la prochaine élection présidentielle du Cameroun. Rassemblés au cours de plusieurs meetings qui se sont tenus dans diverses villes du Cameroun, ces militants ont également réaffirmé leur soutien à la politique conduite par le chef de l’Etat.

Les plus marquants des meetings organisés par le parti au pouvoir ce week-end étaient ceux de Bagangté et de Yaoundé. A Bagangté, les membres de la section RDPC du Ndé ont remercié le président Paul Biya pour la réélection de Niat Njifenji comme président du sénat. Devant l’intéressé qu’accompagnaient un parterre de personnalités dont le président du Fsnc, Issa Tchiroma Bakary, et le sultan Bamoun, chef de délégation RDPC pour l’Ouest, le meeting a donné lieu à une véritable parade culturelle.

Les militants et les militantes de ladite localité ont ainsi donné de la voix pour soutenir leur parti, à travers des chants et des danses. En réponse, le président du sénat a remercié les membres du RDPC du Ndé à la suite de cette « démonstration de force », avant de les féliciter d’avoir tourné le dos à « ceux qui n’ont de programme politique que la critique stérile, l’insulte, le chantage et les appels à l’incivisme et à la violence ».

A Yaoundé, le meeting du RDPC a réunis l’ensemble des militants de la section du Mfoundi à l‘esplanade de l’hôtel de ville au quartier Hippodrome. C’était l’occasion pour les forces vives du partis des flammes de ce département, d’appeler eux aussi à la candidature du président Paul Biya lors de l’élection prochaine. Les élites du RDPC dans le Mfoundi ont aussi plaidé pour un retour au calme dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

Conseil constitutionnel : Foumane Akame cité dans une motion de soutien à Paul Biya

Le nom de ce membre de la dernière-née des institutions camerounaises apparaît parmi les signataires d’un appel à la candidature de Paul Biya.

Jean Foumane Akame a-t-il violé le serment qu’il a prêté il y a juste quatre mois lors de son installation comme membre du Conseil constitutionnel du Cameroun? C’est la question que pose la présence de son nom  dans une « motion de soutien» et de « déférence» des élites de la région du Sud, adressée à Paul Biya, candidat potentiel du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) à la prochaine élection présidentielle.

A travers ledit document, les «élites intérieures et extérieures, chefs traditionnels, notables, patriarches, forces vives de la Région du Sud» demandent solennellement à Paul Biya de «se porter candidat à l’élection présidentielle de 2018». Une pléthore de signatures de personnalités complète le document. On y retrouve, par exemple, les noms des ministres Jacques Fame Ndongo, Louis Paul Motaze, Minette Libom Li Likeng, les anciens ministres Joseph Owona, Edgard Alain Mebe Ngo’o, Remy Ze Meka.

La présence du nom de Jean Foumane Akame intrigue pour le moins, surtout lorsqu’on sait que le 6 mars 2018, il a prêté serment sur la Constitution, de faire preuve «d’impartialité», et «de ne prendre aucune position publique». S’il s’avère que Jean Foumane Akame a signé cette motion, cela pourrait mettre en doute la crédibilité de l’institution dont la Constitution prescrit l’ «intégrité morale» des membres.

 

 

Fête de l’unité : le SDF et le MRC expliquent les raisons de leurs revendications lors du défilé

Les deux partis politiques expliquent avoir voulu manifester leur désapprobation vis-à-vis de certains faits observés dans la gestion du pays.

Lors de la parade marquant la célébration de la fête de l’Unité le 20 mai dernier, deux partis politiques se sont distingués à travers des gestes peu communs pendant le passage de leurs délégations devant Paul Biya, le chef de l’Etat camerounais. Il s’agit du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), et du Social democratic front (SDF). Les militants de ces partis politiques ont, en effet, défilé en mettant leurs mains sur la tête. Et certains membres du second parti cité sont allés jusqu’à enlever leurs vêtements devant le président de la République, pour terminer la marche torses nus.

Deux jours après les faits, les responsables desdites formations politiques sont revenus sur  les motivations de ces gestes ayant marqué l’opinion publique nationale. Joint au téléphone par journalducameroun.com, le vice-président du MRC, Me Simh, a expliqué le comportement observé par les militants de son parti. « C’était déjà pour protester contre le fait que dans ce pays, il n y a pas de liberté de manifester. On ne vous accordera jamais une autorisation de manifester ; sauf si vous êtes du RDPC et que vous voulez faire une manifestation en faveur de M. Paul Biya. Nous avons d’ailleurs vu des plaques qui demandaient sa candidature le 20 mai, qui est un jour réservé à la célébration de l’unité du Cameroun», affirme-t-il.

Sur le choix du geste, l’avocat précise qu’il s’agit d’un « acte de solidarité envers nos frères du Nord-Ouest et du Sud-Ouest qui subissent aujourd’hui la guerre».  Une explication que partage Alima Mbarga du SDF, qui s’est lui aussi exprimé sur le comportement de ses camarades. « Les mains sur la tête c’est un message qu’on voulait passer. Ce geste rentre dans le jargon du mécontentement. Mécontentement par rapport à tout ce que nous observons à travers le pays en ce qui concerne l’unité nationale. On voulait mentionner cette note de tristesse lors de notre passage devant le président de la République».

Au SDF, on dénonce aussi la mauvaise organisation du défilé. Certains militants de ce parti auraient été menacés d’être retirés des rangs, en raison d’un manque d’uniformité de leurs tenues. « Il y avait des militants qui avaient des pagnes, et d’autres qui avaient des t-shirts. Comme on exigeait que ce soit uniforme, car on ne peut pas avoir les deux tenues dans les mêmes rangs, certains d’entre eux ont retiré leurs tenues en guise de protestation», ajoute Alima Mbarga.

Au final, on a retenu que le SDF comme le MRC avaient des messages à faire passer au chef de l’Etat. Un acte diversement apprécié dans la sphère publique. Pour le ministre Jacques Fame Ndongo, secrétaire à la communication du RDPC, il s’agit de « l’expression de la démocratie », pendant que pour Garga Haman Adji de l’ADD, ces militants « sont des idiots».

 

 

RDPC : le parti dément l’annonce du renouvellement des bureaux de ses organes de base

C’est la substance d’un communiqué rendu public ce 10 avril par le secrétaire général dudit parti.

Le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) n’a pas l’intention d’organiser une opération de renouvellement des bureaux de ses organes de base. L’annonce est du secrétaire général de ce parti, Jean Nkuete, qui met ainsi fin à une fausse information relayée par certains sites web d’informations en début de semaine.

Tout serait parti d’un article publié sur un site d’information le 9 avril dernier. Dans ce texte, il est mentionné que le secrétaire général du RDPC annonce que « l’élection des membres des bureaux des organes de base (…)doit intervenir au plus tard en fin mai 2018. » L’article citait, pour étayer ses affirmations, un communiqué de presse de Jean Nkuete signé la semaine précédente, qui avait pourtant pour but de remercier les militants du RDPC après l’écrasante victoire de ce parti aux sénatoriales.

Selon des sources concordantes, cette fausse information aurait provoqué des remous au sein des organes de base de cette formation politique. C’est ce qui a contraint le secrétaire général Jean Nkuete à faire une nouvelle sortie par le biais de son secrétaire à la communication, Jacques Fame Ndongo, pour clarifier la situation. « Le secrétaire général du RDPC demande aux militantes, militants et sympathisants de n’accorder aucun crédit à cette fausse information, et tient à rassurer les responsables installés à la suite de l’opération de renouvellement des bureaux de ces organes en 2015, qu’ils restent bel et bien en fonction jusqu’à la fin de leur mandat« , peut-on lire dans son communiqué.

Jean Nkuete a également reprécisé ses propos, en invitant les organes de base à s’assurer que tous les membres de leurs bureaux se soient « inscrits sur les listes électorales au plus tard en mai 2018 ».

Résultats des sénatoriales 2018 : l’écrasante victoire du RDPC

Le parti au pouvoir a été désigné vainqueur dans 9 régions sur 10, pour un total de 63 sièges sur 70.

Le Conseil constitutionnel a livré ce jeudi, le verdict des élections sénatoriales du 25 mars dernier. Sans surprise, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) a raflé 90% des places en compétition. Un score en nette amélioration par rapport à l’élection de 2013, année au cours de laquelle ce parti n’avait obtenu que 56 des 70 sièges en jeu.

Les régions de l’Ouest et de l’Adamaoua dans la poche

Le succès du Rdpc a été renforcé par les victoires dans les régions de l’Ouest et de l’Adamaoua. Ces deux régions  avaient voté pour le SDF en 2013, en raison de la disqualification des listes du parti des flammes. Des « erreurs » que le Rdpc n’entendait plus répéter. « Nous avons appris nos leçons. Nous sommes mieux préparés aujourd’hui« , affirmait, confiant, Gregoire Owona le Secrétaire général adjoint dudit parti, lors du dépôt des candidatures auprès d’Elecam en février dernier.

Malgré cette assurance, le Rdpc a dû batailler auprès du Conseil constitutionnel pour faire valider sa liste dans la région de l’Ouest, après qu’un recours pré-électoral y ait été déposé par un des candidats du SDF. En cause, l’identité du candidat N°7 de ladite liste, dont le nom aurait changé lors de la publication des listes par Elecam. Après plusieurs heures de débat, le Conseil constitutionnel a demandé au Rdpc de présenter le candidat querellé à la barre, avant de débouter le SDF au final. C’est ainsi que le parti a pu compétir dans la région de l’Ouest, où il a obtenu un score fleuve de 80,29%.

Défaite dans le Nord-Ouest 

La large victoire du Rdpc a cependant trouvé un obstacle sur son chemin. Dans la région du Nord-Ouest, le SDF a remporté les 7 sièges jadis détenus par des élus du Rdpc. Dans cette région en proie à la crise anglophone et sujette aux actions des militants de la cause sécessionniste, le Rdpc avait pourtant des raisons d’y croire ; étant donné qu’il y possède non seulement la majorité des membres du collège électoral, mais aussi à cause de la circulaire du président national Paul Biya qui a clairement instruit à tous ses conseillers municipaux de voter pour les candidats de leur parti.

Mais cela n’a pas suffit au Rdpc, qui a perdu dans 3 des 7 départements que compte le Nord-Ouest. Au sein du parti, la thèse d’une fronde des militants du Nord-Ouest est rapidement balayée. « Nous sommes en République, il y a des libertés, il faut savoir apprécier le travail de tout le monde. Le SDF a travaillé, il faut l’apprécier à sa juste valeur. Je ne pense pas qu’il y a des dissensions. Les militants du Rdpc sont les militants rassembleurs, dans le Nord-Ouest, je pense qu’ils sont heureux que le Rdpc a gagné, mais ils sont aussi heureux que d’autres partis en compétition ont eu des sièges« , explique Elvis Ngolle Ngolle.

 40 sénateurs reconduits dans leurs fonctions

16 sénateurs RDPC de la mandature qui s’achève devront quitter la chambre haute du Parlement s’ils ne sont pas reconduits par nomination du président de la République. Les 40 autres, quant à eux, sont désormais assurés d’être à leurs postes jusqu’en 2023. Il s’agit principalement des élus de la région de l’Est dont la liste a été reconduite à 100%; et ceux du Centre, du Nord et de l’Extrême-Nord, dont les listes ont été reconduites à 86%.

Plusieurs sénateurs feront leur premier pas au parlement. Il s’agit notamment de l’opérateur économique Sylvestre Ngouchingue dit « Congelcam », et de Jean David Bile, ancien directeur général de la défunte Aes Sonel. La liste complète des sénateurs sera connue sous dix jours, délai donné par la Constitution au président de la République pour nommer les 30 sénateurs qui accompagneront les 70 élus.

 

Recours post-électoral : le verdict du Conseil constitutionnel attendu ce jour

L’institution devra se prononcer sur les recours en annulation introduits par le SDF et l’UDC à la suite des sénatoriales du 25 mars dernier.

La session d’examen des plaintes déposées auprès du Conseil constitutionnel par le SDF et l’UDC à la suite des sénatoriales se déroule ce jour. Il s’agit de deux recours en annulation des élections, qui concernent les régions de l’Ouest et du Sud-Ouest.

Trois principaux écueils ont été formulés par lesdits partis politiques. Pour l’UDC, il y aurait eu de nombreuses violations de certaines dispositions du Code électoral sur la publication des résultats. Le mandataire de ce parti estime notamment que la publication avant l’heure prévue dans un département de l’Ouest, « aurait influencé le vote en faveur d’un autre parti ». Autre grief, le « candidat N°7 sur la liste du RDPC dans cette région », qui avait déjà fait l’objet d’un recours déposé par le SDF avant l’élection. « Pour nous, ce candidat n’existe pas », affirme le mandataire de l’UDC.

Le troisième recours quant à lui a été déposé par le SDF. Les avocats de ce parti affirment que les élections n’ont pas été organisées dans deux des six départements de la région du Sud-Ouest, notamment dans le Lebialem et du Kupe Manenguba. Ceci en raison des attaques perpétrées par des assaillants ce jour, avec pour objectif manifeste de perturber le déroulement du scrutin.

Les recours déposés mercredi dernier au secrétariat général du Conseil constitutionnel seront examinés dès 11 heures de ce matin par le Conseil, qui a au préalable reçu les mémoires en réponse du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) et d’Elections Cameroon (Elecam), les deux organisations mises en cause.

Passée cette étape, le Conseil constitutionnel a jusqu’au lundi 9 avril 2018 au plus tard, pour proclamer les résultats définitifs de ces élections sénatoriales de 2018.

 

Sénatoriales 2018 : les tendances créent la polémique dans le Nord-Ouest

Une confusion règne entre les différents partis politiques en course dans ladite région, en raison d’une interprétation divergente du Code électoral.

Quelques jours après la tenue des élections sénatoriales du 25 mars dernier, un débat est apparu sur la place publique, suite à la publication des tendances dans la région du Nord-ouest. Celles-ci mettent le SDF en tête dans la région, avec 522 voix contre 434 pour son rival, le RDPC.

Pour les membres du RDPC, l’avance attribuée au SDF serait, en fait, une majorité relative, ce qui induirait un partage de postes sénatoriaux au moment de la proclamation des résultats. Pour le SDF par contre, les tendances indiquées démontrent d’une majorité absolue, et la liste du SDF sera la seule gagnante de l’élection dans le Nord-Ouest.

Selon des informations recueillies sur les lieux, le mandataire du RDPC au sein de la commission régionale de supervision des élections, l’ancien gouverneur Faï Yengo Francis, aurait refusé de signer le procès-verbal à cause de cette incompréhension. Il affirme que sa décision est motivée par l’article 218 du code électoral, qui prescrit que « lorsqu’aucune liste n’a obtenu la majorité absolue des suffrages exprimés, il est attribué à la liste ayant eu la majorité relative la moitié des sièges à pourvoir arrondi à l’entier supérieur, soit 4 ». Ce qui donnerait 3 sièges au RDPC.

Selon un autre membre de la commission régionale de supervision des élections pourtant, l’article 218 ne devrait pas se lire de manière isolée. Il indique, à cet effet, que l’article 112 précise les conditions dans lesquelles les bulletins sont pris en compte. Et selon cette lecture, six bulletins nuls ont été retirés du décompte final, ce qui permet au SDF d’avoir une majorité absolue, et donc de prendre les 7 sièges en jeu.

Le RDPC n’a pas déposé de recours malgré cette situation. Si les tendances se confirment, la liste du SDF devrait donc l’emporter. Une première pour ce parti dans cette région où se trouve son fief.

Sénatoriales 2018 : des tendances en faveur du Rdpc à l’issue du scrutin

Les premiers chiffres des élections sénatoriales qui se sont déroulées ce dimanche 25 mars sont connus. Le Rdpc, parti majoritaire au Sénat, est bien parti pour y conserver sa domination.

Les bureaux de votes qui ont accueilli les conseillers municipaux ce jour dans le cadre des élections sénatoriales sont désormais fermés. Quelques heures après la clôture du scrutin, les différentes institutions impliquées dans le processus électoral sont à l’heure du bilan de la journée.

A Elecam, le directeur général des élections Abdoulaye Babale affirme que son organisation a pu « recouper les procès-verbaux des différents bureaux de vote », et est en mesure de donner le taux de participation du scrutin. Il indique à cet effet que 9305 conseillers municipaux, sur les 10105 régulièrement inscrits ont pris part au vote sur l’ensemble du territoire national, soit un taux de participation de 92%. « Il y a eu 800 abstentions, ajoute-t-il, ce qui donne un taux d’abstention de 7,95% ».

Dépouillement des élections sénatoriales 2018 à Yaoundé, bureau de vote Bastos B

Sur le terrain, les chiffres collectés sur l’ensemble du territoire donnent le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) en tête des tendances dans 9 des 10 régions du pays, avec des scores proches de 100% dans plusieurs bureaux de vote. C’est le cas à Yaoundé Bastos, où le parti au pouvoir a obtenu 285 voix sur 286 votants. Malgré ces tendances favorables, le parti majoritaire au Sénat pourrait composer avec le Sdf annoncé en tête dans le Nord-Ouest, avec 522 voix à son actif contre 434 pour le Rdpc.

Selon le ministre Paul Atanga Nji, l’élection sénatoriale de ce jour s’est déroulé de manière libre et transparente. On note tout de même quelques incidents en zone anglophone notamment dans les villes de Banguem et de Bamenda. Le ministre de l’Administration territoriale rassure néanmoins que ces incidents étaient mineurs, et dont pas de nature à entacher la crédibilité du scrutin.

 

 

Sénatoriales 2018 : malgré une campagne compliquée, l’UNDP attend les résultats dans la « sérénité »

La candidate Abega Ndjie Marie, tête de liste dudit parti dans la région du Centre, a donné cette assurance quelques minutes avant la fermeture des bureaux de vote ce dimanche 25 mars.

Marie Abega Ndjie, tête de liste de l’Union nationale pour la démocratie et le progrès (UNDP) pour les sénatoriales dans la région du Centre, a l’air sereine lorsque nous la rencontrons ce dimanche 25 mars à Yaoundé, à quelques minutes de la fin des votes. « Tout a été fait. Il faut juste se remettre au résultat des urnes…Nous avons fait notre travail qui consistait à aller à la rencontre des conseillers municipaux afin de leur présenter notre projet de société. Maintenant, nous attendons de voir s’ils ont effectivement adhéré à notre cause », a-t-elle déclaré.

Au sujet du déploiement de son parti durant la campagne, la candidate du parti relève quelques difficultés. En premier, elle évoque la difficulté à rencontrer les conseillers municipaux de la région. « Il était très difficile pour nous de les rencontrer. Nous avons voulu des rencontres groupées au cours desquelles nous aurions pu toucher plusieurs d’entre eux. Malheureusement, ce ne fut pas le cas », note-t-elle. Pour contourner la difficulté, elle déclare avoir eu recours à des rencontres individuelles, le plus souvent informelles, avec certains conseillers municipaux. Ceux-ci ont toujours été des connaissances ou alors des amis de ses connaissances.

Il est aussi à préciser qu’au cours de cette élection, les conseillers municipaux du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), parti au pouvoir, auraient eu la consigne de ne guerre s’ouvrir à une rencontre avec les partis adverses. Pis, selon Marie Abega Ndjie, ils ont reçu la consigne de voter uniquement les listes du RDPC sous peine de sanction.  « Le RDPC ne veut pas la majorité des sièges mais plutôt la totalité », se plaint-elle.

Interrogée sur le discours tenu lors de sa campagne, elle affirme y être allée de tout son cœur avec les conseillers municipaux auxquels elle a eu accès. « Nous leur avons parlé en toute franchise sur la nécessité d’un changement. Maintenant, le destin du Cameroun est entre les mains de ses grands électeurs. A eux de voir s’ils sont les électeurs du peuple ou alors les électeurs du parti », a-t-elle conclu.

Au moment de la mise en ligne de cet article, les bureaux de vote ont fermé sur l’étendue du territoire national. Les scrutateurs procèdent déjà aux dépouillements de cette deuxième élection sénatoriale au Cameroun. L’UNDP attend donc la proclamation des résultats. Mais les premiers dépouillements dans la ville de Yaoundé ne vont certainement pas faire sourire les cadres du parti. Les deux bureaux de Yaoundé annoncent une victoire écrasante du RDPC. A Bastos A, sur 143 votants, le bureau a enregistré 143 voix pour le RDPC, tandis qu’à Bastos B, 142 votes ont été enregistrés pour le RDPC contre un vote pour l’UNDP.

Il est prévu cette soirée à la permanence de ce parti une grande concertation dont l’ordre du jour n’a pas été communiqué.