L’Afrique au XXIe siècle : Une conversation de bistrot

Par Axelle Kabou – Essayiste

LE XXIE SIECLE SERA-T-IL AFRICAIN ? AXELLE KABOU QUI A PUBLIE, CETTE ANNEE, UN ESSAI INTITULE COMMENT L’AFRIQUE EN EST ARRIVEE LA, CHEZ L’HARMATTAN, TENTE DE CLARIFIER CETTE QUESTION EN S’APPUYANT SUR SON EXPERIENCE INTERNATIONALE EN PROSPECTIVE. ELLE ANALYSE LES REPRESENTATIONS DOMINANTES DES TRAJECTOIRES DE L’AFRIQUE AU COURS DE CE SIECLE EN LES SITUANT DANS UN CONTEXTE GLOBAL. ELLE MONTRE QU’A LA RESURGENCE DU THEME DE LA RENAISSANCE AFRICAINE REPOND CELLE DE LA REGENERESCENCE DU MONDE. DERRIERE CES PARAVENTS, L’AFRIQUE, ADOSSEE A SES PARTENAIRES ETRANGERS, EFFECTUE, PAR CERTAINS ASPECTS INQUIETANTS, UN RETOUR AU XIXE SIECLE. FAUTE D’EXISTER, CE CONTINENT N’A, POUR L’INSTANT QUE DES AVENIRS, PAS DE FUTURS.

LES RAVAGES DE L’AFRO-FERVEUR
Le XXIe siècle sera t-il africain ? Qu’importent, au fond, les réponses à cette question vague ? Les perceptions de « la place de l’Afrique dans le monde » sont passées du noir funéraire au rose bonbon, en l’espace d’une petite décennie. Cette révolution chromatique mérite bien quelques commentaires. En effet, condamnée, hier encore, par les théoriciens de la déconnexion par défaut, à rançonner le monde riche, grâce à ses capacités de nuisance, l’Afrique, subsaharienne notamment, est désormais vouée par des intérêts politiques et marchands, à marquer le XXIe siècle d’une trajectoire ascendante, voire dominante. La vision d’une Afrique chargée de revitaliser un capitalisme en panne de croissance ; d’une Afrique attifée en dernier terrain d’expansion du capitalisme mondial officiel ; catapultée, par le commerce international, dans le club des grands de ce monde a quelque chose de sulfureux. Songeons, en effet : au rôle crucial, et pourtant subalterne, de cette région dans les rivalités hégémoniques de l’Occident et de l’Orient ; de la Chrétienté et de l’Islam ; des formations politiques du Maghreb ; de l’Occident et de l’Extrême-Orient ; du « Nord » et du « Sud » ; de l’Union soviétique et de l’Occident libéral ; et, plus prosaïquement, à son déclassement dans le cadastre géostratégique officiel de la fin du siècle dernier.

Depuis l’initiative lullienne de 2002, qui constituerait le point de départ de la ruée vers un nouvel Eldorado, l’Afrique est réputée « re-convoitée », re-courtisée par la planète entière. Toute la question est donc de savoir comment ce retour en grâce -car il ne s’agit que de cela, pour le moment – affectera les capacités des sociétés africaines à : produire leur propre histoire, modifier leur mode d’arrimage au monde extérieur. Or, ces interrogations capitales, qui touchent au changement social et à l’historicité des sociétés africaines semblent, pour l’instant, occultées par des paris économicistes et des discussions de comptoir. En effet, surpris par ce coup de projecteur inopiné sur « l’Afrique délaissée », afro-pessimistes et afro-optimistes, pro-européens et pro-asiatiques n’ont cessé de tisser, autour de « la place de l’Afrique dans le monde », un nouveau bréviaire : une conversation de bistrot à laquelle participent parfois, assez paradoxalement, des observateurs plus avertis ; sous l’ il, globalement, absent du monde académique africain francophone. Résultat : faute de concurrence, l’afro-ferveur fait des ravages. L’heure est, en effet, à l’optimisme pieux. On est prié, la foi chevillée au corps, de se prosterner devant des perspectives de croissance économique mirifiques ; la montée de classes moyennes entreprenantes ; des remontées de filières réussies ; de grands travaux créateurs d’emplois ; psalmodier que l’avenir de l’Afrique n’est écrit nulle part. que « L’Afrique va bien », sous peine de se voir excommunié pour avoir versé dans un pessimisme incrusté.

A LA RECHERCHE D’UNE BOUSSOLE
Difficile, dès lors, de savoir si ce continent, qui a entamé sa grande transformation, est en train de s’éveiller pour autant ; et si oui, à quoi ? Si sa « diaspora », précipitée récemment en 6e région et transmuée en fer de lance du développement de l’Afrique, par l’Union Africaine, est en train de remplir sa mission de conquistadores. Si les lueurs économiques repérées ci et là sont, pour parler comme Achille Mbembé, réductibles à « quelques objets (scintillants) dans un fleuve qui rebrousse chemin ». Si l’on doit, avec Daniel Etounga- Manguellé, ranger les visions de nos dominants et leurs appels à l’émergence dans les tiroirs du nominalisme, de l’incantation, du grimoire politique tant elles tranchent avec les dynamiques à l’ uvre dans nos pays. Il se peut que l’Afrique, qui abrite actuellement l’essentiel des PMA de la planète, se constitue en puissance mondiale au cours de ce siècle. Ou qu’éparpillée et populeuse, elle conserve son positionnement de vassal du monde tout en y déversant ses excédents démographiques et en accueillant, à son tour, des hordes asiatiques. Personne, pour l’instant, n’est en mesure de dire de quel côté penchera la balance. Pour une demi-douzaine de raisons, au moins, qui valent le détour.

FUTURS AFRICAINS ET INTERETS MARCHANDS
Les futurs de l’Afrique sont squattés par les intérêts des marchands et par ceux des gouvernements africains qui restent les principaux commanditaires de ce genre d’études. Ici, pas de véritables capacités indépendantes d’analyse : des démographes et des urbanistes étrangers évaluent la taille et la configuration des marchés africains à long terme, afin de les approvisionner et évincer les concurrents ; préserver leur région de débordements démographiques et d’autres nuisances prêtées au continent africain. Ils croient, à quelques « pièges à pauvreté » près, à des lendemains meilleurs, pour des raisons purement commerciales. Les gouvernements africains, eux, élaborent des shopping lists ornées de professions de foi. Baptisés « visions », ces documents ne servent pas à mobiliser des populations autour de la réalisation de leurs rêves et guider l’action, mais à mettre des bailleurs de fonds rivaux en concurrence ; se prévaloir d’aptitudes, non démontrées, à diriger des pays en voie de peuplement et aménager des Etats aux contours plus qu’incertains. Les « visions 2020 » ont ainsi permis, dans les années 1990, de divaguer sur des ‘nations’ africaines désincarnées, à coups de modèles macro-économiques sophistiqués, de plans stratégiques bidons et d’appels éthérés à la pro-activité : depuis lors, bon nombre de pays africains, projetés en tigres et en éléphants, ont sombré dans des troubles persistants ou péri dans des guerres civiles pourtant prévisibles. Certains sont devenus des « narco-Etats-dealers »; d’autres, souvent les mêmes, sont passés au blanchiment de l’argent sale ou au commerce de produits illicites : tous, meurtris par des conflits pseudo identitaires, plus ou moins déclarés, plus ou moins couverts par les médias internationaux, paient, au prix fort, le coût de la production de soi.

EXPLORER OU PRESCRIRE ?
La prospective, en Afrique, est vaguement exploratoire, essentiellement prescriptive : les futurs africains tendent, par conséquent, à ressembler au passé de NPI, comme en témoigne, après d’autres engouements, la mode actuelle du développementisme et de l’émergence, ce dernier vocable étant synonyme de pays en voie de développement. Ces mots d’ordre prolongent une tradition de comparativisme lisse héritée, à la fois, de la réflexion stratégique des années 1990 et de l’échec des Conférences nationales de l’époque à générer des visions bâties autour des rêves des Africains.
Le découplage du passé de l’Afrique et de ses futurs possibles constitue l’une des évolutions les plus marquantes de la réflexion prospective appliquée à ce continent. Cette déconnexion serait justifiée par l’exceptionnelle ampleur des dynamiques démographiques et migratoires qui dessinent, effectivement, sous nos yeux une nouvelle Afrique et par le regain d’intérêt des puissances de ce monde pour cette région, dans un contexte marqué par le basculement des centres de production de la richesse mondiale du Nord au « Sud ». Pour un peu, on croirait que l’Afrique, ce continent rural en voie de bidonvillisation, s’apprête à rejoindre le peloton des sociétés « programmées » de la fin de l’ère industrielle européenne ; intégrer la cohorte des sociétés où la part de l’acquis par rapport à celle du conquis s’est amenuisée au point d’autoriser la production délibérée de futurs maîtrisés : les Africains peuvent-ils avoir la prétention de réduire la part du hasard dans la formation de leurs futurs, par la décision, l’action et la négociation civilisée ou sommes nous confrontés à des sociétés où le hasard et la mort menacent de rester encore longtemps au volant ? Par quels processus et à quel horizon peut-on s’attendre à ce que les sociétés africaines aient significativement renforcé leur emprise sur la production de leur histoire ? Ce débat, crucial, n’est même pas encore entamé. Comment, dès lors, parler de vision ?

PARFAIRE LE XXE SIECLE
Le fait que les représentations des futurs possibles de l’Afrique soient plombées par des problèmes propres à la réflexion à long terme, en général, et lestées par un millénarisme pesant n’arrange pas les choses. En effet, la prospective semble, globalement, contaminée par le sentiment d’échec et d’incomplétude qui caractérise ce début de siècle. Sommée de se prononcer sur les futurs de la planète à partir d’un entre-deux ; privée des transes idéologiques et nucléaires d’après 1945 ; malmenée par un monde devenu probablement trop chaotique, trop volatile pour se laisser scruter en profondeur, elle paraît de moins en moins capable de pré-voir ces ruptures systémiques qui transportent imperceptiblement ou brutalement l’humanité d’un univers à l’autre. Résultat : jamais époque n’aura, autant que ce début de siècle, été chargée de boucler de vieux chantiers, rectifier le passé ; inverser l’ordre établi ; venger des contemporains des affres d’un siècle révolu ; redorer des blasons ternis ; réhabiliter d’anciens parias ; les dédommager de camouflets séculaires. Ont ainsi surgi ou re-surgi devant des vigiles planétaires assoupis, des événements et des tendances qui carbonisent les relations internationales actuelles, au premier rang desquels : le 11 septembre 2001 ; le rejet de l’ultra-libéralisme et de la globalisation ; l’échec de la mondialisation ; le retour du troc ; celui du thème du cannibalisme dans la conversation internationale ; le refus du capitanat de l’Occident et de son universalisme ; la crise financière de 2008-2009 ; le printemps arabe ; l’arrogance chinoise; le retour de l’Afrique et de ses matières premières dans les soutes d’une économie mondiale que l’on croyait définitivement dématérialisée, définitivement condamnée à l’involution régionale. En attendant de recouvrer la vue, les veilleurs stratégiques paraissent se contenter d’adjoindre une diversité de domaines à l’expression « nouvelle architecture » ; analyser des. grilles d’analyse du XXIe siècle ; hypertrophier des institutions connues (le marché, la démocratie, l’empire) : parfaire le XXe siècle, en somme.

REGENERESCENCE DU MONDE ET RENAISSANCE AFRICAINE
On rêve, en ce début de siècle, d’une Afrique chargée de relancer la croissance en berne de vieux pays post-industriels ; prolonger celle de la Chine, au lieu de se projeter à partir de débats articulés autour de nouvelles raisons de vivre. On rêve de régénérescence du monde, par l’écologie ; d’une gouvernance mondiale issue d’un réaménagement volontaire de l’ordre actuel ; de démondialisation délibérée. Le nouvel ordre économique et politique mondial dont avaient rêvé les Non Alignés, dans les années 1970, serait en train de naître d’un Sud émergent. Ce « Sud » capricant et indifférencié tiendrait, enfin, sa revanche sur un « Nord » déclinant, cacochyme et belliqueux. On nage en plein messianisme : l’Afrique, berceau monde, serait destinée à en devenir le futur, par la grâce de l’économie de marché. Aux rêves de réagencement du monde, d’ingénierie politique planétaire charriés par une certaine littérature, répondent des augures de type statistique, cathartique, prophétique, téléonomique que véhiculent assez bien les thèmes, passablement remâchés, du « réveil de l’Afrique », de la « renaissance africaine », de la « revanche de l’Afrique », de la reconquête d’une verticalité perdue ; ou pire, de l’Afrique « re-convoitée » ; en « reclassement géopolitique ou stratégique ». Par une logique mécanique et inexorable, on espère que les Africains occuperont, enfin, la place dominante qui leur reviendrait dans le monde. En vertu d’une obscure loi du nombre, la majorité démographique africaine se muerait en majorité sociologique ! Pour un peu, on aurait cru qu’il suffisait de changer de siècle et de millénaire pour changer d’époque et d’outillage mental ! Ces simulacres de visions collectives, imbibées d’inversions, de prescriptions et d’extrapolations, ont des relents de naphtaline, de vieilles malles, de vieux papiers : ils ne s’intéressent ni à la part de singularité du XXIe siècle ni à la part d’inédit dont l’Afrique pourrait accoucher.

UN RETOUR AU XIXe SIECLE ?
Avant de se perdre en conjectures sur les trajectoires de l’Afrique dans le monde qui vient, sans doute convient-il de se demander s’il est indifférent : que l’Afrique subsaharienne soit entrée dans le XXIe siècle par un retour quasi caricatural au XIXe siècle, et non par effraction, à l’instar de ces Asiatiques à l’entrisme désormais légendaire. Que cette région bascule en ce moment vers l’Extrême-Orient, perpétuant un mouvement pendulaire qui l’a portée alternativement de l’Orient à l’Occident, au point de n’être devenue ni tout à fait l’un ni tout à fait l’autre mais une curieuse superposition des deux. Que la résurgence d’un scénario, classique en Afrique, de forte croissance, assortie de diversification économique et suivie d’effondrement, sur fond de guerres horribles, reste plausible à un horizon prévisible. Guerres des esclaves, de la gomme, de l’or, de l’ivoire, des peaux, de la cire, des concessions minières et agricoles, hier ; guerres du pétrole, du diamant, du coltan, des terres agricoles, voire du cacao, aujourd’hui, avec les mêmes types de seigneurs de la guerre africains et leurs éternels comparses étrangers ; les mêmes interpénétrations d’enjeux, dans des paysages politiques, démographiques, physiques jonchés de cadavres, labourés par l’inachèvement. L’Afrique est aujourd’hui, comme hier, au centre, très artificiel, d’un mouvement planétaire de redistribution des cartes qui lui est familier et dont elle a toujours été le dindon ; au beau milieu d’un cocktail explosif qui lui a toujours été fatal. La ruée actuelle sur ce continent n’est, en effet, que la séquence la plus récente d’une vieille histoire : celle de l’imbrication, inaugurée par les Arabes, les Portugais et leurs alliés Africains, de luttes hégémoniques internationales et de luttes intra-africaines pour la domination. Aujourd’hui, comme hier, les entrepreneurs politiques africains se disputent les ressources de l’Etat en faisant feu de tout bois : démocratie, religion, patriotisme, exclusion, extermination, autochtonie, pureté nationale, métissage, codes vestimentaires, etc.

QUI INSTRUMENTALISE QUI ?
La nécessité de diversifier les partenaires étrangers est un thème lancinant de l’histoire des relations extérieures de l’Afrique. Les couches dominantes des sociétés africaines vivent, à cet égard, leur heure de gloire, à l’instar de ce Maloango ravi de pouvoir, enfin, jouer les Hollandais contre les Portugais, après un siècle de tête-à-tête avec ces derniers. Elles mettent à profit leur retour en cour pour affermir et affiner leurs vieilles logiques d’arrimage dépendant au monde extérieur ; élargir leurs marges de man uvre ; diversifier, amplifier de vieux mécanismes de prédation qui ont plongé les économies courtières de leurs prédécesseurs dans des guerres d’une cruauté sans nom : ni les Akan ni les Fanti qui se sont étripés notamment, pour conserver le privilège de commercer avec les Européens, à partir d’espaces disputés, n’auraient été surpris par le « conflit post-électoral ivoirien » : ils l’ont, d’une certaine manière, initié. De même, les seigneurs de la guerre coiffant des Etats-brigands et les « empereurs » qui ont transformé l’Afrique centrale en champ de mort, au XIXe siècle, n’auraient eu aucun mal à se reconnaître dans les conflits qui déchirent la région des Grands Lacs aujourd’hui : ils les ont initiés. L’Afrique « re-convoitée » poursuit ainsi sa propre histoire en empruntant les chemins vénéneux du capitalisme international à grandes guides ; en combinant les genres, les répertoires, voire les époques sous nos yeux ahuris, meurtris. Aujourd’hui comme hier, les guerres de domination des grands de ce monde ; et les processus de peuplement, de formation de structures étatiques, de reconfiguration des espaces et des pouvoirs à l’échelle nationale et régionale, en Afrique, se télescopent. Pour le malheur des Africains.

RESTER EN VIE
En 2050, il y aura plus d’Africains sur terre que de Chinois ou d’Indiens. La plupart des Africains seront des Afro-asiatiques aux yeux bridés quit parleront un créole fait de langues africaines et de langues asiatiques. Considérée comme le dernier réservoir de la croissance mondiale, l’Afrique n’en restera pas moins un continent en voie de désertification car le Sahara et le Kalahari se rapprochent. L’Afrique restera une région en proie à des convulsions plus ou moins intenses qu’amplifieront nécessairement trois facteurs au moins : son fameux nouveau dynamisme démographique et migratoire ; son inaptitude à anticiper les crises afin de s’organiser pour les éviter ; son immersion croissante dans l’économie internationale criminalisée. Ces éléments, combinés à l’appétit d’acteurs étrangers pour ses ressources, pourraient repousser de quelques centaines d’années, l’émergence et la cristallisation des préalables à réunir pour que l’Afrique puisse prétendre occuper une position dominante dans le monde. Sans un passage franc de la prédation à la production, les Africains pourraient bientôt renouer massivement avec cette époque hautement cynégétique où leurs ancêtres ne devaient leur survie qu’à la force de leurs jarrets ; ces temps d’errance où tout, se comptait en fusils et en barils de poudre. Sans un renforcement des capacités africaines de prévention et de gestion des conflits, les Africains, au XXIe siècle, devront avant toute chose, déployer des trésors d’ingéniosité pour rester en vie.

Axelle Kabou
http://continentpremier.com)/n

La perfection brise toutes les barrières (Fin). Par Stéphanie Mbida, 14 ans

« Comment un jeune sans privilège peut prendre le contrôle de sa destinée et surmonter les obstacles qui la séparent de ses objectifs »

Si la structure sociale dans laquelle nous fonctionnons est excessivement opprimante, il est fort possible que même si nous faisons notre travail à la perfection, nous n’obtenions pas grand-chose de nos efforts en raison d’une misogynie, d’un tribalisme, d’une xénophobie, d’un droit d’aînesse, d’un népotisme trop profondément ancrés dans les m urs ou encore à cause du droit que beaucoup de membres de notre famille ou ethnie s’arrogent d’exiger de nous que nous financions leur vie et résolvions tous leurs problèmes malgré le fait qu’ils n’aient jamais contribué de manière substantielle à notre succès ou même qu’ils nous mettent volontiers des bâtons dans les roues. Dans ce cas, voici deux options parmi d’autres à considérer : Soit nous quittons cet environnement et allons nous exprimer dans un autre cadre moins étouffant, soit nous nous joignons aux autres victimes de ce fléau et confrontons directement le système afin de le remplacer par un qui est plus équitable. Quelle que soit notre décision, nous aurons besoin d’avoir l’esprit d’excellence afin d’augmenter considérablement nos chances de succès dans la voie que nous aurons choisie. Si nous optons d’aller nous exprimer ailleurs, nous devrons être extrêmement compétents afin d’être les bienvenus dans notre nouvel environnement, de pouvoir nous y adapter et y réussir. Si par contre nous décidons d’affronter ces barrières sociales injustes, nous aurons besoin d’être très sophistiqués dans notre raisonnement et notre capacité d’organisation, parce que libérer une famille, une ethnie ou un peuple d’un système de pensée paralysant et profondément enraciné dans la conscience collective est une immense bataille qui ne peut être remportée sans trop de dégâts collatéraux que par des personnes qui font de la poursuite de la perfection une seconde nature.

Poursuivons l’excellence, car nous vivons désormais dans un monde qui se transforme graduellement en un seul grand village, avec des structures économiques nationales et régionales de plus en plus interdépendantes. Notre opportunité ne se limite plus au niveau de notre village, de notre ville, de notre pays, ou même de notre continent; elle s’étend dorénavant sur le monde entier. Si notre produit, service, talent ou niveau d’éducation est parmi l’un des meilleurs au monde, présentons -le à l’internet ou par le biais d’un autre véhicule de communication et, quel que soit l’endroit où nous nous trouvons, ceux qui en ont absolument besoin viendront des quatre coins de la planète pour l’acquérir à son juste prix. Rappelons-nous donc régulièrement qu’il n’existe qu’une seule forme d’excellence, et elle est acceptée partout dans le monde avec le même engouement, de la même manière que la médiocrité, quelle que soit la forme qu’elle revêt, est rejetée partout avec le même sentiment de dégoût. Il n’y a pas d’excellence asiatique, européenne, africaine ou américaine. Les voitures de luxe, vêtements de luxe et tous autres objets extrêmement bien faits sont prisés de la même façon en Afrique, en Amérique, en Asie, en Europe et en Océanie. Mes idées et solutions pour les plus grands problèmes de ce monde ont été acceptées par des dizaines de leaders de quatre continents pour cette même raison. Même les divergences politiques et les accords économiques entre différents pays ne peuvent résister longtemps à la force d’attraction des produits et services de très haute qualité. Si les contrats qui existent entre deux gouvernements ne sont pas favorables au transfert d’un produit ou service de qualité hors pair, ceux qui désirent obtenir le produit en question exerceront suffisamment de pression sur les gouvernements concernés pour que ces derniers finissent avec le temps par trouver un moyen d’établir des accords qui leur sont mutuellement bénéfiques.

Lorsque certaines personnes entendent qu’il faut poursuivre l’excellence, elles comprennent par là qu’elles doivent améliorer leur habileté d’escroquer les gens, qu’elles doivent se perfectionner dans l’art d’embellir l’emballage pendant le produit à l’intérieur reste médiocre. Ceux qui se limitent à agrémenter l’apparence extérieure d’un produit plutôt que d’en améliorer la substance ne peuvent pas cacher leur jeu bien longtemps. Ils finissent toujours par être découverts et par payer le prix pour leurs subterfuges. C’est une méthode vouée à l’échec à long terme, et les petits profits qui peuvent en découler à court terme n’en valent généralement pas la peine.
Stéphanie Mbida

En conclusion, quelle que soit la situation dans laquelle nous nous trouvons dans la vie, que nous soyons écolier, étudiant, artisan, fonctionnaire, commerçant, employé, employeur, professionnel, musicien, sportif . faisons notre travail à la perfection. Cela brisera toutes les barrières qui nous séparent de notre objectif, aussi haut soit-il. Ce principe est tout aussi effectif à l’échelle d’une nation et même d’un continent tout entier. Toute nation qui adopte l’esprit de perfection dans sa conscience collective sans réserve aucune, ne peut que connaître un essor considérable et une amélioration tangible de la qualité de vie de ses citoyens en une période de temps relativement brève. Si ce principe était déjà vrai au 19ème siècle, du temps d’Emerson, il l’est plus que jamais aujourd’hui où l’internet et la pléthore de possibilités de présenter nos talents et produits au grand public nous permettent encore plus aisément de démontrer que nous pouvons  »écrire un meilleur livre, prêcher un meilleur sermon ou fabriquer une meilleure souricière que notre voisin ». Par conséquent, en réaffirmant ici ce principe, j’espère motiver toute personne et particulièrement les jeunes à s’investir complètement dans leurs études ou leur travail et à le faire à la perfection avec la certitude qu’à long terme, leur effort continu les mènera à leurs objectifs.

Stéphanie Mbida
Journalducameroun.com)/n

La perfection brise toutes les barrières (III). Par Stéphanie Mbida, 14 ans

« Comment un jeune sans privilège peut prendre le contrôle de sa destinée et surmonter les obstacles qui la séparent de ses objectifs »

D’aucuns me considèrent comme étant une surdouée parce que j’assimile le savoir plus vite que la majorité des gens. Quant à moi, ce dont je suis le plus fière, c’est d’être l’une des jeunes personnes les plus disciplinées et les plus travailleuses dans ma poursuite de la perfection. Puisque la perfection pulvérise tous les obstacles, que pouvons -nous par conséquent faire sur le plan pratique pour surmonter toutes les formes de barrières sociales qui nous séparent de nos objectifs avec moins de difficultés ? Nous, écoliers et étudiants, devons fournir le maximum d’efforts pour obtenir le meilleur résultat possible dans nos études. Nous ne pouvons ni nous contenter de viser la note minimum requise pour passer notre examen, ni même nous satisfaire d’obtenir une note qui est certes bonne mais demeure néanmoins de loin inférieure à ce dont nous sommes réellement capables si nous nous investissons corps et âme dans nos études. Au lieu de travail, donnons le meilleur de nous-mêmes. Offrons le meilleur des services avec sourire et bonne foi. Habituons-nous à faire beaucoup plus que le minimum que l’on attend de nous. Développons la culture du service partout, dans les bureaux de l’administration, les usines, les hôpitaux, les magasins, etc. Avec le temps, nous nous distinguerons par notre compétence, notre professionnalisme et par la qualité largement supérieure de notre travail. Les gens en viendront à dépendre de nous lorsqu’ils voudront que les choses importantes soient faites, et bien faites, ce qui nous vaudra des promotions à long terme. Certes, ces promotions, avantages, et opportunités ne surviendront pas nécessairement après quelques mois et parfois même quelques années d’efforts, mais ce n’est pas pour autant une excuse pour baisser les bras ou pire encore nous attendre à progresser dans la vie en offrant une prestation de qualité médiocre.

Si au lieu de nous offrir une promotion, notre employeur choisit plutôt de nous exploiter et d’abuser de notre bonne foi, alors proposons notre talent à quelqu’un d’autre qui lui, l’appréciera à sa juste valeur. Nous serons surpris de constater que notre bonne réputation nous aura déjà précédés et que beaucoup d’autres employeurs payeraient le prix fort pour se procurer nos services exceptionnels. Notre nouvel emploi et les privilèges qui en dériveront seront notre compensation pour tout le travail que nous aurons fourni jusqu’alors et pour lequel nous n’avons pas été rémunérés de manière appropriée. L’ère digitale rend désormais la tâche plus facile à ceux qui cultivent l’esprit d’excellence dans le sens que l’internet leur ouvre tout un monde de possibilités et leur permet ainsi de présenter leurs compétences au plus offrant. Si nous gagnons notre vie en faisant du commerce, alors vendons le meilleur des produits ou la meilleure des prestations au prix le plus bas possible qui nous permet en même temps de maintenir une marge de bénéfice acceptable. Ajoutons-y le meilleur service clientèle qui soit. Cette approche attirera un plus grand nombre d’acquéreurs et avec le temps, nous gagnerons de loin plus d’argent que si nous ne vendions que quelques produits à des prix exorbitants à un nombre très limité de clients. C’est le principe selon lequel les plus grandes compagnies des Etats-Unis et du monde fonctionnent, et elles s’en tirent à merveille. Si nous exerçons le métier d’artisan, perfectionnons notre art. Prenons le temps de faire des produits de haute qualité afin de pouvoir être compétitifs même au niveau international. Si nos produits se distinguent par leur qualité exceptionnelle, s’ils sont peaufinés jusqu’au moindre petit détail et si nous choisissons de les présenter au grand public à travers l’internet par exemple, des acheteurs viendront de partout. Certains n’hésiteront pas à traverser des villes, provinces, pays et même des continents et océans pour venir les acheter et payeront le prix adéquat pour nos efforts.

Il en est de même pour toutes les autres professions. Cultiver l’excellence nous apportera un succès proche ou équivalent à celui que nous escomptons en rapport avec nos efforts.
Stéphanie Mbida

Combien de fois suis-je passée devant des magasins de grand luxe à New York et y ai vu exposés des produits inspirés des cultures africaines et asiatiques comme des sandales, des sacs à main, des portemonnaies , etc. à des prix que seuls les plus riches de ce monde peuvent se permettre. Les produits en question sont certes fabriqués à partir des mêmes matières premières et selon les mêmes motifs que les artisans africains et asiatiques emploient, mais ce qui distingue les produits vendus dans ces magasins haut de gamme est qu’ils sont manufacturés suivant des standards d’excellence et de qualité extrêmement élevés. Il faut noter ici que nous n’atteindrons pas toujours nécessairement le but exact que nous nous sommes fixé même lorsque nous faisons toujours notre travail à la perfection. Si par exemple quinze excellents athlètes ont tous pour objectif de gagner la médaille d’or aux Olympiades dans la même discipline, il va de soi qu’un seul d’entre eux réalisera son rêve. Ceci ne signifie pour autant pas que les quatorze autres compétiteurs auront perdu leur temps à s’entraîner. Le fait d’avoir des visées aussi hautes les aura amenés à remporter des championnats nationaux et internationaux et à se classer parmi les meilleurs dans leur discipline, avec tous les avantages que cela comporte. En résumé, pour reprendre les mots d’Oscar Wilde : « Il faut toujours viser la lune car même en cas d’échec on atterrit au milieu des étoiles. »

Stéphanie Mbida
Journalducameroun.com)/n

La perfection brise toutes les barrières (II). Par Stéphanie Mbida

« Comment un jeune sans privilège peut prendre le contrôle de sa destinée et surmonter les obstacles qui la séparent de ses objectifs »

J’ai passé la première partie de mon examen d’entrée à l’université à 11 ans avec l’une des meilleures notes des Etats-Unis et à l’âge de 13 ans, j’avais déjà échangé des correspondances avec 190 des plus grands dirigeants de ce monde, à savoir le Pape Benoit XVI, La reine Elisabeth II d’Angleterre, Présidents Bush, Clinton et Obama et 22 autres chefs d’état et de gouvernement,16 ministres de l’éducation des pays les plus industrialisés, 103 Présidents-Directeurs Généraux des plus grandes compagnies mondiales etc. Ces leaders qui ont non seulement pris le temps de lire mes lettres et d’y répondre, mais ont aussi accepté mes idées, sont les personnes les plus difficiles à joindre au monde du fait qu’ils sont extrêmement occupés et sollicités. De plus, ils n’acceptent que très rarement les conseils d’un simple citoyen, car ils sont non seulement très compétents eux-mêmes, mais ils ont de surcroît à leur disposition une large équipe de conseillers qui sont parmi les experts les plus capables et brillants du monde. Par conséquent, les chances qu’un citoyen moyen, et particulièrement une adolescente comme moi, obtienne une lettre personnelle de ces leaders en réponse à la sienne sont quasiment nulles.

Pourtant, à l’âge de 13 ans, je suis parvenue à amener 190 d’entre eux non seulement à lire et à répondre à mes lettres, mais aussi à prendre en considération mes suggestions sur des sujets tels que la crise économique mondiale sur lesquels ils avaient déjà longuement consulté des dizaines d’experts les plus chevronnés du monde. Dans certains cas, ils ont même échangé des idées avec moi et m’ont suggéré de réaliser des objectifs très ambitieux dont ils m’ont dit qu’ils pensaient que je suis l’une des rares personnes au monde qui soit en mesure de le faire. Ce succès unique en son genre, cette aptitude à pouvoir convaincre tant d’éminentes personnes qui sont normalement hors d’accès au citoyen moyen de prendre mes idées en considération et de les implémenter, n’est pas le fruit du hasard. Il repose sur des principes et méthodes bien définis que j’applique avec rigueur dans tout ce que j’entreprends, et la jeune personne qui met ces principes en pratique avec la même discipline et le même enthousiasme obtiendra des résultats nettement meilleurs à l’école ou dans tout autre aspect essentiel de sa vie.

Un des principes et instruments extrêmement efficaces que j’utilise afin de briser les barrières qui se trouvent entre moi et les objectifs plutôt élevés que je me fixe est celui-ci : JE PRENDS LE TEMPS ET FOURNIS LES EFFORTS NECESSAIRES POUR FAIRE TOUT CE QUI EST IMPORTANT A LA PERFECTION.
Stéphanie Mbida

Les lettres que j’ai reçues de ces dirigeants viennent de trente-six pays différents s’étalant sur quatre continents. Ces personnalités illustres qui m’ont écrit viennent de tous horizons. Ils sont blancs, noirs, asiatiques, hispaniques, métissés,., de genre masculin ou féminin. Ils sont jeunes ou âgés, catholiques, protestants, juifs, orthodoxes, musulmans ou bouddhistes. Certains sont issus de familles pauvres, d’autres de familles fortunées. D’aucuns ont hérité de leur position, d’autres s’y sont élevés par leur propre effort. Certains insistent sur le respect absolu de la hiérarchie, tandis que d’autres sont plus souples à cet égard. Certains sont plutôt libéraux et d’autres très conservateurs. Cependant, quelles que soient leurs particularités, ils ont tous réagi avec le même enthousiasme à ma lettre. En d’autres mots, ils ont ignoré pratiquement toutes les différences et catégorisations qui prévalent dans la société : la hiérarchie des titres, de statut social, de pouvoir économique, de l’âge, . les différences de religions, de genre, de race, de convictions politiques, etc. La seule hiérarchie qu’ils ont prise en considération c’est celle de la qualité, en l’occurrence ici la qualité de la pensée, la qualité supérieure de mes idées et solutions. En effet, je leur ai clairement et systématiquement présenté les failles que j’ai décelées dans les structures financières et éducatives de leur pays et du monde en général, et leur ai ensuite offert des idées et solutions uniques, relativement peu coûteuses mais extrêmement efficaces. Mes idées leur étaient très bénéfiques et les aidaient à résoudre des problèmes très complexes de manière plus effective. Ils ne pouvaient par conséquent que les accepter et c’est ce qu’ils ont fait, ignorant ainsi le fait que l’auteur de ces idées et solutions n’était qu’une adolescente âgée de 13 ans, qui ne possédait ni diplômes universitaires ni grands titres, une combinaison d’attributs qui chacun, constituent à priori un sérieux handicap lorsqu’il s’agit d’adresser des problèmes d’une telle envergure auprès de personnes aussi influentes.

Mon succès, considéré sous l’angle d’une expérience sociale, démontre donc sans équivoque que l’excellence prime sur tout autre critère de considération en ce monde. L’excellence pulvérise les obstacles, aussi intimidants qu’ils paraissent. La pauvreté, le tribalisme, le racisme, le népotisme, la xénophobie, la misogynie, le droit d’aînesse, la hiérarchie des titres, etc. existent et sont de véritables barrières qui empêchent ceux qui en sont victimes de s’exprimer au maximum de leur potentiel et de se bâtir une vie décente. Une des leçons majeures à tirer de mes réalisations est qu’aucun de ces obstacles n’est insurmontable. Nous ne les souhaitons certainement pas, et ma génération se doit de les éradiquer complètement de la planète. Cependant, en attendant que ce soit le cas, lorsque les circonstances nous obligent à les confronter, la meilleure manière d’en venir à bout est de poursuivre la perfection dans tout ce que nous entreprenons de significatif dans la vie. Pour tout jeune homme ou toute jeune femme qui ne possède ni argent, ni relation importante, ni autre avantage social quelconque, le meilleur moyen de s’assurer le succès est d’offrir à la société un produit, une idée, un service ou une réalisation de qualité largement supérieure à la norme. Si ceux qui ont absolument besoin de ce produit ont des préjugés quelconques contre cette jeune personne, ils se trouveront alors face à un véritable dilemme et se verront inconsciemment obligés de se poser la question suivante: « Devrais- je accepter cette idée, me procurer ce produit ou ce service qui m’est énormément bénéfique ou devrais-je plutôt y renoncer parce que je préfère m’accrocher à des croyances et pratiques qui me sont de loin moins profitables dans cette situation?»

Dans la majorité des cas, la personne optera pour le service ou le produit d’excellente qualité et ignorera toutes ces considérations qui lui étaient si importantes jusqu’alors, parce que de par sa nature, l’être humain recherche instinctivement la situation qui lui est la plus avantageuse dans toutes ses interactions. Cette motivation le pousse constamment, de manière consciente ou inconsciente, à rechercher le tandem idéal entre le produit ou service de la meilleure qualité qui soit et le prix le plus bas possible pour ce bien ou service. En résumé, l’être humain demande qu’on lui offre la perfection. Et celui qui peut la lui offrir trouvera toujours preneur. Mon succès dans mes correspondances avec les leaders de ce monde corrobore la véracité de ce fait.

Stéphanie Mbida
Journalducameroun.com)/n

La perfection brise toutes les barrières (I). Réflexion menée par Stéphanie Mbida, 14 ans

«Comment un jeune sans privilège peut prendre le contrôle de sa destinée et surmonter les obstacles qui le séparent de ses objectifs»

J’ose me permettre d’écrire cet article et d’y mentionner mes réalisations dans l’espoir d’amener des millions d’autres jeunes personnes et particulièrement celles qui vivent dans des familles avec des ressources limitées, à se fixer de nouveaux objectifs très élevés et à confronter les obstacles parfois immenses et intimidants qui les séparent de ces objectifs avec courage, foi et détermination, et avec une méthode efficace pour les surmonter. L’une des plus grandes satisfactions que je tire de la vie est de voir ce que je réalise inspirer et bénéficier à un maximum de personnes possibles. J’aime voir mes accomplissements élargir les horizons mentaux, bannir les pensées limitatives et ouvrir tout un monde nouveau et immense de possibilités aux gens autour de moi. J’aime que mes performances rappellent à chaque jeune homme et à chaque jeune femme que tout ce qui a été accompli par un autre être humain peut être reproduit ; que ces êtres formidables qui établissent des records nous invitent à en faire autant et même à les surpasser et non pas à nous contenter de les célébrer indéfiniment et de les mettre sur un piédestal, comme s’ils étaient des demi-dieux faits d’une matière différente de la nôtre.

J’aime voir les jeunes gens issus de familles aux moyens limités – et leurs parents- abandonner la croyance qui chaque jour s’infiltre et s’enracine un peu plus dans leur esprit que les conditions financières et sociales dans lesquelles ils sont nés et vivent, les condamnent à ne jamais oser penser qu’ils peuvent devenir un des sculpteurs les plus réputés du monde, fabriquer des meubles de la meilleure des qualités possible, créer la compagnie la plus performante et dynamique de leur pays et dont le service clientèle est de réputation mondiale, aspirer à gagner le prix Nobel de la paix ou de la littérature, gagner plusieurs médailles d’or aux Olympiades, devenir Pape, un des meilleurs architectes de leur continent, un des médecins les plus compétents et les plus compassionnés de leur pays, devenir astronaute, Président-Directeur Général d’une des cinq plus grandes compagnies du monde ou découvrir le vaccin contre le Sida ou le cancer. Ce que j’ai accompli jusqu’ici a déjà amené beaucoup de jeunes autour de moi et même des familles entières à réviser largement à la hausse les buts qu’ils s’étaient fixés dans la vie et ce qu’ils considéraient jusqu’ici comme étant des résultats acceptables à l’école. C’est un phénomène qui me fait très plaisir et que j’aimerais voir se multiplier.

Ralph Waldo Emerson, le célèbre philosophe Américain du 19ème siècle a dit : « Si un homme peut écrire un meilleur livre, prêcher un meilleur sermon, ou fabriquer une meilleure souricière que son voisin, il aura beau construire sa maison au fin fond de la forêt, le monde se frayera un chemin jusqu’à sa porte. » Le principe dont Emerson fait état dans cette citation est de plus en plus commun dans le monde du sport aujourd’hui. Dans les disciplines sportives comme le football, le basketball, et le baseball par exemple, les équipes les plus riches et les plus célèbres du monde se battent pour acquérir les joueurs les plus talentueux et elles sont disposées à aller les chercher jusque dans les coins les plus reculés de la planète. Une fois recrutés, peu importe le pays d’origine de ces athlètes, leur race, leur statut social, la situation financière de leurs parents ou toutes autres caractéristiques qui les distinguent, leur salaire et tous les privilèges dont ils bénéficient se basent essentiellement sur leur performance et sur leur rôle au sein de l’équipe. Il en est de même dans les sports individuels tels que le tennis, le golf, l’athlétisme, la boxe, etc.ou les sponsors signent également des contrats avec les athlètes uniquement par rapport à leurs performances lors de grandes compétitions et par conséquent à leur capacité à promouvoir le nom de ces sponsors. Bref, dans les domaines mentionnés ci-dessus, aujourd’hui encore plus qu’auparavant, seule la compétence de ces sportifs nous intéresse, et nous les récompensons en proportion directe à la qualité de leurs prestations. Leur race, leur ethnie, leur pays d’origine, leurs relations, la classe sociale de leurs parents, leur religion etc. n’influencent pratiquement pas la façon dont ils sont rémunérés et honorés. Une jeune personne qui a le talent nécessaire et l’intention de gagner sa vie dans ces filières est donc certaine que ce sont essentiellement ses performances et quasiment aucun autre critère, qui détermineront son degré de succès et les lauriers qu’il ou elle recevra.

Cette certitude permet aux individus qui s’adonnent à ces sports de se consacrer complètement à l’amélioration de leurs talents et compétences afin d’offrir au public la meilleure des performances dont ils sont capables. Ils savent intuitivement que, qu’ils aient des relations avec des personnes influentes ou pas, que leurs familles soient nanties ou pas, une fois qu’ils auront eu l’opportunité de faire découvrir leurs talents au reste du monde, leur compensation sera principalement déterminée par leur compétence et leurs résultats. Ils sont conscients du fait que les règles de jeu qui régissent le succès dans ces domaines sont clairement définies, notamment qu’il existe un lien direct entre la poursuite de la perfection et le succès. Ils ne voient pas en leur pauvreté, leur race, leur gendre, leur religion, leur manque de relations puissantes, des handicaps qui les condamnent automatiquement à une vie de misère et de désespoir ou à se contenter d’entretenir des ambitions peu élevées, parce qu’ils sont conscients que leur talent à lui tout seul, développé à la perfection, brisera toutes les barrières et les mènera au plus haut sommet de la société où ils côtoieront des ministres et présidents, des reines et princes, et noueront des amitiés avec des célébrités, des lauréats du Prix Nobel et des magnats de l’industrie.

La certitude que nos efforts et sacrifices vont nous propulser au niveau le plus élevé auquel nous aspirons est l’une des plus grandes motivations qui animent les êtres humains et les poussent à aller de l’avant, à ne pas abandonner même lorsque la douleur et les difficultés atteignent pratiquement le seuil de l’intolérable et les sacrifices à faire deviennent de plus en plus éprouvants. Ce degré de certitude est absolu dans le domaine du sport mais il est de loin moins prononcé en ce qui concerne les autres professions, ce qui est vraiment dommage car une grande majorité de jeunes personnes, 99% d’entre elles, gagneront leur vie en exerçant un métier  »normal » après une éducation scolaire ou universitaire ou un apprentissage. J’espère donc encourager les jeunes gens à travers mon exemple à constamment donner le meilleur d’eux-mêmes en leur montrant que le phénomène qui se manifeste si clairement dans le monde du sport s’applique de manière aussi rigoureuse à toute autre forme d’occupation que l’être humain adopte pour gagner sa vie honorablement et/ou mériter sa place dans la société. En d’autres mots, il y a une corrélation directe entre la poursuite de la perfection et le succès dans tous les types de professions et activités importantes de la vie, et l’excellence brise toutes les barrières qui nous séparent de nos objectifs les plus élevés, peu importe le domaine dans lequel nous choisissons de nous exprimer.

Stéphanie Mbida
Journalducameroun.com)/n

Cameroun: Les experts cherchent les solutions pour développer le football

C’est à la faveur du forum qui se déroule actuellement à Yaoundé

Comment redynamiser le football camerounais? La problématique est au centre du grand forum qui a finalement démarré ce mardi, 25 mai 2010 au palais de congrès de Yaoundé. Ce conclave d’après le ministère des sports et la fédération camerounaise de football, initiateurs, vise à diagnostiquer les différents maux qui minent cette discipline, considérée comme le sport roi au Cameroun. Il s’agit par exemple de la fuite des spectateurs des stades, le souci de professionnalisation de la discipline, l’exode massif des footballeurs, en passant par le sempiternel problème d’infrastructures adéquates et la liste est loin d’être exhaustive. Ces différents problèmes seront passés au scanner par plus de 300 invités à ce forum. A cet effet, dix ateliers constituent le socle du programme qui s’étale sur trois jours.

Afin de disséquer le mal du football camerounais, les organisateurs ont fait appel à de nombreux experts, encore en activité ou non. C’est le cas des anciens ministres des sports, ceux de la Fécafoot, les ex-capitaines des Lions Indomptables seniors, les experts de la confédération africaine de football ainsi que ceux représentant la Fifa tout comme les mondialistes de 1990. Les opérateurs économiques, chefs traditionnels et autres acteurs de la société civile y participent également. Regroupés au sein de différentes commissions, ils doivent cogiter sur les pistes de solutions efficaces visant à redorer le blason du football camerounais, qui semble avoir perdu tout éclat notamment sur la scène continentale. Ce forum se tient par exemple, dans un contexte où les équipes camerounaises engagées en coupes africaines de la confédération africaine de football, CAF, ont été toutes éliminées. Les travaux permettront aussi d’élaborer un plan susceptible d’améliorer la gestion du football, tout comme le football féminin en crise, le football amateur, le beach soccer, le futsal, le football corporatif, etc. L’un des temps forts de cette manifestation sera la modification de certaines dispositions de la charte des sports ordonnée depuis 1996 et dont l’application se fait toujours attendre.

Un forum pour rien?
Le forum de Yaoundé se tient au moment où les Camerounais sont plus préoccupés par le comportement des Lions Indomptables lors de la coupe du monde qui démarre dans quelques semaines en Afrique du Sud. De même, l’on s’interroge sur les critères de répartition des membres des commissions au vu de la présence des uns au sein de commission dont ce n’est pas forcément le domaine d’expertise. C’est notamment le cas de Ngassa Happy qui se retrouve à la commission des infrastructures, alors qu’il était logiquement attendu dans une commission comme celle liée à la gestion du football, compte tenu de sa grande expérience dans ce domaine. Les travaux de Yaoundé qui doivent déboucher sur la signature d’une convention entre le ministère des sports et la Fécafoot ne semblent pas également rassurer les uns et les autres, sur la mise en application des recommandations qui seront retenues et adressées ensuite au gouvernement. Par le passé, les résolutions d’un évènement similaire dorment toujours dans les tiroirs.

Des responsables du football camerounais dont Iya Mohammed de la Fécafoot
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« Le cas ETO’O, parlons-en » par Charles Mongue-Mouyeme

Le consultant en communication mène la réflexion sur la polémique à propos du joueur Samuel Eto’o Fils

Pour beaucoup de camerounais, Samuel Eto’o est véritablement devenu un «cas» au sens péjoratif du terme. On lui attribue ainsi sans hésiter tous les maux des Lions Indomptables notamment au motif que la star qu’il est devenu se croit tout permis. Depuis l’attribution du dernier ballon d’or de la CAF, le «cas ETO’O» s’est manifestement étendu à l’Afrique, certaines personnes estimant que la couronne remise à Drogba est plus une «punition» servie à ETO’O que la récompense du mérite de l’attaquant ivoirien en 2009. En Occident ETO’O est pourtant cité comme exemple de professionnalisme. Deviendrait-il le diable en personne chaque fois qu’il foule le sol de ses ancêtres? Et si c’est nous qui n’étions pas à la hauteur de Samuel ETO’O?

Au sein de l’équipe nationale du Cameroun, ETO’O est devenu un «problème» pour beaucoup, parce que, dit-on, c’est lui qui décide de presque tout: ceux qui doivent être écartés (ex: WOME), ceux qui doivent être convoqués (ex: WEBO), ceux qui doivent être alignés (ex: KAMENI), ceux qui doivent sortir au cours d’un match (ex: EMANA). On estime qu’il se positionne comme un joueur à part, qui n’est pas astreint aux mêmes contraintes de discipline que les autres. Si nous ne nous arrêtons qu’à ces quelques griefs, nous avons là une bonne première raison pour soutenir que ce n’est peut-être pas ETO’O le problème, mais bel et bien les dirigeants des Lions Indomptables. Car, à supposer que ces «accusations» soient vraies, cela voudrait dire que le Ministère des Sports qui revendique la paternité des Lions Indomptables, la FECAFOOT qui en assure la tutelle technique, le staff d’encadrement de notre sélection nationale, et les autres joueurs ne sont que des pantins face au superpuissant ETO’O. Alors d’ETO’O et de tous ceux-là, qui est le vrai problème?

D’où vient le superpouvoir d’ETO’O?
La question qu’il faut se poser face à une telle situation est celle de savoir sur quoi repose la toute puissance supposée d’ETO’O dans les Lions Indomptables. Est-ce le fait qu’il évolue dans de très grands clubs? Pas sûr, puisque NJITAP a été au Réal de Madrid et à Chelsea, JEMBA JEMBA à Manchester United, sans qu’ils aient pu acquérir un tel pouvoir. Ce n’est pas son ancienneté dans l’équipe nationale non plus qui serait la justification ici, puisque Rigobert SONG BAHANAG et NJITAP, plus anciens que lui, n’ont pas ces superpouvoirs. Le brassard de capitaine serait-il monté à la tête d’ETO’O? Difficile de le croire, puisque certaines des frasques impunies qui lui sont reprochées datent d’avant son capitanat. Quand on se penche sur la question sans fards ni faux-fuyants, on se rend compte que la superpuissance attribuée à ETO’O dans les Lions Indomptables tient à l’argent. Oui, le Cameroun n’a jamais eu un footballeur qui est milliardaire tous les trois mois par son salaire. Que de discussions de carrefour ou de salons nous avons jadis tenues autour des revenus faramineux des footballeurs européens et sud-américains, en estimant que ce genre de choses étaient très loin de nous! Et là, nous avons un des nôtres, un enfant de New-Bell que nous avons vu grandir, qui est cité parmi les grandes fortunes du foot mondial.

Personne au Cameroun n’avait été confronté à une telle réalité avant Samuel ETO’O, celle d’être en face d’un joueur immensément riche, et avoir une attitude normale. Le ministre des sports sait que, à moins de frapper dans les caisses de l’Etat, il lui faudrait plusieurs vies pour gagner un mois de salaire d’ETO’O. Avouons qu’il lui faut une sacré personnalité pour ne pas oublier que c’est lui qui représente l’autorité de l’Etat quand il est en présence d’ETO’O. Quel armement moral a-t-on donné aux responsables en charge de la discipline au sein des Lions pour qu’ils puissent rappeler à l’ordre un multimilliardaire duquel ils rêvent de recevoir régulièrement des gifles en Euros? Quels arguments a-t-on fourni au président de la FECAFOOT et à son staff pour pouvoir ne serait-ce qu’inquiéter un joueur dont les juteux sponsors exigent la présence au sein des Lions Indomptables avant la signature des contrats? Les sélectionneurs de notre équipe nationale sont-ils suffisamment outillés pour donner de la motivation à un joueur qui n’est plus en quête de reconnaissance ou de «pauvres» primes de sélection? Quel jeune joueur des Lions Indomptables a été préparé à gérer ses rapports avec un coéquipier qui a la notoriété des BECKENBAUER, ZICO, ou ZIDANE qu’il estimait ne pouvoir regarder qu’à la télé et dans les journaux?

Les deux principales attitudes qui font problème au sein de notre équipe nationale aujourd’hui sont dues au pouvoir de l’argent: la soumission des dirigeants, et la «rébellion» de certains joueurs à ETO’O. On peut en effet penser que les uns perçoivent le moindre avis, la moindre suggestion d’ETO’O comme autant d’injonctions et d’ordres, et les autres décodent chacun de ses gestes, chacune de ses expressions, comme étant de la condescendance et du mépris.

Qui était préparé à « gérer » une vraie star de si près?
Ceux qui amplifient le «cas ETO’O» à tort ou à raison, ce sont les journalistes et hommes de médias. Eux aussi ont du mal à réaliser que c’est leur compatriote qui tutoie les Christiano RONALDO, KAKA, RONALDINHO et autres, qu’ils croyaient appartenir à un monde à part. Nos journalistes ont souvent soutenu que les stars planétaires peuvent avoir un traitement spécial dans leurs sélections. Ainsi, ils n’ont jamais trouvé scandaleux que MARADONA vienne en sélection d’Argentine avec son préparateur physique personnel, son médecin, ou son cuisinier. Que Zidane exige la sélection de DUGARRY en 1998 pour la coupe du monde, c’est conforme à son rang. Que STOICHKOV aille vers le banc de touche de Bulgarie en plein match à l’époque pour demander le remplacement d’un coéquipier, sa stature le lui permettait. Une star planétaire (au vrai sens du terme, avec argent et gloire), ce n’était pas pour le Cameroun. Puis vint Samuel ETO’O, et les choses qui arrivaient aux autres commencent aussi à nous arriver. Nos hommes de médias n’étaient pas préparés à ça non plus, et ils n’ont jamais vraiment su sur quel pied danser avec ETO’O Fils.

Certains ont cru devoir adopter une posture de fan, déifiant à la limite le numéro 9 des Lions Indomptables, estimant ainsi rendre la pareille aux occidentaux qui nous ont saoulés avec les Thierry HENRI, DEL PIERRO, RAUL et autres dans leurs médias. D’autres ont adoptés la posture de lèche-cul, espérant bénéficier de la grande générosité de Samuel ETO’O. Il s’agissait de l’encenser au maximum dans ses papiers, puis de s’organiser à être dans ses «18mètres» pour lui «poser son problème». La troisième catégorie des journalistes est celle des jaloux, qui dénigrent la star en permanence, transformant la moindre incartade d’ETO’O en problème national. L’idée qui les obsède, c’est «pourquoi lui?». Ils ne sont pas préparés à accepter que quelqu’un qui était comme eux, et même qui n’a pas atteint leur niveau d’études, puisse gagner tant d’argent honnêtement, et être auréolé d’autant de gloire dans le monde. La dernière catégorie de journalistes que nous évoquons ici est celle des revanchards, déçus de ne pas avoir réussi à attirer l’attention d’ETO’O malgré les multiples articles-appels du pied produits: ils n’ont pas cultivé assez de sang froid pour supporter l’indifférence d’une superstar submergée de sollicitations.

Samuel ETO’O lui-même n’a pas été formaté pour gérer toute la gloire qu’il a aujourd’hui, et la richesse matérielle qu’il a engrangé (et ça continue). Comment vivre sereinement lorsqu’à chaque apparition on provoque un mouvement populaire? Comment ne pas se prendre pour un être extraordinaire, lorsque son nom est chanté partout, et que chaque quartier veut avoir son «carrefour ETO’O»? Peut-on facilement maintenir les pieds sur terre quand des gens qui ont l’âge de vos grands-parents vous affublent de «Papa ETO’O»; ou quand des généraux d’armée vous déroulent le tapis rouge? Lorsque les foules vous suivent partout, et que même des hommes d’église se mettent quasiment à genoux devant vous, le risque n’est-il pas grand que vous vous preniez pour Dieu?

Et si ETO’O manquait de coaching?
Personne n’a préparé ETO’O à vivre une telle existence, et on n’a pas l’impression qu’il est véritablement coaché jusqu’à présent. Il n’est donc pas surprenant qu’il s’engouffre dans les espaces de pouvoir qui s’ouvrent à lui au sein des Lions Indomptables, sans qu’il ait eu à faire des efforts spéciaux pour cela. Les Lions allaient bien, c’était l’Eto’omania : il était porté aux nues. Les Lions vont mal, il lit dans le regard et les propos de tous que c’est lui seul qui peut sauver la situation. Même le nouveau sélectionneur lui confie le brassard de capitaine pour le lui confirmer. Lequel d’entre nous, sans un encadrement psychologique efficace, ne disjoncterait pas, prenant tout sur lui, quand on lui dit que le succès des Lions Indomptables repose sur lui? N’est-ce pas de cette manière qu’on fabrique les dictateurs? A force de ne trouver aucune résistance sur son chemin, ETO’O n’en est-il pas arrivé à considérer la moindre contradiction comme une offense?

Samuel Eto’o
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Ce jeune homme, occupé par un métier très accaparant, n’a pas vraiment eu le temps de vivre sa jeunesse, cette période insouciante où on sait qu’on peut toujours compter sur les aînés et les parents pour se relever de mauvais pas: c’est lui qui est devenu le papa de tout le monde, tous les problèmes des siens devant être solutionnés par lui. ETO’O est passé presque sans transition des besoins primaires (se nourrir, se vêtir) au besoin de reconnaissance, d’accomplissement de soi, brûlant ainsi les autres marches (sécurité, appartenance) de la pyramide des besoins de MASLOW. Il s’estime ainsi investi d’une mission pour son peuple, et cela transparaît à chacune de ses conférences de presse, quand il essaye de rassurer le peuple et lui lance des appels au calme, à la sérénité, et à l’espoir. N’est-ce pas dans cette peau que s’est trouvé Georges WEAH lorsqu’il s’est porté candidat à la magistrature suprême du Libéria (Attention, nous n’avons pas dit qu’ETO’O lorgnait vers Etoudi, nous savons à quel point certains compatriotes sont chatouilleux sur ce sujet)? ETO’O, c’est clair, «prend trop sur lui». Mais pouvait-il en être autrement du moment où ni lui, ni ses compatriotes n’ont été préparés à vivre son statut de star planétaire.

«Dr Jekyll et Mr Hyde» malgré lui
A Barcelone comme à Milan, ce n’est pas le même homme, entend-on souvent. Il semble plus concentré, plus humble qu’au Cameroun. C’est qu’il se trouve dans un milieu où on a appris à gérer les stars de sa trempe. On lui réclame des autographes et non de l’argent. Les entraîneurs lui donnent un rôle précis, et attendent un rendement tout aussi précis de ses prestations, alors qu’ici on lui cherche le «coéquipier idéal» qui doit s’adapter à son jeu. Par nos attitudes et comportements, nous avons conduit Samuel ETO’O à s’enflammer, comme ce joueur qui réussit un beau dribble applaudi, et qui pense qu’il va pouvoir dribbler toute l’équipe adverse. Cela a conduit l’attaquant -vedette de l’Inter de Milan et des Lions Indomptables à tenir parfois des propos incorrects qui ont donné de lui une image de garçon irrévérencieux et vantard. C’est ce qui fait croire à certains que le ballon d’or africain 2009 qui lui échappe est plus une sanction à lui infligée par certains votants, qu’une réelle consécration pour DROGBA. Ils ont dû se dire avec ses trophées et toute sa gloire, il est devenu prétentieux au point de s’attribuer le ballon d’or 2009 avant l’heure, comme pour nous forcer la main. Si on le lui donne, nous n’allons plus respirer ici en Afrique. Nous allons donc lui remettre les pieds sur terre.

Il y a donc deux ETO’O: le Samuel ETO’O de l’Occident, et l’ETO’O Fils du Cameroun. Là-bas, il vit dans un environnement où les gens ne deviennent pas tous des mendiants quand ils sont en face des superstars; ici, tout le monde lorgne sur sa fortune, pensant qu’il doit en distribuer une portion pour chacun. Là-bas, il est dans une société où ni le statut social, ni la fortune ne vous mettent au- dessus de la loi; ici, c’est le règne de l’impunité, la loi n’est dure que pour les «sans galons» sociaux. Là-bas, le mot compétence a encore un sens pour réussir; ici, ne croient en la compétence que ceux qui n’ont rien compris au «système». Ainsi, quand il est là-bas, il est le «travailleur tranquille», respectueux des conditions de travail imposées, et soucieux de préserver ses revenus; ici, il se retrouve comme un colon en terrain conquis, sur qui la législation et les usages locaux n’ont aucune emprise.

Oui, ETO’O est un «cas», mais plus un cas pour psychosociologue qu’autre chose. Il y a une Eto’o-réalité qui doit conduire à une Eto’o-attitude. Il s’agit de canaliser le comportement de notre première véritable superstar du Cameroun, et d’apprendre à régler nos attitudes vis-à-vis d’elle. En clair, nous devons faire preuve de caractère (et ça se cultive) pour permettre à ETO’O de briller sans faire ombrage à personne, c’est-à-dire que nous devons l’aider à passer de superstar à grand homme qui ne proclame pas son entrée dans l’histoire. Nous savons qu’il n’est pas aisé de rester humble face à la gloire (caractéristique principale des grands hommes), surtout dans un pays où les gens n’ont plus honte de s’humilier pour obtenir des strapontins et avantages sociaux, s’adonnant à la flagornerie comme sport favori. Mais souvenons-nous des leçons de l’ancien maître d’école primaire qui nous enseignait à être fier de notre condition, et à ne pas être envieux. Nous devons avoir le courage de notre pauvreté, et savoir rester dignes même devant une star mondiale.

Une séléction des Lions indomptables
Les Lions du Cameroun)/n

Sommet du G20: Sur deux points au moins, le dernier sommet du G20 a réjoui les dirigeants africains

Pourtant, de nombreux observateurs restent prudents

Aujourd’hui tout le monde s’accorde à dire que le sommet des 20 pays les plus riches du monde, des organismes de la finance publique internationale et des représentants du continent Africain a été un grand succès de la diplomatie internationale. Partout dans le monde les grandes bourses ont bondit à la hausse comme pour réconforter ce succès. Les participants affichaient leur satisfaction : le G20. a produit un document final jetant les bases d’un système financier mondial mieux régulé. Contrôle des fonds spéculatifs, sanctions contre les paradis fiscaux, supervision internationale… les avancées sont nombreuses. Les pays signataires prévoient de nouvelles règles pour encadrer les fonds spéculatifs (hedge funds) : ils devront être déclarés et respecter les normes internationales de transparence dans leur gestion. Les engagements des banques vis-à-vis de ces fonds seront contrôlés. Les agences de notation devront signer un code de bonne conduite afin d’éviter les conflits d’intérêt, c’est-à-dire les collusions entre agences et investisseurs. Les normes comptables des banques sont aussi abordées : les critères de définition de leurs fonds propres seront harmonisés internationalement pour plus de clarté. Ces critères ne sont pas précisés. Le Conseil de stabilisation financière remplace le Forum de stabilisation financière. Cette organisation travaillera avec le Fonds monétaire international sur des systèmes d’alerte, afin de prévenir les risques de crise macroéconomique et financière. Surtout, sous sa nouvelle forme, l’organisation intègre l’ensemble des pays du G20, ce qui donne une place inédite aux pays émergents dans la régulation de la finance internationale.

La Communauté internationale se dote d’un FMI à la taille des besoins, on donne au FMI les moyens d’intervenir partout où c’est nécessaire…
Dominique Strauss Kahn, directeur du FMI

L’ère du secret bancaire est terminée, affirme la déclaration finale, dans laquelle les pays se disent prêts à déployer des sanctions à leur encontre, ils ne donnent cependant pas davantage de détails. Les ressources du Fonds monétaire international (FMI) qui avait lancé un appel pour le doublement de ses ressources seront triplées. Les pays membres de G20 s’engagent à les faire passer de 250 à 750 milliards de dollars, afin de renforcer le rôle de l’institution financière internationale dans la lutte contre les effets de la crise. A ce sujet le directeur du FMI Dominique Strauss Kahn, directeur du FMI affirme que « La Communauté internationale se dote d’un FMI à la taille des besoins, on donne au FMI les moyens d’intervenir partout où c’est nécessaire…» Les moyens des banques multilatérales de développement sont augmentés de 100 milliards de dollars. Aucune mesure commune de relance économique n’a été décidée. Les pays du G20 rappellent que des dispositifs soient mis en place à travers le monde et que d’autres mesures seraient prises à l’avenir, au besoin.

Et l’Afrique dans tout ça?
Tout semble donc être bien huilé maintenant pour juguler la crise mais on s’interroge sur le cas de l’Afrique, déjà dans une crise profonde et essuyant elle aussi les revers de cette dernière crise internationale. Adhérant à la majeure partie de l’opinion internationale, l’Afrique trouve elle aussi que les acquis du G20 sont jugés historiques. Des mesures pour mieux réguler le système financier ont été annoncées, notamment le contrôle des fonds spéculatifs. Les paradis fiscaux sont mis à l’index, une liste a été publiée dans la foulée par l’OCDE et des sanctions seront prévues. Le communiqué du G20 parle aussi beaucoup de la nécessité d’aider les pays les plus vulnérables. Les Africains ont-ils obtenu gain de cause dans leurs revendications ? De façon littérale on dira oui. Sur deux points au moins, l’Union africaine aura été entendue. Jean Ping, le président de la Commission qui a fait le déplacement à Londres, avait demandé que le Front monétaire international (FMI) puisse avoir le droit de vendre ses réserves d’or pour accroître ses ressources et puisse ainsi venir en aide aux pays pauvres. Aussi cela sera fait. D’ailleurs, le FMI et la Banque mondiale se verront attribuer plus de 1 000 milliards de dollars. Reste à savoir de quelle façon va être utilisé cet argent et si les populations africaines en bénéficieront en priorité. L’autre demande de Jean Ping, était la relance du commerce international car avec la crise beaucoup de pays sur le continent ont vu leurs exportations chuter. Le G20 a effectivement annonce des mesures pour doper les échanges et sauvegarder le développement dans les pays à faible revenu, mesures chiffrées à 50 milliards de dollars. Les détails restent encore à préciser. Pourtant les observateurs de la réalité politico-économique de l’Afrique restent très prudents.

Si les pays du G20 voulaient vraiment en finir avec les paradis fiscaux, il suffirait d’empêcher les banques et les multinationales d’y opérer.
Jean Merckaert, du Comité catholique contre faim et pour le développement (CCFD)

L’augmentation des parts du FMI jusqu’à preuve du contraire est justifiée par le nombre plus grand des pays en crise. En compétition avec d’autres pays notamment les pays européens , l’Afrique risque de ne pas être éligible aux conditionnalités qui pourraient se dégager des règles d’accès aux prêts. Déjà le premier ministre britannique et le président français laissaient entendre qu’une des conditions d’accès à de nouveaux prêts était de cesser d’emprunter chez les chinois. Pourtant comme le fait remarquer le ministre camerounais des finances Lazare Essimi Menye, l’Afrique a tellement de besoins qu’elle devrait diversifier son partenariat. Il prend avec beaucoup de pertinence exemple sur le fait que plus de 20 ans avec un partenariat exclusivement occidental l’impact de l’aide publique au développement reste mitigé et d’un autre coté l’agriculture volet important de la vie économique dans l’Afrique subsaharienne a été fortement négligée. En définitive si les conditions d’accès au crédit reste rude ou inappropriées, si les dirigeant africains continuent de gérer de manière limitée les ressources disponibles on peut multiplier par cent les ressources du FMI, l’Afrique restera sous-devellopée
D’autre part la publication de la liste des paradis fiscaux reste un succès en demi teinte. Le sommet du G20 n’a pas déterminé les ramifications à savoir si en ce qui concerne l’Afrique les fonds pourraient être rapatriés au profit des pays lésés. Des voies se lèvent déjà pour relever l’hypocrisie des grandes nations. Jean Merckaert, du Comité catholique contre faim et pour le développement (CCFD), dit très justement que les pays du G20 voulaient vraiment en finir avec les paradis fiscaux, il suffirait d’empêcher les banques et les multinationales d’y opérer.

Présidents invités au G20
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