Cameroun-émergence 2035 : Alamine Ousmane Mey présente la trajectoire économique

Le ministre en charge de l’Economie assiste aux réunions de printemps 2023 du Groupe de la Banque mondiale (GBM) et du Fonds monétaire international (FMI) se tiennent en présentiel du lundi 10 avril au dimanche 16 avril au siège du GBM et du FMI, à Washington.

Selon le ministre, la modeste croissance du Cameroun face aux pressions mondiales, ne lui permettra pas d’atteindre ses objectifs d’émergence en 2035. Alamine Ousmane Mey a exposé la trajectoire économique du pays lors d’une conversation avec Julian Pecquet, correspondant Washington/ONU pour Jeune Afrique et Africa Report.

Un « changement de paradigme » est en cours dans la planification économique du Cameroun, a expliqué le ministre de l’Economie, alors que le pays continue de tirer les leçons des perturbations de la pandémie de COVID-19 et des pressions de la guerre en Ukraine.

Le gouvernement camerounais veut « profiter de la situation pour réorganiser ses capacités de production pour pouvoir produire plus localement, couvrir la demande nationale et exporter davantage dans cet environnement ». À un niveau plus large, l’Union africaine s’emploie également à « intégrer et commercer davantage entre les pays » afin de promouvoir la résilience et l’isolation des crises mondiales au niveau continental, a expliqué Ousmane Mey.

Dans le même temps, a-t-il déclaré, les facteurs de stress que le changement climatique impose à l’Afrique, même si le continent contribue le moins à la pollution mondiale, sont étroitement liés aux objectifs économiques du Cameroun. Le ministre a noté que «la durabilité, la résilience et l’inclusion » doivent être au premier plan de l’agenda des institutions monétaires internationales.

Ces questions éclairent la position du Cameroun à l’approche des réunions de printemps, a expliqué le ministre, qui s’attend à ce que les pourparlers se concentrent sur « l’avenir des institutions de Bretton Woods« , les « réformes » et les « défis mondiaux« .

En particulier sur le thème des réformes, il a salué les « initiatives de suspension du service de la dette » qui ont été introduites en 2020 dans le cadre commun du Groupe des Vingt pour alléger le fardeau du Cameroun en temps de crise. « C’est certainement quelque chose que nous devrions inclure dans la réforme de l’architecture financière à l’avenir« , a-t-il déclaré.

Climat des affaires : le Gicam et le FMI se concertent

 

Le Représentant Résident du FMI au Cameroun, Nicholas Staines et l’économiste Du Prince Tchokote, ont tenu une séance d’échanges, par Visioconférence, avec le Groupement Inter-Patronal du Cameroun le 04 mars dernier.

Face aux menaces d’inflation et de la conjoncture des entreprises, le Gicam et le FMI ont partagé leurs avis sur les pistes de solutions possibles, notamment la nécessité d’une répercussion partielle des surcoûts sur les prix aux consommateurs, y compris en profitant d’une segmentation selon différentes gammes de produits.

Aussi, le relèvement du pouvoir d’achat par une revalorisation du SMIG, les possibilités de subventions pour certains produits sensibles, les incitations à l’utilisation des matières premières locales, etc.

Au cours de l’échange, le FMI a insisté sur la nécessité de garantir le bon fonctionnement de l’économie de marché dans lequel l’Etat joue efficacement son rôle de régulation et le secteur privé celui de la création de richesses et d’emplois.

Par ailleurs, l’utilisation de la règlementation de changes comme instrument de restriction du commerce ou encore des politiques de régulation des prix qui obligent à des subventions mérite à cet effet d’être interrogée.

Les deux parties ont également abordé l’état de mise en œuvre de certains repères structurels du Programme de réformes économiques, notamment la maîtrise de l’endettement public, la réforme du cadre de dialogue public-privé et la réforme du système fiscal.

Sur toutes ces questions, un consensus s’est dégagé sur la nécessité d’un dialogue régulier, franc et dynamique entre le gouvernement et le patronat. Le FMI a indiqué sa disponibilité à renforcer son appui au pays sur cette question urgente.

Cemac: le programme des réformes revisé à Yaoundé

La session extraordinaire du comité de pilotage s’est tenue ce jeudi 03 octobre 2019 au siège de la Beac à Yaoundé.

Le ministre de l’Economie, de l’Industrie et du Portefeuille public de la République du Congo, Gilbert Ondongo a présidé ce jeudi, la session extraordinaire du Comité de pilotage (Copil) du programme de réformes économiques et financières de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (Pref-Cemac). Les travaux se sont déroulés au siège de la Beac à Yaoundé.

Y étaient présents, les ministres en charges de l’Economie et des Finances et les responsables des institutions sous régionales. Ces travaux avaient pour objectif d’examiner et d’adopter, un ensemble de mesures prioritaires en matière d’intégration physique et commerciale, et l’accélération des réformes structurelles dans la sous-région.

Pendant les dernières sessions du Copil du Pref-Cemac, qui ont eu lieu le 31 mars et 5 juillet 2019 à Douala, l’accent avait été mis sur l’opéralisation du Programme régional (Per 2017-2021) et la diversification des économies.

Pour la première fois, au cours de ces assises, une douzaine de projets intégrateurs prioritaires pour la sous-région seront présentés aux partenaires techniques et financiers et autres acteurs au développement, en vue de leur financement.

Le Copil s’est par ailleurs appesanti sur le rapport de surveillance multilatérale 2018, et les perspectives pour 2019 et 2020, que la Cemac devra présenter dans le cadre de la réunion des ministres des Finances de la zone Francs, qui se tiendra à Paris le 11 octobre prochain.

Année scolaire 2018-2019: les arts cinématographiques au programme du secondaire

C’est l’une des principales réformes apportées au second cycle de l’enseignement général.

Le Cameroun multiplie les réformes dans l’enseignement secondaire général pour l’année scolaire 2018-2019 qui débute le 3 septembre prochain. Après l’entrée de la philosophie à partir de la classe de 2nde  littéraire, c’est au tour de nouvelles filières de faire leur apparition.

La ministre des Enseignements secondaires, Nalova Lyonga, a signé, le 23 août, un arrêté qui institue le lancement des séries Sciences humaines (SH) et Arts cinématographiques (AC) à la rentrée scolaire. Les autres séries sont : les séries littéraires ( A1, A2, A3, A4, A5 et ABI ) et les séries scientifiques et technologiques ( C, D, TI ).

De nouvelles disciplines font aussi leur entrée dans le programme des élèves de la 2nde à la Terminale de l’enseignement général. Il s’agit des langues nationales (coefficient 1), culture (coefficient 1), éducation artistique (coefficient 1) pour les séries A1 et A2, A3 et A4.

La filière arts cinématographiques aura sept matières : les fondamentaux du cinéma, les genres cinématographiques, les analyses filmiques, l’économie du cinéma, le processus de réalisation, le projet de fin de formation et la sociologie du cinéma.

Jean Alain Boumsong : «Le football camerounais manque de moyens»

Le président de la Commission chargée de la réforme de la Direction technique nationale et de la modernisation de la gestion des équipes nationales analyse le travail à effectuer par cet organe.

Quelle sera la mission de la Commission que vous présidez?

Nous devons faire un état des lieux de la Direction technique nationale (DTN) ainsi que de la gestion des équipes nationales, et ensuite proposer un certain nombre de suggestions pour l’amélioration de ces structures. La DTN essaie de faire un certain nombre de choses, mais rencontre des difficultés. On va essayer de réfléchir pour apporter des solutions pratiques, efficientes, pour contribuer au développement du football camerounais. Et puis, il y a les sélections nationales de ce grand pays de football qu’est le Cameroun, actuel champion d’Afrique. Pour pérenniser les résultats obtenus par le passé, il faut mettre en place des mécanismes qui assainiront le développement des compétences.

En tant que joueur, vous avez évolué hors du continent africain, notamment en France, en Italie et en Ecosse. Maîtrisez-vous les difficultés du football camerounais?

Je suis né ici, j’ai grandi ici. Il faut rappeler que depuis une dizaine d’années, j’ai une équipe ici, le Boum FC. Je suis de très près le football camerounais en général et le football des jeunes en particulier. Je ne suis pas resté à l’écart du pays et je connais très bien le fonctionnement du football camerounais. Il y a beaucoup de personnes qui auraient pu avoir la légitimité de faire partie de cette commission mais, si le président du Comité de normalisation a fait appel à moi, et si j’ai aussi accepté cette mission, c’est parce que tout le monde peut apporter une critique positive sur une chose qui est faite. Mais je pense que je n’aurais pas eu mon mot à dire si j’avais refusé d’intégrer cette commission pour essayer d’apporter des solutions. On va proposer des choses à l’issue de cette commission. Est-ce qu’elles vont être appliquées? Nous l’espérons ! Mais on sait qu’en ce moment, le football camerounais est dans une période de transition. Donc, les propositions que nous ferons pourront être appliquées, ou alors améliorées. On n’est pas comme un tribunal qui vient juger ce qui a été fait auparavant. Une réforme n’est pas là tout simplement pour dire que ça ne va pas. Elle peut aussi être là pour améliorer. Nous allons plus être dans un état d’esprit qui est celui de proposer des améliorations mais aussi des solutions pratiques.

Une idée sur vos propositions…

Il faut rester le plus honnête possible et dire que le football camerounais manque de moyens. Par exemple, il y a le football jeune qui n’a pas de championnat de jeune. Avec cela, on ne peut pas avoir une équipe nationale senior de qualité. Les seniors ne le sont pas devenus tout d’un coup, ils ont commencé jeunes. Pour avoir un football senior de qualité, il faut d’abord avoir un football de base. Cela demande une réflexion pour l’amélioration de ce football de base jusqu’au sommet. Le Cameroun a été plusieurs fois champion d’Afrique, ça veut dire qu’il y a des bonnes choses qui ont été faites. Il n’est pas encore champion du monde, et je crois qu’il le sera un jour, mais cela passera par une réflexion permanente.

Beaucoup pensent que vous ne méritez pas d’être à la tête de cette Commission du fait que quand vous étiez joueur, vous avez refusé de jouer avec les Lions indomptables au profit des Bleus. Que dites-vous à ce propos?

J’ai joué en Europe, en équipe de France. Mais si les gens réfléchissent bien, à un moment Boumsoung est camerounais. Mes parents sont camerounais. Je suis né à Douala, j’y ai grandi donc, je connais bien le Cameroun. Je reviens assez souvent depuis des années au Cameroun. Je fais un certain nombre de choses pour mon pays. Je pense qu’aucun Camerounais ne pourrait dire qu’il est plus camerounais que moi parce que je demanderais qu’est-ce qu’il a fait de différent?  Je suis camerounais. Je ne vais pas faire état de mes actions caritatives. Et je pense qu’il ne faut pas rentrer dans cette polémique. Je pense que tous les Camerounais étaient fiers quand l’équipe de France a gagné cette Coupe du Monde parce qu’il y a deux joueurs qui ont des noms camerounais, Mbappe et Umtiti. Les Camerounais ont cette fierté d’avoir des joueurs qui sont d’origine camerounaise qui sont champions du monde. Ces joueurs-là sont à la fois français et camerounais, il n’y a pas à choisir.

 

 

Présidentielle 2018: le plan du MCPSD pour réformer l’éducation au Cameroun

Je travaille en ce moment avec une équipe de 18 personnes sur les règles d’affectation des enseignants de la maternelle et du primaire. Il est fort possible que le mode d’affectation change, mais seulement à la marge. Les jeunes professeurs ne seront plus envoyés dans les établissements les plus difficiles, sauf s’ils en font la demande expresse. La dispense durera trois ans. Je voudrais accompagner cette mesure d’une autre, qui n’existe pas en ce moment dans les textes, pourtant nécessaire, il s’agit de la durée au poste. Les enseignants devraient pouvoir passer entre trois et sept ans minimum à un poste d’affectation, c’est le temps que dure le primaire. Il faut qu’un enseignant soit capable de suivre une cuvée d’élèves du CP au CM2. L’avantage ici est que tous les enseignants soient capables de tenir chaque classe du primaire, qu’ils soient capables d’influencer durablement la formation qu’ils dispensent à un enfant.

Nous réfléchissons aussi sur un autre champ qui touche déjà le collège et le lycée. Comme vous le savez, le MCPSD propose la création d’un collège unique que nous appelons le Collège d’enseignement général et technique (CEGT). Nous voulons que les enfants soient mieux outillés au moment de l’orientation qui ne soit plus un simple dossier entre les mains des chefs d’établissements et des conseillers d’orientation, mais un dossier dans lequel l’élève pèse sur ce qu’il veut faire dès la classe de première et non plus de seconde comme c’est le cas dans le système actuel. Dans cet ordre d’idée, nous voulons aussi permettre à certains chefs d’établissements, collège et lycée, aux proviseurs de recruter eux-mêmes une partie de leurs enseignants. Cette semi-autonomie de recrutement sera possible pour les postes à profil et à condition que l’établissement ait un projet construit. L’idée est de permettre aux responsables d’établissements, notamment dans les zones reculées mais aussi dans les zones difficiles, de constituer une équipe motivée qui adhère à la philosophie de l’établissement.

La revalorisation salariale des enseignants en tiendra compte, notamment avec une prime d’éloignement car Yaoundé n’est pas Fotokol comme Ebolowa n’est pas Nitoukou. Voilà ce sur quoi nous planchons en ce moment et nous espérons arriver à la présidentielle 2018 avec un programme applicable et cohérent de suite. La présidentielle a toujours lieu au Cameroun en octobre donc après les rentrées scolaires. Notre programme aura donc une année de rodage de manière que ce ne soit qu’en 2020 que son application soit effective sur le terrain. Nous voulons laisser plus de place à l’initiative et à l’innovation à des acteurs de terrain que sont les chefs d’établissements.

Nous devons revoir les rythmes scolaires

Nous travaillons aussi sur la réforme des rythmes scolaires. Si l’éducation nationale est un bloc collectif, il nous semble qu’il doit tenir compte des réalités du terrain. Entre les réalités régionales, la ville et la campagne, les saisons… Dans la politique de décentralisation qui doit accorder la gestion du rythme scolaire aux collectivités décentralisées, un décret du ministre doit donner plus de choix aux régions après concertation avec les écoles. Toutes les options seront possibles, comme par exemple instaurer la semaine de quatre jours d’école afin de permettre aux élèves dans les campagnes d’avoir le samedi pour retourner dans les villages afin de s’approvisionner. Nous étudions aussi la possibilité d’alterner les vacances entre les différentes régions de notre pays – une large concertation est menée en ce moment sur le sujet. Initier une semaine de quatre jours et demi est aussi possible. Ce qui doit rester fixe c’est le nombre d’heures semaine – Nous voulons donner plus de place aux parents afin qu’ils accompagnent leurs enfants. Le soutien scolaire devra être encadré et non devenir une école parallèle. L’Etat en adéquation avec les régions mettra sur pied un fonds aux régions à cet effet uniquement pour ceux qui en ont le plus besoin.

Nous avons parlé de l’enseignement de l’histoire de notre pays, nous nous intéressons aussi à l’étude des langues officielles de notre pays. La connaissance des langues devra être renforcée au même titre que les arts plastiques.

La BM insiste sur l’amélioration du climat des affaires au Cameroun

La Banque mondiale  a déploré mercredi, dans un communiqué, les progrès lents enregistrés dans l’application de réformes nécessaires à l’amélioration du climat des affaires

Les progrès lents enregistrés dans l’application de réformes nécessaires à l’amélioration du climat des affaires fragilisent l’activité économique au Cameroun, a déploré la Banque mondiale dans un rapport  mercredi, 05 avril 2017, qui cite le commerce transfrontalier, le paiement des taxes et l’enregistrement des biens de propriété comme trois domaines où le constat de retards est frappant.

« Le Cameroun a mis en œuvre plusieurs réformes pour améliorer le climat des affaires depuis 2010 (création du CBF, une initiative gouvernement-secteur privé), mais plus d’efforts sont nécessaires pour promouvoir l’économie compte tenu des évaluations DB encore faibles)« , résume Souleymane Coulibaly, économiste en chef de la Banque mondiale.

Le gouvernement a institué en 2010 le Cameroon Business Forum (CBF), un cadre de dialogue avec le secteur privé qui se tient depuis lors chaque année à Douala, la métropole économique abritant le premier port commercial du pays par lequel se réalise l’essentiel des exportations et des importations (environ 95%, selon les estimations officielles).

L’objectif est de permettre la facilitation de l’activité économique, en prenant en compte les propositions du secteur privé, qui se plaint de nombreuses entraves liées à la corruption et des lourdeurs administratives de la part de l’administration publique, accusée en outre par la Banque mondiale d’avoir une implication forte et pernicieuse dans la production de la croissance.

Au fil de ses sept éditions déjà tenues, le rendez-vous s’est accordé pour une importante liste de réformes économiques et structurelles à mettre en œuvre en vue notamment d’évacuer ces écueils qui empêchent le climat des affaires d’être suffisamment à la hauteur de l’enjeu de productivité de l’économie nationale, en se montrant davantage convaincant pour l’investissement.

Pour les résultats cependant, le bilan est en demi-teinte, à en juger par les récriminations persistantes des milieux d’affaires.

Dans son analyse, le Mémorandum économique 2016 de la Banque mondiale regrette que « la concurrence est freinée par divers facteurs au Cameroun, notamment une forte concentration du marché, la prise de participations de l’Etat dans un grand nombre des plus grandes entreprises, et certaines réglementations gouvernementales« .

« La très forte participation de l’Etat dans le secteur productif tend à limiter la concurrence locale. Le Cameroun pointe au 109e rang sur 144 pays pour ce qui est de l’intensité de la concurrence au niveau national, à la 65e place en ce qui concerne l’ampleur de la dominance du marché, et au 78e rang s’agissant de l’efficacité de la politique de concurrence« , souligne le rapport.

Depuis 2014, le pays d’Afrique centrale s’est doté d’un port en eau profonde à Kribi (Sud), le troisième plus grand du continent derrière ceux de Durban (Afrique du Sud) et de Tanger (Maroc) selon les estimations, construit avec l’aide d’un financement d’Exim Bank de Chine.

En attendant l’entrée en service sans cesse reportée de ce port industriel ouvert sur l’Atlantique, c’est le port fluvial et commercial en exploitation depuis six décennies à Douala, la métropole économique, qui continue de servir pour les exportations et les importations nationales, y compris les échanges du Tchad et de la République centrafricaine (RCA, deux pays voisins enclavés, avec l’extérieur.

Or, ce port peine à convaincre pour son efficacité, à cause de longs délais de passage de marchandises d’importation. Selon l’étude de la Banque mondiale dirigée par l’économiste en chef Souleymane Coulibaly, ces délais sont en moyenne à l’heure actuelle de 20 jours pour les conteneurs et de 30 jours pour le fret non conteneurisé.

Comme quoi, le vieux port camerounais ne peut prétendre soutenir la compétition face à ses concurrents de Mombsa (Kenya), Dar es Salam (Tanzanie) et Durban (Afrique du Sud), où ces délais sont connus pour être plus courts, respectivement de 11, 12 et 4 jours.

L’acheminement des marchandises importées vers les marchés de consommation domestiques ou les pays voisins est une autre paire de manches. Les postes de contrôle et les barrages sur les routes et autoroutes, dont le nombre moyen est de 1 tous les 20 kilomètres, font augmenter les coûts de transport routier intérieur et prolongent la durée des trajets, dénonce encore la Banque mondiale.

Le Cameroun applique l’un des taux tarifaires commerciaux les plus élevés au monde et impose des barrières non tarifaires importantes, indique par ailleurs le rapport. « Selon le Rapport sur la compétitivité dans le monde 2014-2015, précise-t-il, le Cameroun se classe 132e sur 144 pour ce qui est des taux tarifaires moyens pondérés« .

Ce rang est de 120e sur 144 pays en matière de prévalence des barrières commerciales non tarifaires.

Depuis 1994, le pays affiche une croissance de productivité nulle. Pour prétendre au statut de pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure, comme le proclame le programme politique présidentiel « Vision 2035« , il doit réaliser un taux annuel moyen de 2%, associé à une croissance de PIB réel de 8%, 5,7% pour le PIB par tête et un taux d’investissement de 20 à 30%.

Pour relever un tel défi, la Banque mondiale préconise deux mesures phares au gouvernement : promouvoir la croissance en passant d’un modèle de croissance tirée par l’accumulation des facteurs à une croissance tirée par l’efficacité de l’allocation des facteurs et l’innovation, puis favoriser la compétitivité en encourageant la concurrence au niveau local, régional et global.

Ces deux mesures, précise Souleymane Coulibaly, exigent que l’Etat se recentre sur ses fonctions principales de régulation et de promotion économique, et se retire de la production. L’économiste ivoirien prévient en outre que les grands projets d’infrastructures que le gouvernement multiplie depuis les dernières années ne suffiront pas à eux seuls à produire la croissance.

L’accent, affirme-t-il, doit être mis sur l’efficacité de la gestion des ressources de l’Etat et l’aménagement d’un climat des affaires véritablement favorable à l’investissement.

 

Gouvernance: le Minmidt veut se reformer pour mieux avancer

Débuter l’année avec une détermination, celle du changement. Tel est l’un des défis relevés du 25 au 27 janvier 2017 à Yaoundé lors de la conférence annuelle de ce département ministériel

Trois jours pour retracer le parcours, l’évaluer afin de se projeter vers l’avenir. Voilà ce qui a constitué l’essentiel de la conférence annuelle des services centraux et déconcentrés élargie aux structures sous tutelle du ministère des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique (Minmidt). Un point important également évoqué du 25 au 27 janvier dernier, celui des réformes. D’où le thème général: «les réformes dans les secteurs minier et industriel comme moyens de relance de l’économie camerounaise pour l’atteinte de l’émergence à l’horizon 2035».

Interpellation
«La réforme que nous dévons promouvoir doit être une réforme d’ensemble c’est-à-dire que nous devons reformer l’appareil et reformer nos mentalités», a rappelé Ernest Gbwaboubou, ministre en charge de ce département. Plus que par le passé, il a indiqué qu’il n’aura aucun ménagement à l’endroit de ceux qui pensent encore que le Minmidt est un eldorado de rechange ou un paradis de compensation. A tous il a demandé de croire et de promouvoir à travers les gestes quotidiens les valeurs de gouvernance et de garder à tout point de vue ce qu’il est convenu d’appeler l’esprit de réforme.

Pour lui, seule cette mutation sera le gage de réussite. A cet effet il a tiré la sonnette d’alarme  en rappelant à ses collaborateurs que «pour atteindre les objectifs allant en droite ligne avec la vision du chef de l’Etat traduite dans le document de stratégie pour la croissance et l’emploi (Dsce), pour lequel le Minmidt a un rôle majeur à jouer afin de booster la croissance du Cameroun dans un contexte difficile marqué par la conjoncture internationale et les menaces sécuritaires, des réformes profondes s’avèrent nécessaires». D’ailleurs celles-ci ont déjà débuté à travers la promulgation de la loi N°2016/017 du 14 décembre 2016 portant code minier, de la validation des études sur le plan directeur d’industrialisation et de la refondation de la société nationale d’investissement. Ledit code vise la refonte du secteur minier pour favoriser, encourager et promouvoir les investissements susceptibles de contribuer au développement économique et social du pays.

Exit la corruption
Éloigner ce fléau du ministère des mines, de l’industrie et du développement technologique représente également un défi majeur pour Ernest Gbwaboubou. Dans son discours de clôture, il l’a rappelé et a mis en garde tous ceux qui ne résistent pas à la tentation de se servir dans les caisses de l’Etat. «Je tiens à vous réitérer mes appels incessants pour le respect des valeurs morales et éthiques qui doivent fonder la conviction de chacun et guider l’action de tous. La tolérance zéro que j’ai décidée dès le début d’infliger à la corruption devrait continuer à revêtir tout son sens. Je sais que le combat n’est pas gagné d’avance mais nous veillerons».

Le choix des sous thèmes en dit aussi long sur la détermination de ce ministère à se démarquer à travers le travail. Les discussions étaient axées sur «les innovations dans le secteur minier et leurs impacts socio-économiques dans le nouveau code minier ; le plan directeur d’industrialisation comme boussole de la croissance économique ; l’initiative dans la transparence des industries extractives, les acquis et les perspectives de l’artisanat minier au Cameroun ; la refondation de la SNI en tant que bras séculier de l’Etat pour les investissements».

Patrice Talon réalise en huit mois ce que les chefs d’Etats de la Cemac ne font pas en 136 ans

Par J. Remy Ngono

Pendant que le gang des chefs d’États de l’Afrique centrale joue les chants des fantômes qui accompagnent l’enterrement dans le cimetière du FMI, Patrice Talon, lui, fait le bilan de ses huit mois devant le Parlement béninois.

À peine arrivé au pouvoir le 6 avril 2016, Talon a créé le Conseil national de l’éducation. Le programme scolaire a été revu pour s’adapter au développement. La pré-rentrée scolaire a été subventionnée à plus de deux milliards de francs CFA. L’université a été restructurée. Les concours frauduleux ont été annulés et réorganisés. La lutte contre les faux diplômes a permis de se débarrasser des fonctionnaires faussaires.

Pendant ce temps, l’année scolaire n’a toujours pas démarré au Tchad depuis trois mois, privant trois millions d’enfants d’école. La rentrée académique 2016-2017 ne peut pas démarrer, puisque celle de 2015- 2016 n’est pas achevée.

En huit mois, Talon a assaini les finances publiques. Il a annulé 20 décrets signés par son prédécesseur qui accordait les primes aux directeurs des cabinets et secrétaires généraux. Il a réduit les cortèges présidentiels et roule à bord de ses deux véhicules personnels.
Pendant ce temps, les séjours privés de Paul Biya avec tout son cabinet à l’hôtel Intercontinental en Suisse, durant quatre mois par an, sont payés par le contribuable camerounais, à hauteur de 60 millions de francs CFA par jour.

En huit mois, Talon a réformé l’agriculture et a désigné des chefs-lieux de départements, pendant que Paul Biya, incapable de réaliser la décentralisation depuis 20 ans, est actuellement embourbé dans les revendications de fédéralisme et d’indépendance dans les régions anglophones.

En huit mois, Talon a fait des investissements dans l’énergie et a lancé son plan d’action 2016- 2021 articulé sur 77 réformes, 300 projets estimés à 9000 milliards de francs CFA. Des autoroutes à quatre voies, un nouvel aéroport, quatre stations balnéaires. L’objectif est de faire du Bénin un pays touristique comme le Rwanda dont le tourisme est la première source du PIB.

Pendant ce temps, les vieux tourne- disques de la Cemac ne misent que sur les cours de pétrole qu’ils n’ont jamais utilisé comme levier de développement, deÌ vastent les forêts, liquident toutes les matières premières. Comme le disait Montesquieu : «quand les sauvages veulent avoir du fruit, ils coupent l’arbre au pied et cueillent le fruit. Voilà les gouvernements despotiques».

Ils ont les lesses attachées au cou, tandis que Talon se balade en liberté.

Patrice Talon, photo d’illustration
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Le Cameroun récompensé au forum mondial d’investissement

Le pays a été primé pour ses réformes économiques simplifiant la procédure, les délais et les coûts de création d’entreprise lors de la rencontre tenue à Nairobi au Kenya

Le Cameroun vient d’être primé au forum mondial d’investissement qui s’est tenu à Nairobi, au Kenya pour ses réformes économiques simplifiant la procédure, les délais et les coûts de création d’entreprise.

Ce prix est une initiative commune du réseau mondial de recherche et d’entrepreunariat et du Département des USA. Ils ont reconnu les efforts du Cameroun dans son objectif de relancer l’économie et réduire la pauvreté en facilitant la création de plusieurs entreprises en tenant compte bien évidemment des règles qui régissent le secteur.

Pour obtenir cette première place sur 17 pays participants, le Cameroun a promulgué une loi portant sur la mise en place d’un guichet unique pour les formalités de création d’entreprise. En outre, grâce à sa plateforme mybusiness.cm, les entrepreneurs peuvent facilement créer leurs entreprises avec des procédures simplifiées.

Le Réseau mondial de recherche et d’entrepreneuriat a été créé pour simplifier les procédures administratives de création d’entreprise dans le monde. À ce jour, seulement 29 pays ont adopté des reformes visant à rendre plus facile la mise en place d’entreprise.

L’organisation espère convaincre d’ici 2019, de nombreux pays à opté pour des mesures aidant la création d’entreprise.


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Touna Mama: «Le classement Doing Business n’est pas totalement objectif»

Le coordonnateur général du Cameroon Business Forum estime que la Banque mondiale ignore de nombreuses réformes du gouvernement

Le Pr. Touna Mama, coordonnateur du Cameroon Business Forum, plateforme de dialogue entre les secteurs publics et privés au Cameroun, estime que les institutions économiques internationales ne prennent pas suffisamment en compte les progrès du Cameroun.

Interrogé dans le quotidien gouvernemental camerounais sur la relégation du Cameroun à la 168ème place du classement Doing Business en 2014 (sur 180 pays), l’économiste a relativisé cet indice. « Je peux vous dire que le Doing Busines, comme les autres classements des agences de notation, a un aspect que je peux dire subjectif. Il n’est pas totalement objectif » a-t-il indiqué.

Il a par la suite présenté quelques exemples pour son argumentaire, affirmant que de nombreuses réformes n’ont pas été prises en compte. « L’importante loi du 18 avril 2013 que le président a promulguée, qui porte sur les incitations à l’investissement privé au Cameroun. C’est une loi révolutionnaire. Je n’ai même pas le sentiment que les gens sont au courant de cette loi » a asserté le Pr. Touna Mama. Cette non-prise en compte de toutes les réformes serait la première conséquence du mauvais classement du Cameroun à laquelle il faudrait ajouter des « déclarations fantaisistes » auprès des enquêtés.

« Quand ils déclarent qu’il faut 15 jours pour créer une entreprise alors que le Premier ministre avait signé une circulaire pour la création des centres de formalité de création des entreprises. Quand vous avez déposé votre dossier, il vous faut au maximum 72h », a détaillé le coordonnateur du Cameroon Business Forum. Plateforme mise en place depuis 2010 et dont la dernière édition s’est déroulé le 06 février dernier sur le thème : « Accélerer la facilitation des procédures pour asseoir l’émergence ».

Le Pr. Touna Mama, coordonnateur général du Cameroon Business Forum
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Afrique Centrale/Politique monétaire: Des réformes annoncées

Leur portée reste inconnue, mais la Banque centrale a annoncé vouloir occuper une plus grande place dans les activités économiques de la sous-région

A l’issue de la session du 28 mars 2012 de son Conseil de politique monétaire, le gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC), a fait savoir entre autres informations, que la réforme de la politique monétaire sous régionale avançait. Le Comité de Politique Monétaire (CPM) a pris acte de l’état d’avancement des réflexions par rapport à la réforme de la politique monétaire de la BEAC et validé les grandes orientations formulées dans le cadre du séminaire de présentation de cette réforme, a fait savoir Lucas Abaga Nchama. La portée et les axes de cette réforme annoncés restent inconnus du grand public. Mais interrogé sur la question, M. Nchama a fait savoir que de manière globale, il sera question entre autres, d’envisager une adaptation des instruments d’intervention de la BEAC, en vue de la placer au-dessus de la chaine des prêteurs.

Le gouverneur de la Banque Centrale de la CEMAC a évoqué comme raisons et pêle-mêle, la faiblesse du marché interbancaire et la difficulté pour les banques de se faire refinancer sur placement de certains titres publics. Ce qui semble théorique pour les profanes et pourtant un gros problème de financement pour les économies de la sous-région. De manière globale, les établissements financiers d’Afrique centrale offrent le même type de produits financiers, à des degrés divers. Il en résulte que les banques prêtent très peu entre elles. D’un autre côté il est aussi admis que les titres obtenus dans le cadre des opérations d’emprunts obligataires ont du mal à s’échanger sur le marché secondaire. Cela crée une situation de grippage pour le marché financier et de l’efficacité du crédit à l’économie. De nombreux observateurs s’interrogent pourtant sur la pertinence d’une telle réforme au niveau de l’Afrique centrale. La question du prêteur en dernier ressort débute avec la crise de liquidité à laquelle a été confronté le système bancaire international en 2008. En Europe par exemple, la politique menée par la Banque Centrale depuis le début de cette crise, a mis à jour, ce rôle non prévu par les textes, de banquier de dernier ressort, intervenant par des moyens non-conventionnels, systématisant les financements «collatéralisés» et les rachats de dettes souveraines, et cela est devenue une réalité solide et durable.

Le siège de la banque centrale à Yaoundé

Réforme oui mais doit être adaptée
En Afrique centrale à priori, les fondements du système financier sont demeurés stables en raison d’une gestion rigoureuse. D’un autre côté, les banques sont sur liquides et recourent très peu aux mécanismes de refinancement. Au dernier semestre 2010, le montant global de refinancement sollicité dans la sous-région était de 13 milliards de FCFA pour un plafond effectif de 51 milliards. Les banques sont donc solides et pourtant certains segments productifs de l’économie de la sous-région ne parviennent pas à accéder aux financements. L’Afrique centrale vit ainsi une crise du crédit avec pourtant un système financier présenté comme solide. Cela a emmené certains observateurs à se méfier d’une réforme qui serait inspirée de la zone économique partenaire européenne, qui comme la zone franc est obligée de faire face à une crise monétaire avec des risques d’impact sur plusieurs pays. L’Afrique centrale se doterait ainsi d’un instrument préventif. Pourtant une réelle réforme de la politique monétaire de la BEAC est une nécessité impérieuse. Parmi les suggestions qui reviennent, les aspects des statuts de l’institution en rapport à la politique monétaire doivent évoluer. Le vrai objectif des banques centrales dans le monde est de soutenir la possibilité pour leurs économies de conserver ou conquérir de nouveaux marchés (compétitivité) fait remarquer Babissakana, un ingénier financier. En Afrique centrale tout est plutôt fait pour que la monnaie demeure stable, face à son partenaire européen notamment. Un objectif que des experts jugent inopportun. Les dysfonctionnements ne se voient pas encore parce que les ventes du pétrole sont encore bonnes. Imaginez ce qui arrivera le jour où il n’y aura plus de pétrole. En plus il ne faut même pas attendre ce jour-là. Alors que ceux qui travaillent dans la filière pétrole ont de grosses ressources, ceux qui occupent d’autres segments, notamment l’agriculture, et qui sont les plus nombreux, sont aussi les moins nantis fait remarquer Bernard Ouendji, un ancien haut cadre des finances au Cameroun.


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Cameroun: Le nouveau visage du Gicam

Une session mixte de l’Assemblée générale du Gicam a validé les statuts et le règlement intérieur

Dans son exposé des motifs le président du Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam) a clairement reconnu que les dernières élections du bureau intervenues il y a environ deux ans ont été dommages pour l’ensemble de la structure, tellement les séquelles sont profondes. C’est l’une des principales raisons qui ont suscité les réformes adoptées[i Les soubresauts qui ont ponctué le renouvellement du Bureau du Groupement il y a environ deux ans ont mis en lumière quelques faiblesses dans la gouvernance de l’Organisation.

Plusieurs dispositions des textes fondateurs du GICAM se sont en effet avérées inadaptées au contexte et aux mutations de l’environnement global. D’où le besoin d’actualisation, besoin d’autant plus urgent que les défis sont non seulement plus nombreux, mais aussi et surtout plus complexes et plus pressants] a justifié Olivier Behlè. Conformément au texte adopté ce 17 Juin 2001, la réforme porte sur trois principaux points, d’abord le bureau exécutif; il est remplacé par un conseil d’administration de 12 membres dont un président; un 1er vice-président; un 2e vice-président; quatre membres experts; cinq autres membres. A cela s’ajoute la création d’un conseil de stratégie.

Faire face à la concurrence
Une structuration qui s’explique par un souci d’efficacité, ce que confirme Olivier Behlè: [i le nombre réduit des membres du conseil d’administration obéit au souci d’efficacité. En effet, le bureau actuel compte 24 membres pour une moyenne de participation aux réunions d’environ 8 à 10 membres seulement. Par ailleurs, très peu sont les membres qui s’impliquent véritablement dans le fonctionnement du bureau. Le conseil de stratégie est un organe intermédiaire constitué de 24 membres dont les 12 membres du conseil d’administration et 12 autres membres. Ce conseil est l’organe de réflexion stratégique du groupement dont la mission générale est l’identification des dispositions et des moyens visant à améliorer les performances du Gicam». La deuxième réforme concerne la plus grande prise en compte des PME. Même les observateurs y voient une contrattaque à la stratégie des organisations patronales concurrentes qui en ont fait leur champ de récolte notamment Entreprise du Cameroun (e.cam) mis en place par des anciens membres du bureau du Gicam dont la liste a été battue lors des dernières élections. Au Gicam on ne partage pas cette lecture il est question pour le Gicam de promouvoir en son sein une organisation de cette catégorie d’entreprises par filières. Cette structuration devrait ensuite permettre -à court ou à moyen terme- aux pme ainsi organisées de solliciter une adhésion au Gicam au titre d’organisations professionnelles, le but visé ici étant une défense plus appropriée des intérêts des pme par le groupement. La troisième et dernière réforme préconise: «l’avènement d’un conseil d’administration plus solidaire et professionnel». Ces textes ont été adoptés dans le cadre de l’Assemblée générale extraordinaire qui s’est tenue juste après celle ordinaire ayant eu lieu quelques minutes plutôt, cette dernière assise a validé les comptes de l’exercice clos au 31 décembre 2010.

Olivier Behlè, Président du Gicam, face à la Presse
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Cameroun: Le Gicam à l’heure de la révolution

Olivier Behlè a dévoilé les nouvelles réformes de cette structure ce vendredi, en fond de toile l’adaptation à l’environnement

Jamais réforme n’avait été aussi profonde et radicale. Mieux, en 54 ans d’existence, le Groupement Interpatronal du Cameroun (Gicam) n’était jamais allé aussi loin dans sa restructuration, excepté peut être les changements intervenus en novembre 1992. Dans le fond, ce sont les structures de fonctionnement qui vont connaitre ces grandes mutations, Olivier Behlè le président du Gicam justifie ces réformes comme étant une démarche dynamique et constructive basée sur cinq piliers que sont l’avènement d’un conseil exécutif, la multiplication du grand nombre de commissions, la création d’un conseil de stratégie, une plus grande implication des Pme et l’amélioration du cadre et des modalités de l’information financière du Gicam. A l’observation, la 1ère modification vient de la composition du Bureau exécutif: De 24 membres cette instance qui devient le Conseil exécutif aura désormais 12 membres, dont 4 représentant les organisations professionnelles adhérentes et 8 représentant les entreprises des divers secteurs d’activité, de même le Gicam passe de 6 à 11 commissions les membres du Conseil exécutif seront choisis en fonction de leur profil et de leur expérience au regard des missions stratégiques qui leur sont dévolues au sein du Conseil exécutif dans le cadre de l’animation des commissions laisse entendre Olivier Behlè, pour qui les commissions ont pour vocation de soutenir la force de proposition du Groupement, question d’assurer les nombreuses sollicitations. On peut aussi y voir la volonté de responsabiliser les conseillers exécutifs.

E.cam dans la ligne de mire
Le 3e volet de la réforme est la création d’un conseil de stratégie, celui-ci comprend le Conseil exécutif élargi aux présidents des organisations professionnelles membres du Groupement, aux anciens présidents et vice-présidents du bureau ou Conseil exécutif, et aux présidents et membres honoraires. L’une de ses missions fondamentales est le renforcement de la représentativité, c’est aussi là qu’est développée la vision stratégique du Gicam. Des modifications annoncées on retiendra surtout «la plus grande prise en compte des Pme», cet aspect fait resurgir un vieux débat au sein du Gicam accusé de la mise à l’écart ou de la petite considération jusqu’ici accordée aux Pme. Quelques observateurs n’ont pas manqué de faire remarquer que ladite «prise en compte» est une réponse directe aux autres mouvements patronaux qui puisent la majeur partie de leurs adhérents dans ce secteur, comme Entreprise du Cameroun (e.cam) dont les dirigeants sont des anciens membres du bureau du Gicam. Pourtant au Gicam on se défend de cette lecture le but visé ici étant une plus grande accessibilité et une défense mieux appropriée des intérêts des Pme par le Groupement explique son président, en même temps l’enjeu est de ratisser large au sein des Pme. La dernière grande réforme fait référence à la gestion financière. Toutes ces modifications seront présentées en vue de leur adoption le 17 juin prochain lors de l’Assemblée générale extraordinaire du Gicam.


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