Le patron du Hcr en visite de travail au Cameroun

Filippo Grandi effectue depuis jeudi une visite de deux jours dans le pays, afin de constater de visu la situation des réfugiés nigérians et des personnes déplacées internes à l’Extrême Nord

Le Haut-Commissaire des Nations unies pour les Réfugiés (Hcr) Filippo Grandi, effectue depuis ce jeudi une visite de deux jours au Cameroun pour constater de visu la situation des réfugiés nigérians et des personnes déplacées internes dans la région de l’extrême Nord.

« En sa qualité de Haut-commissaire, Filippo Grandi vient exprimer de vive voix sa compassion aux réfugiés nigérians et aux personnes déplacées internes suite aux violences dont ils ont été victimes et sa profonde gratitude au gouvernement et au peuple camerounais pour l’hospitalité et la solidarité manifestées envers des centaines de milliers de réfugiés au Cameroun », a déclaré Khassim Diagne, Représentant du Hcr au Cameroun.

« Ce sera l’occasion indiquée pour le Haut-Commissaire de réitérer l’engagement du Hcr à travailler main dans la main avec le gouvernement camerounais afin de trouver des solutions appropriées aux problèmes des réfugiés et personnes déplacées internes au Cameroun », a-t-il ajouté.

Pendant son séjour au Cameroun, il visitera la région de l’extrême Nord qui accueille 87 000 réfugiés nigérians dont près de 60 000 au camp de Minawao où il aura l’opportunité de s’entretenir et d’échanger avec quelques familles déplacées internes.

L’agenda de M. Grandi prévoit également plusieurs rencontres avec les autorités camerounaises, les représentants des pays donateurs basés au Cameroun, les agences du système des Nations unies et les Organisations non gouvernementales. En outre, il va procéder au lancement du Plan de Réponse régionale pour les Réfugiés nigérians 2017.

Ledit plan vise à mobiliser plus de 241 millions de dollars américains afin de couvrir les besoins prioritaires en matière de protection et services de base en vue de répondre aux besoins de 641 059 réfugiés nigérians et communautés hôtes dans les pays du Bassin du Lac Tchad, y compris le Cameroun.

Pour rappel, au Cameroun, le Hcr assure la protection et l’assistance à près de 370 000 réfugiés et demandeurs d’asile vivant pour la plupart dans les régions de l’Est, de l’Adamaoua et de l’extrême Nord. Les interventions du Hcr ciblent également près de 200.000 personnes déplacées internes et des populations hôtes.


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Le Haut-commissaire de l’Onu pour les réfugiés attendu au Cameroun jeudi

Il effectuera une visite de deux jours dans le but de procéder au lancement du Plan de réponse régionale 2017 en faveur des réfugiés nigérians à travers la mobilisation de plus de 148 milliards F

Le Haut-Commissaire de l’Onu pour les réfugiés (HCR), Filippo Grandi, est attendu au Cameroun jeudi pour une visite de travail de deux jours. Durant son séjour en terre camerounaise, il va procéder au le lancement du Plan de réponse régionale 2017 en faveur des réfugiés nigérians à travers la mobilisation de plus de 241 millions de dollars (148, 479 milliards de FCFA).

Il se rendra ainsi dans la région de l’Extrême-Nord, qui accueille actuellement 87.000 réfugiés de ce pays voisin dont près de 60.000 pour le seul camp de Minawao, en proie aux exactions de la secte islamiste Boko Haram.

Le Plan du HCR concerne également les communautés hôtes abritant les réfugiés dans le Bassin du Lac Tchad, elles aussi confrontées besoins prioritaires en matière de protection et services de base, pour un total de 641.059 personnes.

Filippo Grandi, dans son agenda, aura des rencontres avec les autorités camerounaises, les représentants des pays donateurs basés dans le pays, des agences du Système des Nations Unies ainsi que des organisations non gouvernementales.

Au Cameroun, le HCR revendique la protection et l’assistance à près de 370.000 réfugiés et demandeurs d’asile, vivant pour la plupart dans les régions de l’Adamaoua, de l’Est et de l’Extrême-Nord, ses interventions ciblant en outre près de 200.000 déplacés internes et des populations hôtes.

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Boko Haram: plus de 74.000 réfugiés nigérians recensés en 2016 au Cameroun

Ces réfugiés sont installés dans un camp, celui de Minawao dans la région de l’Extrême-Nord, prévu pour accueillir 25.000 personnes

Plus de 74.000 Nigérians ayant fui les violences semées dans leur pays par la secte islamiste Boko Haram affiliée à l’organisation Etat islamique (EI, active au Moyen-Orient et en Libye) vivent au Cameroun, rapportent les Nations Unies.

Au total 74.618 fin octobre, ces réfugiés sont installés dans un camp, celui de Minawao dans la région de l’Extrême-Nord « prévu pour accueillir 25.000 personnes », a précisé récemment la coordinatrice du système des Nations Unies et représentante-résidente du Programme de développement des Nations Unies (PNUD) au Cameroun, Najat Rochdi.

C’est une zone sécurisée dans une région touchée par les attaques de la secte islamiste nigériane qui, profitant de la porosité de la frontière entre les deux pays voisins, tente depuis 2013 d’étendre son influence sur le territoire camerounais.

Sous l’effet des opérations de l’armée camerounaise, d’une part, et de celles de la coalition formée avec le Nigeria, le Tchad et le Nigeria avec le soutien du Bénin dans le cadre de la Commission du Bassin du lac Tchad (CBLT), d’autre part, ces attaques ont toutefois baissé dans ce pays d’Afrique centrale.

Mais la persistance des violences au Nord-Est du Nigeria continue de pousser à l’exil de nombreux Nigérians. En 2015, le nombre de ces réfugiés au Cameroun était estimé à 60.000.


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Le Cameroun prévoit le rapatriement des réfugiés nigérians

Les autorités camerounaises et nigérianes ont convenu de la tenue à Abuja, au plus tard en juin 2016, d’une réunion avec le HCR, en vue du retour des réfugiés nigérians exilés au Cameroun

Le Cameroun et le Nigéria se sont mis d’accord pour la tenue, au plus tard en juin 2016, d’une réunion à Abuja avec le HCR pour examiner les modalités de rapatriement des réfugiés nigérians exilés au Cameroun et des déplacés, a-t-on appris ce mercredi, 04 mai 2016, à l’issue de la visite d’Etat de 48 heures, effectuée par Paul Biya, dans le pays que dirige son homologue Muhammadu Buhari.

L’annonce a été faite dans le communiqué conjoint publié par les deux parties ce jour, en présence des chefs d’Etat et des délégations des deux pays, par le ministre camerounais des Relations extérieures, Lejeune Mbella Mbella (pour la version française), et le ministre nigérian des Affaires étrangères, Geoffrey Onyeama (pour la version anglaise).

Le seul camp de Minawao, dans l’Extrême-Nord Cameroun, accueille déjà près de 60 000 réfugiés nigérians ayant fui les exactions de la secte Boko Haram. On recense officiellement dans le même sillage environ 170 000 déplacés camerounais qui ont dû abandonner leurs terres pour trouver l’abri dans des régions plus sécurisées de l’Extrême-Nord. A l’intérieur du Nigéria, l’Agence nationale de gestion des urgences (NEMA), avait enregistré au mois d’avril 2016 près de deux millions de déplacés du fait de l’insurrection de Boko Haram dans le Nord-Est du pays.

Ces populations devraient bientôt retourner chez elles avec les « succès enregistrés » sur le terrain contre le groupe terroriste, a relevé le communiqué conjoint.

Paul Biya et Muhammadu Buhari se sont entretenus hier au palais présidentiel nigérian, situé dans la capitale fédérale de la première puissance économique du continent. Les deux chefs d’Etat ont parlé de nombreuses questions liées à l’état de la coopération bilatérale Cameroun – Nigéria.

« Parfaite convergence et concordance de vues », a déclaré Paul Biya au Transcorp Hilton Hotel d’Abuja, après la lecture du communiqué conjoint et peu avant la conférence de presse donnée par les deux présidents.

« Cadre juridique commun » pour les terroristes
Les président camerounais et nigérian se sont félicités des « succès » remportés dans la guerre contre Boko Haram par les armées de leurs deux pays, ainsi que celles des pays de la Commission du bassin du Lac Tchad: Bénin, Tchad, Niger. Ils ont aussi salué les résultats de la Force multinationale mixte contre Boko Haram qui augureraient d’un prochain retour à la normale dans les zones qui ont été touchées par les combats.

Côté camerounais et côté nigérian, des individus soupçonnés d’être au service de Boko Haram ont été arrêtés et placés en détention. Il a été suggéré de mettre en place un « cadre juridique commun » entre le Cameroun et le Nigéria, en vue de leur comparution devant des juridictions, « conformément aux meilleures pratiques internationales », note le communiqué conjoint.

La visite de Paul Biya au Nigéria intervenait à la veille de la deuxième session du sommet sur la sécurité régionale, qui se tiendra à Abuja, le 14 mai 2016. Sommet sur lequel reposent de nombreuses attentes pour une meilleure coordination des différents engagements des Etats de la région pour lutter efficacement contre le terrorisme.

« Les volets militaires sont importants mais il faut un volet complémentaire, le volet économique », a cependant reconnu Paul Biya ce mercredi dans la capitale fédérale du Nigéria. Il a ainsi été suggéré de mettre en place des programmes de co-développement économique dans les localités frontalières entre les deux pays, localités qui ont souvent été « délaissées » par les deux Etats.

Perspectives
Parlant d’économie, le président Buhari a noté que le potentiel existant entre les deux pays reste encore à exploiter. Les deux chefs d’Etat ont demandé à leurs différents ministres de l’Economie d’envisager la tenue d’un forum d’affaires Cameroun – Nigéria, qui aura lieu à Abuja.

Au chapitre des perspectives, les deux présidents ont souhaité, entre autres points soulevés: l’achèvement des travaux du pont sur le Mayo-Tiel, qui reliera Demsa au Cameroun et Belel au Nigéria; la poursuite de la démarcation de la frontière entre le Cameroun et le Nigéria (longue de 2 100 km, elle traverse des montagnes et un désert au Nord et une forêt dense au Sud, et compte 21 points frontaliers maritimes); l’adoption de « mesures concrètes » pour la signature d’un accord frontalier dans le domaine des hydrocarbures.

Les chefs d’Etat des deux pays ont aussi souligné leur volonté d’avoir un cadre d’impulsion de leur coopération, à l’image de la Commission mixte Nigéria – Niger, présentée comme un outil bilatéral unique en son genre.

Le Cameroun et le Nigéria ont signé deux nouveaux accords hier.

Muhammadu Buhari, déjà présent au Cameroun en juillet 2015, a été à nouveau invité au Cameroun, ce après le séjour effectué par Paul Biya chez son voisin les 03 et 04 mai 2016.

Le président de la République fédérale du Nigéria « a accepté cette invitation », dont la date sera fixée par voie diplomatique, a-t-on appris à l’issue de la lecture du communiqué conjoint.

Paul Biya, après sa visite d’Etat au Nigéria, sur invitation de son homologue, a regagné Yaoundé mercredi, en fin d’après-midi. Le chef d’Etat camerounais a qualifié son séjour en terre nigériane d’« amical » et d’« utile ».

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L’eau, une ressource vitale pour les réfugiés nigérians au Cameroun

Dans le camp de Minawao, à l’Extrême-Nord, plus de 56 000 réfugiés nigérians ayant fui Boko Haram sont en quête quotidienne d’eau

Un petit groupe d’enfants, s’avancent, bidons en mains, vers les points d’eau du camp de Minawao, dans l’Extrême Nord du Cameroun. Patients ils attendent leur tour. Le moindre litre obtenu compte, et il faudra partager, les enfants le savent.

Ici, plus de 56 mille Nigérians, ayant fui Boko Haram dans leur pays, tentent de survivre. Eux qui sont parvenus à échapper aux attaques du groupe terroriste, se trouvent aujourd’hui confrontés à un autre calvaire: le manque d’eau.

Modu Mele vient de Bama, localité située dans l’État de Borno, dans le nord-est du Nigeria. Il a dû abandonner son village lorsque les adeptes de Boko Haram ont fait irruption chez lui et tenté d’égorger les membres de sa famille, dit-t-il.

Après avoir marché des jours durant, pour trouver refuge au Cameroun, aujourd’hui, c’est pour chercher de l’eau en dehors du camp qu’il marche de longues heures, «car ici, (au camp de Minawao) nous en trouvons peu», confie-t-il à Anadolu.

Le Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) qui administre le camp est au fait de ce manque d’eau et fourni plusieurs explications.

«A cause du climat, de la sécheresse, nous faisons face à des problèmes d’eau importants au niveau du camp. Les quantités ont chuté à cause de l’appauvrissement de la nappe phréatique», explique Paterne Raoul Mbiapan Mbiapan, administrateur national de protection au HCR, rencontré à Minawao par Anadolu.

Crée en juillet 2013, «le camp n’avait pas initialement été prévu pour accueillir autant de monde», avoue Mbiapan Mbiapan. Au cours du mois de mars 2016, ce camp a franchi le cap de 56 600 personnes.

Le plus récent rapport du HCR précise d’ailleurs que «la fourniture d’eau dans le camp de Minawao ne dépasse pas les 7 litres par personne par jour à cause de l’augmentation de la population du camp et des pannes de forages». Déjà à la fin de l’année 2015, le HCR fournissait 10 litres par personne/jour alors que ses standards préconisent un minimum de 15 litres d’eau par jour.

Conséquences, les robinets sont ouverts uniquement deux fois par jour, à des heures précises et durant un espace de temps limité. Et toute la journée, de longues files d’attente se forment devant les points d’eau, dans l’espoir de recueillir quelques litres, déplorent les réfugiés. Pour pallier les problèmes d’eau, le camp est pour le moment approvisionné par «water tracking». Les camions de Médecins Sans Frontières ravitaillent ainsi régulièrement les réservoirs installés dans le camp.

Toutefois, les responsables assurent qu’un projet d’adduction est entrain d’être mis en place pour ravitailler non seulement le camp des réfugiés, mais aussi les populations environnantes. Le projet devrait être effectif au cours du mois de mai. Tous ont conscience de la nécessité d’agir vite, explique Mbiapan Mbiapan. Surtout que la population du camp croit de jour en jour, en même temps que ses besoins.

A la fin de l’année dernière, la coordonnatrice du système des Nations Unies au Cameroun, Najat Rochdi, redoutait déjà l’éventualité d’«une aggravation de la crise humanitaire» au Cameroun si le nombre de réfugiés continuait d’augmenter.

A l’époque, il y avait déjà 45 000 réfugiés dans le camp de Minawao. Il y en a 56 000 aujourd’hui, et hommes, femmes et enfants, continuent d’affluer. A cette surpopulation s’ajoute le fait qu’ «on a environ 60 naissances par semaine», ce qui augmente le nombre de personnes présentes sur le site et le nombre de problèmes aussi, révèle le responsable.

«Le partenaire Programme Alimentaire Mondial distribue mensuellement des rations alimentaires mais ce n’est pas évident de couvrir le nombre qui va croissant. Nous faisons des efforts mais ce n’est pas un travail de tout repos» avoue l’administrateur.

Le camp fait aussi face à un problème au niveau de l’éducation. Le HCR note ainsi la «nécessité de recruter 60 nouveaux enseignants et de construire 32 salles de classe supplémentaires pour les deux écoles primaires afin d’atteindre la norme standard de 80 élèves par classe». Actuellement, au niveau du primaire, on note «plus de 500 élèves dans certaines classes, occasionnant un taux d’absentéisme élevé», souligne Mbiapan Mbiapan.

Des réfugiés nigérians au camp de Minawao dans la région de l’Extrême-Nord au Cameroun
UNHCR/D. Mbaiorem)/n

Le HCR demande au Cameroun et au Tchad de respecter les droits des réfugiés nigérians

L’agence onusienne s’est dite encouragée vendredi par la réponse des autorités du Cameroun qui ont assuré qu’elles prendront les mesures nécessaires pour se conformer aux normes internationales

Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) s’est dit préoccupé vendredi par la montée de la violence au Nigéria et dans les pays voisins, ainsi que par l’impact de la violence sur la situation des réfugiés nigérians dans les pays voisins, y compris le rétrécissement de l’espace humanitaire où les réfugiés peuvent demander l’asile.

Le HCR a salué la générosité du Cameroun, du Tchad et du Niger, qui ont ouvert leurs portes à des millions de Nigérians fuyant le conflit dans le nord- est du pays au cours des deux dernières années.

«Nous partageons leur engagement à assurer la sécurité et la protection des Nigérians dans le besoin, tout en assurant en même temps la sécurité de leurs propres citoyens et des zones frontalières», a déclaré le HCR dans un communiqué de presse. L’agence onusienne encourage les réfugiés à quitter les zones frontalières pour l’intérieur des terres, où ils peuvent bénéficier d’aide et de protection.

Depuis que des militants nigérians ont élargi leur campagne, la situation est devenue de plus en plus tendue dans les zones frontalières. Des milliers de réfugiés ont été expulsés ou renvoyés au Nigéria en provenance des pays voisins. Entre le 9 et le 11 juillet, 925 Nigérians ont ainsi été renvoyés chez eux par le Cameroun et le Tchad.

Les autorités nigérianes ont récemment critiqué l’expulsion de leurs ressortissants du Cameroun.

Le HCR a rappelé aux gouvernements de la région que certains principes et normes internationales doivent être respectés, même face à de graves problèmes de sécurité. Ces principes incluent notamment le droit à demander l’asile.

L’agence onusienne s’est dite encouragée par la réponse des autorités du Cameroun qui ont assuré le HCR qu’elles prendront les mesures nécessaires pour se conformer aux normes internationales.

«Le HCR continuera à surveiller la situation des réfugiés et des rapatriés, tout en soulignant que la protection et l’assistance humanitaire pour les rapatriés devient de plus en plus difficile en raison de difficultés d’accès et de sécurité. Le HCR continuera également à donner des conseils et de l’assistance au Nigéria et aux gouvernements du Cameroun, du Tchad et du Niger», a conclu le communiqué de presse.

Le camp de Minawao, au Cameroun, accueille des dizaines de milliers de réfugiés nigérians
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Le Nigéria critique l’expulsion de 12.000 de ses ressortissants par le Cameroun

« Si le Nigeria avait commis des actions semblables contre les Camerounais, le HCR aurait sévèrement critiqué notre pays », a dénoncé publiquement mardi le directeur général de la NEMA, Sani Sidi

Le Nigeria a exprimé mardi son mécontentement suite à l’expulsion récente de plus de 12.000 Nigérians par les autorités camerounaises, déclarant que ce rapatriement avait soumis les expulsés à des conditions inhumaines.

Observant que la majorité des personnes rapatriées étaient des déplacés qui ont subi de nombreuses attaques de Boko Haram, l’Agence nationale de gestion catastrophes (NEMA), chargée de la prise en charge des personnes expulsées, a reproché au Cameroun de n’avoir publié aucune notification préalable avant cette expulsion.

À cet effet, le gouvernement nigérian a signalé les actions du Cameroun au Haut commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR) pour qu’il examine la question, a déclaré mardi aux journalistes le directeur général du NEMA, Sani Sidi.

« Nous nous sommes plaints aux responsables du HCR en faisant valoir que si le Nigeria avait commis des actions semblables contre les Camerounais, cette organisation aurait sévèrement critiqué notre pays, mais que pourtant elle a choisi de rester discrète sur les actions du gouvernement camerounais », a déclaré le responsable nigérian, ajoutant qu’il attendait toujours que l’agence de l’ONU adopte une réaction appropriée.

Les personnes expulsées, actuellement situées dans la zone de Mubi dans l’État d’Adamawa (nord-ouest), seront évacuées dans des camps déjà conçus pour les recevoir peu après l’arrêt de la période de dépistage actuelle.

Le gouvernement nigérian continuera de s’occuper des personnes expulsés et de toutes les personnes déplacées dans les camps déjà établis dans la région nord-est du pays, a ajouté le responsable.

L’insurrection de Boko Haram a causé des milliers de morts et quelque 750.000 personnes déplacées.

Le Cameroun a entrepris d’expulser de nombreux réfugiés nigérians sous le motif de la lutte contre l’insécurité et le terrorisme. La décision a été prise au lendemain des attentats qui ont secoué la ville de Maroua dans l’Extrême-Nord. Les autorités camerounaises ont estimé que certaines des attaques commises sur leur sol ont été perpétrées avec la collaboration de certaines personnes déplacées.

Sani Sidi, Directeur général de l’Agence nationale de gestion catastrophes (NEMA)
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Plus de 2000 Nigérians rapatriés du Cameroun en deux semaines

Les services nigérians de l’immigration notent qu’il s’agit pour la plupart de réfugiés qui avaient trouvé un abri dans les camps à l’Extrême-Nord. Conséquence des attentats perpétrés au Cameroun

Plusieurs Nigérians, dont le nombre dépasse 2000, ont été rapatriés ces dernières semaines du Cameroun pour leur pays d’origine, rapporte le journal nigérian Daily Times ce vendredi. Il s’agit essentiellement de personnes déplacées internes (PDI) qui avaient trouvé refuge en terre camerounaise, observe ce média.

En visite au Cameroun les 29 et 30 juillet, le président de la République fédérale du Nigéria, Muhammadu Buhari, a pourtant salué «l’hospitalité» que le Cameroun accorde aux dizaines de milliers de réfugiés de son pays.

Le chef-lieu de la région de l’Extrême-Nord a été la cible, les 22 et 25 juillet 2015, de trois attentats suicides, perpétrés par des kamikazes, qui ont fait officiellement, selon les bilans officiels, au moins 34 morts et 117 blessés.

Le ministre camerounais de la Défense a déclaré lundi dernier, 27 juillet, en début de matinée, sur la radio publique nationale, que l’identité des kamikazes de l’Extrême-Nord n’était pas encore «clairement définie».

Le gouverneur de cette région partageant des frontières avec le Nigéria, Midjiyawa Bakary, a pris de nombreuses mesures pour prévenir d’éventuels attentats, à l’instar: du port du voile intégral, le refoulement systématique de tout étranger sans possession de ses papiers d’identité, la fermeture des écoles coraniques illégales, l’interdiction du commerce ambulant entre autres.

Le rapatriement massif de Nigérians serait survenu à l’issue de l’explosion d’une bombe dans l’un des camps de réfugiés installés à l’Extrême-Nord. Le Service de l’immigration nigériane a été averti hier de l’expulsion de 1500 réfugiés.

La seule semaine dernière, les autorités camerounaises ont rapatrié 520 Nigérians qui s’étaient rendus dans le pays à cause de l’insurrection meurtrière de Boko Haram, a révélé à Daily Times Ubi Ikpi Nkanu, contrôleur au Service nigérian de l’immigration, en charge des Etats de l’Adamawa et de Taraba.

Soupçons de complicité avec Boko Haram
Un autre haut responsable du Service a indiqué que la décision des autorités camerounaises de rapatrier 1500 Nigérians était due à des problèmes de sécurité.

Cela fait partie des «mesures de précaution prises par les autorités camerounaises pour faire face à l’aggravation de l’insécurité sur son sol, découlant de l’escalade des attaques de Boko Haram», a-t-il expliqué à ce journal paraissant au Nigéria.

Ce haut fonctionnaire, qui a souhaité gardé l’anonymat, a précisé que les autorités camerounaises ont justifié leur acte en raison du «soupçon» que certaines des attaques commises sur leur sol ont bien été perpétrées avec la collaboration de certaines personnes déplacées.

Les autorités camerounaises ont également pris la décision de démonter les camps montés dans les zones touchées par les incursions du groupe terroriste.

Selon lui, la plupart des personnes rapatriées sont des femmes et des enfants.

L’enquête menée par le Daily Times révèle que les Nigérians rapatriés par les autorités camerounaises campent maintenant à Sagoda, une communauté frontalière jouxtant les deux pays.

Les autorités administratives de Borno et de l’Adamawa sont en train de réfléchir à la réinstallation de ces déplacés dans les camps d’accueil des deux Etats, au Nigéria.

La majorité d’entre eux sont des autochtones de l’Etat de Borno qui ont fui les attaques de la secte menées sur Gwoza et d’autres communautés de Borno, attaques qui ont forcé les habitants à fuir vers le Cameroun et le Tchad.

Le Tchad, victime d’attentats avant le Cameroun, a clairement demandé pour sa part au HCR de relocaliser les réfugiés nigérians en territoire nigérian.

Des déplacés internes au Nigéria. Photo pour illustration
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Le Tchad décide de renvoyer les réfugiés nigérians dans leur pays

Après l’attentat-suicide qui a fait 16 morts à N’Djamena, le week-end dernier, le gouvernement tchadien a demandé au HCR de relocaliser les réfugiés nigérians en territoire nigérian

Après l’attentat-suicide qui a fait 16 morts à N’Djamena, la capitale tchadienne, le week-end dernier, le gouvernement tchadien a demandé au Haut-Commissariat des Nations-Unies pour les réfugiés (HCR) de relocaliser les réfugiés nigérians en territoire nigérian, a-t-on appris lundi à Xinhua de source humanitaire.

S’adressant aux chefs des agences du Nations-Unies et des organisations humanitaires nationales et internationales uvrant au Tchad, le ministre tchadien de l’Administration du territoire et de la Sécurité publique, Abdérahim Birémé Hamid, a déclaré que « les étrangers sans papier seront reconduits à la frontière ».

Il leur a demandé de se préparer conséquemment pour faciliter l’acheminement des réfugiés nigérians vers le camp de Baga Sola, dans la région du Lac.

Samedi, un kamikaze qui s’était déguisé en femme portant un voile intégral, s’était fait exploser au marché central de N’Djaména, capitale du Tchad. Cet attentat revendiqué par la secte terroriste Boko Haram avait fait 16 morts et 80 blessés dont 4 dans un état grave.

Le 15 juin, deux attaques-suicides quasi-simultanées avaient déjà fait 38 morts dans la capitale tchadienne.

Quelques jours après, le gouvernement tchadien avait lancé des opérations de rafle des réfugiés et mendiants étrangers vivant sur son territoire.

Les réfugiés et mendiants arrêtés ont été cantonnés dans des centres d’accueil ouverts à Baga Sola.

C’est dans cette région que le HCR et le Tchad avaient ouvert, au début de l’année en cours, un camp pour accueillir près de 5. 000 réfugiés nigérians et nigériens ayant fui les violences de la secte islamiste Boko Haram.

Le Tchad est le deuxième plus grand pays d’accueil de réfugiés sur le continent africain.

Près d’un demi-million de Soudanais, Centrafricains et des personnes d’autres nationalités y ont trouvé refuge depuis une douzaine d’années.


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Cameroun: Le point sur la situation humanitaire à l’Extrême-Nord

Environ 75.000 réfugiés nigérians et 82.000 populations déplacées sont recensés dans trois départements de l’Extrême-Nord. La région souffre actuellement d’un déficit de 132.000 tonnes de céréales

Les activités terroristes de Boko Haram au nord du Nigéria et dans la région camerounaise de l’Extrême-Nord, donnent à observer un «état des lieux préoccupant» sur le terrain, d’après des données présentées mardi, 02 juin, à Yaoundé, par l’inspecteur général du ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation (Minatd), Enow Abrams Egbe. L’officiel représentait le Minatd mardi, à la signature d’un partenariat entre la Croix-rouge camerounaise et Guinness Cameroun S.A.

Selon les statistiques présentées par Enow Abrams Egbe, le Cameroun accueille abrite à ce jour environ 75.000 réfugiés nigérians et près de 82.000 populations déplacées internes dans les localités des départements du Logone et Chari, du Mayo Sava et du Mayo Tsanaga.

«La capacité d’accueil largement dépassée a entrainé une aggravation considérable des préoccupations humanitaires diverses», indiquent les autorités camerounaises.

Sur le plan alimentaire, la région de l’Extrême-Nord, qui fait régulièrement face à de rudes saisons de sécheresse, accuse actuellement un déficit de 132.000 tonnes de céréales, ce qui représente selon le Minatd, «un manque à gagner de 30 milliards de F CFA».

Le gouvernement camerounais note par ailleurs, entre autres, sur le plan sanitaire, «une résurgence des épidémies de rougeole, choléra, méningite» «notamment dans les camps de réfugiés de Minawao et de Gawar, dans le département du Mayo-Tsanaga».

Le camp de réfugiés de Minawao accueille un peu plus de 33.000 réfugiés nigérians.

Enow Abrams Egbe a salué l’action des partenaires internationaux du Cameroun, précisément «les partenaires humanitaires de la galaxie onusienne», qui ont élaboré en début d’année 2015 un «plan stratégique de riposte humanitaire» pour aider à la prise en charge de cette situation. L’Unicef, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le Programme alimentaire mondial (PAM), le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), Onu Femmes et le HCR sont déployés dans la région. A côté de ces organisations du système des Nations-Unies, on retrouve d’autres acteurs à l’instar de Médecins sans frontières (MSF).

Du côté du gouvernement, le Minatd est à la tête de deux comités interministériels créés par le président de la République en rapport avec la situation humanitaire dans la région : le premier, créé le 13 mars 2014, s’occupe de la gestion des situations d’urgence des réfugiés au Cameroun; le second, mis sur pied le 21 avril 2015, est un comité ad hoc en charge de la gestion des dons destinés aux populations et aux forces de défense, dans le cadre de la lutte contre Boko Haram.

Des femmes réfugiées nigérianes, dans un camp à l’Extrême-Nord du Cameroun
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Coopération Cameroun-Allemagne: 4 milliards de F pour les réfugiés

Cette enveloppe va permettre de soutenir le déploiement d’infrastructures pour l’amélioration du quotidien des réfugiés se trouvant sur le territoire camerounais

L’ambassadeur de la République fédérale d’Allemagne au Cameroun, Klaus-Ludwig Keferstein, et le ministre délégué auprès du ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat), Yaouba Abdoulaye, ont signé jeudi à Yaoundé un accord de coopération financière pour la prise en charge des réfugiés présents sur le territoire camerounais. Il s’agit de réfugiés venant de la République centrafricaine, du Nigéria et les déplacés internes.

Ledit accord accorde au Cameroun un appui financier de 6 millions d’Euros (environ 3,94 milliards de F CFA) de la République fédérale d’Allemagne, à travers son bras financier, la KFW.

Ces fonds vont servir à soutenir les initiatives d’autonomisation des réfugiés (création de petites et moyennes entreprises) et au développement des infrastructures sociales.

En termes de priorités, le Cameroun compte mettre l’accent dans un premier temps sur la fourniture d’eau potable dans les camps de réfugiés afin de lutter contre les maladies hydriques.

Cette contribution de l’Allemagne s’ajoute à celles reçues ces derniers mois par le Cameroun aux fins de prise en charge des centaines de milliers de réfugiés présents sur son territoire.

Il y a deux mois, le Haut-Commissariat des Nations-Unies pour les réfugiés (HCR) déplorait le sous-financement de la crise humanitaire causée par les membres du groupe terroriste Boko Haram. Le HCR indiquait alors avoir reçu seulement 6,8 millions de dollars de contributions, sur 71 millions attendus à cette période. L’ONU a lancé, le 09 avril dernier, un appel afin de récolter près de 161 millions d’Euros pour quelque 200.000 réfugiés nigérians au Cameroun, au Tchad et au Niger.

Le Cameroun accueille près de 80.000 réfugiés nigérians sur son territoire et plus de 244 000 réfugiés centrafricains, dont près de 139 000 ayant fui le pays depuis décembre 2013.

L’ambassadeur de la République fédérale d’Allemagne au Cameroun, Klaus-Ludwig Keferstein (g) et le ministre camerounais de l’Economie (d). Photo pour illustration
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Selon le HCR, 66.000 réfugiés nigérians se trouvent au Cameroun

Ce sont les chiffres communiqués mercredi par le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés, à la suite des derniers mouvements à travers les frontières du Nigeria

Le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a déclaré mercredi que les derniers mouvements de réfugiés à travers les frontières du Nigeria à la suite des attaques de Boko Haram sont attendus pour porter le total des réfugiés nigérians au Cameroun à près de 66 mille.

Une brève note d’information distribuée au siège de l’ONU à New York a indiqué qu’ailleurs dans la région, le nombre de réfugiés a été également en hausse, avec quelque 18 mille personnes qui ont fui à l’ouest du Tchad, y compris plus de 15 mille depuis le début de janvier, après l’offensive de Boko Haram contre la ville de Baga, dans l’Etat de Borno au Nigeria.

Dans le même temps, plus de 100 mille personnes ont déjà trouvé refuge au Niger, malgré une situation humanitaire qui se détériore de façon constante et un pic dans les attaques des insurgés contre les villes de Bosso et Diffa.

L’agence de l’ONU a déclaré que la crise des réfugiés a également aggravé la stabilité économique de la région.

Des réfugiés nigérians ayant fui les combats entre l’armée nigériane et les combattants de Boko Haram, à l’Extrême-Nord du Cameroun, en mars 2014
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La France accorde 1,5 million de dollars pour les réfugiés nigérians et centrafricains

Les fonds, qui seront versés durant le premier semestre 2015, seront alloués au HCR. Les pays voisins de la RCA et du Nigéria bénéficiaires

La France va accorder une «contribution financière» de 1,5 millions de dollars (environ 910 millions de F CFA) en «solidarité de la France à l’égard des populations réfugiées et déplacées victimes de la crise centrafricaine et des exactions de Boko Haram», rapporte un communiqué publié par l’ambassade de France au Cameroun en début de semaine. Ces fonds seront alloués au Haut-commissariat des Nations-Unies pour les réfugiés (HCR) au compte du premier semestre 2015.

Concrètement, il s’agit d’un million de dollars (environ 606 millions de F CFA) «supplémentaires» qui serviront au financement de l’assistance aux «Centrafricains déplacés internes et réfugiés dans les pays voisins, dont le Cameroun» ; et de 500.000 dollars (environ 303 millions de F CFA) pour le financement d’actions du HCR au Tchad et au Cameroun en assistance aux «réfugiés et déplacés chassés de leurs villes et villages par la violence de Boko Haram.»

Le Haut-commissaire des Nations-Unies pour les réfugiés, Antonio Guterres, a effectué une visite au Cameroun du 24 au 25 mars 2015. Au cours de son séjour, il a appelé la communauté internationale à être plus solidaire des réfugiés centrafricains et nigérians.


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Des milliers de réfugiés nigérians continuent de rejoindre le Cameroun

Environ 16 000 réfugiés nigérians ont rejoint la région de l’Extrême-Nord au Cameroun en fin de semaine dernière après avoir fui des affrontements au nord-est de leur pays

Environ 16 000 réfugiés nigérians ont rejoint la région de l’Extrême-Nord au Cameroun en fin de semaine dernière après avoir fui des affrontements au nord-est du Nigeria entre les forces armées régionales et les insurgés, a indiqué mardi le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).

Les autorités affirment que d’autres réfugiés continuent de traverser ces zones frontalières extrêmement instables, principalement dans les zones isolées de Makaria, Logone Birni et Fotokol – juste au sud du lac Tchad et sous le coup d’attaques répétées par les insurgés nigérians depuis plusieurs semaines.

Le HCR a précisé qu’il travaille avec les autorités camerounaises pour transférer les réfugiés aussi vite que possible loin des zones de conflit vers un site de transit à Kousseri.

« A cause du conflit actuel entre les forces armées et les insurgés sur le territoire camerounais, le HCR n’a pas accès aux zones frontalières où les réfugiés sont arrivés », a indiqué un porte-parole du HCR, Adrian Edwards, aux journalistes à Genève.

Avec ses partenaires humanitaires, l’agence onusienne s’apprête à procéder à un enregistrement des réfugiés sur le site de transit et à fournir une aide d’urgence aux nouveaux arrivants en matière de santé, de nutrition, d’eau et d’alimentation.

Les convois de transfert depuis la frontière jusqu’à Kousseri commenceront mercredi. Suite aux procédures d’identification des réfugiés, le HCR organisera le transfert quotidien de 2 000 réfugiés jusqu’au camp de Minawao où la construction en urgence pour des abris et des infrastructures d’assainissement sont déjà en cours. A Minawao, le HCR fournira également des articles de secours, comprenant des couvertures, des ustensiles de cuisine et du savon. Le camp abrite actuellement 32 600 réfugiés nigérians.

Adrian Edwards a indiqué que le gouvernement camerounais continue de fournir les escortes essentielles aux convois humanitaires et de transfert des réfugiés afin d’assurer une protection physique aux réfugiés et au personnel humanitaire.

« Compte tenu de l’évolution rapide de la situation sécuritaire dans la région et des afflux de réfugiés encore attendus, nous envisageons avec les autorités la possibilité d’établir un second camp de réfugiés, plus loin de la région frontalière instable. Etant donné la rareté de l’eau aux alentours de Minawao, le HCR recherche un emplacement pour un second camp qui fournira des niveaux suffisants d’eau potable pour une population réfugiée à croissance rapide dans la région camerounaise de l’Extrême-Nord », a-t-il indiqué.

Une fois les identifications achevées, ces tout derniers mouvements de population devraient augmenter le nombre total de réfugiés nigérians au Cameroun jusqu’à près de 66 000.

Parallèlement, au Niger, des attaques d’insurgés – survenues début février dans les villes de Bosso et Diffa – ont encore aggravé la situation humanitaire dans la région, avec le déplacement interne d’une population estimée à 50 000 personnes vers la ville de Zinder et à travers la région de Diffa.


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Des réfugiés nigérians au Cameroun critiquent l’action de leur armée

Les populations de l’Etat de Borno, réfugiées dans le camp de Minawao, se plaignent d’avoir été souvent abandonnées par l’Etat nigérian

Tantou Taïteus est arrivé au Cameroun après avoir fui le village chrétien d’Atagara dans l’Etat de Borno. Un village que ni les autorités ni l’armée n’ont su protéger de Boko Haram. En effet, l’armée nigériane a déserté cette partie du territoire, abandonnant les populations à leur sort. Alors, Tantou Taïteus et ses amis ont tenté de se défendre avec les moyens du bord, armes blanches, arcs et flèches.

«Ils sont entrés dans le village, très tôt un dimanche, raconte-t-il, et ils ont commencé à tirer avec leurs armes. Nous les avons combattus et ils sont partis. Mais ils sont revenus un autre jour avec beaucoup plus de monde cette fois, pour nous affronter. Nous, le village d’Atatgara, nous avons nos chefs. Ils ont vite compris que nous n’allions pas gagner le combat, alors ils nous ont dit de fuir.»

Ces hommes ont fui à travers les montagnes pendant des semaines, pourchassés par les combattants de Boko Haram. Beaucoup de leurs femmes et de leurs filles n’ont pas eu cette chance. «Ils ont pris beaucoup de nos femmes. Mes voisins par exemple, leurs femmes ont été emmenées quelque part, mais nous ne savons pas où», poursuit Tantou Taïteus.

Cette histoire qui se répète à l’infini parmi les 30 000 réfugiés nigérians du Cameroun pose la question de l’attitude des autorités nigérianes. Elles n’ont ni protégé les gens de Boko Haram ni même songé à évacuer les villages.


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Le HCR demande une aide urgente pour les réfugiés nigérians au Cameroun, au Tchad et au Niger

Le Hcr a lancé vendredi un appel pour un accès humanitaire urgent aux réfugiés et déplacés

Alors que la violence qui mine le Nigeria s’étend désormais au Niger, au Cameroun et au Tchad, le Haut commissariat des Nations-Unies aux réfugiés (HCR) a lancé ce vendredi un appel pour un accès humanitaire urgent aux réfugiés et déplacés internes dans ces pays pour leur apporter l’aide d’urgence dont ils ont besoin.

« Nous sommes extrêmement préoccupés par la situation humanitaire, vu que plusieurs milliers de personnes, actuellement, ne bénéficient actuellement d’aucune assistance. Nous travaillons avec les autorités à déployer en toute sécurité les travailleurs de l’aide le plus rapidement possible et dans le même temps, nous préparons une évaluation rapide de la riposte. »

Au Cameroun, la situation est préoccupante, et nous avons des informations sur des massacres, des enlèvements et des violences dans la région de l’Extrême-nord du pays, frontalière avec le Nigeria.

Selon le HCR, une attaque la semaine dernière dans la ville frontalière de Fotokol, l’assassinat et l’enlèvement de plusieurs passagers d’un autobus local au cours du week-end sont les exemples les plus récents.

« L’insécurité rend encore plus difficile à nos équipes l’accès aux régions frontalières où les réfugiés arrivent et d’où nous les envoyons dans le camp de réfugiés de Minawao, à 120 km. »

« Depuis le début de l’année, plus de 9000 réfugiés nigérians ont fui au Cameroun et ont été transférés dans ce camp où ils reçoivent une aide d’urgence, comme des vivres, des soins médicaux, du matériel pour des abris et des articles ménagers de base comme des matelas, des couvertures et des ustensiles de cuisine ainsi que du savon. Le Hcr a recensé plus de 40.000 réfugiés dans l’Extrême-nord à ce jour et 32.000 d’entre eux ont été déplacés vers Minawao », a déclaré M. Edwards.

Selon cet officiel, la violence dans la région de l’Extrême-nord touche également des dizaines de milliers de résidents locaux. Alors que de nombreuses personnes se trouvent chez des parents et des familles d’accueil, il est difficile d’évaluer l’ampleur des déplacements internes.

Il a expliqué que le Hcr collaborait étroitement avec le gouvernement du Cameroun et les partenaires humanitaires pour déterminer l’ampleur de la situation et l’évaluer sur le terrain, identifier et localiser les déplacés et élaborer une riposte humanitaire.

Le Tchad, le Cameroun et le Niger ont engagé leurs forces armées pour lutter contre les militants, entre autres, dans le cadre de la « Communauté du Bassin du Lac Tchad », une organisation régionale qui comprend également le Bénin.

Les réfugiés et les rapatriés ont été reçus dans plusieurs sites dans la région du lac. Mais la sécurité est une préoccupation majeure pour toutes les agences humanitaires et pour les réfugiés eux-mêmes – dont la plupart se rendent au Niger plutôt que le site nouvellement identifié pour les réfugiés de Dar-es-Salaam (qui a une capacité d’accueil d’au moins 12.000 personnes mais n’en compte que 3000).

« Plusieurs réfugiés restent inaccessibles dans les diverses îles. Ce matin, nous avons reçu l’information qu’une nouvelle attaque meurtrière a eu lieu à Ngouboua, un village de la région du Lac Tchad où plusieurs réfugiés se trouvent. Nous tentons d’obtenir des informations supplémentaires », a déclaré M. Edwards.

Il a ajouté que le HCR au Tchad collaborait étroitement avec le Cnarr, les agences des Nations Unies et les partenaires pour apporter une assistance dans les domaines de la protection, de l’approvisionnement en vivres, de la protection des enfants, de l’assainissement et de l’abri. D’autres services comme l’éducation et les moyens de subsistance seront proposés quand plus de réfugiés seront installés.

Au total, la violence dans le Nord-est du Nigeria a provoqué la fuite de plus de 157.000 personnes au Niger (100.000), au Cameroun (40.000) et au Tchad (17.000). Il y aurait environ un million de déplacés internes à l’intérieur du Nigeria, selon l’Agence nationale de gestion des urgences de ce pays.

Des réfugiés nigérias au Niger
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Le PAM lance un appel de fonds pour soutenir les réfugiés nigérians au Cameroun

les besoins du PAM pour 2015 pour l’Opération d’urgence au Cameroun sont estimés à 23 millions de dollars,

Le Programme alimentaire mondial (PAM) a lancé un appel à plus de fonds pour venir en aide aux Nigérians récemment réfugiés au Cameroun mais le risque de se faire attaquer des deux côtés de la frontière a rendu de plus en plus difficile l’action des organisations humanitaires sur place.

Dans un communiqué publié samedi à New York, le PAM a déclaré que la situation sécuritaire en Afrique Centrale s’est dégradée de façon significative le mois dernier.

L’organisation rappelle que Boko Haram a attaqué plusieurs villages dans le Nord du Cameroun et suite à cette série de violences, le Tchad a annoncé qu’il envoyait des soldats au Cameroun pour l’estomper.

Selon Mme Elisabeth Byrs, porte-parole du PAM, en dépit de l’insécurité croissante, l’agence prévoit d’aider 96 068 personnes au Cameroun, dont les réfugiés nigérians, des personnes déplacées internes (IDP) et des populations locales vulnérables.

« De nouveaux mouvements de populations vers le Cameroun en provenance du Nigeria ont été rapportés ces dernières semaines, en plus du déplacement croissant de la population locale des zones frontalières où tous les villages ont été détruits et les services fermés ».

Selon Mme Byrs, « la circulation des personnes a été ralentie, ce qui a eu un impact direct sur l’accès à la terre, mais aussi sur les activités économiques et sur les marchés qui dépendent des mouvements entre les villes, de part et d’autre de la frontière. La saison des semis a été également interrompue. Les communautés locales sont affectées et l’insécurité alimentaire est en hausse ».

Selon elle, 29 000 réfugiés nigérians sont actuellement hébergés sur un site à Minawao, dans la région de l’extrême Nord du Cameroun.

Le PAM fournit des denrées alimentaires à ceux qui arrivent dans les camps. Beaucoup de femmes et d’enfants arrivent dans un état de malnutrition.

Le programme soutient des centres de santé dans les zones affectées pour traiter les enfants malnutris âgés de six mois à cinq ans, ainsi que les femmes enceintes et les femmes allaitantes; 365 enfants réfugiés et 100 femmes enceintes et femmes allaitantes ont reçu un apport nutritionnel jusqu’ici.

Le PAM a également initié la première distribution d’aides à 20 000 IDP dans les trois départements les plus affectés de l’extrême nord. A cause des pénuries dans l’approvisionnement en denrées, une seconde phase de distribution n’a pas été réalisée.

Au Cameroun, selon elle, 20 000 à 30 000 personnes ont été déplacées en interne par les attaques contre trois divisions de la région de l’extrême Nord. Il y a 36.400 réfugiés nigérians dans cette région du Cameroun.

Concernant le financement, Mme Byrs a dit que les besoins du PAM pour 2015 pour l’Opération d’urgence au Cameroun sont estimés à 23 millions de dollars, mais l’initiative souffre d’un déficit de 15 millions de dollars, soit 65% des besoins.

29.000 réfugiés nigérians sont actuellement hébergés au camp de Minawao, à 130 Km de la frontière
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Le camp de Minawao, de plus en plus sollicité par les réfugiés nigérians

La population du camp, planté au milieu d’une plaine aride, est passée de 6.000 à 17.000 personnes en seulement deux mois

Apollos Luka désigne la tente commune où vit depuis trois mois sa famille: « On y dort à 70, parfois 80 ». Dans le nord du Cameroun, le camp de Minawao peine à accueillir les milliers de réfugiés nigérians fuyant Boko Haram.

Les exactions du groupe islamiste armé au Nigeria, où il s’est emparé de nombreuses localités, ont jeté sur les routes des dizaines de milliers de personnes. Chaque jour, elles franchissent la frontière à pied, à dos d’âne ou en deux-roues.

La population du camp, planté au milieu d’une plaine aride entourée de montagnes, est ainsi passée de 6.000 à 17.000 personnes en seulement deux mois. Désormais, le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) estime que 4.000 à 5.000 réfugiés arrivent dans la région camerounaise de l’Extrême-Nord chaque semaine, dont environ 70% de femmes et d’enfants nécessitant une assistance immédiate.

Le représentant spécial de l’ONU pour l’Afrique centrale, Abdoulaye Bathily, a prévenu jeudi: « si rien n’est fait dans l’urgence, il est fort probable que survienne une catastrophe humanitaire qui compliquerait davantage les défis sécuritaires ».

Que du riz et du maïs
Des cas de choléra et de malnutrition ont été signalés, car dans la promiscuité, « les maladies se propagent très vite », explique Apollos Luka.

« Beaucoup de personnes meurent. Quand ils arrivent, il n’y a pas de toilettes (…) Les gens cuisinent et font leurs besoins dehors, c’est terrible », déplore le jeune homme.

Un vieillard aux mains tremblantes, Barma Mala, se plaint du rationnement. « La nourriture n’est pas suffisante, on nous distribue une fois par mois seulement, on ne mange rien d’autre que du riz et du maïs », dit-il.

« Il a fallu construire dans l’urgence des sanitaires et des points d’eau, mais nous n’étions pas préparés à un tel afflux », confie un responsable du camp sous couvert d’anonymat.

A l’école primaire du camp, 16 professeurs se répartissent 1.500 élèves en uniforme bleu électrique, entassés dans des classes surpeuplées.

« Nous faisons ce que nous pouvons pour leur apprendre à lire, écrire et compter. Mais c’est compliqué dans ces conditions. Nous manquons de beaucoup de choses, surtout de cahiers », explique Albert Tamta, un enseignant. Lui a 156 élèves dans sa classe.

Sur les terres où sont installés les réfugiés les plus anciens – l’insurrection de Boko Haram a commencé dès 2009 dans le nord du Nigeria, faisant depuis plus de 10.000 morts – , les conditions de vie sont différentes. On s’organise, on moule des briques, et peu à peu, les maisonnettes en torchis succèdent aux tentes du HCR.

Arrivés il y a un an de la région de Gwoza, dans le nord-est du Nigeria, Ayuba Ishaku et sa femme savent que l’exil va durer. Dans leur minuscule case en terre, une marmite fumante de riz est sur le feu.

« C’est impossible de rentrer chez nous, c’est trop dangereux. Je voudrais trouver un travail, ici au Cameroun, mais ils ne parlent pas la même langue que chez nous. Je me sens un peu perdu », explique le jeune homme.

Risques d’infiltration
Beaucoup de réfugiés nigérians – ils sont plus de 40.000 au total au Cameroun, et plus de 100.000 au Niger, selon l’ONU – saluent l’accueil des autorités camerounaises pour mieux dénoncer l’incompétence du pouvoir nigérian, qui les a « abandonnés », et de son armée qui fuit devant les insurgés de Boko Haram.

Mais dans le camp, comme dans toute la région de l’Extrême-Nord du Cameroun, on craint que des islamistes se soient infiltrés dans la population: ils ont multiplié ces derniers mois enlèvements et attaques au Cameroun.

« Nous avons repéré trois personnes qui faisaient partie des Boko Haram et nous les avons aussitôt dénoncées », affirme John, originaire de Pulka (Nigeria), dont la communauté chrétienne vit certes dans le camp, mais à l’écart des autres – comme au Nigeria, divisé entre le Nord majoritairement musulman et le Sud essentiellement chrétien.

Régulièrement, « les soldats du BIR (Bataillon d’intervention rapide, unité d’élite de l’armée camerounaise) viennent. Ils bouclent le camp et procèdent à des fouilles systématiques », explique un travailleur humanitaire. Selon lui, plusieurs arrestations ont déjà eu lieu. « C’est vrai qu’il est impossible de tout contrôler », reconnaît-il.

Des réfugiés nigérians remplissent leurs bidons d’eau à une pompe, le 13 novembre 2014 dans le camp de Minawao, dans le nord du Cameroun
afp.com)/n

Témoignages de vie des réfugiés nigérians au Cameroun

« Les insurgés voulaient qu’on se convertisse à l’islam, mais nous avons refusé. Alors ils ont pillé et brûlé nos maisons, nos églises, avant de nous chasser », confie une jeune femme

Les Nigérians, dont de nombreux chrétiens, se réfugient au Cameroun pour échapper à la secte islamique Boko Haram. En un an, quarante-trois mille réfugiés sont arrivés au camps de Minawao surchargé. La communauté locale s’est empressée d’aider les chrétiens en rassemblant autant de nourriture que possible pour compléter le peu donnée par les autorités. Au moins huitante-deux familles ont été hébergées dans l’enceinte de l’église, tandis que les deux pasteurs faisaient de leur mieux pour prendre soin d’elles: «Nous avons rassemblé nos frères et s urs dans la cour pour les encourager. Il a été demandé à chacun d’exhorter son voisin en lui disant de ne pas céder aux difficultés. Il y a eu quelques sourires. Nous nous sommes tous donné la main et nous avons prié pour eux.»

«Mon village est maintenant aux mains de Boko Haram. Les insurgés voulaient qu’on se convertisse à l’islam, mais nous avons refusé. Alors ils ont pillé et brûlé nos maisons, nos églises, avant de nous chasser. C’était la panique. Il y a eu des morts. Quel désespoir», se lamente Lydia.

Comme mille cinq cents familles du Nigeria, Lydia a traversé la frontière dernièrement pour trouver refuge au Cameroun. En un an, quarante-trois mille réfugiés nigérians, dont de nombreux chrétiens, sont arrivés au camp de Minawao, auxquels s’ajoutent des Camerounais qui ont préféré s’éloigner de la dangereuse frontière nigériane. L’atmosphère est tendue, les autorités aussi.

Beaucoup sont des femmes et des enfants terrorisés qui ont marché plusieurs jours sans manger. Ils avaient tout juste de quoi boire. Rien pour dormir. «Nous avons perdu tout ce que nous avions construit durant notre vie et ici nous ne pouvons pas subvenir aux besoins de notre famille. C’est très dur, en particulier pour les hommes», reconnaît James Naga, un responsable chrétien, lui aussi réfugié.

Leur quotidien reste difficile: quatre à cinq mesures de céréales par mois, soit la moitié du minimum vital, pas de savon, des toilettes insalubres. Nombreux sont ceux qui n’ont pas de couverture, alors que les nuits sont fraîches et le sol humide. Beaucoup tombent malades. Comment garder un peu d’espoir?

Un camp de réfugiés à l’Extrême-Nord
leseptentrion.net)/n

Babila Akaou: «Boko Haram n’est plus à 100% masculin»

Le préfet du Mayo Sava fait le tour de la situation du département le plus touché à l’Extrême-Nord par les effets néfastes de la secte terroriste nigériane

M. le préfet, pouvez-vous nous dire quelle est la situation sécuritaire dans le département du Mayo Sava ?
De manière globale, la situation sécuritaire dans notre département est sous contrôle. Ceci en dépit de quelques pôles d’attaques ou de vols perpétrés dans la zone frontalière. Ce que nous pouvons dire est que nous, autorités administratives, saluons la détermination de nos forces de défense sur le terrain. Nous saluons aussi la collaboration des populations. C’est l’ensemble de ces actions qui nous a amené à circonscrire le phénomène Boko Haram et le ramener à des proportions qui sont celles d’aujourd’hui, c’est†à†dire celles de sécurité relative qui règne actuellement dans la zone.

Il se trouve qu’il a des mesures préventives qui ont été prises par rapport à la circulation des personnes, notamment la nuit dans la région. Ya-t-il des dispositions particulières dans le Mayo Sava ?
Oui. Nous avons un arrêté régional et c’est M. le gouverneur de la région de l’Extrême†nord qui a interdit la circulation des motos et même des véhicules dans la nuit. C’est pour des dispositions sécuritaires; si vous avez bonne mémoire, vous vous souviendriez de l’attaque perpétrée sur la route de Zigaziga en pleine journée. C’est donc pour prévenir la résurgence de tels cas que de telles décisions ont été prises. Ce sont des décisions auxquelles nous veillons pour sécuriser notre département. Parce que nous pensons qu’avec cette mesure, on pourra repérer, tout au moins mettre la main sur tous ces malfrats qui posent des actes criminels dans la nuit.

Vous présidez un comité de gestion des personnes déplacées dans le Mayo Sava. Qu’est-ce qui a motivé la création d’une telle structure ?
Il faut d’abord dire que c’est un comité de crise parce que nous avons eu un nombre impressionnant de personnes déplacées qui fuyaient soit les exactions des assaillants et qui ont gagné un peu l’intérieur du pays notamment Mora et même du côté de l’arrondissement de Kolofata. Alors, à un moment donné, nous étions face à de milliers de personnes qu’il fallait immédiatement prendre en charge c’est†à†dire leur apporter de l’aide alimentaire. Il fallait aussi éviter des épidémies. Nous avons donc mis en place ce comité et avec la médiatisation, nous avons eu par ci, par là des aides qui nous ont permis de subvenir à leurs besoins les plus élémentaires à savoir la nutrition et l’encadrement sanitaire.

S’agissant justement du volet santé au niveau du camp de réfugiés du stade municipal de Mora, il se trouve qu’il y a déjà des cas pour le moins poignants qui sont relevés de ce côté. Les spécialistes de la santé parlent d’un cas de poliomyélite. Qu’en est-il exactement ?
Vous savez, lorsqu’il y a rassemblement des milliers d’hommes, cela peut évidemment entraîner des épidémies ou tout au moins des maladies ; surtout que ces personnes viennent d’horizons divers sans encadrement sanitaire et sécuritaire adéquat. Pour cela, nous avons suspecté au niveau du stade trois (03) cas de poliomyélite. Il reste à les confirmer au niveau du Centre Pasteur de Garoua. Mais pour le moment, ces trois cas sont pris en charge par les responsables de la santé qui ont d’ailleurs déjà vacciné tous les enfants de 0 à 5 ans présents parmi les réfugiés.

Le Gouvernement du Cameroun a mis à la disposition des réfugiés des denrées alimentaires. A ce jour que révèle le suivi fait autour de cette assistance humanitaire par l’autorité administrative ?
Vous savez qu’en matière de dons, il faut un suivi rigoureux. Au niveau du comité départemental de crise, nous avons mis sur pied des sous†comités opérationnels dans deux arrondissements à savoir Kolofata et Mora. Ces sous†comités sont placés sous la supervision des sous†préfets de ces localités. D’ailleurs, pour éviter une distraction de ces dons, nous avons immédiatement mis ceux du chef de l’Etat aux concernés sous les auspices de M. le gouverneur de l’Extrême†nord. Quant aux dons que nous avons reçus au niveau départemental, les sous†comités opérationnels nous font l’état des besoins et nous avons un responsable, en l’occurrence le premier adjoint préfectoral. Les dons des autres bonnes volontés, nous encourageons les donateurs à aller directement à la rencontre des bénéficiaires pour éviter des amalgames et accusations par ci, par là. Nous avons aussi un stock de sécurité au niveau de la salle de conférence de la préfecture en vue des interventions ponctuelles en cas de besoin. Même si il faut noter que cela commence à peser étant donné que le transfert des réfugiés dans des camps conçus à cet effet dans le département se fait toujours attendre.

A votre avis qu’est-ce qui retarde le transfert des réfugiés dans les camps dont vous parlez ?
Vous connaissez le statut des réfugiés. C’est le HCR qui est la structure technique habilitée à gérer les flux des réfugiés. C’est de concert avec eux que nous les recensons et les regroupons en familles pour faciliter le transport c’est†à†dire les opérations d’embarquement pour permettre au HCR de les mettre dans les véhicules. Tant que la logistique du HCR n’est pas prête à leur niveau, nous ne pouvons engager une quelconque opération. Compte tenu de l’insécurité dans la zone, nous nous entourons aussi de prudence car nous pourrions transporter des malfaiteurs. Donc il y a aussi des enquêtes de moralité préliminaires pour nous assurer que c’est effectivement des personnes en détresse et qui ne sont pas de moralité douteuse que nous faisons embarquer. Ainsi, selon un recensement très récent au camp du stade municipal, nous avons 560 personnes réfugiées. Il va falloir renégocier avec le HCR qui a choisi de mettre d’abord le cap sur le Logone et Chari. Pour l’instant, nous procédons encore à des enquêtes de moralité.

Et les déplacés internes.
Nous avons deux catégories de personnes : les réfugiés au sens du HCR qui sont surtout nigérians et les camerounais qui ont fui la zone frontalière et qui ont trouvé refuge à l’intérieur du département ou de la région. Ces déplacés internes sont aussi en nombre important. Ce que nous faisons c’est de maîtriser les effectifs et les canaliser. Beaucoup sont en ville et dans des familles. Notre programme prévoit de boucler d’abord les opérations de transfert des nigérians et ensuite faire un recensement interne pour voir dans quelle mesure ils pourront rejoindre leurs lieux d’habitation une fois le calme revenu. Nous leur venons aussi en aide. Dans les arrondissements, les sous†préfets gèrent ces cas†là. Le gros du travail est de faire d’abord partir les nigérians.

Ces derniers temps, on parle du retrait par les services spéciaux du département des cartes nationales d’identité camerounaises dont seraient détenteurs des étrangers. Qu’en est-il exactement ?
Vous savez, c’est pour des raisons politiques et même notre hospitalité légendaire que certaines personnes ont pu acquérir des cartes nationales d’identité camerounaises partout à Kolofata, Amchidé, Tokombéré.Au vu de la situation actuelle d’insécurité ambiante, il est de bon ton que nous soyons vigilants et méfiants là où il y a des doutes. Les services de renseignements s’y appliquent et mènent des investigations sur les détenteurs de ces cartes. Je peux même vous dire que c’est une opération qui a permis jusqu’ici de démasquer beaucoup de malfrats sur notre territoire.

A bien observer le décor de certaines localités du Mayo Sava, on a tout de suite l’impression qu’il y a des zones inaccessibles.Qu’en est-il M. le préfet ?
Il n’y a pas de zones inaccessibles. Sauf qu’avec l’arsenal militaire présent dans le département, nous ne voulons pas faire de confusion. Et pour cela, nous régulons les mouvements de personnes. Ce qui voudrait dire qu’au niveau de la zone frontalière, si vous êtes surpris là†bas la nuit, vous êtes assimilé à un malfaiteur. Il y a un arrêté du gouverneur qui interdit la circulation dans certaines zones en journée comme en nocturne. Mais nous prenons des mesures de portée générale pour les adapter à la réalité. Nous accordons des dérogations aux personnels médicaux, aux enseignants, aux forces de défense. à qui nous pouvons délivrer des autorisations spéciales.

[b Les villes d’Amchidé et Kolofata se sont presque vidées de leurs populations. Doit-on comprendre que là-bas l’autorité camerounaise est désormais au plus bas ?
Non. Les services publics minimum fonctionnent puisque certaines personnes y résident malgré tout. La réalité c’est que les gens ont fui les conflits et les exactions de la secte Boko Haram. C’est pour leur propre sécurité que les populations sont parties. C’est une situation conjoncturelle qui va se rétablir une fois le calme revenu. D’ailleurs, la semaine dernière, nous y étions pour servir des vivre.

Il y a un phénomène très courant ici : la rumeur. Comment le gérez-vous?
Vous savez, devant les situations de crise, il y a des rumeurs, des radiotrottoirs, des gens qui aiment le sensationnel. A notre niveau, nous gérons tout cela avec prudence et sérénité. Nous prenons le temps de recouper toute information, si banale soit elle.

Des femmes et des enfants dans les rangs de Boko Haram. Est-ce aussi simplement une rumeur ?
Non. Cela est vrai. Nos services de renseignements ont pu établir qu’il y a des femmes et des enfants que la secte a enrôlés qui opèrent aux côtés des hommes. Ne vous trompez pas, Boko Haram n’est plus à 100% masculin. Selon les informations en notre possession, le rôle des femmes et des enfants est d’espionner nos positions et de relayer les informations auprès des hommes. Bien sûr moyennant quelque chose. Nos forces de défense en sont conscientes, et ont intégré ce paramètre dans leurs stratégies.

Pour sortir M. le préfet, vous ne revendiquez pas plus de quatre mois à la tête du Mayo Sava, puisque vous avez pris vos quartiers ici au mois de juillet 2014, au plus fort de la guerre contre Boko Haram ; vous venez du Ndian, un département dans lequel vous avez été en contact avec le dossier Bakassi. Vous vous estimez homme des situations compliquées ?
Au grand jamais. Je suis un administrateur civil et je suis appelé à servir mon pays partout où ma modeste personne est sollicitée. Reste que l’expérience que j’ai du commandement révèle que partout il y a au moins un problème. Ici ça peut être des problèmes fonciers, là†bas c’est le grand banditisme, ailleurs, c’est l’insalubrité ou les catastrophes naturelles. Il faut s’attendre à tout quand on est administrateur et qu’on exerce pour son pays.

Babila Akaou, préfet du département du Mayo Sava
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La croix et la bannière des réfugiés nigérians au Cameroun

Les milliers de Nigérians qui ont fui les attaques perpétrées par le groupe islamiste Boko Haram vivent entassés dans le camp de réfugiés de Minawao

Les milliers de Nigérians qui ont fui les attaques perpétrées par le groupe islamiste Boko Haram vivent entassés dans le camp de réfugiés de Minawao, établi dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun. Leurs conditions de vie sont de plus en plus insalubres et ils sont exposés au risque de rougeole et d’autres maladies, selon les agences d’aide humanitaire.

La population du camp est passée de 6 000 à 15 000 réfugiés au cours de ces quatre dernières semaines, d’après le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), ce qui met à rude épreuve les services fournis dans le camp.

«Le niveau de population nécessite la prise de mesures urgentes avec la mise en place de tentes supplémentaires et la fourniture d’installations sanitaires, comme des toilettes et de nouveaux puits», explique Muhamat Alhidi, gestionnaire du camp pour le compte du HCR.

Le camp compte 110 toilettes en état de fonctionnement, ce qui veut dire que chaque toilette est partagée par 136 personnes en moyenne. En situation d’urgence, et notamment dans les camps de réfugiés, les standards internationaux recommandent une latrine pour 50 personnes. La construction de 500 latrines supplémentaires et l’installation de nouvelles tentes sont envisagées.

Environ 9 000 des résidents du camp vivent désormais dans des tentes communes pouvant accueillir 100 personnes chacune ou dans l’une des 14 salles de classe.

[i «Je me demande ce que nous allons devenir, alors qu’il nous arrive de ne pas avoir [suffisamment] d’eau potable pendant plusieurs jours et que toutes les latrines sont pleines. Il y a des excréments partout dans le camp»], s’indigne Konye Shetima, qui est originaire de l’Etat de Borno.

Le camp – le seul établi dans la région de l’Extrême-Nord – se trouve non loin du village de Jagala, dans le district de Mokolo.

L’accès à l’eau constitue un problème majeur. Lorsque les journalistes d’IRIN ont visité le camp, aucun des trois points d’eau ne fonctionnaient correctement et la quantité d’eau acheminée par camion était insuffisante ; les femmes et les enfants étaient donc contraints de marcher 1,5 kilomètre pour rejoindre le point d’eau le plus proche, dans le village de Jagala. M. Alhidi a indiqué qu’une société privée avait été sollicitée pour creuser de nouveaux puits artésiens et réparer les puits du camp et du village proche.

«Nous avons fait la queue toute la journée en espérant qu’ils nous amèneraient de l’eau. Nous avons même laissé nos bidons ici, en ligne, pendant plusieurs jours . Les femmes souffrent tous les jours pour aller chercher de l’eau à pied et lorsque nous revenons, les enfants crient ‘maman, maman, j’ai faim’», explique à IRIN Patima Muhamed, une jeune femme de 27 ans.

«Les toilettes sont toutes bouchées, alors j’emmène mes enfants derrière les tentes pour déféquer. Les adultes doivent aller dans les buissons, loin. Le ruisseau n’est pas très loin d’ici non plus»,affirme Mariam Unana, une mère de cinq enfants âgée de 33 ans. Mme Unama est originaire du district de Bama, dans l’Etat de Borno. Tous les réfugiés du camp sont originaires des Etats de Borno ou d’Adamawa, la majorité venant de Gwoza, dans l’Etat de Borno.

«Ca sent les excréments partout dans le camp et, lorsqu’il pleut, des eaux sales rentrent dans les tentes», relève un travailleur humanitaire qui a préféré garder l’anonymat.

Les femmes se sont résolues à se soulager près de leurs tentes la nuit de peur d’être attaquées. Autour du camp, le sol est parsemé d’excréments près des tentes et on peut voir les enfants se soulager aux mêmes endroits.

Les réfugiés reçoivent des traitements contre la diarrhée et le paludisme
IRIN/ Nfor Kingsley Monde)/n

Rougeole
Une épidémie de rougeole menace les enfants du camp et des communautés voisines. «Une souche dangereuse de la rougeole a été détectée chez des enfants et une épidémie a tout de suite été annoncée dans la zone», soutient Zra Moko, le responsable du centre de santé communautaire de Jagala.

L’UNICEF a lancé un programme de vaccination contre la rougeole à destination des enfants âgés de six mois à 15 ans (l’âge limite habituel est 5 ans – de manière générale, les enfants de moins de cinq ans qui ne sont pas vaccinés sont les plus exposés au risque de décès, selon l’UNICEF).

[i «Il s’agit d’une épidémie de rougeole particulière, alors des efforts ont été entrepris pour l’éradiquer autant que possible, car [étant donné] les conditions de vie, les populations risquent d’affecter l’efficacité des vaccins si les vaccins ne sont pas faits à tous les enfants».]

Plus de 5 800 enfants ont été vaccinés contre la rougeole la semaine dernière et l’on prévoit de vacciner toutes les communautés du district de la santé de Mokolo.

D’après Kaoussiri Brekmo, le coordonnateur du contrôle des maladies du bureau de la santé publique de Maroua, «le choléra demeure une menace pour la population du camp en dépit du fait que tous les cas de choléra ont été maîtrisés au cours de ces dernières semaines. Le camp de Minawao a enregistré 52 cas de choléra, dont cinq mortels depuis le mois de juillet . nous restons vigilants face au choléra, en raison de l’insuffisance des installations hydrauliques et sanitaires dans le camp et les villages».

Une épidémie de choléra a fait 75 victimes dans le nord du Cameroun entre avril et août.

Tentes communes
Mme Unana a dit que ses enfants vivaient avec elle dans une tente commune. Son mari est installé dans une tente réservée aux hommes et ne peut pas l’aider à s’occuper des enfants. Son fils aîné à 12 ans.

[i «Je vais chercher l’eau, la nourriture et le bois. Les hommes ne nous aident pas. Ils passent leur temps assis sous les arbres à attendre leur repas. Les pompes à eau [de Jagala] sont difficiles à faire fonctionner, mais les hommes ne nous aident pas. Nos maris nous battent même, lorsque les femmes et les enfants demandent de l’argent ou de l’aide»], a dit Mme Unana.

James Naga, un réfugié et un leader de la communauté chrétienne du camp, a dit : « La majorité d’entre nous ont perdu la vie qu’ils avaient mis des années à construire et sont venus s’installer dans un endroit où ils n’ont pas de quoi faire vivre leur propre famille. C’est tellement frustrant, pour les hommes en particulier ».

Konye Shetima et les autres femmes espèrent que l’eau va revenir
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Le HCR déplace 5 000 réfugiés nigérians au Cameroun

Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a annoncé mardi avoir intensifié ses efforts pour reloger près de 5.000 réfugiés nigérians

Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a annoncé mardi avoir intensifié ses efforts pour reloger près de 5.000 réfugiés nigérians au Cameroun, loin d’une ville frontalière suite aux attaques transfrontalières menées actuellement par les insurgés.

Un communiqué du HCR annonce que près de 100 réfugiés nigérians traversent au quotidien la frontière pour trouver refuge au Cameroun et que les réfugiés nigérians ont vécu dans la « psychose absolue » de l’insurrection.

L’agence a indiqué qu’elle avait déjà déplacé plus de 8600 réfugiés au cours des deux dernières semaines avec l’aggravation des combats transfrontaliers.

Elle avait indiqué que des insurgés avaient attaqué le 18 septembre une série de villages camerounais situés le long de la frontière avec le Nigeria et incendié plus de 10 églises et 10 jours auparavant, les insurgés avaient attaqué des villages dans la région, tuant huit personnes et avaient emporté 300 motos.

Elle a indiqué que depuis le début de la crise au Nigeria, les autorités locales au Cameroun ont signalé l’arrivée de 43.720 réfugiés nigérians, y compris les 26.720 qui avaient été enregistrés par le HCR.

Le communiqué souligne que la crise dans le Nord-Est du Nigeria a également déplacé près de 70.000 personnes au Niger voisin et environ 1.600 au Tchad. On estime que l’insurrection a fait 650.000 personnes déplacées internes dans le Nord-Est du Nigeria.

« Les réfugiés ont révélé à nos équipes qu’ils vivent dans la peur absolue avec les obus tirés par les insurgés sur la ville et veulent être déplacés dès que possible », a déclaré le HCR.

L’agence a révélé qu’elle est en train de déplacer près de 5.000 réfugiés nigérians vers la ville frontalière de Fotokol depuis la ville nigériane proche de Gambaru Ngala tombée le mois dernier sous le contrôle des insurgés.

« A Fotokol, les conditions de vie sont désastreuses. Les réfugiés vivent dans des classes surpeuplées et dans des abris construits avec des expédients et ils comptent sur les autorités locales et les villageois pour se nourrir.

« En réponse, nous avons commencé à construire davantage d’abris pour les familles, près de 100 par jour. Nous venons d’achever la construction d’un poste de santé d’urgence et notre partenaire, International Medical Corps, a déployé un personnel médical pour fournir des soins de santé d’urgence aux nouveaux arrivants », a indiqué le HCR.

Des réfugiés nigérians
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Les réfugiés nigérians qui fuient Boko Haram seront casés à Minawaou

Les autorités locales dans la région de l’Extrême-Nord ont recensé ces deux dernières semaines l’afflux de 9000 Nigérians fuyant les combats. Ils rejoignent 30.000 autres réfugiés

Les réfugiés nigérians qui fuient l’insécurité provoquée par Boko Haram dans la partie nord-est de la première puissance économique africaine seront casés à Minawaou (Extrême-Nord du Cameroun), ainsi en a décidé le gouvernement camerounais en partenariat avec l’UNHCR et d’autres organismes humanitaires présents dans la région. Au cours d’une conférence de presse donnée à Genève mardi, 02 septembre 2014, par le porte-parole du HCR, Adrian Edwards a indiqué qu’il s’agit de quelque 9000 personnes qui sont arrivées au Cameroun en dix jours.

«Les nouveaux arrivants ont fui des attaques récurrentes ces trois dernières semaines dans la région de Gwoza dans l’Etat de Borno au Nigéria, avant leur quête de sécurité au Cameroun. Selon les autorités, quelque 5 500 réfugiés sont arrivés à Kolofata, 3 000 à Kerawa et 370 à Mora, dans les districts de Mayo Sava et de Logone-et-Chari. Cependant, même après leur arrivée au Cameroun, ils ne sont pas nécessairement hors de danger. Dimanche, des insurgés ont attaqué la ville de Kerala au Cameroun, forçant des réfugiés et certains résidents à fuir plus à l’intérieur du Cameroun», relève le HCR.

Le camp de Minawaou, à 120 Km de la frontière Cameroun-Nigéria, dans la région de l’Extrême-Nord abrite déjà 6000 réfugiés nigérians, répartis en 1257 familles, qui y avaient déjà été transférés depuis 2013. Selon le porte-parole du HCR, Adrian Edwards, le nombre total de réfugiés nigérians au Cameroun s’élève à près de 39.000, y compris les 19.633 enregistrés ces derniers jours par le HCR. Le site de Minawaou a une capacité d’accueil de 39.000 personnes.

Insécurité persistante
La situation sécuritaire ne semble pas s’améliorer du côté nigérian. Lundi, le 1er septembre 2014, l’armée camerounaise a annoncé avoir tué 40 membres de Boko Haram qui tentaient de franchir un pont dans la localité frontalière de Fotokol, département du Logone et Chari. Un soldat camerounais a été touché par des éclats d’obus au cours de cette attaque.

La presse publique rapporte par ailleurs ce jeudi que le dernier contingent de militaires nigérians ayant fui les combats contre Boko Haram lundi lors de la prise de Banki pour se réfugier au Cameroun est rentré mercredi. Les 450 militaires nigérians, selon l’évaluation faite par Cameroon Tribune, étaient cantonnés depuis mardi au commissariat spécial d’Amchidé, dans le département du Mayo-Sava, à la frontière avec la ville nigériane de Banki. «Munis de leurs armes et des véhicules de guerre, ce contingent conduit sous forte escorte des éléments de l’armée camerounaise est arrivé à Maroua vers 12h (mercredi, ndlr) et a poursuivi sa progression vers Mubi eu Nigéria», écrit Le quotidien gouvernemental.

6000 Nigérians sont déjà installés au camp de Minawaou dans l’Extrême-Nord du Cameroun
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Plus de 30.000 réfugiés nigérians en moins de deux semaines

Selon les autorités administratives de l’Extrême-Nord, cet afflux massif a été provoqué par la récente fuite des militaires nigérians. Elle a installé «la panique» au sein des populations

Selon le préfet du département du Mayo-Sava dans l’Extrême-Nord du Cameroun, Babila Akaoua, l’afflux de plus de 30.000 réfugiés nigérians au Cameroun ces dernières semaines est dû à la récente fuite de militaires nigérians au Cameroun. La fuite d’un demi-millier de militaires nigérians le 24 août dernier a en effet provoqué une peur générale et le sauve qui-peut au sein des populations entrainant ainsi une vague de déplacements au Nigéria comme au Cameroun, déclare l’autorité administrative.

«Ces déplacés viennent de Kirawa au Nigéria. C’est la première ville nigériane après Kerawa au Cameroun. Nous avons déjà enregistré trois grandes vagues des déplacés. Au début, c’était les habitants de Kirawa qui ont suivi les soldats nigérians ayant replié au Cameroun. A notre avis, c’est ce départ de l’armée nigériane qui a provoqué la panique des populations. La deuxième vague est celle des habitants de Kerawa influencés certainement par le départ de leurs frères nigérians et la dernière, c’est le cas des populations de Kolofata et des environs qui se sont retrouvés dans la danse certainement à cause de cette peur qui se propage rapidement, explique le préfet.

La plupart de ces réfugiés réside dans les écoles des localités du département du Mayo-Sava. «A la date du 29 août 2014, l’école publique du Sultanat de Mora (chef-lieu du département du Mayo Sava, ndlr) comptait déjà à elle seule 5000 déplacés», rapporte la presse publique ce mardi.

«C’est pour la cause commune que nous nous déployons tous. L’Etat est en train de tout faire pour que la situation soit gérée dans l’urgence. Les renforts tant en hommes qu’en matériels sont effectifs. Les démarches continuent au niveau des organismes nationaux, internationaux et les pouvoirs publics pour stopper la crise», relève M. Babila Akaoua.

Les populations de Kirawa ont pris le chemin du Cameroun après la fuite des militaires nigérians
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