Le Camerounais Roger Nkodo Dang décrie “une grave crise institutionnelle” au sein du Parlement panafricain

Affirmant encore être le président légal de l’institution, ce que conteste l’un des vice-présidents, Roger Nkodo Dang a saisi les ministres des Affaires étrangères des pays membres de l’Union africaine le 16 novembre, pour leur “intervention”

 

Pas de “vacance” à la présidence du Parlement panafricain (PAP), défend l’honorable Roger Nkodo Ndang (photo) qui se trouve dans une situation de fin de mandat précipité à la tête de cette assemblée consultative de l’Union africaine.

Le député camerounais, qui a été réélu pour un mandat de trois ans comme président du PAP en mai 2018, a rédigé un communiqué, lundi 16 novembre, à l’attention des ministres des Affaires étrangères des gouvernements de l’Union africaine – l’UA faisant partie du Conseil exécutif du PAP – pour dénoncer les “dérives autoritaires du troisième vice-président assurant l’intérim sans rotation” et le constat d’une “grave crise institutionnelle fonctionnelle au sein du Parlement panafricain” appelant leur “intervention”.

Le troisième vice-président du PAP, l’Algérien Djamel Bourras, agissant comme “président par intérim”, a en effet saisi, dans une correspondance signée le 20 octobre dernier, le président de l’Assemblée nationale du Cameroun, Cavaye Yéguié Djibril, et d’autres personnalités à l’instar du président de la Commission de l’Union africaine et le ministre des Relations extérieures du Cameroun, entre autres, leur demandant d’enjoindre l’honorable Nkodo Dang à ne plus parler au nom du PAP, s’indignant du fait que ce dernier a continué à mener des activités en qualité de président du PAP dont la plus récente a été la participation à un Symposium de la Femme militante politique au Bénin le 26 septembre 2020. Dans sa correspondance, l’honorable Djamel Bourras expliquait que Nkodo Dang avait cessé d’être président du Parlement panafricain depuis le mois de mars 2020, lors de sa prestation de serment consécutive à sa réélection comme député à l’Assemblée nationale du Cameroun.

Réélu député à l’Assemblée nationale du Cameroun pour la circonscription électorale du Nyong-et-Mfoumou, Roger Nkodo Dang explique de son côté que son mandat de président du PAP avait été suspendu le temps des élections législatives au Cameroun (février 2020) et qu’il devait reprendre ses fonctions au cours de la session plénière du PAP prévue en mai 2020 à Midrand (Afrique du Sud). Cette dernière n’avait pu se tenir à cause de la pandémie de Covid-19, explique-t-il. 

Le règlement intérieur du PAP prévoyant l’élection du président au cours de la première session ordinaire annuelle de l’institution – sur les deux statutaires prévues sur 12 mois -, Nkodo Dang estime par conséquent que l’absence de la tenue de cette dernière ne permet pas d’avoir un autre président.

L’honorable en appelle ainsi aux Etats-membres de l’Union africaine, via leurs ministres des Relations extérieures, de régler cette “crise” qui affecte les “organes légitimes” du PAP.

Cameroun : le député Nkodo Dang accusé d’usurpation de titre

L’élu camerounais continuerait à se revendiquer président du Parlement africain, alors même que son mandat est échu depuis plusieurs mois.

La présidence par intérim du Parlement panafricain s’agace de l’attitude de Roger Nkodo Dang, présenté comme l’ « ancien président » de l’institution africaine.

Dans une lettre du 20 octobre 2020, Djamel Bouras président par intérim du Parlement africain informe le président  l’Assemblée nationale du Cameroun que conformément aux statuts de l’organe législatif africain, Roger Nkodo Dang a cessé d’être président depuis  mars 2020.

En effet, le règlement du parlement panafricain stipule qu’il y a remplacement en cas de vacance de poste d’un membre au bureau du Parlement panafricain à l’expiration de son mandat au parlement national. La correspondance du président par intérim précise que Roger Nkodo Dang a cessé d’être député africain et président du parlement du continent après avoir prêté serment le 18 mars dernier à l’Assemblée nationale du Cameroun.

Il en est de même pour le premier et le second  vice-président de l’institution.  Djamel Bouras déplore le fait que Roger Nkodo Dang continue de se comporter et de se présenter comme président du parlement africain. Il cite pour exemple la récente audience accordée par le président de la République du Bénin à Roger Nkodo Dang, comme président du Parlement pan Aricain. Pour cela, le président par intérim demande au président de l’Assemblée nationale du Cameroun d’intervenir afin que cessent ces agissements.

La correspondance est ampliée au président de la République du Cameroun ainsi qu’au président de la Commission de l’Union africaine.

Depuis 2015, et son élection à la tête du parlement africain, la présidence de Roger Nkodo Dang est émaillée de scandales. Beaucoup au sein de l’institution lui reprochent une gestion de favoritisme et de gabegie.

Cameroun: le Parlement panafricain “attristé” par le décès de l’honorable Joseph Mbah Ndam

Le député SDF fut membre de l’assemblée consultative de l’Union africaine, de 2004 à 2020

 

Le Parlement panafricain (PAP) s’est dit, sur son compte Twitter, “attristé” du décès, le 13 avril dernier, de l’honorable Joseph Mbah Ndam.

Originaire de la région du Nord-Ouest, député du parti politique d’opposition camerounaise “Social Democratic Front” (SDF) de 1997 à 2020, Joseph Mbah Ndam fut également membre du PAP de 2004 à 2020.

Le Parlement panafricain est l’assemblée consultative de l’Union africaine. Ses membres ne sont pas élus pour le moment, mais désignés par les parlements nationaux des États membres. Ils doivent donc être au préalable membres de leurs parlements nationaux.

Le PAP est présidé depuis 2015 par le Camerounais Roger Nkodo Dang. En 2018, le député RDPC (parti au pouvoir au Cameroun) a été réélu à la tête de l’institution basée à Midrand (Afrique du Sud) pour un mandat de trois ans.