Une fois de plus, la France assure qu’elle ne soutient pas le terrorisme au Cameroun

L’ambassadrice de France au Cameroun s’insurge contre des allégations de soutien de son pays à la secte islamiste nigériane

L’ambassadrice de France au Cameroun, Christine Robichon, réaffirme le soutien de son pays au Cameroun, victime des incursions à répétition de la secte islamiste nigériane Boko Haram. L’ambassadrice a transmis une lettre au quotidien Mutations, publiée ce 31 décembre, en réaction à un éditorial diffusé le 29 décembre dans ce journal. Mutations écrivait à l’occasion que le Cameroun mène une guerre, seul, contre la secte, avec «le silence de la communauté internationale, en tête de laquelle la France».

D’après l’ambassadrice, il s’agit d’une déclaration erronée. Tout en rappelant le soutien exprimé par François Hollande au Sommet de Paris sur la sécurité au Nigéria, sommet organisé le 17 mai 2014, Christine Robichon mentionne le propos tenu par le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères lundi, 29 décembre 2014, lors d’un point de presse.

«La France condamne les attaques terroristes perpétrées du 26 au 28 décembre dans la région camerounaise de l’Extrême-Nord. Nous saluons la mobilisation des autorités camerounaises en réponse à ces attaques et les assurons à nouveau de notre solidarité dans la lutte contre le terrorisme», affirmait pour la circonstance Romain Nadal, le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères et du Développement international.

Le 28 décembre, l’armée camerounaise a utilisé son aviation pour déloger des combattants de Boko-Haram qui avaient occupé un camp militaire à Achigachia dans l’Extrême-Nord du Cameroun. L’armée a utilisé à cette fin deux Alpha Jet de la société Dassault, récemment révisés avec le concours de la France, d’après Radio France International (RFI).

«Cette ambassade saisit l’opportunité de cette correspondance pour s’élever de nouveau contre les allégations de soutien de la France au groupe terroriste Boko Haram diffusées par certains médias. La France assure de nouveau aux Camerounais sa solidarité dans leur lutte contre Boko Haram et présente ses condoléances aux familles de l’Extrême-Nord, endeuillées par les exactions des terroristes et à celles des militaires qui ont donné leur vie pour la défense du pays», conclut la lettre de Christine Robichon.

Le 02 septembre dernier déjà, l’ambassadrice avait publié un communiqué dénonçant «certaines informations de presse dénuées de tout fondement» attribuant une responsabilité de la France dans ce qui se passe à l’Extrême-Nord du Cameroun.

Christine Robichon, Ambassadrice de France au Cameroun
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Les avocats de Lydienne Eyoum saisissent la Cour suprême

Les avocats de Lydienne Eyoum disposaient d’un délai légal de 48 heures pour se pourvoir en cassation, après la condamnation de leur cliente à 25 ans de prison ferme

Les avocats de Lydienne Eyoum, cette avocate « franco-camerounaise » condamnée vendredi 26 septembre à Yaoundé à 25 ans de prison ferme, ont saisi ce lundi la Cour suprême. Lydienne Eyoum a été condamnée par le Tribunal criminel spécial où elle a été reconnue coupable des faits de détournements de plus de 1 milliard de francs CFA.

Les avocats de Lydienne Eyoum disposaient d’un délai légal de 48 heures pour se pourvoir en cassation, après la condamnation de leur cliente à 25 ans de prison ferme. Ces derniers ont saisi ce lundi cet ultime recours qu’offre le système judiciaire camerounais pour tenter d’abroger cette lourde peine d’emprisonnement.

Si ce pourvoi est suspensif, il n’annule cependant pas le mandat d’incarcération. Lydienne Eyoum restera donc en prison et devra attendre que l’affaire soit enrôlée à nouveau au niveau de la plus haute juridiction camerounaise, la Cour suprême. Une nouvelle mesure qui freine pour l’heure l’éventualité d’une mesure de grâce telle qu’évoquée dans certains milieux judiciaires et dont seul peut décider le président de la République.

Dans la grande famille des avocats camerounais, l’affaire fait grand bruit. Une grande figure du barreau la qualifie de «rocambolesque» et se dit indignée qu’une avocate soit ainsi lourdement condamnée pour des questions liées à ses honoraires. Pour elle, Lydienne Eyoum paye dans cette affaire le prix des procédures intentées contre le président Paul Biya dans les juridictions françaises. Un autre estime que le barreau est en deuil.

La France sort de son silence
Les autorités françaises disent suivre de très près ce dossier, mais ne se prononcent pas encore sur une éventuelle intervention du chef de l’Etat.

«C’est une peine très lourde et nous continuons de suivre avec la plus grande attention le processus judiciaire et ses développements possibles, s’agissant notamment d’un éventuel pourvoi en cassation. Nous souhaitons que les droits de notre compatriote soient pleinement garantis et que la procédure judiciaire se déroule dans des conditions équitables. Nous sommes en contact avec les autorités camerounaises et nous exerçons la protection consulaire à l’égard de notre compatriote», relève Romain Nadal, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.

L’entrée principale de la Cour suprême du Cameroun
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