Coopération économique : l’Italie annonce un plan de 6 milliards de dollars pour renforcer son partenariat avec l’Afrique

L’annonce a été faite au Sommet Italie-Afrique à Rome en présence de 25 dirigeants africains et responsables de l’Union européenne.

Le gouvernement italien a dévoilé lundi à Rome un plan de près de 6 milliards de dollars américains pour soutenir le développement de l’Afrique, lors d’un sommet Italie-Afrique. Le président du Groupe de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina (www.AfDB.org), s’est joint à 25 dirigeants africains et responsables de l’Union européenne lors du sommet.

Ce sommet, qui s’est tenu alors que l’Italie assume la présidence du G7 à partir de ce mois-ci et qui précède de quelques semaines le 37e sommet ordinaire de l’Union africaine à Addis-Abeba, a été l’occasion pour la Première ministre italienne Georgia Meloni de lancer un appel en faveur d’un nouveau partenariat italien avec l’Afrique.

« Nous pensons qu’il est possible d’envisager et d’écrire un nouveau chapitre dans l’histoire de nos relations, une coopération entre égaux, loin de toute imposition prédatrice ou position charitable à l’égard de l’Afrique, a déclaré Mme Meloni. L’Italie est naturellement encline à être un pont entre l’Afrique et l’Europe. Le monde ne peut pas penser à l’avenir sans penser à l’Afrique ».

La dirigeante italienne a annoncé diverses initiatives destinées à renforcer les liens économiques et à créer un pôle énergétique pour l’Europe, tout en freinant l’émigration africaine vers l’Europe. Ces initiatives comprennent un engagement initial de 5,5 milliards d’euros (5,95 milliards de dollars), garanties comprises.

Les dirigeants africains qui ont pris la parole lors du sommet étaient le président en exercice de l’Union africaine et président des Comores, Azali Assoumani, le président du Sénégal, Macky Sall, le président du Ghana, Nana Akufo-Addo, le président du Kenya, William Ruto, le président de la République du Congo, Denis Sassou-Nguesso, et le président de la Somalie, Hassan Sheikh Mohamud. Les autres chefs d’État et de gouvernement étaient le président Emmerson Mnangagwa du Zimbabwe, le président Kais Saied de Tunisie, le président Filipe Nyusi du Mozambique, le président Isaias Afwerki de l’Érythrée, le Premier ministre Abiy Ahmed d’Éthiopie et le Premier ministre Ulisses Correa e Silva du Cabo Verde.

Parmi les autres personnalités présentes figuraient la secrétaire générale adjointe des Nations unies, Amina Mohammed, la directrice générale du Fonds monétaire international, Kristalina Georgieva et le président du Conseil européen, Charles Michel.

 

Diplomatie comme hypocrisie: le système Biya à Rome et au Vatican!

Rédiger ce texte est pour moi un effort de carême, un acte de pénitence pour la cause de mon peuple. Au moment où j’écris ces lignes, je suis assis dans une chambre d’hôtel à Rome, répondant à l’invitation d’une université pour une activité scientifique, un colloque international. En marge de cette conférence, je me suis laissé distraire par une curieuse coïncidence, notamment la visite d’Etat du président Paul Biya en Italie aux mêmes dates. On appelle cela diplomatie dans le langage technique.

J’apprends qu’au cours de cette visite, le président Biya a reçu la médaille d’or de la Conférence des Recteurs des Universités italiennes (CRUI) au cours d’une cérémonie arrosée d’un discours très élogieux sur ses «grandes réalisations» en faveur de la culture et de l’enseignement supérieur au Cameroun. Au fait quel est l’état de l’enseignement supérieur au Cameroun ? Pourquoi l’Italie est-elle devenue la première destination occidentale des étudiants camerounais ? Justement parce que nos universités ne se portent pas bien. Qu’honore-t-on au fait ? La médiocrité ou l’excellence ? En les entendant encenser les réalisations de mon président (je distingue bien la personne de la fonction), je me suis alors demandé si les universitaires italiens parlaient vraiment du Cameroun ou lisaient un discours qu’on a écrit pour eux et pour la circonstance ? S’adressant aux investisseurs Italiens, on a entendu le président Biya blaguer, amusant au passage la galerie de ses auditeurs italiens, sur ses plus de trente ans de longévité au pouvoir, un peu comme si c’était un exploit. Oui, mieux vaut en rire pour ne pas pleurer ! N’oublions pas que le pouvoir politique est une question de vie ou de mort pour nos peuples. Mais au fond les intérêts économiques occidentaux se moquent de la démocratie et des droits de l’homme en Afrique. Tant pis pour ceux qui ne l’ont pas encore compris et continuent à compter sur les chancelleries occidentales pour les aider à trouver le chemin de la liberté.

Comment expliquer que c’est à un moment aussi trouble de l’histoire du Cameroun où le système Biya réprime honteusement la résistance anglophone à l’assimilation francophone, écrase toute forme de dissidence et piétine les libertés publiques que les gouvernants italiens, assoiffés d’investissements, ont choisi de faire du président Biya un héros de la culture et de l’enseignement supérieur? De qui se moque-t-on finalement ? Bien sûr de ces millions de pauvres Camerounais victimes au quotidien de l’économie politique de la violence qui alimente l’économie mondiale. Cette diplomatie de l’hypocrisie ponctuée de compromissions et de silences complices et coupables se nourrit du sang humain comme on peut le voir avec le génocide en cour dans l’est de la RDC où la dignité humaine est honteusement sacrifiée sur l’autel des intérêts économiques des multinationales et de quelques pays voisins. Cette diplomatie de l’hypocrisie fait de l’ordre politique et économique mondial une vraie structure de péché au sens où l’entend l’enseignement social de l’Eglise. Les gouvernants italiens ont-ils oublié le drame de Lampedusa ? Et s’ils ne l’ont pas oublié, ignorent-ils que ce sont des régimes médiocres comme ceux de Mr Biya qui poussent les jeunes à l’aventure migratoire à travers les déserts et les mers ? Dans ces circonstances, une diplomatie de complaisance est une diplomatie de complicité.

Toujours de ma chambre à Rome, quand j’apprends que le Président Biya sera reçu par le Pape François, le chef de l’Eglise catholique, je ne peux m’empêcher de penser au dialogue entre Jésus et Pilate au cours de sa passion. Jésus qui dit à Pilate : «Je suis né et je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité. Quiconque est de la vérité écoute ma voix. Pilate lui dit: Qu’est-ce que la vérité?» (Jn 18, 37-38). Je me suis alors demandé si le dialogue entre le Président Biya et le Pape sera centré sur la vérité, celle-là qui libérera Mr Biya et son peuple (Jn 8, 32). Je me suis demandé si la diplomatie vaticane avec son réseau de nonciatures est au service de cette vérité dont doit témoigner l’Eglise, corps du Christ, à temps et à contretemps. Que disent les nonces au Pape sur nos chefs d’Etat qui vont lui sourire au Vatican alors que dans leurs pays ils piétinent les droits de l’homme, les libertés publiques, et la dignité humaine? Quand le Pape reçoit un chef d’Etat comme Mr Biya qui a 84 ans, est au pouvoir depuis près de 35 ans, garde le silence sur la fin de son règne, piétine les libertés publiques et démocratiques dans son pays, qu’est-ce qu’il lui dit ? Il dépend bien sûr en cela des nonces apostoliques, les ambassadeurs du Vatican dans nos pays. Malheureusement les nonces ont l’ingrat boulot de faire le maximum pour préserver les bonnes relations diplomatiques avec l’Etat, lesquelles seraient utiles pour la mission de l’Eglise ; paradoxalement, cela se fait parfois au prix de son rôle prophétique. On appelle aussi cela diplomatie et je me demande souvent ce que cela a à voir avec l’évangile, le service de la justice et de la vérité à temps et à contretemps. On me dira qu’il revient aux églises locales, et non au nonce qui est souvent un étranger, d’assumer ce rôle prophétique par rapport à l’insanité politique de nos pays qui coûte la vie à des milliers de personnes. Mais que d’évêques et de prêtres ont eux aussi peur des représailles de Ponce Pilate.

Voilà donc l’Eglise prise, au nom de la diplomatie, dans un système dont l’essence même est l’hypocrisie, ce jeu de masques et d’images qui fait ombrage à la vérité et se nourrit de vies humaines. Je rêve du jour où mon église se distanciera davantage de cette diplomatie de complaisance qui fait du mal aux pauvres. Qu’advienne ce temps où tout chef d’Etat qui va à la rencontre du Pape, d’un évêque ou d’un prêtre craigne d’entendre le message prophétique de Jean Baptiste sur les droits de l’homme : «Tu n’as pas le droit de prendre la femme de ton frère» disait Jean Baptiste à Hérode (Mt 14, 4). On sait que Jean Baptiste a fini en prison et ensuite a été décapité. L’église n’a pas le droit de taire la vérité par peur de la persécution.

Pour terminer, j’ose croire, mais sans me faire aucune illusion, qu’un lecteur bienveillant n’aura pas du mal à comprendre que la cible de ma dissidence n’est pas Mr Biya comme personne mais le système politique malsain qu’il représente et qui fait souffrir tant de mes compatriotes depuis des décennies. C’est ce système organiquement bien huilé que tout chrétien a le devoir de subvertir quitte à être livré par les grands prêtres et les scribes à Ponce-Pilate pour souffrir et mourir comme le Maître. Il vaut mieux mourir par amour pour la vérité et la justice que de paludisme? Je m’expose au déchainement de l’enfer mais je ne me fais aucun souci parce que Pâques est proche ! Ainsi peut commencer l’écriture de mon cahier d’un retour au village natal.

Vers la mise en place d’un Bureau de partenariat et de liaison de la FAO au Cameroun

Le Directeur général José Graziano da Silva en a discuté lundi avec le Minader Henri Eyebe Ayissi, en marge de la 154e session du Conseil de la FAO qui se tient cette semaine à Rome

Le Directeur général de la FAO, José Graziano da Silva, a rencontré lundi, 30 mai 2016, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural (Minader) du Cameroun, Henri Eyebe Ayissi, en marge de la 154ème session du Conseil de la FAO qui se tient cette semaine au siège de la FAO, à Rome.

Au cours de leur entretien, José Graziano da Silva et Henri Eyebe Ayissi ont discuté de la mise en place du Bureau de partenariat et de liaison de la FAO au Cameroun, de la réduction des pertes après récolte et de l’importance de faciliter le transport des denrées alimentaires.

Le Minader a confirmé son engagement en ce qui concerne le renforcement de la résilience des populations vulnérables face au changement climatique. Un nouveau programme du gouvernement, prenant en considération les recommandations de la 29ème session de la Conférence régionale de la FAO pour l’Afrique en matière d’agriculture, de sécurité alimentaire et de changement climatique, est actuellement en cours d’élaboration.

Le Directeur général a en outre abordé l’Accord de la FAO relatif aux mesures du ressort de l’Etat du port visant à prévenir, contrecarrer et éliminer la pêche illégale, non déclarée et non réglementée. Un événement marquant l’entrée en vigueur de cet accord sera organisé en juillet prochain, au siège de la FAO, en marge de la 32ème session du Comité des pêches de l’Organisation.

José Graziano da Silva (à gauche) et Henri Eyebe Ayissi (à droite).
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Le chef de l’Etat camerounais est de retour

Paul Biya a regagné le Palais de l’Unité ce 29 avril 2014 au terme d’un séjour de près d’un mois qui l’aura mené officiellement en Belgique et en Italie

Le président de la République du Cameroun a regagné la capitale politique ce 29 avril 2014 en compagnie de son épouse. Paul et Chantal Biya ont décollé plus tôt, à 12h25min ce lundi de l’aéroport Léonard de Vinci de Rome, aéroport « Fiumicino ». L’aéronef présidentiel a atterrit à l’aéroport international de Yaoundé Nsimalen en fin de soirée. Paul Biya rentre ainsi d’un séjour de près d’un mois qui l’aura officiellement mené en Belgique et en Italie.

On se souvient que c’est le 1er avril 2014, jour de la levée du mandat de dépôt provisoire pesant sur le ministre des Enseignements secondaires (il avait été incarcéré un jour plus tôt), que le chef de l’Etat camerounais avait quitté le pays pour prendre part à la quatrième édition du Sommet Union Européenne-Afrique, tenu du 02 au 03 avril 2014 à Bruxelles. S’en est suivie une longue trêve, sans annonce officielle, qui a prêté le flanc à de nombreux critiques sur la « disparition » du président camerounais pendant une période de 21 jours. C’est le 25 avril dernier que le cabinet civil a tenu une communication officielle indiquant que le chef de l’Etat camerounais se rendait le même jour à Rome pour participer à la messe de canonisation des papes Jean XXIII et Jean-Paul II. Canonisation qui a eu lieu le dimanche 27 avril 2014.

De nombreux dossiers attendent le chef de l’Etat camerounais. Des questions sécuritaires tout d’abord. L’enlèvement de trois religieux, dans la nuit du 04 au 05 avril 2014, dans la région de l’Extrême-Nord, n’a pas encore connu d’issue. L’armée camerounaise doit faire face à de nombreuses incursions de la secte islamiste Boko Haram aux frontières avec le Nigéria voisin.

A titre d’illustration, Radio France Internationale a indiqué, le 28 avril 2014, qu’un groupe des 187 lycéennes enlevées au Nigéria aurait été acheminé au Cameroun dans l’une des bases arrière de Boko Haram. La crise en Centrafrique n’épargne pas non plus le Cameroun. Outre les nombreux réfugiés qui affluent, la force africaine de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (Misca) a annoncé la mort d’un soldat du contingent camerounais de cette force le 27 avril dernier au nord-est de Bangui.

Paul Biya retrouvera également sur sa table, pour validation, le projet de plan d’urgence pour l’amélioration de la croissance économique du Cameroun. Projet déjà validé par le gouvernement lors du Conseil de cabinet du 21 avril 2014. Ce projet de plan d’urgence, selon le ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat) qui en est le concepteur, devrait permettre au Cameroun de réaliser un taux de croissance de 6% cette année 2014. Paul Biya regagne le Cameroun à un peu plus de trois semaines avant la célébration de la fête nationale du Cameroun, fête des armées qui a lieu chaque 20 mai.


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Vatican: Le pape François intronisé

Le nouveau souverain pontife a ainsi dit sa première messe en la basilique Saint-Pierre de Rome

Plus de 100.000 fidèles, et quelque 150 délégations de gouvernements, ont assisté, hier 19 mars 2013 à Rome, à l’intronisation officielle du nouveau pape François. Cent quatre-vingts évêques, patriarches et prêtres se tenaient aux côtés du pape durant la célébration la messe avec lui. Parmi eux, les supérieurs généraux des jésuites et des franciscains. Le pape François a aussi reçu ses attributs pontificaux à savoir l’annaux du pêcheur, et le pallium, étole blanche frappée d’une croix rouge. Vers 10 h 30, alors que la cérémonie avait déjà commencé, la grande avenue de la Conciliation, qui marque la frontière entre l’Italie et le Vatican, était comble. La foule se pressait sous les écrans géants pour voir et entendre François, le pape des pauvres et de l’espoir. Dans son homélie, le pape n’a pas esquissé le programme de son pontificat mais lancé un appel au respect de la création, à la tendresse et à la bonté.

Mgr Jorge Mario Bergoglio, archevêque de Buenos Aires depuis 1998, âgé de 76 ans. Il a été élu dès le deuxième jour du conclave de l’Eglise catholique. C’est le premier pape latino-américain et premier Jésuite à devenir pape. Issu d’une famille modeste d’immigrés italiens de Buenos Aires, le cardinal Bergoglio a délaissé la résidence des archevêques de la capitale argentine pour un petit appartement près de la cathédrale où il se lève à 4 h 30 du matin pour une journée de travail sans temps mort. « Il écoute deux fois plus qu’il ne parle et perçoit bien plus que ce qu’il écoute», confiait un proche à La Croix en 2005. De ses années de curé à Buenos Aires et dans la sierra, il a gardé un sens pastoral affirmé, ne répugnant pas à confesser régulièrement dans sa cathédrale et faisant tout pour rester proche de ses prêtres pour lesquels il a ouvert une ligne téléphonique directe.

Le pape François a été intronisé le 19 mars 2013

Vatican: Benoît XVI renonce au trône de Saint Pierre

La vacance débute le 28 février 2013 à 20h. Le Pape a prévu de se retirer dans un monastère de Rome, selon le porte-parole du Vatican

Frères très chers, Je vous ai convoqués à ce Consistoire non seulement pour les trois canonisations, mais également pour vous communiquer une décision de grande importance pour la vie de l’Eglise. Après avoir examiné ma conscience devant Dieu, à diverses reprises, je suis parvenu à la certitude que mes forces, en raison de l’avancement de mon âge, ne sont plus aptes à exercer adéquatement le ministère pétrinien. Je suis bien conscient que ce ministère, de par son essence spirituelle, doit être accompli non seulement par les uvres et par la parole, mais aussi, et pas moins, par la souffrance et par la prière. Cependant, dans le monde d’aujourd’hui, sujet à de rapides changements et agité par des questions de grande importance pour la vie de la foi, pour gouverner la barque de saint Pierre et annoncer l’Evangile, la vigueur du corps et de l’esprit est aussi nécessaire, vigueur qui, ces derniers mois, s’est amoindrie en moi d’une telle manière que je dois reconnaître mon incapacité à bien administrer le ministère qui m’a été confié. C’est pourquoi, bien conscient de la gravité de cet acte, en pleine liberté, je déclare renoncer au ministère d’Evêque de Rome, Successeur de saint Pierre, qui m’a été confié par les mains des cardinaux le 19 avril 2005, de telle sorte que, à partir du 28 février 2013 à vingt heures, le Siège de Rome, le Siège de saint Pierre, sera vacant et le conclave pour l’élection du nouveau Souverain Pontife devra être convoqué par ceux à qui il appartient de le faire.
Pape Benoît XVI

C’est par ces mots, lors d’un consistoire ce lundi 11 février 2013 à Rome, que le Souverain Pontife a décidé de renoncer au ministère d’Evêque de Rome. Il était Pape depuis le 19 avril 2005, choisi après la mort de Jean Paul II, dont il était un collaborateur fidèle. Fait rare dans l’église car avant cette renonciation, le dernier remonte à 600 ans. Fait rare donc, car des Papes ont « porté » leurs missions à bras le corps jusqu’à bout de souffle.

L’histoire récente de la mort de Jean Paul II en mondovision, affaibli progressivement, mais restant maître de l’église a conforté l’idée qu’on est Pape à vie, « jusqu’à la mort ». Et pourtant, le droit canonique prévoit la renonciation et Benoit XVI n’y était pas opposé. En novembre 2010, dans son livre-entretien « Lumière du monde », il affirmait : « Si un pape se rend compte clairement qu’il n’est plus capable, physiquement, psychologiquement et spirituellement, d’accomplir les tâches inhérentes à sa fonction, alors il a le droit et, dans certaines circonstances l’obligation, de démissionner ». Une idée qu’il avait déjà exprimée avant même d’accéder à la papauté.

S’il arrive que le Pontife Romain renonce à sa charge, il est requis pour la validité que la renonciation soit faite librement et qu’elle soit dûment manifestée, mais non pas qu’elle soit acceptée par qui que ce soit.
Code de droit Canonique, Livre 2, 2e partie, section1, art 2

La vacance du siège débutera donc le 28 février et le collège des Cardinaux va assurer cette vacance, sous la supervision du doyen, le cardinal camerlingue. Dès le 28 février à 20H, Benoît XVI sera déchargé de la responsabilité du Vatican et de la curie romaine. Il se rendra dans la résidence d’été des Papes, à Castelgandolfo au Sud de Rome pour se reposer. Il a prévu de se retirer dans un monastère de Rome, selon le père Federico Lombardi, porte-parole du Vatican. Né le16 avril 1927 à Marktl, en Allemagne, Joseph Alois Ratzinger est le cadet d’une famille de trois enfants. Le 4 mars 1977, il est nommé Archevêque de Munich et de Freising, puis cardinal. Cette même année, il fait la connaissance de Karol Wojtyla, futur Jean-Paul II et en novembre 1981, Jean-Paul II le nomme préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi, c’est à dire chef du Saint-Office. La congrégation est chargée d’aider tous les évêques à diffuser la foi catholique. Le 19 avril 2005 Il est consacré pape après la mort de Jean-Paul II. Décrit comme austère, il est réputé pour son conservatisme.

Benoît XVI renonce au trône de Saint Pierre
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Béatification du Pape jean Paul II: Paul Biya à Rome

Le président camerounais a participé à la cérémonie de béatification aux côtés d’autres invités

Le Président Paul BIYA a pris part, le dimanche 1er mai 2011, à la Place Saint-Pierre de Rome, en compagnie de son épouse, Madame Chantal BIYA, à la cérémonie de béatification du Pape Jean- Paul II, six ans après sa mort. Arrivé à Rome le samedi 30 avril, où il a été accueilli par près de 500 Camerounais vivant dans la capitale italienne, le couple présidentiel camerounais a pris part, le dimanche 1er mai 2011 de 10 h à 13 h à la Place Saint-Pierre de Rome, à la cérémonie de béatification du Pape Jean-Paul II décédé le 2 avril 2005. La messe solennelle célébrée par le Pape Benoît XVI a connu la participation d’environ 90 délégations officielles du monde entier, dont 16 têtes couronnées et Chefs d’Etat, parmi lesquels le Grand Duc Henri et la Duchesse Marie-Thérèse du Luxembourg, le Prince Don Felipe des Asturies d’Espagne, le Prince Hans-Adam II de Liechtenstein, les Présidents Giorgio Napolitano d’Italie, Bronislaw Komorowski de Pologne, Denis Sassou Nguesso du Congo-Brazzaville, Faure Gnassingbé du Togo, Robert Mugabe du Zimbabwe, les Vice-Présidents Fernando Dias Dos Santos d’Angola et Miguel Temer Lulia d’Angola, les Premiers Ministres Silvio Berlusconi d’Italie et François Fillon de France et le Président de la Commission Européenne, José Manuel Barroso. Au total, se sont plus d’un million et demi de pèlerins venus des quatre coins du monde, dont beaucoup de Pologne, pays d’origine du défunt Karol Jozef Wojtyla, qui ont assisté à cette cérémonie qui marque une étape cruciale avant la canonisation de Jean-Paul II. A la fin de la célébration, le Président Paul BIYA, à l’instar des autres Chefs d’Etat et familles royales invités, est allé s’incliner devant le cercueil du Pape Jean-Paul II, sorti pour la circonstance des cryptes du Vatican et exposé dans la basilique Saint-Pierre, devant le maître-autel surmonté de l’imposant baldaquin du Bernin. Il accomplissait ainsi un geste profondément religieux, à la suite du Pape Benoît XVI et des Cardinaux. Le cercueil, sur lequel a été déposé une Bible, sera transféré ensuite dans une nouvelle crypte, dans une chapelle latérale de la basilique proche de la célèbre Pietà de Michel-Ange. La dalle de marbre qui recouvrait sa première tombe sera envoyée en Pologne, où le défunt pape est né en 1920.

Dans son homélie, le Pape Benoît XVI a élevé Jean-Paul II au rang de « bienheureux » et annoncé que sa fête serait célébrée le 22 octobre, date anniversaire du début de son pontificat en 1978. Il a fait allusion au rôle essentiel joué par Jean-Paul II dans la défense du catholicisme et la chute du communisme. « Il a ouvert au Christ la société, la culture, les systèmes politiques et économiques, en inversant avec une force de géant – force qui lui venait de Dieu – une tendance qui pouvait sembler irréversible », a affirmé le pape Benoît XVI. Après l’homélie, un reliquaire contenant le sang du défunt Pape a été présenté à Benoît XVI, puis à la vénération de la foule par trois religieux, dont la S ur Marie Simon-Pierre, la religieuse française dont la guérison non médicale de la maladie de Parkinson a été reconnue comme un miracle lié à l’intercession de Jean-Paul II. C’est grâce à ce miracle que le procès de la béatification a pu avoir lieu. Un autre miracle attribué à l’intercession de Jean-Paul II auprès de Dieu sera requis pour que le Pape polonais puisse être canonisé et déclaré Saint. Le Pape Jean-Paul II portait un très grand intérêt à l’Afrique en général et au Cameroun en particulier. Sur les 104 voyages apostoliques qu’il a effectués dans le monde pendant son pontificat, il en a consacré 40 au seul continent africain, donc 02 au Cameroun. D’abord en août 1985, puis en septembre 1995. Lors de cette dernière visite au Cameroun, le Pape Jean-Paul II avait conclu les travaux du premier synode africain de l’Eglise catholique et proclamé l’exhortation apostolique post-synodale « Ecclesia in Africa ». A chaque fois, il a plaidé pour le respect des différences et de la dignité humaine. Ses uvres au Cameroun sont nombreuses : la création de nouveaux diocèses, la nomination d’un Cardinal et des évêques. Jean-Paul II était un Pape respecté et admiré dans le monde entier. Son envergure exceptionnelle et sa grande stature d’homme d’Eglise ont marqué ses 26 ans et demi de pontificat.

Paul Biya et son épouse, le1er mai 2011 à Rome
Prc.cm)/n

Benoit XVI, Pape de la polémique ou Pape incompris ?

Benoit XVI a-t-il volontairement provoqué ce tollé ou alors est-il simplement mal compris?

Je dirais que l’on ne peut vaincre ce problème du sida uniquement avec des slogans publicitaires. S’il n’y a pas l’âme, si les Africains ne s’aident pas, on ne peut résoudre ce fléau en distribuant des préservatifs. Au contraire, cela risque d’augmenter le problème.
Benoit XVI, Pape

Pas encore définitivement sorti de la polémique sur les propos de l’évêque négationniste Richard Williamson, le Pape Benoît XVI a déclenché une nouvelle controverse pour sa première visite sur le continent africain. Dans l’avion qui le menait au Cameroun, le souverain pontife a réaffirmé la position de l’Église catholique sur le préservatif. Benoit XVI a estimé que la distribution de préservatif ne peut pas régler le problème du sida. Au contraire son utilisation aggrave le problème, a ajouté le Pape. Pour Benoit XVI, la solution passe par un réveil spirituel et humain ainsi que par l’amitié pour les souffrants. Le Pape a tenu à rappeler par ces paroles l’attachement de l’Eglise catholique à l’abstinence comme unique forme de contraception. Mais ces propos, tenus avant son arrivée dans un continent ravagé par le fléau, ont évidemment provoqué une consternation générale. En France le gouvernement, par la voix du Ministère des Affaires étrangères, est sorti de sa réserve habituelle pour faire part de sa très vive inquiétude devant les conséquences du discours du Pape pour la lutte contre le sida.

S’il ne nous appartient pas de porter un jugement sur la doctrine de l’Église, nous estimons que de tels propos mettent en danger les politiques de santé publique et les impératifs de protection de la vie humaine.
Eric Chevallier, porte-parole du ministère français des affaires étrangères.

Michel Kazatchkine, le directeur exécutif du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, a estimé inacceptables les propos du Pape. Pour lui c »est une négation de l’épidémie. Et, tenir ces propos dans un continent qui est malheureusement le continent où 70% des personnes infectées par le sida demeurent, c’est absolument incroyable. Même réaction chez la ministre belge de la Santé, qui a rapidement réagi aux propos du Pape. Laurette Onkelinx, qui a fait part de sa consternation, a estimé que ces paroles étaient le reflet d’une vision doctrinaire dangereuse. Le débat n’a pas vraiment eu lieu au sein de la communauté catholique camerounaise. Ses membres étaient trop heureux de recevoir le Pape qui faisait régner une ambiance de fête dans la capitale. Mais si les médias au Cameroun n’en ont pas fait cas c’est tout simplement parce que l’information est donnée dans l’avion qui conduit le Pape au Cameroun. Les médias ont donc du prendre les informations des chaines étrangères en relais. Ne pouvant cependant se faire une idée claire et personnelle du Pape, ils ont traité l’information telle qu’ils l’ont reçue, c’est-à-dire qu’ils ont versé dans la critique du Souverain Pontife. L’opinion publique camerounaise a elle aussi naturellement reprit à son compte ces critiques. Le Pape vit-il au XXIe siècle?, se demandait tout simplement Alain Fogué, du Mouvement camerounais pour le plaidoyer à l’accès aux traitements, une ONG camerounaise. Il vit au ciel et nous sur terre, a-t-il ajouté, estimant que les gens ne suivront pas ce que le Pape dit. Mais après coup il ‘a lieu de d’interroger. Les propos du Pape sont-ils si dangereux que ça? Sa position devrait – elle ouvrir lieu à des contestations proches des insultes ?
La vérité est que le Pape est la cible d’un salve médiatique depuis un certain temps.

On ne peut pas dire qu’il ait commis un faute de communication. Les medias internationaux ont simplement choisi de mal relayer son message. Dans son propos il a été clair. Il a semblé très bien informé sur les questions concernant la transmission du virus HIV et des problèmes posés par les campagnes de prévention notamment au Cameroun. Il interroge ainsi les fidèles en remettant en question une vision de la prévention limitée au seul préservatif. Il adopte un point d


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