Cameroun/Brésil: Camtel annonce la fin des études de câble sous-marin

Les experts et ingénieurs devront procéder à l’exploitation de ces informations capitales pour la phase de pose effective de ce câble

La Cameroon Telecommunications (Camtel) a annoncé, jeudi, la fin les études des fonds marins entre la côte de Kribi et celle de Fortaleza (Brésil), dans le cadre du projet de construction d’un câble sous-marin à fibre optique entre les deux pays d’un coût de 280 milliards de FCFA.

Dans un communiqué rendu public, l’opérateur indique que navire «Ridley Thomas», qui effectuait lesdites études, a collecté d’importantes données sur le tracé prévisionnel sur le linéaire de 6000 kilomètres à travers l’Océan atlantique, convenu pour la pose du câble sous-marin encore appelé South Atlantic Inter Link (SAIL).

Désormais, a-t-on encore appris, les experts et ingénieurs devront procéder à l’exploitation de ces informations capitales pour la phase de pose effective de ce câble, des éléments qui permettront notamment d’arrêter l’itinéraire traversant l’océan Atlantique, les protections à mettre en uvre et de définir les caractéristiques des câbles en vue de leur fabrication.

C’est en juillet dernier, qu’avait été lancé le projet SAIL, né d’un consortium entre le Cameroun et la China United Telecommunications Corporation (China Unicom), grâce à un prêt de l’Etat du Cameroun auprès d’Eximbank China et qui sera réalisé par l’opérateur Huawei Technologies.

Cette infrastructure, appelée à entrer en service au 4ème trimestre 2018, sera, selon la Camtel, «le premier système de câble sous-marin à fibre optique à connecter directement l’Afrique et l’Amérique du sud».

SAIL devra aussi assurer la sécurisation de la desserte à l’international, à travers la mise en place d’une nouvelle route transocéanique, et disposer de transmissions de données de grande capacité et à grande vitesse estimées à 32 Tbit/s, entre l’Afrique et le continent américain.

Depuis Fortaleza, le câble, doté d’un système «des plus avancés dans le domaine des télécommunications sous-marines», pourra être interconnecté à d’autres systèmes de câbles, avec des prolongements éventuels jusqu’aux Etats-Unis, et, à partir de Kribi, permettre des prolongements d’une part vers le réseau national camerounais, et d’autre part vers des pays voisins ou d’autres systèmes de câbles.

Selon les données de la Camtel, le Cameroun, au 1er août 2016 et en dehors de l’accès satellitaire et du réseau backbone national pour les pays frontaliers, disposait déjà de 3 systèmes de transmission de données mis en service en avril 2002, en juillet 2015 et en janvier 2016.


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Interview de Lahcen Sail, ambassadeur de sa Majesté le Roi du Maroc

Le diplomate marocain fait le point des deuxièmes journées économiques maroco-camerounaises. Il parle également de sa mission au Cameroun

Excellence, les deuxièmes journées maroco- camerounaises viennent de s’achever à Douala. Que faut-il en retenir?
De l’avis général, le bilan est très positif, à cet égard, 1500 rencontres étaient programmées dans le cadre des B to B entre les opérateurs économiques des deux pays, des promesses de conclusion de contrats ont également été enregistrées. Les mass médias qui ont couvert l’événement l’ont qualifié de messe économique. Par ailleurs, des ateliers ont été animés dans le cadre des B to G par les responsables de plusieurs départements camerounais concernés, où ils ont bien voulu éclaircir les opérateurs marocains sur les opportunités d’investissements au Cameroun et les avancées réalisées dans le domaine du climat d’affaires. Il s’agit là de la deuxième édition des journées économiques au Cameroun, la première édition fut organisée en 2010. ça veut dire que notre action s’inscrit dans la continuité et intervient un mois après les journées économiques camerounaises au Maroc qui ont connu un franc succès. Je saisis d’ailleurs cette occasion pour adresser mes vifs remerciements à Son Excellence Monsieur le Ministre du Commerce pour l’aide et les facilitations qu’il a bien voulu nous accorder, aux cadres de son département, pour la réussite de cette manifestation, je remercie également les Autorités locales de la ville de Douala, sans oublier, bien entendu, les médias qui ont couvert cet événement.

En marge desdites journées, il y a eu des négociations au niveau ministériel entre les deux pays. Que faut-il en retenir?
En effet, les deux délégations ont eu une séance de travail où les deux ministres ont passé en revue les aspects de la coopération économiques entre nos deux pays, et ont mis en avant la volonté politique affichée des deux parties de raffermir cette coopération. Les deux ministres ont également discuté du 2ème round des négociations du Projet d’Accord Préférentiel entre le Maroc et le Cameroun dont les travaux se sont déroulés également à Douala en marge de ces journées économiques. Ce Projet d’accord serait le prélude de la mise en place d’une zone de libre-échange entre le Maroc et la région CEMAC.

On a cru percevoir comme un malaise (d’aucuns ont parlé de guerre des chiffres) dans la réalité des données économiques entre les deux pays. Qu’en est-il?
Ce n’est pas le sentiment que j’ai. Il n’y a pas de malaise ni guerre de chiffre, il y a une certitude : le volume d’échange entre nos deux pays a augmenté de façon significative depuis 2009 ; en terme de chiffre, les échanges maroco-camerounais ont augmenté de 124% entre 2009 et 2011, et ont atteint en 2011 le chiffre de 48 millions de dollars Us, même si cela resta en deca de nos espérances et ne reflète pas l’excellence de nos relations politiques. Cette augmentation de volume de nos échanges est vraiment de bon augure pour l’évolution des partenariats entre les deux pays. Les investissements marocains, quant à eux, ont passé de 7 millions de dollars en 2007 à une centaine de millions de dollars en 2012.

Vous êtes nouvellement arrivé à la tête de l’ambassade du Maroc au Cameroun. Et l’on observe au même moment une montée en puissance de la diplomatie économique marocaine au Cameroun. Simple concours de circonstances ou prise en mains effective de votre travail?
J’ai pris mes fonctions à la tête de l’Ambassade du Royaume du Maroc il y a six mois. Mais vous savez que comme tout pays, le Royaume a une stratégie claire et une politique étrangère tracée pas Sa Majesté le Roi, que nous comptons bien mener à bon terme. Notre objectif est de hisser la coopération avec le Cameroun au niveau d’un véritable partenariat agissant et solidaire, qui s’inscrit dans le cadre de la coopération sud-sud, et d’en faire un modèle réussi. Vous voyez qu’il ne s’agit pas là d’un concours de circonstances, mais de la mise en place d’une politique bien réfléchie, d’autant plus que le Maroc et le Cameroun partagent beaucoup de valeurs. Il y a d’abord un respect mutuel, l’attachement à la paix et à la sécurité, l’unité dans la diversité, la tolérance et une volonté d’aller à l’avant pour bâtir ensemble un avenir meilleur pour nos deux peuples frères, conformément aux aspirations des deux Chefs d’Etat, Sa Majesté le Roi Mohammed VI et Son Excellence Monsieur Paul BIYA Président de la République du Cameroun. Permettez-moi de rappeler que nos relations datent de l’aube de l’indépendance des deux pays, et outre la coopération traditionnelle maintenue et renforcée régie par un cadre juridique couvrant différents domaines, cette coopération s’est élargie au fil du temps pour couvrir d’autres secteurs (finances, eau, électricité, assurances…) Des investissements sont en cours de finalisation (usine de chocolat 32.5 milliards de FCFA, cimenterie 20 milliards de FCFA), d’autres projets sont en cours de négociation. Toujours dans cette projection d’avenir que nous voulons fructueux, nous travaillons de concert et dans un climat empreint de cordialité avec le gouvernement camerounais pour faciliter et encourager les actions des opérateurs économiques ; et dans ce cadre, on s’attèle à la finalisation d’accords qui feront l’objet de signature prochainement et qui apporteront sans doute un souffle nouveau et un élan à notre coopération.

Sous quel signe vous placez votre présence en terre camerounaise ? Que souhaitez-vous laisser de votre passage au Cameroun?
Apporter une pierre supplémentaire à l’édifice de nos relations bilatérales, préserver l’excellence de son cachet, et hisser davantage les relations économiques entre nos deux pays dans le cadre d’un partenariat gagnant-gagnant.

Quelles sont les attentes de la communauté marocaine en terre camerounaise?
Une centaine de ressortissants marocains ont élu domicile au Cameroun, principalement des cadres et des épouses de ressortissants camerounais (couples mixtes). J’ai la certitude qu’ils se sentent chez eux, au même titre que moi-même ; ils sont respectés dans ce pays comme les camerounais au Maroc le sont. Ils apportent leur modeste savoir-faire et leur expérience dans le raffermissement des solides liens tissés entre les deux pays depuis plusieurs années.

Comment le Cameroun est perçu par les marocains?
Un pays frère et ami, stable, tolérant accueillant ; pour résumer : une grande nation en plein essor, surtout avec la mise en place des grandes réalisations initiées par S.E Paul BIYA qui mettront le Cameroun sur la voie de l’émergence.

Se Lahcen Sail, ambassadeur de sa Majesté le Roi du Maroc au Cameroun
Intégration)/n