Bobbo Salihou: «Je porte un regard sombre sur ce code électoral…»

Le maire de la commune de Ngaoundéré 1er évoque la controverse autour du code électoral et la biométrie

Monsieur Bobbo Salihou, vous venez d’assister à une rencontre qui réunissait quelques partis politiques, les acteurs de la société civile et les autorités administratives, sur la sensibilisation sur le code électoral et à la biométrie. Globalement pouvez-vous nous rappelez ce que vous avez retenu de cette rencontre?
Elecam est descendu sur le terrain presque partout au Cameroun si on s’en tient aux informations relayées par les différents journaux. A Ngaoundéré précisément c’est cet après midi que Elecam a choisi pour nous expliquer le compte rendu du nouveau code électoral au Cameroun promulgué par le chef de l’Etat le 19 avril dernier. Il était question de survoler quelques articles si on peut le dire ainsi, il ne s’agissait pas de nous lire ou de nous faire des explications sur tous les articles puisque c’est environ 280 À 300 articles. Mais moi je reste tout à fait pessimiste sur cette histoire de biométrie dont on nous a parlé.

Dans les échanges on vous a vu revenir sur certaines questions par rapport à ce code électoral. Quel regard portez- vous sur ce nouveau code électoral aujourd’hui ?
Je porte un regard sombre sur ce code électoral comme la majorité des camerounais aussi. Ce n’est pas parce que cette loi est passée à l’Assemblée nationale. Il faudra d’abord voir dans quelle circonstance une loi qui a une importance de cette envergure est arrivée à l’Assemblée nationale. Mon parti l’Undp n’a pas voté cette loi, bien qu’il fût dans la salle. Vous avez vu à la télévision il ya les gens du SDF et de l’Udc qui sont sortis de la salle. C’est le Rdpc qui a pris seul la responsabilité de nous conduire où il est entrain d’amener le Cameroun. Même dans les rangs du Rdpc, beaucoup savent que ce code électoral n’est pas le bon. C’est pourquoi le regard que je porte est sombre.

Aujourd’hui on parle de code électoral et puis à chaque fois vous évoquez le Rdpc. Est ce que quelque part vous n’avez pas peur de ce parti là ? Vous vous sentez menacé?
Il n’est pas question de menace, le danger ne court pas contre moi seul, c’est contre vous aussi ; c’est tout le Cameroun, les gens ne sont pas contents, il faudra savoir qu’il y a quand même un mécontentement généralisé, moi je ne parle pas en tant que maire. Ce problème n’est pas seulement inhérent aux partis politiques, c’est un problème général. Quand Mgr Christian Tumi parle, est-il d’un parti politique ? Non ! Les Ongs ne sont pas des partis politiques. Je ne me sens pas menacé, mais le RDPC a mis le pays dans une situation terrible et il faut en parler.

Quel est votre avis sur la biométrie ?
Lorsque je parle de ce code, c’est davantage de la disposition sur la biométrie qu’il est question. Je me rappelle qu’avant les élections présidentielles d’octobre dernier, lorsqu’on évoquait la biométrie et la refonte des listes, on nous prenait pour des fous et voilà où nous sommes aujourd’hui. Les camerounais ont une ingéniosité au trucage. Je suis certain qu’à la fin on va nous parler de plusieurs cartes pour un électeur qui pourra tranquillement voter dans différents bureaux. Le système de la biométrie à la base est louable mais celui validé en ce moment n’est pas optimal.

Au sein de votre parti, comment est-ce que vous vous préparez à affronter les échéances électorales futures ?
Nous allons nous préparer quelque soit le code. Je ne dirais pas comme les autres : le code là n’est pas bon, nous n’allons pas aux élections. Nous irons aux élections et nous allons gagner. Parce que la population a confiance en nous. Nous avons pris un engagement envers la population. Pourquoi ne pas leur renouveler notre confiance. On va tout faire pour que les voix de l’Undp soient comptabilisées du coté de l’Undp, et les voix de n’importe quel autre parti politique soient comptabilisées du coté de ce parti là. Car nous avons la majorité ici à Ngaoundéré, particulièrement dans ma commune. Avec les militants que j’ai, avec le travail que nous avons fait, nous sommes convaincus que nous allons nous organiser. Maintenant, nous allons nous mettre au travail pour appeler nos militants et tous les camerounais à venir s’inscrire sur les listes électorales. Ils vont s’inscrire massivement sur ces listes électorales et le moment venu ils voteront utile. En retour, il viendra le jour du bilan et que ce jour, je sois capable de dire à cette population voici ce que j’ai fait pour vous. C’est simple parce que la population n’est pas dupe. Je reste optimiste pour les élections. Même si c’est demain, je suis près à affronter n’importe quel candidat.

Bobbo Salihou, maire Undp de Ngaoundéré 1er
Journalducameroun.com)/n