Concours littéraire jeunes auteurs 2016: les lauréats primés au Salon du livre

Aristide Georges Olama et Franklin Agogho ont reçu leurs récompenses au cours de la soirée culturelle tenue le 05 juin 2016

A 28 ans, Aristide Georges Olama est le vainqueur de la première édition du concours littéraire jeunes auteurs 2016. Professeur de français au Lycée Essomba Awono Auguste d’Ekokom dans la Lékié dans le Centre, l’auteur de langue française a séduit le jury avec « Izza ». Une nouvelle qui raconte comment l’amour triomphe de la guerre. « Izza », du nom de l’héroïne de ce récit, relate l’expédition d’un journaliste parti en reportage à l’Extrême-Nord en pleine guerre contre Boko Haram, et tombé amoureux d’une belle fille du pays.

Aristide Georges Olama, qui souhaite voir sa nouvelle publiée par une maison d’édition, a été primé au cours de la soirée culturelle tenue le 05 juin 2016 dans le cadre de la clôture du deuxième Salon international du livre de Yaoundé (Silya) rentré en gare lundi par une cérémonie de fin organisée à l’Esplanade du Musée National.

« Izza, le texte vainqueur est d’une beauté inouïe. Il parle de guerre, mais vous fait presque pleurer d’amour. Nous l’avons primé à cause de la qualité de l’écriture, de l’émotion », a déclaré le président du jury de ce concours, Pabé Mongo, par ailleurs célèbre écrivain et universitaire.

Aux côtés du premier lauréat, un second. Franklin Agogho (premier ex aequo), auteur de langue anglaise, honoré lui aussi grâce à sa nouvelle intitulée : « The Curse », qui dépeint le combat d’un médecin contre le cancer.

Ce concours littéraire, première du genre au Cameroun, organisé en rapport avec le deuxième Salon international du livre de Yaoundé (Silya), mettait en lice des candidats d’expression française et anglaise. Sur les 184 textes envoyés, 10 ont été retenus et primés.

Les participants, âgés de 30 ans ou moins selon le règlement de la compétition, ont eu à rédiger une nouvelle évaluée, chacune, selon les critères de pertinence du sujet, de conduite artistique du récit, du message et du genre de la nouvelle qui est la chute (une surprise finale, une fin qui ne correspond pas à l’attente du lecteur).

Ouvert le 02 juin dernier, le Silya s’est refermé le 06 juin 2016 après cinq jours d’échanges entre lecteurs et écrivains nationaux et internationaux venus de plus de 20 pays.


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Daniel Nsegbe reçoit son prix Ahmadou Kourouma

Mutt-lon, s’est rendu en Europe pour la première fois le 02 mai dernier afin de recevoir la gratification accordée au salon du livre de Genève pour son livre « Ceux qui sortent dans la nuit »

Dans les annales du Salon du livre de Genève, il y sera désormais marqué qu’en 2014, le prix Ahmadou Kourouma (du nom de l’illustre écrivain ivoirien, auteur de : « Les soleils des indépendances »), a été accordé à un Camerounais. Muttlon (fils du terroir), auteur du roman « Ceux qui sortent la nuit », publié en 2013 chez l’éditeur français Grasset, a vu son livre être consacré meilleur roman francophone dans le cadre de la dernière édition du Salon du livre de Genève, qui a ouvert ses portes du 30 avril au 04 mai 2014.

Daniel Nsegbe de son vrai nom, a ainsi réussi, avec son deuxième roman, à remporter une importante distinction littéraire. Son premier livre « La veuve chauve » avait paru discrètement en 2011 aux éditions de la Société des écrivains après de nombreux refus d’autres éditeurs. La persévérance a fini par payer pour ce monteur en service à la station régionale de la télévision publique (CRTV EST) à Bertoua, féru de littérature et ancien enseignant de mathématiques au collège. Le 02 mai 2014, il s’est rendu en Europe, pour la première fois, grâce à son talent de romancier qu’il a réussi à cultiver. « Ceux qui sortent la nuit », est un livre qui parle de sorcellerie et d’ « ewusus », ces êtres qui possèdent la faculté de séparer leur esprit de leurs corps à la nuit tombée. Etrange que ce roman fascine hors des frontières africaines, pour une réalité que l’on pourrait qualifier de « tropicale ». A la parution de cet ouvrage en 2013, un critique littéraire du journal français Libération avait ainsi eu à considérer qu’il se dévore « comme un polar ».

Daniel Nsegbe ou Mutt-Lon devient ainsi le onzième écrivain à remporter ce prix du meilleur roman francophone à Genève. Le prix Ahmadou Kourouma est né en 2004, un an après la disparition de l’écrivain ivoirien, de l’initiative conjointe de Pierre-Marcel Favre, ex-président du Salon du livre de Genève, de Jean-Louis Gouraud, ancien directeur de Jeune Afrique, et de Jacques Chevrier, professeur émérite à la Sorbonne, avec le soutien de la veuve du romancier, Christiane Kourouma, toujours présente lors de la remise de ce prix.

Les Lauréats du prix Kourouma depuis sa création
2004 Esther Mujawayo et Souâd Belhaddad, pour « Survivantes. Rwanda, dix ans après le génocide » (éditions de l’Aube)
2005 Tanella Boni, pour son roman « Matins de couvre-feu » (éditions du Serpent à plumes)
2006 Koffi Kwahulé, pour son roman « Babyface » (éditions Gallimard)
2007 Sami Tchak, pour « le Paradis des chiots » (éditions Mercure de France)
2008 Nimrod, pour « le Bal des princes » (éditions Actes Sud)
2009 Kossi Efoui, pour « solo d’un revenant » (éditions du Seuil)
2010 Florent Couao-Zotti, pour son polar « Si la cour du mouton est sale, ce n’est pas au porc de le dire » (éditions du Serpent à plumes)
2011 Emmanuel Dongala pour son roman « photo de groupe autour du fleuve » (éditions Actes Sud)
2012 Scholastique Mukasonga pour son roman « Notre dame du Nil », (éditions Gallimard collection Continent noir)
2013 Tierno Monénembo pour son roman « Le terroriste noir ». (éditions du Seuil)