Titulaire à Antalyaspor, à 23 ans, ce nouveau candidat au poste de gardien de but des Lions a eu un parcours semé d’embûches
Convoqué pour la première fois en équipe fanion du Cameroun par Jean Paul Akono, en prélude aux matches a face à l’Ukraine, le 2 juin Kiev en amical, contre le Togo le 9 juin à Lomé et face à la RDC, le 9 juin à Kinshasa, Sammy Ndjock ne peut être qu’un gardien de but heureux. Lui qui a déjà connu beaucoup de galère sur sa trajectoire footballeur. Au Cameroun, mon oncle m’interdisait de jouer au football, il trouvait que c’était trop physique. C’est à Nantes, après mon arrivée en France à l’âge de huit ans que j’ai commencé à jouer, au quartier des Dervallières. Je jouais d’abord attaquant puis, un jour qu’on manquait de gardiens, je me suis mis dans les buts. J’ai été repéré FC Nantes, où je suis resté jusqu’à l’âge de 15 ans. J’ai ensuite passé six mois à Angers, puis je suis parti à Lille, où je suis resté de 2005 à 2009, indique t-il aujourd’hui.
Le départ de Claude Puel de Lille pour Lyon fut un moment douloureux dans sa vie. Dommage que Claude Puel soit parti l’année où je devais passer professionnel. Rudi Garcia est arrivé et m’a demandé de reprouver encore un an. Pourtant, j’avais battu tous les records, en jouant neuf matches de suite sans prendre de but et en étant finaliste du Championnat des réserves. On avait battu Bordeaux en demies, mais on perd contre Monaco en finale. C’était une grosse équipe monégasque, avec Nicolas Nkoulou, qui s’affirmait déjà, précise t-il sur le site footafrica365.com. En, 2009, ses performances avec la réserve de Lille n’ont pas échappé au sélectionneur de l’équipe junior du Cameroun qui le convoque pour disputer le tournoi de la Francophonie au Liban. Mais de cette première expérience internationale, il en garde un souvenir amer : J’avais un contrat de stagiaire pro, et je voulais passer professionnel, comme j’étais le troisième gardien du club (avec le numéro 33 que j’ai par la suite gardé, pour rappeler à Lille que je suis toujours là). On m’appelle pour les Jeux de la Francophonie, alors qu’il était prévu que je fasse la Coupe du monde U-20. Je rentre en retard, parce que la Fédération camerounaise ne voulait pas me payer mon billet retour. Je me suis fait licencier. Bonjour la galère.

Après six mois de misère à s’entrainer avec Carquefou en Division d’honneur (l’équivalent ailleurs de la septième division), il tombe sur deux agents de joueurs (Zafer Topdemir et Baghdad Sehla) qui vont changer sa vie. J’aurais pu signer quatre ans à Dijon ou à Brest. Mais j’ai choisi la Turquie. J’ai demandé un club moyen pour pouvoir progresser. J’ai été très bien accueilli. J’étais le premier jeune gardien étranger de mon âge à signer à Antalyaspor en Turquie. Ils m’ont fait faire cinq mois d’essai. J’ai signé deux jours avant mon premier match contre Trabzonspor. Les gardiens devant moi avaient 7, 8 ou 15 ans de plus. Depuis que j’ai pris la deuxième place, je ne l’ai plus quittée. Le gardien de but camerounais parle là de la saison 2011-2012. A force de patienter, il a va finir par chiper la première place lors de l’exercice 2012/2013. Pour cette saison qui s’achève, le natif de Yaoundé, né le 25 février 1990, a disputé 25 matches et contribué à maintenir son club parmi l’élite.
Très bon sur sa ligne, il est courtisé par la Turquie et le Qatar : le Qatar fait le forcing pour me naturaliser, avec une grosse somme à la clé. La Turquie aussi veut me naturaliser, clame t-il sa fanfaronnade. En bon patriote, il a toujours repoussé ces offres, en attendant l’appel du sélectionneur camerounais. L’heure de la reconnaissance nationale a enfin sonné. A Sammy Ndjock de savoir saisir sa chance.
