Annonce du ministre de la santé publique, André Mama Fouda, ce mardi 13 octobre à Douala
La journée mondiale de la santé mentale, nous donne l’opportunité de sensibiliser l’opinion publique sur les problèmes de santé mentale, a d’emblée affirmé le ministre de la santé publique ce mardi, 13 octobre 2009 à Douala. En visite à l’hôpital Laquintinie, André Mama Fouda s’est principalement rendu au sein du département psychiatrique de cet hôpital, afin d’apprécier les efforts fournis dans l’encadrement des malades mentaux. Occasion pour lui de constater qu’il est urgent d’intégrer la prise en charge des troubles mentaux dans les soins de santé de base, comme le veut d’ailleurs le thème de cette année : améliorer le traitement et promouvoir la santé mentale dans les soins primaires. Même si la volonté y est, le ministre a reconnu le contexte difficile dans lequel évolue le faible personnel du département psychiatrique, composé seulement, de trois spécialistes, dont un médecin et deux infirmiers, selon les chiffres donnés par le Dr. Jean Louis Jon, chef de ce département.
Outre le nombre réduit de spécialistes en santé mentale s’ajoute la méconnaissance des signes précurseurs des troubles mentaux, l’arrivée tardive des patients dans les structures de soin pour une prise en charge d’adéquate, a regretté le ministre. Si les encadreurs rejettent la faute aux parents en matière de retard, ceux-ci à leur tour, évoquent le contexte économique difficile, qui ne facilite pas leur mobilité. Un parent qui habite par exemple le quartier Bonabéri à Douala 4é, amène son enfant malade ici à Laquintinie pour les soins une ou deux fois, mais après ne vient plus. Quand je rencontre le parent en question, il dit qu’il a des difficultés pour se déplacer, car quitter Bonabéri pour l’hôpital à Akwa, le transport coûte cher, et à la longue, il dit n’avoir plus les moyens nécessaires pour venir tout le temps, indique Mme Ncheya Adriana, qui encadre des enfants déficients mentaux à Laquintinie.
Les femmes en insécurité en psychiatrie
A l’occasion de la visite du ministre de la santé publique, Mme Ncheya Adriana dit espérer que le gouvernement fera les efforts pour renforcer l’effectif du département psychiatrique. Depuis que les infirmiers sont sortis d’école, ils n’ont pas encore été affectés pour travailler, on ne sait pas ce qui se passe, car on est en manque. Il faut qu’il y ait plusieurs infirmiers, au moins deux ou trois qui travaillent par jour, car, quand un infirmier se retrouve seul dans un service psychiatrique, ce n’est pas prudent, par ce qu’un malade agressif peut arriver, et on ne peut rien faire, selon Mme Ncheya. Cette dernière raconte que de nombreuses personnes ont été par exemple giflées par les déficients mentaux, un infirmier a eu la bouche fendue. Il y a un réel problème d’insécurité, surtout pour la femme, souligne-t-elle. Du côté des pouvoirs publics, l’on se veut rassurant. Le ministre a d’ailleurs annoncé le renforcement de l’effectif très bientôt, avec l’arrivée des infirmiers spécialisés. L’ouverture d’un cycle de formation des infirmiers spécialisés en santé mentale à Yaoundé, vient de mettre sur le marché la 3e promotion, a rappelé le ministre parlant de la politique gouvernementale relative à la lutte contre les maladies mentales. En attendant, le ministre a offert un don composé de médicaments et autres équipements nécessaires, pour améliorer la prise en charge des malades.