Alain Mabanckou serait-il devenu pyromane?

Par Michel Tagne Foko

Trop c’est trop. Ce n’est pas possible, je ne peux pas me taire. C’est grave, très grave même. Ce n’est pas une petite histoire, ce n’est pas une mince affaire. Non, non et non. C’est bien plus grand que ce qu’il y parait. Ce n’était pas possible de ne rien dire. Il me fallait hurler. Oui, hurler. Oui, il me faut hurler. Prendre ma part de responsabilité. Crier au réveil des consciences, dénoncer ce petit feu, cette fumée qui débute tout juste et que tout le monde ignore un peu ou fait mine de ne rien voir. L’apprenti pyromane est déterminé et passe son temps à souffler dessus. On oublie que les petits feux deviennent des très grands. Que nous naissons bébés avant de devenir des adultes. Dans ce cas de figure, on parle de quelqu’un qui a une certaine audience médiatique, quelqu’un qui de rien se lance vers quelque chose d’incendiaire. Oui, de catastrophique. Mettre son peuple à feu et à sang, et pas que son peuple, puisque le Congo Brazzaville ne se situe pas sur la lune, mais sur terre et possède des frontières avec le Cameroun, Kinshasa, Angola, Centrafrique et Gabon. Alors ceci n’est pas une petite affaire, ce n’est pas un feu à négliger, il faut éteindre cela au plus vite, sinon ça brûlera toutes les maisons. Je refuse de faire comme si je n’avais rien lu ou vu venir, ma conscience me le rappellera.

J’ai contacté Alain Mabanckou bien avant sa leçon inaugurale au Collège de France, pour lui poser quelques questions sur son dernier livre et notamment sur Boko Haram et consort, et il m’a répondu qu’il ne pouvait pas répondre à mes questions parce qu’il n’était pas spécialiste de la politique africaine. Oui, c’est comme ça qu’il a répondu, je pense, c’est à peu près ce qu’il a écrit. Je suis étonné qu’il soit devenu tout à coup grand spécialiste, selon lui, du Congo Brazzaville. Il s’est d’ailleurs tellement énervé qu’il a qualifié le ministre congolais de la Culture de : « ministre d’Inculture ». Je ne suis pas toujours d’accord quand, dans ses uvres, Mabanckou exprime clairement ses positions. C’est de son droit de le faire s’il en a l’envie et c’est aussi du mien de ne pas l’apprécier. Par exemple, dans le « sanglot de l’homme noir », qui est par ailleurs le livre que je ne supporte pas, que j’ai réellement eu du mal à lire jusqu’à la fin, que je n’aime pas, le raté sûrement ! Je n’ai pas du tout affectionné la manière dont il s’est transformé en sociologue de bas étage et a déversé un ramassis de conneries. J’aurais le temps, une autrefois, d’écrire une critique détaillée sur cette uvre, parce que je ne suis pas du genre à dire : « je n’aime pas », sans toutefois expliquer les raisons.

Je reviens sur mon sujet. Je pense qu’Alain Mabanckou déconne en s’acharnant comme il le fait sur Denis Sassou Nguesso, c’est d’un ridicule abyssal, d’une laideur effrayante, un jeu de très mauvais goût qui contribue à dénigrer l’image du Congo Brazzaville et de l’Afrique en général. Il est écrivain, il écrit des livres, il a reçu des prix. Ça se voit qu’il veut prendre la grosse tête. Oui, il se voit grand. Oui, plus grand que sa taille. Il se croit être au-dessus des Congolais et des Africains. Il se voit président du Congo, ce qui est par ailleurs son droit, il peut rêver si ça lui chante, puisqu’il est aussi de nationalité congolaise et que tout Congolais peut se lancer dans cette course à la présidentielle. Mais il y a un souci, oui il y a quelque chose.

Mabanckou croit peut-être qu’on devient président sans être candidat, oui il veut l’être sans être élu. Comment on appelle cela si ce n’est pas un coup d’État ? Je suis très étonné par ce retournement de veste, car, à ma connaissance, il vendait très bien les qualités de son très beau pays. Quelle est la soupe qu’il l’a fait chavirer ? Qui a concocté cette soupe ? Qui est derrière tout ça ? On dit souvent que les hommes changent et c’est de son droit de changer, s’il le souhaite, mais je me pose ces questions :

Pense-t-il à ces familles qui ne vivent que du tourisme ? À ces femmes commerçantes ou agricultrices qui ont besoin de continuer à vaquer à leurs occupations ? À ces jeunes au chômage, qui ont besoin de trouver un boulot, quand on sait que les investisseurs ne vont plus que là où c’est stable ? À ces Congolais de l’étranger qui aimeraient retourner dans leur pays, voir leurs familles en santé et profiter d’un peu de chaleur ? À ces hommes et femmes qui ont connu la guerre autrefois et veulent la paix ? Est-il au courant qu’aucun parent ne souhaiterait voir son enfant grandir dans la guerre ? Alain Mabanckou gardera-t-il, bien au chaud, en Europe ou ailleurs, ses enfants pendant que ceux des autres iront mourir au front ? Sait-il que la zone du bassin du Congo n’est pas stable en ce moment avec les histoires de Boko Haram et consort ? Oublie-t-il ce qu’il y a eu en Côte d’Ivoire ? Oublie-t-il le nombre de familles en deuil en République centrafricaine ? Rêve-t-il que pour ses beaux yeux, Denis Sassou Nguesso va se laisser faire ? Qu’il partira comme si rien ne s’était passé ? Que le camp du président congolais ne dira rien, ne fera rien, et se laissera chasser comme des malpropres ?

Ici, je parle de vies humaines, on est dans la réalité et la réalité c’est ça. Ça compte, une vie ! Quand est-ce que les gens comprendront ça ? Je ne dis pas que je détiens la solution, je me refuse cette prétention, mais je pense fermement qu’Alain Mabanckou se trompe sérieusement de combat. Ce n’est pas possible, j’étais catastrophé à la lecture de sa lettre ouverte à François Hollande : « Monsieur le président, nous autres « Noirs de France », quelles que soient nos origines ou nos nationalités, nous vous regardons. Et, vous le savez, nous sommes nombreux à voter en France et à contribuer à son destin. Il est évident que cette tragédie qui ennuage le Congo-Brazzaville sera dans nos esprits lorsque nous déposerons nos bulletins dans les urnes pour la prochaine élection présidentielle française. Il est encore temps. », dit-il. Ah oui, il a écrit cela. Je ne savais pas qu’il pouvait à ce point mal écrire une lettre d’une page. C’est vraiment du n’importe quoi, les mots sont mal choisis, le ton n’est pas approprié. Oui, sa lettre est médiocre et empêche de comprendre sa vraie lancée. Quand la France va au Mali ou en Centrafrique, tout le monde crie et le qualifie de tous les noms obscurs. Mabanckou disait dénoncer la Françafrique. Aujourd’hui, comme par hasard, il a besoin de la France pour aller destituer un président élu ? Quelle que soit la manière dont Sassou a été élu, n’est-il pas élu ? Ceux qui ont voté pour Sassou Nguesso ne sont-ils pas des Congolais ?

PS : il y a des jours où j’apprécie Alain Mabanckou, et d’autres, un peu moins ou pas du tout. Pourquoi ces explications ? Parce qu’il n’est jamais facile de porter critique, en plus en public, à quelqu’un qu’on apprécie parfois. J’ai même une phrase de Christiane Taubira, ancienne garde des Sceaux et ministre de la Justice française, qui disait un jour à quelqu’un : « si c’est comme ça que vous m’aimez, abstenez-vous ! ».


Droits réservés)/n

Investiture du président congolais: Paul Biya invité à Brazzaville

La lettre y relative, adressée au chef de l’Etat camerounais, a été remise dimanche au Premier ministre Philemon Yang

Le ministre congolais des Affaires étrangères et de la Coopération a été reçu en audience dimanche, 10 avril 2016 à Yaoundé, par le Premier ministre camerounais, Philemon Yang. L’émissaire Jean-Marie Gakosso est venu remettre une lettre adressée au chef de l’Etat Paul Biya invité à prendre part à l’investiture du président congolais, Denis Sassou Nguesso. L’évènement aura lieu le 16 avril prochain à Brazzaville, capitale du Congo.

Accompagné de l’ambassadrice du Congo au Cameroun, Gisèle Bouanga-Kalou, Jean-Marie Gakosso a tenu à relever le « caractère privilégié » de la relation entre les deux pays « liés par l’histoire, la terre, des projets communs et l’amitié ». « C’est pour cela que le président Sassou pense que s’il n’a que trois invités, son frère et ami Paul Biya doit être parmi ceux-là pour son investiture », a indiqué l’émissaire congolais.

Le président congolais sortant, Denis Sassou-Nguesso, qui cumule trente-deux ans de pouvoir à la tête de son pays, a été réélu dès le premier tour lors du scrutin présidentiel de mars avec 60 % des voix.

Paul Biya et Denis Sassou Nguesso à l’issue du sommet de la Cemac à Brazzaville.
Droits réservés)/n

La lettre de la semaine: À monsieur Blaise Compaoré et ses collègues africains

Par François Zoomevele Effa

Monsieur le Président aux abois, Monsieur le Président vomi, exécré, vous par qui la révolte contre les dictateurs a commencé, oui, Blaise qui n’êtes plus à l’aise dans vos 27 ans de règne, voilà, le peuple vous demande de partir, et moi aussi.

Vous confondez Royaume et République, vous avez pris le pouvoir en assassinant Thomas SANKARA, une référence, un modèle, et vous croyiez que le peuple l’avait oublié? Vous avez essayé de vous faire un nom, croyant que votre longévité à la tête du pays allait effacer le sang indélébile de SANKARA qui est sur vos mains, le sang d’un frère et d’un ami que vous avez trahi. Vous avez sonné le glas pour vos collègues africains, ceux qui se maintiennent eux aussi au pouvoir en bidouillant les constitutions de leur pays, y semant la terreur et instituant une corruption qui nourrit leur entourage, appauvrissant leur pays.

Savez-vous que La France vous a déjà lâché, oui, elle est comme ça avec ses amis dictateurs africains. Souvenez-vous de BOKASSA, votre modèle, qui s’était auto proclamé Président à vie, puis Empereur. La France, sous de Gaule, Pompidou et Giscard l’avait accompagné dans ses folies, y trouvant même une manne en organisant le sacre impérial de la honte. Mais c’est la même France qui l’a jeté en pâture, faisant de lui par ses médias un objet de moqueries, cultivant sciemment racisme et mépris, l’élevant comme le symbole d’un Président d’une République bananière.

En ce moment, tous vos comptes bancaires en France en Suisse et ailleurs sont en train d’être bloqués. Tout ce que vous avez détourné pendant vos 27 ans d’usurpation de pouvoir et que vous avez caché à l’étranger, en Occident, vos amis perfides y font main basse en ce moment même, comme ils l’ont fait avec BOKASSA, avec MOBUTU, et ils feront bientôt la même chose avec SASSOU NGUESSOU, ainsi que OBIANG NGUEMA et PAUL BIYA.

Oui, vos camarades et collègues africains champions de la longévité présidentielle, du bidouillage constitutionnel, et du trucage des élections présidentielles sont eux aussi aux abois. Ils vous en veulent d’ailleurs très fort, car ils ont très peur que cette révolte se propage et se contamine en Guinée équatoriale, au Cameroun, dans les deux Congo, et aussi dans des pays africains où l’on transmet la fonction de chef d’Etat de père en fils.

Quant à vous, Monsieur SASSOU, il ne vous est pas conseillé de provoquer une autre guerre civile comme vous le fîtes du temps des ninjas et des cobras. Votre ami perfide Chirac n’est plus en forme pour légitimer votre illégitimité présidentielle comme ce fut le cas; 12 ans, puis 17 ans de pouvoir, il est temps de laisser le Congo respirer.

Et vous, OBIANG NGUEMA, ce n’est pas la peine de continuer vos man uvres qui ne trompent personne. Vous avez fait un coup d’Etat à votre sanguinaire d’oncle, l’ancien président. Vous vous préparez à vous faire remplacer par votre fils le dépensier, et vous demandez aux opposants de rentrer… 32 ans de pouvoir totalitaire, ça suffit, ça bouge au Burkina!!!

En ce qui vous concerne, Monsieur Paul BIYA, les votres sont en train d’essayer vainement de légitimer vos 33 ans de règne. Votre sagesse, votre prise de pouvoir non tâché de sang, et la paix qui n’est plus tout à fait votre référence depuis que vous avez déclaré la guerre à «Boco bandits», ces arguments ne tiennent pas du tout, et vous tremblez certainement comme vos confrères en ce moment. Faites comme votre prédécesseur, démissionnez tant qu’il est encore temps.

Messieurs les Présidents africains de la honte, vous qui, pendant des décennies, avez enfoncé votre peuple dans la frustration, la honte, et la corruption, vous qui avez bidouillé d’une façon ou d’une autre les constitutions, les lois et les résultats électoraux, qui êtes prêts à mettre à feu et sang vos pays pour garder vos fonctions éternellement, JE NE VOUS SALUE POINT.

François Zoomevele Effa
Journalducameroun.com )/n

Projet minier Mbalam-Nabeba: Louis-Paul Motaze rencontre Sassou Nguesso

Le secrétaire général des services du Premier ministre été reçu en audience lundi par le président congolais, pour les projets miniers à mutualiser entre les deux pays

Le secrétaire général des Services du Premier ministre, Louis-Paul Motaze, a été reçu en audience lundi, 18 août 2014, par le président de la République du Congo, Denis Sassou Nguesso, au Palais du peuple de Brazzaville. Louis Paul Motaze, qui assure la présidence du Conseil stratégique de négociation et de suivi des projets miniers structurants au Cameroun, a indiqué que son pays accorde une importance considérable au projet commun lié à l’exploitation du fer à la frontière du Cameroun et du Congo. Au Cameroun la zone est appelée « Mbalam » alors qu’au Congo, il s’agit de « Nabeba ». Ces deux projets sont pilotés par la firme australienne Sundance Resources. Sur le plan local, des sociétés de droit national opèrent pour cet investisseur. Au Cameroun, il s’agit de Cam Iron ; et de Congo Iron au Congo.

On se rappelle que c’est le 27 septembre 2012 que les projets miniers du Congo Brazaville et du Cameroun, exploités par Sundance Resources, ont été mutualisés. Les réserves du minerai camerounais sont riches en silice tandis que celui de Nabeba est plutôt riche en aluminium.

Le ministre camerounais a expliqué l’avantage pour les deux pays de développer ce projet commun qui, selon lui, a un caractère intégrateur. À ce titre, il impulsera le développement du secteur minier au niveau des deux pays. Ce projet, a-t-il dit, sera à l’image de la route Sangmelima-Ouesso, un autre projet porté fortement par les présidents Denis Sassou N’Guesso et Paul Biya. Les deux personnalités ont également échangé sur le barrage hydroélectrique de Cholet qui a une capacité de production d’environ 600 mégawatts. Ce projet, a dit Louis Paul Motaze, va beaucoup apporter à l’économie des deux pays.

Ce sont des projets pour lesquels les deux pays ont un avantage majeur dans ce sens que les différents bailleurs de fonds multilatéraux en sont beaucoup attirés parce que ceux-ci sont intégrateurs.

Le fer camerounais est riche en silice tandis que le fer congolais est riche en aluminium
droits réservés)/n

Séléka: L’épine dans le pied du Forum de Brazzaville sur la RCA

Les délégués de l’ex-rébellion ont encoure boudé les discussions sur la paix en Centrafrique mercredi matin

Les délégués de l’ex-rébellion Séléka ne sont pas encore prêts à rejoindre les discussions de paix pour la Centrafrique qui se déroulent à Brazzaville, a déclaré mercredi matin leur chef, Mohamed-Moussa Dhaffane. « Nous poursuivons nos pourparlers en interne. Nous n’avons pas encore pris la décision d’aller au forum », a déclaré M. Dhaffane à l’AFP à quelques heures de la clôture prévue des négociations.

Près de 170 délégués centrafricains sont réunis depuis lundi à Brazzaville pour un « Forum pour la réconciliation nationale et dialogue politique » dont le but premier est de mettre fin à la violence pour pouvoir relancer un nouveau processus politique de sortie de crise.

Mal engagé dès avant même d’avoir commencé, le Forum a pris un très mauvais tour quand M. Dhaffane, chef de la délégation de la branche officielle de la Séléka (le mouvement s’est scindé récemment en deux branches), a posé comme préalable à toute discussion l’acceptation du principe d’une division du pays, position jugée inacceptable par la grande majorité des négociateurs.

Pour tenter de sauver les discussions, les autorités congolaises, qui assurent la médiation et l’organisation du Forum au nom de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) ont fait venir mardi soir « neuf chefs militaires » de la Séléka.

Mais leur présence n’avait encore rien débloqué mercredi en milieu de matinée. La reprise des discussions, prévue initialement pour 09h00 (08h00 GMT) a été reportée à midi, la cérémonie de clôture étant maintenue pour 15h00, a-t-on appris auprès organisateurs.

Du côté de la Séléka, on indiquait maintenir l’exigence de reconnaissance du principe d’une division du pays avant toute discussion. La délégation devait être reçue avant midi par le président congolais Denis Sassou Nguesso et comptait sur sa médiation. La volte-face de M. Dhaffane a agacé bon nombre de négociateurs qui lui reprochent de chercher à gagner du temps, de ne rien vouloir résoudre ou d’être dépassé par les événements.

La présidente de transition de la Centrafrique Catherine Samba Panza et le président congolais Denis Sassou Nguesso le 21 juillet 2014 à Brazzaville
AFP / Guy-Gervais Kitina)/n

Sassou Nguesso appelle les Centrafricains au ressaisissement

«Agissons en RCA avant que l’attention de la communauté internationale ne soit détournée par d’autres événements», a conseillé le président congolais

Le sommet de Brazzaville qui s’est ouvert, lundi, en présence des autorités centrafricaines de transition, des représentants des groupes armés belligérants et d’autres de la communauté internationale, doit aboutir à un accord de cessation des hostilités entre Seleka et Anti-Balaka, «avant que l’attention de la communauté internationale ne soit détournée par d’autres évènements dans le monde» selon le président congolais, Denis Sassou Nguesso. Le chef de l’Etat congolais et médiateur de la crise centrafricaine, Denis Sassou Nguesso, a ainsi appelé les participants au forum de Brazzaville à se ressaisir, afin de conduire leur pays dans la paix et la sécurité et lui épargner un nouveau cycle de violences. Sassou Nguesso a lancé cet appel à l’ouverture des travaux du forum pour la réconciliation nationale et le dialogue politique inter centrafricain, qui vise la conclusion d’un accord de cessation des hostilités et d’un accord de désarmement, première étape importante du processus de dialogue politique et de réconciliation nationale en RCA, nécessaire pour la restauration de la paix dans ce pays.

Le président congolais a par ailleurs, appelé au désarmement des groupes rebelles qui combattent, pour la réussite de la mission des nations unies pour la sécurité en république centrafricaine (MINUSCA), qui doit prendre le relais de la Mission internationale pour la sécurisation de la Centrafrique (MISCA), sous conduite de l’Union africaine, dont le mandat s’achève en septembre prochain. «Il nous faut des engagements pour conduire à son terme cette transition de manière pacifique et consensuelle avec la participation de tous. Il nous faut accélérer le calendrier de stabilisation du pays, condition indispensable à la réussite de l’opération de maintien de paix des nations unies», a souligné le médiateur de la crise en Centrafrique. «Votre pays a déjà atteint l’abime, il ne peut plus s’enfoncer davantage dans la désintégration, vous ne pouvez plus que vous relever. Le moment est venu de tirer les leçons de toutes les expériences passées et la décision vous revient», a lancé M. sassou. «De plus en plus, nous ne cessons de mettre l’accent sur la nécessité pour vous, de vous approprier le processus de retour à la paix, à la sécurité, à l’unité, à la réconciliation nationale et à la prospérité dans votre pays», a-t-il également indiqué.

Près de 200 représentants de la société civile, des pouvoirs publics, des confessions religieuses et des milices anti-balakas et Séléka venus de la Centrafrique participent du lundi au mercredi à ces assises qui connaissent également la participation des représentants des Nations Unies, de l’Union européenne, de la CEEAC, de l’UA. Réunis autour de la médiation congolaise du Président Denis Sassou Nguesso ces protagonistes réfléchiront à des solutions à la crise centrafricaine dont la gravité s’est illustrée sur les plans humain, socio-économique et politique. Principal objectif: arriver à un accord de cessation des hostilités entre Seleka et Anti-Balaka. «Brazzaville est pour nous une opportunité importante pour relancer le dialogue entre Centrafricains. Relancer le dialogue pour qu’ensemble, nous arrêtons de nous entretuer, pour qu’ensemble, nous décidons d’arrêter les hostilités, les violences. C’est très important !» a déclaré la présidente de transition centrafricaine, Catherine Samba Panza, à son arrivée à Brazzaville. «Il est important que la cause centrafricaine ne devienne pas une cause oubliée. Beaucoup d’événements secouent le monde et il suffit de très peu pour que l’attention de la communauté internationale s’oriente vers autre chose. Le fait que tout le monde soit à Brazzaville est, à mon avis, un bon signe» a déclaré Denis Nguesso, à l’aéroport de Brazzaville, en accueillant la présidente de transition centrafricaine, Catherine Samba Panza.

Selon les organisateurs, ce sommet envisagera d’éventuels leviers financiers pour la République Centrafricaine afin de l’accompagner dans le processus du dialogue et de faciliter la réconciliation interne. Des opérations de démobilisation des miliciens en facilitant leur réinsertion socio-économique, de ramassage d’armes sont prévues. Des objectifs tels la réorganisation de la force publique, la relance de la vie économique et l’organisation des élections sont à l’ordre du jour.

Le président Denis Sassou N’Guesso au Forum de Brazzaville
sassou.net )/n

Une université inter-Etats Congo-Cameroun en gestation

Le gouvernement congolais a annoncé jeudi à Brazzaville, la création de l’Université inter-Etats Congo/Cameroun, un pôle d’excellence technologique à vocation régionale

Le gouvernement congolais a annoncé jeudi à Brazzaville, la création de l’Université inter-Etats Congo/Cameroun, qui est un pôle d’excellence technologique à vocation régionale devant contribuer au renforcement de l’intégration entre les deux peuples, selon son porte-parole, Bienvenu Okiémy, à l’issue de la réunion du Conseil des ministres.

Les domaines de formation retenus sont entre autres, l’agriculture, l’agro-foresterie, l’environnement, les technologies de l’information et de la communication.

Les travaux des experts des deux parties portant sur les modalités d’installation de cette université ont abouti à la mise en place d’un comité conjoint de pilotage du projet, la mise en place d’une coordination technique permanente, le choix de la ville de Ouesso (Congo) comme siège de la présidence de l’université Inter-Etats.

Les experts ont également décidé de la répartition des domaines de formation ; la rédaction de deux protocoles portant sur l’organisation et le fonctionnement de l’université et sur l’organisation du comité conjoint ; l’adoption d’un chronogramme de travail et l’acquisition d’un autre site de 10 hectares pour la construction de la présidence de l’université.

La mise en place prochaine de cette université fait suite à une convention portant création de l’Université Inter-Etats Congo/Cameroun signée entre les deux pays, au cours de la 7ème session de la grande commission mixte Congo/Cameroun, tenue à Yaoundé du 19 au 21 décembre 2012

La signature de cette Convention découlait de la volonté du président Denis Sassou Nguesso et son homologue camerounais, Paul Biya, de créer cette université, rappelle-t-on.


afreeeducation.com)/n

Trois présidents africains au c ur d’une discorde judiciaire en France

Omar Bongo, Denis Sassou-Nguesso et Theodoro Obiang Nguema sont au c ur d’une affaire judiciaire liée à leurs fortunes et celles de leurs proches

C’est une première en France. La juge du pôle financier de Paris, Françoise Desset, a jugé recevable la plainte de détournement de fonds publics déposée par une ONG et qui vise trois chefs d’Etats africains. Denis Sassou Nguesso, président du Congo, Omar Bongo, président du Gabon, et Teodoro Obiang Nguema, président de la Guinée Equatoriale, sont soupçonnés de posséder à Paris et sur la côte d’Azur des biens immobiliers et mobiliers qui auraient été financés par de l’argent public détourné. Dans la journée de mardi, Françoise Desset, estimait que la justice française devrait enquêter sur la manière dont les trois chefs d’état africains ont constitué un important patrimoine dans l’hexagone (appartements, maisons, voitures de luxe). La décision de la magistrate, attendue depuis mars, fait suite à une plainte déposée en décembre 2008, pour « recel de détournement de fonds publics, blanchiment, abus de bien social, abus de confiance et complicités » par un citoyen gabonais, Gregory Ngnwa Mintsa, et Transparancy international (TI, France), une prestigieuse association de lutte contre la corruption et le blanchiment. La plainte de Gregory Ngnwa Mintsa est rejetée, mais pas celle de TI France. Cette position de la juge française fait déjà l’objet d’une discorde judiciaire en France, discorde qui cache en fait mal l’émergence d’une gêne politique. En effet sa position va à l’encontre de celle du parquet français c’est-à-dire l’instance représentant l’Etat français dans un procès criminel. En effet Le 20 avril dernier le procureur, c’est-à-dire le représentant de l’Etat français, s’était prononcé contre l’ouverture d’une information judiciaire dans l’affaire dite des Biens Mal Acquis(BMA). Le procureur estimait que les plaignants, les associations Transparency International France, Sherpa, ainsi qu’un ressortissant gabonais n’avaient pas juridiquement intérêt à agir.

D’après la chaine de télé TF1 qui rapporte aussi l’information, Me William Bourdon l’avocat des plaignants, aurait cependant salué cette décision qui est sans précédent parce que c’est la première fois qu’une enquête judiciaire est ouverte concernant le détournement d’argent public imputé à des chefs d’Etats en exercice. Est désormais possible l’identification et la poursuite de ceux qui, inlassablement et sournoisement, appauvrissent leurs pays, a-t-il commenté. A ses yeux, la décision met en lumière l’inanité du projet de l’Elysée de supprimer le juge d’instruction. Si le juge d’instruction était supprimé dans ce pays, une telle enquête n’aurait jamais eu une chance d’aboutir. L’appel est probable et le parquet devra alors assumer d’apparaître comme ce qu’il est, le bras armé de la raison d’Etat, a-t-il ajouté. En effet en se prononçant pour la recevabilité des plaintes, la juge fait un premier pas – hautement symbolique – vers une enquête approfondie, confiée à un magistrat instructeur, afin de connaître l’origine de l’argent déboursé en France. Si sa démarche aboutissait, cela ferait une jurisprudence importante pour les questions d’acquisition de patrimoine en France avec l’argent public des pays africains.

La discorde judiciaire qui parait aujourd’hui étonne bon nombre d’observateurs. Bien que la justice française n’accorde pas ses violons sur la démarche à adopter, une enquête aussi vaste que compromettante a été ouverte sur la question. Pour mesurer l’ampleur du scandale BMA, il faut revenir en mars 2007 et au dépôt, à Paris, d’une première plainte. Les poursuites émanent de trois associations: la Fédération des Congolais de la diaspora, Survie et Sherpa, un groupement de juristes. Leur démarche s’appuie en partie sur un rapport du Comité catholique contre la faim et pour le développement (CCFD), intitulé Biens mal acquis… profitent trop souvent. Fort de ces éléments, le parquet demande à l’office central pour la répression de la grande délinquance financière (OCRGDF) d’enquêter. D’après le magazine l’Express, les policiers ont dressé la liste des présidents et de leurs proches, ils ont aussi recensé des adresses françaises, des comptes bancaires, des voitures, et un dossier d’une extrême richesse, au propre comme au figuré a été ainsi monté. Les avocats des personnes impliquées sans nier l’authenticité des découvertes vont plutôt faire de l’ergotage sur les droits de leurs clients. Par exemple comment comprendre qu’un fonctionnaire africain fusse-t-il le plus haut puisse posséder des biens à près de 300 000 Euros ?

Si complètes soient-elles, les investigations ne suffisent pas à convaincre le parquet d’aller plus avant dans les recherches. Le 12 novembre 2007, la plainte est classée sans suite pour infraction insuffisamment caractérisée. Sous-entendu: Rien ne prouve l’origine frauduleuse de l’argent ayant permis ces dépenses, dont les intéressés eux-mêmes ne font d’ailleurs pas mystère. Les plaignants ont beau assurer que les présidents ne perçoivent pas des salaires compatibles avec un tel train de vie et que la plupart de leurs proches sont sans profession, le parquet estime, lui, qu’il n’y a pas matière à fouiller. Les dirigeants africains concernés crient au scandale pourtant les faits seraient très accablant. Quoiqu’il en soit avant qu’une information judiciaire soit ouverte, c’est-à-dire avant que la justice puisse enquêter, il va falloir attendre de savoir si le procureur fait appel ou non. On pourrait être fixé d’ici la semaine prochaine, mais pour sûr comme dans un feuilleton télévisé, une nouvelle saison commence avec son lot de rebondissement.

Les trois présidents mis en Cause
journalducameroun.com)/n