Le secteur privé représenté au Salon de l’action gouvernementale du Cameroun

Il s’agit de l’une des innovations du Sago 2016 organisé du 23 au 28 août à l’esplanade du musée national dans la capitale Yaoundé

La 5e édition du Salon de l’action gouvernementale (Sago) bat son plein depuis le mardi 23 août 2016 – jour de son lancement – à l’esplanade du musée national à Yaoundé, la capitale camerounaise.

Le changement du nom constitue l’innovation majeure de cette année. Initialement connu sous l’appellation Sago, celui-ci devient « la vitrine du Cameroun ». Ensuite, le changement de site. Le Palais polyvalent des sports de Yaoundé – qui servait jusqu’ici de cadre au Sago – cède la place au musée national, nouvel espace d’attraction. Les organisateurs justifient ce choix par le désir d’amener les visiteurs à renouer avec l’ancien palais présidentiel.

Comme autre fait nouveau, la participation du secteur privé à l’évènement à travers les multinationales et les Petites et moyennes entreprises locales. Les dix régions du Cameroun sont aussi représentées par les collectivités territoriales décentralisées. Ces dernières sont regroupées au sein de l’Association des villes et communes unies du Cameroun (Cvuc).

Par ailleurs, une soirée sera consacrée aux partenaires. Durant celle-ci, les opérateurs économiques et les acteurs du secteur public vont échanger sur les problématiques concernant le partenariat public-privé. L’accent est également mis sur la couverture médiatique du Sago. Plusieurs chaines de télévision locales et internationales retransmettent en direct les temps forts de l’événement.

Sur les 300 stands annoncés par les organisateurs, le ministère de l’Agriculture et du Développement rural en occupe 16. Ce département ministériel entend ainsi susciter le désir d’adhésion des populations aux programmes gouvernementaux spécifiques dans le domaine agricole. À cet effet, des semences aux produits finis et récoltes sont exposées au public, à l’initiative du programme d’appui à l’installation des jeunes agriculteurs (Paija) et du programme national d’appui à la filière maïs (Pnafm).

Administrateurs, gouvernants et gouvernés, investisseurs et opérateurs économiques de tous les milieux d’activités (ministères, entreprises publiques, privées et parapubliques), mobilisés jusqu’au 28 août 2016, donnent donc à voir et à comprendre leurs actions respectives à travers des expositions, ventes, dégustations des produits divers (agricoles, cosmétiques, médias, télécommunications), mais aussi des conférences et débats au quotidien.

Selon le promoteur Patrice Assiga Eyéne, le Sago a pour but de briser les barrières entre gouvernants et gouvernés.


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Cameroun: la perception du climat des affaires en discussion à Douala

Le Premier ministre préside mardi, dans la capitale économique, les travaux du Cameroon Business Forum qui en est à sa 7e édition

Le Premier ministre, Philémon Yang, préside ce mardi à l’hôtel Sawa de Douala la 7e session du Cameroon Business Forum (CBF). Cette année, l’événement se tient sous le thème: «Pour une meilleure perception du climat des affaires au Cameroun». Organisé par le gouvernement en partenariat avec la Société financière internationale du groupe de la Banque mondiale, le CBF 2016 verra la présence de représentants du secteur public, le secteur privé, les partenaires au développement du Cameroun et les Organisations de la société civile.

Les travaux débuteront par une présentation des réformes déjà accomplies dans le cadre de l’amélioration du climat des affaires au Cameroun et des incitations à l’investissement. Six exposés sont prévus au cours de cette journée, dont trois par le secteur public (départements ministériels) et trois par le secteur privé (organisations du patronat), d’après le programme de cette édition.

Le secteur public présentera les réformes engagées dans le cadre de l’allègement des procédures liées à la fiscalité, les innovations et perspectives en matière de création d’entreprises, et l’état des lieux de l’économie numérique. Le secteur privé interviendra quant à lui sur la problématique foncière et son incidence sur le développement économique ; les pistes et solutions pour l’emploi jeunes ; et les instruments de financements alternatifs des entreprises camerounaises. Des recommandations clôtureront les travaux.

La feuille de route du gouvernement camerounais, à travers le CBF, devrait conduire à: «la simplification des procédures de création d’entreprises, en réduisant les délais à moins de trois jours et en abaissant considérablement les coûts associés» ; «la simplification du régime des licences pour éliminer les trop nombreuses autorisations administratives préalables à l’exercice d’une activité économique»; «la réduction des coûts et délais de passage au port de Douala», «la simplification du système fiscal et douanier pour faciliter encore plus les opérations à l’import et à l’export».

Le Cameroun figure à la 172e place dans le classement Doing Business 2016 de la Banque Mondiale, qui analyse la facilité à faire des affaires dans 189 pays au monde.


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La diaspora et le secteur privé interpellés pour le développement de l’Afrique

Les transferts de fonds des migrants et les investissements du secteur privé peuvent constituer des financements innovants en Afrique, estiment des spécialistes

Les transferts de fonds des migrants et les investissements du secteur privé peuvent constituer des financements innovants en Afrique, estiment des spécialistes réunis à Dakar pour étudier les mécanismes innovants de financement du développement dans les pays africains.

Sur ce sujet actuellement examiné depuis lundi à Addis-Abeba en Ethiopie, le professeur Malick Sané de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Malick Sané, fait remarquer que « les besoins de financement sont énormes dans les pays en développement alors qu’ il y a un déficit des financements traditionnels tirés de la coopération bilatérale et multilatérale ».

« Le défi est de trouver des ressources stables et complémentaires aux financements habituels et les transferts de fonds des migrants peuvent être utilisés comme des ressources pour des financements innovants du développement en Afrique », suggère-t- il.

« Les fonds des migrants sont supérieurs à l’aide publique au développement octroyée à l’Afrique et aux investissements directs étrangers dans le continent, mais le plus souvent ces fonds sont destinés à la consommation et à l’immobilier », note-t-il avant de soutenir que « le continent ne manque pas d’épargnes mais connaît un problème d’organisation ».

« Dans un pays comme le Sénégal, les fonds envoyés par la diaspora, chaque année, sont estimés à 900 milliards de FCFA, selon les chiffres officiels qui ne prennent pas en compte certains canaux de transferts », rappelle-t-il.

« Il faut que les Etats encouragent les migrants à investir dans le développement en orientant leurs fonds vers des secteurs productifs », préconise-t-il.

De son côté, Ibrahima Bèye, membre du Conseil national du patronat sénégalais (CNP), soutien qu’« au-delà du montant des transferts, c’est un mécanisme d’organisation des migrants et de mobilisation des fonds qu’il faudra développer ».

« Il faut que les Etats fassent du co-développement en s’appuyant sur les migrants. A travers la coopération, des projets peuvent être développés avec les municipalités dans les pays d’ accueil et les migrants, pour que ces derniers puissent participer au développement du continent », ajoute-t-il.

Pour sa part, le journaliste à la Radiodiffusion télévision sénégalaise, Mbaye Thiam, fait remarquer que « les migrants sont limités dans leur capacité d’investissement parce qu’ils manquent de projets structurels ».

« Les pays africains n’ont pas de politiques d’intégration des migrants dans le tissu économique et ceux qui rentrent dans leurs pays accèdent difficilement aux crédits des banques qui sont, pour la plupart, détenues par des étranger », déplore ce spécialiste en économie.

Durant la rencontre, le secteur privé a été aussi cité comme acteur important dans le financement du développement en Afrique.

Selon Ibrahima Bèye, « le secteur privé réalise les 2/3 des investissements en Afrique et fournit 80% de la production, et avec les marchés étriqués, ce secteur peut permettre d’avoir des marchés communs avec la création d’alliances Sud-Sud ».

« Il faut renforcer le partenariat public privé parce que le secteur privé a l’expertise et des ressources financières à mettre à la disposition des Etats », ajoute-t-il.

« Le privé travaille pour plus de justice sociale et une meilleure répartition des ressources avec une création massive d’emploi », affirme-t-il, avant de rappeler que « les jeunes sur le marché du travail sont estimés à 19 millions en Afrique subsaharienne et à 4 millions en Afrique du Nord en 2015, selon les prévisions de la Banque africaine de développement ».

« Les administrations africaines doivent s’appuyer sur le secteur privé d’autant qu’elles ont parfois des problèmes pour capturer des fonds et mettre en uvre des projets ».

Toutefois, soutient-il, « il y a la corruption, le délai très long de traitement des dossiers et une instabilité institutionnelle qui n’encouragent pas le privé à investir dans le développement ».


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L’implication du secteur privé dans une lutte contre le paludisme est essentielle pour accélérer les progrès en Afrique

Par Hervé Verhoosel, Responsable des relations extérieures du partenariat Roll Back Malaria

25 avril: Journée mondiale de lutte contre le paludisme

L’implication du secteur privé dans une lutte contre le paludisme est essentielle pour accélérer les progrès en Afrique.

Nous sommes arrivés à l’échéance des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) de 2015 et la lutte contre le paludisme se trouve dans une situation paradoxale. La maladie recule dans de nombreuses régions comme l’indique le dernier rapport mondial de l’Organisation Mondiale de la santé sur le paludisme (décembre 2014), 3,3 millions de vies ont été sauvées entre 2001 et 2012. Cependant ces gains pourraient se trouver brutalement menacés par un possible recul des financements dans les années à venir. Partout où l’on a pu observer une rupture des financements, on a assisté à une recrudescence des cas de paludisme de façon systématique et mécanique.

C’est pour cette raison que la mobilisation doit redoubler tant au niveau des pays donateurs que des pays endémiques. Les investissements dans le domaine du paludisme ont un effet immédiat sur la vie de centaines de milliers de personnes. En un peu plus de dix années les financements ont été multipliés par dix, ce qui a permis de sauver des millions de vies en Afrique, et d’épargner chaque année plusieurs centaines de milliers de dollars en dépenses de santé et en productivité perdue due à l’absentéisme scolaire ou professionnel. Les bénéfices dépassent de loin les faibles investissements engagés : quelques dollars permettent d’acheter des moustiquaires pour une famille entière ; et pour un peu plus d’un dollar ou moins on peut acquérir un traitement efficace dans de très nombreux pays du continent. Et pourtant chaque minute qui passe emporte une vie, un enfant de moins de cinq ans en Afrique.

La lutte contre le paludisme représente un levier pour le développement économique de tout un continent et le secteur privé a un rôle éminemment important à jouer dans ce combat. Au-delà de l’impératif moral d’agir, les investissements du secteur privé dans la santé des employés sont évidemment essentiels pour la protection du personnel. J’ai souvent pu constater que ces services s’étendent au-delà des employés de l’entreprises pour couvrir une population beaucoup plus large. L’impact de l’engagement du secteur privé représente donc un vrai bénéfice pour la communauté toute entière.

Des résultats spectaculaires ont été obtenus dans de nombreux pays grâce à des approches innovantes. Entre autres exemples : l’implication du plus grand pétrolier et producteur de gaz de Papouasie-Nouvelle-Guinée, Oil Search Limited, qui est devenu un partenaire de premier plan dans la lutte nationale contre le paludisme. En développant un programme de lutte antipaludique destinée à protéger son personnel, les efforts de cette grande entreprise ont permis d’atteindre une impressionnante diminution de la prévalence du paludisme dans les communautés visées. Au Ghana, AngloGold, une société d’exploitation de l’or a participé aux côtés des ONG à la mise en uvre des programmes de pulvérisations intradomiciliaires. L’industrie du cuivre et du sucre s’est fortement mobilisé ces dernières années en Zambie avec un investissement très important sur la prévention et le traitement, entraînant ainsi une baisse substantielle des cas de paludisme parmi les employés et leur famille. Il en est de même avec Marathon Oil en Guinée Équatoriale pour toute l’île de Bioko. La gestion de stocks de médicaments antipaludiques ainsi que la transmission des données et informations sanitaires ont également été améliorée dans de nombreux pays grâce au soutien de sociétés de téléphone mobiles.

L’investissement du secteur privé ne doit cependant pas se limiter à la seule zone d’intervention des entreprises. Il doit s’intégrer autant que possible dans le cadre d’une approche multisectorielle au niveau national. L’approche collaborative et coordonnée de tous les acteurs de la lutte contre le paludisme est en effet une condition indispensable pour une lutte efficace et durable. A l’initiative de Santé en Entreprise et du partenariat Roll Back Malaria des missions au Bénin et au Cameroun vont permettre début mai de réunir des partenaires publics et privés afin d’harmoniser les efforts de lutte et multiplier ce type de partenariats dans de nombreux pays d’Afrique francophone.

Un monde sans paludisme est possible même si cela se fera sur le long terme avec l’arsenal actuel de lutte . Mais la recherche progresse, recherche pour de nouveaux médicaments, insecticides, vaccins et tests de diagnostics. Cependant au jour d’aujourd’hui chaque décès du au paludisme doit être considéré comme un échec du système car nous avons les moyens d’y mettre un terme : c’est l’objectif réalisable que s’est fixé la communauté internationale et les partenaires de Roll Back Malaria.

Chacun a un rôle à jouer. Le partenariat Roll Back Malaria s’efforce au quotidien de rassembler tous les acteurs susceptibles de participer à cet effort sans relâche, qu’ils soient du secteur public ou privé, de pays donateurs ou de pays impaludés, des communautes elles-mêmes, des ONG, des institutions de recherche et de formation. Partout, nous organisons des espaces de dialogue avec tous les partenaires pour coordonner les efforts de lutte et innover sans cesse. Les progrès enregistrés nous obligent tous à poursuivre et à amplifier nos efforts, chacun peut contribuer efficacement et le secteur privé a pleinement son rôle à jouer dans cette bataille décisive pour la santé et le développement du continent tout entier.

Hervé Verhoosel, Responsable des relations extérieures du partenariat Roll Back Malaria
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