Port de Douala : la direction dément un projet de détournement de fonds

Le PAD apporte des précisions sur le projet de sécurisation de plus de 25 milliards FCFA de cette place portuaire.

La Direction générale du Port Autonome de Douala-Bonabéri (PAD) a tenu à apporter des éclaircies sur le projet de sécurisation des infrastructures portuaires qui sera bientôt lancé.

Accusé sur les réseaux sociaux d’accorder un budget de plus de 25 milliards FCFA pour de simples opérations de « gardiennage », le PAD a déclaré ce 3 février dans une communication qu’« il s’agit d’un des projets phares de modernisation du PAD pour arrimer son port aux standards internationaux reconnus dans le secteur portuaire ».

Cette sécurisation ne comporte pas seulement la formation d’« un corps  de  sécurité  et de  sûreté  portuaire  formé  et professionnel ».  Mais il implique aussi des travaux de construction d’une « clôture périmétrique de plus de 20 kilomètres, éclairée et protégée par vidéosurveillance ».

À cela, s’ajoutent des accès avec guérites qui seront surveillés par « des équipements ultra modernes ». « Des ponts-bascules statiques et dynamiques en ligne serviront à la pesée systématique des véhicules lourds et conteneurisés.  Des portes avec tourniquets pour accès des piétons après reconnaissance biométrique ou par un badge permettront de mieux filtrer les entrées », apprend-on dans le communiqué.

Le dispositif comporte également un scanner mobile pour le check in des différents conteneurs et marchandises à l’entrée comme à la sortie de la zone portuaire.  Ici, la direction explique qu’« à l’intérieur, le port sera subdivisé en zones spécialisées confinées dans des barrières sectorielles sécurisées où les accès (entrées et sorties) seront réservés aux seuls  véhicules  et personnes autorisés et/ou  habilitées ».

Gambie: le pays sécurisé après l’exil de Yahya Jammeh

Une sécurisation mise en uvre dimanche par les troupes de la mission ouest-africaine vise a pour objectif de permettre le retour du président élu Adama Barrow

En Gambie, au lendemain du départ en exil du président sortant Yahya Jammeh, la Cédéao sécurise le pays pour permettre le retour du président élu Adama Barrow. Une sécurisation mise en uvre par les troupes de la mission ouest-africaine qui sont arrivées à Banjul dimanche 22 janvier dans la soirée.

Des soldats de la Micega, la mission de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest, sont entrés en territoire gambien par les deux principaux postes de la frontière avec le Sénégal, à Karang et plus à l’Est, à Keur Ayib.

Un déploiement de la Cédéao qui a été bien accueilli par les soldats gambiens et la population, notamment à Farafenni, à la frontière nord.

Le but est de contrôler les points stratégiques en vue de sécuriser les populations, mais surtout de faciliter la prise de fonction du président élu Adama Barrow à Banjul. C’est ce qu’a fait savoir le commandant de la Micega, le général François Ndiaye dans un communiqué publié dimanche matin.

Ces forces resteront déployées «conformément au mandat qui s’exercera jusqu’à ce que le président Barrow prenne fonction et que les conditions de l’exercice de son pouvoir soient réunies», a-t-il précisé.

Ce dimanche soir, le président élu se trouve toujours à Dakar. Mais il souhaite rentrer le plus rapidement possible à Banjul. C’est ce qu’a indiqué le président de la Commission de la Cédéao, Marcel Alain de Souza, avant d’ajouter que «la capitale et l’ensemble du pays devaient être sécurisés avant que le président Adama Barrow ne puisse s’installer».


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Opération de sécurisation du Lac Nyos: le Pr Minoru Kusakabe propose la surveillance

À la suite de ses recherches, le géochimiste japonais donne des astuces pour parer à d’éventuelles catastrophes

Le Pr Minoru Kusakabe est formel, le dégazage du lac Nyos est pratiquement atteint. Mais en tant que géochimiste, acteur de l’opération, il a tout de même des appréhensions. «Le lac Nyos a été vidé d’une bonne partie de gaz. Seulement, le magma est encore endormi», a-t-il relevé. Au cours d’un point de presse tenu vendredi dernier au siège de l’Agence japonaise de coopération internationale (Jica), en présence de Umemoto Shinji, représentant-résident, le scientifique a tenu à faire connaître le résultat de ses recherches sur l’origine de la catastrophe survenue en 1986 et les pistes pour éviter une éventuelle résurgence.

Le 21 août 1986, dans la soirée, le lac Nyos, au Nord-Ouest du Cameroun a explosé et libéré environ un kilomètre cube de dioxyde de carbone (Co2) causant des milliers de victimes et de déplacés. Le processus de dégazage avait démarré en 2001 avec une seule colonne de faible diamètre: 15 cm contre les colonnes de 26 cm installées par la suite. L’opération a connu une accélération en 2011 avec l’installation de deux autres colonnes de deuxième génération, lesquelles ont permis d’accroître les quantités évacuées.

Gregory Tanyi Leke, chercheur à l’Institut de recherches géologiques et minières (IRGM), avait confié en 2013 que: «du gaz demeure dans le lac Nyos. Cependant, 70% des émanations du lac ont déjà pu être évacuées à ce jour». S’agissant des quantités restantes, Sigha-Nkamdjou, hydrologue/géochimiste à l’IRGM, avait expliqué que dans trois ans, le dégazage complet du lac pourrait être envisagé. Même si, d’après lui, le système de dégazage n’empêche pas la recharge en Co2 provenant des chambres magmatiques. Un fait sur lequel le Pr Minoru Kusakabe voudrait attirer l’attention, car d’après lui, «le lac Nyos est un lac de cratère situé au-dessus d’une poche magmatique. Il existe des lignes de failles qui partent de cette poche magmatique et entrent en contact avec le fond du lac. C’est donc une zone de volcanisme actif. Les émanations gazeuses s’accumulent en permanence au fond du lac.

« Les instances en charge du dégazage du lac Nyos, notamment le ministère de la Recherche scientifique et de l’Innovation (Minresi), le ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation (Minatd) et l’Irgm, doivent assurer le monitoring en veillant au fonctionnement continuel du dispositif installé dans le lac», a-t-il affirmé.

L’opération de sécurisation du Lac Nyos arrivera à son terme en 2016.

Lac Nyos, Nord-Ouest, Cameroun
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