Les accidents de la route ont fait perdre 200 milliards de F sur l’année au Cameroun selon Securoute. Dans une note d’information, cette structure spécialisée dans les questions de sécurité routière a estimé à plus de 70% les drames de la route attribués aux causes humaines.
Citant les statistiques du ministère camerounais des Transports, le cabinet Securoute a noté que 35% des accidents de la route étaient dus à l’excès de vitesse, 17% à l’état du véhicule, 10,5% à l’état d’ébriété des conducteurs, 10,5% à la non-maîtrise du volant, 10% à l’état de la route et 7% au mauvais dépassement.
Les décès
Le Cameroun a signalé environ 3.000 décès liés aux accidents de la route en 2022. Ces données sont quasi identiques à celles enregistrées en 2021, où 3.275 personnes sont mortes des suites d’accidents de la circulation, malgré l’intensification des campagnes de sensibilisation et de répression. Le Cameroun a signalé 21.049 accidents de la route, occasionnant la mort de 7.203 personnes entre 2011 et 2017.
Pour faire baisser le poids du préjudice, qui se ressent très lourdement en termes de primes d’assurance, le cabinet, à travers son département de formation Securoute Academy, vient de s’aligner sur le gouvernement camerounais avec des sessions de recyclage de 3 mois couplées à des séances de perfectionnement, les formateurs étant pour leur part constitués d’experts de plus de 20 ans d’expérience au volant.
Le but affirmé est d’accomplir une des actions opérationnelles de l’objectif général de réduction des accidents sur les routes
Le ministère des transports a annoncé mardi 22 mai, le début d’une campagne visant à vérifier l’authenticité des documents de visite technique des véhicules au Cameroun. Jusqu’au 28 mai 2012, des agents du ministère des transports, assistés des forces de l’ordre et police, vont procéder à ces vérification visant à établir que les véhicules sont en bon état et qu’elles sont habilités à rouler dans tout le pays. « Il est temps que les propriétaires de voitures puissent apporter la preuve que les récépissés de visite technique qu’ils possèdent sont authentiques, et c’est ce que nous allons nous atteler à faire », a expliqué Jean Claude Mvoundi, le délégué régional du centre pour les transports. La campagne devrait aussi servir de sensibilisation auprès des propriétaires des véhicules, sur la bonne démarche en vue de l’obtention d’un certificat de visite technique et sur les dispositions légales y relatives. Des personnes pourraient se faire ainsi établir des certificats de visite technique conformes aux standards fixés par le gouvernement. Le ministère des transports fait aussi savoir que durant et après la période de la campagne, les véhicules qui ne se seront pas conformés à la règle se verront appliqués des sanctions légales. Depuis 1998, l’arrêté qui fixe la règle relative aux visites techniques peine à être appliqué rigoureusement. Selon le texte, les véhicules affectés au transport en commun devraient faire l’objet d’une visite tous les trois mois.
Dans les grandes villes camerounaises, il est chose courante de voir des taxis extrêmement usagés, mais dont les propriétaires affirment avoir un certificat récent de visite technique. Une chose qui est observable même avec les véhicules de la compagnie publique « Le Bus ». Difficile dans ces conditions de comprendre qu’un véhicule soit homologué comme techniquement en bon état dans de telles conditions. Pourtant l’arrêté est précis sur le sujet. « Les agents du ministère des transports habilités ou assermentés peuvent ordonner des visites techniques occasionnelles et requérir les forces de la police ou de la gendarmerie nationale, le cas échéant, s’ils constatent sur la voie publique un véhicule émettant des fumées ou des gaz opaques nuisibles à l’environnement ou incommodants, émettant des bruits susceptibles de causer une gêne aux usagers de la route ou aux riverains et aussi présentant un défaut apparent irrémédiable sur place et à l’instant même et qui concerne les feux obligatoires, les roues et bandages, les ceintures de sécurité, les rétroviseurs obligatoires et le pare-brise». Or c’est la réalité de nombreux véhicules en circulation au Cameroun. Certains automobilistes pour expliquer leur défaillance à la règle, invoquent la lourdeur de l’administration en charge de délivrer les certificats de conformité technique. De toute évidence, l’opération du ministère des transports ne semble concerner que la sécurisation des recettes de la visite technique. Des observateurs estiment qu’une telle campagne aurait nécessité au préalable que soit défini le seuil de technicité requis mais aussi que les passagers de véhicule soient mis à contribution. « Autant pour la surcharge que pour l’Etat des véhicules, j’ai toujours pensé que si on décidait de sanctionner les passagers qui encouragent la violation des règles en montant dans des véhicules irréguliers, cela ferait que tout le monde se range », affirme un cadre du ministère des transports expert en transport terrestre.
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Ce lundi 11 avril 2011, le monde est à un mois du lancement de la campagne de la décennie avec moins d’accident
Vendredi 08 avril dernier s’est tenu au ministère des transports, une réunion d’information mais aussi de restitution des conclusions des travaux de Washington sur la question de la sécurité routière. Les travaux qui se sont déroulés du 14 au 15 mars dernier a connu la participation d’une Organisation non gouvernementale camerounais, SECUROUTE. Pendant deux jours, il aura été question du partage de connaissance, expériences et approches préconisant la sécurité routière et les victimes d’accident de la route. Un accent important aura aussi été mis sur le renforcement des capacités des participants dans la communication avec les médias, et la contribution des ONG dans le lancement de la décennie d’action pour la sécurité routière 2011-2020. Concrètement, la décennie aura pour objectif général de stabiliser puis de réduire le nombre prévu de décès imputables aux accidents de la route dans le monde d’ici 2020. La décennie s’appuie sur cinq piliers majeurs. Le premier concerne le développement des capacités de gestion de la sécurisé routière. Il sera question d’encourager la création de partenariats multisectoriels et la désignation d’organismes dotés de capacité requises pour élaborer des stratégies appropriées. Le deuxième axe consiste à influer sur la conception des routes et la gestion des réseaux routiers. Il sera question ici d’évaluer l’infrastructure routière. Le troisième pilier concerne un regard sur la conception de la sécurité des véhicules. En quatrième lieu, il sera question de sensibiliser les usagers de la route. Dans ce contexte, il sera question d’élaborer des programmes globaux pour améliorer le comportement des usagers de la route et faire respecter davantage les lois. Le dernier point concerne l’amélioration des soins post-accident. Une étude a permis de démontrer que dans plusieurs cas d’accidents de circulation, le nombre de décès est parfois le fait d’une prise en charge légère ou inexperte.
La campagne de la décennie pour la sécurité routière intervient alors que les chiffres des accidents de circulation dans le monde sont alarmants. Près de 1 300 000 personnes meurent chaque année d’accidents de circulation, dont plus de la moitié ne sont ni des conducteurs ni des passager de véhicules. Ce qui représente 3500 décès par jour. A côté de cela, près de 50 000 000 de personnes survivent à un accident de circulation, dont certains restent marquées à vie par des séquelles irréversibles. Au Cameroun, des chiffres font état de 1200 morts par an, soit trois personnes par jour, pour un coût global de 100 milliards de franc CFA. Dans les échanges, il a été question du financement des diverses actions à mener. Des observateurs sur le sujet ont fait savoir que les entreprises d’assurance devraient être les premières concernées. « Elle seront les premières à bénéficier d’une réduction pertinente des accidents de la circulation, il est donc logique qu’elles contribuent de manière significative à des campagnes de sensibilisation contre les accidents de la circulation ». Les responsables de SECUROUTE ont demandé que tous les acteurs s’impliquent afin que la décennie puisse être un succès réel au Cameroun. « Nous insistons sur l’action des ONG et surtout des médias en ligne dont l’impact à l’international ne peut être négligé. », a fait savoir un de ses responsables. Pour l’heure, aucune feuille de route n’a encore été établie, il est question que l’ensemble des acteurs intervenant dans la sécurité routière fasse des propositions, afin que dès le 11 mai prochain, date de lancement de la décennie, la feuille de route du Cameroun soit prête. Toujours pour le mois de mai, on annonce aussi la réunion à Libreville au Gabon, d’une rencontre de coordination à l’échelle africaine. « Nous ferons en sorte que les actions arrêtées puissent avoir le maximum de soutien de notre part », a fait savoir le responsable de la commission économique pour l’Afrique, partenaire du projet sur la décennie. Entre l’émission de l’idée et sa matérialisation, il s’est écoulé près de 7 ans. C’est en 2004 qu’avait été émise l’idée d’une action en vue de réduire le nombre de morts dans le monde, du fait des accidents de la circulation.
Comment réduire les accidents de la route au Cameroun et dans le monde?LeMessager.net)/n