Cameroun : la BAD octroie 41 milliards de F à la production agricole

L’enveloppe de 62,99 millions d’euros a été accordée le 15 juillet 2022 pour accompagner les secteurs du Riz, sorgho, mil, etc.

41 milliards de F pour booster la production agricole au Cameroun. Cette enveloppe va bénéficier aux producteurs. Ceux-ci auront des semences de riz, maïs, sorgho et pommes de terre entre autres.

Ce financement rentre dans le cadre de la Facilité africaine de production alimentaire, mécanisme mis en place par cette institution bancaire pour lutter contre les effets de la crise russo-ukrainienne, à l’échelle continentale.

« Ce financement va permettre aux autorités d’acquérir d’urgence les intrants agricoles nécessaires à la campagne agricole en cours et à venir et faciliter le conseil aux producteurs, tout en stimulant la dynamique des réformes indispensables à l’amélioration de la gouvernance du secteur agricole », explique Serge N’guessan, directeur général du Groupe de la Banque africaine de développement pour l’Afrique centrale.

Concrètement, il sera question de mettre à la disposition des producteurs camerounais des semences. Soit 1 720 tonnes de semences de riz, 2 500 tonnes de maïs, 130 tonnes de sorgho, 2 400 tonnes de pommes de terre, 1,12 million de graines prégermées de palmier à huile, 132 tonnes de soja, 4 tonnes de semences maraîchères (tomate) et 67 tonnes de semences de blé.

De plus, ils recevront aussi engrais NPK (azote, phosphore, potassium) et urée, à des prix subventionnés à hauteur de 30%.

Rappelons qu’en mai, la Banque africaine de développement posait des conditions au Cameroun pour bénéficier des facilitations de financement.

Les clauses de cette facilité de 927,5 milliards de FCFA énoncé à l’endroit des agriculteurs africains avaient été rendus publiques lors des assemblées annuelles 2022 du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD). C’était du 23 au 27 mai 2022 à Accra, au Ghana.

Le Cameroun devait formuler à l’endroit du bailleur de fonds une demande d’appui qui explique clairement ses réformes politico-économiques. Pour cela, il devrait dans le détail, maturer de bons projets agricoles, afin de bénéficier de cet accompagnement technique et financier de la BAD qui, en cas de réponse positive, pourrait apporter des intrants modernes aux agriculteurs du pays.

Cameroun : 400 000 tonnes de riz à importer en 2022

Le 5ème du comité de pilotage du Proderip, qui s’est tenu jeudi 07 juillet 2022 à Yaoundé a permis de faire le point.

La production du riz au Cameroun continue de rencontrer les difficultés liées à l’insuffisance de la semence de qualité, l’indisponibilité des fertilisants et la pratique de la riziculture artisanale.

Grâce au Proderip qui est un projet de coopération technique mis en œuvre avec l’appui du gouvernement japonais à travers l’Agence japonaise de coopération internationale (Jica), le Cameroun produit déjà 350 000 tonnes de riz.

Afin de satisfaire une demande locale sans cesse croissante, et face à une production locale qui tourne généralement autour de 100 000 tonnes chaque année, les autorités camerounaises avaient annoncé des importations de 400 000 tonnes de riz pour le compte de l’année 2022.

D’ici la fin d’année 2022, le Cameroun va lancer la troisième phase de son Projet de développement de la riziculture irriguée et pluvial (Proderip).

Cette troisième phase permettra au pays de consolider les acquis des deux premières et d’atteindre ses objectifs d’autosuffisance alimentaire en matière de production rizicole.

Entre 2024 et 2025, le Cameroun ambitionne de mettre sur pied, un vaste plan de production de riz qui passe par l’aménagement des périmètres hydroagricoles dans certains départements.

Par ailleurs, le Cameroun ambitionne de disposer d’environ 60 000 hectares de périmètres hydroagricoles, tout en développant la production du riz pluvial de manière annuelle, à hauteur de 20 000 hectares pour atteindre l’objectif final de 150 000 hectares de riz pluvial.

Cameroun-culture du blé : 22 variétés de semences recensées

L’IRAD a eu à mettre au point de 22 variétés de blé dont quatre adaptées aux cinq zones agro-écologiques du pays, mais les moyens financiers limités n’ont pas permis une transformation à grande échelle de la chaîne de valeur du blé au Cameroun.

Le Cameroun veut relancer la production du blé devenu rare et chère sur le marché mondial. Le président de la République vient d’ordonner le déblocage d’une subvention spéciale de 10,3 milliards de FCFA à cet effet. Elle sera échelonnée en cinq ans pour le compte de La production sera assurée par l’Institut de recherche agricole pour le développement (IRAD), chargée de cette production.

Cette dotation, étalée sur quatre tranches jusqu’en 2026, servira à la production des semences de qualité et à la mise en place de structures locales de transformation.

D’ores et déjà, l’IRAD annonce disposer de 22 variétés de semences améliorées de blé qui serviront à relancer la production. Après les prouesses en laboratoire, les chercheurs vont multiplier ces semences de base de qualité, pour permettre aux populations de prendre le relais.

La mobilisation financière nationale sur le sujet est intervenue, au moment où les acteurs du secteur déplorent une flambée des coûts du fret et des prix du blé sur le marché international du fait du conflit entre la Russie et l’Ukraine.

Les chercheurs de l’IRAD promettent une production de 300 mille à 500 mille à partir de la deuxième année, ainsi que chaque année. Une production qui permettra de faire baisser les importations de blé, estimées en 2021, selon l’Institut national de la statistique (INS), à 953 476 tonnes pour 180 milliards de FCFA dépensés.

Pour l’année 2020, le Cameroun a dépensé 156 milliards de francs CFA (environ 240 millions de dollars) pour l’importation de 860.000 tonnes de blé, selon les dernières données du Bureau de mise à niveau (BMN), une institution officielle.

Cameroun : 42 milliards de F de subventions pour les intrants agricoles en 2022

La Banque Africaine de développement (BAD) a octroyé cette enveloppe au Cameroun pour répondre aux besoins en semences et en intrants agricoles.

« Cet appui fait suite à une demande du gouvernement à la BAD pour mettre en place un plan d’urgence de production agricole afin d’enrayer les effets négatifs de la crise russo-ukrainienne, de l’augmentation du prix du gaz en Europe et de l’après Covid-19 », a déclaré Gabriel Mbaîrobe, ministre Camerounais de l’agriculture.

En effet, un comité de pilotage et d’orientation de la mise en œuvre des subventions agricoles a travaillé sur la gestion de cette subvention octroyée par la Banque africaine de développement hier à Yaoundé.

Il était question au cours de cette assise d’arrêter les filières prioritaires devant bénéficier de cette enveloppe (Riz, mil, sorgho, maïs, huile de palme, pomme de terre). Aussi repartir les productions de semences par zones agroindustrielles.

La stratégie est d’augmenter la production agricole d’au moins 30% afin d’atteindre l’autosuffisance alimentaire.

Concrètement le ministère de l’agriculture veut grâce à ce financement atteindre la production de 450 000 tonnes de riz paddy en 2025 ; 750 000 tonnes en 2030 et le maïs sera de quatre millions de tonnes en 2025 et de huit millions en 2030. Cette enveloppe arrive dans un contexte où les marchés camerounais connaissent une inflation qui ne cesse de croître.

Dans un document de deux pages publiés par l’Institut National de la Statistique (Ins) sur son site internet, il est fait état de ce que, en janvier 2022 et comparativement à décembre 2021, l’indice des prix à la consommation finale des ménages (IPC) a progressé de 0,1%. Par ailleurs, la hausse des prix des produits locaux se situe à 2,1% et celle des produits importés à 1,6%. L’on note également que les prix des produits alimentaires locaux augmentent de 7,9% sur un an et ceux des produits importés de 7,1%.

 

Alimentation : le Cameroun va importer environ 900 000 tonnes de blé en 2022

Il s’agit d’une projection faite par le ministère du Commerce et les opérateurs de la filière.

Malgré sa forte consommation, la production nationale de blé reste relativement faible selon l’Institut de recherche agricole pour le Développement (Irad). La production nationale est en effet, évaluée à 66 t/ha, principalement dans les régions du Nord-Ouest et de l’Adamaoua.

Selon le Centre international du commerce, le Cameroun a dépensé plus de 548 milliards de F pour les importations du blé au cours de la période 2012-2017.

En 2020, le pays a importé 860 000 tonnes pour un coût de plus de 156 milliards de F. Selon les prévisions, ce chiffre sera en hausse de 30 000 tonnes en glissement annuel. En 2022 les importations selon le ministère du Commerce seront autour de 900 000 tonnes.

Le gouvernement camerounais a opté pour une politique d’import-substitution afin de réduire les importations et investir pleinement dans la transformation structurelle de son économie.

Par exemple, l’Irad produit des semences de pré-bases, de bases du blé à travers des essais multi-locaux d’adaptabilité et transformation du blé. Il s’agit entre autres des expérimentations des variétés de blé tendre (pain) et dur (spaghettis) dans les cinq zones agroécologiques de notre pays et le développement des variétés prometteuses.

L’Irad indique néanmoins que, malgré les avancées de la recherche agricole, les moyens financiers et le partenariat technique très limités ne permettent pas la transformation à grande échelle de la chaine de valeur du blé au Cameroun.

 

 

Maïs: des semences améliorées de mauvaise qualité en circulation au Cameroun

Dans la région du Littoral, les producteurs de maïs font de moins en moins confiance aux semences améliorées distribuées par le Minader qui auraient, selon eux, perdu leur pouvoir germinatif

Dans la région du Littoral du Cameroun, les producteurs de maïs ne font plus confiance aux semences améliorées de maïs gracieusement distribuées par le ministère de l’Agriculture et du Développement rural (Minader). A les en croire, ces semences sont de mauvaise qualité.

En effet, apprend-on, du fait d’un stockage prolongé dans les magasins du ministère de l’Agriculture, ces semences auraient perdu de leur pouvoir germinatif. «J’ai fait un test germinatif sur ces semences améliorées et le taux était de 35%, ce qui est catastrophique pour nous», a expliqué au Quotidien de l’Economie Hubert Seme, un producteur de maïs de la région du Littoral.

Même si le Minader n’a pas réagi à cette accusation jusqu’ici, cette situation fait craindre une baisse de la production de maïs dans le pays, déjà grand importateur de maïs du fait du déséquilibre entre l’offre et la demande.


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Manioc: plus de 200 variétés de semences identifiées au Cameroun

Elles ont été répertoriées par l’Institut de recherche agricole pour le développement (IRAD), en vue d’améliorer et d’accroître la productivité agricole nationale

Plus de 200 semences de manioc dont six améliorées, ont été identifiées au Cameroun par l’Institut de recherche agricole pour le développement (IRAD) en vue d’améliorer et d’accroître la productivité agricole.

D’après des témoignages concordants, les performances de ces variétés de semences sont avérées auprès des producteurs, ce qui correspond aux objectifs, puisque que «le projet vise à augmenter la production de manioc au Cameroun à travers le développement des technologies et la formation. Il s’agit de prendre le matériel de base de la recherche de l’IRAD, le multiplier et le mettre à la disposition des producteurs».

Sur le plan pratique, a-t-on indiqué, pour un hectare, l’usage de semences améliorées permet la produire entre 25 et 40 tonnes de manioc contre 12 tonnes seulement pour des semences locales. Par ailleurs, l’IRAD note qu’elles permettent également de renforcer la résistance de leurs cultures aux maladies.

Dans la perspective de vulgariser ces nouvelles semences à travers le pays, et pour s’assurer qu’elles parviennent aux producteurs, l’IRAD vient de procéder à la formation des multiplicateurs qui se chargeront aussi de leur commercialisation. L’objectif étant que «la distribution de ces semences soit étendue sur l’ensemble du territoire de manière à booster la production nationale».

Sur la base des études menées sur le terrain, il en ressort que la culture du manioc a ses exigences et pour avoir de bonnes boutures, «il faudrait que la culture se fasse avec une température supérieure à 18°C avec un optimum entre 25°C et 29°C, un approvisionnement régulier en eau, en plein ensoleillement, des sols riches en humus», souligne l’IRAD.

Des semenses améliorées pour accroître la productivité du manioc au Cameroun.
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