La Cofinest, Zebaze et le maître-chanteur Shanda Tonme

Par Benjamin Zebaze

Le docteur Shanda a décidé de ternir mon image dans une affaire de fraude à la Cofinest, simplement parce que je n’ai pas joué son jeu dans le conflit qui secoue l’UdM. Qui peut croire que si j’avais accompli un acte frauduleux dans la faillite de la Cofinest, le pouvoir que je vilipende depuis tant d’années me laisserait en liberté ? Voici les faits.

Cette affaire est somme toute classique entre un débiteur en difficulté et son banquier. Lorsque la Cofinest entre sous administration provisoire, je suis mandataire dans deux comptes dont le principal signataire est caution de l’autre. L’un a un débit de 90 millions de Fcfa, l’autre de 56 millions de Fcfa ; soit un total de 146 millions de Fcfa. C’est une dette lourde, j’en conviens.

Mais, mes affaires vont mal : très mal. Je sais que Shanda Tonme ne peut pas comprendre ce que c’est que d’être à la tête d’une entreprise en difficulté, lui qui mène grand train à Yaoundé sans que personne ne puisse dire exactement comment il s’y prend.

Le premier administrateur provisoire nommé par la Cobac me convoque et m’indique clairement qu’il faut rembourser rapidement les sommes dues. Les deux dettes ont des garanties solides, notamment un immeuble bâti à Douala interurbain d’une superficie 1000 m2, un autre de 2000 m2 toujours à Douala dans le périmètre urbain (sur lequel sont construits un immeuble de 4 étages (8 appartements) et deux villas), et enfin un immeuble bâti à Dschang. Nous avions donné toutes ces garanties pour montrer notre volonté de rembourser.

Je demande à l’Administrateur de vendre un ou deux immeuble(s) pour couvrir ces dettes, comme je l’avais déjà indiqué à l’ancienne équipe dirigeante (voir la lettre de Cofinest jointe). Il m’indique qu’il n’a pas été nommé à ce poste pour vendre les immeubles des clients. Il veut tout simplement que la Cofinest récupère ce qu’on lui doit, sans étouffer ses clients.

Pour le compte avec 90 millions de Fcfa d’impayés, je propose un plan de remboursement sur la base des loyers attendus. Quelques mois plus tard, tout le crédit est remboursé au point où le compte devient créditeur de presque 35 millions FCFA. Je retire d’ailleurs une partie des titres fonciers chez le notaire.

A propos du second compte dont le principal signataire du premier est caution solidaire, et qui est débiteur de 56 millions de Fcfa comme je l’ai indiqué, la Cofinest et moi avions convenu la clôture du compte à ce montant de 56millions de FCFA. Cette dernière l’avait d’ailleurs confirmé par un courrier (voir les deux courriers joints).

Au moment où je négocie la possibilité d’un moratoire, cette même Cofinest m’envoie la même lettre de clôture du même compte au montant, cette fois, de 70 millions FCFA. J’exige qu’on m’explique comment en si peu de temps (moins d’un an), un compte clôturé a pu passer de 56 à 72 millions. Je n’ai aucune explication. La Cofinest saisit le tribunal pour réaliser l’hypothèque sur un des immeubles donnés en garantie.

Lorsque l’Administrateur arrive et qu’on discute de ce qu’il est possible de faire sur les deux dossiers, cette procédure est encore pendante devant le tribunal. Lui -même est surpris par une telle façon de faire ; mais il me demande de commencer à payer en attendant la fin du procès. Ce que je refuse en expliquant qu’il est indispensable de savoir exactement ce que j’aurais à payer à la fin.

Le dossier au tribunal est tellement gros que les magistrats annulent la procédure, sans même regarder le fond du dossier. La Cofinest, qui a la possibilité de faire appel, ne bouge plus depuis des années.

L’affaire est bloquée. J’y retourne en indiquant que je ne conteste pas cette dette en tant que telle. Je rappelle que s’il y a un accord comme sur le premier dossier, on procédera de la même façon. Pas de réponses. Les courriers de la Cofinest que je joins ici montrent bien que j’essaye de trouver des solutions.

De guerre lasse, je me suis résolu à attendre que celle-ci réagisse. Je suis d’autant plus à l’aise dans ce dossier, que sur le premier compte est bloqué une somme de 35 millions de FCFA que la fermeture de la Coopec ne nous a pas permis de récupérer. Dès que la Cofinest rouvrira ses portes, ou lorsqu’un Administrateur incontesté sera nommé, un simple jeu d’écriture fera baisser mécaniquement la dette à hauteur d’une dizaine de millions. La reprise de mes activités actuelles devrait me permettre de trouver un accord avec les responsables pour en finir avec cet épisode.

Quel est l’homme d’affaires qui fonctionne sans concours bancaires dans le monde ? Si à chaque fois qu’un établissement financier tombe en faillite, la liste des clients se confond avec celle des « pilleurs », les mots ont-ils encore un sens ? Si en affaires, 1+1 était égal à deux, tout le monde en ferait, même Shanda Tonme. Personne ne se livrerait à des activités douteuses pour assurer un train de vie princier.

Lorsque le « docteur » Shanda extirpe ce dossier d’on ne sait d’où, l’honnêteté intellectuelle eût consisté à préciser que la Cofinest doit au compte de la caution, c’est-à-dire les 35 millions dont j’ai parlé plus haut. Dire qu’un tel homme, avec une telle vacuité de raisonnement, est un des nouveaux dirigeants de l’UdM a quelque chose d’effrayant.

Le premier administrateur provisoire est encore vivant. Il semblait tout de même plus sérieux que ses remplaçants ; il peut confirmer ou infirmer mes dires. Aveuglé par la haine après que le mythe de gens vertueux à l’Université des Montagnes soit tombé, Shanda Tonme montre le visage de quelqu’un dont la perte du discernement semble acquise.
Plus grave, il sait désormais que son « Laakam alimentaire » ne fera plus peur à personne, tant ses man uvres en matière de chantage sont désormais connues de tous.

Si mes détracteurs et surtout Shanda sont si sûrs de leurs informations, pourquoi ne pas saisir la Conac, l’Anif. pour me faire subir le même sort que les Abah Abah . ? Ce serait plus simple que de manipuler des listes et accuser par des écris signés par de faux noms.


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En observant le Burkina, le peuple est la plus puissante et la plus efficace des armées

Par Shanda Tonme

La date du 1er octobre (2015, ndlr) marquera à jamais l’histoire des peuples africains, comme celle qui a consacré des enseignements forts pour les aspirations légitimes à la liberté, à la démocratie et à l’expression de capacités propres des citoyens à se débarrasser du joug de l’oppression.

Premièrement, un peuple déterminé est en mesure de renverser la dictature, y compris la plus rusée, la plus soutenue de l’étranger et la plus barbare

Deuxièmement, l’attachement aux grands principes avec des objectifs précis et une orientation claire, est suffisant pour déjouer toutes les tentatives de récupération du soulèvement populaire. Le rejet retentissant du plan initial de la CEDEAO porte le témoignage.

Troisièmement, le peuple est la première, la plus forte, la plus puissante et la plus efficace des armées. Aucune garde prétorienne, aucune milice, aucune force spéciale fut-elle armée de missiles nucléaires, n’est en mesure de triompher de la volonté d’un peuple déterminé. La déconfiture du Régiment spécial présidentiel, horde de criminels voués à la garde du pouvoir de Compaoré porte le témoignage.

Quatrièmement, les peuples africains comprennent aujourd’hui que l’Occident est mal placée pour donner des leçons de tolérance, elle qui continue de rechercher, de poursuivre, de juger et de condamner les criminels de la deuxième guerre mondiale et du génocide des Juifs. En effet l’Occident est, souligne Aimé Césaire, dans «discours sur le colonialisme», comptable devant l’humanité du plus haut tas de cadavres de l’histoire». Cet Occident qui continue de bombardé en Irak, en Syrie, au Yemen, et en Afghanistan, cette Occident qui a créé toutes les guerres et toutes les souffrances, soutenu et soutien les pires dictatures à travers le monde, est mal placée pour conseiller la tolérance à l’endroit des auteurs des crimes de sang au Burkina Faso.

Cinquièmement, l’ultime enseignement qui nous vient de cette tentative de briser l’élan révolutionnaire du peuple Burkinabé par des salopards et des vers malpropres en treillis et leurs suppôts en civil du genre Bassolé Djibril, c’est que dans la confrontation des intérêts sur la base des oppositions sur les principes, le châtiment doit être radical, sans pitié, sans concession, sans retard, et sans remords. L’enseignement vaut pour tous les regroupements humains, dès lors que s’engage ouvertement la lutte. Le destin collectif n’est pas négociable avec des traitres dès lors qu’ils sont convaincus d’avoir pris des libertés avec les principes consacrés et sacrés, que ce soit dans le contexte d’une nation, d’une famille, d’une association ou d’un simple cercle opportuniste.

Sixièmement, On ne saurait faire une bonne sauce avec de la viande avariée ou des condiments pourris. Ceux qui soutiennent les dictatures, orchestrent des embrigadements des populations et croient tromper la société avec des actes, des gestes, des déclarations contraires à la vérité, devraient être disposés à assumer les conséquences inévitables pour eux et leurs familles, leurs descendances, à long terme. Ce n’est ni de l’exclusion, ni de la discrimination que de débarrasser les peuples de rapaces politiques et financiers qui ont uvré à compromettre le destin de l’Afrique.

Septièmement, L’idée ambiante qui voudrait que l’Afrique soit le continent des palabres douces et des arrangements familiaux non contentieux qui pardonne tout, oublie tout et tait les querelles procède d’un discours faux, raciste et infantilisante. Toutes les sociétés humaines sans distinction sont gouvernées par des luttes des classes, des rapports des forces qui déterminent des situations de pouvoir, de domination, de subordination, de gouvernance, d’exploitation, de richesse, de maître et d’esclave.
Huitièmement, chaque peuple porte en ses entrailles, toutes les ressources nécessaires pour sa dignité, son indépendance, son bonheur, sa respectabilité par les autres peuples et son rayonnement./.

Yaoundé, le 02 octobre 2015


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Cameroun: le Pr. Shanda Tonmè « menacé de mort » à cause du livre « Destin de battant »

« Destin de Battant, de la misère aux hautes sphères », tel est le titre du prochain livre à propos duquel l’auteur reçoit déjà des menaces de mort par des appels anonymes sur son portable

Destin de Battant, de la misère aux hautes sphères, tel est le tire du prochain livre, récemment annoncé par l’écrivain, et spécialiste du droit international et de sciences politiques, le Pr. Shanda Tonmé. Il fait déjà l’objet de menaces de mort par des appels anonymes sur son téléphone portable.

La cause?
Le livre dont nous avons reçu le développement de quelques grandes lignes, est une sorte de verbatim effrayant, unique et déroutant, sur les actions de nombreux acteurs encore vivants, pendant les années(1990-1992) de braises. Leur posture à la question ethnique et sur la gouvernance actuelle est revisitée.

En résumé, c’est un livre qui dérange, titille et bouscule plusieurs acteurs de notre histoire récente. Parmi ces acteurs, se comptent quelques dignitaires du régime d’Etoudi, ayant accumulé des fortunes injustifiables et qui sont prêts à renverser leur créateur pour étouffer tout fragment de l’histoire de notre pays qui les mettrait en mal.

Ces crapules passeront-ils à l’acte? Le Pr. Shanda nous rassurait, ne pas trembler devant de tels imposteurs et personnages sadiques. Nul ne peut arrêter l’histoire, martelait-il.


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Ces manoeuvres autour de la gestion des terminaux à conteneurs du Port en eau profonde de Kribi

Par Shanda Tonme, Commission indépendante contre la corruption et la discrimination

Déclaration relative à l’attribution des contrats d’exploitation et de développement des terminaux à conteneurs et polyvalents au Port en eau profonde de Kribi

La Commission indépendante contre la corruption et la discrimination constate, qu’en dépit d’une conjoncture extrêmement difficile ainsi que la survenance de nombreux problèmes imprévus, l’un des projets les plus ambitieux et les plus marquants de la politique des grandes réalisations, en l’occurrence le complexe industrialo-portuaire de Kribi, est aujourd’hui une réalité concrète.

La Commission se félicite de cette impressionnante réalisation, félicite le Chef de l’Etat et son Gouvernement, et félicite tout particulièrement le Président du Comité de pilotage du projet.

La Commission constate avec douleur, colère et amertume, que des groupes organisés en réseaux divers, dont la plupart agissent dans l’ombre en usant des méthodes dignes des pires mafias et des pires entreprises de corruption, ont engagé depuis quelques temps, une véritable bataille médiatique destinée à obtenir, par tous les moyens, l’attribution de la gestion des terminaux. Cette bataille est faite de pressions, d’insinuations, de menaces voire de diffamations et de vexations en tout genre.

La Commission proteste ardemment contre ces méthodes, et dénonce les auteurs avec vigueur et détermination.

La Commission rappelle, s’agissant des accès portuaires du pays, que le port de Douala subit déjà aujourd’hui, les conséquences de choix passés teintés de légèreté, de corruption et de favoritisme. Toute l’économie du pays en souffre d’une façon cruelle et indescriptible.
La Commission exhorte les décideurs, à ne pas répéter les erreurs commises au port de Douala, et à privilégier absolument la transparence, la compétence, et l’expertise. Seule la voix des intérêts nationaux réels et effectifs du pays devrait être prépondérante.

La Commission rappelle sans détour, que le meilleur choix, selon tous les indicateurs des experts, demeure le premier choix, c’est-à-dire le choix effectué lors du premier dépouillement qui avait consacré le triomphe l’opérateur suédois APM TERMINAL.

Le dossier présenté par cet opérateur est, de tous les points de vue, le plus solide, le plus attrayant et le mieux élaboré aussi bien financièrement, techniquement, qu’humainement.

La Commission ne souscrit ni à un choix qui confierait au Groupe Bolloré un monopole mortel sur l’ensemble des opérations portuaires du pays, et le mettrait ainsi en position de dominer entièrement l’économie du pays en contrôlant des pans stratégiques absolus, ni à un choix de xénophobie et de nationalisme aveugle et malicieux, qui permettrait à quelques apprentis sorciers, de s’infiltrer dans le secteur. Il faut éviter un opérateur ou un groupement ponctuel d’opérateurs, qui se révélera incompétent, brouillon et chancelant. Nous disons non au schéma de simulacres de nationaux qui finissent par sous-traiter à des comparses étrangers inconnus, inexpérimentés, et mafieux. Les expériences dans le domaine des constructions des routes, pour ne citer que cet exemple, montrent que les nationaux ne sont pas encore prêts.

La Commission milite objectivement pour des solutions nouvelles avec des partenaires nouveaux, des partenaires non traditionnels avec lesquels ou par lesquels, le Cameroun pourrait avantageusement et opportunément se développer plus vite, mieux, et solidement avec une forte incidence en matière de transfert de technologie, de formation des nationaux, de partage des retombées effectifs, et de recadrage des termes de référence de ses intérêts nationaux.

La Commission exhorte le Chef de l’Etat à rester ferme, et à maintenir solidement le cap des intérêts nationaux face à toutes les pressions, menaces et chantages. Pour cela, le soutien des acteurs sociaux, politiques, économiques et confessionnels majeurs ne devrait pas lui faire défaut.

La Commission met solennellement en garde, les leaders d’opinion, responsables politiques, promoteurs des médias, journalistes et autres, qui se laisseraient embarquer dans des réseaux friands de contrôle et de destruction de nos intérêts nationaux, à travers l’accaparement illégitime de la gestion des terminaux du Port de Kribi. Ceux qui se laissent corrompre de façon active ou passive, rendront inévitablement compte à l’inéluctable tribunal de l’histoire./.

Fait à Yaoundé, le 16 Avril 2015.


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Déclaration relative au vol d’un nouveau-né à l’hôpital de la police à Yaoundé

Par Shanda Tonme, Commission indépendante contre la corruption et la discrimination

Le 29 mars 2015, un nouveau-né a été volé à l’hôpital de la police à Yaoundé.

Cet autre enlèvement qui à ce jour, soit plus d’une semaine après les faits, n’a toujours pas été élucidé, confirme nos appréhensions et constats depuis un acte criminel similaire intervenu à l’hôpital Gynéco-obstétrique de Yaoundé en août 2011.

La Commission indépendante contre la corruption et la discrimination observe que le vol a eu lieu au sein d’une formation sanitaire de la sécurité nationale, comme pour porter un défi à l’ensemble de notre système de protection des personnes et des biens, à un moment crucial où le pays s’estime en guerre contre le terrorisme.

La Commission regrette qu’en dépit des mesures draconiennes de surveillance et de vigilance édictées par le ministère de la santé au lendemain justement du vol du bébé de Vanessa Tchatchou, peu de choses soient en mesure dans les faits, de mettre fin à une dérive généralisée de corruption, de dépravation des m urs et des abus de toute nature, dont le trafic des nouveau-nés, des devises et des stupéfiants font partie des séquences.

La Commission exhorte les pouvoirs publics, civils et militaires, de même que la société civile en toutes ses composantes actives, à demeurer vigilantes et coopérative dans la lutte pour l’éradication au moins la diminution de l’ampleur du fléau.

La Commission apprécie ce faisant, les efforts actuellement déployés par la délégation générale à la sureté nationale, pour élucider ce crime odieux.

La Commission exprime sa compassion à la famille, et l’assure de sa totale collaboration dans ses efforts en cours pour retrouver sa fraîche progéniture./.

Yaoundé, le 06 avril 2015
Le Président de la Commission, Shanda Tonme, Médiateur universel

Shanda Tonme
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Déclaration relative au sommet de Yaoundé consacré à la lutte contre Boko Haram

Par Shanda Tonme, Président du Comité exécutif provisoire du Fonape

Déclaration relative au Sommet de Yaoundé du 16 février 2015
consacré à la lutte contre Boko Haram

Le 16 février 2015 s’est ténue à Yaoundé, capitale de la République du Cameroun, une session extraordinaire de la conférence des chefs d’Etat du Conseil de Paix et de Sécurité de l’Afrique centrale, exclusivement consacrée à la lutte contre la nébuleuse terroriste Boko Haram.

Il faut rappeler que ce groupe de barbares criminels sans foi ni loi, est passé en tête de tous les principaux groupes terroristes répertoriés dans le monde en 2013 et 2014, pour le nombre d’attentats (4500) et le pour le nombre de victimes (11.000), sans compter les dizaines de milliers de familles devenues réfugiées.

Il faut rappeler que le Cameroun, pays qui n’a jamais violé les frontières d’aucun de ses voisins, ni procédé à des expulsions haineuses des étrangers, ni pris l’initiative directement ou indirectement de semer le trouble chez un pays voisin, et encore moins celle de soutenir des groupes sécessionnistes quelconques, se voit aujourd’hui imposée une guerre qui a déjà coûté la vie à des centaines d’hommes, de femmes et d’enfants, détruit des récoltes, des villages entiers et du bétail, ruiné le tourisme, bloqué le tiers de son territoire, et compromettant gravement ses ambitions de développement à court terme.

Le Conseil national de la Fondation nationale de politique étrangère se félicite vivement de la tenue de cet événement, et exprime ses félicitations et encouragements aux principaux acteurs qui l’ont rendu possible, au premier rang le Chef de l’Etat camerounais et son gouvernement.

Le Conseil observe avec fierté et soulagement, que le sommet de Yaoundé aura été un succès à tous les égards, tant en ce qui concerne la forme qu’en ce qui concerne la substance des travaux. En effet l’événement a connu une préparation digne des grands moments de la diplomatie multilatérale des temps de crise, et s’est conclu sur un catalogue d’engagements, au-delà de simples appels, de simples proclamations et recommandations.

Le Conseil note avec satisfaction, que le sommet a également permis de replacer l’Afrique en général, l’Afrique centrale en particulier, au centre des efforts diplomatiques, militaires et politiques en vue de lutter efficacement contre le terrorisme. Il s’agit à n’en pas douter, d’une belle démonstration de maturité et de responsabilité. Il s’agit encore, d’une réplique salutaire aux initiatives européennes et américaines, en plus d’être au plan purement normatif, conforme aux dispositions des articles 51 et 53 du chapitre VII de la charte de l’ONU qui priorisent les institutions régionales en situation de menace contre la paix et la sécurité internationale.
Le Conseil constate enfin pour s’en féliciter, que le Cameroun vient d’administrer la preuve d’une capacité réelle à mettre en uvre une diplomatie d’urgence, en plus de faire grandir l’espoir que son chef et son gouvernement, entendent bien reprendre à terme, la place pilote qui est celle du pays dans la configuration géopolitique sous régionale, et l’ordonnancement géostratégique globale à l’échelle continentale.

Le Conseil réaffirme ce faisant, la nécessité d’adapter très rapidement l’outil diplomatique aux enjeux du moment, notamment en procédant à un profond redéploiement dans l’administration centrale du ministère des relations extérieures, ainsi que dans les missions à l’étranger, toute chose qui n’a pas été faite depuis plus d’une décennie. Il s’agit d’une condition majeure pour capitaliser et rentabiliser les importants acquis du sommet de Yaoundé./.

Yaoundé, le 18 février 2015

Shanda Tonme
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Réaction aux déclarations du ministre de la Communication sur le retour de la dépouille de M. Ahmadou Ahidjo

Par Shanda Tonme

Malgré toutes les apparences de quiétude et malgré tous les efforts de banalisation, le rapatriement des restes du premier président de la République du Cameroun, Amadou Ahidjo, mort et enterré à Dakar, reste une préoccupation importante dans le champ politique du pays.
En réponse aux attentes exprimées à ce propos dans l’hebdomadaire « Jeune Afrique » par sa veuve madame Germaine Ahidjo, monsieur Issa Tchiroma, ministre de la communication, en guise de réponse dans un autre entretien avec Radio France International, a fait un certain nombre d’affirmations dont deux principales ont retenu notre attention.
– La référence aux poubelles de l’histoire pour évoquer la mémoire de l’ancien président
– Le confinement de la question du rapatriement des restes de l’ancien président à la seule préoccupation, le seul intérêt, et la seule responsabilité de la famille de ce dernier.

Organisation citoyenne et républicaine profondément déterminée à lutter par tous les moyens légaux et pacifiques contre toutes les formes de marginalisation, et radicalement attaché à la promotion de la paix et de la justice, la Commission indépendante contre la corruption et la discrimination tient à faire la mise au point ci-après:

1) – Amadou Ahidjo, premier président de la République du Cameroun, considéré en homme d’Etat, en citoyen, en être humain, en acteur politique , en père de famille, en musulman et en compatriote avec tous ses états de services, ses qualités, ses fautes, ses succès, ses erreurs, ses jugements et ses ambitions, n’appartient pas et ne saurait point appartenir aux poubelles de l’histoire. L’homme dans toutes ses dimensions appartient à l’histoire du Cameroun tout court, une histoire inaltérable, inviolable et incontournable.
2) – Le rapatriement des restes de monsieur Amadou Ahidjo, premier président de la république du Cameroun, relève d’une préoccupation et d’une responsabilité collective de même que de l’intérêt de tous les citoyens et citoyennes du Cameroun. Il ne s’agit plus dès lors d’une affaire privée, il s’agit bien d’une affaire d’Etat, et les plus hautes autorités du pays devraient assumer, de la façon la plus officielle, la plus sérieuse et la plus protocolaire qui soit, et surtout sans détour ni travestissement sa résolution.

La Commission indépendante contre la corruption et la discrimination juge inacceptables, regrettables, malheureuses et extraordinairement vexatoires les déclarations du ministre de la Communication. En effet cette sortie méritait et mérite toujours (il n’est pas tard), une correction du Premier ministre, dans la mesure où elle n’a fait qu’aggraver les tensions avec la famille du défunt chef de l’Etat, cultiver la fracture communautaire et projeter l’image d’une société d’ingratitude.

La Commission indépendante contre la corruption et la discrimination saisit l’occasion, pour réitérer sa position selon laquelle, les préoccupations autour du rapatriement des restes du premier président du pays, devraient aller de paire, avec la réhabilitation complète des chefs nationalistes qui ont été sacrifiés dans la lutte pour l’indépendance du Cameroun. Une loi a certes été votée par l’assemblée nationale, mais celle-ci n’a pas été accompagnée de tous les effets et conséquences logiques. La dépouille du Dr. Félix Roland Moumié devrait également être rapatriée; la dépouille du Dr. Ossendé Afana devrait tout autant être retrouvée et honorée; Les circonstances effectives de l’assassinat de Ruben Um Nyobè devraient être définitivement et officiellement clarifiées, et le tout figurer dans les programmes d’enseignement d’histoire de la maternelle à l’université.

La Commission indépendante contre la corruption et la discrimination recommande vivement au chef de l’Etat, de prendre un décret pour créer une commission d’historiens de haut niveau pour les besoins de la cause./.

Fait à Yaoundé, le 28 novembre 2014

Shanda Tonme
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Déclaration sur la normalisation tronquée de la Fecafoot

Par Shanda Tonme

Au lendemain de la débâcle de l’équipe nationale de football du Cameroun là la phase finale de la dernière coupe du monde organisée au Brésil et des dérives insoutenables de l’extravagante délégation qui l’accompagnait, les citoyennes et citoyens du pays, les observateurs étrangers de tous les bords, les adeptes et les profanes du mouvement sportif, s’attendaient, d’abord à des sanctions, et ensuite à des mesures correctives fortes.

Dans le premier cas, il était presque acquis, que de hauts responsables et non des joueurs, méritaient une punition sévère, voire une traduction devant les tribunaux de la république, tant des faits de détournements et bien d’autres assimilables à de la haute trahison des intérêts nationaux, étaient avérés au-delà de toute contestation. Rien n’a été fait dans ce sens, renforçant, consacrant et généralisant un sentiment regrettable d’impunité ou alors de sanction très sélective dans l’opinion.

Dans le deuxième cas, avec le concours de la FIFA subitement très compréhensible à l’endroit des plus hautes autorités du pays, un comité de normalisation fut constitué, dans des conditions déjà lourdement suspicieuses, tant au regard de la composition, de la mission, qu’en ce qui concerne la structure organique des rôles, des prérogatives et des avantages et privilèges des uns et des autres en son sein. Les Camerounaises et Camerounais, ont malgré tout, attendu, espérant un sursaut, une étincèle patriotique.

Aujourd’hui, au vu de ce qui s’assimile raisonnablement à une pure cabale médiatique, clanique et sectaire, s’agissant donc du résultat, le loyalisme républicain, et surtout l’amour pour son pays commande que nous prenions ouvertement, directement, et clairement position. NOUS PROTESTONS AVEC LA PLUS GRANDE VIOLENCE ET LA PLUS GRANDE INDIGNATION.

Ce qui se passe à la FECAFOOT, ce que l’on nous sert ou s’apprête à nous servir en lieu et place d’une fédération apaisée, reformée, toilettée et normalisée, est une copie presque conforme de l’ancienne chapelle de sorciers, de mafieux, de prédateurs et de tricheurs, lesquels ont en moins de deux décennies, complètement détruit le football camerounais.

Face à cette situation, la commission indépendante contre la corruption et la discrimination estime qu’il y a un risque certain de trouble de l’ordre public, si les choses devaient en rester à cette odieuse machination et à cette piètre combine de quelques copains patentés. C’est une hypothèque des plus dangereuse qui vient d’être construite sur le football camerounais. Aussi, les nuages qui se profilent à l’horizon, sont de nature à produire des conséquences au-delà du seul football, de gangrener l’ensemble du mouvement sportif, et d’avoir des implications politiques hors de tout soupçon et de toute prévision.

Nous venons d’assister à travers la FECAFOOT, à une mise en scène complète, intégrale et suffisamment expressive, du niveau de modernisation de l’esprit démocratique dans notre pays, de notre incapacité à surpasser des réflexes indigentes et mercantiles, autant que la perdition des fines fleurs de notre intelligence académique. L’affaire de la FECAFOOT entrera dès maintenant dans notre histoire comme un éloquent point noir, et les générations insatisfaites, précurseurs sans aucun doute et malgré eux, de bouleversantes révolutions, ne manqueront pas de faire le procès des principaux acteurs de cette retentissante provocation du peuple.

En réalité la guerre est loin d’être terminée à la FECAFOOT, elle ne fait que commencer. C’est pour prendre date dans l’histoire, pour marquer le présente et pour avertir l’avenir, que la présente déclaration a été faite, signée, consignée et rendue publique.

Yaoundé, le 20 novembre 2014, Le président de la Commission SHANDA TONME, Médiateur universel

Shanda Tonme
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Appel au soutien de la candidature de Joseph Antoine Bell à la Fecafoot

Par Shanda Tonme

Depuis son indépendance en 1960, aucun autre paramètre n’a autant marqué l’image du Cameroun sur la scène internationale et assuré autant sa promotion que le football. Le pays demeure unique sur le continent africain à avoir participé à cinq coupes du monde. Pourtant, plus que tout autre paramètre, le football est devenu le symbole par lequel, l’humiliation, la tricherie, le doute, le vol et les dérapages de toute nature, émergent comme les traits premiers de notre société tombée dans une décrépitude avancée. Les multiples incongruités proches de la trahison ouverte des intérêts nationaux qui ont émaillé notre participation à la dernière coupe du monde au Brésil, témoigne avec force de cette réalité qui s’est transformée en honte éternelle.

La situation dépeinte, dont la gravité n’est plus contestée par personne ni aucune autorité et structure, doit son existence à la gestion calamiteuse de la fédération camerounaise de football. Cette association est en effet devenue au fil des ans, le berceau des pires magouilles et des plus insoutenables gabegies. Et si nous en sommes arrivés là, c’est d’avantage parce que le football n’a jamais été géré par des footballeurs.

C’est dans ce contexte qu’est intervenue la décision du chef de l’Etat, en rapport avec les instances de la Fifa et sous une irrésistible pression populaire, de changer la donne, de reformer de fond en comble et pour une fois franchement, les méthodes, les règles, les dogmes et les acteurs de la gestion de la FECAFOOT.
Pour tous les Camerounaises et Camerounais épris de vérité, de justice et de transparence, la solution passe absolument par le choix de personnes nouvelles et la mise à la poubelle de tous ceux et celles qui de près ou de loin, ont été associés à la gestion de la FECAFOOT.
Des Camerounais du milieu du football jouissant d’une auréole, d’une expérience et d’une réputation respectables existent, bien qu’ils ne se comptent pas en nombre impressionnant.
Joseph Antoine Bell fait partie de ceux-là, lui qui aux côtés d’autres compatriotes à l’instar de l’ambassadeur Roger Milla (gloire à lui), a tout donné pour ce sport et porté très haut le drapeau de notre pays sur les stades aux quatre coins de la planète. Il ne faut pas oublier Eto’o fils, que certains adeptes de la culture de l’ingratitude, prétendre vite effacer, mais comment y parviendront-ils, des livres d’histoire.
Aujourd’hui est arrivé le moment, l’heure, l’instant tant attendu où nombre de fils et filles de ce pays, espéraient voir enfin se lever et avancer vers la prise du pouvoir au sommet du football, un homme neuf, un footballeur et un vrai. Cet homme et ce footballeur, aspire à prendre par la voix des urnes propres, la citadelle incontrôlable et mafieuse de la FECAFOOT.

Joseph, Jojo, notre frère, compatriote et héros a décidé de se porter candidat. Certes, il l’a déjà été par le passé, dans les conditions que l’on sait, et pour le résultat que nous attendions alors au regard des imperfections et des tricheries qui sévissaient. C’était hier, et hier c’est hier. Aujourd’hui c’est aujourd’hui. Les luttes et les scrutins se succèdent mais ne se ressemblent jamais. C’est aux hommes, aux esprits et aux acteurs, de faire en sorte qu’aujourd’hui ne soit pas comme hier, et que demain soit différent et mieux qu’aujourd’hui. C’est donc à nous de jouer, derrière le soldat et candidat Jojo.

Aucun camerounais ni aucune Camerounaise honnête, loyal envers son pays et aimant la vérité, ne saurait se mettre à la marge. Aucune organisation solide ou fragile, ne saurait faire autre chose en ce moment, que de soutenir la candidature de Joseph Antoine Bell. Nous parlons d’un footballeur professionnel de haut talent, d’un intellectuel, d’un patriote, d’un chef traditionnel, d’un père de famille et d’un homme public à la fois généreux, respecté, alerte, sage, écouté et intelligent. Même le blanc, comme on dit au village, sait que Jojo est fort et le respecte.

C’est pourquoi,
La Commission indépendante contre la corruption et la discrimination lance un vibrant et pressant appel patriotique, pour la constitution d’une coordination nationale des organisations de la société civile de soutien à la candidature de Joseph Antoine Bell à la présidence de la FECAFOOT. Il est grand temps que nous apprenions à donner et à César ce qui appartient à César, au-delà de toutes les considérations sectaires, personnelles, villageoises, égoïstes et extraverties.

Joseph Antoine Bell à la tête de la FECAFOOT, fera grandir notre football, redonner confiance aux jeunes, créer l’émulation qui fait tant défaut, injecter une doctrine de transparence dans les relations avec les clubs, et finalement faire de ce sport ce qu’il était déjà du temps des Mbappe lépé, Nséké Léonard, Manga Onguené, Apolin Simo, Tsébo, Epaka, Michel Kaham, Tokoto Jean Pierre et toutes ces autres gloires qui magnifiaient si fièrement le drapeau du Cameroun.

Nous devons unir nos forces, nos esprits et nos prières, pour vaincre toutes les magouilles et de façon à porter Jojo au sommet. Nous n’avons pas le droit de regarder dans le silence. Nous n’avons pas le droit de rater ce tournant historique. Nous devons commencer maintenant à chasser les fauteurs de troubles dans ce sport comme préalable d’une véritable renaissance et d’une complète élévation du mouvement sportif camerounais dans son ensemble. Joseph Antoine Bell à la tête de la FECAFOOT, sonnera le glas de toutes les décrépitudes et annoncera le triomphe de toutes les valeurs, de tous les talents étouffés, de tous espoirs endormis dans le football.

Pour valoriser et adhérer à la présente initiative, chaque organisation devra rendre publique une déclaration, et travailler concrètement par tous les moyens et par toutes les voies légales, matérielles, morales et psychologiques à sa portée, pour le succès de la candidature de Joseph Antoine Bell.

C’est Joseph Antoine Bell et lui seul, seul vraiment, seul franchement, qui mérite le statut de candidat du peuple, de candidat de la vérité, de candidat de la transparence, de la renaissance, du rassemblement. Tous derrière le candidat du changement et seul vrai candidat du football./.

Fait à Yaoundé, le 10 novembre 2014

Joseph Antoine Bell
DR)/n

Déclaration relative à la visite officielle de Guillaume Soro au Cameroun

Par Shanda Tomne

Du 11 au 14 juin 2014, monsieur Guillaume Soro, président de la République de Côte d’Ivoire, ancien Premier ministre et l’une des personnalités centrales dans l’évolution politique récente de ce pays, a effectué une visite officielle au Cameroun. Au cours de sa visite, l’hôte de marque de notre pays, a notamment été reçu avec des égards fraternels exceptionnels par le président de la République, SEM. Paul Biya. Il a également été reçu par les présidents des deux chambres et s’est adressé aux élus de la nation réunis dans l’hémicycle. L’homme d’Etat s’est livré à diverses autres activités et contacts, notamment en direction des milieux d’affaires et sportifs. Il a ainsi suivi le premier match de notre équipe nationale dans un lieu populaire en compagnie de Roger Milla, ambassadeur itinérant et footballeur africain du siècle. Réuni en session spéciale pour évaluer cette visite, le Conseil national de politique étrangère (CNPE) déclare :

-Le CNPE se réjouit de la visite de monsieur Guillaume Soro au Cameroun, et considère que c’est un événement capital dans le déploiement diplomatique de notre pays. En effet au-delà de la personnalité de notre hôte, les deux pays constituent des pôles géopolitiques essentiels dans l’articulation historico-diplomatique du continent. Une coopération active, efficace, qualitative et permanente entre eux relève à la fois de la nécessité, du pragmatisme et d’une vision très positive du panafricanisme.
-Le CNPE rappelle que la Côte d’Ivoire est un grand pays qui sort d’une crise majeure résultant de la volonté de certains acteurs politiques obscurantistes notoires, de pratiquer l’exclusion ethno-régionaliste sous le slogan subjectif de « l’ivoirité », véritable instrumentalisation de l’apartheid. Cette expérience est digne d’intérêt pour notre pays, car riche d’enseignements et de renseignements utiles au regard de notre diversité clturelle.

-Le CNPE regrette vivement le comportement irresponsable, inacceptable et indéfendable, de quelques parlementaires diplomatiquement illettrés, mais fort heureusement minoritaires, qui ont voulu troubler la quiétude protocolaire et conviviale de cette visite. Notre pays se trouvant en guerre contre le terrorisme, tous les élus ou supposés, doivent offrir aux étrangers en séjour chez nous, une image d’unité et de solidarité parfaite à l’occasion de manifestation solennelle à l’instar d’une prestation dans l’hémicycle. Il va sans dire que des hommes politiques, individuellement ou collectivement dans le cadre de leur parti, qui ne comprennent rien à l’expression des intérêts nationaux du pays à un moment donné, sont logiquement disqualifiés pour prétendre à la gestion du pouvoir.
-Le CNPE déplore l’immaturité de certains organes de presse, négativement conditionnés, et chroniquement réduits à un journalisme de slogan, de prédation, de provocation et de divagation tentaculaire de la pensée.
-Le CNPE félicite vivement et patriotiquement le Chef de l’Etat, pour sa clairvoyance diplomatique et sa vision stratégique dans l’orchestration, la conduite et la conclusion de la visite de monsieur Guillaume Soro, président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire. Tous les camerounais et toutes les Camerounaises, de même que tous les Africains et toutes les Africaines de bonne foi, ont toutes les raisons d’être fiers de cette démarche, tant la renaissance et la respectabilité du continent, passent par la multiplication de tels événements prometteurs entre pôles géopolitiques centraux./.

Fait à Yaoundé, le 18 Juin 2014

Logo du CNPE

Shanda Tonme: «Même Mongo Béti a changé d’opinion sur Gbagbo»

Dans une interview accordée à un journal régional, l’internationaliste camerounais présente sa «vérité» sur la crise électorale en Côte d’Ivoire

Sur la Côte d’Ivoire, il y a un plein feu de l’actualité depuis quelques jours, mais on ne vous a pas beaucoup entendu. Il nous souvient pourtant que vous avez abondamment écrit sur les problèmes de ce pays et particulièrement depuis la prise de pouvoir par Laurent Gbagbo, si je ne me trompe pas?
D’abord, c’est juste de dire que j’ai consacré un nombre important de thèmes, d’analyses et de critiques sur ce pays, et certains de mes livres parus entre 2000 et 2011 en témoignent par des chapitres entiers. Cependant, je crois qu’il faut savoir se tenir à l’écart de certains bruits faits par des gens sans aucune retenue qui cherchent surtout à travers un copinage maladroit, à travestir l’histoire, à créer des occasions d’intoxication de l’opinion. Ensuite, je crois qu’il faut savoir et pouvoir prendre du recul lorsque l’on a de la consistance, pour parler utilement, pour rétablir la vérité et le sens réel des choses après le désordre des loups, des simples d’esprit et des délinquants de toute nature.

Que voulez-vous insinuer par intoxiquer l’opinion?
Ecoutez, j’ai suivi avec étonnement et amusement, la guéguerre de quelques agitateurs de la presse camerounaise, de même que des appels surprenants venant de certaines personnes évoluant à des milliers de kilomètres de la scène africaine. J’avoue que je n’en reviens pas face à tant de myopie volontaire ou involontaire.

Vous parlez là des appels contre Guillaume Soro, le président de l’assemblée nationale de Côte d’Ivoire lors de sa visite au Cameroun?
Bien évidemment.

Qu’est-ce qui vous a choqué particulièrement?
Ecoutez, quand je vois ce que le Social Democratic Front a fait, quand j’entends des individus à la mémoire égarée traiter Soro de sanguinaire, je me demande s’il reste encore de la dignité et un sens de l’honneur chez nous. Selon ces gens, monsieur Gbagbo serait un nationaliste, un panafricaniste victime des Français, des Blancs, des Colonialistes. On ne peut pas aller aussi loin et aussi profondément dans le mensonge et la falsification de l’histoire.

Où est la vérité selon vous?
On peut estimer que Gbagbo représente la plus dangereuse aventure et la plus nuisible résultant du destin récent de l’Afrique. Si vous entendez seulement parler de génocide ou de situation pré-génocidaire, je peux vous apprendre que tout était réuni en Côte d’Ivoire sous Laurent Gbagbo.

1) – Gbagbo est d’abord un président par défaut, c’est à dire qui a été proclamé élu à l’issue d’une élection où il avait tout monté selon un deal imposé à feu général Guei pour écarter Ouattara.
2) – Le Nord n’a pas pris les armes en premier et n’a pas été le déclencheur des hostilités.
3) – Dès la mort de Houphouët, Ouattara est la bête à abattre, et parce que son charisme, son expérience et son auréole internationale joints à ses origines du nord, en font un vainqueur incontournable de toute compétition au sommet. Il faut savoir que le nord représente la majorité de la population, qu’elle est la plus entreprenante dans le commerce et fait front aux Libanais, Chinois et autres. Le mot d’ordre est dès lors, de barrer la route au Nord par tous les moyens.
4) – C’est d’abord Bédié qui s’y emploie durant toute sa présidence. Des journaux sont créés avec pour seule mission de théoriser sur l’ivoirité et de secréter la haine contre les populations du nord, et les Musulmans en général, tous assimilés à des envahisseurs étrangers à la nationalité douteuse. Une cellule spéciale est même installée à la présidence de façon officielle et animée par des grands intellectuels et des professeurs d’université connus de tout le monde. Je vous signale qu’à l’époque, j’effectue une mission de consultation à Abidjan pour une organisation internationale et j’y reste un mois. Ce que je vois est très grave, car j’ai la chance d’habiter dans un meublé appartenant à un architecte originaire du nord. Les bourses sont refusées aux étudiants du Nord qui veulent sortir, et la discrimination gagne l’armée où les officiers supérieurs de cette région sont maltraités, surveillés, mis à l’étroit puis déchargés des hautes fonctions. Le général Palenfo par exemple, sera arrêté à plusieurs reprises, et c’est son titre de président du Comité olympique national qui sauvera ce judoka. D’ailleurs lorsque je reviens de ce voyage, je passe d’abord par Paris où je donne une conférence mémorable sur les perspectives sombres de la Côte d’Ivoire. Arrivé au Cameroun même, je signe une chronique dans le Messager sous le titre « La deuxième mort de Houphouët Boigny ». Nous sommes en Août 1999 et déjà, je conclus mon analyse en annonçant que la Côte d’Ivoire va exploser d’un moment à l’autre. C’est ce qui se fait le 19 décembre 1999 avec le coup d’Etat.

Mais ce que vous dites est assez grave non? Est-ce que les gens connaissent tout ça?
C’est pour cela que je vous ai dis en commençant que je suis très étonné par ces balivernes que racontent des individus sans mémoire, ni compétence, ni honnêteté. Il est des moments où l’ignorance dépasse la mort.

Alors qu’est ce qui se passe ensuite?
Franchement, c’est toute l’histoire de la Côte d’Ivoire qui va se nouer par cascades avec des acteurs de mauvaise foi et des criminels en col blancs sans scrupules sous le couvert de nationalisme. Les jeunes officiers du nord délaissés et marginalisés, vont se révolter et ce sont eux et personne d’autre ni aucune force extérieure qui font le coup d’Etat. Je vous signale qu’ils auraient pu chercher un haut gradé du nord pour le placer au pouvoir, mais au contraire, ils vont demander à Guei, Général retraité et charismatique, de prendre la tête du pays avec pour mission de faire le ménage en mettant fin aux bêtises de l’Ivoirité qui divise les Ivoiriens.

Que fait Robert Guei et pourquoi meurt-il assassiné?
Justement, et c’est ici qu’il faut commencer à comprendre et à décrypter la capacité maléfique et manipulatoire de Gbagbo. Le pauvre sera tout simplement emballé par le président du FPI qui parvient à le convaincre de ne pas enlever la disposition sur l’ivoirité, le fameux article 35. Cette disposition est donc maintenue au grand dam de la majorité des Ivoiriens uniquement pour empêcher Alassane Ouattara d’être candidat, malgré les appels de la plupart des chefs d’Etat africains, de l’OUA, de l’ONU. C’est à ce moment que les forces nouvelles sont constituées, de façon on ne peut plus légitimes et justifiées, pour se défendre contre la discrimination dont le Nord est victime. C’est ici que la division du pays prend corps. Le deal travaillé entre Guei et Gbagbo tombera à l’eau, parce que Guei crée son propre parti contre toute attente et se porte lui-même candidat, encouragé par la cupidité de Gbagbo. Son raisonnement est simple: « je croyais qu’il était sincère, que son intention était de construire le pays véritablement et de mettre fin aux querelles et à la division, or il a ses ambitions personnelles ». A la suite de l’élection, Guei a certes perdu, mais il refuse de quitter, se disant que Gbagbo lui aussi est un tricheur qui ne mérite pas d’être élu, étant donné qu’il a arrangé tout pour écarter Ouattara le vrai candidat qui pouvait les battre tous les deux. Le général est contraint de lâcher le pouvoir sous la pression de la rue.

Que se passe-t-il après?
Quand vous avez pris la chose de quelqu’un et que vous le craignez, que faites-vous? Et bien vous le détestez à mort et vous cherchez à le faire disparaître tout court. Le nord va donc se radicaliser et s’organiser, avec c’est vrai le soutien presque obligé des pays de la sous région à majorité musulmane. Parce que les forces du nord entreprennent avec leurs jeunes officiers, d’aller à la conquête d’Abidjan à partir de Bouaké. Ils progressent très vite et mettent l’armée de Gbagbo en déroute. En quelques jours, ils sont à moins de cent kilomètres d’Abidjan. C’est la France qui vient sauver le régime de Gbagbo en envoyant des troupes et du matériel sous le nom de forces Licorne. Je vous signale qu’à Abidjan, des membres de l’équipe de Gbagbo étaient déjà prêts à fuir avec valises et enfants. Quand j’entends Gbagbo et ses amis insulter la France aujourd’hui, je me demande s’ils sont cinglés ou étourdis.

Comment et pourquoi meurt Robert Guei?
parce que la situation devient intenable et le pays ingouvernable sous deux administrations de fait, nord et sud, l’ONU, l’OUA, la CEDEAO entrent en jeu pour obliger les parties à mettre en route un processus de vérités-réconciliation. Une grande conférence se tient donc à Abidjan sous les yeux des observateurs internationaux. Au cours de cette conférence, on apprendra des choses très graves. En effet le général Guei prends la parole et s’adresse à Gbagbo en ces termes: « Laurent, je suis un militaire et j’ai le sens de l’honneur et de la parole. C’est toi qui est venu me voir à deux reprises pour insister que je ne change pas l’article 35 qui institue cette connerie d’Ivoirité. Je t’ai dis que cela allait nous conduire à la guerre et à plus de problèmes, mais tu ne m’as pas compris, et voici où nous en sommes aujourd’hui. Nous avons maintenu cet article alors que notre peuple attendait une vraie réforme constitutionnelle. Laissons tout tomber maintenant et allons de l’avant. Nous sommes tous ivoiriens et toi et moi comme les autres ivoiriens savons sans aucun doute que Alassane Ouattara est ivoirien. IL a les mêmes droits que nous tous ». Ces paroles sonneront son arrêt de mort, car dès cet instant, Gbagbo décide de l’éliminer en même temps que Ouattara. Le président du FPI entretien déjà des escadrons de tueurs professionnels avérés. Il va en une matinée, créer une occasion spéciale pour lancer ces tueurs qui vont d’abord entre 10 heures e midi, assassiner Robert Guei à son domicile avec femmes et enfants. Le seul fils rescapé est celui qui se trouvait et travaillait à Total au Cameroun. Le commando se lancera immédiatement aux trousses de Ouattara, mais celui-ci a la chance d’être informé à temps par une source proche de Gbagbo. Il saute par sa clôture et se réfugie chez l’ambassadeur des Etats unis. Il quittera ensuite le pays quelques temps plus tard pour un exil forcé qu’il partage entre Londres et Washington. Son bienfaiteur et sauveur, un ministre, sera assassiné lâchement. Voilà le vrai visage de monsieur Gbagbo que des imbéciles et simples d’esprit complices des criminels défendent au Cameroun et sur internet. Je vous signale que le Cameroun est le seul pays où ce phénomène pro Gbagbo a existé et existe. Partout ailleurs en Afrique, il est voué aux gémonies et à la poubelle.

Comment expliquez-vous cela?
Attendez, vous n’avez qu’à voir que les défenseurs explicites ou implicites de la constitution camerounaise de 1996 qui institue l’apartheid dans notre pays, sont les mêmes qui défendent Gbagbo avec acharnement, et ce sont les mêmes qui ont été invités, reçus gracieusement et dépannés par Gbagbo. Le jour viendra ici où les masques vont tomber publiquement avec fracas. Nous nous connaissons tous et nous savons exactement ce que pensent certaines personnes en coulisse. Pour ceux qui peuvent rencontrer à l’étranger des diplomates ayant séjourné dans notre pays, il faut prendre la peine de les sonder et ils vous révèlent les discours et les plans terrifiants de certains Camerounais contre d’autres Camerounais, toujours pétris de haine et de projet de génocide, et toujours pensés et articulés en termes ethniques. J’ai eu un ami ivoirien à Yaoundé qui jurait tous les matins que si Ouattara parvenait au pouvoir en Cote d’Ivoire, non seulement il quitterait le pays mais en plus il changerait de nationalité. Aujourd’hui il est un grand cadre florissant à Abidjan et se porte plutôt très bien. Nous devons savoir relativiser ces fantasmes ethno-centrés, sans toutefois négliger les dangers qu’ils recèlent bien sûr.

Mais ce que vous dites est très séreux. Vous faîtes des révélations plutôt renversantes non?
Pas du tout, je vous dis simplement les faits sans maquillage ni excès. J’ai été sur place en Côte d’Ivoire sous le régime Bédié et Gbagbo. On raflait les gens la nuit, et si vous aviez un nom Dioula ou qui sonnait musulman, on retirait vos pièces d’identité et on les déchirait, pour vous déclarer ensuite étranger, apatride, Guinéen, Malien, Sénégalais etc… Voilà comment on met le génocide en place. Et le plus grave c’est de fonder et de peaufiner des théories tout autour, alimentant et répandant un esprit criminel implicitement. Ceux qui faisaient tout cela ne sont pas différents des racistes du temps du régime d’apartheid en Afrique du sud. Et vous me dites que ce Gbagbo serait panafricaniste. C’est le comble de la bêtise et de l’ignominie.

Comment expliquez-vous la position du Social Democratic Front au Cameroun?
Ah ah, ah, mais le SDF, au nom de ce qu’ils appellent l’internationale socialiste, un autre cercle encore plus dangereux que le néocolonialisme où ils se sont trouvés avec Gbagbo, est aveuglé par les prébendes de copains. Et puis, n’oubliez jamais ce qu’est le SDF réellement, c’est à dire un parti sans idéologie ni cohérence, ni perspectives politiques cohérentes. Au fait il y a quel idéologue sérieux et quel politicien averti dans ce parti, si nous parlons franchement? Le SDF a aussi lutté contre le phénomène majoritaire à la fin des années 1990 après la mort de Siga Assanga, son premier secrétaire général. N’oubliez jamais que Fru Ndi en personne avait dit à propos de la candidature de Basile Kamdoum, alors provincial du centre et candidat au poste de secrétaire général, qu’un Bamiléké était inconcevable à ce poste. Voilà l’histoire. Ce n’est donc que normal que ce parti soutienne les concepteurs de la théorie d’exclusion de l’Ivoirité. Ses dirigeants savent ce qu’ils font, même si on peut plaindre leur niveau de conscience des jeux et des enjeux internationaux, des thèses et des hypothèses de la construction des fractures sociales et politiques.

Quel jugement portez-vous sur SORO?
Dites-donc, il s’agit d’un garçon brillant, pétillant d’intelligence et d’éloquence. Je l’ai rencontré par un heureux hasard à Malabo en début d’année et nous nous sommes entretenus longuement. Je peux vous dire qu’il représente le véritable leader compétent au parcours politique et militant complet: leader estudiantin; agitateur d’idées; conducteur de conscience; chef politique; haut commis de l’Etat; chef militaire; chef parlementaire; grand négociateur; patriote; ami et partenaire loyal; frère. Vous pouvez comprendre la jalousie de quelques cancres sans carrure ni charisme ni perspectives perdus dans les dédales des lâchetés camerounaises ou la fournaise des souffrances de l’exil.

Vous êtes donc dur à l’endroit du SDF, pourtant le principal parti d’opposition?
C’est vous qui le dites. Le SDF n’est rien d’autre qu’une force de circonstance en décomposition avancée, et un paramètre sans bases solides dans l’histoire politique du Cameroun. Comme je l’ai dit pour Gbagbo d’avoir été un président par défaut, le SDF est une opposition et une force politique par défaut. Quand le moment des vrais choses avec les vrais gens et les vraies forces politiques arrivera, le SDF sera balayé comme du vent. Attention, nous ne dormons pas et nous travaillons d’arrache pied pour l’avènement de ce moment. Tous ceux qui soutiennent les politiques de discrimination et de marginalisation ou qui comptent sur ces phénomènes pour vivre et prévaloir seront évincés, balayés et renvoyés dans les poubelles infâmes de l’histoire. Retenez que c’est moi Shanda Tonme qui vous le dis, avec assurance, force et tranquillité. Je sais exactement ce que je représente, où je me trouve, où je m’en vais, ce que je fais, et ce qui nous attends, chacun avec ses forces et atouts.

Quand on dit que Gbagbo avait gagné les élections, qu’en dites-vous?
C’est très dommage d’entendre ce genre de sornettes de la bouche de ces aveuglés et soutiens du génocide. Ils ont le courage de traiter Soro et Ouattara de criminels, alors que ces derniers ont été obligés de prendre les armes pour se défendre. Est-ce qu’ils se souviennent de ces femmes aux mains nues assassinées en pleine rue à Abidjan par l’armée de Gbagbo, les charniers de Youpougon, d’Abobo, de Markory? Pensent-ils un seul instant à la famille de Robert Guei, à son fils devenu orphelin et seul sur la terre qui travaille au Cameroun. Ayons encore une pensée pour le directeur de l’hôtel Mercure enlevé et assassiné, dont le corps n’a jamais été retrouvé. Soyons d’ailleurs plus pratiques. Gbagbo a violé tous les accords signés pour ramener la paix. A chaque fois il signe, et une fois rentré à Abidjan, il dénonce et excite les populations à la violence. Il a usé et abusé de quatre premiers ministres, dont trois spécialement nommés pour la transition par les médiateurs internationaux avec son accord. Il a trompé et roulé dans la farine tous ses partenaires nationaux et internationaux. Pendant ce temps, il détournait l’argent du cacao pour acheter les armes et préparer la guerre. J’ai séjourné à l’hôtel Ivoire d’Abidjan à plusieurs reprises et il y avait des mercenaires partout, des pilotes bulgares et ukrainiens. Un jour les chefs d’Etat major, Mathias Doué (tombé en disgrâce) et Philipe Mangou le dernier fidèle, écriront leurs mémoires et on se rendra compte de l’ampleur des crimes. Beaucoup de hauts gradés mécontents des tueries perpétrées par les escadrons de la mort dont quelques conducteurs étaient prélevés dans les rangs, ont démissionné en douceur sans faire du bruit. Ceux qui avaient des liens au Ghana voisin ont franchi la frontière longtemps avant que le régime ne s’effondre à la suite de la défaite électorale.

Shanda Tonme
Journalducameroun.com)/n

A propos des élections donc?
En dehors du Timor oriental d’ailleurs plus petit, les Nations Unies ont fait en Côte d’Ivoire ce qu’ils n’avaient jamais fait ailleurs dans le monde en termes de processus électoral. C’est Gbagbo qui a appelé l’ONU au secours et l’organisation a tout financé à hauteur de 500 milliards de Francs CFA. L’ONU a pris le processus en charge du début à la fin, de l’identification à l’enregistrement sur les listes électorales et aux élections proprement dites. Il n’y a pas un seul Ivoirien qui a été oublié ou qui n’a pas eu sa carte d’électeur et sa carte d’identité nationale. Pour se faire établir la carte d’identité, c’était encore un parcours du combattant, et on pouvait la retirer aussi le même jour lors d’un contrôle nocturne si vous étiez Dioula, Musulman ou Chrétien du nord. L’inscription sur les listes électorales était une autre étape non moins dangereuse. A la fin d’ailleurs, Gbagbo a fait une autre colère, exigeant que plus de quatre cent mille noms soient enlevés des listes. L’ONU et l’équipe de supervision internationale se sont pliées. Il a fait changer à deux reprises la composition de la commission électorale, et on lui a encore concédé cette man uvre. Un vrai casse-pied Gbagbo a tout essayé pour casser le processus électoral. Il a commencé par bloquer l’établissement des certificats de nationalité indispensables pour l’obtention. J’espère que vous avez comme moi, vu avec toute la honte, ce commissaire de police qui est venu dans un bureau de la commission électorale saisir les listes des résultats et les froisser devant les caméras du monde entier? Gbagbo a été proclamé vainqueur au premier tour, mais il était clair qu’avec le jeu des alliances, Ouattara totalisait plus de 65% des voix pour le deuxième tour. Il n’y avait aucune possibilité que Gbagbo gagne les élections. Il le savait et tout le monde le savait, mais le mot d’ordre du FPI, son parti était clair: « on gagne on gagne, on perd on gagne toujours ». Voilà qui voulait tout dire. Le report des voix fut parfait et la discipline des électeurs du front Houphouétiste presque sans faute. En fait Gbagbo avait préparé la guerre depuis longtemps, puisqu’on continue à trouver des caisses d’armes enfouies sous les écoles, sous les résidences, dans la brousse, même dans les décharges publiques. Et puis je dois vous rappeler que déjà lors des élections municipales qui avaient eu lieu avant la présidentielle, le RDR, parti de Ouattara, était arrivé nettement en tête. Il n’y avait donc pas match pour la suite.

Quand commence effectivement la crise électorale et les violences?
Je vous ai dit que Gbagbo avait préparé la guerre depuis longtemps. Les nations unies avaient bien fait les choses. Les résultats devaient être proclamés par chaque bureau le dimanche soir avant d’être acheminés par des avions spécialement affrétés par l’ONU à la commission centrale à Abidjan. La veille du deuxième tour, Gbagbo a décrété le couvre feu sur toute l’étendue du territoire alors qu’il n’y avait aucun danger, juste pour intimider les populations et les empêcher de se rendre aux urnes. Le matin de ce dimanche, Gbagbo a sorti une directive pour interdire tout mouvement de matériel roulant et pour bloquer la publication des résultats par les bureaux de vote. Puis il est allé très vite, en donnant des ordres pour rechercher et prendre en otage tous les principaux leaders politiques. Voilà comment les autres ont été obligés de fuir pour aller se réfugier à l’hôtel du Golfe sous la protection internationale. Le crime était prémédité et soigneusement préparé. Sachez que Gbagbo a fonctionné avec des milices partout, les siennes, celles de son épouse Simone, celles propres au parti et celles du sémillant et bavard Blé Goudé. On enlevait et tuait les gens en plein jour. Je peux vous citer le cas du dentiste Tabley, jeune frère de l’opposant Dacoulé Tabley. Il a été enlevé en plein soir sur un patient à l’hôpital et on a retrouvé son corps plus tard criblé de balles. Parlons encore du journaliste franco-canadien Guy André Kiefer. Ils sont nombreux.

Donc pour vous, Gbagbo est à sa place à la prison de La Haye?
Ah oui, bien que je ne sois pas si excité par une juridiction internationale qui ne cible que les Africains. Il a commis trop de crimes, et ses partisans semblent ne pas comprendre tout cela, préférant agir comme des drogués dépourvus de mémoire. Voilà un panafricaniste et anti colonialiste dit-on, qui avait son siège de campagne sur les champs Elysées et qui à quelques semaines avant le début de la campagne, fait venir Jack Lang à l’époque le plus populaire des socialistes français, pour faire le tour du pays et montrer combien il est soutenu par la France. Il a aussi reconstruit à neuf le lycée français qu’il avait fait saccager par sa milice durant la crise, et fait venir le Premier ministre français pour l’inaugurer en grande pompe. Je peux citer tant de travers de ce monsieur qui se permet aujourd’hui de tromper des simples d’esprit. Dommage que ce soit au Cameroun qu’on en trouve le plus. Dommage vraiment.

En somme son bilan pour l’Afrique est nul?
Mais oui, et même déplorable. Souvenez-vous que c’est en prenant prétexte sur la crise d’après élection en Côte d’Ivoire, que l’apprenti dictateur Kabila du Congo démocratique a changé le système électoral qui était à deux tours pour instaurer celui à un tour, au motif que le système à deux tours créait trop de problèmes. Un vrai raisonnement de truands. Et puis, Gbagbo nous a causé vraiment des torts, car nous étions à un tournant du renouveau idéologique et diplomatique continental. Or lui en tant qu’intellectuel formé idéologiquement croyait-on, pouvait porter la flamme en s’alliant à Alpha Condé en Guinée. Vous voyez que quand Condé, bien que préparé idéologiquement, (je le connais bien car il a été mon chargé de TD à la Sorbonne), s’est retrouvé esseulé au milieu des conservateurs croulants et ne pouvait rien faire. Gbagbo a fait régresser l’Afrique, durement. Je vous révèle enfin que Gbagbo est responsable de l’absence actuelle de l’Afrique sur la scène mondiale de façon forte et remarquée. Toutes les grandes chancelleries diplomatiques sont unanimes et tous les analystes avertis partagent l’avis selon lequel, c’est lui qui avait la meilleure carrure et les meilleures chances pour remplacer Jean Ping. La Sud-africaine n’aurait pas fait le poids et en plus, son retour au pouvoir aurait été assuré. On le voyait dans la trajectoire d’Alpha Oumar Konaré, le premier président de l’UA et ancien président du Mali. Vous voyez ce que cette incompétente et dormeuse de Zuma nous sert à la place. Elle est totalement perdue, loin du métier et du poste, sans aucun charisme ni présence quelconque. Disons-nous les choses clairement, c’est à dire de reconnaître que le Gabonais Jean Ping a été un brillant diplomate et un excellent représentant du continent. Mongo Béti m’a présenté Laurent Gbagbo pour la première fois à Paris, dans son petit bureau de la revue Peuples Noirs et peuples Africains dans le onzième arrondissement. Il m’a dit exactement ceci: « voici un jeune professeur ivoirien courageux qui essaye de tenir tête au régime néocolonial de Houphouët Boigny ». Mais après la tricherie de la réforme constitutionnelle avec le maintien de l’article 35 institutionnalisant et renforçant l’Ivoirité, voici comment a réagit le grand frère quand je suis allé lui rendre visite un matin à sa librairie des peuples Noirs à Yaoundé: « Gbagbo est ma plus grande déception de l’intelligentsia africaine ». A chacun de tirer ses conclusions.

Comment voyez-vous la Côte d’Ivoire maintenant?
C’est un pays merveilleux et je suis très content que Paul Biya en fasse un point focal et un partenaire stratégique. Le pays a connu un taux de croissance proche de celui de la Chine l’année dernière et va dépasser la Chine cette année, entre 10 et 11%, quand nous en sommes à moins de 5%. La Côte d’Ivoire est en mouvement et rien ne les arrêtera plus. Les grands travaux là-bas ne sont pas du bavardage, c’est du sérieux.

Et la réconciliation?
Elle avance à petits pas, malgré les assauts des revanchards qui tentent de détruire ou de freiner le processus. Franchement, il ne faut pas soutenir quelqu’un qui a théorisé et engager l’exclusion ethnique, c’est très grave. Nous sommes un pays à risque et nous ne devons jamais nous amuser avec ce genre de mauvaise expérience. Lorsque j’ai appris que Soro arrivait à Yaoundé, je me suis dis que nous allons à la bonne école, au bon exemple de gens qui savent ce que c’est que l’unité nationale, qui ont payé le prix des folies d’exclusion ethnique. J’ai cru lire récemment dans un journal, une thèse proche de l’ivoirité qui indexait les Bamilékés comme cherchant à prendre le pouvoir. Disons-le nous encore, c’est une folie de penser à ces choses. Nous ne pouvons pas et ne saurions cultiver ce genre de théorie qui freine notre pays. Nous avons tous un égal droit républicain et citoyen et nous sommes tous aptes civilement à représenter notre pays, que l’on soit pygmée, Massa ou Mbamois et autres. Et puis, qui a intérêt à jouir d’un pouvoir qui se réclamerait d’un village ou d’une région? Il ne faut pas confondre les élucubrations de quelques élites avides de lucres et d’ostentations, avec les ambitions et le bonheur des peuples, des ethnies. Ce qui s’est passé en Côte d’Ivoire est à proscrire et c’est une indication supplémentaire que nous faisons fausse route avec cette constitution de 1996 qu’il faut bannir. L’avertissement tient tout autant pour ceux qui croient que l’après-Biya sera une sorte de chasse aux Bétis. Qu’ils ne se trompent point, car nous ne permettrons pas ce genre d’hérésie qui confond les peuples et les tenants d’un système. Nous sommes tous, individuellement et collectivement, que nous nous revendiquions l’appartenance à une région, à une ethnie ou pas, responsables de ce que le Cameroun était hier, de ce qu’il est aujourd’hui, et de ce qu’il sera demain.

Et le rôle de la France?
Nous devons franchement cesser de voir la France partout, dans les échecs scolaires de nos enfants, dans les toilettes qui puent, dans les routes sans feux de signalisation, dans les bévues de nos dirigeants. C’est une honte d’en être encore à ce niveau. Ce n’est pas la France qui empêche que les budgets de la santé, de l’éducation et des infrastructures soient prioritaires en Afrique. Avez-vous un dirigeant du SDF s’immoler par le feu parce qu’il conteste la politique de la France, de Paul Biya ou la venue de Soro à l’assemblée nationale? Ils sont trop bien dans ce système qu’ils disent installé et géré par la France, et croyez-moi, ils sont une excellente part du gâteau. Ils sont devenus très riches. Soro est justement leur antithèse, leur mauvaise conscience et c’est cela qui les blesse encore plus. Quand on manque de courage, d’idéologie et de sens politique pour faire changer le cours des événements et façonner un destin politique conséquent, on doit au moins avoir l’honnêteté de savoir fermer sa gueule.

Que dites-vous quand on dit que ce sont les troupes françaises qui ont arrêté Gbagbo?
Attendez un peu, il faut savoir que la situation était devenue invivable et il y avait urgence. Le pays était pratiquement bloqué. Il y avait sur place, pas seulement des soldats français, mais des soldats de plusieurs pays sous la bannière de l’ONU. Certes les troupes françaises étaient prépondérantes, parce qu’elles ont une base permanente sur place, mais pas déterminantes. Les premiers tirs de semonce sur la résidence de Gbagbo venaient des hélicoptères de l’ONU qui avaient essuyé des attaques à l’arme lourde. Gbagbo était retranché dans sa résidence avec le dernier carré de fidèles et ses gourous des églises réveillées, avec des armes lourdes en quantité. Il fallait le déloger à tout prix, y compris avec le secours de n’importe quel diable. Il avait refusé toutes les offres, d’Obama qui lui avait téléphoné plusieurs fois pour lui offrir un asile doré à Atlanta où se trouvent ses enfants, de Thabo Mbéki son soutien sud africain, de Dos Santos d’Angola, de Bongo du Gabon. Plusieurs médiations de haut niveau de l’Union africaine étaient venues et étaient repartis sans le faire bouger d’un pouce. Jean Ping, l’ex-président de la commission de l’UA avait passé plus de deux semaines à Abidjan en quatre voyages, sans rien obtenir non plus. Gbagbo ne voulait pas le bien de la Côte d’Ivoire et le bonheur des Ivoiriens. C’est évident.

A propos de l’opinion dissidente de la juge Belge de la CPI, qu’en dites-vous?
Dommage que tout le monde ne soit pas spécialiste de droit international, mais on peut au moins se renseigner. C’est une pratique établie et consacrée dans le prononcé des décisions de la Justice internationale. Il suffit de prendre le statut de la Cour internationale de la justice de La Haye pour y lire écrit en noir et blanc que pour chaque affaire traitée, un juge est libre de faire connaître son opinion dissidente et personnelle même si celle-ci est minoritaire. Cette opinion doit ensuite et obligatoirement être consignée au bas de la décision de la Cour. C’est ainsi que l’on fait progresser la doctrine du droit et encourager l’émergence de différentes écoles de pensée. Il n’y a donc rien d’étonnant ni d’original, contrairement aux commentaires que j’ai lu de la part de quelques cancres granitiques.

Shanda Tonme, merci pour cet éclairage.
C’est plutôt moi qui vous remercie.

Pour Shanda Tonme, Gbagbo est responsable de l’absence actuelle de l’Afrique sur la scène mondiale de façon forte et remarquée
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Essai de compréhension du phénomène de l’Obamania en Afrique (2)

A tous ceux qui attendent les petits bonbons, il vaut mieux réitérer que le président des Etats unis est élu, payé et entretenu pour parler fort.

Le risque du triomphe des combinaisons qui brisent les espoirs
Dans la situation où se trouve Barack Obama, devenu le candidat des pauvres, des espoirs ancestraux et de tous les antiaméricanismes européens et du monde, les tentations d’une déception des suites des mauvais jeux inattendus des politiciens américains pourraient se révéler fatales. Personne ne saurait dire avec exactitude, les marges d’influence des facteurs qui demeurent difficilement maîtrisables. Il ne s’agit pas seulement d’épiloguer sur le facteur racial, tant de nombreux autres facteurs instables sont pourraient prendre le pas. Par ailleurs, il y a les certitudes à l’instar du degré de ralliement de l’équipe de l’ex première dame, dont les ambitions se projettent bien au-delà de l’élection de novembre. Pour que Dame Hilary Clinton ait encore une chance d’envisager la présidence des Etats-Unis, il faut nécessairement que monsieur Brack Obama ne soit pas déjà élu président cette fois ci. Comment dans ces conditions croire à une implication effective et totale de la famille et des amis Clinton ? Or qui dit Clinton, dit le dernier dinosaure de l’appareil du parti que ces gens contrôlent des pieds jusqu’à la tête.

Il faut aller fouiller encore plus loin, au-delà de simples électeurs, des citoyens ordinaires, pour découvrir tout le complexe militaro industriel, tous ces gens, lobbies et clans financiers qui font et défont les présidents, au rythme des guerres et des commandes militaires. Vous ne voulez pas de la guerre, alors vous ne voulez pas des armes, vous ne voulez pas des milliards en équipements technologiques, vous ne voulez pas des emplois, vous ne voulez pas vraiment être président des Etats unis, parce que un président des Etats unis, ça doit pouvoir, mener la guerre et non l’arrêter. C’est combien de personnes, ce lobby, sinon des millions de familles ?
Certes, l’envie de ramener les enfants à la maison en mettant fin à toutes les guerres, les deux plus importantes et plus ruineuses pour le pays, l’Afghanistan et l’Irak, soit quelques six milliards de dollars par jour, sont présentées comme des guerres propres, pour des causes justes, les causes de la démocratie et des droits de l’Homme qui fondent la personnalité morale et internationale de la grande Amérique, mais que faire de la fatigue et des pertes qui s’accumulent ?

Il faut encore, noter cet engouement de l’Europe, qui a presque donné à penser aux Etats unis, que Obama était le candidat plus de l’étranger que de l’Amérique et que par conséquent, il ne défendrait pas bien ou exactement les intérêts de l’Union. En fait, il y a, dans la considération finale, quelque chose qui ne se dit pas ou qui ne se dit que dans certains salons. Combien sont-ils, ceux qui travaillent derrière les rideaux, à obtenir plutôt la victoire de John Mc Cain ? Combien sont-ils, les traitres dans le camp démocrate ? Combien sont-ils, ceux qui annonceront d’autres choix à un jour, à deux jours, à la veille, le matin même ?
L’Amérique nous en déjà fait voir d’autres, et nous ne jouons plus à clamer la victoire de nos totems car les tentations inconnues et dévastatrices, pourraient nous conduire dans des salles de réanimation. Barack Obama est prêt pour l’Amérique, mais l’Amérique est-elle prête pour Barack Obama ? Les Africains sont-ils prêts à accepter autre chose que la victoire de leur choix, un choix sur lequel et pour lequel ils n’ont bien sûr rien fait, un choix qui n’a pas eu besoin de leur avis, mais qui est devenu le symbole de leurs rêves les plus fous ?

Logiquement, l’on se serait attendu à un peu plus d’indiscrétion de la part des pontes qui meublent avec une insolence criminelle, les sommets du pouvoir en Afrique, mais il est clair qu’ils ont perçu le message et ne serait pas, pour certains, mécontents d’une déconvenue d’un candidat qui sert d’instrument de défiance et de dénonciation à leur égard. Que l’on complote à Washington dans l’establishment pour bloquer l’ascension de l’africain américain n’est en réalité un sujet de préoccupation que pour quelques analyses encore capables de faire montre de froideur et de résistance devant les intimidations de l’unanimisme public transformé en maladie obamalogique.
Que les Clinton ou que des milieux particulièrement impliqués dans des jugements racistes agissent en coulisse, est maintenant de trop peu d’importance. Rien n’ébranlera le mental déjà construit en béton sur la victoire, une victoire de revanche, dont le candidat lui-même ignore réellement les contours chez ses frères et s urs de race. Au soir de ce jour de gloire, ce sera la fête, mais après ?


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Le Président OBAMA à la Maison Blanche
Il n’est pas prématuré de faire des projections sur la tenure de monsieur Obama et ses premières difficultés. Il aura pour lui un Congrès acquis à son parti, mais peut-être pas entièrement à sa cause. La nuance est très importante pour être signifiée dès à présent chez tous les analystes qui n’auraient pas la maîtrise de la mémoire historique des présidences américaines. De façon presque générale, rare sont les présidents moralisateurs et trop ouverts aux réformes sociales avancées qui ont dépassé un mandat. Certains ont été précipités dans la tombe, sans que les enquêtes monstrueuses, comme seuls savent le faire les Etats unis, aient produit les tenants et les aboutissants.

L’on sait depuis que malgré une minutie extraordinaire et des tonnes de papiers, de pièces à conviction et de témoignages, la commission Warren chargée d’enquêter sur l’assassinat de John Kennedy, n’a pas réussi à produire des conclusions irréfutables. Bine au contraire, les zones d’ombres ont été multipliées par mille, laissant les pistes encore plus brouillées que jamais. Jimmy Carter fut remercié après juste un mandat, vite remplacé par un véritable cowboy à l’image d’une Amérique qui n’a de compte à rendre à personne ni sur ses guerres en Indochine, ni sur les actions de la CIA à travers le monde, ni sur la gestion de son petit billet vert, le Dollar. Le pasteur Carter n’était pas l’homme que l’Amérique attendait ou voulait.

Monsieur le Président Obama risque fort bien de connaitre le même que ces présidents de très grande conviction chrétienne qui ont oublié que l’Amérique c’est d’abord le gendarme du monde, le patron de l’Europe, le roi de l’ONU, et l’on payé d’un départ peu glorieux, non sans être traités par les lobbies ultra conservateurs de faibles.
A tous ceux qui attendent les petits bonbons, il vaut mieux réitérer que le président des Etats unis est élu, payé et entretenu pour parler fort. S’il faut faire la guerre, il le fera, même en payant la facture au prix de la dénégation de votre fraternité de race. Qui oserait croire qu’après avoir engagé des alliés par ci et par là, l’on en viendrait à changer de fusil d’épaule, parce que le monsieur qui occupe le bureau ovale à la maison blanche a changé de couleur de peau ? Il faudra donc vite gérer des tas de contradictions pour lesquels, il se trouvera plus de gens pour l’enfoncer et démontrer son incompétence et sa faiblesse, que pour l’aider, le guider et l’éclairer.Traditionnellement, la classe politique américaine ne se renouvelle pas assez vite et pas assez radicalement, contrairement à ce que l’on pourrait croire dans un pays si ouvert et si attaché à la démocratie. S’agissant particulièrement de la politique étrangère, la situation est même encore plus grave. Ce sont de tous petits cercles qui façonnent la vision mondiale de la très grande Amérique. Les barrons concernés ont généralement servi plus d’une administration, vont et viennent, dictent en douceur et s’imposent dans la continuité et dans la durée. Chaque nouveau entrant à la Maison blanche doit les subir, et bien souvent dès le stade des primaires.

A côté des barrons, il y a les pôles médiatiques, formés par des journalistes et des titres vedettes. Ce sont les Bob Woodward, héros du scandale du Watergate et autres, bien propulsés principalement par les titres phares: le New-York Time, le Washington Post, Chicago-Tribune, Los-Angeles Times, Washington Times, et voilà. Une seule chronique dans l’un de ces titres et sous la plume de l’une de leurs presque intouchables vedettes, peut contraindre un président américain à s’engager dans telle voie ou dans telle autre. Et lorsqu’ils sentent ou simplement soupçonnent le vent tourner, le doute s’installer, ces journalistes n’hésitent pas à précipiter la chute du temporaire de la maison blanche. Les plus malins n’attendront pas un mois pour commencer à mettre sur la table la promesse de retirer les troupes d’Irak, et la suite sera des débats interminables qui contrarient toujours le président.
Vu dans notre subconscient d’Africain soucieux du succès du frère, ce sera un racisme de trop, une méchanceté de trop, une autre humiliation historique de trop, une autre provocation insupportable.
Il n’en demeure pas moins que quoi qu’il advienne dans le cours de la gestion du pouvoir à la tête de la première puissance mondiale par un noir, les africains portés vers la malédiction éternelle de la race, n’auront certainement plus d’argument pour justifier l’arriération du continent. Les noirs n’iront plus raconter que Dieu ne les pas aimé ni qu’il ne leur a légué qu’un continent à problème. Aux Etats-Unis même, il faut rappeler que les noirs n’ont pas donné le meilleur de ce qu’ils peuvent donner ou de ce que le cadre institutionnel leur permet. Il y a effectivement une misère noire résultant des injustices, mais il y a aussi une misère noire résultant de la paresse, de l’irresponsabilité, et de cette malédiction chronique. Il faut par exemple savoir que plus 60% des familles noires sont tenues par des femmes seules, en l’absence des hommes qui font preuve d’irresponsabilité criarde. Crimes, abandons scolaires, maternités précoces, univers carcéral, suicides, en découlent logiquement. La faute n’est donc pas toujours au système ni aux dirigeants, et il ne suffira pas non plus d’envoyer un président noir à la Maison Blanche pour changer ces réalités.
Barack Obama à la maison blanche, entraînera trop de conséquences, trop d’implications, et trop d’espoirs, pour être totalement décryptés maintenant. Dans dix ans sans doute, nous racontera une histoire différente, mais après avoir préparé pour les prochaines générations d’africains, des livres d’histoire, de science politique et de sociologie, où ils apprendront que les noirs peuvent être autre chose aux Etats Unis, que des citoyens de seconde zone.
L’histoire sera donc écrite, peut-être avec de nouvelles espérances, et de nouvelles barrières à franchir, pour aller installer un autre noir, dans le fauteuil de la place Saint Pierre à Rome./.


Essai de compréhension du phénomène de l’Obamania en Afrique

A travers la psychanalyse du refoulement racial permanent et du complexe politique misérabiliste chronique

Mon enfance et mon adolescence, certainement comme pour beaucoup d’autres africains, furent marquées d’une profonde colère, d’un sentiment permanent d’injustice, et au bout, d’un complexe inévitable de race. La première fois que je réalisai que mes semblables de couleur de peau, frères et s urs, avaient été traités comme des bêtes, enchaînés, vendus et même souvent déversés en haute mer pour alléger les navires esclavagistes, je mesurai combien notre destin avait été injuste.
Il faut savoir que je suis par ailleurs, cet élève qui, malgré une bonne moyenne, fut chassé de la classe de sixième au collège Saint-Michel de Douala, parce que j’avais osé demander au frère Corentin, mon professeur blanc de nationalité canadienne, pourquoi Dieu était représenté par un blanc faisant pitié, et le diable par un noir faisant peur.
Nous avons grandi avec une forte appréhension négative de notre place dans le monde, de la place de la race noire dans les uvres du Seigneur, s’il en existe qui soit pour tous les peuples. Nous sommes devenus grands sous les affres de l’apartheid, éduqué dans les échos des luttes des noirs pour les droits civiques. Nous avons tant aimé et pleuré pour les Martin Luther King, les panthères noires, les Black Power. En fait, nous avons évolué, de l’enfance à l’âge adulte, dans un univers où tout pour la race noire se lisait et se comprenait en impossibilité, en exclusion, et marginalisation, et injures, et pitié. Imaginer un seul instant qu’un noir puisse être Secrétaire Général de l’ONU, relevait déjà de la folie. C’est pourtant arrivé et le gars y a passé dix années en faisant preuve d’une des meilleures expériences de professionnalisme et d’application diplomatique à ce poste. C’est le ghanéen Kofi Annan.

Le conditionnement des frustrations
L’histoire qui s’écrit sous nos yeux, même après avoir produit l’accession des noirs au pouvoir dans toute la partie de l’Afrique qui connu une des pires négations de la dignité humaine avec les régimes d’apartheid, ne nous a pas toujours convaincu que nous prendrons notre juste place dans le concert des nations autrement que comme des peuples marqués d’une couleur problématique. Que l’on nous entende souffrir en silence tout le long de l’histoire, vivre l’interpellation de mille besoins de vengeance, et affronter les espoirs de plusieurs générations totalement désorientées, en face d’un monde qui en se modernisant, n’a fait que mieux étaler l’arriération de l’Afrique, des noirs, de ce qu’ils ont pu bâtir ou essayé de construire comme modèle social et politique.
L’Amérique a changé, et la condition des noirs avec. Le monde a évolué, et les nations porteuses des identités diverses, y compris celles des noirs, sont admises dans le grand concert des instances de la coopération multilatérale dont l’ONU est la plus représentative. Trop de choses nous sont tombées dessus et ont révolutionné notre manière d’envisager notre avenir dorénavant. Nous avons, patiemment, lentement et progressivement, vu les noirs d’Amérique conquérir les échelons de la notoriété et de la respectabilité dans un système qui leur a, sans aucun doute, donné les moyens de s’épanouir et de ressembler à autre chose, que certains de leurs semblables africains demeurés parias. Ils sont devenus Ministre des Affaires Etrangères (Gondolezza Rice), ils sont devenus Chef d’état major général de la plus puissante armée du monde (Colin Powell), ils sont allés dans l’espace. Pourtant, tout cela nous est resté comme des gloires de circonstance, des étapes.

Nous voici donc, devant le plus grand dilemme de l’histoire de la race, appelés à cesser de nous condamner dans d’interminables frustrations, invités à entrer dans l’univers de ceux qui croient que tout est possible. Après tout, nous allons avoir un Président Noir à la tête de l’Amérique, aux commandes du plus vaste stocks d’armes de guerre, tenant le levier de décision de la machine qui imprime les dollars, donnant les ordres au FMI et à la Banque Mondiale, se faisant respecter par l’Europe, cette Europe qui est la première responsable de l’esclavage et de tant de nos souffrances. Hier le Secrétariat Général des Nations Unies, demain la Présidence des Etats Unis d’Amérique, et la suite, logiquement, la papauté catholique, donc le commandement de Rome et de tous les diocèses de la planète. Il ne nous resterait plus que le pouvoir des descendants de Mohammed, si jamais cela pouvait relever d’une élection démocratique, quelque part dans un pays comme les Etats Unis, ou ailleurs dans une Assemblée gigantesque représentative de toutes les races et de toutes les nations.
Ce que emporte comme symbole la prochaine élection américaine, est en passe de constituer, au plan psychologique, la plus importante des révolutions qui influencera définitivement la consistance entre les diversités multipolaires qui façonnent, font, forment ou déforment l’évolution de l’humanité.

Une recherche de vengeance par appropriation du succès d’autrui
Si la perspective de l’arrivée de Barack Obama à la maison Blanche a créé une véritable fièvre en Afrique au point que certains n’envisagent pas autre chose à la place de sa victoire, c’est qu’au fond, nous continuons de vivre un drame fait de multiples facettes. Le jeune Sénateur est vu par les africains tantôt comme le messie qui engendrera des révolutions inévitables pour sauver le continent, tantôt comme le moteur indémontable de la preuve de la capacité des noirs à se hisser partout et à occuper raisonnablement toutes les fonctions dans le monde.
En réalité, l’élection est plus une question de démonstration et moins une occasion de comprendre et de féliciter un système américain qui montre ici, une de ses qualités inégalable par aucun autre dans aucun autre pays. Par ailleurs, parce que cette perspective d’un noir à la Maison Blanche intervient dans un contexte où les images de milliers de nègres entassés sur des embarcations de fortune en quête de bonheur vers l’Europe dominent l’actualité, l’on croit tenir ici la porte de la vraie terre promise. Très peu sont ceux qui font l’analyse en termes de prédispositions institutionnelles du système américain à valoriser toutes les compétences et tous les mérites. En fait, l’on veut surtout marquer d’abord le temps par cette irruption presque inattendue, d’un noir dans un duel jusque là réservé aux blancs. C’est la vraie sortie du Ghetto, la réalisation du rêve de Martin Luther King, croit-on.
Pourtant, il faut se rendre à l’évidence et prendre du recul pour tout comprendre, ou alors pour comprendre d’autres choses. Au stade où en sont les africains et au regard des déceptions indescriptibles, les générations actuelles s’accrocheraient même à un serpent de mer pour obtenir quelques améliorations de leurs conditions. Si la couleur de la peau du candidat donne cette fois ci une dimension affective et presque passionnelle à la perception des africains, il n’est pas vain de rappeler que la différence entre républicains et démocrates de même qu’entre gauche et droite en Europe et particulièrement en France, a toujours dominé profondément les jugements des africains.
A chaque fois qu’une élection se dessine aux Etats unis ou en France, l’on a vite fait ici de choisir entre celui qui semble plus tendre, plus pieux et mieux disposé à l’égard des nations pauvres. Kennedy fut pour les africains, quelqu’un d’exceptionnel, à tel point que son assassinat provoqua des scènes de deuil public dans plusieurs pays. L’homme d’Etat que les africains connaissaient pourtant peu, avait construit sa popularité sur les solides convictions et le prestige d’une grande famille catholique. Son intonation d’un programme fondé sur la vision de l’Amérique vouée à porter au reste du monde, les vertus de la tolérance, de la démocratie, de la liberté et de la religion, était largement suffisante pour conquérir le c ur des Nègres.


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Ailleurs, en Europe, personne n’oublie les espoirs placés par les africains dans l’accession du socialiste François Mitterrand à l’Elysée. Homme politique de gauche qui prônait la rupture avec les méthodes d’asservissement et de clientélisme dans les relations de son pays avec l’Afrique, et dans les relations entre les pays riches du nord et les pays pauvres du sud, il avait durant son long séjour dans l’opposition et surtout durant la campagne électorale, donné à penser que sous son règne, tous les régimes sales du continent seraient balayés. La déception fut à la mesure des espoirs, c’est-à-dire brutale, profonde et sans appel. Mitterrand ne se contenta pas seulement de continuer à défendre les intérêts néocoloniaux et à soutenir les régimes dictatoriaux, il les renforça et fit encore plus de mal aux africains que tous les régimes de droite avant lui. Deux ans seulement avant sa fuite de Kinshasa, le mémorable dictateur maréchal Mobutu fut l’invité d’honneur du défilé du 14 juillet sur les Champs Elysées. Par ailleurs, Jean Pierre Cot, brillant professeur des relations internationales qui avait été nommé Ministre de la Coopération dans le premier gouvernement dirigé par Lionel Jospin, fut très vite remercié après seulement six mois en poste, pour avoir osé annoncer la moralisation des relations franco africaines et la promotion des régimes démocratiques.
Justement, le fait que aucune des grandes idéologies, ni aucun des grands modèles, et encore moins ces doctrines et religions impériales, n’aient pu nous délivrer de tant de doutes, de sentiments d’oppression et de rejet, nous laisse à la portée de toutes les aventures. Nous avons embrassé et adoré le marxisme, mais pour être déçu par tous ses travers. Nous avons cru aux champions du libéralisme, qui a juré de nous mettre au travail et de nous apprendre à gagner la considération par le mercantilisme marchands, mais pour découvrir que c’est juste la continuité du colonialisme. Nous avons par nous mêmes, inventé des doctrines et des idéologies, développement autocentré, renouveau, authenticité, socialisme scientifique, africanité authentique, et tout cela, mais pour nous rendre compte que ce ne sont que tromperies de quelques dictateurs imbéciles et obscurantistes ancrés dans une féodalité cruelle. C’est donc d’un mal profond que ressortent notre si grande et insatiable excitation pour Obama.

La fuite an avant
En fait, Obama est tombé du ciel comme un véritable fruit dont on a attendu trop longtemps le murissement. L’état des lieux sur le continent est une anthologie dégoutante de délabrement, de misère, de guerres civiles interminables, de pandémies, de bruits incessants de bottes souillées par les cervelles toujours plus fraîches des enfants soldats, des écoliers hâtivement arrachés à leurs cahiers pour des causes perdues et sales des seigneurs du chantage. Lorsque l’on vient du Zimbabwe, du Cameroun, du Congo, du Rwanda, de l’Ouganda ou du Togo, il n’y a aucune raison de penser que demain sera meilleur, de croire qu’un jour la liberté sera effective, de s’attendre à voir effectivement la volonté du peuple tracer le destin des nations à travers des urnes propres.


Obama dans ce contexte, sonne comme notre vengeance, l’espoir qui renaît du lointain dans une Amérique que l’on aime, que l’on veut toucher, une Amérique qui n’a montré que trop de basketteurs noirs, de boxeurs, et pas assez de noirs triomphants, une Amérique qui peut permettre enfin à un enfant des peuples d’esclaves, de la commander.
Pour une majorité d’Africains, la victoire c’est même déjà, d’avoir vaincu dans une compétition loyale et ouverte contre une des femmes blanches les plus puissantes, les plus charismatiques et les plus populaires du monde. Il a existé Jesse Jackson avant Obama, mais juste le temps des primaires, le temps d’une compétition de famille entre démocrates, des gens du même parti où certains coups étaient évités. Maintenant, un noir est descendu dans la vraie arène, pour discuter non plus des primaires, mais l’affaire centrale au niveau le plus élevé. Pour toutes les frustrations accumulées ici ou à cause de toutes ces frustrations, chaque africain malade des oppressions et de toutes les mauvaises gouvernances qui écrasent le continent, veut lire dans la victoire annoncée ou espérée de l’enfant de souche kenyane, le triomphe de la gloire des vaincus, des laissés pour compte, des damnés de la terre. Il ne faudrait pas prendre à la légère les risques d’émeutes par ici, si jamais nous étions déçus dans nos espérances, car les raisons d’un soulèvement d’un bout à l’autre du continent, se gonflent de plus en plus comme un abcès qui se rompra sans pitié au moindre signe négatif. Ce n’est pas l’Afrique du Sud qui nous encouragera à penser autrement, ce pays qui donne des signes de glisser dans la folie récurrente des disputes du pouvoir. Oui, l’ANC de Mandela est presque en déconfiture et nous n’attendons plus que de voir combien de petits vont en naître. Honte à tous !
Barack Obama, le fils du terroir nègre, représente donc tant, pour tant de gens, pour tant de siècles, pour tant de méprises, pour tant de souffrances, pour tant d’attentes.
Pourtant, nous devons avoir le courage de reconnaître, que nous renvoyons, sans honte ni excuses, à plus tard ou ailleurs, ce que nous aurions pu faire, ce que nous devons faire. La signification profonde, non dite, de cette obamania par ici, c’est la déchéance, la défaite, la peur, la renonciation. Mais que oui, nous ne sommes pas capables de créer les conditions d’une élection libre qui enverrait un enfant sorti des entrailles des exclus, au sommet du commandement de nos Républiques. Nous ne pouvons pas accepter les sacrifices indispensables à l’éclosion des révolutions porteuses de ce genre d’espérance. Nous sommes loin de correspondre aux peuples et races qui doivent leur salut à la guerre de libération, à la lutte pour la conquête de la dignité. Depuis Toussaint l’ouverture à Haïti qui battit l’armée de Napoléon, nous avons abdiqué. Et voilà notre première République noire devenue le miroir de la honte de notre race. Et nous voici cherchant en Obama, le salut par lequel, le monde nous respectera, nous considérera vraiment, nous fera une place saine et salutaire, à la table des mets de la science.
Le Noir avance donc par la las, et pendant qu’il recule par ici. L’embêtant, c’est que l’on se refuse à comprendre, que Obama ou pas Obama, ce sera d’abord l’Amérique en tant Nation-Etat, en tant que super puissance dominante du monde, en tant que conquérante en Irak et en Afghanistan, en tant que groupe d’intérêts précis à défendre, à protéger et à promouvoir. Il ne viendra pas, il ne pourra pas, il ne pourrait pas, venir construire l’Afrique, chasser les dictateurs, décourager les voleurs, mettre les détourneurs des fonds publics en prison. Obama ne fera pas notre révolution à notre place.
Ce sera juste un Président des Etats Unis d’Amérique, comme Clinton, Kennedy, Carter, Nixon, Jefferson, Jonson, Roosevelt et les autres le furent. Il agira, marchera, parlera, proposera, et ordonnera, au nom de l’Amérique, sur la base des principes fondateurs de l’idéologie de l’Union, une union de cinquante un Etats fédérés.
La grande leçon que le nouveau président nous donnera, ne sera pas si différente de cette phrase de Staline parlant aux révolutionnaires d’Afrique et d’Asie: C’est à chaque peuple qu’il revient de conduire et de réussir sa propre révolution. La révolution mondiale est un v u doctrinal, et une étape que les peuples doivent travailler ensemble à réaliser.
A ce propos, il est honnête de rappeler, qu’un lourd contentieux existe entre les afro américains, et leurs frères du continent ici. Les éléments directeurs de ce contentieux, recouvrent justement les accusations d’abord de cupidité et d’inconscience, et ensuite de faiblesse, de démission, et de paresse. Nos frères d’Amérique estiment que nous ne faisons pas assez et que nous n’avons jamais fait assez, pour changer le cours de notre destin et susciter le respect de la race. Ils estiment en effet que s’ils sont tant déconsidérés en Amérique, c’est à cause de l’image négative que nous projetons, après les avoir sacrifié entre les mains de marchands blancs pour quelques quolibets.
Par ailleurs, ce n’est pas du tout avec fierté que les Afro américains voient débarquer par milliers, des frères qui fuient le continent pour venir s’installer à Chicago, Silverspring, Atlanta, New York et autres grandes cités de la bas. Pour eux c’est la continuité de la trahison, de la démission, de l’irresponsabilité. Alors, que ceux qui viennent se pavaner en Afrique au nom de ce qu’ils parlent d’Obama ou font sa promotion, comprennent bien la leçon, à savoir qu’ils feraient mieux de venir d’abord s’investir à développer l’Afrique sur place, à opérer des révolutions que l’on attend depuis trop longtemps.
Les Afro américains ont donc une autre lecture plus dynamique et plus réaliste de ce que notre contribution devrait être dans le contexte actuel.


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