Cybercriminalité : l’Antic implique le Conseil constitutionnel dans la lutte

Le personnel de cette institution est à un séminaire de sensibilisation à Yaoundé depuis le 23 mars organisé par l’Antic.

Du 23 au 25 mars 2022, une trentaine de personnes du Conseil constitutionnel (CC) se forme aux risques des attaques du cyberespace à Yaoundé.

Le but de l’initiative est de doter les acteurs de cette instance (CC) des compétences de base nécessaires pour prévenir la cyberc riminalité et renforcer la culture cyber éthique au sein de cette institution.

Ceci s’inscrit dans le cadre d’un séminaire de sensibilisation du personnel sur la cybersécurité et la cybercriminalité, organisé par l’Antic. Lors de son propos d’ouverture au Palais des Congrès de Yaoundé, le Directeur Général de l’Antic, Pr. Ebot Ebot Enaw, a enjoint les participants à mettre en œuvre efficacement les connaissances qui seraient acquises dans le but de contribuer à la sécurité et à la résilience du cyberespace camerounais.

« Près de 6000 cas d’usurpation d’identité de haute personnalités et institutions de l’Etat ont été recensés depuis 2018, dont 3943 ont été fermés  grâce à l’action de l’Antic, en collaboration avec Facebook », a indiqué le Pr Ebot Ebot Enaw, directeur de l’Agence nationale des Technologies de l’information et de la communication.

L’Agence nationale des technologies de l’information et de la communication énumère plusieurs types de cybercrimes. Entre autres, le  scamming, qui se manifeste par des arnaques réalisées principalement au moyen de l’Internet. Ce type de cybercrime, qui représente  environ 80% des cas de cybercriminalité, a entraîné des dommages estimés à 7 milliards depuis 2010.

L’usurpation d’identité sur les réseaux sociaux. L’Antic a observé une prolifération de faux comptes usurpant les identités des hautes personnalités. Ces faux comptes sont utilisés par des cybercriminels pour extorquer de l’argent aux usagers, en leur promettant des emplois ou l’attribution des Marchés publics.

Depuis 2018, l’Antic a détecté 5113 faux comptes, dont près de 80% ont été supprimés… Aussi, il existe le skimming : il s’agit d’une technique de fraude à la carte bancaire. Ce type de cybercrime représente moins de 1% des cas de cybercriminalité, mais cause des dommages très importants. Une attaque de ce type avait entraîné des pertes de plus de 3 milliards à une banque locale en 2010.

Cybercriminalité : le Cameroun perd 12 milliards de F en 2021

L’agence nationale des TIC du Cameroun (Antic) a récemment publié des données révélant la perte de 12 milliards de FCFA dues à la cybercriminalité, soit deux fois plus que l’année 2019.

Par définition, la cybercriminalité est l’activité qui consiste à utiliser les systèmes et réseaux informatiques en général et l’Internet en particulier pour poser des actes criminels ou proscrits par la loi.

Pourtant, les pertes financières dues aux intrusions dans les systèmes informatiques des administrations publiques et privées se chiffrent à 2,5 milliards de FCFA. Les pertes financières dues au Scamming (email dont l’objectif est d’abuser de la confiance du destinataire pour obtenir de l’argent) et phishing (technique utilisée par des fraudeurs pour obtenir des renseignements personnels dans le but de perpétrer une usurpation d’identité) s’établissent à 6 milliards de FCFA.

Concernant les pertes financières dues au skimming, elles s’établissent à 3,7 milliards de FCFA. Le skimming est une escroquerie reposant sur le détournement des informations de cartes bancaires d’un consommateur, pendant qu’il utilise un distributeur automatique qui a préalablement été piégé dans ce but. En somme, 12,2 milliards de FCFA perdus en une année contre 6 milliards en 2019 observe l’ANTIC.

Au Cameroun, pour lutter contre la cybercriminalité grandissante, le pays a déboursé pas moins de 14 milliards de FCFA entre 2016 et 2017. En dépit des efforts notables, les pertes pécuniaires causées sont encore plus importantes. Des campagnes de sensibilisation sont menées un peu partout dans le pays pour arrêter ce fléau.

Les cybercriminels sont à l’origine de fausses informations, de piratage de sites web, de comptes Facebook des personnalités du pays qui portent parfois atteinte à la sécurité nationale dans un pays enclin à des attaques terroristes.