Cameroun : comment Atangana Kouna avait asséché les comptes de la Snec

L’ancien chef service de la comptabilité de la Camwater a accusé devant le TCS l’ancien ministre d’avoir maquillé les comptes de l’ex Société nationale des Eaux du Cameroun.

Le but de la manouvre d’Atangana Kouna était de faire de Cmwater une entreprise non-viable et obtenir sa privatisation. Le célèbre accusé s’est emporté en conspuant cette version des faits sans la permission des juges. Le compte rendu d’audience est fait par Kalara. Habituellement, Basile Atangana Kouna est toujours froid comme un glaçon lors des débats autour de ses affaires devant le Tribunal criminel spécial (TCS).

Mais le 9 février dernier, l’ex-ministre de l’Eau et de l’Energie a changé d’attitude en contestant cette fois à haute voix certaines déclarations faites par un témoin à charge au sujet de sa gestion successive à l’ex-Société nationale des Eaux du Cameroun (ex-Snec) puis à la Cameroon Water Utilities Corporation (Camwater) sans que le tribunal l’ait autorisé à prendre la parole.

Il avait dirigé ces deux entreprises publiques chargées de la construction, de la maintenance et de la gestion des infrastructures de production, de stockage et de transport de l’eau potable de 2002 à 2012. En fait, ce jour-là, le ministère public poursuivait l’interrogatoire de son quatrième témoin, François Onguene, dans le cadre du procès qu’il a intenté contre deux anciens directeurs généraux (DG) de la Camwater, en l’occurrence M. Atangana Kouna et son successeur, Jean William Sollo.

Alors que ledit témoin, ancien chef service de la comptabilité à la Camwater, décrivait les supposées frasques du «DG Atangana Kouna», ce dernier a bruyamment perturbé l’échange en donnant de la voix.  Le rappel à l’ordre de la présidente de la juridiction n’a pas empêché à l’ancien ministre d’exprimer jusqu’au bout sa frustration devant les déclarations du témoin.

Pendant cette audience, l’audition de M. Onguene avait porté essentiellement sur les deux chefs d’accusation retenus contre M. Atangana Kouna dans ce dossier, à savoir le détournement présumé de 1,2 milliard de francs, le témoin s’étant déjà exprimé sur le cas Sollo deux semaines plus tôt.

Ventes cavalières

Le premier grief fait à M. Atangana Kouna est d’avoir reformé et vendu aux enchères trois véhicules d’une valeur de 120,7 millions de F cfa chacun, propriétaire de l’ex-Snec, sans se requérir telle prévue par les textes d’autorisation préalable ni du conseil d’administration, ni des tutelles de cette entreprise à savoir le ministère des Finances, d’une part, et le ministère de l’Eau et de l’Energie, d’autre part.

Le supposé préjudice subi par l’Etat est évalué à 383 millions de F cfa que l’ex-ministre avait accepté remboursé » a relevé M. Onguene. Le témoin ajoute que la même « irrégularité » a été décelée dans la gestion de M. Sollo qui avait procédé lui-aussi à la reformation et à la vente de 42 véhicules au prix de 56,7 millions de francs, véhicules dont la valeur initiale était d e830 millions de Francs.

La différence entre les deux montants est considérée comme détournée. M. Onguene précise que M ; Sollo avait été certes obtenu le feu vert du conseil d’ ‘administration, mais que la vente était néanmoins irrégulière parce que les tutelles de la Camwater, bien que formellement saisies  par cet accusé, n’avaient pas encore approuvé lorsque la vente aux enchères avait eu lieu.

S’agissant du deuxième grief, on reproche à M. Atangana Kouna le fait d’avoir effectué des dépenses à hauteurs de 882,4 millions de francs, lors qu’il occupait les fonctions d’administrateur provisoire de l’ex-Snec, en paiement des «dons et pourboires non-autorisés», sans présenter les justificatifs de cette sortie d’argent effectuée entre 2003-2004.

Pourboires non-autorisés

Onguene explique que l’ex-ministre avait mentionné dans le bilan de l’administration provisoire de la Snec de ces exercices budgétaires des charges non justifiées afin de «couvrir» de gros « détournements». Il s’agit des dotations de provision pour stock (438,6 millions de francs), les provisions sur tirs chiffrés (894,7 millions de  francs), des achats de fournitures, des frais de transport, des dons et pourboires non-autorisés. Toutes ces dotations, dit-il, «ont été inscrites sans supports comptables ».

Si au départ, concernant ce grief, M. Atangana Kouna avait été inculpé pour le supposé détournement global de 2,3 milliards de francs, au terme de l’information judicaire, le juge d’instruction avait revu le montant à la baisse au motif que «  les provisions sont des charges non décaissables » et n’entrainent pas des sorties d’argent. Finalement, il n’a retenu que le montant de 882,4 millions de francs pour des dons et pourboires déclarés non justifiés.

Au regret du témoin. Dans des explications compliquées, M. Onguene indique que elles opérations décriées ont permis de «fausser le calcul du résultat net» de la Snec qui était de 421 millions de francs en 2003 et 2004. Ce qui aura alors permit de « faire paraître en incapacité d’autofinancement (…). Les fonds on été inscrits dans les comptes décaissables », explique –t-il, précisant que « cette inscription des dons pourboires a eu pour effet d’amoindrir la capacité d’autofinancement de l’ex-Snec ».

Le 22 décembre 2005, le cabinet KPMG avait été chargé d’auditer la gestion de l’administration provisoire de la Snec pour les exercices budgétaires 2003-2004. Ce cabinet d’audit avant constaté l’absence de justificatifs des dépenses et avait émis des « réserves sur l’immatérialité et el fondement de ces amortissements ». (…)

Le contre interrogatoire du témoin Onguene par la défense est prévu le s11, 15 et 18 avril prochain. Les deux anciens  DG de la Camwater, qui ont chacun contesté ses déclarations, auront donc la possibilité donc la possibilité d’essayer de le confondre. Ça promet !

En rappel, M. Atangana Kouna et M. Sollo répondent chacun de supposées irrégularités décelées dans leur gestion à la Camwater entre 2002 et 20106. Des irrégularités qui auraient causé un préjudice financier global de plus de 6 milliards de F CFA.

L’accès à l’eau potable, un défi pour les populations camerounaises

Au Cameroun, l’accès à l’eau potable est encore un besoin de première nécessité. Même dans certains quartiers de la capitale politique, les robinets sont à sec depuis près de huit ans

L’eau coule d’une source dans un bas fond du quartier « Damas » à Yaoundé. C’est le seul point d’approvisionnement en eau pour des milliers de personnes qui parcourent parfois quatre kilomètres à la recherche de l’eau, dont les enfants âgés entre 7 et 9 ans. Ils avouent n’avoir jamais vu de l’eau couler à partir d’un robinet au domicile familial.

La source d’eau a été aménagée par les résidents de « Damas », officiellement Nsimeyong III, l’un des quartiers sans eau à Yaoundé. Trois tuyaux ont été enfoncés dans la source pour tirer l’eau vers l’extérieur. On ne demande pas plus ici. C’est mieux que rien.

Le septuagénaire Albert Atangana Fouda partage, la mort dans l’âme, la situation dans son quartier:

« Il avait l’eau avant. La Snec (l’ancienne Société nationale des eaux du Cameroun) nous a dit qu’il y avait pénurie d’eau. Ses agents sont venus enlever les compteurs d’eau. Depuis lors, nous sommes sans eau. Nous avions espoir que dans un bref délai, la situation allait revenir à la normale. Tantôt, on nous dit que l’eau va revenir à partir du fleuve Nachtigal. L’absence d’eau dans ce quartier est à mettre au deficit de la société qui distribue l’eau et peut-être des autorités publiques ».

Le chef de quartier a dû lui-même aménager dans sa concession un puits d’eau « moderne » à usage exclusivement familial pour avoir le précieux liquide.

A Yaoundé, depuis des années, plusieurs quartiers à forte agglomération sont concernés par les robinets à sec. Une association a décidé d’en parler auprès des pouvoirs publics.

Le jeune secrétaire général de la Ligue camerounaise des consommateurs, Manassé Adouéme Olaga, ne décolère pas sur la situation.

« Le Cameroun est en train de violer le droit d’accès des populations à l’eau potable. En outre, le gouvernement est fermé dans le dialogue avec la société civile. Nous ne comprenons pas quelles sont les priorités pour la Cameroon Water utilities – société à capitaux publics qui gère le secteur de l’eau potable au Cameroun – d’effectuer les travaux de rénovation de ses équipements au centre-ville. Or, il y a plutôt urgence dans les nouveaux quartiers où les robinets sont à sec et les compteurs sans eau depuis plusieurs années. »

Un homme d’affaires camerounais du quartier Nsimeyong I, concerné par la même rareté de l’eau potable dans les robinets, a acheté un duplex 15 ans auparavant. La luxure du cadre cache un mal-être d’une vie sans eau.

Au fil du temps, les habitants de ces quartiers sans eau dans les robinets endurent le pire. Les conséquences sur la santé sont graves et nombreuses. Georges Zakia est assureur et habite le lieu-dit Damas depuis quatre ans.

Il nous confie n’avoir jamais pris un bain sous la colonne de douche :« Nous vivons à « Damas » comme si nous n’étions pas au Cameroun. Il faut se lever à 4 heures du matin, parcourir quatre kilomètres à la recherche de l’eau, et là-bas, il faudra encore faire la queue. »

Des maladies liées à la consommation ou l’utilisation d’une eau de mauvaise qualité. Il y a deux ans, les habitants du quartier étaient ravitaillés en eau potable à partir des camions-citernes de la société Camwater. En l’absence de ces engins devenus rares et très irréguliers, les puits d’eau, les forages, les sources d’eau ont pignon sur rue.

La plupart des quartiers sans eau à Yaoundé sony à Damas, Simbock, Mbankolo, Olembé Nkozoa ou Carrière, qui étaient, il y a dix ans, des petites bourgades. Des milliers de personnes ont acquis ici des terrains pour bâtir des maisons. Le développement a vite suivi : des routes bitumées, des établissements scolaires, des salons de coiffure, des stations de service etc. Mais l’eau reste rare.

« J’avais voulu faire un forage dans ma concession. Les techniciens m’ont déconseillé – sous prétexte qu’il fallait percer la terre sur plus de 40 mètres de profondeur – pour avoir de l’eau. Sans le forage, c’est la corvée ici. Ma femme et moi puisons l’eau à partir de nos bureaux respectifs que nous transportons dans les véhicules. Parfois, des particuliers viennent nous vendre de l’eau. Vous voyez cette citerne, elle a une contenance de 1000 litres. Il faut débourser 5000 francs CFA pour le plein. Faites vous-même le calcul sur un mois, pour imaginer les dépenses ».

250.000 mètres cubes d’eau sont nécessaires par jour pour satisfaire la demande en eau potable de près de trois millions d’habitants de la ville de Yaoundé. Pour y parvenir, l’État doit investir dans l’adduction en eau potable.

Pour le cas des quartiers Damas, et Nsimeyong, les derniers travaux du genre avaient été effectués en 1993 pour satisfaire un ex-collaborateur du chef de l’Etat, confie sous anonymat une responsable de la société de distribution d’eau potable du Cameroun.

Pour le reste de la population, il faudra peut-être attendre 2019, année d’aboutissement d’un ambitieux projet du gouvernement camerounais en cours. Le projet vise à porter l’offre en eau potable dans la capitale politique du Cameroun à 315.000 mètres cubes. Il va engloutir 399 milliards de francs CFA.


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Mort, les affaires retrouvent Clément Obouh Fegue

L’ex-directeur général de la Société nationale des Eaux du Cameroun et des co-accusés sont en justice pour détournement de plus d’1 milliard de F

Le Tribunal criminel spécial (TCS), juridiction camerounaise d’exception connaissant des détournements de deniers publics supérieurs à 50 millions de F CFA, a ouvert, le 1er avril 2014, la première audience de l’affaire ministère des Finances contre Clément Obouh Fegue, Télésphore Ekegue et Jacques Enyegue Nkolo, poursuivis pour détournement de deniers publics d’un montant de 1,050 milliards de F CFA. Seul ce dernier s’est présenté à la barre.

L’audience a été renvoyée au 24 avril 2014 pour la comparution de Télesphore Ekegue et la présence de l’avocat de Jacques Enyegue. Le principal accusé, Clément Obouh Fegue, est quant à lui décédé le 1er mars 2014. Les obsèques de celui qui fut directeur général de la Société nationale des Eaux du Cameroun (Snec) se sont déroulées le 08 mars 2014 à Akok Bekoe, dans le département de la Mefou et Akono, région du Centre. Son inhumation fut anecdotique, Clément Obouh Fegue ayant demandé à ses proches, dans ses dernières volontés, de ne pas accepter d’obsèques officielles. Il se refusa également des gerbes de fleurs, souhaitant être enterré dans la sobriété.

Toutes choses qui n’ont pas ému les juges du TCS qui viennent d’ouvrir l’affaire le concernant et dont il aurait eu à répondre malgré son âge avancé, 75 ans. Selon les informations de l’hebdomadaire judiciaire Kalara, Clément Obouh Fegue est soupçonné d’avoir distrait 1,050 milliard de F CFA du temps où il était à la tête de la Snec. Arguant que la société devait plus d’un milliard à trois sociétés présentées comme fournisseurs de la Snec (Métallurgique Haut Marnaisse, Hydrosphère S.A, Suisse Aqualec Ltd), il obtiendra le paiement de cette somme à la société Electronique camerounaise (Elcadis) censée avoir reçu des procurations des trois sociétés pour le recouvrement desdites dettes.

Sauf que le ministère des Finances (Minfi) qui réglait les transactions se rendit vite compte que la personne qui disait avoir reçu mandat des trois entreprises était un certain Ekegue Télesphore, employé de la Snec. Plus tard, le Minfi constatera que la signature du titulaire du compte était celle de Clément Obouh Fegue. Approchée à plusieurs reprises, l’une des sociétés, Hydrosphère, indiquera n’avoir mandaté personne dans ce sens. L’Etat réussira à saisir 195 millions de francs, Clément Obouh Fegue ayant déjà réussi à faire sortir 850 millions de francs du compte. Interrogé dans le cadre de l’enquête judiciaire, Clément Obouh Fegue aurait répondu que le montant élevé du paiement imposait qu’il domiciliât l’argent dans le compte d’une entreprise contrôlée par lui. Télésphore Ekegue et Jacques Enyegue Nkolo sont poursuivis eux pour complicité de détournements de fonds publics.

Mort, l’action publique s’éteint de facto contre Clément Obouh Fegue selon les dispositions du code de procédure pénale en vigueur au Cameroun. Les deux autres présumés complices devront justifier quant à eux toutes les transactions douteuses de la société Elcadis le temps du procès ouvert au TCS.

Clément Obouh Fegue
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Cameroun: Décès de Clément Obouh Fegue

L’ex Directeur général de la Société nationale des Eaux du Cameroun (Snec) est décédé le 01er mars dernier à Yaoundé, à l’âge de 75 ans.

Le patriarche Clément Obouh Fegue, comme on le considérait chez les Etenga, a rendu l’âme samedi dernier à Yaoundé des suites de maladie. Clément Obouh Fegue a été durant plus d’un quart de siècle à la tête de la Société nationale des Eaux du Cameroun (Snec), de 1975 à 2002.

Il aura essentiellement mené sa carrière au sein de cette société. Avant d’en être le Directeur général, il fut directeur général adjoint, de 1973 à 1975 ; Chef de service des études, de 1968 à 1972.

Clément Obouh Fegue est né le 02 octobre 1935 à Akok Bekoe dans le département de la Mefou et Akono, région du Centre. Après des études supérieures à l’Ecole nationale supérieure d’Electronique, d’Electrotechnique, de l’Iinformatique et d’Hydraulique de Toulouse où il obtient la Licence en Sciences physiques, et le diplôme d’ingénieur hydraulicien, il exercera d’abord comme cadre au service des Travaux industriels dans l’ancien Secrétariat d’Etat aux Travaux publics du Cameroun Oriental. C’est de là qu’il sera affecté à la Snec et où il y effectuera l’essentiel de sa carrière professionnelle et administrative.

Clément Obouh Fegue
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Débrayage: Les employés de la Camerounaise des Eaux en grève illimitée

Ils ont commencé un sit-in hier devant le siège à Douala et revendiquent l’application de leur convention collective

Article 112 de la Convention
Plus de quatre cents employés de la Camerounaise des Eaux (CDE) ont commencé une grève ce mardi 1er février 2011, à l’entrée du siège social de l’entreprise, à Bali. Plus précisément à l’endroit baptisée Place du 10 mars, en rappel au dernier mouvement d’humeur. Cette grève a consisté en l’arrêt du travail, jusqu’à ce que leur exigence soit prise en compte. Il s’agit donc d’une grève illimitée. Nous allons faire ce sit-in jusqu’à ce que notre revendication soit prise en compte, promettent les délégués du personnel. Tous les employés de l’entreprise ont répondu favorablement à cet appel de la Fédération nationale des syndicats des travailleurs de l’énergie électrique et de l’eau du Cameroun (FEENSTEEEC). Il s’agit des employés de la direction générale, de la direction régionale pour le Littoral et des différentes agences de la ville de Douala. Seuls les hauts cadres dirigeants et quelques hauts responsables nationaux très proches du top management étaient absents de ce rendez-vous. C’est normal. Ils ne peuvent pas faire grève comme nous. Certains d’entre eux ont un salaire de 10 millions à la fin du mois et 500.000 chaque vendredi comme frais du week-end, lance Simon Pierre Tchoungui, employé à la CDE. Dans l’ensemble, les grévistes revendiquent l’application immédiate de la convention collective du secteur de l’eau et de l’électricité. Cette convention en négociation depuis plusieurs années, a été finalement paraphée le 29 janvier 2011 à Yaoundé par les trois parties concernées. Le ministre du Travail et de la sécurité sociale (MINTSS), les représentants des employeurs et les représentants des travailleurs. Seulement, expliquent les grévistes, la convention a été paraphée après avoir retiré la veille, nuitamment, pour reprendre leur adverbe, une disposition essentielle. Il s’agit de l’article 112 notamment.

D’après les grévistes, deux syndicats minoritaires ont paraphé le document
Au cours de la dernière session de la commission mixte paritaire des négociations qui s’est tenue le 6 janvier 2011, nous avons adopté une mouture finale de la convention collective qui devrait être paraphée par les différentes parties, explique Tsoungui Ongoh, délégué du personnel et membre de la FEENSTEEEC. Malheureusement, le 29 janvier, quand il faut parapher, l’article 112 est soustrait nuitamment. Et la convention finale paraphée par les deux autres syndicats du secteur qui ne sont pas représentatifs, déplore-t-il. Il s’agit du syndicat national des travailleurs du secteur eau et activités connexes (SYNATSEACC) et du syndicat national indépendant de l’eau (SNIE). D’après des témoignages concordants ce sont les représentants des deux syndicats qui ont donné l’écho favorable au document, en dépit de la soustraction de cet article. Cet article stipule in fine que : La présente convention prend effet à compter de la date de signature et s’applique de plein droit aux contrats de travail en cours. Les contrats individuels de travail qui interviendront après la signature de la convention seront soumis à ces dispositions qui sont considérées comme conditions minima à l’engagement. Toute clause restrictive insérée dans lesdits contrats individuels étant nulles et de nul effet. Il a donc été retiré et à la place, il a été retenu que la convention collective prendra effet un an après la signature, c’est-à-dire, à compter du 1er janvier 2012. C’est ce que contestent les employés qui veulent une application immédiate.Cette convention doit entrer en vigueur immédiatement. Un an c’est beaucoup. Entre temps, plusieurs agents pourront mourir, s’indigne Simon Pierre Tchoungui, La grève est supposée demeurée aussi longtemps que cet article ne sera pas restitué dans la convention querellée. Pour un début, les employés comptent privilégier la méthode douce. Pour le moment, c’est le service minimum, car nous n’allons pas pénaliser tous les Camerounais, oriente Michel Boyokino. Mais si rien ne change, nous serons obligés d’accélérer sur la pédale,prévient Simon Pierre Tchoungui. Les grévistes ont pour intention de priver la ville de Douala d’eau, en commençant par la représentation diplomatique du Maroc dans la ville, ensuite les services publics, avant de chuter par les ménages. Après, la coupure sera étendue dans les autres localités Même s’il faut qu’on coupe l’eau à la Présidence de la République, on le ferra, préviennent-ils.

Les grévistes devant les locaux de la CDE
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L’employeur argue le problème de trésorerie
Du coté de l’employeur, on prend cette menace au sérieux. Mais, la CDE dit, dit ne pas avoir les moyens de répondre à l’immédiat à leurs revendications.Les employés voudraient qu’on commence à servir les nouveaux salaires à partir de février 2011. Or, on n’a pas encore les moyens pour financer l’augmentation des salaires qui est extrêmement importante, car la moyenne des salaires va augmenter pratiquement du tiers, explique le directeur des ressources humaines (DRH). Il a été convenu de l’application à partir de 2012 pour résoudre les questions de trésorerie. C’est une question de timing simplement, mais qui est remise en cause par une partie du personnel, poursuit Ahmed Toubali. Il y avait un premier projet dans lequel il était clairement spécifié que la convention allait être applicable dès sa signature. Pendant tous les travaux de la convention, les représentants des employeurs ont clairement indiqué que leur condition est la mobilisation des financements pour faire face à cette augmentation substantielle. Ce qui n’est pas encore le cas aujourd’hui, résume-t-il. Pour le Drh, la masse salariale de l’entreprise est estimée à 8,5 milliards pour les 2000 employés, dont 600 à Douala, et l’augmentation est de 3 milliards.Il faut mobiliser ces fonds. Pour les mobiliser, il y a des procédures à observer et ces procédures prennent du temps. C’est ce qu’on a expliqué aux représentants des employés. Nous n’avons pas de moyens pour répondre à cette exigence des employés en ce moment, avoue le Marocain. Pour lui, ce problème de financement ne concerne pas uniquement CDE. Mais, aussi la CAMWATER et les pouvoirs publics qui, d’après lui, ont supervisé tout le processus de négociation. Une manière de dire que CAMWATER et l’Etat doivent aussi mettre la main dans la poche. Ce qui n’est pas assez évident. Les employés, quant à eux, vont continuer avec leur mouvement d’humeur. La CDE est l’un des démembrements crées à l’issue de la privatisation de la Société nationale des eaux du Cameroun (SNEC). L’autre étant a CAMWATER. Le premier gère la distribution de l’eau et a été concédé aux Marocains, le second gère les infrastructures.

Directeur des ressources humaines, Ahmed Toubali
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