Cameroun : Paul Biya met fin aux nominations tribales

Le chef de l’Etat instruit le Premier ministre Joseph Dion Ngute de veiller au respect des composantes sociologiques de la nation dans la gestion des ressources humaines.

La nomination des directeurs et assimilés sur la base tribale dans les sociétés et établissements publics préoccupe au plus haut sommet de l’Etat. Cette gestion tribale des ressources humaines ne laisse pas le président de la République indifférent. Paul Biya tient à normaliser la gestion du personnel de l’Etat jusqu’à un certain niveau de la hiérarchie. Le but est de mettre de côté le privilège des personnalités nommées d’appartenir à la même ethnie que l’autorité ayant le pouvoir de désignation.

A cet effet, le chef de l’Etat, par le biais du ministre d’Etat secrétaire général à la présidence de la République (Sgpr) Ferdinand Ngoh Ngoh, fait une prescription au Premier ministre. Le chef de l’exécutif camerounais demande au chef du gouvernement  de veiller au respect de deux exigences.

Le première est que « les résolutions des conseils d’administration concernant les organigrammes et les nominations des directeurs et assimilés dans les établissements publics et les sociétés à capital public soient (…) soumises à l’approbation préalable de monsieur le président de la République ». Elle laisse supposer que certaines nominations de directeurs ou assimilés échappent encore au contrôle préalable du chef de l’Etat.

La deuxième veut que « les recrutements et la gestion du personnel dans les entreprises et les établissements publics respectent les exigences d’équilibre et de représentativité des composantes sociologiques de la nation ». Ainsi peut-on lire dans une correspondance du Sgpr adressée au secrétaire général des services du Premier ministre en date du 16 juin 2022.

Cette prescription présidentielle découle d’un constat suite à une dénonciation des nominations des ressortissants du Grand Nord effectuées à la Sodecoton.

« La présidence de la République a été saisie de dénonciations mettant en cause la conduite, par des organes dirigeants de la Sodecoton, d’une politique de gestion des ressources humaines qui serait dommageable à l’unité nationale, à la stabilité du climat  social et à un retour durable à la performance au sein de cette entreprise », peut-on lire dans une correspondance du Sgpr adressée au directeur de ladite société le 28 avril 2022.

Dans cette lettre, Ferdinand Ngoh Ngoh demande au directeur général de la Société de développement du coton (Sodecoton), de « veiller à ce  que les recrutements et gestion du personnel à la Sodecoton respectent les exigences d’équilibre et de représentativité de toutes les composantes sociologiques de la nation ».

A la lecture de cette exigence, une partie de l’opinion, en saluant cette mesure, a demandé qu’elle s’étende à toutes les structures de l’Etat. Ce qui laisse entendre que la plaie est profonde et que la Sodecoton n’est que l’arbre qui cache la forêt. En saisissant le Premier ministre, le Sgpr s’engage ainsi à résoudre l’équation sur l’ensemble du territoire, du moins en ce qui concerne les structures publiques.

La question qui se pose à présent est de savoir si une telle démarche aura un réel impact sur cette pratique que le système gouvernant a créée ou laissée prospérer au détriment du mérite.

Vers la création de sociétés d’engrais au Cameroun

Le groupe de l’Office Chérifien des Phosphates a été autorisé à créer un total de 14 sociétés de transformation agricole et de production d’engrais dans plusieurs pays africains

Ces sociétés, dont la création a été approuvée lors du conseil d’administration du Groupe, réuni le 10 mars 2016, devraient voir le jour en Côte d’Ivoire, Sénégal, Cameroun, Bénin, Congo, Nigeria, Angola, Tanzanie, Zambie, Zimbabwe, Mozambique, Ghana, Kenya et en Éthiopie, selon la décision de création parue au Bulletin Officiel du 21 juillet 2016.

La création de ces sociétés s’inscrit dans le cadre de la stratégie de développement des activités du Groupe dans le continent, visant le renforcement de sa position et l’accompagnement de son développement dans des marchés prometteurs, notamment en Afrique.

Le Groupe ambitionne, à travers ces projets, étendre son réseau de distribution sur le continent africain, renforcer le positionnement de ses produits sur le marché africain et développer des produits adaptés aux sols africains, selon la publication.

Le Groupe OCP a créé début 2016 une filiale, OCP Africa, dédiée spécifiquement au développement des activités du groupe en Afrique. Cette nouvelle entité entend contribuer à relever le défi d’une agriculture structurée, performante et durable sur le continent africain en donnant aux producteurs agricoles tous les moyens de réussir : produits adaptés et abordables, services et accompagnement, solutions logistiques et financières.

Le Groupe OCP, à travers sa filiale OCP Africa, agit pour revaloriser l’agriculture africaine afin qu’elle réalise par elle-même sa première Révolution Verte. «Le bon engrais, au bon endroit, au bon moment, en quantité suffisante» est au c ur du développement de l’agriculture en Afrique.

Avec près d’un siècle d’expertise, le Groupe OCP est un des leaders mondiaux sur le marché du phosphate et de ses dérivés. Il offre ainsi une large gamme d’engrais adaptés pour enrichir les sols, augmenter les rendements agricoles et nourrir le monde de manière économique et durable.

Le Groupe OCP travaille en étroit partenariat avec plus de 160 clients sur les 5 continents.


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Douala stock exchange: trois nouvelles sociétés bientôt cotées

Il s’agit de la Société sucrière du Cameroun (Sosucam), de la Société camerounaise de transformation d’aluminium (Socatral) et de la Société Aluminium de Bassa (Alubassa)

La bourse nationale des valeurs mobilières du Cameroun, la Douala stock exchange (DSE) pourrait accueillir dans son compartiment action au cours de ce premier trimestre, trois nouvelles entreprises, a révélé jeudi le ministère des Finances (Minfi).

Il s’agit de la Société sucrière du Cameroun (Sosucam), filiale du groupe français Somdiaa, de la Société camerounaise de transformation d’aluminium (Socatral) et de la Société Aluminium de Bassa (Alubassa), toutes deux succursales de la société Aluminium Cameroun (Alucam), propriété du consortium australo-canadien Rio Tinto – Alcan (RTA).

L’arrivée des trois entreprises devrait porter à six le nombre des entreprises du compartiment des actions, le marché étant pour le moment plus dynamique au niveau du compartiment des obligations avec plus d’une douzaine d’institutions.

Depuis quelque temps, le gouvernement camerounais multiplie des mesures incitatives pour permettre le décollage du marché financier national, à l’instar des exonérations fiscales pour les entreprises cotées à la DSE.

Par ailleurs, la loi de finances 2016 permet à l’Etat de lancer un emprunt obligataire de 100 milliards de francs CFA à la Douala stock exchange, la finalité étant de mobiliser des fonds afin d’assurer le financement de certains programmes de développement.


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Cameroun: le milliardaire Nana Bouba réorganise son empire

L’homme d’affaires, 6ème fortuné du Cameroun avec plus de 184 milliards de francs Cfa, selon le classement Forbes Afrique, vient de remplacer les Dg à la tête de ses principales sociétés

Nana Bouba, 6ème fortuné du Cameroun et 19ème en Afrique subsaharienne francophone avec un matelas financier de plus de 184 milliards de francs Cfa (310 millions de dollars), selon le classement Forbes Afrique, vient de procéder à une réorganisation de son empire, en remplaçant les DG à la tête des principales sociétés.

C’est ainsi que la holding Nana Bouba Group, société anonyme au capital de 10,5 milliards de francs Cfa, est désormais dirigée par un certain Abbo Amadou, tandis que les postes de DGA échoient à Mohamadou et Hamidou Nana Bouba, des membres de la famille du milliardaire.

Par ailleurs, ces deux derniers dirigeants héritent respectivement des postes de DG de la société Azur (48,5 milliards de chiffre d’affaires en 2013), une raffinerie des oléagineux au capital de 8,5 milliards de francs Cfa, qui produit du savon, de la margarine et des huiles végétales ; et de la Société alimentaire du Cameroun (Soacam), dotée d’un capital de 5,6 milliards de francs Cfa, qui contrôle la plus importante chaîne de distribution des produits de grande consommation au Cameroun. Fleuron du groupe Nana Bouba, Soacam a officiellement réalisé un chiffre d’affaires de 73,5 milliards de francs Cfa en 2013.

Dans le même temps, Nabo Beverage Company (Nabco), la société au capital de 2,5 milliards de francs Cfa qui a permis à l’industriel Nana Bouba de se lancer dans la production de boissons hygiéniques est désormais confiée à un certain Hamidou Adamou, auprès duquel veillera Abdoul Hakim Nana Bouba, un autre membre de la famille du milliardaire.

Déjà propulsé à la tête de la société Azur, Mohamadou Nana Bouba a également été nommé au poste de DG de Soacam Agro Industries (Sagri SA), une autre entreprise appartenant à Nana Bouba, et dotée d’un capital social de 500 millions de francs Cfa. Produisant du concentré de tomate de la marque Neima. Cette société a réalisé un chiffre d’affaires d’un milliard de francs Cfa en 2013.

Pour l’heure, seule la société Berni SA, créée en 2012 et spécialisée dans la réalisation des travaux d’infrastructures, semble n’avoir pas été touchée par cette réorganisation au sein de l’empire Nana Bouba.


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Zone CIMA: Réduire les accidents de la route

C’est l’objectif des états généraux de la Fédération des sociétés d’assurances de droit national africaines sur la prévention routière ouverts le 26 septembre à Yaoundé

Le Cameroun, pays le plus meurtrier de la zone franc
Les travaux des états généraux de la FANAF sur la prévention routière ont débuté le lundi 26 septembre 2011, à Yaoundé. La cérémonie d’ouverture était présidée par le ministre d’Etat, ministre des Transports (MINTRANS). Maïgari Bello Bouba a profité de la tribune pour rappeler les statistiques au plan mondial et africain. En zone franc, a-t-il indiqué, le nombre d’accidents reste très élevé. Sur les 1,3 millions de tués par an dans le monde, l’Afrique s’en tire avec 20%. Pourtant, le parc automobile de l’Afrique représente à peine 2% de parc mondial, indique le MINTRANS. « La prévention routière ». C’est le thème central de ce conclave panafricain, le premier du genre à être organisé par la FANAF sur la question. Le choix d’un tel thème par le bureau exécutif de la FANAF n’est ni gratuit ni fortuit. Il est le fruit d’une longue réflexion entre les assureurs et leurs partenaires que sont les préventionnistes dont les plus connus sont ceux qui se préoccupent des accidents de la circulation routière, justifie Protais Ayangma Amang, le président en exercice de la FANAF. Ce dernier fait observer que le Cameroun était le pays le plus meurtrier de la zone CIMA, (Conférence interafricaine du marché d’assurances) avec 1450 personnes tuées. Il est suivi par le Bénin, Côte d’Ivoire, Niger, Burkina Faso, Togo, Mali, Mauritanie et Sénégal, avec respectivement 710, 699, 501, 470, 363, 221 et 187 personnes tuées. Une cause de mortalité importante ayant un impact financier sur nos portefeuilles mérite d’être au c ur de nos réflexions, souligne Protais Ayangma.

Etats des lieux et échanges d’expériences
Lundi 26 septembre 2011, il est surtout question de faire l’état des lieux dans les différents Etats, d’échanger les expériences et surtout de s’accorder sur les solutions urgentes. Deux exposés, « La prévention routière en zone CEMAC : le cas du Cameroun » et « Le comportement humain et la sécurité routière », permettent d’en savoir plus sur les causes d’accidents de la route au Cameroun. Présentés par Zacharie Ngoumbe et Raymond Boum Bissue, respectivement directeur des transports routiers au MINTRANS et commandant du groupement de circulation routière n°1, ces exposés démontrent les différentes causes d’accidents de la route. On retient ainsi que 70% des accidents au Cameroun résultent du facteur humain (excès de vitesse, alcoolisme, drogue, mauvais dépassements, non respect de la signalisation, défaut ou non port de la ceinture de sécurité.), 20% sont dus aux défaillances matérielles, 7% du fait des infrastructures (routes) et 3% du fait des autres causes. L’intervention du secrétaire général de la Cima permet d’ailleurs de remarquer que ces causes sont d’ailleurs les mêmes dans les autres Etats de la Cima. Sauf que Jean Claude Ngbwa ajoute deux facteurs de taille. A savoir, la méconnaissance des règles du code de la route du fait de l’analphabétisme et la corruption des agents en charge du contrôle. Sur ce dernier point, Raymond Boum fait d’ailleurs cette confession: Il arrive souvent que certains de nos agents posent certains actes répréhensibles. Ça arrive!. Le chef d’escadron insiste particulièrement sur les camions mal stationnés ou en panne: Je peux même dire que ce sont ces véhicules qui sont à l’origine des principaux accidents sur l’axe Yaoundé-Douala, lance-t-il. Les conducteurs présents refusent d’avaler cette pilule amère pour eux, en inversant l’ordre. Ce n’est pas vrai. Ce sont les infrastructures qui sont à 70% la cause des accidents de la route au Cameroun et non les conducteurs, rugit Jean Collins Ndefossokeng, président du Syndicat national des employés du secteur des transports terrestres (SYNESTER). Où est l’autoécole où on apprend à conduire les camions au Cameroun? Comment devient-on chauffeur de camion?, questionne-t-il, en concluant que 90% des accidents sont causés par les camionneurs. En dehors des différentes constatations, la rencontre de Yaoundé est aussi un partage d’expériences, le but final étant de trouver des garde-fous qui vont contenir ce fléau.

Un accident de la route au Cameroun qui avait fait au moins 28 morts
AFP)/n

L’expérience Sénégalaise
L’expérience sénégalaise permet de constater qu’une réduction très forte de la mortalité est possible. En effet, de 673 tués en 2000, le nombre est passé à 187 en 2009, selon la direction des transports terrestres du Sénégal. Ces résultats, apprend-on, ont pu être obtenus grâce à la mise en place d’un organisme de prévention routière, d’une bonne campagne de communication et de sensibilisation à l’endroit de tous les usagers de la route. L’expérience camerounaise, à travers la campagne de prévention routière a aussi été présentée. On retient que cette campagne qui a duré quatre mois, a permis de réduire de 40% le nombre d’accidents sur la route Yaoundé-Douala, grâce aux amendes infligées. En effet, de juin à septembre, apprend-on, 7058 contreventions ont été relevées et plus de 92 millions recouvrés. Les conséquences de l’insécurité routière restent préoccupantes d’après le SG de la CIMA. Pour les compagnies d’assurances des pays membres de la zone franc, les coûts d’accidents de la circulation routière aussi bien en dommages matériels que corporels restent élevés. Au cours de l’exercice 2009, le taux de sinistralité de la zone CIMA est de 36,9%, contre 32,6% en 2008, soit une progression de 4,3 points. La charge de sinistre s’élève à 61.547.000.000 de FCFA en 2009, contre 52.196.000.000 en 2008. quant aux primes acquises, elles s’élèvent à 166.824.000.000 contre 160.145.000.000 en 2008.

L’initiative de la FANAF revêt donc un intérêt capital pour le Cameroun et pour les autres pays membres de la Cima. La FANAF est une association professionnelle dont le siège social est à Dakar et qui réunit 163 sociétés d’assurances et de réassurances et deux Fonds de garantie automobile (FGA) opérant dans une quinzaine de pays. Elle a pour principal objectif la promotion de l’assurance et de la réassurance en Afrique, ainsi que la représentation et la défense des intérêts de la profession. Les travaux s’achèvent ce mardi 27 septembre 2011. Plusieurs résolutions doivent être adoptées. Ainsi que des recommandations.

Les pays membres de la CIMA