Soudan du Sud: attaque armée dans une base de l’ONU

Des hommes ont ouvert le feu à l’intérieur de cette base, qui abrite près de 47 800 civils déplacés, soit le quart des 200 000 réfugiés accueillis dans les six bases onusiennes de ce pays

Une base des Nations unies située à Malakal, dans le nord du Soudan du Sud, a été le théâtre de violences communautaires armées mercredi 17 février dans la soirée. Des hommes ont ouvert le feu à l’intérieur de cette base, qui abrite près de 47 800 civils déplacés, soit le quart des 200 000 réfugiés accueillis dans les six bases onusiennes de ce pays, livré à la guerre civile depuis plus de deux ans.

Ce jeudi 18 février 2016, à la mi-journée, plus aucun tir n’était signalé mais la situation restait très tendue à Malakal, où près de 47 800 personnes vivent depuis deux ans dans une base des Nations unies, théâtre d’une attaque armée mercredi soir jusqu’à jeudi matin. Les violences ont commencé vers 23 h dans la soirée.

L’attaque aurait opposé deux des différents groupes représentés dans le camp : les Dinka et les Shilluk. « Des violences impliquant l’usage d’armes à feu légères, de machettes et d’autres armes ont éclaté entre jeunes des deux communautés », relate l’ONU dans un communiqué, alors que les armes ne sont théoriquement pas admises dans ce camp surpeuplé.

Les Shilluk revendiquent depuis des années la ville de Malakal. Au début de la guerre, certains d’entre eux se sont battus aux côtés des Dinka, l’ethnie du président sud-soudanais. Puis aux côtés de la communauté du rebelle Riek Machar, les Nuer. Autrement dit, ils se sont alliés à ceux qui semblaient le plus en mesure de contrôler la zone.

Selon nos informations, ce seraient en fait des soldats pro-gouvernement qui seraient entrés sur la base de l’ONU mercredi, et se seraient mis à chercher les membres d’une communauté en particulier : les Shilluk. Cinq personnes ont été tuées et plus d’une trentaine blessées. L’intervention de casques bleus n’a pas pu l’empêcher à temps.

Les forces onusiennes de la Minuss sont néanmoins parvenues à disperser la foule avec des gaz lacrymogènes. Elles ont aussi renforcé les patrouilles à l’intérieur et à l’extérieur de la base. Ce jeudi matin, la mission de l’ONU au Soudan du Sud rappelle que les attaques contre les civils peuvent constituer un crime de guerre.

Des civils sud-soudanais fuient les combats à Malakal, jeudi 18 février 2016, après que des hommes ont ouvert le feu sur des civils dans la base de l’ONU.
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Soudan du Sud: Salva Kiir n’a pas signé l’accord de paix

Le président sud-soudanais n’a pas signé lundi comme espéré l’accord de paix élaboré par les dirigeants d’Afrique de l’Est pour mettre fin au conflit qui l’oppose à son ancien vice-président

Le président sud-soudanais, Salva Kiir, n’a pas signé lundi comme espéré l’accord de paix élaboré par les dirigeants d’Afrique de l’Est pour mettre fin au conflit qui l’oppose à son ancien vice-président Riek Machar, disant avoir besoin de davantage de temps pour l’étudier, a annoncé le principal médiateur.

Seyoum Mesfin, qui a mené les négociations pour le compte de l’Igad, regroupement des pays de la région, a précisé que Salva Kiir avait demandé un délai de deux semaines avant de signer l’accord, déjà accepté par les rebelles. « Dans les 15 prochains jours, le gouvernement reviendra à Addis Abeba pour finaliser l’accord », a-t-il déclaré dans la capitale éthiopienne.

Le conflit qui a éclaté au Soudan du Sud en décembre 2013, deux ans après l’indépendance du pays, a fait plus de 10.000 morts et deux millions de déplacés, malgré plusieurs accords de cessez-le-feu restés sans lendemain.

L’accord élaboré par l’Igad prévoit notamment un partage du pouvoir entre belligérants pendant une période intérimaire de trois ans. Les puissances régionales avaient fixé le 17 août comme date butoir pour les négociations.

Riek Machar (à gauche) et le président sud-soudanais, Salva Kiir (à droite)
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